boubou07 Posté(e) 1 octobre Aubenas en Ardèche méridionale Partager Posté(e) 1 octobre L'idée de ce nouveau sujet m'est venu en lisant le dernier post de @Fil67 dans le suivi de la sécheresse. il évoque, photos à l'appui, la disparition de la bruyère callune et la modification de l'épaisseur des frondaisons. alors que le RC fait rage, il me semble intéressant que chacun puisse ici témoigner de l'évolution de la flore autour de chez lui (elle) en ce qui me concerne, malgré l'inquiétude face au RC, je continu de penser que nous sous-estimons les capacités d'adaptation du vivant. (ou plutôt, que nous prenons notre cas pour une généralité...) en tous cas, il se passe des choses, et il y a à dire. pour mon secteur, les choses sont plutôt simples : extension rapide des espèces méditerranéennes pré-existantes : chênes-verts et surtout chênes kermès ne cessent de gagner du terrain au détriment des châtaigniers, merisiers, prunelliers... le plus impressionnants, dans les lieux rocailleux où la flore originelle n'a pas résisté aux derniers étés brûlants, est la colonisation par les ailantes qui commencent à former de véritables forêts. plus à l'est, en zone calcaire, on peut aussi noter une avancée des pins d'Alep, rarissimes jusqu'ici mais qui commence à devenir plus nombreux et plus vigoureux autour d'Aubenas. de main humaine, les oliviers remplacent de plus en plus les anciens vergers de pommiers et de cerisiers. je note aussi la résistance étonnante des robiniers faux-acacia et des frênes. sur certains secteurs, je les croyais perdus après les sécheresses/canicules de 2019 et 2022 et malgré tout ils sont toujours là et pour ce qui est des acacias, ils sont même encore en mesure de fleurir abondamment et de donner du miel. à l'inverse, les cerisiers/merisiers et les pruniers sauvages ne résistent pas au nouveau climat (franchement méditerranéen depuis une petite dizaine d'année) ils meurent en masse, ou sont à l'agonie. beaucoup de châtaigniers sont en grande souffrance aussi, jusqu'à environ 550/600 m d'altitude, au delà ils vont mieux. pour ce qui est des plantes annuelles, elles sont opportunistes et peuvent être absentes une année et très abondantes l'année suivante. par exemple cette année on a eu pléthore d'origans sauvage et de mélilot blanc, que l'on avait pas vu depuis quelques années... d'ailleurs, j'observe qu'une année abondamment arrosée comme 2024, permet aux abeilles de produire de bonnes quantités de miel, les annuelles remplaçant les arbres morts où agonisants. les bruyères survivent dans bien que mal, certaines meurent quand d'autres passent le cap et parviennent à fleurirent à la faveur d'une année arrosée. idem, cette année elles ont donné du miel, une première depuis 10 ans ! à vos témoignages 4 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
boubou07 Posté(e) 5 octobre Aubenas en Ardèche méridionale Auteur Partager Posté(e) 5 octobre ne vous battez pas pour répondre en fait je suis un peu surpris, quand je vois la quantité d'analyses et de graphiques en tous genres que l'on lit ici sur l'évolution du climat... mais personne n'a rien à dire sur l'évolution des espaces naturels, des écosystèmes ou de l'agriculture. ça me semble pourtant être crucial... pour moi, les données climatiques n'ont d'importance que par l'impact qu'elles ont sur le vivant. 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Météo78 Posté(e) 5 octobre Tourrette-Levens (06) 420m Partager Posté(e) 5 octobre En fait, tu as tout résumé dans ton message. Ton département se situe dans une zone dite de frontière climatique. Les variations favorisent l'un ou l'autre des deux types de végétation présents avec des évolutions assez rapides. Ces changements sont similaires à la haute montagne qui comporte une grande variété de microclimats et une palette d'environnements très riches. Paradoxalement, ce sont les zones qui devraient, à mon sens, le mieux s'en sortir compte tenu du fait que des espèces adaptées à des climats différents coexistent sur une petite surface... La colonisation vers les endroits plus frais est facilitée. Je suis plus inquiet pour des secteurs au climat très uniforme où des effets de seuil terribles sont à attendre avec la destruction totale de l'environnement une fois le point de rupture atteint... Et ce n'est pas un pin d'Alep situé à 800km qui sera en mesure de prendre le relais naturellement. 2 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
boubou07 Posté(e) 5 octobre Aubenas en Ardèche méridionale Auteur Partager Posté(e) 5 octobre (modifié) Il y a 1 heure, Météo78 a dit : Je suis plus inquiet pour des secteurs au climat très uniforme où des effets de seuil terribles sont à attendre avec la destruction totale de l'environnement justement, je remarque (et mes collègues apiculteurs des autres régions également) que les effets sont très différents selon les espèces. même chez les arbres/plantes non méditerranéens, il y en a qui surprennent par leurs capacités à repartir après avoir été anéantis l'été précédent. c'est justement ce point qui m'intéresse. il y a par endroits un tri qui se fait et il est clair que certaines espèces sont coriaces. par exemple, le robinier faux-acacia dont je parlais dans mon premier message (il nous vient d'Amérique) il est capable de repousser et de fleurir abondamment alors qu'il était cuit l'année précédente, avec perte totale des feuilles dès le mois d'août. il peut même repartir de la souche alors que tout l'arbre initial est mort de chaud et de soif. l'ailante qui nous vient d'Asie du sud est impressionnante également (et colonise à toute vitesse) à l'inverse, beaucoup d'autres espèces ne tiennent pas le choc et sont en voir d'extinction c'est clair... Modifié 5 octobre par boubou07 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Météo78 Posté(e) 5 octobre Tourrette-Levens (06) 420m Partager Posté(e) 5 octobre L'ailante est en effet extrêmement envahissante, il y en a partout maintenant autour de Nice et cet arbre adore les friches et terrains pollués comme préservés. Sa croissance est également d'une vitesse impressionnante (j'ai déjà vu des branches prendre plusieurs mètres en une seule saison). Autant dire que son pouvoir de colonisation est fort de part sa dispersion facile, sa résistance et le couvert qu'il produit rapidement. Il est normal que certaines espèces présentent des caractéristiques de résistance. Et même au sein d'une population, certains individus sont plus résistants que d'autres (variabilité génétique). Le RC a et maintiendra une pression de sélection très forte envers les plantes sensibles à la sécheresse. Restons attentifs, car bon nombre de plantes adaptées à la sécheresse ne le sont pas aux conditions plus humides et pourront être sensibles aux incursions de goutte froide de plusieurs mois ou à nos hivers résiduels (pistachiers ?). Il suffit de voir les calamités agricoles de cette année pour comprendre que la figue de barbarie n'est pas pour demain sur les coteaux du Morvan. En cela, les plantes du SE Asiatique présentent souvent les deux caractères de résistance, les conditions tropicales humides juxtaposant des climats plus secs sans réelle transition. Il est possible que beaucoup de plantes chinoises soient à même d'occuper notre environnement. 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Mamma34 Posté(e) 8 octobre Combaillaux (34) alt 87m Partager Posté(e) 8 octobre Le 05/10/2024 à 18:57, boubou07 a dit : justement, je remarque (et mes collègues apiculteurs des autres régions également) que les effets sont très différents selon les espèces. même chez les arbres/plantes non méditerranéens, il y en a qui surprennent par leurs capacités à repartir après avoir été anéantis l'été précédent. c'est justement ce point qui m'intéresse. il y a par endroits un tri qui se fait et il est clair que certaines espèces sont coriaces. par exemple, le robinier faux-acacia dont je parlais dans mon premier message (il nous vient d'Amérique) il est capable de repousser et de fleurir abondamment alors qu'il était cuit l'année précédente, avec perte totale des feuilles dès le mois d'août. il peut même repartir de la souche alors que tout l'arbre initial est mort de chaud et de soif. l'ailante qui nous vient d'Asie du sud est impressionnante également (et colonise à toute vitesse) à l'inverse, beaucoup d'autres espèces ne tiennent pas le choc et sont en voir d'extinction c'est clair... Les arbres que tu cites robinier et ailantes ont des capacités à drageonner exceptionnelles mais même si ils repoussent et occupent le terrain abandonné par des essences plus fragiles ou bien les fossés et friches nettoyés pour les ailantes souffrent aussi des conditions climatique des dernières années. Dans ta zone les périodes de sècheresse sont violentes et les sols maigres ou très filtrants ça n'aide pas. Ici les robiniers ont des descentes de cime très marqués car sur des sols plus lourds qui peut être leur conviennent moins. Les ailantes espèces invasive que je déteste malgré la beauté de certains arbres car c'est souvent le signe d'espaces négligés de friche ou d'endroits oubliés renaissent une fois coupés ou affaiblis par la sècheresse en un champs de drageons ...très moche et exotique. On ne voit pas trop de changement dans nos espaces boisés sinon que le chêne blanc (Quercus pubescens) remonte un peu en altitude et persiste dans les forêts plus fraîches. Certains espaces de taillis se referment des buis disparaissent suite aux attaques de pyrale jusqu'a la prochaine coupe pour le bois de chauffage. Un arbre que je protège et multiplie qui s'adapte bien au RC c'est le sorbier domestique (cormier) maintenant classé Cormus domestica depuis peu. 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
boubou07 Posté(e) jeudi à 07:37 Aubenas en Ardèche méridionale Auteur Partager Posté(e) jeudi à 07:37 je ressort mon topic, il se trouve qu'il y a des collines autour de chez moi qui sont couvertes d'une futaie mixte de pins maritimes et de pins Laricio. (environs 2/3 maritimes et 1/3 Laricio) et j'ai remarqué depuis peu que quasiment tous les Laricio sont morts ou mourants (taches rousses dans le paysage) j'ai des ruches dans un coin comme ça et la pinède commence à ressembler à un jeu de mikado, les pins Laricio crevés tombent de partout. dans les trous de lumière ainsi créés, les chênes-verts et kermès se développent tranquillement. les chênes persistants sont bien plus résistants que ces pins corses, les collines couvertes de chênes-verts sont intactes. je pense que ce sont les canicules qui ont tués ces pins qui sont plutôt montagnards. juste à coté de chez moi, il y a une vaste parcelle à l'abandon, anciennes vignes en terrasses, qui a été replanté en Laricio et cèdres de l'Atlas dans les années 70, après la déprise agricole. même chose : les pins Laricio sont presque tous morts (ou à l'agonie) les cèdres sont intacts et les chênes kermès colonisent de partout. peut-être pas une si mauvaise chose que ces résineux cèdent la place aux chênes, qui sont plus à leur place ici. mais je n'aurais pas pensé que les pins maritimes soient à ce point plus résistants que les Laricio... désormais, on a des particuliers qui plantent chez eux des pins d'Alep et malgré les sols granitiques plutôt acides, ils se plaisent bien, il y en a maintenant de beaux sujets. les pins pignons devraient se plaire également... 3 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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