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Climats du monde


dann17

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il y a 10 minutes, Yves38 a dit :

D'après ce que j'ai compris la sublimation de la neige peut avoir lieu même par des températures très basses, il me semble que si la couche est mince, le froid même intense n'est pas forcément la garantie d'enneigement très durable. Surtout dans ces climats avec fort ensoleillement.

Oui aussi à un moment la neige finit par se tasser et disparaître.  Mais à des températures très froides et glaciales, supposons qu'il tombe 10 mm de précipitations avec du vent..., ça  peut se faire très probablement sur plusieurs jours puisque une masse d'air froide ne peut pas contenir autant de vapeur d'eau qu'une masse d'air chaude d'où une quantité de précipitations moins importantes qui tombent^^ Et en fonction de la température à laquelle les précipitations se font, c''est-à dire avec les températures de la ville dont il est question, la neige contiendra très très peu d'eau liquide, ( il s'agira d'ailleurs essentiellement de glaces) ou du moins à terme en fonction de certains paramètres, la neige va se condenser et se transformer en glace. Et la glace peut persister très longtemps.

Après tout l'hiver pas forcément, surtout si elle est présente en " très petite quantité" mais c'était une façon de parler :) 

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)

Plus que la sublimation et le grand soleil, il y a un facteur qui fait que la neige à du mal à tenir dans certains coins comme le lac Karakul: le vent. Il peut venir à bout d'un saupoudrage d'un ou deux cms en une demi-journée, en soufflant et vaporisant ces neiges très légères qui ne collent pas au sol car tombées par des des t° très largement négatives. Et comme l'abri du Pamir vis-à-vis des perturbations hivernales provenant de l'ouest ne permet pas d'abats neigeux conséquents, le vent doit souvent tout disperser avant la prochaine neige et ainsi il est difficile qu'une vraie couche arrive à se constituer.

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)

#470. Termez.

 

Retour en Ouzbékistan, Termez en est la ville la plus méridionale, proche de la frontière Afghane et de la grande ville de Mazar-I-Sharif (65kms de distance). La ville compte environ 140 000h, et est à 190kms de Dushanbe, 375kms de Khorog, 265kms de Samarcande et 480kms de Tashkent.

icljgJx.jpg

 

Termez est au bord de l'Amou-Daria, qui ici défini la frontière avec l'Afghanistan. Nous sommes dans une plaines largement ouverte sur l'ouest, les montagnes sont trop éloignées pour apporter un quelconque surplus de précipitations orographiques comme à Dushanbe.

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Vue vers le sud, la station synoptique est sur l'aéroport (une importante base aérienne pour les forces occidentales en Afghanistan), à 8kms du centre ville.

wJJMFR2.jpg

 

bSicUDc.png

 

La classification de Köppen y voit un climat désertique, cependant pas si loin de la semi-aridité (il manque à la louche 30mm de RR annuelles). La continentalité thermique est évidemment très forte, et le régime de précipitations typique des zones sèches bordant les climats méditerranéens: ici le maximum de printemps propre à l'Asie Centrale n'est plus vraiment présent.

L'hiver peut connaitre des coups de froids particulièrement sévères (la tnn de quasi -22°c est plus basse que celle de Dushanbé ou Samarcande), tandis que l'été est caniculaire avec des 40°c récurrents, c'est d'ailleurs la ville la plus chaude de l'Ouzbékistan.

 

Deux vallées semblent canaliser la plupart des vents:

- celle de l'Amou-Daria vers l'OSO.

- celle qui remonte jusqu'à Dushanbe vers le NNE.

9xxy518.png

 

Les tableaux horaires nous montrent encore une fois un régime de brises de montagne/vallée, malgré les faibles pentes des vallées concernées:

- brises diurnes de montagnes de NNE (descendant la vallée qui mème vers Dushanbe)

- brises nocturnes de vallée d'OSO (remontant la vallée de l'Amou-Daria).

Y3Gl4a7.png

 

 

Les années se ressemblent peu d'une sur l'autre, et malgré un bon panel d'hiver (18) j'ai eu du mal à trouver quelque chose de représentatif. Voici donc l'hiver 2002-2003, avec un bilan bien dans les normes (autant t° que RR) mais avec un coup de froid complètement hors norme par sa précocité (début décembre) et son intensité (-18.5°c de tnn, contre une tnn annuelle médiane de -9.3°c).

En dehors de ce coup de folie du thermomètre l'hiver est plutôt "sage", avec des gelées rarement sévères et/ou de petites neiges occasionnelles, puis de bons redoux printaniers avec le seuil de 20°c facilement atteint. Le beau temps n'est pas toujours au rendez-vous, avec pas mal de grisaille humide... l'HR hivernale n'est d'ailleurs pas vraiment celle d'un climat purement aride.

Z8f8O1E.png

 

BONUS: l'incroyable janvier 2008 marqué par 3 semaines de gel intense. Je n'ai pas fini de vous le ressortir ce mois ci... hasard ou non j'ai retrouvé la trace de ce froid hors norme jusqu'à Salalah (Oman) en remettant cette fiche à jour il y à quelque jours.

tjgrLSH.png

 

 

Au printemps les Tm connaissent une pente importante à la hausse, ainsi, si mars est encore susceptible de connaître quelques frimas (gelées voire neiges tardives), avril et mai sont déjà résolument tournés vers l'été, d'autant plus que l'instabilité printanière est ici nettement moins présente que plus au nord et plus dans les montagnes.

La nouveauté ici par rapport aux climats vus ces dernières semaines (Kirghizstan, Tadjikistan, vallée de Fergana...) c'est les vents de sables qui proviennent de l'ouest, du désert du Karakum. Les changements de temps sont donc souvent marqués par un coup de vent bien sableux.

Dès le mois de mai la chaleur est déjà écrasante.

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L'été est généralement calme et très chaud, et encore une fois de plus en plus stable en allant vers aout et septembre: de temps en temps un coup de vent et de poussière vient troubler la routine, avec souvent une nuit très chaude à la clé, mais ces épisodes sont de plus en plus rares au fur et à mesure que l'été s'avance.

Le plus souvent, le ciel est complètement bleu avec un vent discret et des amplitudes thermique diurnes proches de 20°c, apportant des nuits respirables malgré la canicule diurne.

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L'exemple d'automne ressemble un peu à celui de Khorog, avec de très longues séquences de beau temps complètement stable (octobre notamment), mais il n'est pas pris la même année (2009 contre 2012 à Khorog).

Sur cet exemple on trouve cependant un peu plus d'activité en novembre, avec un dernier coup de chaleur estival (c'est assez typique de la première décade de novembre, d'ailleurs), puis le retour de l’instabilité hivernale avec plus de vent et parfois du sable en plus des faibles pluies.

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BONUS: un mois de novembre assez particulier avec une longue période de poussière entre le 6 et le 19, soit deux semaines avec une visibilité mauvaise et même quelques jours sans insolation mesurable (du 13 au 15) tellement l'obstruction du ciel était forte. Ça remuait pas mal sous ce nuage de poussière, avec une tempête le 13 et aussi des tx qui ont joué au yo-yo en fonction des bascules du vent.

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BONUS: un dernier mois de novembre très contrasté et très arrosé, car parfois l'automne n'est pas un long fleuve tranquille non plus:

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Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

 

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Megève (1106 m)/Saint-Gervais (808 m) en semaine - Samoëns (716 m) les WE

Ouais, au top cette fiche ! Sacré dépaysement.

 

Et comme si la géographie du coin n'était pas assez complexe, je viens de remarquer qu'il y a pleins d'enclaves dans le Kirghizistan :o:D 

 

Sinon, je suppose qu'il sera difficile de faire des fiches en Afghanistan ? Kaboul aurait été intéressante je pense ;) 

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)

La prochaine vous plaira aussi alors :)

 

il y a 19 minutes, nicolass a dit :

Et comme si la géographie du coin n'était pas assez complexe, je viens de remarquer qu'il y a pleins d'enclaves dans le Kirghizistan :o:D 

 

Sinon, je suppose qu'il sera difficile de faire des fiches en Afghanistan ? Kaboul aurait été intéressante je pense ;) 

Enclaves ou exclaves, attention il y a des subtilités, par exemple Vorukh est l'une des exclaves du Tadjikistan qui est enclavée au Kirghizstan !

 

Pour l'Afghanistan c'est mort bien entendu, depuis la guerre soviétique le pays a disparu du réseau synoptique. Termez est assez proche de Mazar-I-Sharif et donc assez représentative du climat de la frange nord de l'Afghanistan entre les montagnes et l'Amou-Daria.

 

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)

#471. Serhetabat.

 

Serhetabat (anciennement Gusgy ou Gushgy) est la ville la plus méridionale du Turkménistan, elle compte seulement 5200h.

Termez est à 500kms, Asgabat 465kms, Samarcande 635kms.

HX5coSH.jpg

 

Nous nous situons dans une zone de collines au sud du désert du Karakum. Les frontières avec l'Iran et l'Afghanistan sont proches: le Kopet Dag fait frontière avec l'Iran jusqu'au delà d'Ashgabat, les chaines du Torkestan et du Safid sont intégralement côté Afghan. Derrière le Safid la ville Afghane d'Herat est à 105kms de distance.

La topographie dans les environs immédiats de Serhatabat est très rugueuse et nous allons bientôt voir qua la ville est située dans un creux qui se comporte comme un trou à froid en hiver.

XRrhNC3.jpg

 

Vue vers l'est. Les dénivelés sont modestes mais le terrain est constitué d'une multitude de creux et de bosses, et la ville est construite dans un creux un peu plus plat et large, au bord d'une rivière.

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A première vue ce climat diffère peu de celui de Termez, à part la quantité de précipitations plus abondante: le régime de RR est sensiblement le même, avec un maximum plus hivernal que printanier, et la sécheresse estivale est absolue. L'hygrométrie estivale est d'ailleurs vraiment basse ici, digne des déserts avec des HRm inférieures à 25%. Le régime annuel d'hygrométrie a d'ailleurs un maximum de printemps, c'est une nouveauté que l'on retrouvera beaucoup en Iran (encore une ou deux années de patience pour l'Iran, le temps que je collecte un peu de données supplémentaires).

Les Tm sont sensiblement les mêmes qu'à Termez, avec un hiver tempéré et un été caniculaire, et l’ensoleillement annuel dépasse ici aussi les 3000h.

 

La plus grosse différence de ce climat avec celui de Termez vient de la variabilité du temps bien plus importante ici, on peut même la qualifier d'extrême et l'on verra pas mal d'exemples édifiants un peu plus loin.

 

Les vents dominants sont encore une fois essentiellement des brises, et ils sont grossièrement orientés le long de la vallée d'un des affluent du fleuve Murgab, nord-est / sud-ouest. En été le vent de nord-est / NNE domine un peu plus, c'est un courant thermique bien établi entre les plaines et les montagnes de la chaine du Safid.

CT2Gjpi.png

 

Toujours dont cette alternance brises de montagnes / de vallée: le vent vient des plaines en journées (secteur 30°), il descend des montagnes Afghanes la nuit (secteur 210°).

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Par 35°N, la région est dominée pas les hautes pressions subtropicales de la cellule de Hadley, cependant durant la saison de soleil bas les perturbations tempérées voire sibériennes descendent régulièrement attaquer cet ordre établi: si l'on a observé ce mécanisme déjà partout en Asie Centrale, il a un côté exacerbé ici dans ce cul-de-sac formé par les montagnes Afghanes et Iraniennes:  les flux de sud connaissent un regain de chaleur due au foehn, les flux de nord sont bloqués par les reliefs et les précipitations renforcées par un effet orographique.

On obtient donc une variabilité spectaculaire, que le spectacle commence:

L'hiver 2005-2006 a un bilan normal, mais des mois très contrastés avec un mois de janvier froid qui compense à lui seul la douceur de décembre et février. Lors des redoux le seuil de chaleur (25°c) peut être atteint même en plein hiver, et lors des coups de froid la neige peut tomber de façon copieuse et les gelées qui suivent sont amplifiées par le TAF dans lequel est situé la ville.

Le désert du Karakum n'est pas loin, et l'agitation apporte donc aussi souvent des vents de sables (mais peut-être celui ci vient t-il aussi du sud).

NB: les reports de visibilité sont bloqués à 4kms (limite haute), ils ne servent donc la plupart du temps pas à grand chose... la visi moyenne est évidemment le plus souvent largement supérieure à 4kms, elle doit être même souvent très bonne (50kms ou plus).

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BONUS: le mois de janvier 2008, avec une anomalie mensuelle hallucinante pour cette latitude et même une série de -25°c ! Notez aussi le gavage neigeux en début de vague de froid, le scénario rêvé de tout hivernophile:

se8smGs.png

 

 

Voici un printemps à peu prêt normal, malgré les petits excédents sur les tn dus a un léger surplus de couverture nuageuse.

C'est bien sur très contrasté, et cela me rappelle le climat d'Ashgabat, la capitale également situé en piedmont le long de la chaine du Kopet Dag.

En mai les choses changent et le temps devient rapidement plus stable, on passe en régime estival.

Wr54foJ.png

 

 

En été les hautes pressions subtropicales imposent leur diktat... ces hautes pressions sont en altitude évidemment, car au sol on a un minimum de pression thermique. Le temps devient rapidement très monotone, ce qui a de quoi surprendre après un hiver et un printemps si mouvementés.

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Revoici l'automne 2009, le même exemple qu'à Termez. Il montre là aussi un exemple de calme absolu durable en octobre, puis le démarrage de l'agitation hivernale en novembre, où l'on passe en deux semaine de +33°c à -10°c. Notez les HR vraiment basses durant les grands calmes de septembre et octobre.

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Pour finir voici quelques exemple d'excentricités de ce climat, pour le plaisir:

- Juin 2000: un bref et soudain rappel de l'hiver le 13/06, avec une journée de crachin complètement insolite à cette période de l'année. Sur ma période d'étude la deuxième tx la plus basse de juin est de 22.1°c !

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- Novembre 2016: 52°c d'amplitude sur le mois !

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- Décembre 2012: le grand frère de novembre 2016, avec là aussi 52°c d'amplitude sur le mois. J'ai observé le 25/12/2017 une tn nocturne de 20.8°c , sous le foehn (tn rabaissée dans l'après midi hélas), ça en dit long sur la variabilité : quel autre endroit au monde peut connaitre en décembre des tn inférieures à -25°c et supérieures à 20°c ? Même au Texas ou dans les grandes plaines Américaines ce la doit être dur à trouver...

A propos de décembre 2012, remarquez encore les fortes précipitations par flux de nord, avec l'effet bloquant des montagnes au sud: presque 40mm le 12/12, et 27cms de neige au sol en fin de mois avec ce froid polaire.

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Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

 

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Il y a 4 heures, mottoth a dit :

quel autre endroit au monde peut connaitre en décembre des tn inférieures à -25°c et supérieures à 20°c ? Même au Texas ou dans les grandes plaines Américaines ce la doit être dur à trouver...

 

En effet, ça me paraît compliqué. Même au Canada, où il y a des coins à la variabilité hallucinante (Alberta notamment), ce n'est pas aussi extrême.

Quel climat de dingue ! O.o Ce qui me frappe, ce sont les extrêmes absolus des mois d'hiver (voir la page Wiki pour les records absolus) ; d'octobre à mars, on a entre 50 et 60 °C d'écart pour chaque mois, c'est incroyable !

 

Je me demande quel est le record mondial d'amplitude thermique sur un mois.

Claresholm, Alberta (Canada) avait fait un joli 62,1 °C en décembre dernier.

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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Le 06/02/2018 à 16:16, mottoth a dit :

#464. Bishkek.

La principale différence avec Almaty c'est la quantité de précipitation: on en recueille 45% de plus à Almaty, et ce en toutes saisons. On retrouve sinon à peu près le même régime de RR, les même températures (moins de 100m d'écart en altitude entre les deux postes), et le même indice de continentalité (ICA=1.29 ici, 1.27 à Almaty). C'est un climat dont la bizarrerie à déjà été discutée il y a quelques années, sorte de climat continental aux été secs. Il ne faut pas se laisser abuser par la classif de Köppen, en dehors du minimum pluvio estival du à la présence de la cellule de Hadley (anticyclone d'altitude) rien de méditerranéen ici : l'hiver est froid, le gel et la neige sont très présents, et les t° peuvent descendre à des niveaux sibériens, comme le mois dernier avec des tn inférieures à -25°c.

Bonjour à tous,

Je vais tâcher de poster de nouveau quelques commentaires dans les jours à venir afin d'apporter mon humble contribution aux fiches et aux analyses déjà bien pertinentes de Mottoth. Le temps m'ayant un peu manqué dernièrement.

Donc s'agissant de Bishkek, je cautionne largement les propos cités ci-dessus. Car en effet, le climat de la capitale du Kirghizstan n'est en rien « méditerranéen ». Il ne faut absolument pas se laisser abuser par la tentation trop facile de caractériser ainsi presque systématiquement tous les climats tempérés (ou ceux en marge du domaine aride) présentant un bon niveau de sécheresse estivale.

Le record de froid à Bishkek (antérieur à 2000) atteint même  la valeur de -34°C ! Les -30°C pouvant être franchis de novembre à février.  Ceci exclut de façon catégorique toute appartenance au milieu méditerranéen. En plus de ce qu'a mentionné Mottoth, je rajouterais qu'une telle amplitude thermique annuelle (près de 28°C) est là encore un élément rédhibitoire. 

Au fait, juste une petite précision : les hautes pressions anticycloniques subtropicales d'altitude ne sont pas tout à fait dues à la présence de la cellule de Hadley, mais à la jonction entre la cellule de Hadley (au sud) et celle de Ferrel (au nord).

 

L'indice hydrique estival (Ihe) vaut ici -21,3 => l'été connaît bien entendu une sécheresse écologique modérée.

Cependant, l'automne et surtout le printemps sont relativement bien arrosés, si bien que l'indice hydrique annuel IhA atteint les +6,4 => le climat n'est donc pas xérique, mais subxérique. Ainsi, même si la Tm de janvier est inférieure à 0°C, l'écosystème naturel n'est pas la steppe (bien qu'on n'en soit pas loin), mais bien la forêt tempérée continentale (de feuillus, car la Tm est supérieure à 10°C pendant plus de 4 mois).

 

Je dirais donc tout comme Mottoth que le climat y est bien tempéré continental à été sec et modérément long.

 

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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Le 09/02/2018 à 08:29, mottoth a dit :

#465. Naryn.

 

La haute vallée de la Naryn, dont il est question ici, est abritée du monde extérieur par de multiples chaines de montagnes toutes grossièrement orientées est-ouest et qui forment la moitié ouest du Tian Shan. On trouve au nord le Kyrgyz Ala-Too et le Trans-Ili Alatau qui barrent le passage à la plupart des influences sibériennes en provenance du nord, notamment le froid de basse couche qui ne passe pas le relief.

Cet enclavement va donner un climat fortement continental où les phénomènes radiatifs prennent les commandes en hiver, un peu comme d'autres climats bien enclavés déjà vus dans ce fil - le bassin du Tarim, ou également Kyzyl (Russie) ou Ulangom (Mongolie): si les montagnes empêchent l'advection du froid Sibérien de basse couche, un froid tout aussi intense se forme sur place et d’auto-entretient durant les mois où le soleil est le plus bas.

(...)

L'ICA gagne 0.20 pt en 200kms seulement depuis Bishkek: en Russie,  dans la grande plaine est-européenne,  il faut parcourir 1500kms vers l'est pour connaitre un tel accroissement. Ce bond de l'ICA est du au froid hivernal plus vif et surtout plus régulier ici: par rapport à Bishkek on perd 12°c de Tm en janvier, en seulement 1300m de dénivelé: un gradient proche de -1°c/100m, bien supérieur à celui généralement constaté dans le monde (-0.6°c/100m).

(...)

l’enclavement limite beaucoup la pénétration des perturbations neigeuses, alors qu'en été on a ici un petit surplus de pluies convectives du aux multiplies chaines de montagnes.

Et à tout cela, je rajouterais que, d'une manière générale, les climats d'Asie centrale sont globalement gouvernés par 4 éléments et influences bien distincts les uns des autres :

- l'enclavement (dont il est effectivement question ici), augmentant localement la continentalité, et pouvant éventuellement accroître le phénomène de subsidence,

- les invasions d'air sibérien de basse couche (mais également en altitude, bien que de façon moindre bien sûr),

- les incursions de la masse d'air anticyclonique subtropicale s'avançant loin et massivement (en tout cas l'été) en Asie centrale et jusqu'à des latitudes parfois assez septentrionales,

- la pénétration plus ou moins laborieuse des perturbations « tempérées » provenant de l'ouest lointain (Méditerranée, voire Atlantique) en  hiver et au printemps, celles-ci pouvant être réactivées par effet orographique local.

 

Naryn s'échappe pas, je pense, à cette règle.

D'ailleurs, je ne dirais peut-être pas tout à fait que « les montagnes empêchent l'advection du froid Sibérien de basse couche ». En effet, au vu des tableaux de données quotidiennes que tu nous as présentés, il semble bien y avoir une corrélation très forte entre les plus grands froids et les plus hautes pressions barométriques. Ces (très) hautes pressions résultant de l'avancée de l'anticyclone sibérien. Alors certes, bien sûr, c'est bien dans les basses couches que l'air glacial se répand le mieux, mais je crois bien que, même en altitude, l'influence de cette masse d'air peut se faire sentir, étant donnée la puissance et les dimensions imposantes de cette cellule anticyclonique.

De plus, la faiblesse des précipitations hivernales semblent bien confirmer cette présence anticyclonique, en plus de la situation d'enclavement.

 

Au printemps, les précipitations augmentent assez sensiblement grâce à l'affaissement de  l'anticyclone « sibérien », laissant ainsi libre cours à la convection thermique continentale.

Dès le mois de  juin, c'est au tour de l'anticyclone subtropical (présent en altitude, comme tu l'as très bien expliqué) de prendre le relais et de restreindre la lame des précipitations.

Enfin, l'automne n'est qu'une transition entre le retrait de l'anticyclone subtropical et la réapparition de l'anticyclone hivernal en cours de formation. 

 

L'indice hydrique estival Ihe vaut ici +1,6 => on n'est pas loin de la limite de la sécheresse écologique en été (certains étés doivent être secs, d'autres non).

Du point de vue annuel, j'obtiens IhA = 26,8 => le climat est subhumide.

La Tm reste > 10°C pendant environ 5 mois => nous sommes en limite de la forêt continentale mixte et celle de feuillus.

Cette même Tm est > 14°C pendant 3 mois à 3 mois et demi => l'été est bref.

 

En somme, nous avons affaire à un climat tempéré continental modéré à marqué et à été bref.

Le climat n'y est pas loin de tempéré continental marqué à été sec et bref.

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)
Le 25/02/2018 à 21:59, dann17 a dit :

D'ailleurs, je ne dirais peut-être pas tout à fait que « les montagnes empêchent l'advection du froid Sibérien de basse couche ». En effet, au vu des tableaux de données quotidiennes que tu nous as présentés, il semble bien y avoir une corrélation très forte entre les plus grands froids et les plus hautes pressions barométriques. Ces (très) hautes pressions résultant de l'avancée de l'anticyclone sibérien. Alors certes, bien sûr, c'est bien dans les basses couches que l'air glacial se répand le mieux, mais je crois bien que, même en altitude, l'influence de cette masse d'air peut se faire sentir, étant donnée la puissance et les dimensions imposantes de cette cellule anticyclonique.

De plus, la faiblesse des précipitations hivernales semblent bien confirmer cette présence anticyclonique, en plus de la situation d'enclavement.

 

La corrélation dont tu parles est donnée en partie par la formule de réduction de la pression au niveau de la mer, qui fait mécaniquement monter cette valeur au fur et à mesure que la t° se refroidie. En effet la formule utilisée pour estimer la pression au niveau de la mer est celle-ci:

SLP_Formula.png

Plus la température (T) est basse plus le terme encadré en rouge - qui représente la colonne d'air fictive qui se trouverais sous la station jusqu'au niveau de la mer - croit; et ainsi le résultat de la formule croit d'autant. @dann17: je pense que je ne t'apprend rien, mais ce rappel peut être utile à tout le monde ici.

 

Une formule c'est toujours un peu barbare, donc voici un exemple concret avec les moyennes horaires du mois de janvier à Naryn (2039m d'altitude). Chaque ligne est une heure synoptique (0hTU, 3hTU, etc...). La pression en niveau de la station (P, à l'altitude h=2039m) est notée QFE (c'est un sigle que j'ai repris de l'aéronautique). La pression réduite au niveau de la mer (P0) avec la formule de réduction est notée QNH (encore un sigle aéronautique). Vous voyez que la pression au niveau de la station varie peu (amplitude moyenne de 1.2 hPa) alors que la station réduite au niveau de la mer varie beaucoup plus (presque 9 hPa !), et qu'elle est grandement corrélée à la T° moyenne horaire: les plus hautes pressions réduites sont calculée lors des heures les plus froides (-17°c) et les plus basses durant l'heure la moins froide (-10°c):

36974_P_-_P0_JAN.png

 

Voici sur l'exemple concret des 26 et 27/01 dernier ce que cela donne: les faibles variations de la pression au niveau de la station sont amplifiées par la valse des t°:

36974_26-27_JAN2018.png

 

Regardons maintenant les valeurs moyennes à Almaty (alt: 847m), à seulement 215kms de distance: une amplification des variations de pression est détectable, mais elle est nettement moins forte qu'à Naryn: Ainsi pour la même valeur de QFE (924.2 hPa), une élévation de t° moyenne de 5.3°c entre 0h TU et 9hTU donne une baisse de seulement 2.3 hPa de la pression réduite au niveau de la mer.

36870_P_-_P0_JAN.png

 

Revoici le même exemple des 26 et 27/01, ici la pression au niveau de la mer semble plus stable et moins dépendante de la t°, même si elle l'est encore. Les variations de t°  donnent des sauts de pression atténués par rapport à Naryn, ainsi ici une hausse de 6°c le 27/01 entre 3hTU et 9hTU par un QFE stable se solde par une perte de pression réduite au niveau de la mer de 3hPa (-0.5 hPa/°c), alors qu'aux même instants et toujours par un QFE stable Naryn perd 12hPa pour une élévation de t° de 12°c (-1.0 hPa/°c)

36870_26-27_JAN2018.png

 

La réduction des pressions au niveau de la mer donne donc des résultats de plus en plus fantaisistes au fur et à mesure que l'on s'élève, et particulièrement lorsque une pellicule d'air froid est présente près du sol: comme c'est la t° au sol qui est utilisée pour extrapoler la densité de la colonne d'air théorique qui se trouverais entre la station et la mer, cette densité est exagérée et la réduction de pression obtenue dérive vers le haut. (Pour bien faire il faudrait en fait utiliser dans la formule de réduction la température en air libre au sommet de la couche d'inversion et l'altitude de celle ci).

Donc les périodes les plus froides à Naryn donnent des pressions rapportées au niveau de la mer qui crèvent le plafond, et peuvent donner l'impression qu'un imposant anticyclone continental est présent. Mais ce n'est souvent qu'un leurre, un artefact, du aux fortes inversions de températures près du sol. (NB: on retrouve souvent cet artefact au dessus du Groenland sur les carte de pression au niveau de la mer des modèles numériques).

 

Pour terminer voici le comparatif complet entre Almaty et Naryn du 22 au 29/01/2018. Cette période dans laquelle j'ai pioché les exemples précédents n'a pas été prise au hasard: une advection sibérienne remarquable s'est produite dans les plaines et notamment à Almaty. Les valeurs de pression (au niveau de la mer) reflètent donc ce froid sibérien, et si l'on regarde les valeurs détaillées (ci-dessus) des 26 et 27/01 lors de la mise en place de ce froid on retrouve des valeurs au niveau de la station plus élevées que la moyenne (931.6 hPa le 26 et 933.9 hPa le 27 pour une moyenne de 924.6 hPa, anomalie de +8.1 hPa).

 

Pour ce qui est de Naryn:

- les t° ont eu une évolution inverse à celles d'Almaty.

- les pressions au niveau de la station des 26 et 27/01 ont été inférieures à la moyenne: 791.4 hPa le 26 et 793 hPa le 27 contre une moyenne de 799.3 hPa, anomalie de -7.1 hPA.

36870_36974_22-29_JAN2018.png

 

Donc dans un espace horizontal réduit à l'échelle synoptique, on a une anomalie de +8 hPa à 850m d'altitude et -7 hPa à 2040m: c'est la signature du morceau de vortex polaire continental qui s'est détaché dans cette région autour du 25/01:

-  un froid de basse couche intense couplé à des hautes pressions de surface, c'est mis en évidence à Almaty

- des anomalies de bas géopotentiel en altitude qui sont déjà mesurables à 2000m d'altitude, à Naryn. Ajouter une nébulosité inhabituelle à Naryn (qui contrarie le froid radiatif)  et les barrières montagneuses (qui bloquent le froid de basse couche présent à Almaty) et l'on obtient ici une séquence de temps plutôt douce (ou en tout cas pas vraiment froide) alors que effectivement le vortex polaire d'origine sibérienne est pourtant bien présent.

 

Donc il faut se méfier des valeurs de pression pour mes fiches dont l'altitude est supérieure à 1000m: c'est souvent fantaisiste et trompeur, j'ai d'ailleurs pas mal hésité à inclure les valeurs réduites au niveau de la mer lorsqu'elle n'étaient pas fournies par les synops eux-même. Ce rappel de théorie de de pédagogie etait donc indispensable vu que j'ai choisi de le faire.

Pour l'exemple concret de Naryn l'exemple de janvier 2018 montre des température décorrélées de celles de la plaine, et donc des réduction de pression probablement elles aussi très souvent en contradiction avec celles de la plaine: à cette altitude vortex polaire égale baisse de pression car bas géopotentiels. L'arrivée d'un bout de vortex polaire et de son agitation ne donne pas forcément le résultat attendu en altitude, et les grands calmes sous dorsales d'origine subtropicales sont souvent plus propices à l'installation d'un puissant froid radiatif dans les hautes vallées et hauts plateaux d'Asie Centrale.

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Megève (1106 m)/Saint-Gervais (808 m) en semaine - Samoëns (716 m) les WE

Salut mottoth,

 

Merci pour ces explications toujours aussi intéressantes et merveilleusement présentées ! 

 

Je passe signaler de nouveaux records sur ta période d'étude post-2000, pour Trieste notamment avec -8,7 °C, et -30,3 °C, Tn en cours, au Zugspitze ! Il y en a peut être d'autres, j'ai pas regardé.

Peut-être un potentiel pour Vilsandi, à l'extrême ouest de l'Estonie, où c'est déjà pas passé loin hier (Tn -15,1 °C). -12 °C actuellement et une bulle à -26 °C à 1500 m qui passe cette nuit ;) 

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)

#472. Lviv.

 

On quitte l'Asie Centrale et ses climats fantasques pour atterrir à nouveau en Europe: Lviv est la principale ville de l'ouest de l'Ukraine, elle compte 730 000h.

Kosice est à 235kms, Cracovie 300kms, Brest 260kms, Varsovie 340kms et Gomel 570kms.

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La station est a une altitude de 319m, ce qui au sein de cette grande plaine est-européenne est assez élevé: Lviv est construite à la jonction entre les collines de Roztocze (qui se prolongent jusqu'à Lublin en Pologne) et le plateau de Podolie. Cette topographie n'est pas si anecdotique que cela, puisque les extrêmes de t° sont effectivement modérés par cette altitude: ainsi la tnn est de -28.6°c sur ma période d'étude, alors que j'ai souvenir de tn de -31°c à Ivano-Frankivsk ou Zamosc (côté polonais); de même la txx n'atteint même pas 36°c à 35.6°c.

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La station étudiée est sur l'aéroport, à 5.5kms du centre ville.

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La situation sur cette crête de collines vaut également à Lviv des précipitations un peu plus abondantes (780mm/an) que dans les villes les plus proches déjà abordées (l'été dernier) dans ce fil (630mm à Kosice, 600mm à Brest). Ce lissage relatif des t° et des RR donne donc un ICA de seulement 1.10, contre 1.15 à Brest et 1.17 à Kosice.

 

La chaine des Carpates ne commence qu'à 70kms au sud-ouest, cependant son influence est visible sur les vents dominants avec un infléchissement des vents zonaux perturbés à l'ONO, tandis que les vents de nature anticyclonique sont orientés au sud-est parallèlement au relief.

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Les vents hivernaux de SSO à sud-ouest (secteur 210/240°) ont l'air un peu foehné par les Carpates.

 

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Voici un bel exemple d'hiver, juste un peu doux sur les tn (+0.6°c). La neige est souvent présente, mais pas toujours de façon continue - la plus longue période enneigée de l'hiver dure cependant en moyenne presque deux mois, du 29/12 au 23/02.

Les redoux ont plus à voir avec ceux de la plaine Allemande que ceux de la plaine Russe, les 10°c n'étant pas exceptionnels. Côté froid on peut s'attendre à au moins une tn proche de -20°c durant un hiver normal, la tnn de -19.7°c du 07/01 est donc typique des extrêmes annuels habituellement observés.

Bien sur c'est très gris, même si cet exemple force un peu le trait.

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Printemps 2010: c'est rarement une saison ennuyeuse dans l'est de l'Europe. Cet exemple au bilan équilibré nous livre une bonne prolongation de l'hiver en mars, un beau mois d'avril assez sec, et un mois de mai très pluvieux et orageux (mais peu ensoleillé).

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Voici encore une saison au bilan parfaitement normal, l'été 2014. Même si la chaleur n'est généralement pas bien forte c'est une saison assez agréable. Cependant la continentalité est bien là et passé mi-aout c'est parfois déjà frais, comme sur cet exemple.

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Enfin un exemple d'automne, en 2004. Derrière un bilan normal cet exemple tombe malheureusement dans le cliché en novembre, avec un mois particulièrement gris comme on sait les faire dans la plaine est-européenne.

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Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

 

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)

#473. Kyiv

 

La capitale de l'Ukraine compte plus de 3.3 million d'habitants, elle occupe une position bien centrale (disons centre-nord) au sein du pays. Gomel est à 225kms, Minsk 440kms, Lviv 475kms, Bucarest 735kms et Moscou 770kms.

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Le centre du Pays est vraiment plat, néanmoins la ville est construite sur quelques collines au bord du Dniepr, l’altitude de la ville varie de 90m à plus de 200m par endroit. A 163m, la station synoptique est plutôt dans les parties hautes.

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La station étudiée est dans un bois en lisière sud de la ville, à 6.5kms du centre-ville.

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Par rapport à Lviv la continentalité augmente nettement (l'ICA passe de 1.10 à 1.19), avec des hivers un peu plus froid mais surtout des étés nettement plus chauds. Mais bizarrement la rusticité (tnn annuelle médiane) est moins sévère ici avec -18°c (contre -21°c à Lviv): probablement un indice fort de l'ICU conséquent de cette agglomération de 3 million d'habitants. Avec une lame d'eau annuelle d'environ 620mm on retrouve des niveaux typiques de cette plaine, et ce climat est un bon exemple de climat continental léger de l'est de l'Europe, avec une cependant tendance vers des étés de plus en plus chauds.

 

Loin de tout relief notable les vents sont assez variables tout au long de l'année, le zonal d'ouest est plus visible sur les roses des vents hivernales et l'on a aussi beaucoup de flux méridiens étés comme hiver.

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Voici un hiver très normal, avec une succession régulière de coups de froid d'intensité faible à moyenne et de redoux. Ceux-ci dépassent rarement 6°c ou 7°c et permettent donc à la couche de neige de résister durant en moyenne 2 mois, grosso-modo en janvier et février: sur cet exemple ce fut tout de même un peu tendu début février avec une pointe à 9°c mais je rappelle que j'ai adopté la méthode d'Environnement Canada qui autorise une pause de 2 jours dans l'enneigement dit "continu".

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BONUS: février 2012, le plus froid de ma période d'étude, tous mois confondus. C'est vraiment le grand hiver durant les deux premières semaines, avec une t° quasiment toujours sous -10°c. Tnn de ma période d'étude le 3 avec presque -27°c.

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Printemps 2010: le même exemple que celui de Lviv, avec là aussi une prolongation de l'hiver et une fonte des neiges tardives. Le reste de la saison est plutôt normal à part une certaine chaleur en mai.

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Eté: voici 2017, où la fraicheur de juillet a été plus que compensée par les chaleurs de juin et aout. On a d'ailleurs sur cette saison un bon aperçu des vagues de chaleurs déjà assez marquées que cette région subit en été, c'est au par avec ce que l'on connait dans beaucoup de régions en France. En revanche, et comme à Lviv (ce n'est pourtant pas le même été présenté), la fin aout a déjà souvent un air d'automne.

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BONUS: Aout 2010, l'équivalent de notre aout 2003, déjà présenté l'été dernier à l'occasion de plusieurs fiches Russes (et toujours ce relent d'automne présent en fin de mois même après cet été de canicule...).

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C'est pas fait exprès, mais là aussi j'ai ressorti le même exemple que pour Lviv, à savoir l'automne 2004. Un automne normal qui voit cependant une première installation de l'hiver assez précoce en dernière décade de novembre.

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Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

 

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)
Le 23/08/2017 à 19:05, mottoth a dit :

 

#408. Vorkuta.

 

On compte encore environ 70 000h habitant dans cette ville qui en comptait plus de 115 000 à la fin de l'ère soviétique. Vorkuta (ou Vorkouta, ou encore Vorkhouta...), à l'extrême nord-est de la république des Komis, évoque les heures sombres de l'URSS car on y trouvait le plus grand goulag de Russie d'Europe: la ville et quasiment toutes les infrastructures de la république de Komis - dont le train Vorkuta - Pechora - Syktyvkar - ont été bâtis par les travailleurs forcés de Vorkutlag. Tout ça pour exploiter une matière première abondante dans la région de Vorkuta: le charbon.

 

 

Aujourd'hui un Grand Format de Slate consacré à cette ville:

http://www.slate.fr/grand-format/vorkuta-russie-157813

 

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)

#474. Kharkiv.

 

Deuxième ville d'Ukraine par sa population (1.4 million d'habitants), Kharkiv est à 415kms de Kiev, 885 kms de Lviv, 765 kms de Sotchi et 665kms de Moscou.

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Kharkiv est dans la partie sud de ce que les géographes appellent le Plateau Central de Russie, une vaste région de collines creusées par le réseau hydrographique qui occupe le sud de la Russie d'Europe (Belgorod, Voronez...) et aussi cette partie nord-est de l'Ukraine.

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La station étudiée est sur l'aéroport, à 8kms au sud-est du centre-ville et environ 50m au dessus des parties le plus basses de la ville.

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C'est une variante plus sèche du climat de Kiev, et un peu plus continentale: on perd 1.3°c sur la Tm de janvier, on gagne 0.5°c sur celle de juillet. L'altération du maximum de précipitation estival par la relative sécheresse d'aout empêche d'ICA de progresser vraiment par rapport à Kiev (on ne gagne que 0.01 point). L'assèchement de l'été est une caractéristique qui va s'amplifier en progressant vers l'est et en se rapprochant de l'Asie Centrale, il signale ici l'entrée dans le biome de la steppe pontique (appelée aussi parfois steppe Ukrainienne).

 

La deuxième particularité des climats de cette steppe c'est le vent plus présent, et les fiches à venir sur Rostov ou Volgograd ne devraient par me faire mentir. Il renforce la sensation de froid en hiver et assèche l'air en été.

Les roses des vents sont assez "ouvertes", avec des vents bien variables toutes l'année même si le zonal et son opposé continental tendent à dominer.

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L'hiver est gris et modérément froid, avec une alternance classique entre le temps gris et doux apporté par le zonal d'origine atlantique et des conditions froides et plus variables.

Voici un hiver quasi-normal (un poil doux à cause de février), avec des séquences de temps identique assez longues dont on a l'habitude en Europe, les grands régimes atmosphériques nous concernant ayant souvent tendance à persister plutôt que varier rapidement. Le froid de cet hiver 2008-2009 fut donc essentiellement concentré de mi-décembre à mi-janvier, et pour le reste on distingue 3 longs redoux: un très fort début décembre, un assez fort en février, et un modéré en janvier avec le temps balte typique autour de 0°c. La neige arrive en moyenne à persister au sol durant tout janvier et février, mais les hivers même moyens ressemblent rarement à la théorie et donc ici on a un enneigement qui débute assez tôt le 21/12 mais qui est sérieusement mis à mal à plusieurs reprises en février. Notez le vent d'est à nord-est souvent parfois pénible (autour du 20/12 ou du 21/02, ou même durant le redoux de février).

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Voici un printemps normal: l'hiver en principe ne s'attarde pas trop et l'on peut trouver des journées printanières dès la mi-mars. Cependant la neige, le gel et/ou le verglas peuvent bien sur revenir à tout instant, comme ici fin mars. Le mois de mai est souvent marqué par une certaine chaleur, il ressemble pas mal à ce que l'on peut connaitre dans la moitié sud de la France.

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L'été est chaud, et connait habituellement un final sec en aout. Sur cet exemple les orages représentent la grosse majorité des précipitations, sinon le temps est rarement maussade... il est même souvent carrément beau avec un cumul d'insolation mensuel moyen qui dépasse 300h en juillet (et s'en approche bien en aout, 296h).

Sur cet exemple aout est complètement sec, et cette sécheresse se manifeste aussi par une hygrométrie basse qui ne rend pas la chaleur pénible. Bref, cette partie de l'Ukraine (et l'est du pays en général) connait un vraiment bel été avec une chaleur plutôt bien dosée et beaucoup de soleil.

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BONUS: 2010. Mais pas que le mois d'aout, cette fois ci c'est tout l'été que je vous montre. Il a été exceptionnel de bout en bout, les 3 mois étant à chaque fois les plus chauds de ma période d'étude (et je pense d'une période bien plus longue). Beaucoup de similitudes avec l'été 2003 dans le sud-est de la France et notamment chez moi à Lyon: des vagues de chaleurs répétées en juin et juillet avec des pics remarquables mais pas exceptionnels, puis le bouquet final du 1 au 13/08 avec des niveaux de chaleurs jamais vus de cette intensité et de cette durée.

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On reprend nos esprits avec un exemple d'automne très moyen pour terminer, où aucun mois ne dévie franchement des normales. La seule bizarrerie de cet exemple c'est la grisaille d'octobre qui est agréablement compensée par un beau mois de novembre.

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A suivre...

 

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Le 28/02/2018 à 16:55, mottoth a dit :

 

Aujourd'hui un Grand Format de Slate consacré à cette ville:

http://www.slate.fr/grand-format/vorkuta-russie-157813

 

 

Brrr sinistre...un petit voyage possible également via google street view, charmant https://www.google.fr/maps/@67.5006813,64.0626294,3a,75y,171.31h,85.23t/data=!3m6!1e1!3m4!1s_cE3ttKihDd55YYvZgguhA!2e0!7i13312!8i6656?dcr=0.

Au delà de l'urbanisme soviétique particulièrement déprimant, on constate sur les prises de vue datant du mois de juin 2013 que les quelques arbres ne sont toujours pas en feuille et les manteaux encore de sortie :ph34r:.

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#475. Chisinau.

 

La capitale de la Moldavie, qui autrefois était connue sous son nom russe de Kishinev, compte 660 000h avec son agglomération.

Odessa est à 160kms, Bucarest 345kms, Lviv 480kms, Kiev 400kms.

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La Moldavie est un petit pays essentiellement situé entre le Dniestr et le Prut, et le paysage dominant est constitué des collines du Plateau Central de Moldavie avec un relief  vallonné par un réseau hydrographique dense. La mer noire est à environ 160kms.

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Vue vers le NNE. La station étudiée est en lisère de la ville, à 4kms du centre et 140m plus haut que les plus basses parties de la ville en fond de vallée; elle est en fait en haut d'une colline.

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Le déménagement de cette station en 2008 offre un cas d'école pour l'étude de l'effet du cloisonnement urbain sur les mesures de vent: avant mai 2008 les immeubles situés essentiellement au sud-est et au nord-ouest de l'ancien emplacement limitaient le vent moyen à une valeur annuelle de 6.9 km/h; depuis mai 2008 cette valeur est montée à environ 10.7km/h (+55%) sur le nouvel emplacement situé à 320m de l'ancien dans un terrain à l'horizon bien mieux dégagé.

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C'est un climat très proche de celui de Bucarest, on retrouve notamment des Tm étonnamment proches - cependant l'amplitude thermique diurne moyenne est bien moindre ici: tandis que le site de Bucarest est campagnard et au fond d'une plaine, ici on est sur une colline et c'est encore assez urbanisé. La principale différence avec Bucarest vient des pluies d'automne plus faibles ici: Bucarest connait des perturbations automnales boostées par les mers voisines (mer Noire mais aussi Méditerranée), tandis qu'ici la proximité de la mer Noire ne semble pas vraiment influer sur les précipitations automnales.

C'est un climat continental léger à été chaud.

NB: attention aux valeurs d'insolation qui ne sont reportées que depuis aout 2016.

 

Le relief à beau être rugueux aucun massif ne vient vraiment contraindre les vents, et on retrouve donc comme à Kiev ou Kharkiv des roses des vents où tous les points cardinaux "s'expriment". Cependant les vents les plus fréquents semblent tout de même suivre une direction NNO/SSE que l'on a tendance à retrouver dans le relief: c'est l'orientation générale des vallées de Prut et du Dniestr, ainsi que de la principale ligne de crête du plateau central de Moldavie. On l'avait déjà constaté avant, même de larges vallées aux faibles dénivelés suffisent à canaliser les vents.

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Voici l'hiver au bilan le plus normal que j'ai à disposition: 2013-2014. Il fut marqué par une vague de froid assez sévère fin-janvier début-février, en dehors de cela on constate que le temps "moyen" est très brumeux, avec une forte prédisposition aux brouillards: Bucarest détient le records d’occurrence du brouillard pour mes fiches Européennes, avec 16% du temps en janvier... on en est pas loin ici avec 14%. Le brouillard est donc un élément de plus qui rapproche ce climat de celui de Bucarest, en fait il semble qu'une large partie des plaines et collines de la région (bassins du Prut, du Dniestr et du bas-Danube) soit sujette à des brouillards hivernaux généralisés.

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Printemps 2015: encore quelques frimas en mars, des t° en dent de scie en avril et un mois de mai déjà souvent estival. Rappelez vous mes fiches sur l'est de l'Europe de l'été dernier (Pologne, Slovaquie etc...), le printemps est souvent fait de montagnes russes thermiques avec de nombreux épisodes de chaleurs précoces dès le mois d'avril.

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BONUS: j'en ai pas vraiment encore parlé, mais le mois d'avril 2017 a été exceptionnel en Europe de l'est par son froid et ses neiges tardives autour du 20/04... pour pas mal de mes fiches de cette zone avril 2017 a donnée les txn de ma période d'étude et certaines des neiges et des gelées le plus tardives.

Ici à Chisinau avril 2007 a donné à la fois la gelée la plus tardive de ma période d'étude (le 21/04), la txn d'avril (0.2°c, tx estimée du 20/04... le 20 du mois en plus !)... mais aussi la couche de neige la plus épaisse tout mois confondus, avec 57 cms le matin du 21 !

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Ete 2017: normal, la chaleur d'aout compensant la "fraicheur" de juillet.

Les dégradations pluvio-orageuses apportent un bon coup de frais mais ne durent pas. Les coups de chaleurs qui se développent entre sont souvent marqués par une hygrométrie basse, ce qui est bienvenu par ce niveau de chaleur. La position sur une colline apporte également de hautes tn (17 tn supérieures à 20°c en moyenne sur l'été).

Bref, l'été est globalement beau et franchement chaud.

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Automne 2010: c'est la saison d'automne au bilan le plus neutre que j'ai trouvé. Et pourtant cet exemple est complétement atypique, il est même assez dingue !

Le mois d'octobre 2010 est le plus froid de ma période d'étude, et le mois de novembre 2010 le plus doux ! Si bien que novembre fut en Tm 2.8°c plus chaud que octobre cette année là !

Regardez ce résumé, inversez mentalement octobre et novembre et vous aurez une meilleure idée d'un automne normal:

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Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

 

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Megève (1106 m)/Saint-Gervais (808 m) en semaine - Samoëns (716 m) les WE
Le 24/4/2015 à 18:12, mottoth a dit :

 

#182. Helgoland.

 

 

Avec ce coup de froid de fin février/début mars, on est passé tout près de la Tnn absolue de la période d'étude (-7,4 °C) avec -7,0 °C de minimale le 28/02.

En revanche le record de mars est explosé avec -5,8 °C contre -4,1 °C avant.

 

Merci pour ces dernières fiches d'Ukraine, c'est vrai que ça donne nettement moins envie, avec cette grisaille infinie l'hiver...

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)
il y a 1 minute, nicolass a dit :

 

Avec ce coup de froid de fin février/début mars, on est passé tout près de la Tnn absolue de la période d'étude (-7,4 °C) avec -7,0 °C de minimale le 28/02.

En revanche le record de mars est explosé avec -5,8 °C contre -4,1 °C avant.

 

Merci pour ces dernières fiches d'Ukraine, c'est vrai que ça donne nettement moins envie, avec cette grisaille infinie l'hiver...

Pas mal de records de mes fiches Européennes pour le mois de mars sont en train d'être explosés. Il faut dire que à part mars 2013 et le tout début mars 2005 (-25°c à Munich !) on n'a pas vraiment eu de froid marquant en mars en Europe depuis 2000, donc les records post-2000 sont souvent loin des records historiques et/ou potentiels.

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)
Le 02/03/2018 à 14:12, thib91 a dit :

 

Brrr sinistre...un petit voyage possible également via google street view, charmant https://www.google.fr/maps/@67.5006813,64.0626294,3a,75y,171.31h,85.23t/data=!3m6!1e1!3m4!1s_cE3ttKihDd55YYvZgguhA!2e0!7i13312!8i6656?dcr=0.

Au delà de l'urbanisme soviétique particulièrement déprimant, on constate sur les prises de vue datant du mois de juin 2013 que les quelques arbres ne sont toujours pas en feuille et les manteaux encore de sortie :ph34r:.

 

Juin 2013: la google car est probablement passée le 3 ou le 4... et une semaine après il faisait 25°c !

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Puisqu'on reparle de Vorkuta, aout dernier a vu la gelée la plus précoce de ma période d'étude (le 2), et aussi un quasi -5°c le 13/08 qui est pour moi la nouvelle tnn de ma période d'étude en aout. Un mois globalement assez maussade et sans chaleur, ça fait pas rêver non plus.

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Diemeringen 67 (237m)
Il y a 3 heures, thib91 a dit :

 

Brrr sinistre...un petit voyage possible également via google street view, charmant https://www.google.fr/maps/@67.5006813,64.0626294,3a,75y,171.31h,85.23t/data=!3m6!1e1!3m4!1s_cE3ttKihDd55YYvZgguhA!2e0!7i13312!8i6656?dcr=0.

Au delà de l'urbanisme soviétique particulièrement déprimant, on constate sur les prises de vue datant du mois de juin 2013 que les quelques arbres ne sont toujours pas en feuille et les manteaux encore de sortie :ph34r:.

 

Il y en a un en manches courtes.^_^

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Schleithal (extrême nord Bas-Rhin/155m) et Niederbronn-les-Bains (Vosges du Nord/220m-581m)

Merci pour toutes ces nouvelles fiches sur l’Europe de l’Est :)

En effet de nombreux records pour un mois de mars depuis 2000 sont tombés dans ces secteurs. 

Pour Lviv par exemple -22,0° -10,8° le 1er mars (ancien -20,3° / -6,4°).  

Ou Bucarest -21,7° -2,9° le 1er également (ancien Tnn mars -19,9°). 

 

Vivement la suite...^_^

Modifié par alex67
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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Le 12/02/2018 à 09:21, mottoth a dit :

#466. Tashkent.

 

La ville est en limite est de l'immense dépression de Touran - dont le point le plus bas est la mer d'Aral. A l'est et au nord-est (40kms) les premiers reliefs occidentaux du Tian Shan commencent, avec les sous-ensembles des monts Pskem, Qurama ou la chaine Ugam. Derrière les monts Qurama se trouve la vallée de Fergana, qui sera étudiée lors de la prochaine fiche. Plus au nord on voit le début de la chaine du Karatau, qui s'étend bien plus loin en direction du nord-ouest, et qui barre le passage aux froids de basse couche les plus intenses en provenance de Sibérie (voyez ici l'influence de cette chaine sur le cas concret de la vague de froid de janvier 2018).

 

On retrouve une forte continentalité thermique couplé à un régime de précipitation de type méditerranéen, avec ce maximum de printemps marqueur de la très grande instabilité de cette région en cette saison durant laquelle les conflits thermiques sont à leur paroxysme. L'hiver n'est pas très froid - en Tm janvier est équivalent à une bonne moitié est de la France - mais contrasté, et la part neigeuse des précipitation est importante: la neige tient donc au sol entre 1 mois et 1 mois et demi en moyenne. L'été est caniculaire et très sec.

À propos de la dépression de Touran, il existe une zone bioclimatique appelée zone ou étage irano-touranien. Ce bioclimat est connu pour représenter une région semi-aride mais trop fraîche l'hiver pour faire partie des climats subtropicaux ou des climats méditerranéens.

Ceci semble bien confirmé pour Tashkent.

 

Sinon, il est en effet indéniable que les reliefs situés à l'est de cette ville la protègent assez nettement des advections continentales d'origine (lointaine) sibérienne.

Et au passage, tu avais parfaitement raison de préciser qu'en altitude, on en peut en fait quasiment pas trouver d'advection sibérienne dont l'air très lourd (dense) reste plaqué dans les plus basses couches.

 

Je viens de calculer l'indice hydrique de Tashkent : 

- indice estival Ihe = -41,3 => étés vraiment très secs.

- indice annuel IhA = -51,2 => on est en-dessous des -45 (limite semi-aride). On est donc ici dans le grand domaine climatique aride (climat semi-aride ici).

La végétation dominante n'est donc pas la steppe ici (pour deux raisons : hivers pas assez froids, et sécheresse annuelle trop forte), mais bien la végétation irano-touranienne. 

 

Je comprends qu'il soit assez tentant de considérer un tel climat comme méditerranéen (comme Yves, par ex), seulement je pense que trop d'éléments l'en excluent :

- Tnm de janvier trop basse (< 0°C), et records de froids bien trop prononcés (jusqu'à -29,5°C, hors période 2000-2018)

- comme l'a mentionné Mottoth, la neige est en plus un élément marquant durant l'hiver.

- amplitude thermique annuelle beaucoup trop grande (26°C environ)

- et donc IhA < -45 (en d'autres termes, appartenance au domaine semi-aride).

C'est même encore un peu trop, à mon avis, pour parler d'un climat subméditerranéen.

 

Je dirais donc qu'on a ici un climat semi-aride continental à été long.

 

 

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)

#476. Simferopol.

 

Cette ville de Crimée a été annexée comme le reste de la péninsule par la Russie en mars 2014... un problème encore présent plus que jamais aujourd'hui lors de la réactualisation de cette fiche (novembre 2023). Les usages d'encodage des données climatologiques dans les synops ont basculé de ceux de l'Ukraine à ceux de la Russie le 01/06/2015, et ce fut d'ailleurs une prise de tête inédite pour moi car je n'avais pas encore eu le cas d'une station qui change de nationalité durant ma période d'étude.

Bref, la ville de Simferopol compte environ 330 000h, elle est à 450kms de Chisinau, 510kms de Sotchi, 575kms de Kharkiv, 625kms de Bucarest, 650kms de Kiev, et 1230kms de Moscou.

KbslceK.jpg

 

La presqu'ile de Crimée et l'isthme qui la relie au continent sont souvent très plat, sauf au sud où l'on trouve les montagnes de Crimée. De par sa position au nord de ces montagnes et en retrait de la mer (29kms), Simferopol est plus soumise aux influences continentales (du continent au nord ou juste du substrat de l'intérieur de la presqu'ile) qu'aux influences maritimes de la Mer Noire.

ycx9XMs.jpg

 

La station étudiée est sur l'aéroport, à 14kms du centre ville. Elle est très dégagée et loin des influences de la ville.

B2A17TG.jpg

 

Vue vers le SSE, en direction des montagnes de Crimée puis de la mer Noire.

sCQoSXb.jpg

 

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C'est un climat semi-continental à étés chauds, qui est altéré par une dynamique méditerranéenne qui donne une légère sécheresse estivale. C'est en été que l'influence de la Mer Noire est donc la plus forte, avec un temps beau et chaud typiquement méditerranéen et un léger décalage du maximum thermique en aout. Les hivers sont modérément froids et humides, mais les records de froid laissent deviner des assauts brutaux de l'hiver russe (txn -21°c !).

 

Le vent est également de la partie, et notamment en hiver lorsque la différence de t° entre continent et mer est forte. Nous constatons d'ailleurs sur les roses des vents que le courant thermique terre -> mer est dominant en hiver, son orientation au nord-est étant influencée par le relief.

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Si l'hiver est donc dominé par le vent de NE à ENE continental, c'est plus varié en saison de soleil haut avec notamment l'apparition de brises de montagne nocturnes (secteur 120°) et de brises de mer diurnes (270°), et ainsi le vent à l'air de faire un tour complet de la boussole dans le sens antihoraire durant une journée type.

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Hiver 2013-2014: le même qu'à Chisinau, même si ici la vague de froid de fin-janvier début février est un peu moins sévère (son pic d'intensité est juste un peu en dessous des tnn/txn annuelles médianes). Plus que la neige, c'est le vent qui souvent marque les période froides, avec des IRE qui peuvent plonger sous -30. Les redoux sont souvent agréables, avec des t° clémentes en journée et de la grisaille nocturne. Les 20°c peuvent être atteint même au cœur de l'hiver.

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BONUS: janvier 2006. La terrible vague de froid de la dernière décade est arrivé après un début de mois assez froid, et au final on termine ce mois avec la 3e plus forte anomalie négative de ma période d'étude (derrière février 2012, -7.1°c, et décembre 2001, -6.2°c). Durant cet épisode l'IRE a chuté à -38, et les tnn/txn atteinte peuvent être considérées comme quasi historiques: dans la climatologie "moderne" (post-1950) le record de tnn est de -26.0°c (en 1950 justement). Plus loin dans le temps on à -30.2°c en février 1911, probablement avec un matériel et un emplacement différents; la vague de froid de février 1911 rafle d'ailleurs 11 records de tnn sur 28 en février, elle semble avoir été absolument dantesque.

Notez donc le vent fort et la poudrerie en plus du grand froid, c'est violent.

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Voici l'exemple de 2010 pour le printemps, un exemple déjà sorti pour Lviv et Kiev. Le bilan de RR est bien sec, il semble que cela soit du plus à des perturbations trop "sèches" qu'à un nombre trop faible de celles ci.

Le baroud d'honneur de l'hiver autour du 10/03 s'accompagne encore de vent vraiment fort, mais ensuite on trouve rapidement des journées agréables, et comme plus au nord en Ukraine le mois de mai à déjà un petit air d'été. La relative continentalité du lieu - assez loin de la mer - et son caractère bien campagnard implique des amplitudes thermiques assez fortes et donc des gelées souvent tardives: la dernière gelée survient en moyenne le 10/04, 12 jours plus tard que Chisinau (30/03) qui est pourtant plus froide en hiver. Donc ici la gelée du 27/04 n'est pas tellement surprenante.

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On se croirait vraiment près de la Méditerranée en été, dans l'arrière pays provençal par exemple: le mauvais temps est bref et les précipitations essentiellement de nature convective, et l'on a d'assez longue périodes de "cagne" avec des tx qui tournent autour de 35°c mais sans connaitre de pic excessif (pas de vent style sirocco). L'hygrométrie reste sage, il fait rarement trop lourd. Mais de l'autre côté des montagnes de Crimée une ville comme Yalta doit être nettement plus humide, et je pense qu'on retrouve de forts gradient d'humidité entre la côte et l'arrière pays qui là encore rappellent la Méditerranée.

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L'automne 2008 fut parfaitement normal. Pas mal de longues périodes ensoleillées, c'est une saison assez agréable, ce qui a un peu de quoi surprendre lorsqu'on constate l'interminable grisaille dans les plaines Russe et Ukrainiennes en octobre et novembre.

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BONUS: décembre 2008 et un coup de chaleur étonnant en début de mois. L'installation d'une temps assez hivernal durant les deux dernières décades rétablira cependant l'équilibre thermique près de la moyenne.

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Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

 

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Réactualisation -> octobre 2023
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