Youri Posté(e) 30 décembre 2021 Partager Posté(e) 30 décembre 2021 Bonjour à tous ! Me voici donc à Bangui, en Centrafrique, pays enclavé entre le Cameroun à l'ouest, le Tchad au nord, la RDC au sud et le Soudan du Sud à l'est. Avant que je puisse installer une station ici, il s'écoulera sans doute un (bon) bout de temps. Mais cela ne m'empêchera pas de suivre les grandes lignes du temps au jour le jour. Nous sommes ici à 4ºN donc clairement en Afrique équatoriale. Cependant le climat n'est pas équatorial à Bangui, car il y a 3 mois de saison sèche, et nous sommes justement au début de cette dernière. Il faut descendre un peu plus au sud et a l'ouest pour que ces trois mois de saison sèche deviennent suffisamment peu marqués pour parler d'un climat équatorial. D'un point de vue de la classification de Köppen nous sommes Aw donc climat de savane, à saisons alternées. À l'exception près qu'on inverse clairement les rôles par rapport à Ziniaré, avec à Bangui 9 mois humides et 3 mois secs, mais pas totalement secs non plus car il reste toujours de la place pour quelques ondées / orages épars. Le front intertropical louvoie à peu près à notre latitude. Nous alternons alors, depuis mon arrivée le 26 décembre au soir, entre un air calme, chaud et moite (point de rosée 23ºC), et un air moins chaud et plus sec (point de rosée entre 10 et 15ºC) avec un peu plus de vent. Avant hier soir il y avait même de l'orage au loin, avec des éclairs visibles vers le sud-est, ça s'est approché suffisamment près pour nous laisser un vent frais en fin de soirée. Depuis hier en revanche, après quelques nuages bas matinaux et même des sommets de collines noyés dans la brume, l'après midi a été sec et ensoleillé, placé sous le signe de l'Harmattan (en version allégée par rapport à ce que j'ai connu. La fraîcheur semble tomber remarquablement vite dès la tombée de la nuit avec l'influence de l'Harmattan, principalement grâce au fait que la zone regorge de forêts, de zones humides (dont le fleuve Oubangui)... L'influence de l'Harmattan ne semble être qu'intermittente durant l'assez courte saison sèche, elle se limitera probablement aux mois de décembre et janvier, avec quelques incursions aussi en février... Bref, au moins vous savez où je suis maintenant. 11 1 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 31 décembre 2021 Auteur Partager Posté(e) 31 décembre 2021 Bonjour à tous, 19ºC à l'aéroport ce matin du 31 décembre à 6h avec un point de rosée (Td) à 18ºC. Il y avait quelques bancs de brume dans les creux (le terrain est nettement plus vallonné par ici avec de nombreuses collines). Ce matin : Quelques photos du paysage naturel de Bangui : Le fleuve Oubangui : 7 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
boubou07 Posté(e) 31 décembre 2021 Aubenas en Ardèche méridionale Partager Posté(e) 31 décembre 2021 Salut @Youri étonnant ces paysages à cette latitude ! à voir comme ça, ça ressemble beaucoup à la région de Sikasso au sud du Mali. à des années-lumières de l'Amérique latine à cette latitude. je pense que la continentalité joue beaucoup. est-que le relief fait écran aux influences maritimes ? et niveau altitude, ça se situe à quel niveau ? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 31 décembre 2021 Auteur Partager Posté(e) 31 décembre 2021 il y a 12 minutes, boubou07 a dit : Salut @Youri étonnant ces paysages à cette latitude ! à voir comme ça, ça ressemble beaucoup à la région de Sikasso au sud du Mali. à des années-lumières de l'Amérique latine à cette latitude. je pense que la continentalité joue beaucoup. est-que le relief fait écran aux influences maritimes ? et niveau altitude, ça se situe à quel niveau ? Nous sommes à peu près à la même altitude que Ouagadougou, l'aéroport est à 365 m. Oui c'est bien un climat de savane, mais nous ne sommes tout de même plus très loin de la forêt tropicale humide, a quelques dizaines de kilomètres plus au sud ouest, il y a déjà des bancs de forêt dense humide, même a Bangui mais c'est plutôt dans les bas-fonds et un peu à l'écart de la ville, au sud-ouest. La pluviométrie est à un peu plus de 1 500 mm par an repartis sur 9 mois pour la plus grande partie. Ce sont les 3 mois de temps vraiment sec qui empêche le climat d'être équatorial. Quand j'aurai l'occasion de me promener, je vous montrerai ces zones de forêt dense. Effectivement, c'est étonnant pour cette latitude, mais il ne faut pas oublier qu'à la même latitude (hémisphère sud si je ne me trompe pas) à l'ouest de la cordillère des Andes c'est carrément le désert !!! L'Harmattan descend en fait plus bas en latitude en Afrique Centrale qu'en Afrique de l'ouest, car à Abidjan qui est à la même latitude, on ne le sent presque pas certaines années, surtout en bord de mer. Ici en revanche il s'enfonce régulièrement sur le nord de la RDC en décembre et janvier, ce qui fait qu'on a quand même une sécheresse absolue qui peut durer plus d'un mois, même si le taux d'humidité descend rarement aussi bas que plus au nord. La nuit en particulier, l'humidité reste toujours assez élevée même sous l'influence de l'Harmattan. Quand, vers la fin février, les réserves d'humidité venant des forêts et du sol sont en voie d'épuisement, l'Harmattan se fait déjà rapidement repousser au nord ce qui fait que l'humidité de la masse d'air revient. Les points de rosée restent de fait le plus souvent assez élevés même en saison sèche, sauf en journée lorsque L'Harmattan souffle. Ici il souffle plutôt du nord, nord-ouest d'ailleurs. La saison des pluies n'est pas trop intense mais dure tout de même 9 mois, avec deux pics pluviométriques, un en avril mai, et autre en septembre et octobre, et un creux en juin mais pas assez marqué pour changer quoi que ce soit a l'humidité de l'air et du sol. Les pluies sont toujours régulières et on observe pas vraiment de poches de sécheresse durant la saison. Ce qui fait qu'il y a ici une certaine "sécurité" climatique de ce côté là si vous voyez ce que je veux dire. Les variations inter annuelles existent bel et bien mais pas au point de mettre en péril les campagnes agricoles de façon dramatique et régulière. 3 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
boubou07 Posté(e) 31 décembre 2021 Aubenas en Ardèche méridionale Partager Posté(e) 31 décembre 2021 ah oui je comprend mieux. 1500mm c'est très peu au regard de la chaleur et de l'intensité de l'insolation à cette latitude. là où je vivais en Guyane, j'étais à peu près à la même latitude (environs 4°40' N) et il y a là-bas aussi 3 mois de sécheresse relative (aout/septembre/octobre) avec des cumuls très faibles et parfois 15 jours sans une goutte. pourtant c'est le domaine exclusif de la forêt tropicale humide très haute et très dense. la différence vient je pense de l'absence de vent sec (on est sous influence maritime avec un flux d'est/nord-est) et surtout de la hauteur de précipitations qui avoisine les 3000mm par an, soit le double par rapport à Bangui. de plus, la forêt dense dégage une humidité énorme et maintient une hygrométrie très forte même lors des épisodes secs. du coup je me demande s'il n'y aurait pas une relation avec la végétation dans le climat de Bangui. autrement dit : est-ce que ce milieu est réellement naturel où est-il le résultat d'anciennes déforestation massives ? je pense que la présence ou l'absence de forêt joue un rôle énorme sur le climat local. par exemple, au Brésil, dans les vastes zones déboisées d'Amazonie, la saison sèche est bien plus chaude et bien plus sèche que dans les régions boisées. alors que l'altitude, la latitude et l'éloignement de la mer sont rigoureusement identiques. pourtant, en fin d'année, la chaleur sèche est suffocante en plaine ouverte, tandis que la chaleur est bien plus modérée et surtout plus humide en zone boisée. en journée, ça peut varier de 36 à 32°C entre une zone et l'autre. 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 31 décembre 2021 Auteur Partager Posté(e) 31 décembre 2021 En fait il me semble que 1 500 mm est le seuil minimum requis pour permettre l'existence d'une forêt tropicale humide. C'est la frontière entre forêt sèche et forêt humide si je me souviens bien, le tout dépendant aussi de la durée de la saison sèche. Regardez cette image de sat24 que je viens de capturer. C'est clair et net non? Bangui est en bordure d'une zone forestière, ça se voit sur la couleur générale. Plus à l'est et au nord c'est la savane mais plus au sud et à l'ouest c'est clairement la forêt. Ici à Bangui il y a savanes et forêts, pour le moment je n'ai pas pu trop me promener pour pendre des photos donc les paysages que j'ai pris la ne sont bien entendu pas représentatif de tout le biome, d'autant plus que nous sommes en zone urbaine ! Ici aussi comme j'ai pu le constater, la végétation joue un grand rôle dans le maintien de l'humidité car, je l'ai précisé plus haut, malgré le vent sec qui souffle en ce moment dans la journée, l'air se re-sature en humidité la nuit dès que le vent tombe. 2 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 3 janvier 2022 Auteur Partager Posté(e) 3 janvier 2022 Bonjour à tous, Bonne année et plein de bonnes choses à tous ! Janvier commence dans la même lignée que la fin décembre, L'Harmattan fait de plus en plus sentir son influence, le ciel reste maintenant sans nuages toute la journée, sauf quelques bancs de cirrus. Il fait toujours environ 19-20ºC à l'aéroport au petit matin et il y a de la brume, mais à présent difficile de savoir si elle provient de l'humidité (car ce matin il y avait 75 % d'HR seulement) ou des fumées pièges dans les basses couches. Probablement un peu des deux... En parlant de fumée, j'ai pu remarquer très vite qu'il y a en permanence des retombées de cendres en provenance des feux de brousse sur les collines environnantes. Des petits filaments noirs qui, une fois sur la peau, se fondent en poussière noire dès qu'on les touche. La station de Bangui-aéroport signale d'ailleurs régulièrement cet état de fait durant la saison sèche, "fumée". Ce type de temps devrait se maintenir pendant la plus grande partie du mois, vu les modèles, mais un simple sursaut du F.I.T suffirait cependant à changer la donne: nous ne sommes jamais très longtemps éloignés de sa limite. 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
GD61 Posté(e) 3 janvier 2022 Saint-Jean-des-Bois (Tinchebray Bocage), dans l'Orne, à 500 mètres de la Manche et 4 km du Calvados. Partager Posté(e) 3 janvier 2022 Merci du partage @Youri. Vas-tu t'installer dans la capitale ? Pour exercer la même profession ? En tout cas, tu n'attendras pas avec la même impatience les pluies du printemps. Là où tu es, tu es quasi-sûr qu'elles tomberont. Leur répartition est-elle homogène durant la saison des pluies ? Bonne intégration en tout cas sur cette nouvelle terre d'accueil et au milieu d'une population et d'ethnies différentes. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 7 janvier 2022 Auteur Partager Posté(e) 7 janvier 2022 Merci @GD61 Nous sommes à la limité du F.I.T, on voit qu'il continue à onduler à notre latitude sans s'enfoncer davantage, ou s'il le fait, c'est de manière très provisoire. Hier le temps était même humide, on est resté à près de 20ºC de point de rosée. Et ce matin, 20ºC aussi bien en température qu'en point de rosée, il y avait même du brouillard, rien à voir avec de la brume sèche cette fois, l'eau gouttait des toits et des arbres... 6 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 14 janvier 2022 Auteur Partager Posté(e) 14 janvier 2022 Nous continuons à alterner les journées à l'atmosphère sèche et les journées à l'atmosphère (très) humide. Ici on voit très vite, bien qu'il n'ait pas encore plu depuis mon arrivée, que le retour de l'humidité n'est jamais loin, et pour preuve, ce matin, un vent pouvant s'apparenter à la mousson a eu vite fait d'apporter des nuages bas et une ambiance déjà digne d'un mois de juillet ou août au Burkina... Bien qu'on soit en pleine saison sèche, la moindre incursion de vent humide apporte d'emblée des nuages bas... Vu que les totaux de précipitations de décembre, janvier et février ne sont pas nuls, il y a fort à parier qu'on sera témoin d'averses et d'orages épars avant même la fin de ce mois. La dernière pluie date du 24 décembre ici d'après ce qu'on m'a dit. Quand je suis arrivé le 26, il y avait encore des traces de flaques d'eau par endroits. Ambiance de ce matin: Et pour rassurer @boubou07 quand à la végétation, bon je ne suis pas encore allé profondément en brousse, mais dès qu'on s'éloigne un peu de la zone urbaine de Bangui à proprement parler, on voit déjà un paysage qui, s'il n'est pas non plus amazonien (évidemment), reste bien boisé, conforme à ce qu'on peut attendre de cette pluviométrie incluant 3 mois secs (mais pas de façon absolue car un risque d'averse persiste même pendant la saison sèche, et de plus le vent sec ne souffle que de manière épisodique). 6 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 26 janvier 2022 Auteur Partager Posté(e) 26 janvier 2022 Bonjour à tous, J'espère que l'année démarre bien ! Ici L'Harmattan a finalement décidé de nous tenir compagnie pour un bon bout de temps, et sans interruption. Le F.I.T ondule maintenant à 3ºN et devrait encore davantage s'approcher de l'équateur dans les prochains jours. Cette tendance semble devoir continuer pour la première décade de février, à suivre donc. Janvier ne verra de ce fait à coup sûr pas la moindre ondée. Il fait bon la nuit, autour de 18 / 19ºC avec une Td qui atteint 15ºC presque tous les matin à l'aube, chaud la journée, 36-37ºC, supportables avec une Td entre 8 et 12º et une petite brise irrégulière. L'air ne sature plus en humidité à l'aube en ville, mais il le fait encore dans les zones forestières et près du fleuve où on peut deviner des bancs de brume. Mais actuellement, les feux de brousse enfument très souvent la zone et le ciel prend presque toujours une teinte métallique, avec des retombées de particules noires qui ont tendance certains jours à joncher le sol. Encore une nuance qui tranche bien avec mon ancienne zone, ou il n'y avait jamais de feux de brousse de cette ampleur et de cette durée (normal, vu la faible consistance de la végétation et les grands espaces arides par endroits, le feu ne dure rarement plus de quelques heures et en deuxième partie de saison sèche, il ne reste presque plus rien à brûler. En revanche il y avait beaucoup de poussières en suspension. Ici, à Bangui moins de poussière, mais beaucoup de fumée. J'ai également l'impression que nous sommes presque tout le temps en situation d'inversion thermique, tant le vent est faible, presque toujours nul la nuit (probablement dû au fait que nous soyons trop proches du FIT même en pleine saison sèche, trop loin de l'anticyclone pour avoir un faux vraiment dynamique, ajouté au fait que nous sommes entourés de collines et qu'il y a le fleuve et les forêts qui rafraichissent bien les basses couches dès que la nuit tombe...) Du coup la fumée reste piégée en basse couches, parfois même assez tard dans la matinée. 1 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
yaraligöz Posté(e) 26 janvier 2022 La verpillière 38290 Partager Posté(e) 26 janvier 2022 bonjour Youri, on peut dire que la coulée froide à eu des effets jusqu'à l'équateur! des gelées modélisées au nord du Niger, Sud Libye Egypte Soudan encore plus parlant sur la carte des anomalies, sans doute l'effet conjugué d'inversion thermique avec advection en basse couche d'air ramené par le décrochage du Vortex polaire dont le noyau a traversé la Turquie... ci dessous classé par hauteur quelques cartes à différentes hauteurs 500hPa 850hpa au sol je me demande les effets de ces alizés froids s'ils ne risque pas de ralentir le FIT ou d'en modifier la dynamique? 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Thundik81 Posté(e) 26 janvier 2022 Ici dans le Cloud Partager Posté(e) 26 janvier 2022 Il y a 2 heures, Youri a dit : [...] Encore une nuance qui tranche bien avec mon ancienne zone, ou il n'y avait jamais de feux de brousse de cette ampleur et de cette durée (normal, vu la faible consistance de la végétation et les grands espaces arides par endroits, le feu ne dure rarement plus de quelques heures et en deuxième partie de saison sèche, il ne reste presque plus rien à brûler. En revanche il y avait beaucoup de poussières en suspension. [...] Toujours ! https://gwis.jrc.ec.europa.eu/apps/gwis_current_situation/index.html 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 27 janvier 2022 Auteur Partager Posté(e) 27 janvier 2022 (modifié) Il y a 10 heures, yaraligöz a dit : je me demande les effets de ces alizés froids s'ils ne risque pas de ralentir le FIT ou d'en modifier la dynamique? Eh bien oui, précisément ces coulées froides ont pour effet de repousser le F.I.T (pour rappel, il s'agit de la limite des zones d'influences entre les alizés secs, ou Harmattan, sahariens et la masse d'air tropicale, donc humide) encore plus au sud que sa moyenne climatologique du moment. Bien qu'en Afrique centrale, absence d'influence océanique oblige, le F.I.T s'enfonce nettement plus au sud qu'en Afrique de l'ouest durant la saison sèche, il est assez rare, à l'échelle de la saison sèche, que l'Harmattan couvre les zones au sud de 4 ou 5ºN pendant une longue durée. Souvent c'est sous forme de poussées qui correspondent justement aux coulées froides. En Afrique de l'ouest, même remarque sauf que le F.I.T stationné plutôt autour de 6º ou 7ºN, l'influence de l'océan empêchant les points de rosée de descendre bien bas près des côtes. Bien sûr je parle de la trace au sol du F.I.T, car, malgré le fait que les zones côtières gardent une forte humidité en basses couches, elles sont tout autant concernées par la subsidence et l'inhibition pluviométrique: la mayonnaise de la convection ne peut pas prendre. Beaucoup de mots ne valent pas une carte des points de rosée, ou la situation actuelle en Afrique Centrale est clairement visible, ainsi que le schéma du F.I.T influencé par le tracé des côtes. Nous sommes, rappelons-le, au coeur du coeur de la saison sèche, donc cas d'école... Modifié 27 janvier 2022 par Youri 4 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 17 février 2022 Auteur Partager Posté(e) 17 février 2022 (modifié) Bonjour à tous! Le temps change progressivement. Après une première quinzaine dominée par l'harmattan donc un air généralement sec, un temps brumeux (brume sèche) et ensoleillé, avec une chaleur variable selon les jours (souvent entre 35 et parfois jusqu'à 38ºC de maximale et entre 18ºC et 22ºC de minimale), le F.I.T recule déjà vers le nord, et si ces derniers jours, il stagnait à notre latitude, avec un temps chaud et lourd, un peu nuageux en fin d'après midi et soirée, il semble qu'aujourd'hui les conditions soient réunis pour les premiers foyers orageux de l'année. Il fait chaud cet après midi et surtout très lourd (À 13h, nous avons une Td à 26ºC avec une Tº 35ºC alors qu'il n'a pas encore plu la moindre goutte, la masse d'air est incroyablement humide quand on imagine que l'océan est bien loin est qu'il y a à peine quelques jours on flirtait avec les 0ºC de Td). Ça cumulifie mais on y voit pas grand chose dans le ciel car le temps reste brumeux. L'image satellite est plus parlante quant au potentiel de développement d'ici cette nuit. Bon nous restons proche du F.I.T mais je suis bluffé, par rapport au Burkina, de la façon dont ça ne tarde pas à tourner à la convection et surtout à quel point le temps s'humidifie vite dès que le F.I.T nous lâche de quelques encablures... Dans les mêmes conditions à Ziniaré, la Td serait à peut être 14 ou 15ºC. On sent donc bien que la végétation, l'influence du fleuve et le vent de mousson qui traverse de vastes zones forestières avant d'arriver ici ont une influence conjuguée... Modifié 17 février 2022 par Youri 6 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 1 mars 2022 Auteur Partager Posté(e) 1 mars 2022 Bonjour à tous! La première convection vraiment profonde a commencé aujourd'hui. La dernière fois nous avons eu quelques ondées ici et là, et le surlendemain chez moi il est tombé peut-être 1 mm à vue de nez (je commence à avoir l'habitude d'estimer l'intensité des pluies tropicales à force d'avoir pu les mesurer avec une station tout en les regardant tomber). Ensuite retour au calme avec un F.I.T ondulant à notre latitude. Le temps est resté chaud et lourd et plus jamais la masse d'air n'a été sèche côté point de rosée. Malgré GFS qui nous mettait côté Harmattan avec de Td autour de 10ºC, en réalité c'est resté supérieur à 20ºC. Actuellement c'en est fini pour de bon de l'Harmattan, nous entrons dès aujourd'hui et surtout à partir de demain dans la masse d'air très humide Afrique Centrale. Aujourd'hui déjà ça cumulifie bon train, il et même déjà tombée une petite ondée ici en limite d'une cellule orageuse. Un peu de ciel chaotique, que j'adore: 4 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 1 mars 2022 Auteur Partager Posté(e) 1 mars 2022 Finalement ça n'aura pas traîné ! 3 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 20 mars 2022 Auteur Partager Posté(e) 20 mars 2022 Bonjour à tous! Pour ces deux premières décades de mars, on peut dire que j'ai quelque peu découvert les "caprices" de l'intersaison banguissoise. Un peu de climatologie d'abord... En mars il fait normalement en moyenne: Tnm: 21.3ºC Txm: 33.5ºC Précipitations : 116 mm C'est le mois le plus chaud de l'année. Bien pâle a côté de ce dont j'ai l'habitude, mais cela dit cela cache quelques vices. Depuis le début du mois il y a quatre bons orages, et aussi trois ou quatre averses de moindre importance. Essentiellement en milieu et fin d'après-midi, sauf une fois où un système plus organisé nous a touché vers 22h et une autre fois où il y a eu de l'orage a proximité plusieurs fois dans la nuit mais sans qu'il pleuve beaucoup. Pour le moment ce sont des foyers qui naissent au nord-ouest de la RDC vers 15h et qui ensuite nous fondent dessus. La première remarque que je ferais, est que ces orages se montrent vraiment très électriques, avec des impacts de foudre au sol très nombreux. Déjà par deux fois, des coups de tonnerre vraiment proches m'ont fait sursauter, dont un sans doute à moins de 300m vu que je l'ai vu et entendu peu ou prou au même moment, face à moi au moment où je sortais de la maison, car justement la pluie venait de s'arrêter, donc je ne m'attendais plus à ce que cela pète si proche. Deuxièmement, il fait TRÈS lourd à longueur de temps, sauf bien sûr pendant l'orage et les heures qui suivent (souvent on dors bien la nuit car il fait frais après la pluie de fin de journée). Les températures ont atteint plusieurs fois les 38ºC et au petit matin il fait souvent 24 ou 25ºC quand il n'a pas plu. Mais par contre il y a un jour ou, le ciel étant resté couvert presque toute la journée, il n'a pas fait plus de 28ºC. Donc la moyenne cache une grande variabilité d'un jour à l'autre. Troisièmement, comme c'est le mois de mars, le F.I.T est encore très capricieux. A titre d'exemple, après trois semaines à être bien placés dans la masse d'air humide, côté nous nous sommes retrouvés côté nord du F.I.T hier, l'espace d'une demi journée, avec à la clé le retour du temps brumeux de janvier / février. Et aujourd'hui, un temps lourd et toujours brumeux toute la journée ou presque... Tellement brumeux que quand le tonnerre a commencé à gronder vers 16h, je n'arrivais pas à clairement localiser le cumulonimbus qui en était responsable. Le ciel était vraiment très flou, jaunâtre et les contours des nuages quasi-invisibles. Ce n'est que quand le soleil s'est caché qu'on a vu ce qui se tramait. Il a finalement bien plu et c'était je dois le dire, assez inattendu. Inattendu car je n'ai pas trop regardé l'image satellite, vu que je ne m'attendais pas à ce que le temps tourne à l'orage. Le temps est maintenant frais et moins brumeux. Au Burkina un orage m'a rarement pris au dépourvu. Là-bas c'est plutôt l'inverse, avec beaucoup d'espoirs souvent vains. Mais bien sur le climat n'est pas le même. D'un climat semi-aride bordant un climat de savane, je suis passé à un climat de savane bordant un climat équatorial. Quelques photos de l'ambiance que j'ai prises quand j'ai réalisé qu'un orage se préparait. La couleur jaunâtre que vous voyez en bordure des nuages est justement la couleur qu'on a eu presque toute la journée. Voyez aussi la brume, qui est pour sa part présente depuis hier matin. Probablement de la brume sèche mêlée à de la fumée, cocktail somme toute assez courant par ici dès qu'il fait quelques temps sans pleuvoir. Il a commencé à pleuvoir a peine 15 minutes après cette photo. Il a été difficile d'anticiper l'approche du rideau de pluie dans ces conditions... 4 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 5 avril 2022 Auteur Partager Posté(e) 5 avril 2022 Bonjour, En ce début avril, la ZCIT se trouve à présent à notre latitude. Les premiers paquets convectifs vraiment organisés commencent à se former au Soudan du Sud et dérivent jusqu'à nous en environ 36 heures. Ce matin un de ces paquets est ben train de nous toucher, avec pour l'instant un coup de vent et un peu de poussière (soulevée sur place par le vent, rien a voir avec les véritables haboobs qu'on pouvait avoir au Burkina en début de saison lorsque les premières lignes de grains passaient au dessus du Sahel avant de déferler sur nous. Il ne tardera probablement pas à pleuvoir. Sinon, quelques-uns photos sympas datant d'hier matin, où il m'est venu l'idée de gravir l'une des collines visible depuis chez nous. On y voit clairement la végétation de savane arborée assez dense dès qu'on quitte la zone urbanisée (normal, sur une colline au sol en plus assez rocailleux) et on devine les formations forestières dans les plains et les points bas. C'est vraiment une zone de transition savane / forêt tropicale à part entière. 7 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 18 avril 2022 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Partager Posté(e) 18 avril 2022 (modifié) Bonjour Youri, bonjour à tous ! Comme je viens de le dire à Youri dans son topic de Ziniaré, je n'ai découvert l'existence de ce sujet que depuis hier... et on se moque pas ! J'en étais resté à un déplacement un peu plus au sud, vers Bobo-Dioulasso. Mais là, effectivement, il n'a pas lésiné, s'enfonçant au coeur de ce qui est encore un peu pour nous le « continent noir », à 2400 km de Ouagadougou ! Te voici désormais au bord de cette région biogéographique qu'on appelle la cuvette congolaise, et plus généralement dans le bassin hydrographique du Congo : C'est donc en effet un autre monde, même si, comme tu nous l'as bien détaillé, les influences de la zone sahélienne se font un peu sentir durant la brève saison sèche. Le 30/12/2021 à 10:15, Youri a dit : Nous sommes ici à 4ºN donc clairement en Afrique équatoriale. Cependant le climat n'est pas équatorial à Bangui, car il y a 3 mois de saison sèche, et nous sommes justement au début de cette dernière. Il faut descendre un peu plus au sud et a l'ouest pour que ces trois mois de saison sèche deviennent suffisamment peu marqués pour parler d'un climat équatorial. D'un point de vue de la classification de Köppen nous sommes Aw donc climat de savane, à saisons alternées. Tout à fait. Le climat de Bangui n'est pas équatorial (même si vous n'en êtes vraiment pas loin), le biome naturel des environs étant sans appel : nous sommes ici dans la forêt tropicale humide, et non dans la forêt ombrophile pure. Les indices hydriques pour Bangui étant les suivants : - indice hydrique de saison des pluies : Ihe = 82 => cette saison est évidemment très humide, mais sans être excessive non plus (des valeurs de 100 à plus de 200 n'étant pas rares pour les climats équatoriaux). - indice hydrique de saison sèche : Ihsec = -22 => sans être intense, la saison sèche est tout de même assez marquée, et le climat ne peut donc décidément pas y être équatorial. - indice annuel : IhA = 60 => végétation associée à un climat de type humide, mais sans être trop dense. Bref, on est dans le domaine de la forêt tropicale humide, qui a pu être transformée en « savane arborée ». À cause de la présence de la saison sèche, une part non négligeable des arbres perdent leurs feuilles durant cette saison. À titre de comparaison, les indices pour Ouagadougou sont les suivants : - Ihe = 74 (les 3 mois les plus humides le sont presque autant que les 3 mois les plus humides à Bangui) - Ihsec = -47 (une saison sèche évidemment bine plus intense). - IhA = -22 => là-bas, le climat est adapté à une végétation très majoritairement xérophile : forêt tropicale sèche. Comme on peut le voir sur la carte ci-dessous, la forêt ombrophile (dite équatoriale) n'est vraiment pas loin de Bangui. S'agissant de la zone de convergence intertropicale, on peut constater que, la majeure partie de l'année, Bangui est située à l'intérieur de la masse d'air tropicale de l'hémisphère sud. Seuls les mois de décembre à février (grosso-modo) envoient sur Bangui des masses d'air provenant de l'hémisphère nord. Et il s'agit généralement de cet air « aride » arrivant du Sahel. Modifié 18 avril 2022 par dann17 2 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 18 avril 2022 Auteur Partager Posté(e) 18 avril 2022 Merci à toi @dann17 ! En effet, la principale caractéristique du climat de Bangui est que, si sa saison humide est très longue, elle n'est pas très intense, mais en revanche la pluviosité est toujours régulière d'avril à novembre. Mars est plus contrasté selon les années. Cela ne fait que quatre mois que je suis ici, mais le fait de remonter les séries sur ogimet confirme qu'il se passe généralement 2 ou 3 jours entre chaque épisode pluvieux, sauf en tout début et fin de saison ou ce délai peut monter à une semaine (mars et novembre) mais quoiqu'il arrive il pleut quand même pendant ces mois. Donc le début et la fin de la saison sont plutôt réguliers par rapport à la ou j'étais avant. Il y a un premier maximum peu évident en avril et mai, un très relatif creux en juin suivi d'une reprise en juillet et août avant un second maximum nettement plus marqué en septembre et octobre ou là, les pluies sont quasi quotidiennes et où l'on dépasse les 200 mm. J'imagine que la relative "faiblesse" des totaux pluviométriques pourrait être liée aux facteurs combinés suivants: -L'éloignement de l'océan, ce qui ne favorise pas une pluviosité de type "mousson" avec des pluies extrêmes comme on en voit sur les côtes camerounaises ou ouest africaines lorsque le vent souffle perpendiculairement à la côte, mais ne permet du coup que le développement d'une activité orageuse continentale "classique", certe quasi quotidiennement quand la saison le permet, mais pas d'une force spectaculaire non plus. -L'absence de relief favorisant particulièrement la convection dans notre zone (ce qui n'est pas le cas de l'ouest du pays, qui, bien que connaissant une saison des pluies plus courte, a des totaux annuels plus élevés que nous). Le creux de juin est assez difficile à décoder car très relatif, et surtout, il survient alors qu'à la même latitude en Afrique de l'ouest, on assiste au contraire au maximum absolu de pluviosité annuelle (grande saison des pluies) mais le plus étrange est le fait que, juillet et août sont moins pluvieux sur les côtes méridionales d'Afrique de l'ouest en lien avec la remontée vers le nord de la ZCIT, (petite saison sèche) mais pas ici ou la convection se maintient, voir se renforce malgré les températures plus fraîches et la normalement plus grande proximité de l'anticyclone de l'hémisphère sud... Et le second maxima, en septembre et octobre, est bien plus marqué que le premier, alors qu'en Afrique de l'ouest c'est exactement l'inverse... 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
GD61 Posté(e) 18 avril 2022 Saint-Jean-des-Bois (Tinchebray Bocage), dans l'Orne, à 500 mètres de la Manche et 4 km du Calvados. Partager Posté(e) 18 avril 2022 (modifié) il y a 30 minutes, Youri a dit : Et le second maxima, en septembre et octobre, est bien plus marqué que le premier, alors qu'en Afrique de l'ouest c'est exactement l'inverse... Toute la Corne de l'Afrique subit son maximum pluviométrique entre Septembre et Novembre. J'en avais parlé avec @mottothmais les données climatologiques semblent trop lacunaires dans le secteur. Quel dommage ! Voici le lien de ce court échange : Modifié 18 avril 2022 par GD61 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
MidiPy Posté(e) 28 juillet 2022 Poggio San Lorenzo (Latium) - 370m d'alt Partager Posté(e) 28 juillet 2022 De graves inondations à Bangui suite à de fortes précipitations. J'espère que notre correspondant sur place @Youri va bien. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
GD61 Posté(e) 28 juillet 2022 Saint-Jean-des-Bois (Tinchebray Bocage), dans l'Orne, à 500 mètres de la Manche et 4 km du Calvados. Partager Posté(e) 28 juillet 2022 En effet ! 1 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Youri Posté(e) 1 août 2022 Auteur Partager Posté(e) 1 août 2022 Bonjour à tous, Mes excuses, je suis actuellement en France, et ce, depuis un bout de temps (fin avril), je suis repassé par le Burkina entre fin juin et fin juillet, (j'ai même fait une petite MAJ sur le topic de Ziniaré) je devrais retourner sur Bangui fin août... Ça bouge beaucoup pour moi, en ce moment. Effectivement, mes amis sur place m'en ont parlé... Courage à eux, surtout à ceux qui y ont perdu leur maison... Malheureusement, les constructions ne sont souvent pas à la hauteur. On a le même problème aussi au Burkina, avec les maisons faites en briques de terre crue (banco). Si l'enduit est mal fait ou trop vieux, ou si la fondation n'est pas solide, la répétition de fortes pluies fait systématiquement des dégâts. Chaque année, c'est malheureusement plus ou moins pareil. Même à Ziniaré, où j'ai passé 9 saisons des pluies, à chaque fois, à un moment ou un autre, on entend parler de maisons qui s'écroulent. Évidemment, les événements de septembre 2009 à Ouaga, où il était tombé plus de 250 mm en quelques heures, sont ceux qui ont fait le plus parler d'eux, vu que c'est tombé sur l'endroit le plus peuplé du Burkina Faso. Sur Bangui, c'est souvent entre août et octobre, qu'il y a pratiquement chaque année des dégâts de ce côté-là. Mais fin juillet, c'est un peu tôt. Les maisons construites en briques de terre cuite, elles, sont bien plus résistantes. Mais bien entendu, le prix de la construction n'est pas le même. Mais dans un environnement où les pluies diluviennes sont récurrentes, c'est un mal nécessaire, sous peine de devoir reconstruire sa maison tous les 5 ans... voire plus souvent encore. Quand on regarde bien, en Afrique (mais pas que), c'est très souvent dans les grandes villes qu'il y a ce genre de problèmes. Les gens construisent un peu partout et n'importe comment, sans forcément prendre en compte le fait que la zone soit inondable ou trop exposée... souvent au mépris des règles et des lois d'urbanisme... Des gens s'installent parfois un peu n'importe comment, et la suite, on la connaît... Plusieurs fois, pendant que j'y étais, il y a eu des conflits, les services d'urbanisme venaient avec des bulldozers pour raser des constructions hors-la-loi. C'est triste pour les gens qui y vivent, mais malheureusement... Si ce ne sont pas les bulldozers, c'est la pluie qui finit, en son temps, par faire le travail. Une fois à Ouaga, il y avait un vendeur de voitures qui, surpris un beau matin par une forte pluie, n'a pu qu'assister, impuissant, au spectacle de ses voitures qui voguaient au fil de l'eau... Perte totale... Mais lorsqu'on s'installe à côté d'une ravine, à quoi s'attend-on ? Ce sont pourtant des risques naturels, qui, chaque année, à peu près à la même époque, apparaissent. Mais les gens ont parfois une manière d'agir bien étrange. Alors, bien sûr, ce n'est pas toujours leur faute... Mais dans bien des cas, l'impact de ces tristes événements pourrait être largement minimisé. D'autant plus que les femmes, les enfants, les personnes âgées qui se retrouvent à la rue, eux, se retrouvent les tristes victimes de décisions que quelqu'un d'autre a pris pour eux. Mais bon, c'est un autre sujet. Ça, c'était le "coup de gueule" du jour ! Disons, qu'après près d'une décennie dans ce milieu, on ouvre les yeux sur certaines choses. Et on ne s'étonne plus vraiment de certains malheurs, quand on voit comment ça se passe au quotidien et comment c'est géré. Les conseils, les avertissements, les lois... surtout dans ce domaine-là, ce n'est pas fait pour "embêter" les gens, mais plutôt pour leur sécurité. Mais quand c'est allègrement et quotidiennement balayé et ignoré, après, il est plus difficile de se dire "Oh, quelle tragédie !" Dans les villages, comme je le disais plus haut, les constructions ne sont pas serrées ainsi, les chefs coutumiers pensent aux risques naturels, qui, comme je le disais, ne sont pas nouveaux (même si le changement climatique a tendance à exacerber les extrêmes) avant d'entreprendre certaines choses. Alors qu'en ville, c'est souvent la course à l'argent... à n'importe quel prix ! Enfin, là on sort du sujet. Mais c'est lié, malheureusement, c'est lié. A Ziniaré, au Burkina, les locaux que nous louons et qui sert de base pour l'école que nous animons, à chaque saison des pluies, l'eau remonte par le bas, les murs s'imbibent d'eau, la peinture se décolle, parfois même (je jure de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité) des plantes poussent, sur le mur, côté intérieur (eh bien, oui, quand on utilise du sable mélangé à de la terre, avec bien trop peu de ciment, pour fabriquer des parpaings, pour construire, qu'il n'y a aucune dalle qui isole les murs du sol à proprement parler, et que l'eau remonte par capillarité, on a des conditions favorables pour la germination des plantes... Il faudra que je vous trouve une photo... Sans parler des fissures partout... La propriétaire de nos locaux s'est bien faite avoir par les entrepreneurs qui ont construit le bâtiment. On la connaît bien, cette dame, elle en pleure, de voir comme sa maison vieillit... une maison construire en 2015 !!! Malheureusement, tout est à l'image de ça... Des cas comme ça sont loin d'être isolés. Bon, fin du HS, désolé, mais ces problèmes d'inondation ont ravivé en moi cette incompréhension, ces problèmes que nous rencontrons au quotidien... c'est hors sujet sans vraiment l'être... Toujours est-il que le climat, lui, est incorruptible. On ne corrompt ni la pluie, ni le vent, ni les autres éléments naturels. Certains feraient bien de s'en rappeler !!! 3 7 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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