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florent76

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  1. 300 mètres, ça recouvre grosso-modo ce que ce modèle visualise en étendue comportant une couche de neige pour vendredi...http://www.snow-forecast.com/maps/dynamic/france -> choisir 108-120 h pour visualiser la carte... C'est déjà de la neige en plaine sur de bonnes surfaces de la Lorraine, de l'Alsace, de la Bourgogne ou de la Franche-Comté... Florent.
  2. Si on aime le froid, il vaut mieux se trouver sur la face ouest d'une dépression que l'inverse qui aurait tôt fait de nous ramener un coin d'air doux de l'Atlantique... Là où est placé cette dépression et si elle descends bien vers l'Italie, c'est une deuxième semaine très hivernale assurée comme le montre le run 06z de GFS... Le flux va être contraint de s'orienter au nord-est et 4 ou 5 jours supplémentaires de gelées modérées à fortes et destructrices sont alors envisageables... On ne va pas manger beaucoup de fruits à noyaux cette année si tout cela se confirmait...Florent.
  3. Nous restons ce matin sur les mêmes bases qu'hier soir à ceci près évidemment que le run 12z que l'on peut qualifier d'anthologique ne sera probablement pas vu dans les faits, la dépression arrivant du nord vendredi se comblant tout de même en descendant vers le sud... Par contre, un creusement dépressionnaire dans le golfe de Gênes vu par de nombreuses simulations du modèles d'ensemble n'est pas exclu... La neige est toujours bien présente sur une grande partie du pays et promets de faire vivre à beaucoup des Pâques blanches. Le froid s'est encore accentué par rapport aux derniers runs, pas tellement en journée où l'ouest restera assez largement positive approchant au moins les 5°C, on est tout de même fin mars, mais surtout la nuit où les -10°C pourront être atteints dans les habituels trous à froid du nord-est et du Massif Central. Beaucoup de tensions et d'affolement ici : les creusement dépressionnaire canadiens ne devraient pas affecter autant que cela notre blocage atlantique, même si le run de 18z a montré clairement que cela en était un facteur limitant. Ce run est resté isolé et le suivant et même le run 06z en cours de sortie ne confirment évidemment pas. Tout ce que nous avons dit hier reste donc vrai et on peut même être optimiste pour les jours suivants Pâques où un nouveau creusement dépressionnaire venu du nord semble accessible déposant encore une giclée de neige sur bien des régions avant que l'épisode se tasse probablement en fin de semaine. En gros, 8 jours d'hiver nous attendent et après cet hiver trop doux en plaine, les amateurs ne bouderont pas leur plaisir. Ceux qui attendaient déjà le printemps dans les jardins ont par contre du soucis à se faire car seules l'ouest de l'Aquitaine et les côtes méditerranéennes devraient réellement échapper aux rigueurs de cet hiver tardif...Wait and see ! Florent.
  4. Oui, fin mars dans l'après-midi, il peut faire 0 à 1°C sous la forte averse de neige et 5°C une heure après dans le soleil de l'éclaircie ! C'est pour cela que les températures indiquées par GFS ne peuvent être qu'indicatives : il n'est pas encore aisé de savoir quelles seront les conditions au sol au plus fort de l'épisode soit le week-end de Pâques. Ce qui est certains, c'est que l'instabilité va être au rendez-vous, les averses de neige seront probablement puissantes et ça sent même déjà bon les orages de neige en particulier en Bretagne et sur les côtes de la Manche !http://www.wetterzentrale.de/pics/Rtavn17411.png Florent.
  5. Ce n'est pas sûr, mais je dis que c'est à surveiller et comme personne n'avait relevé... Le coin d'air doux venu de l'ouest et du point à températures positives à 850hPa s'arrête vers la Bourgogne... Plus à l'est, ça reste négatif avec au sol 0 à 1°C... Est-ce que c'est assez ou pas, c'est du réglage fin, je ne saurai répondre, mais les prochaines sorties sont vraiment à observer de ce point de vue... De la neige lourde ne me semble pas à exclure tout à l'Est...Merci Mike, je n'ai pas vu toutes les cartes... effectivement probable également qu'il y ait une évolution sensible dans le temps de l'épisode, surtout que ce front représente en fait le conflit de masse d'air qui a lieu à l'avant de la coulée arctique qui va arriver derrière. L'essentiel est de savoir sous quelle forme tombera le plus gros des précipitations qui vont être assez abondantes et je pense que l'on peut craindre de la neige lourde tout à l'est. Florent.
  6. Superbes modèles encore ce soir... Je me suis absenté 24 heures et ils sont bien encore plus beaux qu'hier à la même heure. L'épisode hivernal a encore gagné en ampleur et en durée : le modèle d'ensemble GEFS ou encore le modèle européen ECMWF du CEP semblent le faire durer encore en ne s'atténuant que lentement jusqu'au week-end suivant Pâques !Le paroxysme de notre hiver tardif semble toujours être centré sur le week-end de Pâques qui risque bien d'être blanc sur les 3/4 du pays rendant l'évenement mémorable ! Sur certains runs, même la tiède Bretagne ne serait pas épargnée au matin ! J'attire également votre attention sur la vraie perturbation qui va descendre du nord le 21 mars, en dehors de toutes les giboulées neigeuses présentes avant et surtout après... C'est une forte onde pluvieuse qui va traverser la France depuis le Nord-Ouest jusqu'aux Alpes et aux Pyrénées fortement impactées 24 heures plus tard ! Beaucoup de pluie sur l'ouest, mais à l'est très difficile de trancher : l'air sera proche de 0°C à toutes les altitudes, gros risque de neige lourde et d'importants dégâts, car on peut s'attendre à au moins 20 mm de précipitations si ce n'est pas plus sur les reliefs. En plaine d'Alsace ou aux abord du Jura, l'impression pourrait être à une tempête de neige, car un vent fort accompagnera les chutes de neige probables sur ces régions. Ensuite, les giboulées vont s'installer pour longtemps avec des épaisseurs historiquement faible pour une fin mars au dessus de nos têtes, des températures approchant les -40°C à 500 hPa entrainant une très forte instabilité sans cesse régénérée par le déjà puissant soleil de mars. Grésil et même orages de neige ne sont pas exclure, tandis que la Manche sera démontée toute la semaine... Amateur de belles images, vous allez pouvoir vous en donner à coeur joie ! Les automobilistes seront moins heureux et la plus grande prudence est recommandée car les routes pourront être enneigées à l'est, verglacées un peu partout, très dangereuses pour ainsi dire... J'ai remis ce post en haut qui compare avec intérêt notre situation à d'autres épisodes passés... Merci pour cet apport, même si je n'en approuve pas totalement, pour ne pas dire pas du tout la conclusion : il me semble qu'il faudra attendre dimanche prochain pour dire si notre semaine sera dantesque ou pas... et quand je relis ne serais-ce que les premiers posts de cette semaine, je pense que certains, voire la majorité ici vont être très surpris ! Vive le "printemps" 2008 and Wait and see ! Florent.
  7. Un peu mou ta situation de 2004... Les dépressions sont à peine creusées : pas de comparaisons possibles. J'approuve tout à fait Dj Ravageur qui n'a pas pour habitude de s'emporter pour rien ! Et quand j'ai fait grossièrement mon premier petit descriptif du menu de notre semaine plus haut, dites vous bien que c'était en restant prudent ! Je parle de neige lourde et de neige fondue alors qu'il n'est pas exclu que les précipitations soient plus solides que cela... Au vu du modèle européen, ça pourrait être encore plus froid que ça et on ne sait pas ce que voit actuellement MF... C'est du sérieux ce qui nous arrive à partir de l'équinoxe et ce devrait bel et bien être exceptionnel pour une fin mars, probablement du jamais vu depuis 20 ou 30 ans...Wait and see ! Florent.
  8. En effet, ce dernier run de GFS fait le redoux après Pâques, mais il est totalement isolé quand on voit le modèle d'ensemble...Le programme de la semaine se précise petit à petit : Le froid s'engouffre lundi à l'arrière de nos temps perturbés du week-end. Le temps est relativement sec en début de semaine sauf au nord de Seine où quelques giboulées transitent le long des frontières belges et allemandes : quelques neiges au sol sont déjà possibles parfois localement, car les gelées sont bien présentes le matin et les après-midi déjà sensiblement fraîches avant d'être franchement froides plus tard. Ca se gâte franchement en milieu de semaine avec une perturbation bien costaud venue du nord jeudi : phénomène rare pour être noté... Un violent vent de nord-ouest sur les côtes de la Manche, beaucoup de pluie peut-être mêlée de neige sur le nord-ouest et probablement de la neige lourde sur une grande facade est... Les quantités pourraient être conséquentes ! Ensuite, pas mal de giboulées au programme, jusqu'aux côtes de la Manche qui ne semblent pas oubliées et qui seront au contraire génératrices d'instabilité convective comme toujours en flux de nord : peut-être pas tenant au sol jusqu'en bordure de mer, mais dans l'intérieur des terres, le pays de Caux que je connais bien par exemple pourrait être blanchi pendant deux ou trois jours. A ce moment là après la neige, je le répète, attention aux gelées parfois fortes à l'Est et dans le Massif Central et qui se feront ravageuses pour le vert tendre des végétaux... Wait and see ! Florent.
  9. Et encore, le temps sibérien n'a duré que 15 jours en 1709, mais clairement c'est sans doute le seul hiver où les minimales ont été constamment inférieures à -15°C durant une période aussi longue. Pour le mesurer, on calcule des degrés jours, car le froid induit des processus en grande partie cumulatifs : le score de 1709 est sans doute inégalé dans le dernier millénaire et sur un laps de temps à la fois aussi long et court si on considère tout l'hiver. Nos infrastructures à l'époque autant qu'aujourd'hui ne sont pas adaptées pour supporter un froid pareil.Florent.
  10. Oui, je ne pense pas non plus que la prévision de Roeder soit pleinement réalisée... J'expliquais que je pensais bien possible une nouvelle incursion arctique en Europe, mais je ne suis pas sûr que cela soit suffisamment durable pour créer une anomalie qui la rende répérable et influence à ce point le bilan mensuel d'avril... Florent.
  11. Oui, et bien prudence tout de même parce que les spécialistes d'Estofex parlent d'orages multicellulaires, de grêle et même de tornades possible comme toujours dans ce cas où il va y avoir un cisaillement important des vents qui vont tourner en quelques minutes du SE au SW à la suite de la vague orageuse...Alors, évidemment ce n'est pas une vague orageuse estivale, mais elle serait relativement importante pour la saison, notamment dans les régions qui vont approcher ou franchir les 20°C cet après-midi et où il y aura le plus d'énergie disponible au sol. http://www.estofex.org/ Florent.
  12. En effet, alors que le temps était gris et humide depuis plusieurs jours, depuis seulement quelques heures l'impression est totalement printanière côté ciel, avec un ciel plus bleu et des cirro-cumulus typiques des ciels pré-orageux de début d'après-midi d'été ! La température est évidemment bien plus modeste, mais il fait tout de même 14°C... Maudit redoux qui fait bourgeonner tous mes plants quand on sait ce qui les attend dans moins d'une semaine...J'attends la dégradation orageuse de pied ferme, APN en main, car elle promet se faire dans les règles en partant du soleil jusqu'aux orages ! Je n'aurais pas crû encore ce matin... Décidément plein de surprises ce mois de mars 2008 ! Florent.
  13. Et selon le même Roeder, ces flux de nord pourraient encore se poursuivre suffisamment en avril pour influencer la carte mensuelle... Je ne pense pas impossible de revoir une autre incursion polaire en avril, la récurrence météorologique aidant, même si elle serait moins importante, aussi bien étant donné la saison, qu'intraséquement.Florent.
  14. Nous avons la réponse ce matin... Nous passons sous les 180h et le plein hiver est toujours là droit devant ! C'était donc du très gros à l'horizon, attention aux bourgeons, la nature va recevoir un sacrée correction de la part de l'hiver alors qu'elle s'était habituée aux hivers trop tièdes et aux printemps précoces ces dernières années... Le calendrier qui s'est trompé aussi en nous valant une date de Pâques extrêmement précoce en cette année 2008 va permettre à l'événement de rester dans les mémoires ! L'année 2008, celle où nous aurons dû aller chercher les oeufs en chocolat... dans la neige ! Avec ce que les modèles avancent, une grande (voire très grande) facade est du pays a de grandes chances d'être toute blanche au matin de Pâques qui semble devoir se situer en plein creux de la vague.Offensive neigeuse à prévoir à partir de l'équinoxe, effectivement bénine pour la nature qui au contraire s'en trouvera protégée. A Pâques et les deux trois jours suivant à la fin de la période froides et surtout perturbée, c'est là que se situent les plus gros risques avec les cieux qui se dégageront la nuit sur des sols parfois enneigés et même souvent de l'Est au Massif Central : les records ne seront pas loin pour une troisième décade de mars et ces gelées qui pourront fleurter avec les -10°C pourraient être destructrices pour tous les végétaux mal protégés par la neige ou la main de l'homme... La climatologie fait des moyennes d'une météo changeante au quotidien et parfois faite d'extrêmes : cette fin mars risque d'avoir le même goût qu'en 1975 pour ceux qui s'en souviennent et pourra figurer dignement dans les chroniques de ce siècle... Wait and see ! Florent.
  15. Oui, on a toujours le redoux vers le 20 mars à l'arrivée de la première dépression emmenant à l'arrière l'air arctique plus froid et la rétractation du blocage sur l'Atlantique : conséquences de cette dépression, des bonnes pluies dans l'ouest se changeant déjà en flocons dans l'Est. Ensuite, c'est l'hiver : le 22 mars en soirée, tourmente de neige sur l'Est de la France cette fois pour former une importante couche au matin de Pâques du Nord-Est au Massif Central (ça continue à bouger, mais c'est toujours autour de Pâques que l'on a un paroxysme hivernal. C'est encore trop loin, n'en disons pas, mais c'est pour dire le potentiel !). Et ensuite attention aux gelées tout à l'Est et dans le Massif Central : peut-être les plus fortes de l'hiver étendu si je puis dire... Sur couche de neige, si il y a lieu, les -10°C pourraient être vite atteints dans l'Est !Florent.
  16. La fiabilité est évidemment médiocre et les chiffres sont corrigés par Météo France après avoir été relevé des mesures d'un thermomètre évidemment pas aux normes actuelles, ni dans sa conception, ni dans son emplacement. De fait, les graduations sont en fait espacées de 0,3° à 0,4°C environ, ce qui fait que certains chiffres reviennent plus qu'il ne serait normal statistiquement. Une fois que tout cela est dit, il faut bien arrêter un chiffre et c'est ceux-là que l'on a obtenu.Je signale par ailleurs que la série a par contre pu relativement bien être étalonnée pour sa reconstitution car Morin qui a réalisé ces relevés à l'époque et qui fait figure de premier météorologue de France l'a fait avec une remarquable régularité, dans les mêmes conditions et sans aucune lacunes de 1676 à 1712, soit pendant 36 ans ! Une fidélité monastique à son travail de science : c'est la vieillesse et la maladie qui l'on forcé à interrompre sa série. Ainsi, cela a été plus facile de détecter et corriger des erreurs qui sont toujours les mêmes... Je rends hommage à Louis Morin qui mériterait d'être plus connu et de figurer au panthéon des météorologues de France. Florent.
  17. Il faut remercier Guy Plaut à vrai dire, à la lecture duquel j'ai découvert tout ça : j'ai pensé que ce serait bien d'immortaliser cette image sur le forum !Florent.
  18. J'en parlais ce matin.../index.php?s=&showtopic=28531&view=findpost&p=684827'>http://forums.infoclimat.fr/index.php?s=&a...st&p=684827 La bouffée d'air chaud sur l'Est de l'Europe est aussi impressionnante que la descente froide à l'ouest : les 20°C à 850 hPa vont envahir la Grèce avant d'être repoussé par notre froid sur la Turquie : c'est un niveau susceptible de provoquer des canicules en été ! Le conflit va être terrible entre les masses d'air si différentiées : très importantes précipitations à craindre des balkans à l'Autriche... Florent.
  19. Quelques textes d'archives sur l'hiver 1709 et les plus grandes rigueurs du climat du XVIIIème siècle en France. CORPUS HISTORIQUE ÉTAMPOIS, L’hiver 1709 Le terrible hiver de 1709 près de Melun (Seine-et-Marne) Le terrible hiver 1709 et la grêle du 13 juillet 1788 en France L'hiver 1709 en Aquitaine Relevé dans les registres paroissiaux de MIGNERETTE (Loiret) XVIIIème siècle Climat, famines et épidémies en Bourgogne au XVIIIème siècle Le grand hyver 1709 à Vougy (Loire) http://membres.lycos.fr/verocheriaux/page42.html Le grand hiver 1709 en Saintonge Le grand hiver 1709 en Saintonge (2) Le grand hyver 1709 dans les archives du Poitou Florent.
  20. L'hiver 1709 : alors là c'est ma partie ! Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer un extrait choisi du livre de Marcel Lachiver, les années de Misère, 1991 ; oeuvre fondamentale pour étudier cette époque. Après une récolte médiocre, le paysan se prépare à passer quelques mois difficiles mais, comme les biens de la terre n'ont pas souffert depuis plusieurs années, il ne s'insurge pas, il sait que de temps en temps il faut s'attendre à quelques difficultés ; ses pères le lui ont toujours dit et il l'accepte. L'année 1709 a commencé dans la douceur et il se sent résolument optimiste ; s'il est vigneron, il s'apprête à tailler tôt sa vigne qui a souffert en 1708 et il espère qu'après une moisson et une vendange avares, la nouvelle année lui apportera davantage de satisfaction. L'hiver qu'on croyait terminé va éclater dans toute sa rigueur. Louis Morin, de sa retraite de l'abbaye Saint-Victor, note depuis quelques jours que le temps doux est apporté par des vents de secteur sud-ouest ; le 5 janvier, il relève une température maximale de 10,7°C mais constate que le vent commence à tourner et il consigne : vent de ouest-nord-ouest ; le matin du 6, c'est un dimanche, il relève -3,1°C et remarque que, dans la nuit, les vents ont tourné au nord-est. D'autres observateurs remarquent cette brutale baisse de température. Les curés, dans leurs registres paroissiaux, notent cet assaut du froid dans la nuit des Rois, la nuit du 5 au 6 ; les bourgeois consignent le fait dans leurs livres de raison. Le retournement est brutal et plusieurs dizaines de témoins prennent même la peine d'indiquer l'heure à laquelle la température a commencé à baisser. La vague de froid, issue d'un anticyclone qui vient de se former en Europe du Nord, se rue à l'assaut de la France à partir de la frontière septentrionale ; en vingt-quatre heures, la pression barométrique, au niveau de la mer, passe de 754 à 772 mm de mercure (soit de 1005 à 1029 hPa). De nombreux observateurs ont consigné précisément les étapes du changement. Depuis le 3 janvier, il pleut sur presque toute la France. Les passants attardés de la région du nord notent que dans la soirée du 5 la pluie se transforme brutalement en neige et qu'un vent cuisant commence à souffler ; les sols détrempés par la pluie, les chemins bourbeux se figent rapidement et, en moins de trois heures de temps, la terre se met "à porter", entendons par là qu'on ne s'y enfonce plus en marchant car le gel prend brusquement. Dès lors il est facile grâce aux heures mentionnées par les témoins, de dresser une carte de la progression du froid, du moins une carte de l'heure à laquelle la gelée a commencé à figer le sol, de l'heure à laquelle la pluie s'est transformée en neige ; c'est la carte de l'isotherme 0°C qu'on peut établir avec des isochrones de trois heures. Impossible de raffiner davantage car les observateurs ne donnent qu'une heure approximative, une heure ronde, et parce qu'il n'ont pas tous observé le phénomène au moment même où il s'est produit. N'empêche ! la carte est éloquente. Le gel se marque à Lille vers neuf heures du soir (toutes les heures sont évidemment des heures "au soleil") ; à Versailles et à Paris il est présent à minuit (c'est pourquoi L. Morin n'a rien consigné le 5 janvier) ainsi qu'en Haute-Normandie et dans le nord de l'Alsace. A trois heures du matin, la gelée apparait dans le Loiret et le sud de l'Alsace. A six heures, le Berry est atteint, à neuf heures le Cotentin, le nord du Massif Central, le sud du Jura et la région lyonnaise. A midi, toujours le 6 janvier, toute la moitié nord de la France, sauf la Bretagne est dans la neige et le froid. La vague progresse toujours et n'est ralentie en rien par la journée ; s'engouffrant dans la vallée du Rhône elle est à Avignon à quatre heures de l'après-midi ; elle est à Bordeaux à huit heures du soir. Le soir du 6, l'isotherme 0° est installé sur la vallée de la Garonne et dans les plaines biterroises. Dans les premières heures du 7, toute la France est sous l'influence du champ de haute pressions qui apportent le froid. Tous les témoignages conconcordent, la nuit du 6 janvier a connu une chute brutale de température semblable à celle qu'on a observée en France dans la nuit du 31 décembre 1978 au 1er janvier 1979. En gros, on peut dire qu'en quelques heures la chute a été d'une vingtaine de degrés, de quoi frapper les esprits, de quoi laisser une trace écrite dans nos archives. Seule la Bretagne résiste un peu plus longtemps, baignée qu'elle est par les flux d'ouest. A Etrelles (pays de Rennes), le gel n'arrive qu'à deux heures et demi de l'après-midi, à peine plus tôt qu'en Avignon, et la pointe de la Bretagne ainsi que la côte Sud et la barrière pyrénéenne ne sont touchés qu'en fin de soirée. La chronique bordelaise indique le gel vers sept ou huit heures du soir, toujours le 6, et Sarrau de Boinet, bon observateur de l'Académie de Bordeaux, note que tout l'après-midi se passa avec une pluie douce et un vent de sud qui tourna brusquement au nord. Il est aussi très conscient de la rapidité de l'avance de la vague de froid puisqu'il ajoute dans ses observations : "On apprit que cette révolution ne s'étoit faite en Hollande que 24 heures plus tôt qu'à Bordeaux." Nos paysans de la moitié nord de la France, couchés de bonne heure en ce mois de janvier, se réveillent le matin du 6 avec un pied de neige autour de leur maison ; pour eux, la surprise est totale. Seuls les couche-tard de la veille et les voyageurs de la nuit vivent "en direct" le brusque changement de température. Claude du Tour, avocat à Soissons, rapporte ce qui arriva à son grand-père "qui demeurait alors à Paris dans le quartier de la grève, [qui] passa les ponts le 5 janvier dans la soirée pour aller tirer les Rois dans le faubourg Saint-Germain ; dans ce moment le temps était doux et il pleuvait très fort ; quand il repassa la Seine dans la nuit il gelait à pierre fendre". Lemulier, avocat à Semur-en-Auxois, alors âgé de soixante-huit ans, et se trouvant à Paris pour affaire, raconte comment, reparti de la capitale par le coche d'eau le 5 janvier "jour un peu brumeux et assez doux", il fut arrêté par le gel de la Seine, dans la nuit du lundi 7 au mardi 8. Il emprunta une carriole avec trois compagnons jusqu'à Auxerre, "où l'on avoit soin de mettre du foing dans les panniers pour en envelopper les pieds et les jambes, ma robe de chambre et mon manteau par-dessus". D'Auxerre à Semur, il doit poursuivre son chemin à cheval : "Je fus obligé de descendre à tous les villages que je trouvé sur mon chemin pour me chauffer" ; il ne dit pas quel jour il arriva à Semur, sans doute le jeudi 10. Il fait alors -16,3°C à Paris, très certainement autour de -25°C dans la Terre plaine morvandelle, peut-être encore moins. Le froid conquérant s'installe durablement. Grâce aux observations de Morin, grâce à trois autres observateurs attentifs, l'un à Bordeaux, le second à Montpellier, le troisième à Marseille, on peut scientifiquement, se faire une idée de la violence de cette vague de froid, la plus longue, la plus intense, la plus meurtrière sans doute sur le plan humain et animal, mais pas sans doute la plus tragique pour le sort des cultures dont le sort ne sera scellé qu'en février 1709." ______________________________ J'ai recalculé les pressions et la nébulosité à partir des données que je possède afin de vous offrir ces données uniques sur le mois de janvier 1709, réalisées d'après les relevés de Louis Morin, un des premiers météorologues en France. Il procéda à des observations pendant près de cinquante année avec une rare régularité, soit de 1665 à 1713. Document : Relevés de températures réalisés par Louis Morin à l'Abbaye Saint-Victor au sud de Paris. Températures en °C, pression en hPa, nébulosité en octas, type de précipitation, direction du vent. http://membres.lycos.fr/florentplanchon/Images/janvier%201709.jpg L'hiver 1709 Parmi tous les hivers rigoureux, seuls trois peuvent être qualifiés d'exceptionnels depuis 1676 car la température minimale resta plus cinq jours consécutifs au dessous de -10°C à Paris. Ce sont les hivers 1683-84, 1694-95 et 1708-09. L'hiver 1709 fut même un hiver de triste mémoire, puisque le froid sévère a eu des conséquences désastreuses sur la vie animale et végétale, amenant à sa suite, comme le rapportent les chroniqueurs du temps, la famine et la misère sur la société de l'époque. La description des conditions météorologiques tirées de ces chroniques au cours des mois de janvier et février 1709 sont quelques fois sujettes à caution (il n'est pas rare de lire qu'il a gelé pendant plus de 30 jours consécutifs) et les observations de Louis Morin permettent de connaître dans le détail cette évolution à Paris. Le froid prit subitement le 6 janvier entrainant en 24 heures une chute brutale de température atteignant 17,4°C. Dans son ouvrage, Lachiver (1991), à partir de témoignages de l'époque, a pu reconstituer la progression du froid qui commença à Lille le 5 vers 21 heures, pour atteindre Perpignan le 7 vers 3 heures du matin. A Paris, le température minimale descendit au dessous de -15°C le 10 pour s'y maintenir pendant 11 jours consécutifs, à l'exception du 17 janvier où le thermomètre indiqua un minima de -7,5°C. Trois pointes de froid se succédèrent les 13, 14, 19 janvier pour dépasser -18°C. Le vent dominant provenait alors du SSE. Il neigea les 8, 11, 12, 14, 15, et 16 janvier, ce qui protégea les emblavures d'un gel fatal. Le dégel s'amorça enfin le 25, avec des températures variant entre 0 et 7,5°C et le passage de plusieurs système pluvieux. Mais, le froid s'abattit de nouveau entre le 4 et le 8 février, avec des minimales voisinant les -5°C, puis une fois encore entre le 21 février et le 3 mars, avec un minimum de -13,5°C le 24. Entre ces deux derniers épisodes un réchauffement dépassant 12°C s'était produit. Cette alternance de gel et dégel fut catastrophique pour la végétation comme le Père Cotte (1776) en fait la remarque à propos de l'hiver également très rigoureux 1775-76 : " le frois de ce mois de janvier 1776 fut précédé comme en janvier 1709 d'une grande abondance de neige qui mettait les blés à l'abri de ses rigueurs. Ils n'auraient pas soufferts en 1709, si après le dégel, il ne fut survenu, la nuit du 23 au 24 février une seconde gelée qui fit les plus grands ravages." C'est à la suite de cet hiver 1709 que presque tous les vignobles furent détruits en France, à l'exception de ceux du pourtour méditerranéen, ce qui entraîna un bouleversement de la viticulture dans cette région : c'était désormais la seule contrée qui pouvait fournir du vin à tout le pays. C'est depuis cette année-là que les viticulteurs ont donné la priorité à la quantité plutôt qu'à la qualité du vin (Dion, 1959). La température la plus basse de cet hiver fut observée par La Hire le 13 janvier et nous avons vu précédemment qu'elle correspondait à -18°C. Comme son thermomètre était placé à l'intérieur d'une tour de l'Observatoire de Paris, il est certain que la température réelle de cette nuit là fut encore plus basse. Des mesures comparatives ont été faites plus tard avec le thermomètre de la Hire et un thermomètre de Réaumur placé à l'extérieur, sur le mur septentrional de cette même tour, entre 1737 et 1744 (Messier, 1776). Malheureusement pour l'étude comparative seulement... la froidure de ces hivers n'a pas atteint celle de 1709 et nous ne pouvons qu'extrapoler les valeurs relevées simultanément par les deux instruments. Cette extrapolation nous donnerait -20°C pour ce 13 janvier. En rapportant cette température (de l'Observatoire) à la station de Parc-Montsouris, on aurait subi là un froid d'environ -21°C. Le froid dut être encore plus vif dans les campagnes mais nous n'avons pas d'éléments pour le chiffrer. Cette température fut dépassée le 10 décembre 1879 à l'Observatoire du Parc-Montsouris, puisqu'elle atteignit -23,9°C. La moyenne de la température de ce mois fut de -7,4°C, soit 3,7°C plus bas que celle de 1709. Elle représente actuellement le record absolu de froidure depuis 1676. Bien que la température moyenne de l'hiver 1709 ait été supérieure à celles des hivers 1684 et 1695 (+0,8°C contre -0,8°C), il fut, et de loin, l'hiver le plus meurtrier à Paris. On a recensé 29300 décès en cette année 1709 alors que les nombres connus immédiatement inférieurs sont 27100 en 1679 et 25600 en 1740 qui survinrent à la suite de deux hivers rigoureux. La mortalité moyenne calculée sur 75 années entre 1670 et 1770, était de 19650 personnes alors que la population restait quasiment stable à Paris (Etat général des mortuaires, 1670-1684 et Morand fils, 1771). Il est vrai qu'aucun autre hiver, pas même les hivers très rudes de 1788-89, 1829-30 et 1879-80 ne présentent une permanence de froids inférieurs à -15°C pendant 12 jours consécutifs, entre le 10 et le 21 janvier (à l'exception du 17 avec -7,5°C). Au regard des hivers rigoureux (et fréquents) de cette époque et du XIXe siècle, l'hiver 1984-85 que les médias n'ont pas hésité à qualifier d'exceptionnel fait figure d'hiver un peu froid, à une époque où il est vrai, la froidure de cette saison est devenu bien rare. Source : Météo France. Florent.
  21. Pottok, est-ce que tu peux retirer la citation, à vrai dire c'est un peu imbuvable à lire deux fois de suite ! Sinon petite idée : ce serait pas mal de mettre les stats un peu longues en police taille 1 ! Merci à vous ! /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Florent.
  22. En attendant encore +10 hPa de plus au Groenland... de 10 en 10 à chaque run, on arrive désormais à 1055 hPa ! On a un redoux de deux jours dû à la descente de la première dépression qui repousse l'anticyclone sur l'Atlantique avant que le blocage ne se mette bien en place. Cela ne me semble pas dramatique, bien au contraire tant que l'évolution reste bien mécaniquement à la formation d'un blocage encore plus puissant et à la descente d'air arctique intense sur l'ouest de l'Europe... On est encore au delà de 180h malheureusement, mais notre attente serait bien payé dans ce dernier run qui nous présagerait un matin de Pâques tout blanc sur du Nord au centre-ouest de la France par exemple... Cela peut évidemment changer encore vingt fois autant en ampleur qu'en localisation, mais cela démontre un beau potentiel de surprises en vue ! Arrêtons de broyer du noir alors que l'avenir est peut-être écrit tout en blanc, j'ai envie de rêver un peu ce soir... Wait and see ! Florent.
  23. Le modèle de blocage du jour continue de confirmer la descente arctique qui devrait prédominer de vendredi au dimanche de Pâques inclus, après s'être mis en place au début de la semaine... La semaine suivante, le retour à la normale ne semble pas immédiat, le flux de nord persistant malgré l'affaiblissement du blocage groenlandais. Cela va nous faire une fin mars bien fraîche... http://www.cpc.noaa.gov/products/precip/CW...h/mrf2.nh.shtml Florent.
  24. Et ensuite, le froid étant à composante très maritime et restant moins longtemps, il faudrait oublier toute chance de neige au sol sur le bassin parisien, même si les giboulées neigeuses seraient bien présentes dans un flux de nord assez puissant, avec toujours le plus froid vers Pâques...http://www.wetterzentrale.de/pics/Rtavn2281.png Je disais qu'au pire on verrait au moins voltiger les flocons au nord de la Seine : ce run est finalement l'illustration de ce que serait ce pire... Ca reste bien hivernal pour la saison malgré tout et idéal pour le ski de printemps ! Florent.
  25. Le GFS 06z devrait être meilleur ensuite car les pressions prennent +10 HPa sur le Groenland... Il fait partie des runs qui voient un peu moins de froid avant l'équinoxe...Florent.
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