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[TABLE RONDE : METEO ET IA] Quand l'IA s'attaque aux prévisions météo : évolution ou révolution ?


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Posté(e)
Aubenas en Ardèche méridionale

merci à @_sb pour son message !

je trouve que l'arrivée de l'IA pose quand même de sérieuses et profondes questions.

 

déjà, l'humain serait capable de créer l'IA mais il ne serait pas capable de faire des prévisions météo aussi fiables que l'IA ?

rien que ça, ça me laisse pantois.

ensuite, à un niveau un peu plus philosophique, après des millénaires à concevoir des outils, l'humain se rabaisserai à créer une chose qui refléchi à sa place (et en quelque sorte à devenir lui-même l'outil)

et puis aussi, ces nouveautés sont-elles utiles pour le bien commun où bien utiles pour la rentabilité de ceux qui ont investit là-dedans ?

et plus généralement, où va notre société ? quand on voit la manière dont les gens deviennent lobotomisés par leurs écrans et les smartphone connectés (super flippant) on se demande si développer de telles technologies (qui vont se répandre bien au-delà de la sphère météo) ne va pas provoquer un massacre intellectuel.

perso, en tant qu'usager de la météo, j'ai envie qu'il y ai des vrais gens qui bossent les prévis (et qui gagne leur vie avec ça) derrière un bulletin...       

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L'IA permet de réaliser de nombreuses tâches de manière plus efficace que par des algorithmes "classiques", par exemple lors de la phase d'assimilation des données. Cela permettrait d'ajouter théoriquement beaucoup plus de données d'observations qu'actuellement. Dans ces cas, l'humain n'est pas apte à les réaliser. 

 

Ma réflexion porte sur le sens. 

L'IA qui est développée et mise en avant cette dernière décennie ne repose plus sur la notion de progrès.

Dans le cadre proposé ici, le changement de paradigme est radical. L'IA s'affranchit du progrès scientifique et technique : elle a besoin du passé, mouline et émet un ou des futurs. Elle s'améliore seule. Qu'adviendra-t-il à long terme ? Qu'adviendra la science dont le moteur principal est le progrès de la connaissance si une compilation d'événements du passé nous suffit à connaître le présent et le futur (dans un niveau de probabilités qui nous semblerait pertinent) ?

 

Ces modèles météo sont utiles mais participent aussi à la fuite en avant technologique. Quelles réflexions ces grandes firmes ont-elles menées ? Seules les comparaisons entre IA et modèles des prévisions font réellement partie du débat, personnellement, ça me gêne. 

 

Ce type d'IA bouleverse les fondamentaux de la science, dont la météorologie et les branches auxquelles elles se rattachent. C'est totalement omis dans le débat public. 

 

Il y a une accélération au niveau macro effarante depuis le début des années 2000.

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A noter, qu'on observe des tentative de création d'IA plus "mature", moins ambitieuse, moins gourmande en énergie avec des petits modèles très spécialisés. Par exemple pour la météo, des modèles spécialisés pour la pluie, pour le vent ou pour les orages... Les petits modèles peuvent alors tourner sur des ressources classiques, et être aussi efficace dans leur tâche que des modèles monstres (Des modèles bien plus petit que ChatGPT par exemple le concurrence lorsqu'ils se spécialisent sur une langue, voir sur un sujet).

 

J'ai assisté à une présentation sur un modèles pour la prévision de nébulosité, et il était là question d'utiliser plusieurs réseaux, naïfs, dont l'objectif est de se mettre d'accord, que le résultat final soit bon ou mauvais, les réseaux sont récompensés en grande partie s'ils se mettent d'accord. Et c'est très prometteur !

Ce que je veux dire, c'est que ça évolue vite, et que des modèles plus "humains" en taille mais aussi en manière de construire la connaissance, émergent continûment, avec plus ou moins de succès.

 

Et pas de panique ces modèles plus "humains" sont du coup bien moins généraliste et loin de prendre le dessus, il s'agit surtout de modèles experts finalement.

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Posté(e)
Colomiers (31) / StatIC dans l’ouest Aveyron (Rouergue)
Le 25/11/2023 à 00:55, _sb a dit :

 

Je mets rarement un topic en suivi, je préfère parcourir la liste des titres des topics non-lus. Et ça m'évite d'avoir 50000 notifications. :)

 

Effectivement, l'IA, j'en faisais durant la seconde moité des 90's et le tout début des années 2000, ce n'est donc pas nouveau. Sur du texte et surtout de la conversation, en liant différentes instances distantes en réseau pour augmenter les capacités. C'était rudimentaire. Plein de choses ont été développées dans les années 90, parfois mieux qu'aujourd'hui en terme de fonctionnalités. Le nombre de trucs que je vois présenter comme révolutionnaire/innovant alors qu'elles existaient déjà à cette période est impressionnant.

Les « neurones » que tu as entendu sont probablement les réseaux neuronaux, théorisés au siècle dernier mais dont l'implémentation posait encore des difficultés.

 

L'IA, je m'en méfie.

Elle est séduisante, utile, performante.

Quel est son prix ?

 

Permettez que j'égrène quelques souvenirs... (les - de 30 ans n'ont pas connu !)

Comme je l'évoquais plus haut, les années 90 ont été une période faste en terme de créativité et de développement tous azimuts. Des plus farfelus aux plus grandioses. Des idées, des projets +/- philosophiques et éthiques voyaient le jour.

Puis vint 2002 et « l'éclatement de la bulle internet » qui normalisa ce joyeux monde. Enfin, joyeux ... je poussais les portes de l'ANPE pour la première fois, comme tant d'autres collègues.

Une vraie chape de plomb s'est mise en place, avec une feuille de route implacable : « démocratisation » de l'internet , ancêtres des réseaux sociaux et des logiciels addictifs, téléphonie mobile, firmes grandissantes, réseaux sociaux, enfermements, uniformisation et consommation de masse encore plus massive, firmes tentaculaires. Etc

La créativité et le développement se retrouvent parqués dans des niches.

 

Qu'est-ce-que ça a voir avec l'IA ? (je fais les questions-réponses, ne vous inquiétez pas !)

Les niches.

L'IA demande des ressources, notamment logicielles (pas que ...).

Le mec de GraphCast ne s'est pas assis tout seul dans son garage en partant de rien.

Il a repris des milliers de briques, probablement libres ou sinon open-sources, ayant servi sur une kyrielle d'autres projets, briques ayant été créées pour la plupart dans des niches ou des labos publics de recherche. Il en a développé sûrement quelques unes. Ça n'enlève rien à son travail, ça le précise.

Dans les niches, on gagne une misère. Les financeurs de GraphCast ne seront pas dans la misère.

Mais bon, c'est général ce principe désormais, pas propre à l'IA.

 

Alors ?

J'entends les déclarations rassurantes sur le besoin d'humains. Chouette.

Ça me rappelle les mêmes déclarations sur l'automatisation des chaînes de production. On n'y trouve plus d'humains, c'est bien. Mais rien n'a changé pour autant.

Que va devenir le futur s'il suffit désormais de faire compiler une machine sur des évènements passés pour connaître l'avenir ?

Qui financera la recherche, la création, l'invention si une machine le fait ?

Qui entraînera les neurones humains si les réseaux neuronaux artificiels sont plus efficaces (pour quoi ? pour quoi ?).

Ouep, les Hommes trouveront d'autres champs à explorer, j'en suis certain. Et tout aussi certain que l'Humanité continuera de courir après une carotte (un salaire, une série TV sur un réseau, une pub alléchante et d'autres prochains besoins artificiellement créés ...).

L'arrivée à ce stade de l'IA est logique et me fait penser à mon mentor de l'époque (encore les 90's), Philippe Ulrich, qui imaginait le monde actuel avec une précision aujourd'hui troublante. Et il imaginait aussi notre monde futur, encore plus connecté et intrusif.

Je serais inquiet si j'étais météorologue. Pas pour moi, pour les générations à venir.

A-t-on réfléchi au prix à payer ?

 

PS : j'ai définitivement quitté le monde des machines et de l'informatique pour être avec les humains, utiliser mes neurones et mon humanité. Même là, je côtoie des algorithmes qui prédisent un risque de fraude d'une personne en la comparant aux parcours des millions d'autres personnes déjà enregistrées. Les faux positifs sont destructeurs.

👍 Même si je finissais à peine de jouer avec mon tractopelle Majorette dans ces fameuses années 90, je comprends tout à fait ton commentaire. Graphcast et Pangu-weather ne sont pas crées que pour le fun de la recherche (voir 1:25:35). Le coté philanthropique de firmes comme google et huawei parait difficilement crédible en 2023. Forcément, un jour cela débouchera sur un produit si une opportunité se présente.
Comme toutes les innovations, on peut jouer sur l’ambivalance du progrès. D’un coté l’IA peut apporter un outil de plus dans bien des domaines et améliorer la vie de beaucoup de monde (dont le prévi, le médical, la production, les transports, etc..). De l’autre elle peut désormais transformer radicalement le monde de demain et faire craindre d’avoir Sarah Connor comme voisine de palier ou chatgpt comme prof. 
Blague mise à part, le pire n’est jamais certain et l’avenir sera surement entre les deux.
Ce qui est plus inquiétant, c’est la viscosité mentale dont fait régulièrement preuve le législateur Européen à comprendre avec retard et s’emparer de ces problématiques. En général, il faut attendre que le mal soit fait pour qu’il hausse le ton et que la régulation arrive.

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Posté(e)
Aubenas en Ardèche méridionale
Il y a 11 heures, _sb a dit :

Ma réflexion porte sur le sens. 

L'IA qui est développée et mise en avant cette dernière décennie ne repose plus sur la notion de progrès.

 

il me semble que c'est bien là le plus important.

et je pense que cette question se pose pour toutes les "nouvelles technologies" en général.

le problème étant que la notion de progrès est relativement vague et subjective...

notre dépendance aux outils numériques est-elle un progrès, ou plutôt, le coût de ces outils vaux-t-il les bénéfices que nous en tirons ?

beaucoup de choses sont considérées comme un progrès simplement parce qu'il y a des gens pour affirmer que c'en est un.

souvent simplement parce qu'ils en tirent un bénéfice ou parce que la nouveauté les impressionne.

 

on risque de se retrouver face aux questions posées dans certaines littératures de SF des années 50 et 60 :

que devient-on dans un monde où des machines autonomes dictent les décisions à prendre ?    

 

Il y a 9 heures, Lachignole a dit :

faire craindre d’avoir Sarah Connor comme voisine de palier ou chatgpt comme prof. 
Blague mise à part, le pire n’est jamais certain et l’avenir sera surement entre les deux.
Ce qui est plus inquiétant, c’est la viscosité mentale dont fait régulièrement preuve le législateur Européen à comprendre avec retard et s’emparer de ces problématiques. En général, il faut attendre que le mal soit fait pour qu’il hausse le ton et que la régulation arrive.

 

j'ai l'impression que le mal est déjà fait... 

perso je me bat pour que mes enfants lisent des livres, jardinent, cuisinent, dessinent, etc... et regardent le moins d'écrans possible. 

je trouve vraiment effrayant la place prise par le numérique, les appli, les RS, les smart-phone. surtout chez les jeunes mais pas que.

on en voit qui vivent le nez collé sur un écran du matin au soir (très tard) et souvent dès 10 ou 12 ans. je considère ça comme étant très grave, pour ne pas dire dramatique.

et tout le monde ou presque à l'air de trouver ça normal parce que c'est soi-disant le progrès...  

quand bien même on aurait des IA capables de nous rendre de grands services, ça ne compenserait pas le drame qui est en train de se jouer à ce niveau là : la naissance d'homo numericus connecticus

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Posté(e)
Colomiers (31) / StatIC dans l’ouest Aveyron (Rouergue)
Il y a 4 heures, boubou07 a dit :

on risque de se retrouver face aux questions posées dans certaines littératures de SF des années 50 et 60 :

que devient-on dans un monde où des machines autonomes dictent les décisions à prendre ?

C’est déjà le cas avec Waze, Tinder, FB… le grand public vit déjà dans un réel bien normé par de l’IA.
Tant que l’on considèrera systématiquement n’importe quel délire ingénirique comme un progrès pour l’humanité, l’affaire risque de durer longtemps.

Néanmoins, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain comme on le voit dans une scène de matrix, l’IA pourrait apporter un support supplémentaire pour de la prévi (la vigilance par exemple?), à condition de considérer ses forces et ses faiblesses au même rang que celui des modèles classiques.

 

 

Modifié par Lachignole
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Il y a 21 heures, _sb a dit :

 

Ma réflexion porte sur le sens. 

 

Il y a une accélération au niveau macro effarante depuis le début des années 2000.

Le problème qui se pose dans l'immédiat, c'est que l'ia peut devenir un eldorado pour platistes.

 

J'ai juste saisi bêtement sur le premier site proposé: "planète,végétation,animaux,globe,eau,soleil"

 

Mode humour certes, mais tout de même sur le fond: elle tient compte des platistes mais pas trop, et on va admettre que le spectateur est l'animal:

 

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C'est un peu comme si la pub passait de ciblée à logique, sans que personne ne l'est réellement demandé.

Donc oui, c'est un peu comme le RC, le problème serait du peu que j'en ai vu que ça aille plus vite que l'évaluation qui doit aller en face.

 

 

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  • 3 weeks later...
Le 01/12/2023 à 09:15, boubou07 a dit :

quand bien même on aurait des IA capables de nous rendre de grands services, ça ne compenserait pas le drame qui est en train de se jouer à ce niveau là : la naissance d'homo numericus connecticus

 

Selon les spécialistes du secteur l'avenir est à des assistants intelligents capables de nous seconder dans toutes nos tâches du quotidien, des simili humains en sommes capables d’interagir entre eux.

C'est assez effrayant effectivement mais rien ne semble pouvoir s'opposer à ce progrès qui me fait penser au film Wall-E.

 

Pour ma part j'ai essayé Chat GPT et quand j'ai vu la pertinence de l'outil j'ai préféré arrêté son utilisation, je trouve cette révolution diabolique dans son essence.

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