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Réchauffement et océan


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Dans "Le Monde" de mardi :

Le réchauffement ralentit l'activité biologique de l'océan

voici l'article :

Le réchauffement ralentit l'activité biologique de l'océan

LE MONDE | 18.12.06 | 15h11 • Mis à jour le 18.12.06 | 15h11

Comment la biologie des océans va-t-elle globalement répondre au réchauffement ? Des chercheurs américains viennent d'apporter d'inquiétants éléments de réponse à cette question, en parvenant à corréler la productivité du phytoplancton avec la température des eaux de surface. Plus celle-ci est élevée, moins le plancton végétal prospère.

Or non seulement la production de cette biomasse est le socle de la chaîne alimentaire océanique, mais son rôle dans la régulation du climat est considérable. Cette biomasse pompe de grandes quantités - environ un tiers - du dioxyde de carbone (CO2) émis par l'homme. Un deuxième tiers est absorbé par les végétaux terrestres. Le dernier s'accumule dans l'atmosphère.

Publiés le 7 décembre dans la revue Nature, ces travaux de Michael Behrenfeld (université de l'Oregon) et ses coauteurs exploitent les observations par satellite d'environ 60 % des océans de la planète.

Le début de ces mesures, en 1998, indique un niveau d'activité planctonique très bas, causé par le phénomène El Niño - exceptionnel cette année-là -, dont une conséquence est l'augmentation des températures de surface dans certaines zones des océans. Entre 1998 et 1999, l'activité planctonique est perturbée par le processus inverse, dit La Niña, et remonte en flèche.

Ensuite, entre 1999 et 2005, une fois achevées ces perturbations, l'activité planctonique suit une tendance globale à la baisse. Cette décrue est importante. Chaque année, l'océan a en moyenne absorbé 190 millions de tonnes (Mt) de carbone de moins que l'année précédente, soit environ 695 Mt de CO2 ; soit plus que les émissions annuelles de la France.

Pourquoi mettre en cause le réchauffement ? "L'augmentation des températures de surface de l'océan favorise un phénomène appelé "stratification" des eaux, explique Grégory Beaugrand (laboratoire écosystèmes littoraux et côtiers, CNRS). Ce phénomène entrave la remontée des sels nutritifs, nécessaires au développement du phytoplancton."

"C'est la première fois qu'une réponse globale de la biologie de l'océan est ainsi mesurée et corrélée à des indicateurs physiques, relève Hervé Claustre (laboratoire d'océanographie de Villefranche-sur-Mer, CNRS). Cependant la tendance, mesurée sur six ans, ne peut pas être extrapolée avec certitude aux prochaines décennies."

La productivité phytoplanctonique sera régulièrement perturbée par de futurs phénomènes El Niño et La Niña, impossibles à prévoir sur le long terme. Même si, comme le dit M. Beaugrand, "certains modèles climatiques prévoient qu'ils pourraient être plus nombreux et plus intenses à cause du réchauffement".

Les travaux de M. Behrenfeld ne concernent que l'océan des latitudes moyennes et équatoriales. Selon certaines simulations, explique Scott Doney (Woods Hole Oceanographic Institution), dans un commentaire publié par Nature, "la productivité croît aux hautes latitudes en raison du réchauffement des eaux de surface".

L'étendue de ces zones est cependant limitée, et le gain de productivité qu'elles devraient connaître à l'avenir ne compensera sans doute pas les pertes à déplorer ailleurs. "Il semble que le puits de carbone océanique (la capacité des océans à absorber du CO2) aille en se réduisant", juge ainsi M. Beaugrand.

Pour les écosystèmes marins, l'effet de ces bouleversements sera considérable. D'autant que le phytoplancton subit d'autres stress dus au changement climatique. En particulier, l'acidification des océans (Le Monde du 19 juin), qui, d'ici à 2030, affectera la survie même de nombreuses espèces planctoniques dans certains bassins comme l'océan Austral.

Stéphane Foucart

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Lexique

Phytoplancton. Le plancton végétal, différent de son pendant animal, le zooplancton, est constitué de nombreuses espèces microscopiques qui vivent en suspension dans l'eau.

Cycle du carbone. Par activité chlorophyllienne, ces organismes transforment, chaque jour, une centaine de millions de tonnes de carbone inorganique en matière vivante. Soit environ la moitié de la production primaire de biomasse.

Extinctions. Des disparitions massives de phytoplancton se sont produites il y a 55 millions d'années. Cette période a connu une accumulation de gaz à effet de serre dans l'atmosphère dont on ignore les causes.

Article paru dans l'édition du 19.12.06

dans l'édition du 16 décembre il était possible de lire cet article :

Selon une nouvelle étude publiée vendredi 15 décembre dans la revue Science, l'élévation du niveau moyen des mers pourrait atteindre 50 cm à 1,40 m à la fin du siècle. L'auteur de ces travaux, Stefan Rahmstorf (Université de Potsdam), fonde ses prévisions sur des corrélations entre températures à la surface de la Terre et niveau des océans depuis la période du pliocène, il y a 3 millions d'années. Cette nouvelle estimation est supérieure à celle émise par le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), dont le dernier rapport prévoyait une hausse maximale de 90 cm. Les différentes approches utilisées par les chercheurs produisent souvent des résultats très différents. De récents travaux ont ainsi suggéré que l'accumulation des glaces dans certaines zones de l'Antarctique pourrait, au contraire, ralentir la montée des eaux.

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  • 4 weeks later...

Je reprends ce topic pour signaler une nouvelle parution :

GEOPHYSICAL RESEARCH LETTERS, VOL. 34, L01610, doi:10.1029/2006GL027834, 2007

How much is the ocean really warming?

Viktor Gouretski, Klaus Peter Koltermann

Abstract - We use a global hydrographic dataset to study the effect of instrument related biases on the estimates of long-term temperature changes in the global ocean since the 1950s. The largest discrepancies are found between the expendable bathythermographs (XBT) and bottle and CTD data, with XBT temperatures being positively biased by 0.2–0.4°C on average. Since the XBT data are the largest proportion of the dataset, this bias results in a significant World Ocean warming artefact when time periods before and after introduction of XBT are compared. Using bias-corrected XBT data we argue reduces the ocean heat content change since the 1950s by a factor of 0.62. Our estimate of the ocean heat content increase (0–3000 m) between 1957–66 and 1987–96 is 12.8·1022 J. Because of imperfect sampling this estimate has an uncertainty of at least 8·1022 J

En substance, la mesure du réchauffement océanique serait affectée par des biais (à la hausse) dus aux balises XBT. Une correction de ce biais impliquerait de multiplier par un facteur 0,62 les estimations couranes (Levitus et al.). Les auteurs font leur propre estimation sur 1957-1996, mais avec une marge d'erreur des deux-tiers de la valeur médiane !

Décidément, il y a quand même un problème de mesure de base en climatologie... Quasiment pas un domaine où tout le monde soit d'accord, que ce soit en surface, en tropo ou en océan.

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Je reprends ce topic pour signaler une nouvelle parution :

GEOPHYSICAL RESEARCH LETTERS, VOL. 34, L01610, doi:10.1029/2006GL027834, 2007

How much is the ocean really warming?

Viktor Gouretski, Klaus Peter Koltermann

Abstract - We use a global hydrographic dataset to study the effect of instrument related biases on the estimates of long-term temperature changes in the global ocean since the 1950s. The largest discrepancies are found between the expendable bathythermographs (XBT) and bottle and CTD data, with XBT temperatures being positively biased by 0.2–0.4°C on average. Since the XBT data are the largest proportion of the dataset, this bias results in a significant World Ocean warming artefact when time periods before and after introduction of XBT are compared. Using bias-corrected XBT data we argue reduces the ocean heat content change since the 1950s by a factor of 0.62. Our estimate of the ocean heat content increase (0–3000 m) between 1957–66 and 1987–96 is 12.8·1022 J. Because of imperfect sampling this estimate has an uncertainty of at least 8·1022 J

En substance, la mesure du réchauffement océanique serait affectée par des biais (à la hausse) dus aux balises XBT. Une correction de ce biais impliquerait de multiplier par un facteur 0,62 les estimations couranes (Levitus et al.). Les auteurs font leur propre estimation sur 1957-1996, mais avec une marge d'erreur des deux-tiers de la valeur médiane !

Décidément, il y a quand même un problème de mesure de base en climatologie... Quasiment pas un domaine où tout le monde soit d'accord, que ce soit en surface, en tropo ou en océan.

As tu la moindre idée de la façon dont ça fonctionne et de la manière dont on intègre ces données? T'es bien un bureaucrate, toi! default_crying.gif

Ce n'est pas très étonnant que tout cela soit bien délicat.

A propos, si on revoit les données de Lévitus à la baisse, que penses tu qu'il advienne des résultats sur le récent refroidissement océanique ?

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As tu la moindre idée de la façon dont ça fonctionne et de la manière dont on intègre ces données? T'es bien un bureaucrate, toi! default_sleep.png/emoticons/sleep@2x.png 2x" width="20" height="20">

Ce n'est pas très étonnant que tout cela soit bien délicat.

A propos, si on revoit les données de Lévitus à la baisse, que penses tu qu'il advienne des résultats sur le récent refroidissement océanique ?

je me pose une autre question à ce sujet des mesures de Tm de l'océan dans son entier, ou pas loin.

Les delta d'énergie mesurés sont de l'ordre de 10^23 J.

Ceci correspond à une variation de 0.02°C.

Et cela concerne des dizaines de milliers de mesures en 3D avec des capteurs qui changent...

Pas évident et difficile d'exiger la précision.

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As tu la moindre idée de la façon dont ça fonctionne et de la manière dont on intègre ces données? T'es bien un bureaucrate, toi! default_sleep.png/emoticons/sleep@2x.png 2x" width="20" height="20">

Ce n'est pas très étonnant que tout cela soit bien délicat.

A propos, si on revoit les données de Lévitus à la baisse, que penses tu qu'il advienne des résultats sur le récent refroidissement océanique ?

Que cela soit délicat, je n'en doute pas. Que l'on tire des déductions triomphantes de ces mesure délicates, cela m'amuse. Si l'on revoit ainsi à la baisse, cela peut signifier que Argo / Lyman ne fait que rétablir le contenu de chaleur réel. Et que MM Hansen et cie ont tout intérêt à réviser leur modèle, parce que ce contenu de chaleur (version Levitus) était justement ce qui leur manquait pour arriver au bon compte. Une nouvelle révision à la baisse de la sensibilité climatique, ce ne serait jamais qu'une bonne habitude en train de s'installer.
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Aux dernières nouvelles, ça à l'air de prendre à nouveau la direction du réchauffement.

Attention cependant, les résultats ne sont pas encore vraiment significatifs d'un point de vue statistique :

Warming of the World Ocean, 1955-2006

http://www.jodc.go.jp/project/GODAR/workshop2006/wscr339.pdf

Sydney Levitus

Director, World Data Center for Oceanography, Silver Spring

We describe the most recent estimates of the global integral of ocean heat content

through the third quarter of 2006. After cooling during 2003-2004 the ocean has begin to

warm again although the warming is not yet statistically significant.

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  • 1 month later...

La fonte des glaces ouvre de nouvelles routes maritimes

FABRICE AMEDEO.

Actualisé le 24 février 2007 : 22h32

L'augmentation des températures permettra aux plus gros bateaux européens de rallier l'Asie sans passer par les détroits de Suez ou Panama. Une source d'économies.

QUEL marin n'a jamais rêvé de rallier l'Asie en 21 jours au lieu de 31 en partant d'Europe ? Ce rêve pourrait devenir réalité. Deux nouveaux détroits sont en effet en train de naître de la fonte des glaces. Le premier ouvre un passage entre l'Arctique et le Canada. Il est baptisé « route du nord-ouest » et correspond à la route suivie au début du XXe siècle par l'explorateur norvégien Roald Amundsen. L'autre, la « route du nord-est » ouverte en 1879 par le Suédois Nordenskjöld, offre un passage au-dessus de la Russie. « Ces deux voies sont d'ores et déjà relativement dégagées l'été », commente Antoine Person, secrétaire général de Louis Dreyfus armateurs. Elles permettront un jour aux bateaux européens de rallier le Pacifique et l'Asie sans passer par les coûteux détroits de Suez et de Panama ainsi que de gagner un temps considérable : le trajet entre Londres et Yokohama par mer passera ainsi de 23 300 kilomètres par Panama à 15 930 kilomètres par la route nord (voir carte). Pour l'heure, ce scénario relève de la science-fiction car les bateaux doivent encore être escortés d'un brise-glace. Mais les relevés de la Nasa indiquent que les glaces se résorbent chaque année et que ces nouvelles voies pourraient être totalement praticables en 2030.

Imbroglio juridique

Ces deux routes bouleverseraient la physionomie des échanges maritimes à l'échelle planétaire. En permettant d'éviter Suez et Panama qui imposent des limites de gabarit et de tirant d'eau aux bateaux, elles entraîneraient l'apparition de navires géants. Des économies d'échelle qui seraient démultipliées par la réduction des distances. Il faut cependant savoir que ces routes resteraient intéressantes à temps de parcours égal. Exemple : un bateau ralliant le port de Qing Dao en Chine au départ de Sept-Iles au Quebec devra parcourir une distance équivalente, qu'il passe par Panama ou par la Route nord (environ 20 000 kilomètres). Mais le passage par la Route nord lui fera économiser les 150 000 dollars facturés à Panama (2 dollars par tonne environ) ainsi que les 35 000 dollars quotidiens s'il doit mouiller l'ancre devant le détroit en attendant son tour pour le franchir.

Pour l'heure, les armateurs gardent la tête froide. « Ces zones du globe restent beaucoup plus risquées et sont très peu surveillées, avertit Antoine Person, il n'y a donc aucune raison pour qu'il y ait un transfert massif à moyen terme du trafic sur ces nouvelles voies. » Le maintien possible de growlers (petits icebergs) imposera sans doute une prudence renforcée aux commandants de navire et leur imposera parfois de réduire la vitesse de leur bateau. « Du coup ces routes intéresseront moins les porte-conteneurs, qui ne peuvent se permettre de retard, que les transporteurs de pondéreux (minerais, hydrocarbures) pour qui le prix importe davantage que le délai de livraison », analyse Frédéric Lasserre, enseignant-chercheur à l'université de Laval au Québec.

Quoi qu'il en soit, les transporteurs devront patienter encore quelques années pour que ces routes soient praticables. Ils devront également attendre qu'un certain flou juridique soit levé. La Russie et le Canada veulent en effet que ces voies relèvent de leurs eaux territoriales et avancent que le moindre incident pourrait donner lieu à une catastrophe écologique sans précédent dont ils seraient seuls à assumer les conséquences. De leur côté, les États-Unis et l'Union européenne affirment qu'elles relèvent des eaux internationales.

Source : http://www.lefigaro.fr/eco/20070224.FIG000..._maritimes.html

Florent.

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La fonte des glaces ouvre de nouvelles routes maritimes

FABRICE AMEDEO. Actualisé le 24 février 2007 : 22h32

L'augmentation des températures permettra aux plus gros bateaux européens de rallier l'Asie sans passer par les détroits de Suez ou Panama. Une source d'économies. ...

Pour l'heure, les armateurs gardent la tête froide. ...

Source : http://www.lefigaro.fr/eco/20070224.FIG000..._maritimes.html

Florent.

Merci pour le signalement.Texte typique d'un journalisme approximatif :

Titre au présent : c'est fait.

Accroche au futur : ce n'est pas actuel.

Cerise sur le gâteau : les armateurs sont les plus sceptiques, à croire qu'ils ne font pas confiance au journaliste.

La source d'économies est reportée à une date très ultérieure.

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Que cela soit délicat, je n'en doute pas. Que l'on tire des déductions triomphantes de ces mesure délicates, cela m'amuse. Si l'on revoit ainsi à la baisse, cela peut signifier que Argo / Lyman ne fait que rétablir le contenu de chaleur réel. Et que MM Hansen et cie ont tout intérêt à réviser leur modèle, parce que ce contenu de chaleur (version Levitus) était justement ce qui leur manquait pour arriver au bon compte. Une nouvelle révision à la baisse de la sensibilité climatique, ce ne serait jamais qu'une bonne habitude en train de s'installer.

A ce propos, il est intéressant de noter que l'ordre de grandeur du réchauffement dont on parle (10^23 joules en 9 ans) correspond à un excédant de forçage en surface de l'ordre de 1 watt/m2 (voir le calcul ci-dessous).

Forcage.jpg

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