ORAGE31

Bonjour, Sur AROME, il y a quand même beaucoup de CINH sur la Gironde juste avant les orages modélisés pour ce soir.

@Cers Avec une MUCAPE de 600 j/kg, je présume que cela réduit fortement la vitesse du courant ascendant dans la cellule convective, malgré un niveau d'équilibre thermique à 10 km. Mais qu'en est-il lorsqu'un fort cisaillement de vitesse , comme ici ( 25 m/s sur 0-6 km) vient incliner une faible ascendance ? La séparation ascendance/subsidence est-elle toujours aussi efficace ? Parce que le courant subsident finit rapidement par contaminer le courant ascendant lorsque ce dernier est faible en vitesse, mais comme ici il y a un fort cisaillement de vitesse. A voir si des cellules orageuses actives parviennent à se former dans cet environnement, sans doute noyées dans la masse précipitante stratiforme.

Bonjour, J'ai pris un sondage AROME à Carcassonne pour ce soir, juste avant les précipitations simulées par AROME, pour éviter que les profils soient contaminés. On peut remarquer tout d'abord une très faible CAPE, de l'ordre de 90 j/kg. Cela s'explique par une manque d'air chaud et d'humidité dans les basses couches. En revanche, un peut constater un peu de MUCAPE avec un peu plus de 700 J/kg. Toutefois, cette dernière est faible en raison d'un gradient vertical thermique assez peu marqué, avec 6 C/km sur 700-500 mb. On peut donc dire que le manque d'air chaud et d'humidité en basse couche et le faible gradient thermique vertical à l'étage moyen sont responsables de cette situation à faible instabilité potentielle. On peut voir que les particules convectives s'élèveraient un peu au-dessus de 850hPa et ne sont donc pas issues du sol, du moins dans un premier temps. On note une MUCINH nulle, le forçage synoptique n'aurait donc aucun mal à soulever les particules. Concernant le cisaillement, ce dernier sera fort et profond avec plus de 25 m/s sur 0-6 km. Lorsqu'on observe l'hodographe, il est même tournant. Du coté de la SHR, elle est plutôt marquée sur 0-3 km mais nulle sur 0-1 km, limitant le risque de phénomène tourbillonnaire à l'endroit ou ce sondage a été prit. Finalement, on peut dire que la manque d'instabilité limitera le risque de grosse grêle ou fortes rafales convectives, et plus généralement de Sc. Pourtant, le présence d'un fort cisaillement profond en vitesse sur 0-6 km, d'un cisaillement tournant dans les 2 premiers km de l'atmosphère ou de la présence de SHR sur 0-3 km, aurait pu permettre l'initiation d'une certaine rotation des courants ascendants sous les cellules, même si ce cisaillement de direction est assez limité en profondeur mais la présence d'une faible MUCAPE/CAPE limitera la vitesse des ascendances dans les cellules et donc la vitesse de rotation qui permet d'identifier le caractère Supercellulaire. Évidemment, mon analyse a été réalisé dans le département de l'Aude et se limite à cette zone géographique et en particulier à Carcassonne. A voir dans les secteurs alentours.

Bonjour, Le forçage synoptique sera important ce soir et la nuit prochaine entre l'Est de l'Occitanie et le Sud-Est/Centre Ouest du Pays, à l'avant d'un thalweg bien dynamique. On retrouve beaucoup de divergence à 300hPa en ED de jet et plus généralement un fort soulèvement en aval de l'anomalie de tropopause. Ce forçage synoptique est bien visible sur le champ des vitesses verticales à 500hPa. Concernant Midi-Py, et en particulier l'Est de la région, les profils verticaux ne seront que faiblement instable en raison de gradient verticaux thermique pas suffisamment marqués, comme on peut le voir que le sondage SHARPpy prit dans le Lauragais. On retrouve une faible MUCAPE et un cisaillement profond de 25 m/s sur 0-6 km. On note un hodographe bien tournant et surtout une augmentation du cisaillement dans les différentes couches qui aurait pu donner de la Sc si l'instabilité avait été suffisante. C'est bien dommage que l'instabilité potentielle soit si faible. Avec une situation aussi dynamique ça aurait pu donner des phénomènes violents.

@Météo des Landes Ce sont surtout des pluies qui sont modélisées pour le Lauragais demain soir ainsi que dans la nuit de Samedi à Dimanche. Il est vrai qu'elles pourraient localement prendre un caractère orageux. Les gradients thermiques verticaux sont assez défavorables à de la convection profonde. Il n'y a que WRF qui simule des profils un peu plus favorables à une convection profonde mais c'est vraiment pas fameux du tout.

@romèze01 C'est assez navrant de finir cet épisode caniculaire sans orages sur le Midi-Toulousain. Sur mon secteur, dans le Lauragais, c'est vraiment une des pires années en terme d'orages. C'est souvent passé à coté ou alors les orages se sont affaiblis. Évidemment ça fluctue beaucoup d'un secteur à l'autre ou d'un département à l'autre. En attendant, on va attendre l'entrée du vent d'Ouest cette nuit, qui va permettre d'un peu évacuer l'air très chaud.

On dirait que nous avons le passage de deux thalwegs secondaires, l'un ce soir et le second Jeudi matin. On peut voir qu'ils sont associés à une advection chaude avec par conséquent une augmentation du lapse rate dans les différentes couches, en particulier dans la couche 700-500 mb, balisant une advection chaude au niveau de l'étage moyen de l'atmosphère et contribuant à la MUCAPE. L'augmentation du lapse rate sur 0-3 km contribue aussi à l'instabilité. Ces deux thalwegs secondaires sont associés à une anomalie de tropopause générant une advection différentielle de tourbillon dans la couche moyenne ( cartes GFS ci-dessous) et générant des ascendances à l'aval de l'anomalie (forçage synoptique). Du coté du cisaillement, on voit que selon les endroits, on se retrouve avec un cisaillement de vitesse de répartition spatiale à peu près équivalente (profondeur de cisaillement), avec un vecteur cisaillement à peu près équivalent entre 0-3 km et 3-6 km, tandis qu'a d'autres endroits, nous avons un cisaillement un peu plus important dans la couche 3-6 km que 0-3 km, symbolisant un cisaillement plus profond avec pour conséquence des systèmes orageux un peu plus actifs.

Bonjour, AROME modélise sur Midi-Py des orages à bases très élevées pour Jeudi soir, ainsi que dans la nuit de Jeudi à Vendredi. SHARPpy indique un LCL supérieur à 3000/3500 m, en tout cas pour la soirée étant donné que pour l'instant on a pas accès aux sondages au-delà de l'échéance 42H. On note un cisaillement de vitesse atteignant voir dépassant les 10 m/s sur la tranche 0-6 km, mais assez peu profond avec un vecteur cisaillement assez équivalent entre 0-3 km et entre 3-6 km mais suffisant pour un peu incliner les ascendances. De plus, la présence d'un LCL très élevé, qui d'une part réduit la MUCAPE et rendra une partie du cisaillement 0-6 km inexploitable. Ces orages à bases très élevées seront insensibles aux éléments de basse couche ( convergence, vent d'Autan), du moins, en soirée. Ci-dessous le sondage pour Toulouse 1H avant l'arrivée de la convection modélisée.

Bonsoir, On va bien voir si Mercredi la barre des 40 c° sera franchie pour la station Toulouse-Blagnac. Il faut rester prudent car sur AROME on peut constater un léger flux de surface. De plus, de la convection pourrait isolément déborder en plaine depuis les reliefs, pouvant ennuager le ciel et dynamiser le flux de surface lors de l'étalement des courants de densité. Ce sera dejà pas mal si on atteint la barre des 40 c°, mais personnellement j’émets quelques réserves. Peut-être une Toulousade à 39,9 c°.

@Pansa Génial, merci d'avoir pris le temps de me répondre. En résumé, si j'ai bien compris ( en admettant un environnement bien instable, avec un LCL plutôt bas): 0-1 km: Faible vecteur cisaillement; 0-3 km: Fort vecteur cisaillement; 3-6 km: Faible vecteur cisaillement. Ici, le potentiel orageux est un peu réduit par un faible cisaillement 0-1 km et entre 3-6 km. Finalement, le profondeur de cisaillement est surtout concentré entre 0-3 km. 0-1 km: Fort vecteur 0-3 km: Fort vecteur 3-6 km: fort vecteur ( en admettant que chaque vecteur est plus grand que l'autre en partant dans le même ordre). Ici le potentiel orageux est sévère, avec forte probabilité d'organisation orageuse en ligne, surtout si un forçage de basse couche ( convergence des vents) est présent. On note aussi un fort risque supercellulaire, d'autant plus si de la SHR est présente sur 0-1 km et 0-3 km. On peut dire finalement que l'hodographe analyse plus finement la structure de cisaillement dans l'espace, bien au-delà de la simple lecture d'un cisaillement de "x" m/s sur telle tranche atmosphérique.

@Pansa Merci pour toutes les réponses instructives. Et pour terminer, juste une dernière question: Pour déterminer ce cisaillement de surface, je peux regarder sur le sondage la tranche 0-1 km ou tracer les vecteurs sur l'hodographe ? Par exemple sur le sondage précédent on avait un cisaillement de 6 kt ( 3m/s) sur 0-1 km, ce qui est peu pour permettre une régénération de cellules.

@Pansa Merci pour tes réponses. Quand vous dites que le cisaillement trop faible en surface ne permet pas la régénération de cellules, tu fais référence à l’interaction entre le tourbillon horizontal créé par le cisaillement du vent et le tourbillon horizontal créé par le courant de densité qui, lorsqu’ils sont du même ordre et de signe opposé permettent aux ascendances d’être redressées et donc générer de nouvelles cellule orageuses. Dans ce cas, on retrouverait un flux plus fort près du sol, par exemple 40 km/h mais plus faible à 400 m à 10 km/h. On aurait ainsi un tourbillon horizontal de signe opposé au tourbillon généré par le courant de densité.

@Pansa Donc quand je dis l'hodographe, c'est bien la taille du vecteur que je dois prendre en compte. Par exemple, je trace un premier un vecteur de 0 à 3 km et un second de 3 à 6 km. Si le vecteur qui va de 3 à 6 km est plus grand que celui qui va de 0 à 3 km, cela signifie que le cisaillement de vitesse est plus grand entre 3 et 6 km qu'entre 0 et 3 km. En revanche, un vecteur plus grand entre 0 et 3 km qu'entre 3 et 6 km signifie un cisaillement de vitesse plus grand sur 0-3 qu'entre 3 et 6 km, donc des ascendances moins inclinées sur cette tranche atmosphérique.

@Cers Merci pour ta réponse. Avec les barbules on a 10 kt au sol, 15 kt à 2 km et 30 kt à 6 km, ce qui donne 10 m/s sur 0-6 km et 7,5 m/s sur 2-6 km. C'est bizarre, je trouve un cisaillement du vitesse plus fort sur 0-6 km que sur 2-6 km. Par contre sur 0-3 km on a du 2,5 m/s et sur 3-6 km on a du 7,5 m/s.

@Cers Je n'avais pas fait attention sur le sondage que j'avais posté mais en plus le cisaillement de vitesse était de 7 m/s sut 0-1 km, 10 m/s sur 0-3 km et 8 m/s sur 0-6 km. Autrement-dit, le maximum de cisaillement de vitesse était sur 0-3 km. Je suppose que cela peut avoir un effet négatif au niveau de l’interaction ascendance/subsidence avec un courant ascendant moins incliné entre 3 km et 6 km d'altitude.

Bonjour, J'ai pris ce sondage AROME à Auch 1H avant l'arrivée des orages modélisés par ce dernier. Si les particules convectives partent du sol, il va falloir un fort forçage pour vaincre les - 224 j/kg de CINH. Mais le résultat est que les éléments pour l'organisation de la convection tels que la SHR et le cisaillements de vitesse et directionnel seront mieux exploités du fait de LCL à 1200 M. Par contre si la convection démarre au-dessus de 850 hPa la CINH sera beaucoup plus faible de l'ordre de - 18 j/kg et donc il faudra des forçages moins conséquents pour initier la convection. Les éléments pour l'organisation de la convection pourraient être un peu moins exploités mais le LCL reste sous les 2000 m.

@Pansa Merci pour tes réponses. Concernant l'exploitation du cisaillement par la convection, si par exemple on a un cisaillement de 15 m/s de vitesse sur 0-6 km, ça donne 2,5 m/s par km ( 15 que je divise par 6). Avec une convection s'initiant à partir de 2000 m, on soustrait 5 m/s ( 2 fois 2,5 m/s), ce qui ramène le cisaillement exploitable par le convection à 10 m/s. C'est bien cela ?

Un orage vient de remonter sur la Haute-Garonne. Je ne sais pas si il s'agit d'un OAL ou d'un orage à base élevée. J'ai réalisé un sondage AROME entre 17H et 18H dans la même zone ou est passé cet orage, on peut voir que la convection pourrait aussi bien être issue du sol ou alors démarrer depuis l'étage moyen. On peut voir une saturation vers 3,5 km d'altitude qui pourrait correspondre à ce passage d'OAL. Je pense qu'il s'agit d'un OAL, ça a l'air d’être remonté d'Espagne.

@Pansa Merci pour la réponse. Les basses couches correspondent à une altitude inférieure à 2000 m ? Donc 750/800 hPa nous serions dans la couche moyenne ou plus précisément, dans les niveaux inférieurs de la couche moyenne ? Concernant le cisaillement, je le mets au pluriel car ce dernier peut fluctuer plus ou moins d'un point à l'autre. Peut-être que dans le cas d'un sondage ou justement on analyse le profil à un point précis, j'aurais du plutôt dire 'un cisaillement théorique de 15 m/s". Je dis "théorique" car avec des LCL élevés, comme tu me l'as expliqué, une partie de ce cisaillement pourrait ne pas être exploité.

Bonjour, Sur l'Ouest de Midi-Py, du 82 au 46 voir sur l'Ouest du 12, on a de la convection s'initiant depuis le sol dans une ligne de convergence entre les vents de SE et les vents d'W. On note un risque d'orages forts étant donné la CAPE de 2500 J/kg et les cisaillements de vitesse de l'ordre de 15 m/s sur 0-6 km d'altitude. Le risque de grêlons d'un diamètre égal ou supérieur à 2 cm est présent. Sur l'Aquitaine, la convection devrait également s'initier dans les basses couches mais à partir de 750/800 hPa en raison de l'inversion de température présente. On note par conséquent une CAPE nulle ou très faible mais une MUCAPE de 1800 j/kg et des niveaux d'équilibre thermique à 12 km d'altitude. Là aussi on retrouve des cisaillements de vitesse de l'ordre de 15 m/s sur 0-6 km. Le risque d'orages forts est également présent étant donné que la MUCAPE sera assez élevée et les cisaillements de vitesse modérés.

En prenant un sondage AROME sur Dax pour Lundi soir, on peut voir une situation un peu particulière. Les particules s'élèvent à partir de 850hPa jusqu'au niveau d'équilibre thermique. Autrement-dit, en Aquitaine, la convection s'initierait en altitude mais à partir des basses couches. Ca ressemble à des OAL de basse altitude; Enfin, peut-on parler d'OAL ? Dans ce cas précis, les particules ne sont pas issues du sol. Sinon, sur l'Ouest de Midi-Py, là en revanche on note une convection qui pourrait s'initier depuis le sol dans une convergence de basse couche.

Bonjour, La convection modélisée par AROME pour cette nuit sur l'Aquitaine se sont des OAL. Sur les sondages, on voit bien l'inversion de température et la saturation à l'étage moyen.

Bonjour, C'est curieux AROME modélise un profil en instabilité sélective pour Toulouse ce Samedi. En toute logique, la convection devrait se déclencher sans difficulté, d'autant plus que nous avons la progression d'une anomalie de tropopause et une accélération du vent d'Ouest en basse couche balisant un axe de convergence. Le profil peut sembler un peu sec avec des LCL vers 2000 m mais il y a eu pire. Etrange que AROME ne soit pas plus réactif.

En effet, les orages ont l'air bien électriques coté Espagnol. Il va falloir surveiller ce qui va remonter sur le 64 et 65 depuis Navarre.

Bonjour, Selon la sortie d'AROME 9 Z, le 64, 65, Sud et Est du 32, 31, 09, Ouest, Sud et Est du 81, 11, 66 sont sous la menace d'orages parfois forts. On note aussi le 46 et 47, l'Est du 12 et le 34 qui pourraient subir des orages. Après coté cisaillements, on a en général du 10-15 m/s sur 0-6 km pour une instabilité globalement modérée. Le fait que la masse d'air soit trop sèche en basse couche (orages à bases élevées) et les cisaillements modérés limite un peu la survenue d'événements violents généralisés. Par conséquent, je pars sur des orages localement forts. EDIT: Passage en vigilance orange du 64, 65 et 32 et 31. Ils auraient pu inclure le 09, 11 voir le 81 et 66.