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Climat de la Corse


ToNy06
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Nice (06, colline de Cimiez, 95m) ; parfois Allos (04, Haut-Verdon, 1400m) ou Roccasparvera (Italie, Piémont, 800m)

Du fait de son insularité et de son relief, la Corse possède de fait un climat différent des autres régions méditerranéennes du "continent".

Mais peut-on parler de climat corse?

En effet, il me semble que la côte orientale ait des caractéristiques météorologiqes bien différente de la côte occidentale (pluviométrie, températures...). Ces différences sont-elles marquées? En est-il de même entre le nord et le sud de l'île? En quoi la montagne corse se distinge-t-elle des Alpes du Sud ou des Pyrennées orientales?

J'en appelle aux corses du forum pour me donner quelques réponses et/ou me donner des pages web ou des ouvrages à lire à ce sujet.

Merci d'avance!

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En quoi la montagne corse se distinge-t-elle des Alpes du Sud ou des Pyrennées orientales?

Climat de type Méditerranéen avec des étages de végétation "réhaussés" de 100 ou 200m du fait de la latitude de l'île par rapport aux régions Méditerranéennes sur le continent. Le méso. est ainsi un poil plus en altitude que chez nous et le thermo. est plus fréquent pour les régions aux altitudes inférieures à 100mTrouvé sur le net :

En relation avec le relief, le climat est également très diversifié, sec (moins de 700 mm de pluie) à basse altitude (climat méditerranéen), humide (2000 mm) et froid à haute altitude (climat alpin).

De fait, si les parties basses de l'île sont marquées climatiquement par un creux estival important des précipitations, caractéristique du climat " méditerranéen ", ce creux disparaît quand on passe du littoral aux hauts sommets, et des variations importantes de température et de précipitations apparaissent. On reconnaîtra donc, à la suite de Simi, trois climats:

- un climat méditerranéen doux et humide, de 0 à 600 m d'altitude, avec des précipitations généralement inférieures à 800 mm et une saison sèche prononcée en été,

- un climat méditerranéen d'altitude (600-1200 m), avec quelque 800 à 1200 mm de pluie et une saison sèche estivale encore marquée,

- un climat à tonalité alpine au-dessus de 1200 m d'altitude, avec plus de 1200 mm (et au moins jusqu'à 1850 mm) de précipitations (en particulier sous forme de neige) et des hivers rigoureux.

Etages de végétation

Le climat, le relief de l'île ainsi que les divers régimes de vent se conjuguent pour former des étages de végétation qui correspondent à la juxtaposition de deux systèmes d'étagement, le système méditerranéen et le système eurosibérien. Les étages de basse altitude seront de type méditerranéen, les supérieurs de type eurosibérien, alors qu'entre deux, on rencontrera, selon l'exposition, soit l'un des types soit l'autre. Ainsi du littoral aux plus hauts sommets, nous reconnaîtrons à la suite de Gamisans (1991):

- un étage thermoméditerranéen (1-100 m), particulièrement chaud (temp. moyenne >16°) et caractérisé en Corse essentiellement par l'oléastre (Olea europea), Euphorbia dendroides, Prasium majus, Asparagus albus et Clematis cirrhosa; cet étage couvre des surfaces réduites, principalement un liseré côtier, interrompu par endroit et dépassant rarement 100 m d'altitude;

- un étage mésoméditerranéen (1-700(-900) m), chaud (temp. moy.: 12-16°C), caractérisé essentiellement par le Chêne vert et les maquis à bruyères (Erica arborea, E. scoparia) et arbousier, mais aussi par le pin mésogéen, le chêne pubescent, le châtaignier, les fruticées basses à Lavandula stoechas, Genista corsica, Teucrium marum... et des cistaies (Cistus monspeliensis, C. salviifolius et C. creticus);

- un étage supraméditerranéen (500-1000 m aux ubacs et 800-1350 m aux adrets), assez chaud (temp. moy.: 10-13°C), caractérisé par des forêts essentiellement caducifoliées (Quercus petraea, Q. pubescens, Tilia cordata, Populus tremula, Betula pendula), par l'apparition du pin laricio, du thym corse et surtout par la disparition de l'arbousier, du ciste de Montpellier, de la lavande...;

- un étage montagnard (1000-1600 m aux ubacs et 1350-1800 m aux adrets), doux (temp. moy.: 7-10°C) et à hiver déjà froid, qui montre deux faciès, l'un plutôt méditerranéen, l'autre plutôt eurosibérien; cet étage est caractérisé en premier lieu par la disparition des chênes vert et pubescent, du pin mésogéen, du châtaignier et des bruyères (Erica arborea et E. scoparia) et par l'importance des groupements forestiers tels que les hêtraies et les sapinières (variante eurosibérienne essentiellement aux ubacs), les forêts de pin laricio (variante méditerranéenne essentiellement aux adrets) ainsi que les bosquets d'if et de houx et diverses formations de dégradation;

- un étage oroméditerranéen (1800-2200 m) à climat rigoureux (temp. moy.: 3-7°C, avec 1400-2000 mm de précipitation mais une sécheresse estivale marquée), localisé seulement aux adrets et sur les arêtes; il est caractérisé par la disparition des derniers laricios et la présence de fruticées naines à Juniperus nana, Berberis aetnensis, Anthyllis hermanniae, Genista salzmannii et l'apparition d'Armeria multiceps, Bellardiochloa variegata et Paronychia polygonifolia;

- un étage subalpin (1600-2100 m) à climat rigoureux (temp. moy.: 3-7°C, avec 1400-2000 mm de précipitation comme dans l'oroméditerranéen mais sans sécheresse estivale marquée), localisé exclusivement aux ubacs; il est caractérisé par la disparition du hêtre et du pin laricio et par la présence massive de formations à Alnus alnobetula subsp. odorata;

- un étage alpin (dès 2100 m aux ubacs ou dès 2200 m aux adrets jusqu'aux plus hauts sommets) à climat particulièrement froid (temp. moy.: -3 à 1°C) et humide (env. 2000 mm), caractérisé, comme dans les Alpes, par la disparition des fruticées et la présence de pelouses plus ou moins ouvertes et de formations particulières d'éboulis et de rochers; cet étage est limité aux quelques massifs suffisamment hauts, à savoir les Cintu, Rotondu et Renosu.

En dehors de ces étages, on distinguera le littoral dont la végétation est fortement influencée par les embruns, avec ses formations particulières de plage ou de côte rocheuse, ainsi que les bords de cours d'eau et des plans d'eau qui échappent en partie aux conditions générales des étages de végétation, notamment à la sécheresse estivale, et forment ainsi des formations particulières, notamment des ripisilves ou d'autres types de groupements.

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Posté(e)
Nice (06, colline de Cimiez, 95m) ; parfois Allos (04, Haut-Verdon, 1400m) ou Roccasparvera (Italie, Piémont, 800m)

Merci pour ces précisions default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

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Vincennes (94) / Penta di Casinca (2B) / Quiberon (56)

Bonjour.

Il y a en effet de très fortes disparités locales en Corse, un des exemples les plus frappants est le fameux flux de Sud Est ou Sud Sud Est qui apporte sur la plaine Orientale, et surtout la partie qui va du Nord de Bastia à environ une vingtaine de kilomètres au Sud un temps quasi systématiquement nuageux, avec beaucoup de nuages de basses couches, et une humidité très forte, alors que dans le même temps sur une très grande partie de l'île c'est un temps très beau et chaud qui se met en place.

La configuration du relief avec cette véritable barrière Nord-Sud qui domine la plaine Orientale a pour effet de bloquer tout cet air chaud et moite à l'Est, donnant un temps très désagréable, alors que le reste de l'île profite d'un temps très agréable.

C'est souvent lors d'épisodes de Sirocco (SSE) que les records de températures sont battus sur la côte Occidentale (Ajaccio notamment), tandis que l'humidité et les nuages de basses couches empêchent dans le même temps le thermomètre de monter sur la côte Orientale.

Souvent, il suffit de passer un col pour se retrouver en plein soleil dans ces cas là.

Plusieurs exemples cet été de cette configuration dans la première quinzaine d'août notamment : la température de point de rosée a atteint à plusieurs reprises les 25°C dans ces épisodes "poisseux" à l'aéroport de Bastia Poretta, des valeurs tout à fait tropicales (et même de bonne facture pour là bas).

A contrario, les flux d'Ouest ou surtout d'Ouest Sud Ouest sont propices aux records de température par effet de Foehn sur la plaine Orientale : témoins ces 25.1°C relevés le 13 janvier de cette année à l'aéroport de Poretta avec un flux d'Ouest assez puissant, une humidité relative de l'ordre de 10% au moment du record !

L'influence maritime est donc bien présente sur le littoral, mais de façon très distincte en fonction des configurations synoptiques. Et là, on ne parle pas du climat du sillon Cortenais qui est lui-même bien différent de ceux qu'on vient d'évoquer (beaucoup plus "continental" avec amplitudes thermiques élevées toute l'année).

Vraiment, la Corse est un lieu de rêve pour les amateurs météo default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Je conseille vivement la lecture de l'ouvrage : "Chì tempu face ? Météorologie, climat et microclimats de la Corse" qu'on peut trouver dans la bibliothèque de Météo France (édité par CRDP de Corse et Météo France).

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> Il y a en effet de très fortes disparités locales en Corse, un des exemples les plus frappants est le fameux flux de Sud Est ou Sud Sud Est qui apporte sur la plaine Orientale, et surtout la partie qui va du Nord de Bastia à environ une vingtaine de kilomètres au Sud un temps quasi systématiquement nuageux, avec beaucoup de nuages de basses couches, et une humidité très forte, alors que dans le même temps sur une très grande partie de l'île c'est un temps très beau et chaud qui se met en place.

La configuration du relief avec cette véritable barrière Nord-Sud qui domine la plaine Orientale a pour effet de bloquer tout cet air chaud et moite à l'Est, donnant un temps très désagréable, alors que le reste de l'île profite d'un temps très agréable. Souvent, il suffit de passer un col pour se retrouver en plein soleil dans ces cas là.

Tout à fait exact, c'est d'ailleurs un fait connu du bon sens populaire en Corse, où Bastia est reconnue de façon empirique comme la ville la moins ensoleillée du littoral mais la plus chaude, la plus poisseuse......

Le cumul d'ensoleillement d'août 2004 confirme tes dires avec 283 heures de soleil à Bastia contre 329 à Ajaccio et 331 à Calvi pour la côte occidentale, et 346 à Figari dans l'extrême sud de l'île.

C'est vraiment remarquable car en effet pendant que tout le monde prend des bains de soleil, les gens restés à Bastia pour le boulot en semaine nous apprennent le we lorsqu'ils montent au village qu'il y a fait gris !

Ceci dit, il faut quand même relativiser, Bastia reste bien ensoleillée avec environ 2600 heures de soleil par an.

Si on s'intéresse aux différences entre les côtes méditerranéennes continentales et le littoral corse, on constate en fin de compte peu de différence de températures ou d'ensoleillement. Les côtes corses sont en moyenne annuelle 0,5°C plus chaudes que celle de la Côte d'azur et 0,8°C plus chaudes que celles des Bouches-du-Rhône.

Il est d'ailleurs intéressant de constater que l'approximation de la température moyenne par (moy Tn+moy Tx)/2 a tendance à légèrement sous-estimer les températures corses, notamment celle de l'aéroport d'Ajaccio, et à surestimer celles du continent. En température moyenne "vraie", la différence est de l'ordre de celle que j'ai indiquée ci-dessus. Cette tendance est également constatée dans une moindre mesure pour l'aéroport de Nice.

Pour l'ensoleillement, la Corse sur l'ensemble de l'année est moins ensoleillée que la Provence, voire certaines années que la Côte d'Azur, conséquence de l'importance de sa montagne, proche du littoral, qui entraîne hausse des précipitations et temps plus perturbé. En revanche, la côte ouest de la Corse est la région la mieux ensoleillée de France de juin, ou juillet selon les années, à octobre, mais pas la côte est pour les raisons indiquées plus haut.

L'eau de mer en général y est plus chaude que dans le midi français grâce à la latitude plus méridionale et sa position plus à l'est.

Particularité amusante : la localité la plus chaude de Corse est le Cap Corse, soit l'extrême nord de l'île ! Ceci dit, il y a quelques années, il y avait une station à Porto-Vecchio, dans le sud-est, plus chaude encore.....je ne sais pas si cette station existe encore.

Enfin il faut distinguer l'extrême sud de l'île du reste de la Corse : l'altitude moyenne y est nettement moins élevée, la température y est donc moins tempérée, et l'air chaud et sec venant du sud y pénètre sans encombre ; à l'écart des hauts sommets de l'île qui sont situés environ 30 à 40 kilomètres plus au nord, le beau temps s'y impose de façon plus durable l'été. Pour cela il suffit de comparer la moyenne des températures maximales, la durée d'ensoleillement et la hauteur des précipitations de l'aéroport de Figari aux données des autres stations synoptiques pour voir la différence : un temps plus chaud et plus sec. L'extrême sud de la Corse a déjà un climat plus sarde, en exagérant un peu.

D'ailleurs je me suis souvent demandé si l'ensoleillement dans les bouches de bonifacio serait supérieur ou pas à celui de l'île.....loin des montagnes, à mon avis cela serait le cas.....qu'en penses-tu CFR ?

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Vincennes (94) / Penta di Casinca (2B) / Quiberon (56)

Le bon sens commenderait en effet de penser que les bouches de Bonifacio bénéficient d'un surplus d'ensoleillement, surtout aux "belles" saisons, en raison de l'absence de haut relief aux alentours. Néanmoins, en l'absence de chiffres, il vaut mieux rester prudent.

Ce qui est clair, c'est que la nébulosité dûe à la "cumulification" diurne est absente de l'extrême Sud, donc en dehors de vraies perturbations assez actives, il n'y a pas de raison, en quelque sorte, d'avoir des nuages de basses couches. Sur la plaine Orientale, plus on est proche du relief, plus l'ensoleillement diminue : combien de fois je me rappelle être resté sous les nuages au village (Penta di Casinca) alors que je voyais bien le soleil briller un peu plus au loin, vers le littoral et la mer.

Le top pour l'ensoleillement est la bande proche du littoral qui va de Marseille à Toulon, en gros, si mes souvenirs sont bons, l'influence du mistral (même diminué) qui donne un gigantesque effet de Foehn pouvant expliquer la persistance du temps ensoleillé là bas, typiquement lorsque des dépressions se creusent sur le golfe de Gênes, situation très fréquente en saison froide. Ces dépressions ayant elles-mêmes des effets assez inégaux selon leur placement exact et leur vigueur en Corse, ce qui est certain en revanche, c'est qu'on leur associe rarement un bel ensoleillement sur l'île (si l'on exclue les cas, bien réels mais assez marginaux de Foehn à l'Est).

Petite précision sur la température de l'eau de mer : elle est en moyenne plus chaude d'environ 1° à l'Est qu'à l'Ouest, ce qui, à mon humble avis, a un effet de modération du froid encore plus fort sur la côte Orientale (d'ailleurs, la station synoptique de Poretta n'enregistre que 4 jours avec gelée sous abri par an alors qu'il y en a sensiblement plus à Ajaccio).

Autre précision, d'après le livre "Chì tempu face" que j'ai déjà cité, les températures maximales moyennes les plus élevées sont relevées dans le sillon Cortenais, autour de Ponte Leccia, avec plus de 21°C de maximale moyenne sur l'année ! (en contrepartie, les minimales sont basses, forte amplitude thermique donc).

Enfin pour revenir sur ta dernière interrogation, corsu, cela m'incite une fois de plus à penser que la Corse est assez sous équipée vu la richesse de ses microclimats pour ce genre de questions. Peut être que ces observations existent déjà, mais je ne sais pas si on peut y avoir accès sur le Net en tout cas... (idem pour les relevés à Corte). On ne le dira jamais assez, mais la Corse, en plus de la beauté incroyable de ses rivages, est un trésor pour les climatologues en raison de son relief particulièrement escarpé.

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Il est vrai en effet que l'eau de mer est plus chaude à l'est qu'à l'ouest, et de toute façon si la côte occidentale est la plus ensoleillée, la côte orientale est la plus chaude, la température moyenne la plus élevée étant à Solenzara, si on s'en tient aux stations metar. Mais en terme d'humidex, je me demande si Bastia Poretta n'est pas plus chaude.

Le phénomène que tu décris (soleil en bord de mer, nébulosité près des montagnes en s'éloignant du bord de mer) n'est pas propre à la Corse : j'étais à Nice en mars/avril dernier et au niveau de la promenade des anglais, près de la place Massena (pour situer pour Tony06 qui doit nous lire !), le temps était ensoleillé sur la frange littorale mais en regardant vers l'arrière pays, on pouvait voir les collines et petites montagnes noyées sous les nuages ! Tout à fait comme sur l'arrière-pays bastiais......

Peut-être que le fort ensoleillement de la provence et du var s'explique aussi par un arrière-pays moins escarpé qu'à nice et bien sûr qu'en corse, d'où des débordements de cumulification sur le littoral plus rares ?

Sinon je suis entièrement d'accord sur le fait que le climat de l'intérieur de la Corse est peu documenté, la station de Corté par exemple ne mesure que les températures et les précipitations mais il n'y a pas d'héliographe......sinon on constaterait sans doute un temps largement moins ensoleillé que sur le littoral !

Ponte-Leccia a effectivement des températures caniculaires en été. Sinon je sais que les températures maximales de Figari, pourtant proche de la mer, sont aussi élevées, voire plus, que celles de Corté l'été. Mais Ponte-Leccia doit être au-dessus.

Pour les bouches de bonifacio, il y aurait en fait moyen de connaître l'ensoleillement en installant une station automatique sur l'écueil de Lavezzi, je ne parle pas de l'île du même nom, mais bien de l'écueil situé à peu près à équidistance de la Corse et de la Sardaigne, il y a déjà une tourelle avec un phare pour la navigation des bateaux qui y est installé......mais encore faudrait-il que cette station soit suffisamment protégée des paquets d'eau de mer qui ne manqueraient pas de s'abattre sur elle pendant les tempêtes de l'hiver.

C'est vrai qu'à la base, le climat méditerranéen en général est passionnant, et la Corse avec en plus son relief incroyable planté en pleine mer l'est encore plus !

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Salut.

Voilà un thread bien actif et drôlement bien documenté… ;-)

J'aimerais en ce qui me concerne parler de l'un des phénomènes qui peut être très violent en Corse: le vent.

En effet le relief de l'île accentue considérablement les flux et en particulier les flux d'ouest.

Le vent prend alors une composante SO sur le nord de l'île et souffle très violemment sur la Balagne, le Cap Corse et la région Bastiaise. Ce vent prend en Corse le nom de Libecciu. (Prononcer: li-bè-tchou default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> )

L'extrême sud de l'île subit le même phénomène, le vent s'engouffre dans les bouches de Bonifacio en gardant une composante Ouest.

Cependant les plus fortes rafales ont toujours été enregistrées au Cap Corse ou au Cap Sagro (sur le littoral Est du Cap Corse).

Des rafales de plus de 200 km/h y ont été enregistrées à plusieurs reprises. Lors des tempêtes de 1999 une rafale de 220 km/h à failli arracher l'anémo du Cap Sagro... default_sad.png/emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20"> .

Le vent peut également souffler très fort à Bastia ville avec par exemple une rafale à 191 km/h enregistrée le 13 janvier dernier sur le port de commerce. Et d'ailleurs ce même vent d'ouest a provoqué un impressionnant effet de fœhn le soir suivant avec 25.1°C à 22h à la station de Poretta à 15kms au sud de la ville comme l'a fort justement noté CFR. Pour les valeurs en ville il faut demander à mon cousin jipé2b qui archive soigneusement tout ses relevés...

Malgré ces valeurs extrêmes le vent ne provoque que peu de dégâts car la végétation a su s'y adapter. Dans le Cap Corse les racines des arbres s'enfoncent très profondément dans le sol. L'habitat est lui aussi, bien sur, adapté à ces conditions.

Pour vous donner une idée j’ai mis en ligne deux vidéos datant du mois d’août dernier.

Il s’agit d’un bon coup de Libecciu à Pietracorbara, à une vingtaine de kms au nord de Bastia. Ce jour là les rafales maxi enregistrées par la station du Cap Corse étaient d’environ 140 km/h…ce qui n’est pas mal du tout pour un mois d’été mais reste largement inférieur aux valeurs qui peuvent être enregistrées le reste de l’année.

Vidéo 1

Vidéo 2

Le climat de la Corse possède bien d'autres aspects mais je pense que ce topic n'en est qu'à ses débuts...;-)

Miguel

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Je laisse la parole aux specialistes moi je me contente de prendre des photos et d'admirer les phenomenes , j'ai par contre presque tous les relevés de Bastia Poretta depuis 61 jusqu'en septembre 2004(+ou-) mais c'est vrai qu'on a un climat incroyablement intéressant et souvent spectaculaire .

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Nice (06, colline de Cimiez, 95m) ; parfois Allos (04, Haut-Verdon, 1400m) ou Roccasparvera (Italie, Piémont, 800m)

Merci pour toutes ces contributions.

Effectivement, le climat corse est un vraiment intéressant.

Mais je voudrais revenir sur quelques points:

-->pour corsu: "Les côtes corses sont en moyenne annuelle 0,5°C plus chaudes que celle de la Côte d'azur et 0,8°C plus chaudes que celles des Bouches-du-Rhône" Cette affirmation est erronée... Les températures moyennes annuelles des côtes corses vont de 14.8 à Ajaccio à 16.6 à Porto-Vecchio (16.3 au cap Corse, 15.7 au Cap Pertusato, et 15.5 à Calvi et Bastia). Mais en observant les températures du littoral provençal ou azuréen, les valeurs sont à peu près les mêmes. Voici quelques exemples, d'ouest en est: 15.1 à Marseille, 15.9 à Toulon, 14.7 à Hyères, 15.6 au Cap Camarat, 14.4 à Fréjus, 14.6 à Cannes, 15.5 à Antibes, 15.3 à Nice et 17.4 à Menton... Il n'y a donc pas de différence notoire de température.

On remarque même qu'une station comme Bastia-Poretta présente des tempé minimales particulièrement élevées (11.3), tout comme Nice(11.6) ou Toulon(11.8). Ces 3 stations ont la particularité de posséder un relief très escarpé qui domine la ville... En revanche à Ajaccio(9.7), Cannes ou Marseille, le relief est moins présent, ce qui augmente l'amplitude thermique journalière, notamment lors des épisodes froids... Ainsi Menton (0.1 jours de gel par an), Nice (2.1) ou Bastia (2.6) se distinguent d'Ajaccio (11.1)

Pour en revenir à ta comparaison en terme d'insolation, la comparaison entre Nice et Bastia (ou Perpignan) est très judicieuse, car du fait du relief escarpé, les débordements de cumulification y sont plus fréquents qu'en Provence ou à Ajaccio, d'où l'ensoleillement légèrement plus faible...

--> pour CFR: la température de la mer n'est pas selon moi le principal responsable des Tn plus élevées sur l'est de l'île... Le relief est pour moi la principale cause de différences, sinon Toulon aurait beaucoup plus de gelées que Nice, car la mer en Provence est plus froide de 2°C que sur la côte d'azur et 3 °C par rapport à la Corse orientale...

Enfin, j'aimerais bien comprendre pourquoi il existe de telles différences entre Bastia et ajaccio en termes de précipitations record... Ajaccio n'a pas connu de pp > 100mm en 24 heures au contraire de Bastia, dont les épisodes de type "cévenol" sont bcp plus fréquents...

Est ce que la partie orintale de l'île est plus exposée aux retours d'est et aux dépressions du Golfe de Gênes, pendant que l'ouest serait plus "protégé" par les montagnes? Merci d'éclairer ma lanterne...

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34230 Paulhan - Centre Hérault

Une des choses qui m'enerve lors des presentations meteo à la TV c'est de voir la Corse englobée dans le climat de l'Hexagone, quand Drevet vient nous citer les maximales ou les minimales en France il y inclut la Corse.

Alors que le traitement de l'information Meteo devrait être specifique pour la Corse, elle se trouve geographiquement bien plus proche de l'Italie que de la France, sa latitude la situe bien plus au sud que le point le plus au sud des Pyrenées Orientales, la Corse se trouve à une latitude equivalente à Barcelone ou le delta de l'Ebre.

Je me doute que ce traitement l'incluant dans le climat de la France a des raisons politiques, comme à une époque ou le fameux bulletin Meteo parlait des previsions de Dunkerque à Tamanrasset, les epoques changent mais les absurdités demeurent.

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Nice (06, colline de Cimiez, 95m) ; parfois Allos (04, Haut-Verdon, 1400m) ou Roccasparvera (Italie, Piémont, 800m)

Une des choses qui m'enerve lors des presentations meteo à la TV c'est de voir la Corse englobée dans le climat de l'Hexagone, quand Drevet vient nous citer les maximales ou les minimales en France il y inclut la Corse.

Alors que le traitement de l'information Meteo devrait être specifique pour la Corse, elle se trouve geographiquement bien plus proche de l'Italie que de la France, sa latitude la situe bien plus au sud que le point le plus au sud des Pyrenées Orientales, la Corse se trouve à une latitude equivalente à Barcelone ou le delta de l'Ebre.

Je me doute que ce traitement l'incluant dans le climat de la France a des raisons politiques, comme à une époque ou le fameux bulletin Meteo parlait des previsions de Dunkerque à Tamanrasset, les epoques changent mais les absurdités demeurent.

La Corse a certes un climat particulier, du fait notamment de son emplacement géographique, mais je ne vois pas pourquoi on ne l'incluerait pas dans les prévisions de la France métropolitaines. Si ce sont les températures élevées qui te gênent, sache que Bastia ou Ajaccio sont assez souvent moins douces que Biarritz, Perpignan ou Nice...
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> "Les côtes corses sont en moyenne annuelle 0,5°C plus chaudes que celle de la Côte d'azur et 0,8°C plus chaudes que celles des Bouches-du-Rhône" Cette affirmation est erronée... Les températures moyennes annuelles des côtes corses vont de 14.8 à Ajaccio à 16.6 à Porto-Vecchio (16.3 au cap Corse, 15.7 au Cap Pertusato, et 15.5 à Calvi et Bastia). Mais en observant les températures du littoral provençal ou azuréen, les valeurs sont à peu près les mêmes. Voici quelques exemples, d'ouest en est: 15.1 à Marseille, 15.9 à Toulon, 14.7 à Hyères, 15.6 au Cap Camarat, 14.4 à Fréjus, 14.6 à Cannes, 15.5 à Antibes, 15.3 à Nice et 17.4 à Menton... Il n'y a donc pas de différence notoire de température.

Bon, là c'est un sujet un peu polémique, mais si j'affirme ce point de vue, c'est parce que je fais le choix de ne me baser que sur les metars, mais je comprends qu'on puisse ne pas être d'accord avec moi.......je dois dire que toutes les autres petites stations, je ne les considère qu'à titre informatif, parce qu'elles permettent de donner des tendances, mais j'ai toujours été étonné du caractère très élevé de leurs températures.....pratiquement toujours nettement plus chaudes que les stations situées sur les aéroports, qui abritent souvent les centres départementaux de MF et que je considère comme les plus fiables.

Ca veut dire que les valeurs de Hyères, Cap Camarat, Antibes ou Menton, je n'en tiens pas compte. De la même façon, les stations du Cap Corse, de Porto-Vecchio, de Capo Pertusato, de l'Ile-Rousse ou du Cap Sagro, pourtant les plus chaudes de Corse, je les exclue également de mon champ d'investigation.

Si on considère uniquement les metars, je prends donc pour la Provence Marseille-Marignane, pour le Var l'aéroport de Toulon (ou de Hyères ?) et les aéroports de Cannes et Nice pour la côte d'azur. Pour la Corse, je prends les cinq aéroports : bastia poretta, calvi, ajaccio, figari et solenzara. Et sur cette base, mon affirmation reste vraie, même si j'aurais peut-être du préciser que c'est la côte est de la corse qui est plus chaude de 0,5°C que la côte d'azur, que la côte ouest est au même niveau, et que la côte d'azur/var est plus chaude que la provence.

D'autre part, si je ne prends que les metars, c'est aussi parce que ce sont les seules stations où la température moyenne réelle est calculée (et encore pas forcément depuis longtemps pour certaines stations), contrairement aux stations comme celle de cap camarat, menton, cap corse ou porto-vecchio où ces températures que tu annonces sont (moy Tn+moy Tx)/2, et cette approximation est plus favorable au midi qu'à la Corse. Qu'en sais-je ? J'ai recueilli sur le 3615 MF il y a quelque temps de cela la moyenne des tn, la moyenne des tx, et la moyenne réelle, pour quelques années, et de mémoire, j'avais constaté 0,5°C de plus pour la côte est de la corse par rapport à nice aéroport. Si l'on s'en tient aux metars, la localité la plus chaude de France est Solenzara.

Un des ces jours, je mettrai ces données sur le forum, faut juste que je remette la main dessus.

> En revanche à Ajaccio(9.7), Cannes ou Marseille, le relief est moins présent, ce qui augmente l'amplitude thermique journalière, notamment lors des épisodes froids... Ainsi Menton (0.1 jours de gel par an), Nice (2.1) ou Bastia (2.6) se distinguent d'Ajaccio (11.1)

Tu peux préciser ? Je pensais au contraire que la présence d'un relief à côté faisait baisser les températures nocturnes en raison d'air plus frais sur les reliefs ? Et que l'altitude tempérait les maximales ?

> Le relief est pour moi la principale cause de différences, sinon Toulon aurait beaucoup plus de gelées que Nice, car la mer en Provence est plus froide de 2°C que sur la côte d'azur et 3 °C par rapport à la Corse orientale...

Je pense que dans les faits, nice a moins de gelées que toulon, car les températures étant relevées à l'abri du vent, cela lisse les différences, alors que l'impression ressentie par les gens doit être plus froide à Toulon qu'à Nice l'hiver, celle-ci plus à l'est étant plus protégée des vents froids.

> Enfin, j'aimerais bien comprendre pourquoi il existe de telles différences entre Bastia et ajaccio en termes de précipitations record... Ajaccio n'a pas connu de pp > 100mm en 24 heures au contraire de Bastia, dont les épisodes de type "cévenol" sont bcp plus fréquents...

Il y a beaucoup d'interrogations à lever : comment expliquer la faiblesse des minimales d'ajaccio et de cannes par exemple ? Dans tous les aéroports que j'ai cités ci-dessus, ces deux-là ressortent comme une sorte d'erreure statistique "fraîche" ?

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Nice (06, colline de Cimiez, 95m) ; parfois Allos (04, Haut-Verdon, 1400m) ou Roccasparvera (Italie, Piémont, 800m)

"Tu peux préciser ? Je pensais au contraire que la présence d'un relief à côté faisait baisser les températures nocturnes en raison d'air plus frais sur les reliefs ? Et que l'altitude tempérait les maximales ?"-->L'air est plus frais sur les reliefs, certes, mais pas en contrebas... par ailleurs, ces mêmes reliefs "retiennent" l'air marin, généralenent plus doux que l'air "continental" la nuit, et ce notamment en cas de régime de brise... Ce n'est pas très théorique, mais plutôt empirique. Les stations à l'est de Nice (Cap Ferrat, Menton) présentent des Tn beaucoup plus élevées que celles à l'ouest de Nice. Or, la principale différence entre ces 2 zones est le relief. A l'est de Nice, les montagnes plongent directement dans la mer (montagnes de plus de 1000m à moins de 10km du littoral) alors qu'à l'ouest les mointagnes sont bcp plus éloignées de la mer.

"Je pense que dans les faits, nice a moins de gelées que toulon, car les températures étant relevées à l'abri du vent, cela lisse les différences, alors que l'impression ressentie par les gens doit être plus froide à Toulon qu'à Nice l'hiver, celle-ci plus à l'est étant plus protégée des vents froids."

-->Attention, tu as mal compris le sens de ma phrase... Je dis que Nice et Toulon ont sensiblement le même nombre de jours de gel (2.6 et 2.9), alors que la mer est de 2°C plus froide à Toulon qu'à Nice... Or, une fois de plus, c'est le relief qui semble expliquer ces différences entre Nice et Toulon d'un côté et les autres stations provençales de l'autre...

Enfin, pour moi, c'est l'explication la plus plausible default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

"Il y a beaucoup d'interrogations à lever : comment expliquer la faiblesse des minimales d'ajaccio et de cannes par exemple ? Dans tous les aéroports que j'ai cités ci-dessus, ces deux-là ressortent comme une sorte d'erreure statistique "fraîche" ?"

-->Bonne question... Peut être le relief (je persiste et signe... default_blink.png ) moins marqué à Ajaccio, Cannes ou St Raphael qu'à Bastia ou Nice est la clé de l'énigme. Mais bien entendu, c'est plus une déduction qu'autre chose et si tu trouves une autre explication n'hésite pas à m'en faire part, je suis preneur default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

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Enfin, j'aimerais bien comprendre pourquoi il existe de telles différences entre Bastia et ajaccio en termes de précipitations record... Ajaccio n'a pas connu de pp > 100mm en 24 heures au contraire de Bastia, dont les épisodes de type "cévenol" sont bcp plus fréquents...

Est ce que la partie orintale de l'île est plus exposée aux retours d'est et aux dépressions du Golfe de Gênes, pendant que l'ouest serait plus "protégé" par les montagnes? Merci d'éclairer ma lanterne...

Salut Tony.

Tout dépend de la localisation de la dépression en Mediterrannée. Une dépression sur le Golfe de Gênes n'est pas favorable à ce type de phénomène car elle engendre un flux d'Ouest et entraine du coup la levée du fameux "Libecciu" qui a pour effet de foehner le côte orientale, même si des averses peuvent se produire dans ce genre de situation. La cote Ouest sera dans ce cas plus exposée aux pluies mais sans aller jusqu'à un "cévenol".

Par contre dans le cas d'une dépression située vers les Baléares, la Corse se retrouve en flux de SE, celui ci est bien plus chargé d'humidité et les reliefs longeant la côte est font le reste.

Par exemple le 28/10/85: Bastia inondée après une nuit de pluies continues et surtout les 31/10 et 01/11/93 : près de 400mm à Bastia Poretta et 906mm en 36h au col de Bavella!...

Dans les deux cas, une dépression (secondaire en 1993, la principale se situant au large du Portugal) se situait près des Baléares...

Si le flux est orienté plein est ou même NE le temps est instable mais sans plus...l'air ne transite pas assez longtemps sur la Méditerrannée pour se charger d'humidité.

On peut quand même se demander pourquoi la côte ouest ne serait pas affectée par ce type de phénomène en cas de flux de SO...pour cela il faudrait que la dépression se situe entre la Corse et le continent (au large de la côte d'azur par exemple)...mais il semble que ce genre de situation ne se produit pas souvent ou alors ne perdure pas assez longtemps, alors qu'il arrive qu'une depression situé sur l'est du bassin se bloque contre un anticyclone placé sur l'europe de l'est...mais là je dois avouer que je n'ai pas assez de recul pour être sur à 100% de ce que j'affirme...

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Une des choses qui m'enerve lors des presentations meteo à la TV c'est de voir la Corse englobée dans le climat de l'Hexagone, quand Drevet vient nous citer les maximales ou les minimales en France il y inclut la Corse.

Euhhh...donc pour toi la Corse ne fait partie de la France...

Sache que la Corse n'est pas un DOM-TOM mais une région constituée de deux départements appartenant à la France métropolitaine...

Alors que le traitement de l'information Meteo devrait être specifique pour la Corse, elle se trouve geographiquement bien plus proche de l'Italie que de la France, sa latitude la situe bien plus au sud que le point le plus au sud des Pyrenées Orientales, la Corse se trouve à une latitude equivalente à Barcelone ou le delta de l'Ebre.

Bastia est sensiblement à la même latitude que Perpignan (42.4 N)...donc le nord de la Corse se situe plus "haut" qu'une partie du département des PO...

Je me doute que ce traitement l'incluant dans le climat de la France a des raisons politiques, comme à une époque ou le fameux bulletin Meteo parlait des previsions de Dunkerque à Tamanrasset, les epoques changent mais les absurdités demeurent.

Alors là c'est vraiment n'importe quoi... default_blink.png ...

Tamanrasset se situait dans une colonie française...c'est le cas de la Corse à ton avis?...

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Vincennes (94) / Penta di Casinca (2B) / Quiberon (56)

Deux choses :

1) La latitude du Nord de la Corse est 43°N environ, donc on est bien au delà de Perpignan (et environ à la latitude de Toulon je crois), tandis que le Sud est effectivement à 41° 30' environ, soit le point le plus au Sud de la France métropolitaine.

Si, géographiquement, la Corse est clairement plus proche de l'Italie, elle n'a quand même pas un climat aberrant au regard du reste de la France, en tout cas pour moi il est assez comparable à celui de la côte d'Azur (et c'est une partie de l'objet de ce topic) default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

Enfin pour les épisodes de fortes précipitations ("déluges", même) présents à l'Est et pas à l'Ouest, je ne vois que la différence flagrante de relief comme explication : une fois encore la plaine Orientale est dominée par une véritable barrière montagneuse axée Nord-Sud qui bloque tous les flux de SE humides, cette barrière jouant en quelque sorte un rôle analogue à celui des Cévennes, les cumuls sont donc fréquemment élevés (100m en 24h assez régulièrement observés au pied de cette barrière montagneuse). Or, il n'y a pas du tout de relief équivalent à l'Ouest, c'est beaucoup plus cahotique, certes il y a bien un axe Nord Ouest-Sud Est des reliefs les plus hauts, mais de l'air et de l'humidité peuvent fort bien s'engouffrer dans les vallées qui débouchent sur la côte Occidentale, les très forts cumuls sont alors relevés lors de flux d'Ouest sur cette barrière montagneuse au contact de laquelle ne se trouvent pas de station synoptique -> d'où l'impossibilité d'en avoir une trace. Ajaccio se situe finalement bien loin de l'endroit où se bloquent les masses d'air bien humides lors d'épisodes fortement pluvieux, en quelque sorte le "gros" survole la ville pour tomber plus loin.

De plus, je persiste à croire que la température d'eau de mer plus élevée à l'Est favorise encore l'évaporation et donc augmente l'intensité des épisodes de fortes pluies lors de dépressions au large des Baléares ou encore de la Sardaigne.

L'importance de la dissymétrie du relief Corse à ce niveau est donc cruciale pour comprendre ces différences, à mon humble avis.

Sinon, pour expliquer la fraîcheur des Tn ajacciennes, j'ai entendu évoqué le fait que la ville et sa station syoptique se trouve en fond de la vallée de la Gravone, et il est bien connu que la nuit l'air froid plus dense descend des montagnes en fond de vallée. Et il n'y a quasiment pas de fond de vallée sur la côte Est, ce qui peut donc, peut être expliquer cette différence de Tn.

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Nice (06, colline de Cimiez, 95m) ; parfois Allos (04, Haut-Verdon, 1400m) ou Roccasparvera (Italie, Piémont, 800m)

Deux choses :

Enfin pour les épisodes de fortes précipitations ("déluges", même) présents à l'Est et pas à l'Ouest, je ne vois que la différence flagrante de relief comme explication : une fois encore la plaine Orientale est dominée par une véritable barrière montagneuse axée Nord-Sud qui bloque tous les flux de SE humides, cette barrière jouant en quelque sorte un rôle analogue à celui des Cévennes, les cumuls sont donc fréquemment élevés (100m en 24h assez régulièrement observés au pied de cette barrière montagneuse). Or, il n'y a pas du tout de relief équivalent à l'Ouest, c'est beaucoup plus cahotique, certes il y a bien un axe Nord Ouest-Sud Est des reliefs les plus hauts, mais de l'air et de l'humidité peuvent fort bien s'engouffrer dans les vallées qui débouchent sur la côte Occidentale, les très forts cumuls sont alors relevés lors de flux d'Ouest sur cette barrière montagneuse au contact de laquelle ne se trouvent pas de station synoptique -> d'où l'impossibilité d'en avoir une trace. Ajaccio se situe finalement bien loin de l'endroit où se bloquent les masses d'air bien humides lors d'épisodes fortement pluvieux, en quelque sorte le "gros" survole la ville pour tomber plus loin.

De plus, je persiste à croire que la température d'eau de mer plus élevée à l'Est favorise encore l'évaporation et donc augmente l'intensité des épisodes de  fortes pluies lors de dépressions au large des Baléares ou encore de la Sardaigne.

L'importance de la dissymétrie du relief Corse à ce niveau est donc cruciale pour comprendre ces différences, à mon humble avis.

Sinon, pour expliquer la fraîcheur des Tn ajacciennes, j'ai entendu évoqué le fait que la ville et sa station syoptique se trouve en fond de la vallée de la Gravone, et il est bien connu que la nuit l'air froid plus dense descend des montagnes en fond de vallée. Et il n'y a quasiment pas de fond de vallée sur la côte Est, ce qui peut donc, peut être expliquer cette différence de Tn.

Merci encore pour ces précisions, CFR. C'était très intéressant qui plus est...
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Pour la latitude de la Corse, c'est assez facile d'avoir des repères : l'extrême nord de l'île est à 43° de latitude N, ce qui correspond à la latitude des îles de porquerolles et port-cros. Pour résumer l'extrême nord de la corse correspond à l'extrême sud de la provence.

Une partie des pyrénées orientales est donc située plus au sud.

L'extrême sud de la Corse est à 41,3° de latitude.

Si on veut être encore plus précis, le point le plus au nord est l'îlot de la Giraglia en face du Cap Corse à 43,01 N et le point le plus au sud est l'écueil de Lavezzi au sud de l'île à 41,19 N.

Le point le plus au sud de la France continentale dans les Pyrénées Orientales se situe environ au 1/3 nord de la Corse en terme de latitude.

> Sinon, pour expliquer la fraîcheur des Tn ajacciennes, j'ai entendu évoqué le fait que la ville et sa station syoptique se trouve en fond de la vallée de la Gravone, et il est bien connu que la nuit l'air froid plus dense descend des montagnes en fond de vallée. Et il n'y a quasiment pas de fond de vallée sur la côte Est, ce qui peut donc, peut être expliquer cette différence de Tn.

Ca semblerait logique mais dans ce cas quid de Cannes qui a exactement la même configuration que Ajaccio : mini anormalement basses, et là il n'y a pas de fond de vallée ! J'ai l'impression que toutes ces stations décrivent plus des micro-climats qu'autre chose, comme également l'aéroport de Nice qui a des minimales trop élevées et des maximales trop basses par rapport à la réalité.

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je suis ok avec toi concernant tes remarques sur la station de Nice : et ce qui m'énerve c'est que J.Kessler par exemple cite 26°C comme la maximale "normale" d'une après-midi de juillet à Nice, alors que la ville s'étire sur plusieurs kms vers l'intérieur des terres, la température variant entre 25 et 30°C du sud au nord... default_crying.gif

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Nice (06, colline de Cimiez, 95m) ; parfois Allos (04, Haut-Verdon, 1400m) ou Roccasparvera (Italie, Piémont, 800m)

Ca semblerait logique mais dans ce cas quid de Cannes qui a exactement la même configuration que Ajaccio : mini anormalement basses, et là il n'y a pas de fond de vallée ! J'ai l'impression que toutes ces stations décrivent plus des micro-climats qu'autre chose, comme également l'aéroport de Nice qui a des minimales trop élevées et des maximales trop basses par rapport à la réalité.

J'ai travaillé 6 mois à Cannes, de janvier à juin, faisant le trajet tous les matins et tous les soirs... Je peux te dire qu'il y fait souvent un peu plus froid, notam l'hiver. Il y avait parfois du givre sur les vitres des voitures à Cannes mais pas à Nice.Par ailleurs tu trouves que les Tn de Nice sont trop hautes et les Tx sousestimées. Regarde toutes les stations météo entre Nice et Gênes, elles présentent les mêmes caractéristiques topographiques, encore plus marquées qu'à Nice. Les montagnes descendent pratiquement directement dans la mer.

Et quelle que soit la station que tu observes (Cap-Ferrat, Menton, Albenga ou Gênes), les Tn y sont toujours, en moyenne, plus élevée qu'à Nice et les Tx plus faibles.

Exemple: Gênes Tn annuelles=11.9 et Tx annuelles= 17.2

Cap Ferrat------------13.1--------------------18.3

Nice--------------------11.6--------------------18.9

Cannes----------------10.0--------------------19.2

Saint Raphael---------9.1-------------------- 19.6

Il semble en effet qu'il y ait une corrélation entre le relief et les Tn et le relief derrière ces stations... Plus le relief est marqué en bordure de mer, plus les Tn sont élevées et les Tx faibles. Le Cap Ferrat, dont les montagnes les plus proches tombent directement dans la mer se distingue de Saint Rahael ou Cannes qui ne disposent pas de barrières montagneuses dans leur tout proche arrière pays...

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Nice (06, colline de Cimiez, 95m) ; parfois Allos (04, Haut-Verdon, 1400m) ou Roccasparvera (Italie, Piémont, 800m)

je suis ok avec toi concernant tes remarques sur la station de Nice : et ce qui m'énerve c'est que J.Kessler par exemple cite 26°C comme la maximale "normale" d'une après-midi de juillet à Nice, alors que la ville s'étire sur plusieurs kms vers l'intérieur des terres, la température variant entre 25 et 30°C du sud au nord... default_mad.gif

Exact, mais on ne peut pas utiliser une station se situant en plein centre-ville non plus, car les températures seraient largement faussées par l'activité humaine. Le fait d'utiliser une station sur une colline ou dans le tout proche arrière pays (comme Marseille-Marignane) ne serait pas très judicieux, car peu représentatif du climat de la ville, qui se trouve quand même en borudre de mer (même si perso j'habite à plus de 3 km de la mer)
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> Exact, mais on ne peut pas utiliser une station se situant en plein centre-ville non plus, car les températures seraient largement faussées par l'activité humaine. Le fait d'utiliser une station sur une colline ou dans le tout proche arrière pays (comme Marseille-Marignane) ne serait pas très judicieux, car peu représentatif du climat de la ville, qui se trouve quand même en borudre de mer (même si perso j'habite à plus de 3 km de la mer)

Ca c'est clair. Voilà pourquoi je te disais ne considérer que les metars un peu plus haut, c'est parce que ça donne une base homogène de comparaison, les aéroports en France étant tous situés dans des zones semi-urbaines, où l'activité humaine ne fait que faire monter légèrement les températures. Si on prenait les températures des centre-villes, ça deviendrait du n'importe quoi, par exemple la station de la tour Saint-Jacques en plein Paris est certaines années aussi chaude que l'aéroport de Toulouse-Blagnac........

Sinon Marseille Marignane est-il représentatif du climat de Marseille ? Je trouve les maximales remarquablement élevées pour une station de bord de mer en été, et ces mêmes maximales faibles l'hiver. Influence du mistral ?

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