hugogo Posté(e) 1 mars 2010 Partager Posté(e) 1 mars 2010 Apogee du PAG: Apres une premiere periode tres froide a la fin du 16e et au debut du 17e, un redoux survient en Europe milieu 17e siècle. Les conditions meteo se degradent alors par la suite a partir des annees 1660, et la chute des temperatures s’accelerent dans les annees 1680: on entre dans l’apogee du PAG. Le climat devient alors tres froid et tres instable, et les populations souffrent beaucoup. PS: les valeurs indiquees pour le CET [Central England Temperature] pourront vous paraitre peu impressionnantes. Cependant je me permet de rappeller que ces donnees ne sont pas le fruit d'observation dans uen station, mais d'une moyenne sur au moins 3 stations, dans une zone relativement large dans le Centre de l'Angleterre [Midlands]. Cette region est de plus tres oceanise, ce qui limite l'ampleur des anomalies notamment en ete. Les anomalies observees ont donc ete biensur bien plus fortes sur les regions plus continentales du continent [Allemagne, Russie, Pologne, Republique Tcheque]. ANNEE 1684: HIVER 1684: glacial en Europe de l’Ouest. Au CET c’est le plus froid des 350 dernieres annees, aucun mois avec une TM > 0 degres [Min en Janvier avec -3.0 degres]. A Paris, après un temps froid tout Decembre, premiere vague de froid mi janvier: 14/1: L.M. releve -14.4 degres. 15/1: L.M.: -15.0 a Paris. 16/1: L.M.: -15.0 a Paris. Nouvelle vague de froid debut fevrier, plus intense que la precedente: 2/2: -16.3 a Paris 3/2: -16.3 a Paris, TX de -10.9. 4/2: -16.3 a Paris. 6/2: -14.4 a Paris. La TM de l’hiver a Paris relevee par Louis Morin atteint -0.5 degres. L’hiver s’etale aussi dans la longueur: en mars 1684 on ne releve pas plus de 12.4 degres a Paris, et c’est la seule valeur au dessus de 10 degres du mois. 2/4: pas plus de 4.9 degres a Paris. 23/9: Maximale de 12.1 degres a Paris. Au final, cet hiver est le plus froid des 350 dernieres annees au RU, avec une TM au CET de 0.5 degres pour Decembre, -3 pour Janvier et -1 pour fevrier. Mais le froid ne s’arrete pas la: Mars affiche une TM de 3 degres au CET [moyenne 71/00 de 6.3 degres], et Novembre presente une TM de 3 degres pour une normale a 6.9 degres. La TM annuelle au CET atteint 7.9 degres en 1684 pour une moyenne a 9.7 degres. ANNEE 1685: La TM glissante sur 5 ans [de 1681 a 1685] atteint 1.6 degres au CET pour fevrier pour la 2e annee consecutive, ce qui constitue le record du minimum sur 350 ans. On est 2.6 degres en dessous des normes 71/00. 11/3: tres froid, maxi -0.8 a Paris. L’ete est Tardif: le 5 juin il ne fait pas plus de 12.9 degres a Paris. ANNEE 1686: En 1686, le mois de Mai est glacial en Europe centrale. On observe des chutes de neige en Allemagne le 26 Mai, et il fait “aussi froid qu’en plein hiver”. ANNEE 1687: A partir de 1687, le climat commence serieusement a se gater sur l’Europe du Nord, et l’hiver continue a gagner sur l’ete: 8/4: L.M. ne releve pas plus de 4.2 degres a Paris. 9/4: fortes chutes de neige a Paris, recouvert d’un epais manteau blanc au petit matin. Apres un debut de saison chaude bien froid, le froid revient tres vite a l’automne: 12/9: Pas plus de 11.7 degres a Paris! ANNEE 1688: L’annee 1688 n’est pas mieux que la precedente, loin de la, et le froid est une nouvelle fois omnipresent. Le printemps est tres froid: 14/3: pas de degel a Paris avec une TX de -0.8 degres. 13/4: Un mois plus tard le temps n’est guere plus clement: pas plus de 4.2 degres a Paris. La TM au CET atteint 3.5 degres en Mars et 5.5 degres en Avril. On est a peu pres 0.3 degres au dessus des normes pour Janvier/fevrier sur la periode 71/00… A Paris, Louis Morin releve ce printemps la une TM de 8.5 degres seulement… Apres un printemps froid on pouvait legitimement espere un ete chaud, mais il n’en fut rien, bien au contraire: Du 30 juillet au 1er aout, on observe des gelees nocturnes en Indre et Loir. 2/9: l’automne meteo vient a peine de debuter et c’est déjà le plein hiver dans le Nord de la France: On observe du gel et du gresil en Indre et Loir. La TM s’abaisse a 7 degres au CET pour Octobre et 4 degres pour Novembre. 1688 presente une TM annuelle de 7.8 degres au CET soit pres de 2 degres de moins que la norme actuelle. L’annee 1688 s’acheve donc dans le froid, et l’Europe se prepare alors sans le savoir a vivre un hiver 1689 une nouvelle fois glacial, surtout dans la longueur et sans atteindre l’intensite de 1684. ANNEE 1689: 13/1: L.M. releve -15.0 a Paris. La TM pour Janvier au CET n’est que de 0.5 degres. La saison estivale est absente en France et au RU cette annee la: 30/5: l’ete meteo est bientot la, et pourtant pas plus de 12.1 degres a Paris ce jour la. 1/6: le premier jour de l’ete voit un temps hivernal sur la France: Pas plus de 11.1 degres a Paris. 4/6: cette fois ci la temperature atteint 12.1 degres a Paris au meilleur de la journee. La neige et le gel detruisent toutes les cultures en Allemagne au mois de Mai, et la TM de Juin au CET atteint a peine 12 degres. Au final Juin 1689 ne compte que 6 jours au dessus de 20 degres a Paris, et la maximale mensuelle s’eleve peniblement a 21.5 degres! Debut Aout, le thermometre affiche 26.9 degres a Paris.: c’est la maximale annuelle pour cette ville! ANNEE 1690: En 1690, le temps n’est pas franchement plus clement. En Aout 1690, L.M. releve une maximale mensuelle de 24.4 degres a Paris. ANNEE 1691: En 1691, l’hiver est une nouvelle fois tres froid sans pour autant qu’on observe de pic de froid marque. Louis Morin releve une TM de 1.8 degres pour cet hiver a Paris. Janvier: la maximale mensuelle a Paris n’exede pas 4.2 degres. La TM mensuelle atteint 1 degres pour Janvier et Fevrier au CET. Le printemps n’a rien d’estival non plus. Entre le 7 et le 9 Mai, de fortes gelees ravagent les vignobles dans l’Est. L’automne voit le retour du grand froid des le mois de Novembre en France: le 11/11, il ne fait pas plus de -0.1 degres a Paris. ANNEE 1692: 1692 est l’une des pires annees de cette serie. Les temperatures restent quasiment constamment en dessous des normes, avec des pics de froid a faire palire les hivernophiles de notre epoque. Apres un hiver froid [TM de 0 degres au CET en fevrier, TM de 1.5 degres a Paris sur les 3 mois d’hiver], le printemps peine a demarrer, et la nature continue a hiberner. Le 24/4, on n’observe toujours pas de feuilles dans les arbres dans la moitie Nord. Mai 1692: une terrible gelee massacre les cultures et les vignobles dans toute la France. La TM atteint 9 degres au CET. 9/5: Pas plus de 9.6 degres a Paris. L’ete 1692 est maussade, voire meme Presque inexistant, et des le debut de l’automne c’est l’hiver qui prend les choses en main: 14/9: pas plus de 11.4 degres a Paris. Octobre est absolument glacial: 11/10: la maximale ne depasse pas 4.2 degres a Paris ou il neige en pleine après midi. 18/10: fortes gelees dans le Nord et l’Est. 27/10: Il tombe pas moins de 15cm de neige a Paris. Octobre est donc particulierement hivernal, et de l’autre cote de la Manche les releves du CET confirme cette tendance avec une TM mensuelle de 6.5 degres. La TM glissante sur 5 ans au CET pour Octobre s’effondre a 7.8 degres, soit le record de froid depuis 1659, et 2.6 degres en dessous des normes 71/00. Cette annee la, les vendanges n’ont lieue que le 12/11. La TM annuelle s’effondre a 7.7 degres au CET, soit 2 degres de moins que la norme. ANNEE 1693: 1693 se rapproche plus de la normale, mais aucun episode de chaleur par rapport aux normes de saison n’est observe, alors que les episodes hivernaux s’en donnent encore a Coeur joie: 13/5: Maxi de 8.2 degres a Paris! La TM de ce mois atteint 9 degres au CET alors qu’en Mars la TM n’etait que de 3 degres. ANNEE 1694: L’annee 1694 continue dans la lancee d’un refroidissement marque. Au CET Janvier affiche une TM de 0 degres [moyenne de 4.2 degres], Mars une TM de 3.5 degres [normale 6.3 degres], Mai une TM de 9 degres [normale 11.3 degres], Juin une TM de 13 degres [normale autour de 15 degres], en Aout la TM atteint a peine 13 degres [normale 16 degres], Septembre est le plus froid des 350 dernieres annees avec une TM de 10.5 degres [normale de 13.7 degres] et Octobre presente lui aussi un deficit proche de 3 degres avec une TM de 7.5 degres [normale de 10.4 degres]. Au final la TM annuelle au CET atteint 7.67 degres, pour une norme a 9.74 degres. ANNEE 1695: L’annee 1695 va une nouvelle fois montrer des ecarts climatiques a la normale assez incroyables. Le froid arrive des Octobre 1694 et l’hiver est absolument glacial, parmis les plus froids des 500 dernieres annees. C’est notamment Fevrier qui voit des valeurs exceptionnelles: 4/2: -14.0 a Paris. 5/2: -16.3 a Paris. 6/2: -18.1 a Paris. 9/2: -14 a Paris. 10/2: il fait jusqu’a -17.2 a Paris. Au CET la TM atteint 2.5 degres en Decembre, -1 degres en Janvier, 0.5 degres en Fevrier. La TM sur 5 ans des mois de Janvier [entre 1691 et 1695] atteint meme 1.0 degres au CET, soit 3.2 degres en dessous des normes 71/00. A Paris la TM de l’hiver est de -0.5 degres. Le printemps est… Glacial. La TM atteint 3.5 degres au CET en Mars, 5.5 degres en Avril et 9 degres en Mai [c’est plus froid que l’hiver 2007 au meme endroit!]. La TM glissante sur 5 ans en Mai au CET atteint un record de 9.2 degres, soit 2.1 degres en dessous des normes 71/00. L’ete ne rattrape en aucun la rigueur de l’hiver: le 6 aout, la temperature plaffonne 15.4 degres a Paris. Au CET, il n’y a pas d’ete: la TM affiche 13 degres en Juin, 13.5 degres en Juillet et 13 degres en Aout. Seuls 5 mois d’ete depuis 1950 presentent une TM inferieure a la TM DE L’ETE ENTIER 1695: juin 1971, juin 1972, juin 1956, juin 1985 et juin 1987. A titre de comparaison l’ete le plus froid depuis 1950 [1954] est plus chaud de 0.9 degres! Enfin, l’automne voit le retour de l’hiver, comme c’est le cas Presque chaque annee: 27/10: maxi de 5.7 degres a Paris. La TM glissante sur 5 ans en Septembre atteint 11.3 degres au CET. Au finale la TM annuelle s’effondre pour atteindre un incroyable 7.25 degres au CET, soit 2.5 degres de deficit! ANNEE 1696: 1696 voit au contraire un des hivers les plus doux de l’Histoire, avec Presque pas de gel a Paris et un maxi de 17.6 degres le 15 janvier! La TM atteint 5.5 degres en Janvier au CET. Alors que tout le monde se plaint des rigueurs tres marquees de l’hiver et de l’absence de saison chaude durable depuis les annees 1680, cet hiver tres doux et perturbe anneanti les recoltes de cette annee la. Comme si les populations n’etaient pas assez eprouvees, le printemps est glacial, comme l’annee d’avant: TM de 3.5 degres au CET en Mars, 5.5 degres en Avril [aujourd’hui il faut remonter a 1922 pour trouver un avril aussi froid et a 1969 pour Mars]. Juin affiche une TM de 13 degres au CET, ce qui finit de bien pourrir les recoltes. Au CET, La TM glissante sur 5 ans atteint un minimum de 3.5 degres pour le mois de Mars, ce qui constitue un deficit de 2.8 degres par rapport aux normes 71/00. En Juillet la TM sur 5 ans [de 1692 a 1696] atteint 14.8 degres pour la 2e annee consecutive. En Octobre la TM glissante sur 5 ans est pour la 5e annee consecutive inferieure a 8.5 degres, soit un deficit de 2 degres en Octobre. Pour dire a quel point la sensation de froid etait intense a l’epoque, après des hivers déjà bien rude, la TM du printemps [Mars-Avril-Mai] au CET sur les annees 1692, 1693, 1694, 1695 et 1696 [soit 5 ans] atteint un incroyable 6.43 degres [3.5 degres pour Mars, 6.5 degres pour Avril et 9.3 degres pour Mai]. A titre de comparaison, la TM atteint au meme endroit 6.33 degres durant l’hiver 1686 [Dec-Janv-Fevr], 6.1 degres durant l’hiver 1734, 6.2 degres durant l’hiver 1796, 6.53 degres Durant l’hiver 1834, 6.5 degres Durant l’hier 1989, 6.23 degres Durant l’hiver 1990 et 6.43 degres Durant l’hiver 2007. Autant dire qu’un printemps moyen a l’epoque vallait un hiver exceptionnellement doux aujourd’hui… ANNEE 1697: Cependant le froid n’a pas dit son dernier mot pour ce XVIIe siècle, et 1697 marque une nouvelle fois le retour de conditions climatiques tres defavorables. L’hiver est excessivement rude, et le CET affiche une TM de 2.5 degres en Decembre, 1 degres en Janvier et 0.5 degres en fevrier. Une vague de froid severe sevit en Fevrier: 4/2: -14 a Paris. 5/2: -15.8 a Paris. A Paris la TM de l’hiver affiche tout juste 0 degres. La chaleur accable la France en Mai avec des maxis de 29.8 et 30.1 a Paris les 10 et 11 du mois. Cependant le reste de la saison chaude n’a rien de sympathique [TM de 13 degres a nouveau en juin au CET…], et comme Presque tous les ans, l’hiver arrive des l’automne: 9/10: Pas plus de 7.5 degres a Paris. En Novembre la TM atteint 4 degres au CET [deficit de 3 degres]. La TM glissante sur 5 ans pour les mois de Decembre atteint cette annee la 2.9 degres, soit un deficit thermique de 2.2 degres par rapport aux normes 71/00. ANNEE 1698: En 1698, on prend les meme et on recommence: L’hiver? Il est glacial, avec une TM de 2.5 degres en Decembre au CET, 0 degres en Janvier et 0.5 degres en Fevrier. Le printemps? Mais quel printemps? Vous voulez parlez de la suite de l’hiver. En effet le “printemps” 1698 est aussi froid que l’hiver 2007 [sans exageration] . En Mars la TM atteint peniblement 3.5 degres au CET. EN Avril la TM affiche au CET 7.5 degres. Le mois de Mai est parmis les plus froids des 500 dernieres annees: 3/5: il fait -0.1 dans le centre de Paris, alors qu’il gele fortement dans l’Est et le Nord du pays. 8/5: il neige a Valenciennes. 14/5: le mercure ne depasse pas 7.8 degres a Paris! La TM mensuelle affiche un record de 8.5 degres en Mai au CET. EN Juin des conditions particulierement glaciale concerne la Grande Bretagne avec une TM mensuelle de 12 degres au CET. La TM glissante sur 5 ans des mois de Juin au CET atteint alors 12.8 degres, ce qui constitue un record absolu depuis 1659. En Juillet la TM sur 5 ans est inferieure a 15 degres au CET pour la 4e annee consecutive, et en Aout la TM sur 5 ans atteint 14.2 degres pour la 2e annee consecutive [record absolu de froid pour Aout depuis 1659]. Au final entre 1694 et 1698 les etes au CET presentent une TM de 14.96 degres seulement… et il faut remonter a 1993 pour trouver un seul ete plus frais que ca… L’hiver arrive des l’automne comme tous les ans desormais avec une TM de 4 degres pour Novembre [moins que la normale actuelle pour Janvier ou Fevrier]. La TM glissante sur 5 ans pour Septembre est pour la 5e annee consecutive inferieure a 12 degres [1.7 degres sous les normes]. La TM annuelle affiche en cet an de grace 1698 un surprenant 7.63 degres au CET, soit un deficit annuel de 2.1 degres. Quant a la TM annuelle glissante sur 5 ans au CET, elle affiche entre 1694 et 1698 un incroyable 7.81 degres, soit un deficit de 1.93 degres sur 5 ans! 1698 est par ailleurs la 4e annee consecutive presentant une TM glissante sur 5 ans inferieure a 8 degres au CET [pour une TM annuelle normale a 9.74 degres…]. Dingue! ANNEE 1699: En 1699, l’annee est legerement moins froide, meme si Avril est particulierement froid en Grande Bretagne avec une TM de 6.4 degres au CET. Pour la 8e annee consecutive, la moyenne sur les 5 mois de Janvier precedents est inferieure de plus de 2 degres a la normale 71/00. Pour la 7e annee consecutive, la TM glissante sur 5 ans des mois de Mai au CET est inferieure a 10 degres [Depuis le Min absolu est de 10.0 degres entre 1852 et 1856]. Enfin cette annee la, pour le mois de Novembre la TM sur 5 ans atteint un minimum de 4.82 degres, ce qui represente un deficit de 2.1 degres. Cette annee marque en fait le pic des faiblesses des temperatures moyennees sur 5 ans. La TM sur la periode Fevrier-Mars-Avril entre 1695 et 1699 atteint 4.08 degres, soit un deficit superieur a 0.5 degres par rapport aux normesde Dec-Janv-Fevr sur la periode 71/00. Aucune stabilisation ou retour a la normale des conditions meteo n’est observe dans les annees qui suivent, meme si le temps est nettement plus doux que dans les annees 1690: ANNEE 1700: L’ete 1700 se termine en eau de boudin avec un maxi de 15.7 degres a Paris le 28/8. C’est d’ailleurs la 7e annee consecutive avec une TM glissante sur 5 ans inferieure a 15 degres en Aout au CET. Annee 1701: En 1701 le printemps est glacial [mais ca on commence a s’y faire]. La TM affiche 2.8 degres pour Mars et un record sur les 350 dernieres annees de 4.7 degres en Avril au CET, soit un deficit de 0.5 degres par rapport aux normes de Janvier/fevrier pour ces deux mois de printemps. Mai est tres frais comme en 1698, avec un maxi de 7.8 degres a Paris le 3. Cependant, c’est bien la canicule [oui oui!] qui accable tout le pays en Juillet/aout: on releve 40 degres a Paris le 17/8 alors qu’au RU la TM atteint 18.3 degres au CET en Juillet [10e plus chaud des 350 dernieres annees]. Octobre 1701 est glacial, avec une TM de 7.5 degres au CET. ANNEE 1702: En 1702, le printemps est particulierement glacial. En Mars la TM affiche seulement 0.6 degres a Berlin, et en Avril on releve une TM de seulement 5.8 degres au CET et une incroyable valeur moyenne de 2.6 degres a Berlin! Au CET La TM glissante sur 5 ans du mois de Mars est en dessous de 4 degres pour la 11e annee consecutive, pour une norme actuelle a 6.3 degres…, et pour le mois d’Avril la TM glissante sur 5 ans atteint un minimum record sur 350 ans de 6.16 degres. ANNEE 1703: Un an après le froid hivernal en Avril, c’est une chaleur torride qui affecte la France, avec une TN de 17.5 degres a Paris le 11 avril! NOVEMBRE 1703: Le temps est tres agite a partir de la mi Novembre sur le royaume Unis, et un premier fort coup de vent concerne la Grande Bretagne le 19 novembre [calendrier de l’epoque, soit debut decembre avec le calendrier actuel]. Par la suite les tempetes se succedent pendant quelques jours sur la Grande Bretagne, causant quelques dommages materiels [chutes de cheminees et d’ardoises]. Le 26/11 un rail d’ouest bien etablit concerne le Nord Ouest de l’Europe, et le flux est tres rapide. Une petite depression nait alors sur le proche Atlantique et se creuse avec une rapidite effrayante en arrivant comme une balle sur la Grande Bretagne. Cette depression va traverser l’Ile du Sud ouest au Nord Est en passant pas le pays de Galle puis les Midlands avant de s’evacuer par la mer du Nord. Toutes les regions situees a proximite du centre depressionnaire vont alors connaitre la plus forte tempete des derniers siecles en Grande Bretagne, au moins aussi forte que celle d’octobre 1987. La depression arrive dans l’ouest du pays dans la soiree du 26/11, et annonce clairement la couleur: en arrivant sur le plateau continental, la tempete concerne en premier lieu l’image de la modernite Europeenne, le phare d’Eddystone au large de la Cornouaille don’t la construction fut achevee quelques semaines plus tot. L’architecte Winstanley qui avait batit le phare y residait alors et avait declare lors de la fin de la construction qu’il souhaitait pouvoir affronter dans ce phare “la plus forte tempete ayant jamais soufflé sur la Terre”. La depression frappa l’edifice avec une telle puissance et la houle atteignit une telle hauteur que le phare fut entierement rase, et il n’en resta rien, pas meme les fondations. L’architecte ainsi que quelques ouvriers presents dans le phare au moment de l’ouragan ne furent jamais retrouves. La tempete continua alors rapidement sa route vers le Nord Est, en continuant a se renforcer. La pression aurait selon les etudes du metoffice atteint environ 950hpa au dessus des midlands, alors que 200km plus au Sud un observateur relevait 973hpa… Les rafales, estimees a 190km/h par le metoffice dans les terres, ne laissent aucunes chances aux arbres, forets et batiments. Des fermes entieres, maisonnettes, hommes, animaux, moulins a vent s’envolerent sous l’effet du vent. Meme de tres vieux batiments historiques tells que la Westminster abbey furent tres endommages, avec les taules en plomb du toit roulees comme du parchemin et arrachees les unes après les autres. Dans certaines villes des rues entieres furent rasees, et certaines eglises Londoniennes s’effondrerent. Sur les cotes le spectacle est monstrueux. A des kilometres de la mer, le sol est blanchit par les embruns et le sel provenant de la mer, de sorte que le paysage avait l’air “couvert de neige” et le betail refusait de manger l’herbe [jusqu’a 30km des cotes!]. A Bristol la maree haute envahit la ville et la noie sous une surcote depassant les 3 metres! A Portsmouth, la ville est ravagee, et la mer envahit la ville et il ne reste rien du port militaire. A cette epoque, le RU etait engage dans la guerre de succession Espagnolle, et ce jour la, la flotte Anglaise revenait justement d’Espagne. A l’ancre au large des cotes Anglaises, la flotte de guerre est decimee, et les uns après les autres, les bateaux coulent ou sont brosses sur les recifs. Au large de l’Isle of White, et sur les Goodwin Sands, Presque tous les navires sont coules. Ainsi les navires “The Restoration”, “Northumberland”, “Stirling Castle”, “Mary”, “Resolution” et bien d’autres furent coules, et tres peu de marins furent sauves. En tout on estime a 10000 le nombre de marins morts noyes cette nuit la, soit environ 1/3 des effectifs de la Royal Navy [environ 5000 civils sur des navires de commerce…]. La tempete fut tellement violente que le navire “Association” a l’ancre en mer du Nord fut soufflé et emporte par la houle, et qu’on le retrouva… en Suede! Sur terre aussi les dommages sont enormes: on estime a environ une centaine le nombre de victimes directes de la tempete, dont l’eveque de Bath ecrase pendant la nuit par la chute d’une cheminee. A Londres la Reine fut meme contrait a se refugier dans un abri a la suite de la rupture du toit du palais de Buckingham sous l’effet des rafales. Les forets et parcs furent sacages comme jamais, et peu d’arbres resterent intactes. Cette tempete d’une violence inouie illustre tres bien la grande instabilite du climat qui regnait en Eurpe a l’epoque Durant l’age d’or du PAG. ANNEES SUIVANTES: Le climat continue dans sa lancee, tout detraque qu’il est. En 1704, on ne depasse pas 11.1 degres a Paris le 24/9. EN 1705, l’ete part tres mal avec une TM de 12.2 degres au CET en Juin, puis la canicule accable le Sud du pays, avec 39.1 degres a Montpellier le 30/7 [TM 17.5 degres au CET en Aout]. Paris souffre de chaleur precoce au printemps 1706 [29.4 degres le 11/5]. Mars 1706 est incroyablement froid en Allemagne avec une TM de seulement 0.4 degres alors qu’en Aout la TM atteint peniblement 14.9 degres dasn cette meme ville. L’hiver 1708 part sur des chapeaux de roué avec un maxi de 6.4 degres a Paris le 20/10 1707 et une TM de seulement 4.4 degres pour Octobre a Berlin. Cependant l’hiver 1708 est exceptionnellement doux. On ne releve pas une gelee de l’hiver a Paris, et le temps est toujours doux, pluvieux et vente. Les mois passent et se ressemble, et l’ete est tres frais et humide. A Berlin, la TM affiche une valeur tres automnale de 13.9 degres pour Juin, tandis que Juillet affiche une incroyable valeur moyenne de 12.1 degres dans la capitale Allemande. Apres un mois de Septembre faisant figure d’exception [tres beau et chaud], le temps tres froid reprend le dessus en Octobre 1708, debut d’un hiver qui constituera assurement l’apogee du PAG en Europe… LE GRAND HIVER: A suivre! Les consequences de cet apogee du PAG se font sentir dans tous les domaines. Dans le social tout d’abord, avec des famines recurrentes suite a de tres mauvaises recoltes Presque tous les ans. Les epidemies vont alors prosperees en Europe, aidees egalement par les guerres qui ravagent le continent. Peste, typhus, dysenteries, scorbut et j’en passe sont chaque annee la cause de centaines de milliers de morts a travers le continent. En Scandinavie, la population chute carrement Durant cette periode, et avec une TM approchant parfois 0 degres sur l’annee, les recoltes sont parfois Presque inexistantes. Les consequences apparaissent egalement au niveau du paysage, avec une avancee extremement rapide des glaciers qui avancent dans les vallees et engloutissent meme des villages entiers dans les Alpes notamment. Les tempetes extremement violentes a repetition qui frappent la mer du Nord causent des changements dans les contours des cotes notamment en Belgique, RU, Hollande, Allemagne, Danemark ou certains polders sont engloutis par la mer [les fameux “grote Mandreke”, ou encore “grande noyade des homes en Francais…]. Les grands hivers petrifient regulierement la mer sur des centaines de metres au large de l’Angleterre, de la France et en Mer du Nord. Les consequences de cet apogee du PAG sont egalement visibles sur la vegetation ou certaines especes auraient disparut. Meme les essences les plus robustest telles que les chenes succombent aux terribles tempetes [en novembre 1703 certaines forets de chenes sont rasees] et aux grands hiver [1709, 1695, 1684]. Meme la faune souffre terriblement et on repertorie de nombreuses attaques de loups dans les campagnes. Enfin, meme dans le domaine de la culture l’apogee du PAG va faire impression. Dans l’art tout d’abord, des etudes tres completes ont montre qu’a la fin du 17e et au debut du 18e, les couleurs sombres dominent largement les paysages, notamment dans le ciel, image du climat agite et mauvais qui regnait a l’epoque. Les peintures montrant des gens patinant sur les fleuves, canaux ou lacs pris par les glaces sont egalement communs. Le PAG et ses frimas va egalement marquer les esprits profondement, des quidams mais aussi des scientifiques. En effet a l’epoque on n’a pas les connaissances scientifiques que nous possedons de nos jours, et on ne peut alors pas expliquer cette degradation des conditions climatiques, qu’on impute alors a la volonte divine. On organise des processions pour lutter contre les mefaits du temps et l’avancee de glaciers, des chasses a la sorciere et meme aux protestants sont organises dans les campagnes… On trouve de nombreuses references au “fleaux de Dieu” notamment pour l’hiver 1709. A la sortie de cette perode, notre vision de la nature est alors modifiee pour des siecles: l’hiver n’est pas la saiso magique et feerique ambiance noel que nous connaissons mais bel et bien une saison effrayante, et les caprices du temps sont plus que jamais aprehendes par les populations. Je n’ai vraiment aucune idée de comment nous nous adapterions aujourd’hui a une telle situation en Europe. En effet en quelques annees le continent entier est affecte par des modifications profondes de la situation synoptique normale, et l’air de rien se taper 5/6 ans a plus de 2 degres de deficit annuel, ca fait tres mal… La on ne parle pas juste de quelques hivers rudes, mais bien d’un froid constant, de l’absence de saison chaude… Penible! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mike Posté(e) 1 mars 2010 Buhl-lorraine, Moselle ( 260 m ) Partager Posté(e) 1 mars 2010 Merci pour le récit, très interressant à lire. Ce PAG est intervenu pendant la période du minimum de maunder ( activité solaire inexistante pendant plusieurs cycle à l'affilé). Et un tel évènement de nos jours serait vraiment dramatique mais je pense qu'on pourrait mieux y faire face que pendant le 17eme siècle Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
hugogo Posté(e) 1 mars 2010 Auteur Partager Posté(e) 1 mars 2010 En fait c'est aussi les consequences sur le moral qui m'intriguent. Passer de tres beaux etes une annee sur deux meme en Grande Bretagne a pas d'ete du tout une annee sur deux en l'espace de 10 ans... dans les 1680, 1690 ou 1700, oubliez les vacances sur la cote Atlantique, qui etait regulierement secouee par des tempetes en plein ete. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mike Posté(e) 1 mars 2010 Buhl-lorraine, Moselle ( 260 m ) Partager Posté(e) 1 mars 2010 En fait c'est aussi les consequences sur le moral qui m'intriguent. Passer de tres beaux etes une annee sur deux meme en Grande Bretagne a pas d'ete du tout une annee sur deux en l'espace de 10 ans... dans les 1680, 1690 ou 1700, oubliez les vacances sur la cote Atlantique, qui etait regulierement secouee par des tempetes en plein ete. je suis entièrement d'accord la dessus. En faite, c'est pas l'hiver qui gênerait, qu'il fasse très froid, au bout d'un moment on aurait pris une certaine habitude à force même si ca serait pas facile. Mais en effet, ca serait les étés qui poseraient de grave probleme. Manque de chaleur, manque de soleil et en plus souvent de la pluie etc occasionnerait de graves conséquences pour l'être humain Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
hugogo Posté(e) 2 mars 2010 Auteur Partager Posté(e) 2 mars 2010 Egalement, ce recit et l'analyse de conditions du temps actuel permet une constatation importante: Ceux sont surtout les mois de transition entre saison froide et chaude qui subisse de gros changement. En effet si on regarde de plus pres, on remarque qu'a l'epoque de ce refroidissement brutal, les mois de Mars, Avril et Mai prennent carrement un caractere franchement hivernal. Tout d'abord les mois de Mars, avec une TM sur 5 ans inferieure a la normale hivernale actuelle de plusieurs dixiemes de degres et ce pendant en gros 20 ans voire 30 ans. Les mois d'Avril: la TM glissante sur 5 ans au CET approche la TM des hivers tres doux, et des valeurs glaciales sont regulierement presque tous les ans a Paris [genre TX en dessous de 5 degres]. Les chutes de neige sont frequentes [presque tous les ans dans le Nord de la France]. Les mois de Mai: neige frequente au RU et en Allemagne, nombreuses TX en dessous de 10 degres a Paris. Ensuite l'automne: Septembre: pas mal de TX tres basses relevees durant ce mois a Paris. Octobre: un nombre incroyable de jours de neige releve a Paris sur la periode, et des hauteurs quand meme incroyable pour la saison [jusqu'a 15cm en 1692!]. Pas mal de TX en dessous de 7 voire meme 5 degres a Paris, et es gelees apparaissent systematiquement durant ce mois. Or pour la periode de rechauffement actuel est precisement marquee par des conditions particulierement clementes durant ces meme mois: Mars connait un rechauffement marque dans les annees 2000, avec les valeurs de 2001, 2002, 2003, 2007 notamment. Avril a connut un tres fort rechauffement depuis le debut des annees 2000 avec notamment des coups de chaud en 2003, 2005, 2007 et 2009. Mai a connut un fort rechauffement depuis les annees 1990, qui se poursuit ces dernieres annees avec les coups de chaud de 2005, 2007, 2008 et 2009. Septembre est regulierement un mois estivaldepuis les annees 1990, avec notamment les annees 2003, 2005, 2006 et 2009. Octobre avait deja commence a subir un rehcauffement important dans les annees 1990, ce rechauffement s'est accelere dans les annees 2000 avec les annees 2001, 2004, 2005 et 2006. Le rechauffement est nettement moins marque en hiver [decembre s'est meme refroidit cette decennie]. Il est legerement plus fort en ete [grace a Juin], mais au final le resenti du changement est bien plus fort au printemps et automne: l'ete reste estival, alors que les mois d'Avril, Octobre et meme Mai ou Septembre, dont le resenti etait jusqu'aux annees 1980 parfois tres hivernal [neige dans le Nord en Mai 1979, gelees e Septembre 1971 ou 1972...] voient de nos jours un resenti bien plus agreable et parfois meme carrement estival. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Romain84 Posté(e) 23 octobre 2010 Saint-Saturnin-Lès-Avignon, Vaucluse Partager Posté(e) 23 octobre 2010 Merci, interessant à lire, et comme tu le dis le bilan humain est quelquefois effrayant. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
hugogo Posté(e) 23 octobre 2010 Auteur Partager Posté(e) 23 octobre 2010 HIVER 1709 RECIT: Le PAG: L’hiver 1709 constitueune des apogees du PAG, et s’inscrit a la fin d’une periode particulierementrude. A la fin du 17e siècle, les temperatures marquent un tres nette baisse atoutes les saisons. A partir des annees 1660, les hivers deviennentregulierement tres rudes, et egalement plus longs. Cette tendance s’acceleredans les annees 1680 et atteint son apogee dans les annees 1690, ou le climatdevient reellement rude [a peine vivable en Scandinavie ou la population chute:elle aurait baisser d’1/3 en Finlande a cette periode…]. L’hiver 1684 est leplus rude des 350 dernieres annees au RU, et il est egalement glacial en France.Les hivers exceptionnellement rudes se succedent par la suite en 1689, 1691,1692, 1695 et 1697. Apres quelques hiversmoins rudes, la France connait un hiver anormalement doux en 1708. Latemperature minimale du mois de Janvier 1708 a Paris est de 2.5 degres, et lesjours de pluie sont tres nombreux. Les mois passent par la suite et seressemblent: l’ete 1708 est execrable sur toute l’Europe, et malgre un ete quitente de se rattraper en Septembre, c’est l’hiver qui debarque des le moisd’Octobre. En effet Octobre 1708 est le premier d’une longue serie de moist treshivernaux et tres en dessous des normes. Des le debut du moisd’Octobre, les temperatures chutent: 3/10: pluie et neigemelee a Paris. 19/10: gel fort aParis 27/10: il gel denoveau tres fort a Paris. 28/10: Pas plus de 4.9degres a Paris. Chutes de neige repertoriees a Paris, en Alsace mais aussi dansles Charentes maritimes. Tres froid jusqu’au 10/11 en Charente maritime. En tout on ne comptepas moins de 15 jours de gelee Durant ce mois a Paris. Novembre arrive et nesigne pas le retour de l’automne: il fait tres froid du 18/11 au 25/11, etmalgre une TM proche de la normale en France, ce mois est absolument glacial enEurope Centrale et de l’Est, avec une TM de 0.0 degres a Berlin. Decembre arrive alors,et si il n’est pas particulierement rude en Europe de l’Ouest, il est aussiloin d’etre printannier. Le froid envahit la France du 5/12 au 12/12, et enallant vers l’Est, a partir de Berlin, il ne demord pas du mois. En Janvier, on signaleun redoux en debut du mois en France, alors que l’Europe centrale est congeleepar le froid. 1/1: Danzig: -15.4. Montpellier: TN +8.0. 2/1: 10.3 a Paris ouon ne releve pas moins de 5.5 degres ce jour la. -Danzig: -12.1. Montpellier: TN +6.5. 3/1: Danzig: -18.0. 4/1: il fait jusqu’a10.7 a Paris et pas moins de 7.5. Berlin: -13.4. 5/1: Toujours tresdoux a Paris avec 10.7 degres l’apres midi et 6.5 degres au minimum. Vent douxd’Ouest Sud Ouest et pluie. Berlin: -11.3. Des le 5 Janvier, lefroid deborde d’Europe de l’Est, et envahit extremement rapidement l’Europe.Dans tous les pays le recit est le meme: après un peu de douceur en debut demois, le vent tourne au Nord a l’arriere d’une perturbation et les temperatureschutent tres brutalement. 6/1: vent NE a Paris.Arrivee du grand froid en France alors que l’Europe est glacee: -L.M.: -3.1 a Paris,TX 1.3. Medoc: -11.7. Copenhague: -16.2. Berlin: -21.0. Montpellier: TN +5.5. 7/1: vent NNE a Paris.La temperature continue sa baisse -L.M.: -8.0, TX -4.4. Copenhague: -17.8. Berlin: -18.0. Halle: -12.5. Montpellier: 0.0. 8/1: blizzard a Paris et ailleurs en France,vent NNE a Paris, NNO en Normandie. De tres Lourdes chutesde neige concernent toutes les regions: on releve au terme de l’episode autourde 2 pieds de neige dans le NE [60cm], 1 a 2 pieds en region parisienne [unequarantaine de centimetres], 2 pieds dans les Charentes et en Gironde, un demipied dans l’Orne… Dans beaucoup de region, le vent de Nord tres fort chasse laneige sur les terrains exposes, exposant la vegetation et la terre au terriblegel qui va suivre. L.M.: -10.7 TX -4.8. Copenhague: -17.0. Upminster [Pres deLondres]: -8.1. Berlin: -18.0. Halle: -14.1. Montpellier: -5.0. 9/1: vent NE a Paris. L.M.: -9.3, TX -4.8. Copenhague: -13.8. Hambourg: -10.2. Berlin: -21.4. Halle: -14.1. Montpellier: -4.5. 10/1: Le froid estdesormais installe partout. L.M.: -16.3, TX -9.1. Paris Observatoire:-18.0. Copenhague: -13.0. Hambourg: -11.1. Upminster: -11.3. Berlin: -29.4, TX-19.0 Halle: -18.0. Montpellier: -5.0. 11/1: neige a Paris. L.M.: -15.4, TX -9.1. Marseille: -17.5. Medoc: -23.2. Copenhague: -12.2. Kiel: -11.4. Hambourg: -11.7. Upminster: -17.5. Berlin: -28.0. Halle: -20.2. Montpellier: -17.0. 12/1: neige, venttourne a l’Est a Paris jusqu’au 21.1. L.M.: -17.2, TX -9.1. Danzig: -14.5. Copenhague: -13.0 Kiel: -11.3. Hambourg: -14.1. Upminster: -14.2. Berlin: -28.0. Montpellier: -12.0. 13/1: -L.M.: -20.8, TX-10.9. -Paris observatoire:-23.1. Marseille: -17.5. Medoc: -19.5. Danzig: -15.1. Copenhague: -13.5. Hambourg: -14.9. Upminster: -9.0. Berlin: -19.4. 14/1: neige en grainsa Paris L.M.: -18.1, TX -9.1. Paris Observatoire:-23.1. Marseille: -17.5. Medoc: -19.2. Danzig: -12.3. Copenhague: -13.0. Upminster: -13.2. Montpellier: -9.5. 15/1: neige en grains. L.M.: -17.2, TX -8.0. Medoc: -19.5. Copenhague: -13.5. Upminster: -16.2. Berlin: -14.4. Montpellier: -9.3. 16/1: neige. L.M: -16.3, TX -5.1. Medoc: -18.0. Copenhague: -12.0. Halle: -16.0. Montpellier: -9.3. 17/1: Medoc: -19.2 Hambourg: -10.5. Berlin: -18.4. Halle: -13.8. Montpellier: -7.5. 18/1: L.M.: -15.8, TX -6.9. Medoc: -17.8. Danzig: -14.8. Berlin: -12.6. Montpellier: -7.0. 19/1: L.M: -18.1, TX -8.7. Medoc: -19.5. Danzig: -17.8. Berlin: -16.0. Hambourg: -11.1. Halle: -15.0. Montpellier: -12.0. 20/1: L.M.: -15.8, TX -5.9. Medoc: -23.8! Kiel: -11.7. Berlin: -16.0. Halle: -16.2. Montpellier: -8.0. 21/1: -L.M.: -18.1, TX -8.0. Paris Observatoire:-21.0. Medoc: -19.2. Danzig: -17.8. Kiel: -11.2. Berlin: -24.0. Montpellier: -7.5. 22/1: vent vire au NE: L.M.: -9.8, TX -3.3. Medoc: -16.4. Danzig: -14.5. Berlin: -27.4. Montpellier: -7.3. 23/1: Vent vire au SEa Paris. L.M.: -9.3. Danzig: -14.5. Kiel: -11.4. Berlin: -20.4. 24/1: vent SE, neige aParis. Reprise du vent d’Ouest Sud Ouest a Paris le lendemain. -L.M.: -8.9. Danzig: -14.2. Berlin: -20.0 25/1: -Danzig: -12.1. Berlin: -20.0. 26/1: Berlin: -12.4. Halle: -13.4. Apres un repi d’unedizaine de jours jusqu’un en Europe de l’Est, retour du froid glacial debutfevrier en Europe centrale, et fin fevrier en france. De nouvelles chutes deneige concerne la France, notamment les cotes de la manche, au debut du mois defevrier, et les congeres atteignent parfois les 3m du cote de Dieppe. 5/2: Berlin: -12.0. 6/2: Berlin: -15.5. 19/2: Berlin: -14.5. 21/2: -Danzig: -13.0. Copenhague: -12.8. 23/2: -Danzig: -14.5. Copenhague: -17.5. Berlin: -17.7. Halle: -11.4. 24/2: Observatoire de Paris:-13.5. Medoc: -9.8. Danzig: -15.0. Copenhague: -15.2. Kiel: -11.2. Berlin: -21.7. Halle: -15.7. 25/2: Medoc: -12.7. Danzig: -14.5. Copenhague: -13.9. Kiel: -11.4. Berlin: -19.0. Halle: -16.2. Montpellier: -5.5. 26/2: Medoc: -7.8. Danzig: -13.3. Copenhague: -13.0. Berlin: -16.0. Halle: -15.0. Montpellier: -4.0. 27/2: Danzig: -11.5. Copenhague: -12.4. Berlin: -14.0. Halle: -15.0. 28/2: Danzig: -10.0 Copenhague; -13.0. Berlin: -13.6. Halle: -13.2. 1/3: Danzig: -10.9. Copenhague: -13.0. Berlin: -18.0. Halle: -11.7. 2/3: Copenhague: -12.0. Berlin: -13.5. 3/3: Danzig: -12.7. Copenhague: -12.8. Berlin: -13.0. 4/3: Danzig: -12.1. Copenhague; -13.5. Berlin: -14.0. 5/3: Copenhague: -13.5. 6/3: Copenhague: -14.0. 7/3: Danzig: -11.2. Copenhague: -14.6. Berlin: -14.5. 8/3: Danzig: -14.2. Copenhague: -12.2. Berlin: -20.0. Halle: -15.0. 9/3: Danzig: -11.5. Berlin: -19.0. 10/3: Danzig: -10.3. Berlin: -10.0. 11/3: Berlin: -13.0. 12/3: Observatoire Paris: TX-0.8. Danzig: -10.6. Copenhague: -11.3. Berlin: -12.0. 13/3: Observatoire de Paris:TN -5.8. Danzog: -10.0 Berlin: -12.0. 14/3: Copenhague: -10.6. Berlin: -11.5. Halle: -15.6. 15/3: Danzig: -10.3. Copenhague; -13.5. Berlin: -13.5. 16/3: Danzig: -14.8. Copenhague: -12.4. Berlin: -10.0. 17/3: Danzig: -13.8. Copenhague: -9.5. 18/3: Danzig: -11.5. 23/3: Copenhague; -10.0. Ce froid exceptionnelet exceptionnellement long qui concerne l’Europe toute entiere de fevrier amars, va finir de geler ce qui ne l’avait pas encore ete. En effet, si lesgrands froids de janvier avaient ete precede de tres Lourdes chutes de neige,le froid de fevrier arrive souvent sur un sol sans neige, et malgre la saison,son intensite lui a permit de geler le sol en profondeur. Au terme de l’episode,les chiffres sont effrayants: Pour les minimalesabsolues: En France: La Rochelle: -15.5. Paris Observatoires:-23.1 Region Parisienne:-26. Paris Louis Morin:-20.8. Bordeaux observatoire:-20.5. Marseilleobservatoire; -17.5. Montpellierobservatoire: -17.0. Coutras [Gironde]:-18.0. Libourne: -15.0. Medoc: -23.8. Ailleurs en Europe: Halle: -20.2. Berlin: -29.4 [TXN -19.0.] Upminster [proche deLondres]: -17.5. Hambourg [cote nord del’Allemagne]: -14.9 Kiel: -11.7. Copenhague: -17.8. Danzig: -18.0. Venise: -17.5. On releve pas loind’une vingtaine de jours de gel a Nice rien qu’au mois de Janvier Selon les registres deParis, on aurait observe sur l’hiver une surmortalite de 24000 personnes aParis… Derriere ces chiffresqui ne sont au final que des nombres faisant rever les hivernophiles les plushardus et pouvant etre mis en doute, cette anomalie climatique a pousse a boutla nature, qui en est ressortie tres eprouvee, ainsi que les homes eux memes: Tout d’abord,l’englacement total des cours d’eau et de certains bassins ou bras de mer: La glace atteint 1.6md’epaisseur a Namur sur la meuse, des bateaux sont broyes par les glaces dansla lagune de Venise et dans le port de La Rochelle, le port de Genes est pritpar les glaces, le Detroit du Bosphore [entre Turquie et Grece] est au moinspartiellement gele. Meme les cours d’eau du Sud de la France et de l’Espagne sontintegralement geles [l’ebre en Espagne est totalement gelee, et selon certainsdires qui paraissent tout de meme douteux, meme le Tage a Lisbonne auraitpartiellement gele…]. Les activites humaines sont ainsi totalement paralyseespar le froid, meme sur les rives Nord de la mediterranee, sont totalementparalysees [le froid est si intense que des marins meurent de froid au largedes cotes Italiennes au debut du mois de Janvier]. Au niveau de la fauneet de la flore, c’est un pure desastre: en France, toutes les especes sonttouchees, y comprit les plus robustes. Les troncs des chenes eclatent sousl’effet du froid, tout comme ceux des hetres des noyers. Le betail, et meme lescerfs, sangliers et loups sont trouves geles dans les forets, et les differentesespeces d’oiseaux subissent aussi des pertes considerable’s, si bien qu’auprintemps, de nombreux temoignages font etat de la quasi absence de chantsd’oiseaux le matin… La vigne disparaitalors de certaines regions de France, ainsi que certains arbres fruitiers ouespeces un peu trop exotiques implantees dans le nord de la France auparavant.De nombreuses attaque de loups sont observees dasn des villages recules enSuisse. Quelques temoignagesde l’epoque: - Réparsac(16) - L’orthographe originale a été conservée lannée 1709quonpeut avec justice appeler Lannée Charactéristique de Lunivers et surtoutdes climats situés que sont les zones tempérées comme Lafrance, La Beauce, LaChampaigne, La Lorraine, Normandie & même des climats les plusseptentrioneaux comme la norvège, virginie, Le Groheslahn etc… Commença leCalendrier sacré le 1er Janvier 1709. Soncommencement fut terrible et tel qu’il ne sest jamais veu uneannée pareilledepuis la Création du monde jusqualors vu que le 6° janvier jour des Roisenviron Les neuf heures du matin, il séleva un vent nordouest qui en un instantobscurcit L’air qui étoit très ( ?) et le soleil qui s’étoit levé trèsbeau le matin et prometoit un temps très tempéré may ( ?) étoit froidextraordinairement et dura deux jours, ne finit que par une grande abondance deneige qui fit tomber sur Laterre, et qui sy conserva plus de trois semaines. Lefroid futtrés excessif et tel quon ena jamais vu de semblable (et Dieu nous en préservea lavenir). Le grand fleuvede Charante gela atravers prêque tout le long de son cours et fournit des pontspour passer des châretes chargées ; Leau que l’on versoit d’un peu dehauttomboit englace. Les etangs ettoutes les petites rivières furent entièrement Glacées. La véhémence dece froid fit mourir tous les blés et prêque tous les Arbres, et surtout Lesnoyers, figuiers, oliviers, pruniers, cerisiers etc… Les arbres mêmeles moins sujets au froid ne furent point acouvert de cette Maligne influence,comme les Lauriers, Les mistres, les palmiers, Les cèdres, les Buis etc… Les couvraillesqui setoient portés belles ne servaient de Rien, si cette année La on amassatrès peu de bons grains,et la baillarge qui jadis etoit la nourriture despourceaux fut celle des hommes, même des riches et des nobles. Elle valut leBoiseau mesuré de Jarnac 5 et 6 livres ; le froment monta jusqua a 9 et 10livres le Boisseau même mesure ; les vignes gelèrent entièrement etmoururent presque toutes, surtout les vieilles, Le vin fut très cher et peu bonsen etant vendu jusqua 300 livres le tonneau de vin rosé. Les eaux de viemontèrent jusqua un prix excessif de 150 livres la barique, mais elles nesoient point a si haut prix que Levin, parceque levin rendoit très peu cetteannée la. Les oyseauxmoururent par le froid etpar la faim, et Lepays se trouva dégarni de perdrix etde lièvres et en un mot de tout gibier. Les petitsoyseaux venoient mourir aux pieds des homes et sembloient leur dire que Dieuqui étoit irité contre eux Les faisoit servir de victimes en Leurs places. Les oyseaux nefurent pas les seuls qui moururent par La rigueur du froid, les homes nenfurent pad exemps et plusieurs en moururent et surtout le voyageurs tant apiedsquacheval, car on en a trouvé des ( ?) plus que des autres. Pour revenirdonc anotre année ; Le milieu, la fin de Lyver, le Commencement et prêquetout le milieu du printemps furent très pluvieux, et causèrent dans plusieursendroits des Innondations qui firent périr plusieurs personnes et entrainèrentplusieurs maisons et même des villages entiers. Le Commencementde Lété fut assez agréable vers Le milieu ( ??) brulant qui décheycha Lesfeuilles des arbres etde faire mourir les arbres que lyver avait commencé. La fin de Létéfut très Seicheet accompagnée de brouillards qui Gâter Lesrestes des Grainetque la gelée avoit laissé sous L’eau. Les grossailleset même les bons Grains ne vinrent pas dans leur maturité Comme les autresannées précédentes. L’automne futassez agréable. Les maladies provenant de tant d’intempéries des airs régnèrentsur les annimaux et même sur les homes dont plusieurs moururent et les enfantsLanguirent très longtemps. La Lune d’aoustqui couvroit Septembre se leva après son plein trois jours de suite et presquetous les gens des champs s’en aperçurent. Les corps nesentirent pas seulement les révolutions et impressions des astres et deséléments, mais aussy les Esprits et les humeurs qui changèrent et souffrir desa ( ?) notable et Les tempéraments se changèrent la plupart. Les mélancoliuesdevinrent sanguins, les sanguins phlecmatiques et Bilieux et atrabilaires. Cette année laaporta de la révolution atoute la nature. « FrançoisDelisle etoit pour lors Curé de Réparsac, aage de 25 ans. » Source :François Delisle, curé de Réparsac de 1707 à 1755, consigné à la fin duregistre paroissial des baptêmes, mariages et sépultures. 2- Saint-Cyr-du-Doret (17) Ad memoriam inmultos annos hoc annotatur [ 1 ]. Le sept janviermille sept cents neuf, il commança un froid si grand et si violent qui dura unmois à cinq semaines, touiours de la même force et violence. Le cinquième jourqu’il commença, a il tomba de la neige qui couvrit la terre d’un pied de hautet la nège dura autant que la violence du froid qui fut si grand qu’il a faitmourir tous les noiers presque tous les châtaigners, les peschers. lesabricotiers ; beaucoup de pruniers, et fait mourir toute la vigne quin’était point couverte de neige ; il a fait mourir tous le genêts, lesageons, les houx et une infinité d’autres arbres ; a fait mourir toutesles orges, toutes les avoines d’hiver et presque tous les froments et lesseigles, les blés sont devenus chers et l’auraient été davantage, mais Dieubesnit les baillarges que l’on fit au printemps qui produirent à merveille. On a remarquéque des noyers qui avaient plus de deux cents ans sont tous morts par laviolence du froid, marque qu’il ne s’en était point fait un si grand depuis silongtemps. On voiait les oiseaux mourir devant soy, se jeter en lesmaisons ; les étourneaux, les merles, les pinsons, les alouettes selaissaient prendre à main et mouraient entre les mains. Les perdrix, surtoutles rouges, périrent presque toutes. Les poissons dans l’eau périrentégalement. Ce sont les choses que nous avons veu et que nous raportons commetémoin. Après ce grandfroid violent, un petit dégel de deux à trois jours fit fondre la neige,c’est-à-dire après six semaines de froid. Après ce dégel le froid recommençaencore et fit plus de dommages à nos blés que le premier parce qu’il n’avaitplus de neige et dura bien fort trois ou quatre semaines. Sit nomendomini benedictum ; le 8 avril 1709,. De plus, dansle mois de juillet 1709. il se fit un vent si violent comme un voragant quirenversa les blés, brusla la paille et fit périr le grain du froment et fitégrener les orges et causa de grands dommages. Source :Registre de l’Etat-Civil de la commune de Saint-Cyr-du-Doret (17) en Aunis(1698-1724). Transcription par E. Egreteau, publiée dans le Recueil de la Commission des Arts et MonumentsHistoriques de la Charente Inférieure - 1893-94 3- Bouex (16) L’année 1709,l’hiver a esté rude particulièrement vers la fin. Le six janvier il commenceaun froid qui continua dix sept jours avec de la neige épaisse de deux pieds quidura autant que le froid, c’est-à-dire qui ne fut fondue entièrement que le 25dudit mois. Le froid fut sirude que toutes les rivières furent glacées, à la réserve de la Toulvre, quifut la seule sur laquelle on pouvoit faire moudre du bled. Il y eut plusieurspersonnes qui moururent de froid. Les vieillarset les jeunes enfans furent plus exposés. Un nommé Jean Mignot, dit Banlin, duvillage de La Forest, paroisse de Bouex, se trouvant tout glacé se mit dans unfour, duquel on ne faisoit que sortir le pain, et lorsqu’il en sorti il setrouva tout bruslé sans avoir senti la chaleur. Le curé de Marthon, nomméM. du Chauffât, fut trouvé tout glacé et mort. Les oiseauxpérirent et on fut longtemps sans en voir aucuns. On prenait les perdrix quirestaient dans les champs avec la main, comme aussi les lièvres, dont on entrouva quantité de morts. Les corbeaux et les pies, comme estant les plusendurcis au froid, ne trouvant rien de quoi manger, se dévoroient entre euxmesmes. Outre le pain qui estoit gelé et duquel on ne pouvoit manger, le vin seglacea dans les barriques et on fut un temps sans en pouvoir tirer. On ne pouvoitdire la messe, les espèces se glaceoient mesme contre un bon feu qu’on mettoitsur l’autel dans un réchot. En un mot le froid et la neige furent si violentesque les vieillars de quatre vingt dix ans n’avoient mémoire de rien desemblable. De plus, lesarbres, noyers, chatagners sont entièrement morts. On en a vus qui avoienttrois cens ans, par des titres qu’on trouve, qui sont pourtant morts. Enfin oncroit plus voir d’huyle de noix, à moin qu’on ne fasse venir de nouveaux noyerspar le moyen des petits rejets qui poussent au pied des gros. Une grande partiedes vignes sont aussi mortes, surtout celles qui estoient élevées et quiestoient vieilles. En un mot touttes les plantes ont esté cruellementattaquées, et on a vu des forêts entières de gros chesnes où à peine s’en trouvoitil qui eussent poussés. Il n’est pourainsi dire resté point de bled sur la terre, ce qui causa une très grandefamine. Le boisseau de froment, mesure d’Angoulesme, qui ne valoit l’annéedernière que trente cinq sols, en vaut neuf livres. Des officiers qui sont enFlandre et qui adrivent en le pays raportent encore une plus grande famine. Ondit qu’à Bergue la mesure de froment qui est environ semblable à celled’Angoulesme, c’est tant soit peu plus grande, vaut jusques à cinquante livres,et à deux lieux de Bergue elle vaut soixante dix huit livres. Toutes lestroupes souffrent extrêmement, selon le rapport de ces officiers, et quiassurent que la guerre ne peut plus se faire et que tout est dans la dernièredésolation cette année. 1709, Thomas,curé de Bouex. Aujourd’huy 31janvier 1709 a esté enterré dans l’esglise de Bouex un jeune enfant de l’âged’environ dix huit ans, lequel s’est trouvé mort dans les bois du Maine-Blanc,lequel enfant s’apeloit Jean Mesnard, fils d’un tailleur d’Angoulesme et frèrede M. le curé de Rancogne ; qui a envoyé (illisible) recogneu tel eta demeuré dix jours mort dans ces bois, selon le jour de son départd’Angoulesme pour aller chez son frère à Rancogne, et est mort par le froid,selon le procès-verbal du chirurgien, ainsi que plusieurs autres qui ont estétrouvés dans les neiges épaisses de plus de deux pieds et qui ont continué dela sorte trois semaines avec un froid si violent qu’on en n’a point vu de lasorte. Depuis le six janvier qu’a commencé le froid et la neige, il n’a encoreparu jusqu’à aujourd’huy aucun oiseau, estant tous morts, à la réserve descorbeaux et des pies. Il s’est perdu des quantités de vin et d’eau-de-vie quiont gelé et fait crever les tonneaux. L’huyle de noix n’a pas pu mesme se(illisible) sous la glace. Thomas, curé deBouex. Source :Témoignage du curé de Bouex (16) - publié dans Bull. et Mémoires de la Sté Archéologique etHistorique de Charente - Année 1897 - Dans Notes historiquessur la baronnie de Marthon - par l’abbé Ad. Mondon - p. 44-45 4- Bouex (16) Ce grand froitcommansa le 6e de janvier aud. an 1709. La foire le landemain se tient àMarthon. On fut obligé de se retirer ce jour-là tant le froid estoit vif. Le 9edud. mois la neige commansa à tomber et continua pandant 4 jours a plusieursreprises quy la randit sy épaisse qu’on ne pouvoit sortir hors de chez soy.Elle étoit aussy haute en plusieurs endroits que les maisons. Sans cetteneige il ne se seroit pas conservé d’aucune chose sur la terre, sa n’empeschapas que tous nos nouyers, chastaigners et presque tous autres arbres en sontmorts par la grande gellée qu’il fesoit. On entendoit lesdits harbres se fandrepar moitié quy faisoit du bruit comme un cout de mousquet. Ceste gellée étoitsi grande qu’on ne pouvoit rien garantir quy ne gella, jusque au linceux oul’on étoit couché dans l’endroit ou alloit la respiration. Les pots a pisserdes dames n’en étoit pas plus ézant que le reste ; pour tirer du vinfalloit faire rougir un fer et l’insinuer dans l’endroit ou l’on tiroit le vinet encore venoit il goutte a goutte. L’on nesçauroit dire combien il s’en est perdu de barriques ; aux unes les fondsfendoit par moytyé et se jettoit hors des barriques, aux autres il ne restoitrien que de la glasse dans les barriques. Pour couper du pain il falloit unacheraud ; point d’aparanse de le faire lever et de manger de pain pandantce temps de rigueur. Chose qu’on a observé, en faisant routir de la viandeauprès d’un gros feu, l’on metoit de l’eau dans la casse, tout le derniervenoit en glasse dans le commancement. Plusieurspersonnes de ma connoissance on péry et sont morts estant dehors, ne pouvants’en retourner chez eux ; aussy tost qu’on respirait l’air on étoit glacé,il estoit impossible de pouvoir résister a de long voyages. Je n’auroisjamais finy syl me falloit raportér tous les malheurs quy ont arrivé par cettemaudite gellée. Je me contanteray de raportér seulement icy qu’a la récolte de1708 le froment mesure de Marthon ne valloit que 18 à 20 l. La plupart desartisans et presque tous ne vouloit point de grosaille, le fromant avoit vogueet encore avoit on de la peine a le débiter. Le prix du vinn’étoit pas moins a bon marché que le blé cette mesme année et quelques unesprécédentes, puisque j’en donna a 50 l. la barrique. Tout le monde vouloit debon vin. Ce quy obligéoit... (manque un feuillet)... d’estre appelé vin, etencore il ny en a pas presque eu du tout, il n’a ny couleur ny aucun goust quecelui de ne valoir rien. Cepandant je l’ay vandu 50 l. la barrique. Dieu nous fassela grasse qu’il nous répande ses bénédictions, et que la récolte prochaine, quiest de 1710, console le pauvre peuple ; presque tous sont à la mendicitéet meurent de faim. Nous sommes accablés par l’abondance des pauvres duLimouzin quy ont tous abandonnés leur pays, les chastaigners estant tous gellésaussy bien que les nostres. Je ne sçaurois vous dire autre chose que presquetous sont à laumone et partout l’on ne voit que misère et pauvreté. Sans uneabondance de blé despaigne et de milliet qu’on sémat voyant tous nos grandsbleds gellés, le peuple n’auroit sçeu de quoy se nourrir, le peu de fromant quyavoit resté les brouillards les dissipèrent et firent venir le grain a rien toutmêlé. Relation deLéonard Blanchier, maître chirurgien à Bouex. Publié dans Bulletins etMémoires de la Société Archéologique et Historique de Charente - Année 1892 -Communication de M. Nelson Pautier 5- Angeac-Charente (16) Janvier 1709 -Froid et gelée efroyable durant 13 jours ; arbres et hommes morts Source :Registre parroissial - Cité dans Le château d’Ardenne et le seigneurie deMoulidars en Angoumois - Abbé Tricoire - 1890 6- Mouthiers (16) En 1709, il yeut ce grand hiver si fameux que cette année a servi d’époque à différensevènements qu’on date de l’année du grand froid ou du grand hiver. Ce n’est passurprenant qu’on l’appelle l’année du grand hiver car outre qu’il fut trèslong, il fut extrèmement vif, les neiges furent très abondantes et on n’avaitrien vende [sic]. Semailles de fin d’automne. Le froid fit périr presque tousles nohiers [noyers] et une bonne partie des vignes, de façon que le vin qui sevendait en 1708, trois livres dix sols et quatre francs la barrique montajusqu’à 50# après la récolte de 1709 ; et les eaux-de-vie, qui estoientau-dessous de 30# la barrique montèrent jusqu’à 200#. Il y eut aussi une grandedisette de froment, car, à peine ramassa-t-on les semences en différensendroits, ce qui occasionna une misère extrème malgré l’abondance desbaillarges, car chacun en semait où les fromens avoient gelé. Source :Journal de Marc Debresme des Gagniers de Mouthiers - Bulletins et Mémoires dela Société Archéologique et Historique de Charente - Année 1922 7- La Rochelle (17) Le 5 janvier1709, commencement du grand hiver. Le thermomètre Réaumur descendit jusqu’àquinze degrés et demi au-dessous de zéro. La gelée dura dix-huit jours.Beaucoup de gens périrent de froid ; bêtes et oiseaux tombaient morts dansles campagnes ; le froment valut jusqu’à dix livres le boisseau, prixénorme pour le temps Source :Jourdan. Ephémérides historiques de La Rochelle, t. I, p. 4. 8- Bassac (16) A partir du 6janvier, le froid sévit avec tant de vigueur que de mémoire d’homme on n’enavait éprouvé un semblable. Les blés qui étaient en terre gelèrent et on futobligé de faire de nouvelles semences, ce qui occasionna une grande disette degrains et de vin ; l’eau-de-vie valait 150 livres la barrique, le froment6 livres le boisseau, la baillarge 9, le garrou 3. Source :Manuscrit du prieur de l’Abbaye de Bassac – dans Bull. et Mémoires de la StéArchéologique et Historique de Charente 1878-1879 9- Saintes (17) Remarque àfaire arrivée cette année et commensée le lundi 5 janvier 1709 par un froid quinous a donné une gellée terrible et deux jours (1) après des neiges et qui ontcontinué pandant quatre jours, estant venus près de deux pies de haud, le froidestant sy violland que tout estoit glasé : le pain gellé, la rivièreglasée à travers, les batteau estant inutille parce que le peuple passoit surla glasse, tout le gibié mort, le vin gelé an les barriques, tout le mondeayant esté obligé de porter un reschaud à la barrique pour tirer du vin et cefroid a continué jusqu’à ce jourd’hui 23 janvier 1709, qu’il a commansé adégelé, sans pluye, les lièvres se vandant quatre sous, et les perdrix troissous la paire. Journal deMichel Réveillaud - Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis - T XXXXV -Année 1914 (1)L’appellation de grand hiver donnée à l’hiver de 1709 fut déjà appliquée àl’hiver de 1608, un des plus rigoureux connus. En 1694, on avait eu aussi unesérie de longues et dures gelées. En 1670, la Charente fut gelée tout autravers devant Rochefort pendant quinze jours ; les jeunes gens dansaientsur la glace (Th. de Blois, Histoire de Rochefort, p. 208). Cf sur le mêmesujet Bulletin historique du Comité, 1884, p. 163 ; 1889, p. 243. La famineen 1709 et l’épizootie de 1714 en Bourgogne. Idem Section des scienceséconomiques 1908, p. 150. Bulletin de la Société archéologique du Vendômois. t.XIII. Le grand hiver de 1709 à Vendôme et aux environs, par E. Nouel, et lesMémoires d’autres Sociétés. De Boislisle, Revue des questions historiques.1903. Le froid dura dix-sept jours. En vingt-quatre heures, la terre fut geléeà trois pieds de bas. « Cette année il neiga et gela si fort que lesnoyers, chesnes et quantités d’autres arbres furent gelés et coupés ensuite parles propriétaires, attendu leur inutilité. Il y eut aussi, cette année, peu defroment, de meture, de baillarge, de blé d’Espagne et de millet, mesnie dansles terres les plus propres à ces sortes de culture. » (Registre de Saint-Eugène,cité par Rainguet, Jonzac, p. 33). 10- Salles (16), canton de Villefagnan Cette année aété si terrible qu’elle a causé la mort à plusieurs personnes et à un trèsgrand nombre d’animaux de toutes sortes. Le six janvier il tombe de la neige ensi grande abondance qu’elle montait à plusieurs endroits jusqu’aux sangles deschevaux, elle dura jusqu’au 28 du même mois avec un froid très piquant et siviolent qu’il gelait dans toutes les maisons non seulement le pain et le vin,mais aussi les poules et les petits oiseaux qui y étaient de tous côtés. Ontrouvait dans les campagnes les lièvres, les lapins, les perdreaux morts. Nosnoyers et autres arbres de tous les grands bois ont été gelés et gelés de tellesorte qu’il n’en a point resté ; ce qui a causé une famine terrible et unecherreté dans le blé que 70 livres de froment pesant valaient dix livres, labaillarge six livres et si la baillarge n’avait rapporté au triple,principalement celle qui fut faite la dernière, il y aurait peu de personnes,parce qu’elles seraient mortes de faim. Dans toutes lesterres où on avait semé du froment on y ressema de la baillarge. Je dis toutceci pour l’avoir vu, ainsi que tous ceux de mon temps. Dieu veuillepréserver tous ceux à venir jusqu’au dernier jour d’un tel malheur. Fait et signéle 28 septembre 1709. CLEMOT, curé deSalles. Source :registres paroissiaux de Salles. Publié dans Bulletins et Mémoires de laSociété Archéologique et Historique de Charente - Année 1898 11- Salles-d’Aunis (17) A Sallesd’Aunis, le curé Debruxelles note sur son registre paroissial, que cette annéefut extrêmement fertile en calamités. D’abord il neigea le 28 octobre 1708, etle froid dura jusqu’au 10 novembre ; puis il gela fort du 6 au 17décembre. Enfin le froid le plus rude reprit le 6 janvier 1709 ; c’estalors que toutes les rivières furent prises : la Seine, la Loire, le portde La Rochelle, etc. Les noyers, cerisiers, et même des châtaigniers et deschênes périrent dans le Limousin, le Périgord, l’Angoumois ; la vignepresque partout ; le blé fut fort endommagé. Une neige épaisse d’un piedpersista plus d’un mois. Il périt beaucoup de monde par le froid et la famine.Le blé valut toute l’année 8 à 9 livres le boisseau ; le vin blanc, 120,et même 200 livres la barrique. Enfin, il y eutà la mi-mai un très-violent débordement de la Loire ; et le 7 juillet unvent fort et brûlant venant de l’Ouest qui brûla les feuilles des arbresfruitiers et des vignes ayant échappé aux rigueurs de l’hiver. (Conseil généralde la Charente-Inférieure, 1899, rapport de l’archiviste p 185) 12- Gemozac (17) A Gemozac(Notice de P. Jonain, p. 74). Le prieur-curé Pouzaux, écrivant en 1765,rappelle la tradition de ce grand hiver, le plus terrible qu’on ait jamais,dit-il, éprouvé en Europe. Il causa la perte de beaucoup de récoltes, et mêmed’arbres, ainsi que d’animaux, gibier et oiseaux, de pauvres gens enfin. Ils’en survit une disette : le blé valut 22. et 24 livres le sac. 13- Challaux, près Montlieu (17) Le prieur-curéClément Marchand appelle très funeste cette année 1709. Les dîmes luirapportaient en moyenne 150 boisseaux de grains (blé, seigle, méture, orge,avoine), il n’en recueille pas la moitié, et le quart à peine de froment. D’après lesmercuriales de la seigneurie, le blé, qui valait en 1707, 30 sous le boisseaude 32 livres et demie, et 3 livres 8 sols en 1708, passe à 4 livres 16 sols en1709, pour retomber en 1710 à 38 sous ; mais il remonte à 58 sols en 1711,et à 90 en 1712. Le seigle suit ces variations, de 10 à 20 sous plus bas. 14- Roch (aujourd’hui en Montlieu 17) Le curé neparle pas du froid, mais les décès qu’il enregistre ne sont pas plus nombreuxque la moyenne des années voisines. J’ai fait la même remarque pour plusieursautres paroisses. J’en conclus,et par d’autres observations, que les brusques augmentations de la mortalitéont été causées plutôt par des épidémies localisées, courtes et meurtrières. 15- Saint-Eugène, près Archiac (17) Le curé Brossetécrit qu’il neigea et gela si fort que les noyers, chênes, et beaucoup d’autresarbres furent détruits ; il y eut aussi peu de grains, même dans lesmeilleures terres (Rainguet, Jonzac, p. 33). 16- Touzac (canton de Segonzac 16) Jules Pellissona retrouvé, et publié dans la Revue de Saintonge (XXVI, 309), le rôle établi enmai 1709 pour fournir 698 livres de pain par semaine à 86 indigents, répartisen 66 familles, victimes de la gelée et de la disette. La paroisse comprenait 7à 800 habitants au plus. 47 sont taxés de 3 à 40 livres d’argent, recouvrablescomme les tailles. De semblablesréquisitions, motivées par la nécessité, eurent lieu sans doute dans d’autresparoisses. 17- Coutras (33) L’hiver estnoté comme le plus rude qu’on connaisse ; les rivières furent gelées dèsle commencement de janvier ; le thermomètre descendit pendant plus de deuxmois à 18 degrés (centigrades) ; le pain et le vin gelaient ; lesarbres fruitiers périrent en grande partie ; il y eut grande famine etmisère. (Histoire, par Fellonneau, p. 163) 18- Libourne (33) Dès le 29décembre, la Garonne, la Dordogne et l’Isle charriaient de gros glaçons ;ces deux dernières rivières furent prises complètement la nuit des 5-6janvier ; le thermomètre descendit à 15 degrés (réaumur), et s’y tinttrois semaines. Le vin gela dans les tonneaux ; le pain, s’il n’était tenudans le four ou sur le foyer, devait être coupé à la hache. Les boutiques etateliers fermés ; grande misère et mortalité des pauvres ; feuxpublics allumés sous la halle. Disette àBordeaux et Libourne faute de pouvoir transporter les grains. Peu d’arbresfruitiers résistèrent ; les deux tiers des vignes périrent, et la récoltedes vins fut nulle encore en 1710 et 1711. Les céréales furent presque toutesdétruites, et ce qui resta souffrit beaucoup des chaleurs extraordinaires del’été : il s’en récolta tout au plus la semence. (R. Guinodie, I, p. 296). 19 Nieul-les Saintes (17)) En marge, dansle registre paroissial : « Cela arriva Le 22 vingt deux fevrier Leverglas Sefit le vingt deux fevrier qui fut la cause De toute notre perte (motsillisibles). Ad perpetuam Vis memoriam (Pour que la mémoire de la chose dureéternellement). En mil sept Cent neuf neufviesme onziesme et treziesme Janvieril fit un froid si percent que de memoire Dhomme Lon nena jamais Senti unpareil. La neige resta trois Semaines Sur la terre presque tous Les animaux Dedifferentes especes moururent Les Sangliers Cerfs biches perdrix Lievres memesplumes. Le bestail. meme presques aux hommes furent trouves morts par Le froid.Il Se fit sentir dans toutes Les parties Du monde Car Lon aprit quen pologneDannemark Espagne Portugal ?? (peut-être L’Angleterre) dans Laflandre quiletoit mort une quantite extraordinaire dhommes. Les arbres de toutes espèces Lavigne meme Sest trouvée endommage de ce grand froid. Lon ne vit jamais uneannee plus rigoureuse. Le peu de grain quis etoit echappé ala violence et alarigueur du froid fut entierement ruiné detruit et dechesse par une gelée qui Sefut Santie le lendemeint dune pluie qui se durssissait en tombant par larigueur du temps et Se Convertit en verglas qui ruina et moissona Tous Lesgrains de tout. Le bled en mars 22 vaut vingt deux et la meture 18 louis hiritéLon afait force baillarge (variété d’orge) peut etre que cela empeschera quonosse Le prix du bled audela de vingtdeux Livres. Lon necrit jamais pour lataille autres impositions revenus Lepeuple ne fut jamais consterne. tout estestonne dans Le temps que Jecris de memoire Dieu Veuille donner un meilleurSiecle que Celui dans lequel nous Vivons en JuinJuillet : La meture monta a Vingt Livres Le bled a Vingt quatre et vingtcinq livres. La quantite des pauvres est Surprenante Le Vingt quatre DeDecembre 1709 Le vin vaut Cent Ecus et quatre Vingt Letonneau du blanc. Laguerre est plus allumee que jamais » Documentcommuniqué par Henri Boutet. 20 Vouillé-les-Marais (85) (commune deVendée - autrefois de l’Aunis), sur le registre paroissial : Janvier1709 : « Homme vivant de quelque aage qu’il soit de cent ans et audessus, comme il y en a dans la paroisse, n’ont poin vécu de froid si aigu queceluy qui a fait cette présente année. La rivière glacée a porter des chevauxchargés, les bleds semés gellés, les vignes, les noyers et plusieurs autresespèces d’arbres gelés comme s’ils avoient passés au feu. Les bords de la merglacée qui ont fait périr les moucles et une infinité d’autres accidentsarrivés par le froid et en quinze jours. Le vin glacé dans les barriques d’uneépesseur prodigieuse. » Filleau curé de Vouillé Le 19 juin 1709le même curé signale que « le bled est toujours cher, le froment vaut 400francs, le gros bled 200 francs et il est à croire qu’il augmentera avant laSaint Michel prochaine. Documentcommuniqué par Henri Boutet. 21 Saint-Martin-du-Bois (33) Le lendemaindes Roys commença une gelée suivie d’une quantité de nege et si abondantequ’elle dura trois à quatre jours et se trouva épaisse de plus de deux pieds.Il fit dans le même temps un si rude froid que la mer gela et se trouva priseen beaucoup d’endroits de manière que devant Libourne on y passait la rivièresur la glace, mesme ….devant Bordeaux la rivière estait telement gelée qu’iln’y paraissait point d’eau......les bateaux ne pouvaient pas aller et venir. Lepain fut rare en ce temps on n’en pouvait pas avoir à Bordeaux pour del’argent. Les pauvres n’y souffrirent pourtant pas ny par la faim ny par lefroid quoique très rudes. La charité fut bien exercée par les gens de qualitéet tous les autres chacun selon ses facultés. J’en fuis témoin car je metrouvais arrété à Bordeaux dans … temps sans pouvoir m’en revenir. Les glaces àBordeaux s’en trouvèrent sur toute la coste depuis Blaye jusqu’au delà deLangon en si grande quantité et d’une hauteur si prodigieuse qu’elles étaientaussi hautes que le clocher de notre église.....Le vin et l’eau de vie et levin....prît dans les barriques, quantité de chaisnes fendirent sur leur pied debout à bout. Beaucoup d’arbres fruitiers de toutes espèces périrent et même lesvignes en beaucoup d’endroits gelèrent, elles se sont trouvées mortes presquepartout. Notes de Pierre Bergerie, curé de Saint-Martin-du-Bois (33) aimablementcommuniquées par Françoise Gaudechon. « Dans laplupart des villes et des villages, on y meurt à tas, on les enterre trois àtrois, quatre à quatre, et on les trouve morts ou mourants dans les jardins etsur les chemins… [...] On voit des gens couchés par terre qui expirent ainsisur le pavé, n’ayant pas même de la paille pour mettre sous leur tête, ni unmorceau de pain. » (témoignage d’un prêtre parisien en 1709). La populationest prise au dépourvu. Du plus riche au plus misérable, le froid n’épargnepersonne. A Versailles, les cheminées, mal conçues, ne parviennent pas àréchauffer les appartements royaux. Des domestiques indiquent dans leursmémoires que « le vin du roi gelait dans les carafes » et que« celui-ci l’exposait à la chaleur des flammes pour en boire ». LouisXIV renonce un temps à ses sorties quotidiennes et demeure cloîtré dans l’intimitéde ses logements. Pour le monarque qui adore la vie au grand air, le suppliceest affreux. Son petit-fils, le duc de Berry, n’a pas la sagesse de l’imiter.Malgré les rigueurs de l’hiver, il part chasser dans la forêt de Versailles.L’un de ses valets, porteur des fusils royaux, revient au palais les doigts ensi mauvais état qu’il faut l’amputer d’urgence… Lespopulations les plus humbles sont les grandes victimes de la catastrophe.Chaque matin, dans les rues de la capitale, des dizaines de corps sans vie sontretrouvées, pris par le gel. Dans les chaumières de campagne, souvent malprotégées, les températures ne dépassent pas -10°c. A ce régime, les plusfaibles ne survivent pas une semaine. C Cet hiver marquee doncles esprits sur plusieurs generations, et on le retrouve parfois bien plus tardchez certains artistes. Par exemple, Roucher[poete Francais], decrit pas moins de 70 ans plus tard dasn son poeme des Moisles horreurs de ce terrible hiver: Vieillards dont l’œil a vu ce siècle à son aurore, Nestors français, sans doute il vous souvient encore De ce neuvième hiver, de cet hiver affreux, Qui fit à votre enfance un sort plus désastreux. Janus avait rouvert les portes de l’année; Et tandis que la France, aux autels prosternée, Solennisait le jour où l’on vit autrefois Le berceau de son Dieu révéré par des rois, Tout à coup l’aquilon frappe de sa gelée L’eau qui, des cieux naguère à grands flots écoulée, Écumait et nageait sur la face des champs: C’est une mer de glace; et ses angles tranchants, Atteignant les forêts jusques à leurs racines, Rivaux des feux du ciel, les couvrent de ruines; Le chêne des ravins, tant de fois triomphant, Le chêne vigoureux crie, éclate et se fend. Ce roi de la forêt meurt. Avec lui, sans nombre, Expirent les sujets que protégeait son ombre. ………………….. Brillante Occitanie, hélas! Encor tes rives Pleurent l’honneur perdu de tes rameaux d’olives! L’hiver s’irrite encor; sa farouche âpreté Et du marbre et du roc brise la dureté: Ouverts à longs éclats, ils quittent les montagnes, Et, fracassés, rompus, roulent dans les campagnes. L’oiseau meurt dans les airs, le cerf dans les forêts, L’innocente perdrix au milieu des guérets; Et la chèvre et l’agneau, qu’un même toit rassemble, Bêlant plaintivement, y périssent ensemble; Le taureau, le coursier, expirent sans secours: Les fleuves, dont la glace a suspendu le cours, La Dordogne et la Loire, et la Seine et le Rhône, Et le Rhin si rapide et la vaste Garonne, Redemandent en vain les enfants de leurs eaux. L’homme faible et percé jusqu’au fond de ses eaux, Près d’un foyer ardent croit tromper la froidure; Hélas, rien n’adoucit les tourments qu’il endure. L’impitoyable hiver le suit sous les lambris, L’attaque à ses foyers, d’arbres entiers nourris; Le surprend dans sa couche, à ses côtés se place, L’assiège de frissons, le roidit et le glace.. Le règne du travail alors fut suspendu, Alors dans les cités ne fut plus entendu, Ni le bruit du marteau, ni le cri de la scie; Les chars ne roulent plus sur la terre durcie: Partout un long silence, image de la mort. Thémis laisse tomber son glaive, et le remord Venge seul la vertu de l’audace du crime. Tout le courroux des Dieux vainement nous opprime, Leurs temples sont déserts; ou si quelques mortels Demandent que le vin coule encor aux autels, Le vin, sous l’œil des dieux que le prêtre réclame, S’épaissitet se glace à côté de la flamme… Meme chez les plusgrands scientifiques, le froid marquee les esprits. Le Physicien Arago ecrit ausujet de cet hiver: “L’hiver de cette annee fut un desplus rigoureux dont on ait garde le souvenir. Le froid sevit tres fortement enfrance, en Italie, en Espagne, en Allemagne, et dans tous les pays du nord. Lesfleuves les plus rapides de France, meme ceux du midi, furent pris.” Et cet hiver sera auxdires de Lavoisier et de bien d’autres le plus dur des derniers siecles. Les consequences surla population sont biensur desastreuses: celle ci souffre enormement du froid,mais le pire reste a venir. En effet les recoltes sont tout a faitcatastrophiques, et la famine frappe durement Presque toutes les regions,entrainant epidemies meurtrieres. Voici quelquesexemples tires du livre “le climat de 1700 a nos jours”: FAMINE: “nudite et maigreur dequantites d’enfants que la faim dessechait, et que je voyais disperses parmisles haies et les buissons pour y chercher certaines racines qu’ils devoraientavec avidite” [Jamerai Duval] “A Onzain pres de Blois, […]les gens ne mangeaient plus que des chardons crus, des limaces, des charogneset d’autres ordures, ils etaient plus semblables a des morts qu’a des vivants” “il est commun de faire dupotages avec le guy des arbres et des orties.” “le 10 Mai, un enfant, pressepar la faim, arrache et coupe avec les dents un doigt de son frère, qu’ilavale, n’ayant pu lui prendre une limace qu’il mangeait” “On mangea meme les chevaux…Et meme jusqu’a des loups” [actes du cure de St Honore, Nievre]. Le bilan Humain estparfois effrayant: -A Bragny en Charollais, de300 habitant en 1708, il n’en reste que 19 en 1710 A Seurre, de 285 habitants en1708 on passe a 95 en 1710. Bref, un hiver cataclysmiquesur toute l’Europe, marquant les esprits d’un bout a l’autre du continent. Pasgrand chose a ajouter sur cet hiver horrible, qui dura d’Octobre a Avril, avecsans doute l’une des VDF les plus importantes du dernier millenaire… Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fantomon Posté(e) 23 octobre 2010 Partager Posté(e) 23 octobre 2010 Dis moi, où as-tu eu toutes ces données, pourrais-tu me les passer (Les observatoires tout ça)? A propos, mon site revient à la rentrée avec le nouveau serveur. Ca serait horrible pour moi de vivre un hiver comme ça. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
hugogo Posté(e) 24 octobre 2010 Auteur Partager Posté(e) 24 octobre 2010 J'avais trouve des chiffres dans une etude de MF, beaucoup de chiffres dans une etude Allemande sur les plus grands hivers des 3 derniers siecles datant des annees 1970 je crois [suivant l'hiver 1963 je pense], des infos sur des sites et forums Anglais, sur Wikipedia de plusieurs pays [GB, FRANCE, ESPAGNE, Allemagne], etc... Je sais qu'il existe des donnees journalieres pour la Suisse, mOSCOU, st petersbourg etc.. pour cette epoque la mais je n'ai jamais reussit a es trouver sur le net. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
solaire66 Posté(e) 24 octobre 2010 Partager Posté(e) 24 octobre 2010 Ebn tout cas bravo pour cette étude mais ça fait froid dans le dos c'est el cas de le dire ce sont vraiment des t° d'un autre temps. J en'imagine même pas que ce là puisse se reproduire malgré une baisse de l'activité solaire et puis il y a eu l'urbanisation croisante des villes favorisant des îlots de chaleur, enfin je me trompe peut-être. Serait-on mieux loit, ça j e n'en sais rien car même avec quelques centimètres de neige c'est toujours la pagille complète. Mais encore une fois merci pour ce récit. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Mastrale07/69 Posté(e) 24 octobre 2010 Tarare (69) Partager Posté(e) 24 octobre 2010 Merci pour ce recueil sur l'hiver 1709. Un vrai cataclysme pour la population de l'époque qui fut véritablement décimée. Je pense qu'un tel froid à notre époque ferait beaucoup moins de morts mais l'activité économique subirait un grand préjudice. Le réseau EDF par exemple ne suffirait pas et le risque de panne générale serait très important, il y aurait des conséquences qu'on a peine à imaginer ... En février 1956, mon père m'a rapporté que plusieurs nuits, des températures inférieures à - 20° avaient par exemple fait éclater tous les noyers en nord Ardèche, donc quand je lis que tous les arbres fruitiers furent détruits, je ne suis pas étonné. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
psncf Posté(e) 24 octobre 2010 Saint Leu La Foret (95), altitude 70 mètre. Partager Posté(e) 24 octobre 2010 Ci vous voulez les relevés quotidiens très détaillés a Paris et a Montmorency entre 1754 et 1792 (Attention :!: tous les relevés sont en degrés Reaumur il faut multiplier chaque chiffre par 1,25) allez ici : http://web2.bium.univ-paris5.fr/livanc/?intro=jmed&statut=charge A voir l'hiver 1767-68, 1775-76, 1783-84 1788-89 et en ce qui concerne l'été je vous conseilles 1757 et 1762. exemple le mois de Nov 1788 a Paris la fin du mois vaut le détour phil Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
hugogo Posté(e) 24 octobre 2010 Auteur Partager Posté(e) 24 octobre 2010 J'en profite pour reiterer mon appel a l'aide sur la comprehension d'une etude allemande: http://www.met.fu-berlin.de/~manfred/Winter1709.pdf Ma question concerne surtout le tableau de la page 92/6 [vers le debut], ou on observe des valeurs concernant plusieurs hivers pour un nb important de villes: A quoi correspondent elles? ce sont des temperatures en dessous de 0 degres? ce sont des minimales, des maximales? des moyennes ou valeurs extremes? Merci d'avance. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
hugogo Posté(e) 24 octobre 2010 Auteur Partager Posté(e) 24 octobre 2010 Merci psncf mais je ne trouve pas les observations de paris sur ce lien... J'ai seulement vu des informations sur la meteo a Lille [Observations meteo a lille en .... par mr boucher]. Les valeurs st toutes en reaumur? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
psncf Posté(e) 24 octobre 2010 Saint Leu La Foret (95), altitude 70 mètre. Partager Posté(e) 24 octobre 2010 Merci psncf mais je ne trouve pas les observations de paris sur ce lien... J'ai seulement vu des informations sur la meteo a Lille [Observations meteo a lille en .... par mr boucher]. Les valeurs st toutes en reaumur? En faite les observations de Paris sont toutes dans la tables des matières, sinon tu vas a la page des observations de Lille et tu tourne les pages précédentes jusqu'à tomber sur les observations de Paris "faut tout leur dire au jeunot " :!: Oui les valeurs sont toutes en Reaumur :!: Phil Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kyrion Posté(e) 25 octobre 2010 Saint-Nizier du Moucherotte (Vercors) - 1170m Partager Posté(e) 25 octobre 2010 J'en profite pour reiterer mon appel a l'aide sur la comprehension d'une etude allemande: http://www.met.fu-be.../Winter1709.pdf Ma question concerne surtout le tableau de la page 92/6 [vers le debut], ou on observe des valeurs concernant plusieurs hivers pour un nb important de villes: A quoi correspondent elles? ce sont des temperatures en dessous de 0 degres? ce sont des minimales, des maximales? des moyennes ou valeurs extremes? Merci d'avance. Après avoir survolé le document je pense que ces valeurs correspondent effectivement à des valeurs en dessous de 0 et plus particulièrement à des Tnn. Je demanderais confirmation à un ami allemand ce week-end /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
hugogo Posté(e) 25 octobre 2010 Auteur Partager Posté(e) 25 octobre 2010 Merci. Alors c'est tres tres bizzard, parceque les valeurs indiquees ne correspondent pas du tout aux valeurs indiquees plus loin ou meme aux valeurs observees... Peut etre que ces temperatures ne sont pas en celsius?? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kyrion Posté(e) 3 novembre 2010 Saint-Nizier du Moucherotte (Vercors) - 1170m Partager Posté(e) 3 novembre 2010 Merci. Alors c'est tres tres bizzard, parceque les valeurs indiquees ne correspondent pas du tout aux valeurs indiquees plus loin ou meme aux valeurs observees... Peut etre que ces temperatures ne sont pas en celsius?? Voici la traduction faite par un ami : "A part les lieux dont parlent Löwe, j'ai, aux étonnantes observations météorologiques des années 1709, 1738, 1740, 1755, 1767, 1776 et 1785 -dans lesquelles le froid a fait descendre le thermomètre au mercure en dessous du point gel en degré Réaumur près de Delphes et de Berlin- pu dégoter huit valeurs de température de plus de l'hiver 1708/09". Comme dis précédemment, le tableau recense bel et bien les Tnn, mais étant donné que ces températures sont en Réaumur il faut les multiplier par 1.25. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Mauersegler Posté(e) 4 novembre 2010 Weyersheim(67) Partager Posté(e) 4 novembre 2010 Très intéressant tes recherches hugogo, des hivers d'un autre monde qui ferait vraiment froid dans le dos a notre époque. Merci pour le récit, très interressant à lire. Ce PAG est intervenu pendant la période du minimum de maunder ( activité solaire inexistante pendant plusieurs cycle à l'affilé). Et un tel évènement de nos jours serait vraiment dramatique mais je pense qu'on pourrait mieux y faire face que pendant le 17eme siècle Effectivement on se rend compte à quel point le soleil est déterminant de notre climat. par contre un tel évènement de nos jours au contraire on y ferais beaucoup moins bien face qu'au 17ème siècle. On a certes les technologies par rapport au 17ème siècle mais la société est tellement enfermé dans sa bulle et frileuse que les répercutions serait dramatique. 3 jours de pluie en été suffit déja à faire une vague de déprime + des T sous 20°C considéré comme glaciale, alors j'ose même pas imaginer si on se reprend un PAG avec des février 1956 à chaque mois de l'hiver et des années sans été, au moins 99.9°C de la population entrerais en phase de dépression extrême. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
thib91 Posté(e) 4 novembre 2010 Nancy Partager Posté(e) 4 novembre 2010 Très intéressant tes recherches hugogo, des hivers d'un autre monde qui ferait vraiment froid dans le dos a notre époque. Effectivement on se rend compte à quel point le soleil est déterminant de notre climat. par contre un tel évènement de nos jours au contraire on y ferais beaucoup moins bien face qu'au 17ème siècle. On a certes les technologies par rapport au 17ème siècle mais la société est tellement enfermé dans sa bulle et frileuse que les répercutions serait dramatique. 3 jours de pluie en été suffit déja à faire une vague de déprime + des T sous 20°C considéré comme glaciale, alors j'ose même pas imaginer si on se reprend un PAG avec des février 1956 à chaque mois de l'hiver et des années sans été, au moins 99.9°C de la population entrerais en phase de dépression extrême. N'exagérons pas, la société du début du 18ème siècle était bien plus fragile face à ce type d'événement météo. La France du début su 18ème était un pays exsangue suite aux guerres et à une crise économique, par dessus ces difficultés est venu s'ajouter l'hiver particulièrement rude en 1709. E. Leroy Ladurie grand historien du climat chiffre d'ailleurs le bilan humain de cet hiver à 600 000 morts. Rapportés à la population de l'époque c'est un choc démographique équivalent à la guerre 1914-1918! Un tel hiver aujourd'hui aurait des conséquences bcp moins graves, cela poserait sans aucun doute des problèmes de fonctionnement à notre société qui repose sur les déplacements et la fluidité des réseaux, il y aurait sans doute une surmortalité, mais nous serions bien loin d'un tel événement démographique. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
hugogo Posté(e) 4 novembre 2010 Auteur Partager Posté(e) 4 novembre 2010 Beaucoup moins graves humainement, certes [et encore heureux], mais economiquement? A l'epoque tout c'est arrete pendant 3 semaines et est reparti apres, alors qu'aujourd'hui, il faudrait des mois pour s'en remettre. De plus, c'est toute l'Europe qui serqit touchee, y comprit le RU, l'Espagne, le Portugal, la France et l'Italie notamment en Janvier, mais surtout l'Est et le Centre du continent [et notamment l'Allemagne, moteur economique de la zone euro, ou encore la Suisse, le Benelux, le Danemark], qui seraient paralyse par le froid et la neige de fin Decembre a debut mars en gros.... Meme le Sud du continent n'avait pas echappe aux rigueurs de l'hiver: la Grece, les Balkans seraient eux aussi tres touches... Au final, il n'y aurait surement pas les famines et epidemies devastatrices, mais on aurait les penuries economiques. De plus, a l'epoque on avait certes pas de chauffage, mais de toute maniere de nos jours on n'en aurait plus [le reseau EDF ne resisterait JAMAIS a des -15 jusqu'aux cotes Landaises et Mediterraneennes], et a l'epoque les gens etaient bien plus habitues aux rigueurs de l'hiver [cf les grands hivers de la fin du 17e siecle], donc on en souffrirait vraiment plus aujourd'hui je pense. Entre 1680 et 1708, de nombreux hivers avaient connus de tres grands froids [1684 le plus froid des 350 dernieres annees en Angleterre, 1689 glacial, et surtout les grands hiver des annees 1690 ou les -15 a Paris ont ete atteint plusieurs fois]. La ca fait depuis 1987 qu'on a pas connut de grands froids severes sur tout le pays [1997 et 1991 ayant ete un bon cran en dessous de 1987 et cie, et n'ayant pas touche le Sud du pays], c'est a dire maintenant 24 ans. Plus le temps passe, plus la proportion de gens n'ayant jamais connu de grande VDF augmente, et plus nous devenons vulnerables, malgre le progres technique. Au fond c'est vraiment une question d'habitude: Dans une region ou la TNN annuelle tourne autour de -10, la TXN autour de 0 et la TM hivernale autour de 4 degres, un -25 accompagne d'une serie de -15/-20 et une TXN de -10/-12 accompagne d'une rafale de valeurs entre -5 et -10 ca fait tres mal. Mais vous faites vivre ca a un habitant de Siberie, pas de soucie. Eh bien la, sur les 20 dernieres annees la TNN tourne autour de -7/-8 en regon Parisienne, les jours a -10 se sont considerablement rarefies de meme que les jours sans degel, et ne parlons pas des TX en dessous de -5 qui sauf cas exceptionnel [1991 et 1997] sont desormais absent du climat Parisien, la ou on en avait connu 13 en 14 jours en 1709... Bref on n'est certainement plus habitue au froid, et ca se payera un jour [et la je n'ai pas peur d'utiliser le futur]. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
thib91 Posté(e) 5 novembre 2010 Nancy Partager Posté(e) 5 novembre 2010 Beaucoup moins graves humainement, certes [et encore heureux], mais economiquement? A l'epoque tout c'est arrete pendant 3 semaines et est reparti apres, alors qu'aujourd'hui, il faudrait des mois pour s'en remettre. De plus, c'est toute l'Europe qui serqit touchee, y comprit le RU, l'Espagne, le Portugal, la France et l'Italie notamment en Janvier, mais surtout l'Est et le Centre du continent [et notamment l'Allemagne, moteur economique de la zone euro, ou encore la Suisse, le Benelux, le Danemark], qui seraient paralyse par le froid et la neige de fin Decembre a debut mars en gros.... Meme le Sud du continent n'avait pas echappe aux rigueurs de l'hiver: la Grece, les Balkans seraient eux aussi tres touches... Au final, il n'y aurait surement pas les famines et epidemies devastatrices, mais on aurait les penuries economiques. De plus, a l'epoque on avait certes pas de chauffage, mais de toute maniere de nos jours on n'en aurait plus [le reseau EDF ne resisterait JAMAIS a des -15 jusqu'aux cotes Landaises et Mediterraneennes], et a l'epoque les gens etaient bien plus habitues aux rigueurs de l'hiver [cf les grands hivers de la fin du 17e siecle], donc on en souffrirait vraiment plus aujourd'hui je pense. Entre 1680 et 1708, de nombreux hivers avaient connus de tres grands froids [1684 le plus froid des 350 dernieres annees en Angleterre, 1689 glacial, et surtout les grands hiver des annees 1690 ou les -15 a Paris ont ete atteint plusieurs fois]. La ca fait depuis 1987 qu'on a pas connut de grands froids severes sur tout le pays [1997 et 1991 ayant ete un bon cran en dessous de 1987 et cie, et n'ayant pas touche le Sud du pays], c'est a dire maintenant 24 ans. Plus le temps passe, plus la proportion de gens n'ayant jamais connu de grande VDF augmente, et plus nous devenons vulnerables, malgre le progres technique. Au fond c'est vraiment une question d'habitude: Dans une region ou la TNN annuelle tourne autour de -10, la TXN autour de 0 et la TM hivernale autour de 4 degres, un -25 accompagne d'une serie de -15/-20 et une TXN de -10/-12 accompagne d'une rafale de valeurs entre -5 et -10 ca fait tres mal. Mais vous faites vivre ca a un habitant de Siberie, pas de soucie. Eh bien la, sur les 20 dernieres annees la TNN tourne autour de -7/-8 en regon Parisienne, les jours a -10 se sont considerablement rarefies de meme que les jours sans degel, et ne parlons pas des TX en dessous de -5 qui sauf cas exceptionnel [1991 et 1997] sont desormais absent du climat Parisien, la ou on en avait connu 13 en 14 jours en 1709... Bref on n'est certainement plus habitue au froid, et ca se payera un jour [et la je n'ai pas peur d'utiliser le futur]. Un hiver qui entraîne un accident démographique équivalent à une guerre (même si contrairement à une guerre ce sont les personnes les plus fragiles et pas les jeunes hommes qui ont du être victime) met bien plus de temps à s'en remettre que 3 semaines => "A l'epoque tout c'est arrête pendant 3 semaines et est reparti après". La vulnérabilité technologique et technique est forcément plus grande aujourd'hui mais l'impact démographique resterait bien moindre et je considère qu'une société qui perd 3% de sa population suite à un hiver rude comme c'était le cas au début du 18ème siècle bien plus vulnérable que la notre. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Uwe Von B. Posté(e) 5 novembre 2010 Partager Posté(e) 5 novembre 2010 Concernant le bilan humain potentiel d'un hiver hors norme, il faut penser que nous nous sommes mis dans une situation de dépendance technologique forte d'un point de vue génétique. En effet, immenses avancées technologiques dans tous les domaines (médecine, chauffage...) réalisées au cours des deux derniers siècles ont quasiment stoppé la sélection naturelle pour l'être humain. Certes, aucun gène n'a été perdu, et de ce point de vue, notre génome n'est pas plus mauvais que celui des européens du 18ème, mais les qualités notre génome sont beaucoup plus diluées. Beaucoup de gens seraient dépendants de la médecine pour survivre a un tel hiver par exemple. Hors, avec les problèmes de déplacements et de fournitures énergétique que l'on peu imaginer, que resterait-il de notre médecine ?! Et ce n'est là qu'un exemple des dépendances que nous nous sommes créé et qui feraient beaucoup de mal en cas de scénario catastrophe. C'est un effet paradoxale du progrès : il permet d'améliorer le quotidien et aide a l’expansion de l'espèce, mais crée une dépendance de plus en plus importante. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
gerardlh Posté(e) 5 novembre 2010 Rouen Est 152 m. Partager Posté(e) 5 novembre 2010 Dans le livre d'Emmanuel Le Roy Ladurie : Histoire humaine et comparée du climat il est beaucoup question du froid de 1709,mais il y eu plus dur au niveau des récoltes : 1693-94 avec la famine = 1 300 000 décès soit l'équivalent des 4 ans de guerre 1914/1918 compte non tenu qu'il y avait 22 000 000 de Français en 1693 et presque le double en 1914 . Dans les quartiers pauvres de Lyon, paroisse St Georges, 70% d'ouvriers = 57% de décès. L'hiver 1708/9 il y eu 7 vagues de froid . Janvier 1709 serait le plus froid des 500 dernières années . A Paris il y eu 19 jours < -10°c . le bilan en France : 200 000 naissances en moins et 600 000 décès en plus . J'oublie ....Merci Huggo pour ce superbe article ,c'est imprimé . Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
th38 Posté(e) 7 novembre 2010 Partager Posté(e) 7 novembre 2010 N'exagérons pas, la société du début du 18ème siècle était bien plus fragile face à ce type d'événement météo. . Pas sûr, pas sûr. En 2003, 15 000 morts, alors qu'en 1947 lors de la canicule de fin juillet début août (strictement équivalente mais un jour de moins) on estime la mortalité entre 2500 et 3000 morts. Aujourd'hui, on est beaucoup plus exposé, que ne compense pas la technologie. Edf reconnait que lors d'une vague de froid millénaire (donc type 1709), le parc nucléaire tomberait à l'arrêt. Plus d'électricité; vous voyez les conséquences ? En 1709, les cheminées continuaient elles à fonctionner... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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