Aller au contenu
Les Forums d'Infoclimat

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

Crise mondiale après 2015 ??


Messages recommandés

Energie: les Européens de plus en plus convaincus par une politique commune

Les Européens, citoyens comme dirigeants, semblent de plus en plus convaincus de la nécessité d'une politique européenne énergétique commune, pour faire face au réchauffement climatique et à la dépendance croissante de l'UE des fournisseurs d'hydrocarbures.

La question sera au centre du prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des 25 en mars. Mais le ministre français des Finances, Thierry Breton, a déjà présenté mardi à ses collègues des pistes pour relancer la politique européenne de l'énergie, qui légitiment largement le nucléaire.

L'enjeu est de »trouver le bon équilibre entre les trois objectifs de toute politique responsable de l'énergie»: sécurité d'approvisionnement, prise en compte de l'impact environnemental, compétitivité, juge Paris dans son mémorandum.

Avec la flambée des prix du pétrole, la récente crise russo-ukrainienne du gaz qui a perturbé l'approvisionnement de plusieurs pays de l'UE, et les effets de la consommation énergétique sur l'environnement, un consensus commence à se dégager au sein des 25 sur cette question.

Pour l'instant, la politique énergétique commune s'est surtout illustrée par la libéralisation -- pas toujours populaire -- des marchés européens du gaz et de l'électricité.

Le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel, dont le pays exerce la présidence tournante de l'UE, a récemment estimé que l'approvisionnement en énergie était »un problème européen qui appelle une réponse européenne».

Selon un sondage publié mardi par la Commission européenne, 47% des citoyens estiment aussi que le niveau européen est le plus approprié pour »prendre des décisions» en matière de politique énergétique.

Dans cette réflexion, Paris estime qu'aucune »technologie ni aucun instrument ne doit être écarté a priori». Notamment pas le nucléaire qui »permet aujourd'hui de produire 34% de l'électricité européenne».

Selon une source européenne, l'initiative française a »été plutôt bien accueillie» mardi par les ministres européens de l'Enconomie. Même si elle n'a encore donné lieu qu'à un bref débat, au cours duquel la Pologne a souligné la nécessité d'une »solidarité» énergétique des 25.

Rappelant que le choix des types d'énergie à développer restait de la compétence de chaque pays, le commissaire européen à l'Energie, Andris Piebalgs, a lui aussi estimé que »toutes les options devaient rester ouvertes». Il s'est ainsi inscrit dans la ligne de son président, José Manuel Durao Barroso, pour qui »même le nucléaire» ne doit pas être exclu.

Ce dossier, qui divise les Européens depuis des années, refait surface dans d'autres pays européens.

Le Royaume-Uni vient de lancer un débat public sur l'avenir de son approvisionnement, évoquant une nouvelle fois la relance possible de son programme nucléaire.

En Allemagne, le débat a repris sur la sortie du nucléaire, la fermeture de la dernière centrale étant prévue à l'heure actuelle pour 2024.

Selon le sondage publié mardi par Bruxelles, le développement du nucléaire ne séduit cependant qu'une petite partie (12%) des citoyens européens, qui privilégient davantage les énergies renouvelables comme le solaire et l'éolien.

»Tous les Etats membres sont d'accord sur le caractère positif des énergies renouvelables pour répondre aux objectifs environnementaux et de sécurité d'approvisionnement», indique le porte-parole de M. Piebalgs, Ferran Tarradellas.

Mais ces énergies »ne décollent pas», poursuit-il. Le commissaire rappelle lui-même régulièrement que les 25 sont loin de l'objectif qu'ils se sont fixé: assurer 12% de la consommation énergétique grâce aux énergies renouvelables d'ici à 2010.

Dans son mémorandum, la France souligne aussi l'intérêt de ces énergies, qui »constituent une opportunité intéressante pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre». Mais, juge-t-elle, ces énergies coûtent cher et, malgré les efforts consentis, elles »ne permettront pas de remplacer les autres énergies».

Source : http://www.tageblatt.lu/edition/article.asp?ArticleId=44935

Florent.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 3 weeks later...
  • Réponses 677
  • Créé
  • Dernière réponse

Les plus actifs

L'huile de friture, essence du futur ?

LE MONDE | 10.02.06 | 13h39 • Mis à jour le 10.02.06 | 13h39

WASHINGTON CORRESPONDANTE

C'est jaune, plutôt visqueux, et personne ne s'accorde sur l'odeur. "Certains trouvent que ça sent les frites. D'autres, le pop-corn", dit Peter Bell, qui en fabrique à Austin (Texas). "L'assaisonnement à salade", corrige Dan Goodman, qui en possède un flacon sur son bureau, à l'université du Maryland. Le liquide en question, du biodiesel, est un biocarburant d'origine végétale, un de ces nouveaux carburants sur lesquels les Etats-Unis comptent pour réduire un jour leur dépendance énergétique à l'égard du Proche-Orient. Inexistant il y a dix ans, il a fait son entrée dans les statistiques du ministère de l'énergie. Dénomination : "graisse jaune". Huile de cuisine. On la met dans le moteur.

Le phénomène a pris de l'ampleur en quelques années. Dans toute l'Amérique, des individus ont entrepris de collecter de la graisse à frites auprès des restaurants et des fast-foods pour la transformer en biocarburant. Pour le quotidien Star Tribune de Minneapolis, ces nouveaux brocanteurs composent une "sous-culture en expansion". Ils arrivent à faire 1 000 kilomètres avec un moteur qui ne pollue pratiquement pas. Et un plein de graisse qui ne leur a rien coûté.

Le gisement de matière première n'est pas négligeable : 300 millions de gallons d'huiles usées sont produits chaque année dans les cuisines américaines, soit plus de 1 milliard de litres (1 gallon vaut 3,79 litres). "Il y a un phénomène de mode, explique Josh Tickell, un des pionniers de la discipline. Les gens ont envie de faire du biodiesel. Et l'huile de cuisine est une méthode accessible à tout le monde."

Il suffit de mélanger l'huile usée à de l'alcool (méthanol). Grâce à un kit de conversion, vendu sur Internet, on peut s'assurer que le carburant n'épaissit pas s'il fait froid. Il y a quand même un handicap : il faut posséder un véhicule diesel, et à ce titre seulement 5 % du parc automobile américain est concerné.

Josh Tickell est l'auteur du livre From The Frayer to The Fuel Tank (De la friteuse au réservoir). Il a sillonné le pays pendant deux ans avec un veggie van, un minibus peint de fleurs de tournesol et nourri exclusivement de l'huile des restaurants croisés sur le trajet. Le 6 février, il a sorti son deuxième livre, Biodiesel America, en même temps que s'ouvrait la Conférence nationale du biodiesel à San Diego, avec 2 000 participants, soit deux fois plus qu'en 2005. "Les gens s'éveillent à la réalité. On ne pourra plus importer très longtemps d'Arabie saoudite, dit-il. Comme les Français ont pu s'en apercevoir, les Etats-Unis prennent parfois des décisions dangereuses, à cause de leurs besoins en pétrole."

L'administration Bush a donné un sérieux coup de pouce au biodiesel dans son plan Energie de 2004 par un système de crédit d'impôts : de 50 cents à 1 dollar pour chaque gallon de biodiesel mélangé au diesel classique (ou pétrodiesel). Cet avantage fiscal a permis de tripler la production : 14 millions de gallons en 2003, 30 millions en 2004 et près de 75 millions en 2005. Actuellement, l'essentiel du biodiesel est fait à partir de soja, devant l'huile de cuisine. Mais on reste loin du compte. Même si on exploitait tout le gisement de graisse à frites, dit Josh Tickell, "on ne pourrait couvrir que 5 % des besoins en diesel".

Cela dit, avec la hausse du prix des carburants, le biodiesel est devenu compétitif. Il a conquis l'US Postal Service, l'armée, la marine — qui a décidé que tous les véhicules non combattants utiliseraient le biodiesel —, et les bus jaunes d'une centaine de districts scolaires. Six cents pompes à biodiesel existent déjà dans le pays. S'il y a actuellement moins de 20 producteurs (pour 84 d'éthanol), 12 nouvelles installations sont en construction.

En 2004, Willie Nelson, une légende de la musique country, s'est lancé sur le marché. Il a créé sa marque de carburant, le "Bio-Willie". Le guitariste, qui partage son temps entre Austin et Hawaï, a acheté une Mercedes diesel, et l'odeur de frites, "ou de doughnuts", comme dit son manager, le suit dans ses tournées. Le "Bio-Willie" est un mélange de 80 % de pétrodiesel et de 20 % de biodiesel fabriqué à partir d'huile de soja. En août 2005, il a été mis sur le marché dans la station essence fétiche des routiers du Texas, le Carl's Corner, au sud de Dallas, où Willie Nelson avait l'habitude de chanter. Aujourd'hui, elle sert de 30 à 40 camions par jour.

Avec un pétrole à près de 70 dollars le baril, le prix est le même que le diesel ordinaire, souligne Peter Bell, le responsable de la distribution. "Nous enregistrons une croissance de 35 % par mois", affirme-t-il. Selon lui, les consommateurs achètent du "bio" pour diverses raisons : "Certains veulent soutenir les fermiers américains ; d'autres ne veulent plus entendre parler de l'Arabie saoudite."

Le biodiesel n'intéresse pas que les rêveurs et les écologistes. Dan Goodman, un spécialiste en création d'entreprise, à l'université du Maryland, est en train de monter sa propre "raffinerie" de biodiesel.

Au départ, il était surtout préoccupé par le rôle des bus scolaires, très polluants, dans le développement de l'asthme chez les enfants. Il s'est mis à collecter des huiles usées et fournit maintenant les cinq bus de son école de quartier.

Une fois par semaine, il envoie Matt Geiger, un passionné de mécanique, faire la tournée de collecte des huiles dans les restaurants de College Park, dans le Maryland. Armé d'une petite remorque, sur laquelle il a monté une pompe, Matt se gare derrière les cuisines et, sans même un temps d'hésitation, attaque le réservoir à graisse. Le liquide est jaunâtre, épais. De temps en temps, il y surnage encore un morceau de carcasse. Le mécanicien pompe un tonneau de 55 gallons en trente secondes.

Dans sa tournée, il ne manque pas la cafétéria de l'université — trois fast-foods d'un coup ! —, puis il passe par Sakura, le restaurant japonais, et California Tortilla. En général, il recueille 300 gallons par semaine. Avant, les restaurants devaient payer pour faire enlever leurs graisses usées. Ils ne sont pas mécontents de s'en débarrasser.

Matt Geiger se décrit comme un "pétrolier d'un genre un peu différent". Il a toujours été intéressé par Rudolf Diesel, l'inventeur allemand qui a mis de l'huile d'arachide dans son moteur. Il croit à une nouvelle révolution énergétique : "En 1859, l'industrie d'huile de baleine a été laissée sur place quand on a trouvé du pétrole en Pennsylvanie. C'est exactement ce qui va se produire. Le pétrole va être totalement dépassé."

Corine Lesnes

Source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-...1-740043,0.html

Florent.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Faudrait commencer par l'autoriser alors default_laugh.png

De toute manière la directive 2003/30/CE reconnait l'huile végétale pure comme carburant, et les directives européennes s'imposent aux états. Si vous vous faites prendre la main dans le sac (ou disons plutot le nez au pot d'échappement), et qu'on vous inflige une amende pour cette utilisation, vous pouvez contester en tribunal administratif et l'état sera obligé de supprimer l'amende.

Et encore, c'est un problème de taxes puisque la France est l'un des rares pays qui n'a pas défiscalisé l'huile végétale pure comme carburant (alors que c'est deja fait par exemple en Allemagne, en Belgique, au Portugal, etc...). Vous êtes donc un hors-la-loi en roulant à l'huile de friture, tout simplement parce que vous n'avez pas payé dessus la TIPP (maintenant TIC, Taxe Intérieure à la Consommation).

La où ca va vous mettre le ravioli en ébulition, c'est que la directive européenne 2003/96/CE prévoit clairement que l'huile végétale pure mélangée au gasoil est passible de la TIPP (donc de taxes), mais cette taxe doit être appliquée en fonction du carburant équivalent. Quel est le carburant équivalent à l'huile végétale pure ? C'est le diester, qui est détaxé à 80% (plus les 5,5% de TVA applicables, l'huile étant un produit agricole non transformé). Si vous faites donc le calcul, lorsque vous mettez un litre d'huile dans votre réservoir, vous venez de frauder approximativement pour 10 centimes de TIC...

En bref si vous faites votre plein en Allemagne avec un mélange comprenant 30% d'huile végétale, et que le douanier vous arrête en revenant en France, vous avez environ 10 litres d'huile dans votre réservoir au total et vous avez donc fraudé de 0,1 x 10 = 1 euro de TIP, ce qui veut dire que vous êtes passible d'une amende maximale de 3 euros !

default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Et la où ca devient encore plus drole, c'est qu'il existe une procédure de déclaration volontaire et d'acquittement de ces taxes, qui ne peut d'ailleurs se faire après le plein. Si vous dites au douanier que vous avez prévu faire la déclaration volontaire, il n'a même plus le droit de vous mettre d'amende.

C'est beau la France default_laugh.png

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Bonjour tout le monde.

Une question, même si elle ne colle peut-être pas parfaitement à ce topic :

Il me semble avoir entendu aux infos de 6 h (du mat) avant-hier sur Europe quelque chose comme ça :

" Une communauté de communes du Sud-ouest aurait été vivement rappelée à l'ordre par des "autorités supérieures" sur l'utilisation généralisée de carburants provenant localement et directement "d'huiles végétales" dans les parcs automobiles, véhicules lourds y compris, des communes concernées."

Autrement dit, en résumant : direct du champ de colza au réservoir de la benne à ordures.

Ce qui pouvait engendrer une taxe d'enlèvement d'ordures un poil en dessous de l'an dernier.

Si c'est vrai, c'est particulièrement honteux !

Mais, comme c'était 6 heures, d'abord je n'étais pas trop réveillé, donc j'ai du mal entendre. Ensuite, c'est souvent l'heure où l'on passe les infos un peu gênantes, de façon à pouvoir répondre à l'auditeur qui s'interroge sur un sujet important qu'il a eu l'impression d'avoir été "mis de coté" : "Mais si, cher auditeur, on en a beaucoup parlé. C'était d'ailleurs dans la nuit du 12 au 13, lors de l'émission "on en parle, de 3 h 05 à 3 h 07. On ne cache rien chez nous, vous pouvez le voir !".

Et les chaînes publique sont aussi larbines…

Merci pour celui qui aura les détails de cette info

signé "Le Malentendant"

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Ce que vous ne semblez pas comprendre, c'est que la fiscalité de l'Etat français est ainsi faite que c'est pratiquement grâce aux taxes sur les carburants que la machine fonctionne! la moindre remise en question de la TIPP est considérée comme une mise en danger du budget de l'Etat, les communes qui s'amuseraient à faire rouler leurs véhicules municipaux au colza ne tarderaient pas à se retrouver avec une méga-amende.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

les communes qui s'amuseraient à faire rouler leurs véhicules municipaux au colza ne tarderaient pas à se retrouver avec une méga-amende.

Et si j'étais elles et que je me prenais une amende, j'irais vite contester devant un tribunal administratif. Les juges prendront plaisir à censurer ça, ils aiment pas se mettre les instances européennes et le Conseil d'Etat à dos !
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Et si j'étais elles et que je me prenais une amende, j'irais vite contester devant un tribunal administratif. Les juges prendront plaisir à censurer ça, ils aiment pas se mettre les instances européennes et le Conseil d'Etat à dos !

Et c'est là où l'on voit que quand ça arrange l'Etat un coup c'est "ah, et bien nous n'avons pas le choix ce sont les directives européennes" et puis quand ça les arrange pas, ils espèrent que les citoyens se remueront pas trop et font valoir le droit français au détriment du droit européen !

Je ne suis pas vraiment étonné que le NON l'ait emporté en mai 2005 dernier !

Une drôle de sensation qu'on nous prend pour des c....s en France, en Allemagne tout est fait pour les bio-carburants et ici rien du tout au contraire les groupes de pression, l'Etat à sa tête, font tout pour museler le progrés!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

L'affaire n'étant pas encore très médiatisée (aucun article sur Internet), j'ai pensé que vous seriez intéressés de prendre connaissance de l'article ci-dessous paru aujourd'hui dans La Dépêche du Midi, et que j'ai recopié texto et intégralement:

Villeneuve-sur-Lot. Le préfet refuse l’huile végétale dans les moteurs.

Biocarburants : l’Etat se mélange les discours

« Nous prenons acte de la décision du préfet. Nous utiliserons toutes les voies de recours pour faire prévaloir le bon droit et l’intérêt général. »

La Communauté de communes du Villeneuvois a failli. Elle a osé mettre de l’huile végétale pure dans le moteur de ses camions poubelle, bafouant la loi en n’utilisant pas le carburant taxé distribué par les seules compagnies pétrolières.

Mercredi, le préfet de Lot-et-Garonne Rémy Thuau a renvoyé devant le tribunal administratif deux délibérations de la Communauté de communes du Villeneuvois (CCV) qui valident l’usage de biocarburant pour faire tourner les dix bennes de ramassage. Le président de la CCV et maire PS de Villeneuve-sur-Lot, Jérôme Cahuzac, ne pensait pas que l’Etat serait aussi prompt à réagir.

Le préfet argue que la réglementation nationale prohibe l’utilisation de ces huiles à la carburation en dehors du monde agricole. Au-delà de l’Hexagone, la loi est tout autre : l’Europe autorise l’utilisation des huiles, mais ne l’impose pas aux Etats membres. Villeneuve-sur-Lot introduit de fait un vrai débat juridique, mais elle n’est pas la seule collectivité. Deux mois après Villeneuve, la commune de Langon a arrêté une délibération identique à celle de la CCV, mais celle-ci n’a encore fait l’objet d’aucune saisie du préfet.

La CCV est prête à déposer un recours en Conseil d’Etat, plaidant que le choix de l’huile pure est motivé par le seul souci d’expérimenter une filière agricole capable de générer une énergie propre et renouvelable.

« Il y a l’apparence et la réalité. L’apparence, c’est le protocole de Kyoto que la France a ratifié, tout comme elle veut inscrire le principe de développement durable dans la Constitution… La réalité est toute autre, marquée par l’absence totale de volonté politique en faveur des énergies vertes », indique Jérôme Cahuzac. Selon lui, le représentant de l’Etat ne fait qu’appliquer un ordre venu d’en haut. A l’heure du déficit budgétaire, le gouvernement craint la multiplication d’initiatives locales qui réduiraient d’autant la manne fiscale de la Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP). L’Etat est soupçonné de céder « au lobby des compagnies pétrolières , au moment même de la publication des énormes profits qu’elles ont réalisés ».

Mal à l’aise pour commenter le recours du préfet, l’Agence gouvernementale de développement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) renvoie au seul aspect réglementaire du dossier : « On se retrouve dans la situation de ceux qui enfreignent la loi en mettant du fuel à la place du gasoil », souligne Alain Lhuillier, ingénieur à l’Ademe Aquitaine. « Certes, la directive européenne autorise l’utilisation d’huile végétale par un Etat, mais sous réserve que les conditions environnementales soient respectées. Or, avec la nouvelle génération de moteurs, on n’est pas assuré que ce biocarburant respecte les normes de qualité de l’air. »

Source: La Dépêche du Midi du samedi 11 février 2006

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

l’Europe autorise l’utilisation des huiles, mais ne l’impose pas aux Etats membres.

Les directives européennes se sont pas applicables directement : une commune ne peut pas s'en prévaloir directement. En fait, la directive fixe des objectifs, mais les Etats sont libres des moyens à employer pour atteindre ces objectifs. Cependant, ils ne peuvent pas non plus prendre de décisions contraires à ces objectifs.

Plus simplement, cela veut dire que la commune ne peut pas obliger l'état à abroger la loi interdisant d'utiliser l'huile végétale, mais qu'en contre-partie l'état ne peut pas empêcher la commune d'utiliser l'huile végétale puisque que cela serait contraire aux objectifs de la directive ! (c'est ballot quand même... default_flowers.gif )

La commune ne peut que gagner devant le tribunal administratif (à moins qu'elle se rate dans sa plaidorie et ne sorte pas les bons arguments !).

« Certes, la directive européenne autorise l’utilisation d’huile végétale par un Etat, mais sous réserve que les conditions environnementales soient respectées. Or, avec la nouvelle génération de moteurs, on n’est pas assuré que ce biocarburant respecte les normes de qualité de l’air. »

La c'est seul le juge qui va devoir apprécier si les rouler à l'huile végétale pollue plus ou non, et tout le monde sait qu'avec les derniers moteurs un litre d'huile végétale rejette plus de CO² qu'une tonne de gasoil default_dry.png

Plus sérieusement, a moins de truquer les rapports d'expertises je ne vois pas comment ils vont pouvoir prétendre que l'huile pollue plus que le gasoil. Ou alors faudra qu'on m'explique comment ils seront arrivés à ces résultats, alors que les allemands qui ont fait les mêmes ont trouvé que la pollution émise était divisée par l'utilisation d'huile...!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Bonjour tout le monde.

> et tout le monde sait qu'avec les derniers moteurs un litre d'huile végétale rejette plus de CO² qu'une tonne de gasoil

Merci de la précision, TreizeVents, moi, je ne savais pas.

> Plus sérieusement, a moins de truquer les rapports d'expertises je ne vois pas comment ils vont pouvoir prétendre que l'huile pollue plus que le gasoil. Ou alors faudra qu'on m'explique comment ils seront arrivés à ces résultats, alors que les allemands qui ont fait les mêmes ont trouvé que la pollution émise était divisée par l'utilisation d'huile...!

Par contre, je ne comprends pas trop le sens de cette phrase (suis-je mal réveillé ? default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> )

Qui, ils ?

Bon Dimanche

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

> et tout le monde sait qu'avec les derniers moteurs un litre d'huile végétale rejette plus de CO² qu'une tonne de gasoil

Merci de la précision, TreizeVents, moi, je ne savais pas.

C'était une boutade ! default_flowers.gif

Tu crois sérieusement qu'en brulant, l'huile de ta friteuse va produire plus de CO² que si tu brulais un camion citerne rempli de gasoil ?

> Plus sérieusement, a moins de truquer les rapports d'expertises je ne vois pas comment ils vont pouvoir prétendre que l'huile pollue plus que le gasoil. Ou alors faudra qu'on m'explique comment ils seront arrivés à ces résultats, alors que les allemands qui ont fait les mêmes ont trouvé que la pollution émise était divisée par l'utilisation d'huile...!

Par contre, je ne comprends pas trop le sens de cette phrase (suis-je mal réveillé ? default_sad.png/emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20"> )

Qui, ils ?

Je parlais des experts. Il était dit dans le texte que :

avec la nouvelle génération de moteurs, on n’est pas assuré que ce biocarburant respecte les normes de qualité de l’air.

Donc, pour prouver que ce n'est pas le cas il va falloir faire des expertises. Ce genre d'expertises, elles ont deja été menées en Allemagne (et ils ont testé un grand nombre de marques de voitures différentes, notamment Citroën et Renault); toutes ont donné comme résultat que même avec les nouveaux moteurs la pollution était réduite de manière importante. C'est pourquoi s'ils font des expertises chez nous, et qu'ils (les experts) concluent que l'huile pollue davantage, il y aura a mon avis un problème quelque part.
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

> C'était une boutade !

default_whistling.gif

Bon ! D'accord, excuse-moi, je voulais savoir où tu voulais en venir !

Dans ce cas, le ils

devient compréhensible !

Mais ils vont bien trouver une commission pour s'en assurer, voyages chez les producteurs du Sud-ouest, 3 étoiles et foie gras compris (ne pas oublier les accortes secrétaires pour prendre des notes)

Grâce à toi, en plus de la TIPP, on va leur payer des séjours touristiques default_sleep.png/emoticons/sleep@2x.png 2x" width="20" height="20">

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 2 weeks later...

Victimes des ouragans, les sociétés pétrolières en sont paradoxalement les bénéficiaires

A voir les bénéfices engrangés par les grandes compagnies pétrolières, on peut se demander si elles n’ont pas intérêt à ce que le réchauffement climatique s’aggrave ! Propos certes cynique et provocateur, mais même lorsque les sociétés pétrolières souffrent des ouragans, elles en sont également les bénéficiaires… Du moins, à court terme.

Toute la logique du raisonnement tient évidemment dans la liaison entre le réchauffement climatique et la multiplication des ouragans. Une hypothèse corroborée par les experts en climatologie du Groupement intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour qui l’échauffement de la température liée à l’élévation de la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère aboutira effectivement à la multiplication d’événements extrêmes comme les ouragans. Ce qui, pour autant, ne veut pas dire que Katrina ou Rita sont les filles du réchauffement climatique.

Ces deux ouragans majeurs ont à eux seuls provoqué des dégâts phénoménaux. Pour le seul ouragan Katrina, une étude réalisée en octobre 2005 par la société de conseils Towers Perrin évaluait le montant des pertes entre 40 et 55 milliards de dollars… rien que pour les biens et services assurés. Dans le lot, les compagnies pétrolières ont été affectées. Dans cette zone du Golfe du Mexique, se côtoient pas moins de 2000 plates-formes pétrolières. L’ouragan Katrina en a sérieusement endommagé 38, dont 18 ont purement et simplement coulé. La compagnie la plus touchée a été Shell avec sa plate-forme Shell Oil Mars et sa plate-forme sœur, qui représentait 6% de la production journalière de pétrole dans le Golfe. En fin de compte, les compagnies pétrolières ont réellement perdu de l’argent : du fait des dommages aux plates-formes, aux puits de forage, aux pipelines, mais aussi par les interruptions d’activités générées par l’ouragan et les dégâts produits. L’estimation de Towers Perrin pour l’ensemble des dégâts assurés pour l’activité marine et énergétique – qui recouvre bien d’autres activités que l’extraction pétrolière – oscille entre 4 et 6 milliards de dollars. Si les montants effectivement perdus sont supérieurs, il n’en reste pas moins qu’une bonne partie des pertes enregistrées par les compagnies pétrolières était assurée. Heureusement d’ailleurs.

Le hic, c’est que le marché pétrolier a beaucoup évolué ces dernières années. Il est devenu fébrile et les spéculateurs y sont désormais bel et bien à l’œuvre. Et pour cause ! A tout moment, un événement est susceptible de faire varier les cours de manière importante, comme ce fut le cas avec les ouragans. Katrina a frappé le 29 août 2005, et les marchés ont réagi avec promptitude. Le prix du Light Sweet Crude Oil était de 66,13 $ le 26 août, il était de 69,81 $ le 30 août, un jour après son passage : 5,5% d’augmentation en cinq jours. Pas mal.

Dans un marché pétrolier où l’offre peine de plus en plus à satisfaire la demande, les tensions sur les prix sont alimentées par une succession d’événements indépendants les uns des autres mais qui, ces deux dernières années, ont eu pour résultat de maintenir les prix à un niveau élevé. Rappelez-vous en 2004, les analystes financiers évoquaient la baisse des stocks de pétrole brut américains, les incertitudes sur l’avenir de la société russe Ioukos, la diminution de 25% de la production de pétrole dans le Golfe du Mexique en raison de l'ouragan Bonnie et autres incertitudes sur la production irakienne pour justifier le niveau élevé des prix pétroliers. On parlait à cette époque de conjonction de faits absolument inhabituelle. Aujourd’hui, la situation est à la fois différente et fondamentalement identique et les grands bénéficiaires en sont bel et bien les compagnies pétrolières qui affichent pour 2005 des bénéfices nets jamais enregistrés. Total : 15 milliards de dollars, en hausse de 31% ; BP : 19,31 milliards de dollars, en hausse de 25 % ; Royal Dutch Shell : 25,31 milliards de dollars, en hausse de 37% ; Exxon : 36,13 milliards de dollars, en hausse de 42%. L’équivalent pour le seul Exxon du PIB d'un pays comme le Maroc ou la Libye !

Aujourd’hui, la plupart des compagnies pétrolières contestent encore la réalité du réchauffement climatique et ne veulent pas entendre parler de leur rôle dans ce dernier. A court terme, la logique financière leur donne raison. Mais si le scénario du changement climatique est bien réel – et nous pensons qu’il l’est – et si les compagnies pétrolières, du simple fait qu’elles sont à la base de l’extraction des combustibles fossiles, sont bien l’un des acteurs majeurs de l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, il y va à moyen et long terme de leur responsabilité par rapport à l’humanité. Il est grand temps qu’elles exercent la responsabilité sociétale qui est la leur. Elles en ont largement les moyens financiers, humains et intellectuels.

Eloïse Vilain, journaliste

Pierre Biélande, rédacteur en chef

Source : http://www.alterbusinessnews.be/fr/victime...es-va13337.html

Florent.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
34230 Paulhan - Centre Hérault

Là on touche à l'economie et plus precisement à l'offre et la demande. Tant que des sources d'energie de remplacement concurrentes ne verront pas le jour, je ne crois pas à la reponsabilisation des petrodollars.

A part le nucléaire et le charbon il n'y a pas de sources d'energie concurrentes sérieuses, l'eolien ou le solaire ne servent qu'à se donner bonne conscience en ne pouvant en aucun cas remplacer ces energies, on fait surtout croire qu'on a des alternatives alors que cela ne tient pas la route, la seule qui pourrait être valable est la géothermie de haute energie mais là on se hate trés lentement pour l'exploiter, voire on met des batons dans les roues comme par exemple les ecologistes qui viennent pretendre que cela peut causer des séismes (on croit rever !).

Donc il ne faut pas compter sur des sources d'energie concurrentes mais plutot sur la necessité de passer massivement au nucleaire et eventuellement à la geothermie de haute energie, mais nul doute que les interêts de l'industrie petrolière et chimique vont nous imposer le charbon qui est encore pire que le pétrole ou le gaz en termes d'emission de GES.

Une chose est frappante, la commission de Bruxelles pretend encourager les energies renouvelables mais par ailleurs favorise la concurrence de la route contre le rail qu'elle demantèle toujours sous le pretexte de concurrence et de fait favorise des gaspillages enormes en termes d'energie fossile brulée dans les transports.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
34230 Paulhan - Centre Hérault

Alors comment se debarasser du petrole ? à trop y reflechir l'encephalite default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> nous guette.

C'est trés simple en continuant à le bruler, ce qui est brulé n'existe plus et le pétrole ne se reproduit pas par generation spontanée dans le sous sol, plus on en exploite moins il en reste.

On en est au stade ou les gisements plus petits et moins rentables à exploiter le sont devenus à cause de la hausse du prix du pétrole, il n'etait pas rentable d'aller chercher un baril coutant 25 $ à l'extraction quand le prix de vente etait de 20 $, à 50 ou 60 $ ca le devient et on y va.

Reste que si cela permet actuellement d'assurer suffisamment de production pour faire face à la demande mondiale ces gisements ne sont en aucun cas des gisements géants et seront vite épuisés.

Il est sur qu'à 100$ le baril on ira chercher du petrole coutant 50$ à l'extraction mais les poches seront encore plus petites.

Etc, etc ... on n'en a donc pas pour bien longtemps avant de se retrouver en pénurie absolue c'est à dire que le moment approche ou quels que soit les moyens mis en oeuvre et l'argent investi il n'y en aura tout simplement pas assez, sans doute vers 2010 ou peu aprés, moins si les données de reserves prouvées sont bidonnées à la hausse comme on le soupçonne.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
34230 Paulhan - Centre Hérault

.

J'aimerai bien qu' aux environs de 2010 le petrole soit à mettre aux oubliettes, mais si ma memoire est bonne, il me semble avoir entendu qu' on estimait à 150 milliards de tonnes les réserves de pétrole, soit une production d' environ 40 ans au rythme actuel, nous amenant à peu pres aux alentours de 2050. Il serait quand meme important que l'on puisse detenir les bons chiffres, car une difference de 40 ans en terme de pollution c'est loin d'etre negligeable dans le contexte actuel du rechauffement climatique.

Cela pour dire, que je pense que tes donnees sont la source des pessimistes qui nous rendent optimistes et que les miennes sont la source des optimistes qui nous rendent pesimistes. default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> En faveur de 2010, on dispose de chiffres plus fiables du à une information plus juste sur les donnees des reserves des bassins petroliers. Le doute porte sur les volumes recuperables à partir des souces existantes et nous projetant au moins vers 2040.

Ou est la verite ?

Il y a plusieurs facteurs à prendre en compte, le premier élément est l'etat réél des reserves qui est un secret d'états, puni de prison à vie en Russie par exemple en cas de divulgation, au Moyen Orient les pays de l'Opep avancent des chiffres en constante réévaluation des reserves alors que les deouvertes sont egales à zero, le Koweit annoncerait 98 miiliards de barils alors que la realité serait de 42, bien d'autres pays font pareil, les volumes autorisés à la vente par les membres du cartel sont proportionnel aux reserves annoncés, soi disant prouvées ... donc bien des pays ont intêret pour avoir un quota plus elevé à gonfler les chiffres de leurs reserves.

Ensuite il faut savoir quelle est la nature des reserves, le Venézuela a integré dans ses reserves les sables alphaltiques qui normalement sont dissociés du petrole conventionnel, donc déja cette part de reserves est faussement du conventionnel leger.

Ensuite les economistes avancent une exploitation possible jusqu'en 2040 en comptant sur une amelioration constante du taux de recupération, or si on peut l'ameliorer pour les petroles legers c'est de plus en plus difficile pour les petroles lourds ou bitumineux, leurs calculs sont donc erronés.

Aucun pétrolier sérieux n'avancera des chiffres allant jusqu'en 2040 au taux actuel, seuls les economistes et l'AEI prennent leurs désirs pour des réalités, par ailleurs cette estimation est à consommation constante or elle croit regulièrement de 2% par an au moins, on est donc loin des 2040, 2020 serait dans le meilleur des cas la perspective envisageable.

Actuellement les perspectives sérieuses tournent autour de 2013-2015, 2010 pour les pessimistes, dans certains cas 2007, les optimistes 2020 à 2025, au delà c'est de la spéculation délirante et un deni des réalités.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
34230 Paulhan - Centre Hérault

Ce qui en ressort, c'est que l'evaluation des reserves est une notion delicate, liee d'une part à des strategies d'interets politiques, economiques et financiers qui en font une nebuleuse. Cette derniere inluence l'etude des reserves qui revet initialement un caractere probaliste du fait d' une evaluation ponctuelle lors du forage, et comme deja dit precedement, cette evaluation est minimisee par l'incertitude du volume recuperable et par la non prise en compte de l'evolution des techniques d'exploitation. J'insiste sur ce dernier point, car la rarete booste helas les moyens.

Pour ce qui est du petrole lourd, c'est article n'est pas bien rejouissant :

http://latribune.fr/Dossiers/petrole.nsf/D...02?OpenDocument

Sauf que le problème pour augmenter le taux de recupération du petrole lourd est qu'il faut de plus en plus d'energie, ou va t on la trouver? actuellement dans l'Alberta taux de recuperation de 8% mais de plus il faut consommer un baril de petrole pour en extraire deux, je pense que cet article de la Tribune sert surtout à rassurer son propre auteur et les milieux financiers, car ce que je viens d'indiquer l'auteur se garde bien de l'évoquer.

121 millions de barils jour en 2030? ben voyons! depuis quand la Bourse croit au Père Noël? elle est passée maitresse dans l'art d'y faire croire cela oui ...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Les énergies renouvelables : présentation

> Problématique

moulin.jpg

Le traditionnel moulin à vent, qui n'est plus utilisé dans les sociétés occidentales

Crédit : notre-planete.info

barrage.jpg

Barrage de Grandval, Auvergne - France

Crédit : C. Pauquet/Médiathèque EDF

Une grande partie de l'énergie consommée en 2002 dans le monde (près de 90%) provient de gisements de combustibles fossiles : pétrole (35 %), gaz (21 %), charbon (24 %) et uranium (7%) (Agence Internationale de l'Energie, 2004). Et, sur 26,8 milliards de barils de pétrole consommés chaque année, la moitié l'est pour le secteur des transports.

Pourtant, ces sources traditionnelles d'énergie posent de nombreux problèmes :

- Leurs stocks sont en quantité limitée, elles sont épuisables. Or la consommation de ces énergies ne cesse de croître, les rendant de plus en plus difficile et coûteuses à exploiter, ce qui en augmente les prix. Ainsi, des ressources qui étaient peu rentables avant le deviennent (comme l'exploitation pétrolière off shore) et la recherche d'innovations techniques est stimulée. Alors que les énergies renouvelables (ER) sont par définition quasi inépuisables et présentes abondamment.

Pour autant, les réserves d'énergies fossiles sont encore importantes : 40 ans pour le pétrole, 60 ans pour le gaz et 400 ans pour le charbon en 2004. Nous noterons qu'il existe de nombreuses estimations parfois contradictoires sur les réserves de pétrole faisant varier les chiffres entre 40 à 200 ans...

- Leurs gisements sont géographiquement limités puisque le Moyen orient détient environ 70% des réserves connues de pétrole, et les pays de l'ancienne Europe de l'Est, de l'ancienne URSS et du Moyen orient détiennent 80 % des réserves connues de gaz. Ce qui engendre une tension sur les prix et une insécurité sur l'approvisonnement.

De surcroît, selon D. Losman, les Etats-Unis dépensent de "30 à 60 milliards de dollars chaque année pour assurer la sécurité des réserves de pétrole du Moyen Orient, alors que ses importations en provenance de cette région se sont montées à 10 milliards de dollars seulement par an entre 1992 et 1994" ("Economic Security : a National Security Folly ?", Cato Institute, Cato Policy n°9, 08/2001).

- Le premier choc pétrolier de 1973 a incité les pays industrialisés (les plus gros consommateurs de pétrole) à se tourner vers des énergies alternatives. "Mais cela s'est fait, notamment en France, au profit d'une autre énergie fossile, et donc non renouvelable : le nucléaire, c'est ce que l'on appelle, en économie, l'effet de verrouillage technologique." (M.Baudry, faculté de sciences économiques de Rennes 1, 2002).

L'accroissement important de la demande de pays comme la Chine (x3 en 2 ans), la vétusté des infrastructures des pays de l'OPEP (notamment en Arabie Saoudite) et les tensions géopolitiques (conflits en Irak, ...) accroissent la tension sur le prix du pétrole (jusqu'à 50 dollar le baril en novembre 2004). L'insuffisance de l'offre pourrait être une cause majeure de tension voire d'apparition d'un 3ème choc pétrolier.

- Les combustibles fossiles contribuent massivement au réchauffement progressif de la Terre par le phénomène de "l'effet de serre" à cause du CO2 que leur combustion rejette dans l'atmosphère tout en la polluant. Par exemple, suite aux accords de Kyoto, l'Allemagne est parvenue à elle seule à économiser quelque 50 millions de tonnes de CO2 (BMU, 2004).

- La crainte de l'énergie nucléaire, de ses déchets et les risques de prolifération des armes nucléaires. D'autant plus que les programmes nucléaires devant prendre le relais des réacteurs classiques s'avèrent couteux et complexes.

- Les sources conventionnelles d'énergie présentent des risques de catstrophes majeures : marées noires, fuites radioactives, explosions de gazoducs...

- Il y a permanence et aggravation du non-développement économique et social de pays et régions qui ne peuvent avoir accés à des formes modernes d'énergies, notamment l'électricité (environ deux milliards de personnes n'y ont pas accès). Les investissements pour y parvenir sont trop lourds et l'approvisionnement de tels systèmes en énergies fossiles importées ménerait ces pays à une dépendance énergétique inacceptable. Or, l'utilisation d'énergies renouvelables assure une gestion intelligente des ressources tout en développant l'emploi local. Ceci est également valable pour les pays industrialisés comme l'Allemagne où 135 000 nouveaux emplois sont issus des ER (BMU, 2004).

Ces principales constatations ont conduit à un accroissement des recherches vers les énergies dites renouvelables qui utilisent des flux inépuisables d'énergies d'origine naturelle (soleil, vent, eau, croissance végétale...)

Pour autant, ces énergies de l'avenir ne couvrent encore que 20% de la consommation mondiale d'électricité avec l'hydroélectricité qui représente 92,5% de l'électricité issue des ER (biomasse 5,5%, géothermie 1,5%, éolien 0,5% et le solaire 0,05 %).

L'utilisation de ces énergies n'est pas récente (moulins, feu de bois, thermes...) et nous présenterons ici uniquement les "énergies nouvelles" (ENR) celles qui sont virtuellement inépuisables, très peu polluantes et qui bénéficient d'avancées technologiques et de processsus de développement depuis les années 70.

A ce titre, nous distinguerons l'énergie solaire, l'énergie éolienne, l'énergie des marées, les énergies liées à la biomasse, le biogaz, les biocarburants et la géothermie.

Lire la suite : http://www.notre-planete.info/environnement/energies.php

Florent.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

La production distribuée au service des énergies renouvelables ?

SE_eoliennes_1.jpg

crédit : Sandrine Espitalier - tous droits réservés

La mise en œuvre désormais effective de la libéralisation de la production, de la distribution et du commerce de l’électricité, change complètement la donne sur le marché européen de l'énergie. A condition qu'elles arrivent à proposer des kilowattheures à des prix de plus en plus compétitifs, les énergies renouvelables ont une belle chance à saisir pour prendre leur place dans une approche innovante, dite de "production distribuée".

Depuis cinq ans, le consortium de 32 partenaires réunis dans le projet européen Dispower(1) a mené des recherches qui permettent aujourd'hui de proposer des solutions technologiques et des outils adaptés de gestion pour l'ouverture des réseaux, ainsi que des modèles économiques pour réussir ce pari.

Les Européens doivent arriver produire au moins 21% de leur électricité en recourant aux énergies renouvelables durant la décennie 2010-2020.

C'est un leitmotiv qui ne cesse d'être affirmé depuis des années et se renforce aujourd'hui, avec une vigueur accrue, dans le contexte du réchauffement climatique et sur la toile de fond de la croissance inéluctable de la demande d'énergie mondiale. Il faut que les énergies propres et renouvelables occupent une place beaucoup plus importante dans le bilan énergétique mondial. Cette priorité est, en tout cas, celle que se donne l'Europe.

Technologiquement, les conditions d'un tel décollage sont largement réunies. L'offre de génération énergétique à partir de ressources propres et renouvelables – dans les domaines des éoliennes, du solaire thermique photovoltaïque, de la valorisation de la biomasse, ou de la géothermie – est constituée actuellement d'une panoplie de moyens de plus en plus opérationnels et efficaces. D'autres voies se dessinent, par exemple, notamment grâce aux perspectives offertes par les piles à combustible.

Priorité réaffirmée

Dans les années 90', l'Union postulait, à l'horizon 2010, la nécessité d'un doublement de la part des énergies renouvelables dans le bilan énergétique européen, soit le franchissement d'un seuil de 10% de leur contribution aux besoins en énergie. Force est de constater qu'une montée réaliste vers cet objectif, moins de cinq avant l'échéance fixée, peine toujours à s'affirmer.

Paradoxalement, l'ambition est non seulement maintenue mais renforcée. "Les Européens doivent arriver produire au moins 21% de leur électricité en recourant aux énergies renouvelables durant la décennie 2010-2020, souligne Manuel Sanchez Jimenez, chargé des projets sur la production et la distribution de l'énergie à la DG Recherche. Et, à terme, c'est une plus grande proportion qui doit être visée."

Comment justifier cette réaffirmation volontariste ? "Un tel décollage des énergies renouvelables n'est pas irréaliste à partir du moment où l'on effectue le passage au système dit de production distribué, désormais jouable dans le cadre du nouveau marché libéralisé de l'électricité," poursuit Manuel Sanchez. Mené au cours de cinq dernière années, le projet européen Dispower, où les acteurs industriels du secteur ont été largement impliqués, apporte par ses résultats les moyens opérationnels pour réussir un tel pari. On peut ainsi arriver à ce que l'intégration des énergies durables contribuent à assurer l'équivalent de la croissance de la demande d'électricité, dont l'augmentation annuelle va se situer dans une fourchette de plus de 2 %."

L’ancien modèle pyramidal

Le système centralisé prévalant jusqu’à nos jours sur le marché européen de l'électricité est fondé sur une vision pyramidale, essentiellement ciblée sur le "devoir" de la distribution de ce vecteur énergétique essentiel.

La priorité actuelle est d'assurer la "descente" d'une "manne électrique", qu'il faut d'abord générer en amont dans de gigantesques unités de production, où prédominent les grandes centrales nucléaires – avec des réacteurs délivrant des puissances moyennes de l'ordre de 1300 MW – ou des centrales thermiques brûlant des quantités massives de combustibles fossiles. De là partent les lignes à très haute tension – via des réseaux interconnectés dont les tensions vont en décroissant – vers une myriade de points de consommation répartis sur de vastes zones géographiques de dimension nationale (ou transfrontières). Bien que ces points se différencient fortement selon qu'il s'agit de consommateurs industriels, tertiaires ou individuels, les besoins à satisfaire sont unis dans une entité unique perçue comme une demande "globale".

Une telle structure, bâtie sur le gigantisme, s'avère jusqu'à présent un obstacle quasi rédhibitoire au développement des énergies renouvelables qui, par nature, ne peuvent fournir de l'électricité que dans des gammes de petites ou très moyennes puissances. Les plus grosses éoliennes, par exemple, ont des capacités individuelles qui se situent dans les 3 à 5 MW. Leurs performances ne sont donc jugées "intégrables" que si elles s'alignent dans des "parcs" de taille importante(2).

Small is beautiful

L'ouverture du marché électrique suscite aujourd'hui une approche qui desserre le carcan de ces schémas technologiques et économiques traditionnels. Elle ouvre la voie à une perspective consistant à raisonner, non plus uniquement en considérant l'électricité comme un vecteur énergétique qu'il faut acheminer vers une "consommation distribuée", mais en prenant aussi en compte l'intérêt de fédérer les sources qui peuvent la produire.

A la base du projet Dispower, il s'agit de montrer que l'on peut promouvoir, dans la perspective de cette production distribuée, une politique dynamique et efficace d'implantations de multiples générateurs de tailles modérées ou même modestes – pouvant même descendre jusqu'à des puissances de quelques kW – destinés à satisfaire d'abord des consommations locales ou ponctuelles. Outre l'intérêt que représente une production décentralisée en termes de diminution des coûts de transport de l'énergie, l'immense avantage d'une telle approche réside dans la possibilité d'optimiser une grande variété de sources énergétiques primaires. Et il faut souligner que cette démarche, même si elle les concerne en premier lieu, n'a pas pour vocation exclusive de favoriser les énergies renouvelables. Elle englobe aussi des petites unités basées sur des générateurs diesel ou des turbines à gaz, destinées à la cogénération d’électricité et de chaleur, qui doublent l’efficacité énergétique.

Mais pour que leur contribution ait un poids réel au niveau de l'offre énergétique, une condition primordiale, consistant à garantir l'interconnexion de ces unités avec les réseaux classiques, doit être effective. Cette insertion est d'abord indispensable si on veut garantir aux consommateurs concernés une distribution d’électricité continue, suffisante et stable. Il faut donc compter sur le "parapluie" d'un réseau permettant d'abord de suppléer aux pointes de consommation – ce que les sources décentralisées ne peuvent satisfaire.

Le point clé du contresens

Pour réussir, ce cadre nouveau de la production distribuée et raccordée doit, en second lieu, relever un challenge technologiquement beaucoup plus épineux: sa rentabilité. Celle-ci repose, en effet, sur la possibilité pour les unités décentralisées de valoriser leurs surplus temporaires d'apports d'énergie en les "vendant" aux réseaux classiques. Le problème est particulièrement délicat pour les deux énergies renouvelables majeures, d'origine éolienne et solaire. Elles présentent l'inconvénient d'être, par nature, variables et intermittentes du fait de leur dépendance des conditions météorologiques – ce qui pose des questions complexes d'acceptabilité pour leur intégration aux réseaux "d'accueil".

"Le raccordement de systèmes de production distribuée d’électricité produit un véritable changement de sens du flux énergétique. Il faut prendre en compte ce type de fonctionnement à contresens, si bien que le système de protection du réseau doit être adapté. S’il y a de plus en plus de générateurs décentralisés qui y sont connectés, il faut veiller à la stabilité du courant qui circule, à l’équilibre entre le courant produit de manière centralisée et l’apport du décentralisé", explique Philipp Strauss, coordinateur de Dispower au sein de l’Institut für Solare Energieversorgunstechnik de l’université de Kassel (DE).

Bilan sur tous les fronts

La recherche collaborative menée à grande échelle par Dispower a jeté les bases de nombreuses pistes technologiquement viables et prometteuses pour relever ces défis de l’intégration d’une part croissante de production distribuée dans les réseaux européens interconnectés. Lors de la réunion de bilan des travaux menés, qui s'est tenue à Kassel en novembre 2005, les participants ont notamment présenté des résultats concrets ouvrant la voie à de nombreux développements innovants.

La fabrication de systèmes de stockage ou de production d’énergie électrique se concrétise, par exemple, à travers un générateur innovant, Eurodish, formé d’une parabole concentrant la lumière du soleil qui fait chauffer de l’hélium alimentant un moteur Stirling. Eurodish est installé depuis juillet 2002 au CESI (Centro Elettrotecnico Sperimentale) de Milan et relié au réseau local à basse tension. Autre exemple : l’adaptation d’outils informatiques de contrôle et de gestion des réseaux prenant en compte la production intermittente des énergies renouvelables, tel le logiciel Windpro de la société danoise EMD, qui propose une modélisation des effets du raccordement au réseau d’éoliennes. Les partenaires ont également fait le point sur les réglementations dans les différents pays européens, mis sur pied des installations pilotes en laboratoire et effectué des essais en grandeur réelle, par exemple sur l'utilisation d'éoliennes dans différentes îles françaises, britanniques et grecques.

Poursuivre une recherche commune

Dispower comportait plus d'une dizaine de sous-projets agissant en interaction étroite. "La plupart des résultats ont été le fruit de discussions transversales", explique Philipp Strauss. Les groupes de travail étaient organisés de telle sorte que plusieurs partenaires avec des expertises diversifiées se retrouvaient sur des thèmes partagés. Cette expérience d’une communauté de recherche à orientations multiples est vraiment très importante, même si ce n’est pas un résultat scientifique à proprement parler. Elle a permis que la question de la production distribuée d’électricité soit maintenant une problématique possédant une large visibilité au niveau de l'ensemble des acteurs européens."

Bien que Dispower se soit terminé à la fin l'année 2005, les partenaires se retrouveront dans de nouveaux projets, tels que le réseau d’excellence DER-LAB, pérennisant ainsi la collaboration des laboratoires. Ce n’est pas le moindre résultat du travail mené.

Notes

(1) Distributed Generation with High Penetration of Renewable Energy sources. Lancé en 2001 en réunissant quelques 32 acteurs partenaires avec un budget de près de 17 millions € (dont la moitié amenée par l'Union), Dispower est le premier rouage pionnier d'un cluster plus vaste baptisé IRED, auquel appartiennent aussi six autres recherches en relation avec la promotion de production distribuée d'électricité par les énergies renouvelables.

(2) De fait, une politique de développement d'immenses "fermes éoliennes" (notamment dans des infrastructures off-shore) s'est concrétisée dans quelques pays (en particulier en Allemagne, au Danemark, en Espagne, et dans une moindre mesure aux Pays-Bas et en Italie). L'apport énergétique de ces centrales a désormais rang de composante intégrée dans les approches des systèmes centralisés de production. A ce titre, elles ont été "sorties de la problématique de "micro" production distribuée au cœur des travaux de Dispower.

En savoir plus

Site du projet DISPOWER (en anglais)

Notre dossier sur les énergies renouvelables

Auteur : © Communautés européennes

, 1995-2006

Source : http://www.notre-planete.info/actualites/a...nouvelables.php

Florent.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 2 weeks later...

Quelle malédiction pèse sur la géothermie ?

Savez-vous que la géothermie pourrait chauffer la plupart de nos édifices, et que la Suisse, qui s’est engagée dans cette voie depuis dix ans, a déjà la facture de chauffage par habitant la moins élevée de toute l’Europe de l’Ouest ? Savez-vous que des expériences menées à Soultz-sous-Forêt (Bas-Rhin) pourraient révolutionner la production d’électricité? Probablement pas, car «Tchernobyl ne pourrait avoir lieu en France» et l’on vous a montré - en guise de prouesses techniques - Airbus et le pont de Millau.

Et pourtant, à Soultz-sous-Forêt, l’aventure continue malgré le manque de soutien et la technologie des roches fracturées chaudes fait ses premières preuves comme moyen de production d’électricité. Et pourtant, les pompes à chaleur commencent à intéresser le public, même en France, où ce mode de chauffage domestique dispose maintenant d’avantages fiscaux .

Comment, dès lors, expliquer le silence des médias, la modestie des projets? Inutile de chercher du côté des insuffisances techniques: la géothermie a déjà fait largement ses preuves, et les technologies «avancées», comme celle mise en œuvre en Alsace, manquent d’investissement, pas de perspectives. Les deux problèmes majeurs, la corrosion et le refroidissement de la ressource, sont maîtrisés. Dès 1982, un spécialiste affirmait: "La vingtaine d’opérations existantes permet d’affirmer que les problèmes de corrosion, s’ils doivent être considérés avec attention, ne constituent nullement un obstacle majeur en géothermie." (Jacques Varet, Géothermie basse énergie, éd. Masson, 1982, p.95)

La Maison de la Radio à Paris est chauffée depuis les années 1960 sans perte d’efficacité de son puits.

L’explication réside donc évidemment dans un manque de cette volonté politique essentielle en matière énergétique. On est tenté, en consultant l’histoire, de s’énerver un bon coup face à l’imposition de la solution atomique à laquelle la génération des baby-boomers a jadis consenti, choisissant le confort au changement quand la crise du pétrole de 1973 lui ouvrit les yeux sur la pérennité de son mode de vie. Quel retard pris dans la civilisation, que cette nième application civile d’une nouveauté guerrière, et en faveur de structures décisionnaires aussi centralisées qu’obscures ! Or, si la géothermie a souffert du choix nucléaire-pétrole de l’époque, c’est par des biais qui en disent long sur les véritables intérêts qui président aux décisions gouvernementales.

Selon les bruits qui circulent dans les couloirs des deux principales institutions en charge de cette énergie - le BRGM (Bureau des recherches géologiques et minières) et l’ADEME (Agence pour le développement et la maîtrise de l’énergie) - la géothermie pâtirait aujourd’hui encore dans les milieux décisionnaires d’une image liée aux "porteurs de valise" et au financement occulte des partis. La volonté d’affaiblir le PCF (grand bâtisseur de réseaux de chaleur dans les villes qu’il administrait) expliquerait en partie le discrédit dont elle a souffert auprès des «partis de gouvernement» des présidents Giscard, Mitterrand et Chirac.

La concentration des moyens et pouvoirs que permet le nucléaire a aussi joué contre la géothermie, plus décentralisée... Jacques Varet, qui fut directeur du BRGM: "Quelles que soient les méthodes de travail adoptées dans le futur, le développement de la géothermie résultera essentiellement de la volonté des usagers collectifs locaux. Les incidences de cette possibilité de choix laissée en matière d’énergie au plan local n’est pas sans incidence sur l’organisation de la société." (ouvrage cité, p.199) La décentralisation conduira-t-elle à inverser la tendance?

Les Français seraient bien inspirés de pencher en ce sens, car ils possèdent un trésor géothermique sous leurs pieds, dont une infime partie est exploitée. On dénombre 65 installations dédiées au chauffage urbain, réalisées principalement dans les années 1980 dans le Bassin parisien.

On pourrait centupler ce nombre et développer le chauffage géothermique dans bien d’autres régions (Bassin aquitain, Pyrénées, Midi, couloir rhodanien...). De la même manière, il n’existe qu’une seule centrale électrique géothermique, à Bouillante en Guadeloupe, alors que le potentiel existe pour un véritable pôle énergétique dans les Caraïbes.

La meilleure des énergies ?

Sa vapeur permet de produire de l’électricité (40% de l’énergie finale consommée en Occident), son eau d’alimenter le chauffage (15%). Elle ne produit pas de déchet, sinon parfois de faibles émanations de gaz facilement filtrables (soufre utilisable, CO2 séquestrable).

Elle est renouvelable: l’eau puisée retourne à la terre après avoir perdu ses calories, soit directement dans les cours d’eau (eau douce), soit par réinjection dans le sous-sol par un autre puits (eau chargée en sels minéraux). Elle est partout: les ressources géothermiques sont présentes sur tous les continents. Elle est locale, illustrant parfaitement l’adage: “produire et consommer localement”. Elle est constante, contrairement à l’énergie solaire ou éolienne. Elle est bon marché, même si elle demande un investissement à long terme: c’est d’ailleurs son drame, car les investissements publics qu’elle nécessiterait ne sont plus à l’ordre du jour... et les capitaux privés appartiennent à d’autres lobbies plus pressés. Elle est l’avenir, car l’avenir est électrique: à nous de savoir en profiter afin d’éviter la guerre pour les énergies fossiles et la prolifération du risque nucléaire civil.

Brisons le silence et faisons un avenir à la géothermie!

MAIS QU’EST-CE DONC QUE LA GEOTHERMIE ?

La reine oubliée des énergies renouvelables

- La chaleur de la Terre ne vient pas toujours du magma!

Sous nos pieds la Terre est chaude, de plus en plus chaude à mesure que l’on s’enfonce. Les premiers mètres sont réchauffés par le soleil. Ensuite, c’est la désintégration des éléments radioactifs présents dans les roches (uranium, thorium, potassium..) qui produit de la chaleur. En moyenne, la température augmente ainsi de 3 à 4 degrés tous les 100 mètres en France (c’est le gradient géothermal, qui est de 10°/100m en Alsace). Mais il faut descendre plus encore - ou se trouver sur une faille de l’écorce terrestre - pour que ce soit le magma (roche en fusion) qui chauffe les roches du manteau terrestre.

- D’où vient la géothermie?

La chaleur emmagasinée dans les roches chauffe les eaux souterraines qui les traversent. Quand elles remontent à l’air libre, c’est une bénédiction pour les hommes! Les sources chaudes les ont aidés à supporter les dernières glaciations, les thermes sont des lieux privilégiés depuis la plus haute antiquité. Au XIXe siècle, on ne s’est plus contenté d’utiliser l’eau chaude affleurant à la surface. Forts d’une meilleure connaissance du sous-sol et des techniques de forage, on a été capables de faire remonter l’eau artificiellement. C’est le principe de la géothermie (du grec géo: terre et thermos: chaud). Le premier réseau de chauffage urbain a été installé en 1930 à Reykjavik en Islande, et la première centrale électrique en 1904 à Larderello en Italie.

- Des clopinettes pour la géothermie.

La France participe depuis 2000 au programme européen de géothermie des roches chaudes fracturées, à Soultz-sous-Forêts en Alsace, où une centrale expérimentale s’est montrée capable de produire 6 MW. L’exploitation de 3% de l’énergie potentielle du sous-sol alsacien fournirait l’équivalent de 10 centrales nucléaires. Des roches chaudes fracturées existent dans le Massif central, le Couloir rhodanien et de vastes étendues en Europe. 80 millions d’euros ont été investis à Soultz (UE 30, France et Allemagne 25) - contre 290 figurant en provisions dans les comptes EDF 2003 pour le démantèlement de chaque centrale nucléaire.

LES DIFFERENTES TECHNIQUES

Elles dépendent essentiellement de la température de l’eau.

- Plus de 150°C: la géothermie haute énergie est une technologie bien maîtrisée (l’Islande produit 20% de son électricité ainsi, bientôt l’hydrogène de ses bus). Des réservoirs d’eau et de vapeur à plus de 150° existent dans toutes les régions volcaniques et tectoniques de la planète, à une profondeur située entre 1500 et 3000 m, parfois même en surface. La vapeur d’eau qui jaillit du tube sert à produire de l’électricité, directement ou via un échangeur de chaleur, puis retourne refroidie en eau dans le réservoir. Problème: ne pas refroidir celui-ci..

- De 150° à 90° C: la géothermie moyenne énergie utilise une eau puisée à environ 1000 m. Elle peut générer de l’électricité en utilisant un fluide intermédiaire qui augmente la température.

350 installations de haute et moyenne énergie dans le monde produisent actuellement 8 GW, soit 0,2% de la production électrique mondiale, alors que le potentiel est illimité: ceinture du feu du Pacifique, arc méditerranéen, rift africain, Extrême-Orient russe, Indonésie...

- La géothermie basse énergie concerne tous les bassins sédimentaires qui possèdent des nappes aquifères (c-à-d la plupart). L’eau chaude (90°C maximum) est puisée dans des réservoirs situés entre 800 et 2500 m, elle cède ses calories (via un échangeur) à l’eau d’un circuit sanitaire ou de chauffage, avant d’être réinjectée dans le sous-sol. Solution idéale pour chauffer bâtiments publics, habitat collectif, serres, piscines, bassins de pisciculture...

- La géothermie très basse énergie peut être utilisée partout sur la planète pour l’habitat collectif ou individuel. La chaleur du sol à quelques mètres seulement de profondeur peut être récupérée et amplifiée en utilisant une pompe à chaleur (PAC). Cette énergie sert au chauffage, à la production d’eau chaude sanitaire et à la climatisation. En vogue depuis le début des années 1990 en Amérique du Nord, les pompes à chaleur arrivent en force en Europe: 360 000 installations dont 28 500 en France. Depuis une dizaine d’années, la Suisse ne construit plus rien sans prévoir une PAC. Résultat: les plus faibles dépenses de chauffage en Europe de l’Ouest!

- La pompe à chaleur (PAC): on capte la chaleur du sous-sol par le biais de capteurs horizontaux (de 0,8 m à 1,2 m de profondeur ) ou verticaux (80 m), dans lesquels circule le fluide pompé par la PAC. Cette machine thermodynamique, par un phénomène de compression des gaz, augmente la température de la chaleur récupérée dans le sous-sol pour restituer une chaleur plus élevée dans l’habitation. Tout n’est pas parfait, le fluide frigorigène est souvent un gaz à effet de serre et le compresseur de la pompe doit être entraîné par un moteur électrique consommant lui-même de l’énergie. Mais il suffit de surveiller son installation pour éviter les fuites et, pour 1 kWh consommé, 4 sont restitués sous forme de chaleur.

Pour une maison de 150 m2: 300 m2 de capteurs horizontaux (85 euros le m2 chauffé) ou deux sondes à 50 mètres (145 à 185 euros/m2 chauffé). Aides de l’Agence nationale de l’habitat, primes EDF, crédit d’impôt et TVA réduite. Ensuite: 60% d’économie sur votre facture de chauffage.

Demain:

La géothermie profonde des roches fracturées vise à récupérer la chaleur qui se cache sous tous les bassins cristallins de la planète (l’essentiel de sa masse continentale), en créant des poches servant de bouilloire. De l’eau froide sous pression est injectée à 3, 4 ou 5 km de profondeur dans une zone fracturée d’un massif granitique. Elle se réchauffe en circulant dans les failles et la vapeur qui s’en dégage est pompée jusqu’à un échangeur de chaleur pour la production d’électricité.

Après-demain: la géothermie magmatique est encore expérimentale. Il s’agit de profiter des remontées du magma dans les régions volcaniques pour y chauffer de l’eau, à l’aide d’un tube dans lequel elle remonte sous forme de vapeur, alimentant une turbine électrique en surface. Méthode testée avec succès dans les années 1980 à Hawaii par le Sandia National Laboratories, abandonnée faute de crédits. Le problème technique est d’éviter la solidification du magma autour du tuyau où l’eau circule. Une gestion mondialisée et rationalisée des ressources mondiales conduirait, à terme, à l’installation des industries lourdes près de centrales thermiques magmatiques.

En.marge

Article publié en partie dans Nouvelles Clés n°48, automne 2005 ,

et aux adresses suivantes

en.marge.free.fr , www.bismi.net

Pour en savoir plus:

Lire: La géothermie, Editions BRGM 3 avenue Claude Guillemin BP 6009, 45060 Orléans cedex 2 Tél: 02 38 64 30 28

Voir:

http://www.geothermie-perpectives.fr

http://www.geothermal-energy.ch/

http://www.soultz.net

Source : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=7449

Florent.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Cà commence à être fatigant, le discours des écolo-écono-catastrophistes default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

On pouvait très bien se passer de pétrole dans le passé, on le pourra dans le futur, et cà pourrait même rendre l'être humain plus raisonnable.

Pour ce qui est des transports alternatifs, en tout cas les transports intercontinentaux, ils existent déjà, mais bien sûr ils n'ont pour l'instant aucune raison d'être mis en oeuvre tant que le pétrole est encore disponible.

Exemples:

- les paquebots à voile,

- les nouveaux modèles de ballons high tech qui permettent le transport de très lourde charge à très haute altitude,

- les bateaux solaires,

- etc.

Bien sûr, ces transports sont plus lents et ne permettront probablement pas de transporter des denrées alimentaires périssables. Tant pis, nous ferons comme dans le passé: consommation de fruits et légumes locaux, mais transports des denrées tels que le café, sel, etc.

Les plastiques et autres continueront d'exister car il est probable que l'on utilise le pétrole dit "vert" (colza et cie) pour leur production.

Idem pour les véhicules militaires: utilisation de "pétrole vert".

Pour ce qui est des transports des particuliers, il y a une bonne partie des emplois qui peuvent être effectués chez soi, et pour le reste, les politiques seront bien forcés (au dernier moment comme toujours) de mettre la priorité sur l''amélioration des transports en commun, et pas uniquement sur Paris.

Pour les transports autre que pour le travail, il n'est pas impensable que l'on revienne à l'utilisation des chevaux default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> parallèlement aux véhicules électriques, aux véhicules au pétrole vert, et ceux fonctionnant avec le système à air comprimé (qui il me semble est déjà utilisé dans certains taxis à Mexico).

La fin du pétrole, c'est aussi la diminution de la pollution atmosphérique dans les villes default_w00t.gif et donc diminution des maux associés (asthme).

Pourquoi toutes ces discutions stériles en fin de compte. Quels que soient ces pythies du catastrophisme, une chose est certaine. ils n'en savent strictement rien, mais rien de rien. Ils prennent pour la pluspart pour argent comptant soit ce qu'il entendent, soient ils filtrent leurs informantions pour influencer le chalant! oui je dis bien le chalant.

Les scientifiques modifient, au fur et à mesure de l'avancement de leur travaux leurs théoris. Ils progressent dans la finesses des mesures, ils sont trés forts dans les limites de leurs spécialités, ils reconnaissent tous la complexité du probléme, ils modélisent les phénomenes, ce qui ne veut pas dire que les programmes de modelisation soient fiables. La preuve en est que ces modélisations changent régulierement.

La Terre à pratiquement cinq milliards d'années et autant d'avenir, que de changement sont intervenus et interviendront, dérive des continant , colisions avec d'autre astéroides, eloignement de la lune. vulcanologie.

Lorsque le volcan sous jacent du parc national US de la vallée des ( j'ai oublie le nom excuses) entrera en eruption, toute les hypothéses seront à revoir. C'est aussi du catastrophisme!

Faut il pour cela réduire les émissions de gaz carbonique ( dioxyde de carbone) certainement, mais vous oubliez des gaz plus perturbant comme le méthane ( grande quantité dans les oceans, gare aux effets des tsunani) issus aussi des pets des vaches ( tiens on n'en parle pas ).

Si la connaissance a évolué, j'ai l'intime conviction que l'Homme, qui certes s'est adapté, n'a guere évolué..

Pessimisme! non je ne le crois pas, libre à vous de penser le contraire.

Ah ! ca fait du bien ! default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 2 weeks later...

bonjour ,

je voudrais présenter dans une prochaine exposition un bulletin météo de l'irak.

Je manque de compétence pour le réaliser et j'espère trouver un peu d'aide ici, et je voudrais que le bulletin d'information utilise le vocabulaire spécifique et soit juste. Je me demande par exemple pourquoi il pleut très peu dans la plaine de mésopotamie et dans le désert, à quels phénomènes cela est il du? etc... et plein d'autres questions qui peuvent paraître stupides pour un initié;

est ce que qq'un peut m'aider?

merci d'avance.

L'expo c'est début avril, je deposerai un autre message en rubrique exposition.

voic mon mail :aelfort@hotmail.com

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Ce sujet ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.
 Partager

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...