RomainD Posté(e) 3 novembre 2022 Strasbourg-centre (soir&WE) / Gresswiller (jours ouvrés) Partager Posté(e) 3 novembre 2022 (modifié) Je voulais partager avec vous mon raisonnement actuel sur la norme 91/20 et son utilisation à venir. J'espère recevoir en retour vos impressions qui valident ou infirment mon idée. Pour faire simple: Je pense que la moyenne 91/20 est déjà obsolète au 1er jour de son application. Et comparer les valeurs mesurées actuellement à une moyenne d'un climat qui n'existe déjà plus n'a par conséquent pas de sens. Je considère 5 stations représentant 5 climats français (Strasbourg, Paris, Nîmes, Bordeaux et Cherbourg). Ça n'a pas la rigueur de l'indice thermique national de Météo-France mais je ne peux pas être exhaustif, donc j'ai cherché des stations aux climats différents. J'ai calculé sur ces 5 stations l'écart des moyennes annuelles anciennes et récentes (issues de IC) avec - d'abord la moyenne en vigueur jusqu'à peu 81/10 - la nouvelle moyenne 91/20 - la vieille moyenne 51/80 (Remarque: les Tm annuelles masquent en plus des évolutions plus fines comme le réchauffement flagrant des Tn hivernales et des Tx estivales) On peut y lire que - la dernière décennie est près de 2° plus chaude que la période 51/80. Mais la période après-guerre est faussée par l'effet des aérosols et de la pollution de l'air qui a baissé temporairement les T° jusqu'à leur interdiction/meilleure gestion. - 81/10 porte déjà une part de réchauffement climatique non-négligeable. - 91/20 est réchauffée de 0,4° (Tn et Tm) à 0,5° (Tx) par rapport à 81/10 - la dernière décennie 10/21 est 0,5° plus chaude que la moyenne 91/20 alors qu'elle fait partie du calcul de cette moyenne (sf 2021). Donc la 3ème décennie de 91/20 est en somme 1° plus chaude que la 1ème décennie de l'intervalle. Conclusion: A l'avenir, pour mes analyses des écarts aux moyennes, je ne compte pas utiliser la moyenne 91/20 car je considère qu'elle n'est qu'une photo à un instant donné d'un état transitoire en rapide évolution. 1° d'écart entre la 1ère et la dernière décennie de l'intervalle, c'est énorme et ça veut dire qu'il n'y a pas de température qui puisse être considérée comme normale tant le climat a changé au cours de ces 30 ans. La moyenne 91/20, par abus, on pourrait dire que c'est le climat moyen en 2005. Et ce climat a trop changé d'une part par rapport à l'intervalle précédent centré sur 1995 et d'autre part par rapport au climat actuel pour être un point de comparaison qui a du sens. 81/10 portait déjà une part de réchauffement, donc est également imparfaite, mais c'est la moyenne qui reflète pour moi et la grande majorité d'entre-nous "le climat de notre enfance ou jeunesse", un climat identifiable, connu, rassurant (encore de la neige en hiver à Strasbourg, chaleur au sud mais pas 40° chaque mois de l'été etc...). La meilleure moyenne pré-réchauffement serait sans doute 71/00 mais 81/10 a été implémentée partout et c'est dur de faire machine arrière. Je me contenterai de rester sur 81/10 pour les raisons citées ci-dessus. J'espère m'être exprimé clairement, sinon n'hésitez pas à me demander des précisions. Les données station par station En couleur l'écart par rapport à 81/10 Strasbourg et Nîmes ont un réchauffement plus rapide, et sans surprise, que les stations plus océanisées. Remarque: ce serait phénoménal de pouvoir comparer décennie par décennie mais ça demande un travail de données important Modifié 3 novembre 2022 par RomainD 5 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
RomainD Posté(e) 3 novembre 2022 Strasbourg-centre (soir&WE) / Gresswiller (jours ouvrés) Auteur Partager Posté(e) 3 novembre 2022 (modifié) Pour compléter le tableau, j'ai fait récemment une analyse des dates des records de chaud et de froid à Strasbourg-Entzheim Côté froid: Aucun record mensuel sur une moyenne (Tm, Tnm, Txm) n'a été battu depuis 1980 Aucun record mensuel sur une valeur (Tx, Tn) n'a été battu depuis 1993 Côté chaud: 9 des 12 mois ont leur Tm record depuis 2000 (10 si on compte les égalisations). 4 rien que depuis 2015 (6 si on compte les égalisations) 5 des 12 mois ont leur Tn et leur Tx record depuis 2015 (7 pour les Tx si on compte les égalisations) Dans la répartition, étonnamment on remarque que les mois de septembre à février ont tous leur record mensuel de Tx qui date d'avant 1992. Mais octobre/novembre/décembre/janvier ont une Txm récente tout de même. On peut interpréter ça en disant que les moyennes augmentent vite mais la résistance de Txx mensuelles montrent que toutes les traces de la variabilité naturelle du climat d'antan ne sont pas encore effacées, côté chaud (pour l'instant...) Modifié 3 novembre 2022 par RomainD 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
lothski Posté(e) 3 novembre 2022 Besançon 290m Partager Posté(e) 3 novembre 2022 (modifié) Joli boulot Pour la suisse (tm homogénéisées seulement ) ça va vite avec ça (PJ si ça passse en xls ici ) __SUISSE mensuel TEMP .xlsx source https://www.meteosuisse.admin.ch/product/input/climate-data/swissmean/10.18751-Climate-Timeseries-CHTM-swiss.txt Modifié 3 novembre 2022 par lothski 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Dionysos Posté(e) 3 novembre 2022 Grenoble - Eybens Partager Posté(e) 3 novembre 2022 Il y a 1 heure, RomainD a dit : Pour faire simple: Je pense que la norme 91/20 est déjà obsolète au 1er jour de son application. Et comparer les valeurs mesurées actuellement à une moyenne d'un climat qui n'existe déjà plus n'a par conséquent pas de sens. De mon point de vue, ce qui n'a pas de sens, c'est de parler de "norme" ou "normale". On devrait uniquement parler de "moyenne" sur une période (1981-2010 ou 1991-2020, par exemple) On verrait effectivement que les moyennes de températures augmentent au fil du temps, avec le RC (tout le monde le sait déjà sur le forum, mais on peut étudier plus précisément les nuances selon les régions, les décennies, etc) En fait, pourquoi 1981-2010 ou 1991-2020 ? Parce que les météorologues ont déterminé qu'une moyenne devait être calculée sur une période d'au moins 30 ans pour servir de "norme". Mais il demeure bien sûr très intéressant d'avoir les moyennes des périodes passées, pour justement bien mesurer l'impact du RC. 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
RomainD Posté(e) 3 novembre 2022 Strasbourg-centre (soir&WE) / Gresswiller (jours ouvrés) Auteur Partager Posté(e) 3 novembre 2022 (modifié) il y a 10 minutes, Dionysos a dit : De mon point de vue, ce qui n'a pas de sens, c'est de parler de "norme" ou "normale". On devrait uniquement parler de "moyenne" sur une période (1981-2010 ou 1991-2020, par exemple) On verrait effectivement que les moyennes de températures augmentent au fil du temps, avec le RC (tout le monde le sait déjà sur le forum, mais on peut étudier plus précisément les nuances selon les régions, les décennies, etc) En fait, pourquoi 1981-2010 ou 1991-2020 ? Parce que les météorologues ont déterminé qu'une moyenne devait être calculée sur une période d'au moins 30 ans pour servir de "norme". Mais il demeure bien sûr très intéressant d'avoir les moyennes des périodes passées, pour justement bien mesurer l'impact du RC. J'ai corrigé norme en moyenne, je suis d'accord, c'est plus juste ainsi Après, justement j'explique mon raisonnement sur le choix du point de comparaison. Pour faire des comparaisons à une moyenne, je pense qu'il faut que la comparaison aie du sens. Géographiquement, on compare pas le climat de 2 stations différentes Et bien, dans la dynamique actuelle de hausse rapide des T° - soit on compare avec un point de départ qui a du sens scientifiquement parlant (dans ce cas l'idéal serait au départ du RC) - soit à défaut - et c'est très imparfait et pas rigoureux scientifiquement - avec une période qui représente quelque chose (comme par exemple 81/10 comme période "de notre jeunesse/enfance"). En tout cas pas avant un point intermédiaire fiché au milieu de la pente comme l'est la période 91/20. Dans ce cas mieux vaut ne pas faire de comparaison et arrêter avec le concept de normale de saison. "Aujourd'hui, il fait X degrés, il y a 30 ans, dans la même situation, il aurait fait 2° de moins, point" Modifié 3 novembre 2022 par RomainD Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
lothski Posté(e) 3 novembre 2022 Besançon 290m Partager Posté(e) 3 novembre 2022 Il y a 1 heure, RomainD a dit : Remarque: ce serait phénoménal de pouvoir comparer décennie par décennie tu veux dire comparer l'évolution des périodes de 10 ans ? c'est trop bruité surtout si on prend mois par mois par ex. en mai la moy mobile en vert fait de jolies bosses pour la Suisse ( encore plus bruité sur un endroit particulier ) 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mathias Posté(e) 3 novembre 2022 Grenoble gare et Monestier de Clermont pour le travail. Précieux dans la plaine du Forez pour les vacances. Partager Posté(e) 3 novembre 2022 A partir des années 90, il est à noter que les grosses vagues de froid ont totalement disparues de nos hivers (sauf février 2012). Cette disparition n'est-elle pas la cause d'une progression plus rapide des moyennes à partir des années 90'? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
lothski Posté(e) 3 novembre 2022 Besançon 290m Partager Posté(e) 3 novembre 2022 Sur la suisse que je connais mieux de 61-90 à 1991-2020 mars à août ont augmenté 2 fois plus que sept à fevrier 1,6 1,8 1,6 2,0 1,4 1,8 VS 0,4 0,7 0,9 0,8 1,1 0,7 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
pvaill67 Posté(e) 3 novembre 2022 Saint-Nabor (67) - 312 m au pied du mont Ste-Odile Partager Posté(e) 3 novembre 2022 Il y a 11 heures, Dionysos a dit : De mon point de vue, ce qui n'a pas de sens, c'est de parler de "norme" ou "normale". On devrait uniquement parler de "moyenne" sur une période (1981-2010 ou 1991-2020, par exemple) On verrait effectivement que les moyennes de températures augmentent au fil du temps, avec le RC (tout le monde le sait déjà sur le forum, mais on peut étudier plus précisément les nuances selon les régions, les décennies, etc) En fait, pourquoi 1981-2010 ou 1991-2020 ? Parce que les météorologues ont déterminé qu'une moyenne devait être calculée sur une période d'au moins 30 ans pour servir de "norme". Mais il demeure bien sûr très intéressant d'avoir les moyennes des périodes passées, pour justement bien mesurer l'impact du RC. On peut dire que la notion même de normale est obsolète. Une normale sur 30 ans est satisfaisante dans un climat stable, mais n'a plus de valeur dans un climat qui change si rapidement qu'actuellement. En tout cas ce n'est plus une normale mais une moyenne en effet. Du coup, peut-on définir une normale actuellement? Quelle référence choisir ? Soit on choisis les années de notre enfance, mais ce sera propre à chacun suivant son âge. Soit on prend une normale avant le réchauffement rapide. Et quand le climat sera à nouveau stabilisé (on y arrivera bien, mais quand ? Et à quel niveau ?), on pourra à nouveau parler de normales sur 30 ans. 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Arkus Posté(e) 3 novembre 2022 Toulouse Partager Posté(e) 3 novembre 2022 Il y a 12 heures, RomainD a dit : - la dernière décennie est près de 2° plus chaude que la période 51/80. Mais la période après-guerre est faussée par l'effet des aérosols et de la pollution de l'air qui a baissé temporairement les T° jusqu'à leur interdiction/meilleure gestion. Là-dessus je ne suis pas forcément trop d'accord : si la période 51-80 peut-être considérée comme froide, c'est uniquement relativement à ce qu'elle aurait du être sans aérosols. Mais dans l'absolu elle colle assez bien justement au niveau des températures avant réchauffement. Les années 40 ont été ponctuellement plus chaudes (surtout en saison chaude), mais les décennies du début du XXe étaient du même niveau voir un peu plus froides que 51-80 (à part peut-être au printemps). Sur l’article tout frais de Ribes et al., on voit bien la compensation à peu près équilibrée entre effet de serre et aérosols jusque vers 70-80, et ensuite la baisse des aérosols, combinée à la hausse accentuée des gaz à effet de serre a fait décoller le réchauffement : Il y a 12 heures, RomainD a dit : La moyenne 91/20, par abus, on pourrait dire que c'est le climat moyen en 2005. Et ce climat a trop changé d'une part par rapport à l'intervalle précédent centré sur 1995 et d'autre part par rapport au climat actuel pour être un point de comparaison qui a du sens. Je pense que c'est la bonne manière de voir les choses. Avec un calcul brut, la tendance nationale est de 0.4°C / décennie, les 17 années écoulées depuis 2005 nous amènent donc à environ 0.7°C de biais sur cette norme 91-20. L'existence de cette norme ne tient qu'au fait que c'est la méthode habituelle, et simple, d'utiliser les 3 dernières décennies complètes pour approcher la référence du moment. Mais on voit bien que dans un climat en réchauffement rapide, ce n'est plus adapté. A la limite, on pourrait dire qu'aujourd'hui c'est un compromis pour la communication : les anomalies ne sont pas trop décorrélées de la réalité météo, mais en même temps elles sont assez biaisées pour rappeler la tendance au réchauffement. Mais c'est clairement bâtard comme approche. Mon avis c'est que si on veut vraiment voir les anomalies par rapport au climat avant réchauffement, autant il aller à fond et prendre vraiment avant, comme par exemple 1921-1980. Mais dans ce cas les anomalies seront sur un nuancier allant du légèrement chaud au très chaud, il n'y aura quasiment plus d'anomalies froides au pas mensuel et trimestriel. Et si on veut vraiment voir les anomalies "météo", par rapport à la norme du moment, on peut toujours extrapoler une norme "actuelle", en tirant la tendance long terme jusqu'à maintenant. Avec les valeurs quotidiennes de l'ITN, voici ce que ça donnerait avec la norme "avant RC", et la norme "en 2022" : 4 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
RomainD Posté(e) 4 novembre 2022 Strasbourg-centre (soir&WE) / Gresswiller (jours ouvrés) Auteur Partager Posté(e) 4 novembre 2022 Il y a 9 heures, pvaill67 a dit : On peut dire que la notion même de normale est obsolète. Une normale sur 30 ans est satisfaisante dans un climat stable, mais n'a plus de valeur dans un climat qui change si rapidement qu'actuellement. En tout cas ce n'est plus une normale mais une moyenne en effet. Du coup, peut-on définir une normale actuellement? Quelle référence choisir ? Soit on choisis les années de notre enfance, mais ce sera propre à chacun suivant son âge. Soit on prend une normale avant le réchauffement rapide. Et quand le climat sera à nouveau stabilisé (on y arrivera bien, mais quand ? Et à quel niveau ?), on pourra à nouveau parler de normales sur 30 ans. On se rejoint, merci 👍 Il y a 8 heures, Arkus a dit : Là-dessus je ne suis pas forcément trop d'accord : si la période 51-80 peut-être considérée comme froide, c'est uniquement relativement à ce qu'elle aurait du être sans aérosols. Mais dans l'absolu elle colle assez bien justement au niveau des températures avant réchauffement. Les années 40 ont été ponctuellement plus chaudes (surtout en saison chaude), mais les décennies du début du XXe étaient du même niveau voir un peu plus froides que 51-80 (à part peut-être au printemps). Sur l’article tout frais de Ribes et al., on voit bien la compensation à peu près équilibrée entre effet de serre et aérosols jusque vers 70-80, et ensuite la baisse des aérosols, combinée à la hausse accentuée des gaz à effet de serre a fait décoller le réchauffement : Je pense que c'est la bonne manière de voir les choses. Avec un calcul brut, la tendance nationale est de 0.4°C / décennie, les 17 années écoulées depuis 2005 nous amènent donc à environ 0.7°C de biais sur cette norme 91-20. L'existence de cette norme ne tient qu'au fait que c'est la méthode habituelle, et simple, d'utiliser les 3 dernières décennies complètes pour approcher la référence du moment. Mais on voit bien que dans un climat en réchauffement rapide, ce n'est plus adapté. A la limite, on pourrait dire qu'aujourd'hui c'est un compromis pour la communication : les anomalies ne sont pas trop décorrélées de la réalité météo, mais en même temps elles sont assez biaisées pour rappeler la tendance au réchauffement. Mais c'est clairement bâtard comme approche. Mon avis c'est que si on veut vraiment voir les anomalies par rapport au climat avant réchauffement, autant il aller à fond et prendre vraiment avant, comme par exemple 1921-1980. Mais dans ce cas les anomalies seront sur un nuancier allant du légèrement chaud au très chaud, il n'y aura quasiment plus d'anomalies froides au pas mensuel et trimestriel. Et si on veut vraiment voir les anomalies "météo", par rapport à la norme du moment, on peut toujours extrapoler une norme "actuelle", en tirant la tendance long terme jusqu'à maintenant. Avec les valeurs quotidiennes de l'ITN, voici ce que ça donnerait avec la norme "avant RC", et la norme "en 2022" : Merci pour ta contribution parfaitement illustrée Et effarante, si on regarde 21/80 😬 Sur IC, y a un tableau qui prend la moyenne de tous les temps, moyenne qui va grimper peu à peu chaque année du coup Merci pour le graphique par rapport aux aérosols. J'ai découvert que récemment cette influence et ça m'intéresse beaucoup Que représentent chaque courbe? La rouge la moyenne des T°? La marron ce que ça aurait été sans les aérosols? La verte l'écart entre les 2? 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Arkus Posté(e) 4 novembre 2022 Toulouse Partager Posté(e) 4 novembre 2022 il y a 13 minutes, RomainD a dit : Merci pour le graphique par rapport aux aérosols. J'ai découvert que récemment cette influence et ça m'intéresse beaucoup Que représentent chaque courbe? La rouge la moyenne des T°? La marron ce que ça aurait été sans les aérosols? La verte l'écart entre les 2? Je te laisse lire le papier qui est disponible ici : https://esd.copernicus.org/articles/13/1397/2022/esd-13-1397-2022-discussion.html C'est celui qui est à l'origine dans les médias de pas mal de titres récents du style "la France se réchauffe plus vite que prévu". Sur la figure que j'ai citée : marron "GreenHouse Gases", c'est la contribution positive uniquement des gaz à effet de serre vert "Other Antropogenic" c'est la contribution des autres effets liés à l'homme, dont principalement la contribution négative des aérosols rouge "Anthropogenic" c'est la résultante des deux 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
fran39 Posté(e) 4 novembre 2022 Charenton-le-Pont Partager Posté(e) 4 novembre 2022 Merci et bravo pour ce travail. Par rapport à "la meilleure moyenne pré-réchauffement". Juste une remarque purement qualitative, qui rejoint @Arkus. Mon collègue, amateur de climatologie et plus vénérable que moi, m'a dit l'autre jour que pour lui, les normales 1971-2000 ne signifiaient rien, car à cheval entre un ancien climat "pur" 1951-1980 (peut-être dit-il cela car il a été biberonné aux normales 1951-1980 ?), et un climat déjà franchement réchauffé à partir des années 1990, sans compter notre climat actuel, lui-même en transition avec un climat qu'on ne connait pas encore... bref Les normales 1951-1980 je pense meilleur candidat que 1971-2000 pour une moyenne pré-réchauffement. 4 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
RomainD Posté(e) 4 novembre 2022 Strasbourg-centre (soir&WE) / Gresswiller (jours ouvrés) Auteur Partager Posté(e) 4 novembre 2022 Il y a 1 heure, Arkus a dit : Je te laisse lire le papier qui est disponible ici : https://esd.copernicus.org/articles/13/1397/2022/esd-13-1397-2022-discussion.html C'est celui qui est à l'origine dans les médias de pas mal de titres récents du style "la France se réchauffe plus vite que prévu". Sur la figure que j'ai citée : marron "GreenHouse Gases", c'est la contribution positive uniquement des gaz à effet de serre vert "Other Antropogenic" c'est la contribution des autres effets liés à l'homme, dont principalement la contribution négative des aérosols rouge "Anthropogenic" c'est la résultante des deux Merci pour la précision Il y a un chapitre dans le Grand Livre du Climat de Greta THUNBERG qui vient de sortir sur ce sujet des pollutions et aérosols Ou la réduction de la pollution, inhérente à la décarbonation notamment, va augmenter les effets du RC tout en étant un passage obligé. C'est perturbant Evidemment miser sur plus de pollution pour juguler le RC est une mauvaise idée 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Arkus Posté(e) 4 novembre 2022 Toulouse Partager Posté(e) 4 novembre 2022 Il y a 3 heures, RomainD a dit : Merci pour la précision Il y a un chapitre dans le Grand Livre du Climat de Greta THUNBERG qui vient de sortir sur ce sujet des pollutions et aérosols Merci pour l'extrait, ça résume bien l'effet pervers de ces aérosols qui ont aggravé le piège climatique, en retardant d'autant les effets visibles et en augmentant la vitesse de réchauffement actuelle à cause de l'effet de rattrapage. 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Papusa Posté(e) 4 novembre 2022 Vanves (92) et Châtenay-Malabry (92) pour le travail Partager Posté(e) 4 novembre 2022 (modifié) Bonjour à tous, Merci à @RomainD pour l'ouverture de ce sujet et aux intervenants pour les échanges instructfs. Pour le sujet des aérosols depuis quelques temps je me pose la question de l'influence possible sur la météo/climato des essais nucléaires atmosphériques, qui ont eu lieu après la 2nd guerre mondiale. Il y a tout de même eu 2400 essais nucléaires, dont 543 essais atmosphériques. La carte ci-dessous synthétise localisation, nombres et puissance cumulées. Carte de localisation des essais nucléaires atmosphériques entre 1945 et 1980 (source IRSN) Les essais atmosphériques ont principalement eu lieu entre 1951 et 1962, comme l'indique le graphique ci-dessous (source IRSN). Ma question principales : Un telle activité a due mettre en suspension dans l'atmosphère pas mal d'aérosol (poussières). Est-ce que la quantité a été suffisante pour avoir un impact refroidissant sur le climat ? En faisant des recherches sur Internet je suis tombé sur cet article de Science et Vie "Les essais nucléaires de la guerre froide ont provoqué des pluies à des milliers de kilomètres" : https://www.science-et-vie.com/science-et-culture/les-essais-nucleaires-de-la-guerre-froide-ont-provoque-des-pluies-a-des-milliers-de-kilometres-5910.html Extrait : "Une ionisation de l’air Or, les essais nucléaires relâchent dans l’air des radionucléides et des particules chargées électriquement. Et cette radioactivité ionise l’air. Les charges électriques modifient alors la manière dont les gouttelettes d’eau entrent en collision dans les nuages, et se combinent pour déclencher des précipitations. Les chercheurs ont observé un épaississement des nuages et une augmentation des précipitations de 24 % en moyenne, les jours où la radioactivité était plus élevée. Toutefois, ce phénomène ne survient pas dans tous les types de nuages : il affecte seulement les nuages chauds et non orageux." Jusqu'à maintenant je n'ai rien trouvé sur un éventuel effet refroidissant... Quel est votre avis sur la question ? ____ Source des informations (IRSN : Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire) : https://www.irsn.fr/FR/connaissances/Environnement/retombees-tirs-armes-nucleaires/Pages/2-essais-nucleaires-atmospheriques.aspx#.Y2UQk3bMJPY Il existe aussi un document pdf qui reprend les éléments de la page internet : https://www.irsn.fr/FR/connaissances/Environnement/retombees-tirs-armes-nucleaires/Documents/IRSN_serie_fiches_tirs_08-2015.pdf Modifié 4 novembre 2022 par Papusa 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Hugo_HK Posté(e) 4 novembre 2022 Hong Kong Partager Posté(e) 4 novembre 2022 eh bah dis donc ils en ont fait peter des bombinettes en Nouvelle Semble les Soviétiques! largement plus que tous les autres pays dans la totalité du reste du monde.... On n'a pas eu d'ours polaires - Godzilla pourtant! A 240Mt de puissance cumulée en plein air c'est deja ca... Finis les plaisanteries je mets ca ici pour le moment: J'ai étudié toutes les périodes hivernales (Novembre-Mars) en Europe depuis 1890/91, de la maniere suivante: 1/ J'ai compte le nombre de jours a -10 degres a 850hpa, journées a -15 et journées a -20 (a 850hpa aussi) selon les reanalyses de la NCEP/NOAA pour plusieurs regions (Chateauroux pour le centre de la France, Birmingham pour le centre de l'Angleterre, Berlin, Stockholm, Varsovie, Kiev). 2/ J'ai assigne un indice a base d'un système a point: chaque journée a -10 a 850hpa compte pour un point a Stockholm, Kiev, Berlin, Varsovie et Belgrade, est 2 pts a Birmingham ou Chateauroux Chaque journée a -15 = 10pts a Chateauroux, Birmingham, et 5 pts dans les autres villes Chaque journée a -20 = 20 pts a Chateauroux ou Birmingham, 10pts ailleurs. Je ne suis pas sur de la fiabilité des reanalyses antérieures a 1950 pour ces données, mais voice le résultat: Cumul de points par année: clairement les hivers des années 1950 (en fait 1954) a 1971 ont ete tres notablement plus froid que toutes les autres périodes d'une durée similaire depuis 1891. On a eu bien sur les deux grands hivers 1956 et 1963, mais les saisons froides 1954, 1962, 1964, 1966, 1968 et 1971 furent toutes tres rudes (plus de 400 points au classement pour une moyenne 1891-1990 a ) et les hivers 1958, 1960, 1965, furent rudes eux aussi. Seuls 3 hivers furent considérés comme doux a l'échelle européenne (1957, 1959, 1961), avec 4 hivers a peu pres normaux (1955, 1967, 1969, 1970). Je reste sceptique a propos d'une possible connection, et ca peut tout a fait être une coincidence. Il y avait aussi eu des grands hivers en 1940, 1942, et des hivers tres rudes en 1941 ou 1947 par exemple, avant les essais nucléaires dans la region. mais effectivement vu le nombre d'essais nucléaires dans cette region absolument critique pour les hivers européens, et la spécificité du climat des années 1960 (decennie extrêmement froides au niveau du Spitzberg par exemple), c'est pas impossible que ca ait pu jouer? A noter les plus gros essais nucléaires en nouvelle semble en 1962 par exemple. En tout cas, de la meme maniere que lorsque j'avais etudie des cycles d'hivers plus rudes ou plus doux sur des periods longues de plusieurs décennies, on voit bien que cette période de milieu de sicle a connu des hivers largement plus froids que le debut le debut du siecle ou la fin de siecle, ce qui est interessant car en terme de t2m observées, la TM etait pourtant sensiblement plus froide entre 1910 et 1940 qu'entre 1940 et 1970, y compris en période hivernale. Bref, les situations de blocages amenant du froid dynamiques étaient tout simplement plus fréquentes dans les décennies 40-50-60 que dans les autres périodes depuis la fin du 19e siecle. A regarder les journees de T850hpa a -15 degres (journees cumulees sur le meme panel pour chaque hiver), on dirait que la tendance avait en fait commence dans les années 1940, et donc ca n'aurait peut être rien a voir avec les essais nucléaires. Interessant de voir que les minimums atteints dans les années 1910-1920, debut des années 1990 et années récentes sont en fait relativement similaires. Je m'aperçois qu'on etait en fait en lisière de piste et que j'évolue carrément hors piste depuis un moment... mais je posterai plus de detail dans un autre topic la dessus. 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
profpic Posté(e) 24 décembre 2022 47, près de Villeréal Partager Posté(e) 24 décembre 2022 Suite à l’étude du 3 novembre de Romain D, à propos des bases de 30 ans et de l’évolution du réchauffement Cette présentation ne s’intéresse qu’aux températures maxima, le réchauffement étant le plus concerné à 62 % par celles-ci et à 38% pour les températures minima. La première base de comparaison retenue concerne la moyenne des maxima 1961_90, celle-ci représentant une période climatique très stable et homogène. Le réchauffement régulier et continu commence après 1987. Il a été calculé l’accroissement du réchauffement de 6 villes, Paris, Lyon, Marseille, Orléans, Nîmes et Agen pour les périodes 1981-2010 par rapport à 1961-90 puis pour la période2003-2022 par rapport à 1891-2010 et 2003-22 par rapport à 1981-2010. Récapitulatif du réchauffement annuel Périodes 1961-90 à 19881-2010 1981-2010 à 2003-22 1961-90 à 2003-22 Paris 0,62 0,92 1,54 Lyon 1,02 1,16 2,18 Marseille 0,81 0,86 1,67 Orléans 0,73 0,9 1,63 Nîmes 0,75 1 1,75 Agen 0,84 0,82 1,76 Ces valeurs du réchauffement ont été calculées mois par mois. Ci-après un résumé du réchauffement entre 1961-90 et 2003-22 pour ces 6 villes et la moyenne de 5 en excluant Paris. Cette dernière est assez différente des autres villes, en août qui s'est très peu réchauffé, 0,66° au lieu de 2,56° de moyenne pour les autres, elle n’a donc pas été prise en compte dans la moyenne (données remaniées ?) Ci Les graphiques représentant le réchauffement 2003-22 par rapport à la moyenne 1961-90 pour les stations de Paris (Monsouris), Lyon, Marseille, Nîmes, Orléans et Agen font apparaitre quelques curiosités : Logiquement le réchauffement doit être plus important en été qu’en hiver ce qui se vérifie globalement mais présente quelques anomalies dans le détail : - C’est en juin qu’il est le plus élevé à 3° et non en juillet qui lui est inférieur de 0,7°. Juin est suivi du mois d’août ayant un réchauffement plus faible à 2,5° soit 0,5° de moins, suivi par avril ou juillet puis mai à 2,2 degrés de réchauffement. - Novembre ne s’accroit que de 1,5°, mais autant que septembre et octobre.. - A remarquer la grande différence entre les mois d’août à + 2,8° et septembre à seulement +0,4°. - Février est globalement plus faible que décembre et janvier. Quelqu’un aurait-il une explication à ces diverses anomalies ? 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
alsavosges Posté(e) 24 décembre 2022 Goldbach-Altenbach (68) 705 m Versant Sud du Grand Ballon (1424 m) Partager Posté(e) 24 décembre 2022 Il faut comparer des périodes de 30 ans pour tenter de tirer des conclusions : 2003-2022 est une période beaucoup trop courte sur-représentant les spécificités de certaines années de la période. Du coup, il n'y a que la courbe verte qui a du sens bien qu'il serait plus intéressant de comparer 1961-90 avec 1991-2020 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
profpic Posté(e) 27 décembre 2022 47, près de Villeréal Partager Posté(e) 27 décembre 2022 Complément : Réchauffement mensuel des maxima de 6 villes à partir de la base 1990-2020. Ce qui suit tient compte de la remarque de Alsavosges. Les nouveaux calculs à partir de la base1990-2020 uniformisent l’accroissement des températures maxima en moyenne à 2°entre mars et août ce dernier approchant 2,5° tandis que juillet reste légèrement en retrait, excepté Paris. Forte chute de 1,5° en septembre par rapport à août. Lyon, Nîmes, Orléans ont un accroissement entre 1,5 et 2,2 uniforme de mars à août de même qu’Agen mais avec juillet inférieur de 1° tandis que de septembre à février le réchauffement est faible et uniforme autour de 1°.A noter le profil différent de Marseille dont les réchauffements de mai à septembre sont supérieurs de 1°par rapport aux autre villes. Les courbes bleu sont analogues aux courbes vertes mais à un niveau plus élevé. Il demeure que le réchauffement n’est pas homogène au cours de l’année ? Récapitulatif du réchauffement annuel Périodes 1961-90 à 19881-2010 1981-2010 à 2003-22 1961-90 à 1990-2020 Paris 0,62 0,92 1,32 Lyon 1,02 1,16 1,7 Marseille 0,81 0,86 1,97 Orléans 0,73 0,9 1,21 Nîmes 0,75 1 1,40 Agen 0,84 0,82 1,40 Ci-après récapitulatif du réchauffement à partir de 1961-90 jusqu'à 1991-2020 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
alsavosges Posté(e) 27 décembre 2022 Goldbach-Altenbach (68) 705 m Versant Sud du Grand Ballon (1424 m) Partager Posté(e) 27 décembre 2022 Il y a 1 heure, profpic a dit : Complément : Réchauffement mensuel des maxima de 6 villes à partir de la base 1990-2020. Ce qui suit tient compte de la remarque de Alsavosges. Les nouveaux calculs à partir de la base1990-2020 uniformisent l’accroissement des températures maxima en moyenne à 2°entre mars et août ce dernier approchant 2,5° tandis que juillet reste légèrement en retrait, excepté Paris. Forte chute de 1,5° en septembre par rapport à août. Lyon, Nîmes, Orléans ont un accroissement entre 1,5 et 2,2 uniforme de mars à août de même qu’Agen mais avec juillet inférieur de 1° tandis que de septembre à février le réchauffement est faible et uniforme autour de 1°. A noter le profil différent de Marseille dont les réchauffements de mai à septembre sont supérieurs de 1°par rapport aux autre villes. Les courbes bleu sont analogues aux courbes vertes mais à un niveau plus élevé. Il demeure que le réchauffement n’est pas homogène au cours de l’année ? Récapitulatif du réchauffement annuel Périodes 1961-90 à 19881-2010 1981-2010 à 2003-22 1961-90 à 1990-2020 Paris 0,62 0,92 1,32 Lyon 1,02 1,16 1,7 Marseille 0,81 0,86 1,97 Orléans 0,73 0,9 1,21 Nîmes 0,75 1 1,40 Agen 0,84 0,82 1,40 Ci-après récapitulatif du réchauffement à partir de 1961-90 jusqu'à 1991-2020 Merci d'avoir tenu compte de ma remarque Je te fais part d'une autre remarque qui saute aux yeux : le choix des villes est discutable et surtout peu représentatif de la France entière : - Pourquoi Nîmes et Marseille? - Pourquoi Paris et Orléans? Il n'y a aucune ville dans le Nord (Lille), dans le Nord-Est (Strasbourg), dans l'Ouest (Nantes, Angers, Brest...). 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
profpic Posté(e) 28 décembre 2022 47, près de Villeréal Partager Posté(e) 28 décembre 2022 Vous qui avez une longue expérience climatologique vous pouvez me suggérer les villes françaises représentatives à retenir. J’ai débuté avec Agen qui est ma capitale départementale puis pour faire des comparaisons de profils climatiques j’ai pris quelques grandes villes moitié sud en recherchant celles qui avaient des archives les plus anciennes. Mais j’ai un problème dont vous avez peut-être la solution. Je récupère sur la page annuelle les données climatologiques Infoclimat en copiant ligne par ligne de chaque année puis en reportant les données sur un fichier Excel. Y a t-il une méthode plus directe de récupération de ces données ? Merci Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant