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Pour info, je pense qu'il y a un problème sur la mesure de température à Nantes-Bouguenais. La station est systématiquement 1 à 2°C plus froide que les voisines, nuit et jour, quelles que soient les conditions météo. C'est apparu progressivement depuis novembre et ça m'a tout l'air d'être une dérive de capteur. Je ne sais pas s'il y a du monde de MF sur le sujet, mais ça peut valoir le coup d'inspecter ça d'autant que la station fait partie du panel de l'indicateur thermique national. Ça saute aux yeux sur l'anomalie de janvier, qui apparaît environ 1.5°C trop froide sur la station :

Petit bilan sur l'ensoleillement de janvier : les éléments marquants sont : - La persistance de la grisaille autour de la Beauce, jusqu'à plus d'un tiers de déficit - Contre performance dans le SE, et notamment Montpellier - A l'inverses excédents notables dans le NE, en particulier, +60% à Strasbourg ! La combinaison des deux derniers points fait qu'il n'y a que 12h d'écart entre Colmar (92h) et Montpellier (104h), plutôt insolite à cette saison - Agen lanterne rouge de la moitié sud, seulement 58h, c'est-à-dire moins que dans beaucoup de stations du nord. Nuages bas encore, et ça se poursuit en février. Cumuls bruts à gauche, rapport à la moyenne à droite : Je reviens aussi sur le bilan final du trimestre novembre-janvier pour confirmer son caractère exceptionnel autour de la Beauce, avec Blois qui n'a pas réussi à atteindre les 100h, soit plus de 50% de déficit. A l'inverse, St-Geoirs est la station de France avec le plus fort excédent. Cela expliquant pas mal de messages enthousiastes sur les topics d'ensoleillement ces derniers temps 😁 Le trimestre en question étant le plus sombre en moyenne, ces valeurs trimestrielles correspondent presque au minimum enregistrés sur 3 mois (91 jours) glissants sur cette saison, et quand on compare à l'historique, il s'agit tout simplement de records absolus depuis le début des relevés pour 4 stations : le Mans, Châteaudun, Blois et Orléans ! Graphique temporel pour Orléans, avec tout juste 100h en 3 mois, une première donc pour cette station :

Je reviens là-dessus, pour dire qu'on peut un peu nuancer par le fait que l'épisode de 1956 fut plus haché que 1985 : en février 1956, après la première pulsion froide (-7.0°C de Tx le 2 puis -12.3°C de Tn le 3), il y a eu un redoux important avec 5 jours de dégel et même une journée sans gel le 7 avec 1.4°C de Tn et 6.2°C de Tx. Et même pendant la deuxième séquence de 1956, il y a eu du dégel intempestif qui a empêché d'avoir une séquence sans dégel plus longue que 4 jours, là où 1985 a enchaîné 13 jours D'ailleurs en appliquant l'algo MF la vague de froid de 1956 se trouve coupée en deux ce qui rend 1985 plus sévère en tant qu'épisode unique, même si 1956 est devant en sévérité totale. En gros février 1956 compte un premier épisode du 2 au 6 avec 7.8 points, puis un second du 8 au 23 avec 33.8 points, tandis que janvier 1985 est un unique épisode du 3 au 17 avec 35.8 points. Graphiques pour se faire une idée visuelle : Aussi, j'ai testé de passer l'algo sur toutes les station du panel national. Toutes stations confondues, en se limitant à après 1945, et en sachant que les seuils sont liés à la climato locale et donc spécifiques à chaque station, la vague de froid la plus sévère est celle de janvier 1963 à Lyon avec 63.8 points. Elle n'est pas loin d'être la plus longue aussi avec 26 jours. Du 12 janvier au 5 février, il n'aura dégelé que 2 jours, avec une impressionnante séquence de 16 jours consécutifs sans dégel, ou encore 5 Tn consécutives en dessous de -19°C : En faisait le même exercice sur un panel de station européenne, cette fois avec des séries de longueurs variables, voici quelques séquences intéressantes : Je ne reviens pas sur Paris en décembre 1879, largement traitée, en revanche de manière intéressante Londres a le plus long épisode avec 51 jours du 22 décembre 1962 au 10 février 1963. Alors certes avec la climato locale c'est moins impressionnant, mais c'est justement assez notable dans ce climat assez océanique d'avoir eu une telle constance du froid sur cette durée : Maintenant si on va beaucoup plus à l'est, on a Vienne en janvier 1942 : 18 Tx consécutives en dessous de -7°C, dont 12 consécutives en dessous de -9°C et 6 en dessous de -12°C. 21 Tn consécutives en dessous de -10°C. Et je termine avec Kiev en février 1929, un peu moins continue mais tout de même 4 Tx consécutives sous -18°C, et 4 Tn consécutives sous -28°C, ainsi que 9 sous -20°C : En fait le nombre d'épisode n'est pas forcément pertinent car il y a un monde entre une toute petite vague de froid de 3 jours à la limite des seuils, et une autre de 15 jours bien sévère. En l'occurrence sur les 80 saisons depuis 1945, exactement la moitié ont connu au moins une vague de froid, 10 en ont connu au moins 2, et 2 saisons ont connu 3 vagues de froid : 1963 qui est l'hiver le plus froid du XXème siècle en France, avec une très sévère (2ème place après 1956), une assez sévère (top 20%) et la 3ème beaucoup moins, pour un total sur la saison de 60.9 points 2010, mais 3 épisodes assez lights pour une sévérité totale de 13.5, bien moins que la seule vague de froid de février 2012 qui est à 21 points. Les vagues de froid à l'échelle nationale se cantonnent essentiellement à l'hiver car il pour atteindre le seuil il faut en gros au moins une journée sans dégel assez généralisée, ce qui est pratiquement impossibles dès qu'on sort un peu des dates habituelles. Donc non pas de VDF en novembre, le démarrage le plus précoce d'un épisode est le 7 décembre 1969. A l'autre bout, la fin la plus tardive est le 8 mars 1971. Il n'y a eu que 2 épisode en mars, l'autre étant en 2005 avec une fin le 2 mars 2005 après le pic froid le 1er mars, mais un démarrage le 22 février. A ce titre la modeste vague de froid de février 2018 est tout de même la 3ème plus tardive, et à mon sens c'est un peu un rendez-vous manqué car un peu plus tôt dans le mois et avec une durée plus longue elle aurait pu être une vague de froid très marquante, tant la masse d'air fut froide en altitude, sensiblement plus froide qu'en 2012. C'est quelque chose dont on se souvient peu je trouve.

Pluviométrie exceptionnelle pour ce mois de janvier dans le NO sur une large bande allant de la Loire Atlantique à la Somme, avec des cumuls allant jusqu'à 3 fois la moyenne (Rennes en tête) : Beaucoup de stations dans ce secteur ont battu leur record mensuel, stations soulignées en rouge sur cette carte des cumuls totaux. A noter que Novel en Haute Savoie fait aussi partie de la liste : A l'opposé, déficits à nouveau prononcés dans le Roussillon et les Corbières : en queue tant en cumul total qu'en proportion de la moyenne, Perpignan avec 11.2 mm (18.6 % de la moyenne).

Comme promis, retour sur le bilan pluviométrique de ce mois de janvier exceptionnel dans le NO. Cumuls finaux du mois avec valeurs > 250 mm : Rapport à la moyenne de janvier, où l'on voit bien que c'est le bassin de la Vilaine qui a les plus fortes anomalies, ainsi que la région de Caen (étiquettes pour les valeurs > 250 %) Et de fait beaucoup de records mensuels, soulignés en rouge sur la carte (de nouveau) des cumuls totaux : Si on fait la liste des records battus avec la plus grande marge (en proportion de la moyenne), voici le top 10 : ID MF Station Cumul janvier 2024 (mm) Précédent record (mm) Année précédent record 56004001 ARZAL 266.9 188.8 2004 35026001 BLERUAIS 224.6 175.7 2001 44129001 PONTCHATEAU 257.6 209.6 2014 35238003 RENNES GALLET 211.4 172.2 2014 14578001 ST GATIEN DES B 197.7 162.8 1995 22261002 QUINTENIC 154.2 128.9 1986 35281001 RENNES-ST JACQUES 202.5 169.6 1995 14229001 DOZULE 169.8 142.9 2004 49368001 VERNANTES 147.7 124.8 2001 27347001 EVREUX-HUEST 126.4 107.1 1995 Si on regarde maintenant sur toutes les périodes de 31 jours glissants dont la majorité est en janvier (autrement dit périodes centrées sur janvier), il y a moins de records mais il y en a encore, voici la liste complète : ID MF Station Cumul janvier 2024 (mm) Précédent record (mm) Début précédent record Fin précédent record 14659001 ST SYLVAIN_SAPC 161.0 142.4 1995-01-16 1995-02-15 35026001 BLERUAIS 224.6 203.3 1995-01-16 1995-02-15 56004001 ARZAL 266.9 246.4 2022-12-18 2023-01-17 76255002 EU 195.6 189.1 1994-12-27 1995-01-26 35238003 RENNES GALLET 211.4 204.5 2013-12-22 2014-01-21 14624001 L OUDON LIEURY_SAPC 140.6 136.2 1995-01-16 1995-02-15 14229001 DOZULE 169.8 165.4 1967-12-17 1968-01-16 35281001 RENNES-ST JACQUES 202.5 198.8 1994-12-28 1995-01-27 14634001 SAINT MICHEL DE 153.0 152.1 1995-01-16 1995-02-15 Et enfin si on regarde maintenant les records sur 31 jours toutes dates confondues, aucune station n'a battu son record absolu, Rennes est la plus proche avec 95.9% du record (211.1 mm en 1951). Sur la figure que j'avais postée il y a quelques jours, Rennes arrive finalement en 3ème place dans un mouchoir de poche avec 1995 et 1993 (202.8 mm et 202.2 mm respectivement).

Épisode qui se cantonne finalement aux Hautes Pyrénées et Luchonnais, mais ce dernier secteur en avait bien besoin en effet ! Sinon la Mongie reprend sa place de privilégiée, en bénéficiant au max des deux épisodes, ça continue de grimper tranquillement à 70 cm ce qui est une sacrée aubaine à 1800 m dans la saison actuelle. La moyenne pour un 1er février est quasiment atteinte. Par contre avec la longue période sèche qui arrive (heureusement sans grande douceur) j'ai peur que ça tire vite la tronche en Ariège au premier redoux.

Petit point sur Rennes avant le topo complet, la station dépasse finalement d'une courte tête son record glissant de janvier (198.8 mm en 1995, du 28 décembre au 27 janvier), avec 199.7 mm. Les petites pluies de demain devraient permettre de passer la barre symbolique des 200 mm. Sur l'année entière, le cumul des 31 derniers jours est actuellement en 4ème place, mais le podium est resserré, et ça pourrait passer en deuxième place, en revanche, improbable d'atteindre le record de 211.1 mm. Néanmoins au dessus de 202.8 mm ce serait la plus haute valeur en saison froide :

Et on passe donc le mètre pour la première fois de la saison au Lac d'Ardiden, ce qui est la deuxième date la plus tardive sur les 29 saisons de mesures complètes, même si on reste loin du record du 4 mars 2008. On a plus d'un mois et demie de retard sur la médiane qui est au 10 décembre : L'épisode rebat en effet les cartes avec l'ouest qui rattrape un peu son retard par rapport à l'est. Néanmoins je trouve les quantités un peu décevantes (une constante cette saison ?), ou alors j'ai été berné par Arome mais je m'attendais à un truc assez costaud dans l'ouest aujourd'hui, finalement c'est sympa mais sans excès. Attendons de voir ce que donne la suite qui se met en place sur le centre et l'ouest, mais dans l'ensemble, même en incluant le bonus de la nuit suivante, je doute que ça nous suffise à rattraper la moyenne dans la majorité des endroits. Il faut dire qu'il y a du chemin, au 30 janvier, elle se situe à 140 cm au Port d'Aula et 160 cm au Lac d'Ardiden. Edit : Pour te répondre, je ne suis pas spécialiste de la question, mais malgré mon message pessimiste, j'imagine que les conditions seront bonnes dans l'ensemble. C'est de la neige froide qui tombe sans redoux derrière. Sur piste il n'y aura pas de souci avec l'entretien de la sous-couche, ailleurs il faudra probablement favoriser les secteurs qui avaient conservé un peu d'épaisseur. A voir demain soir ou samedi matin ce qu'il en est des cumuls finaux.

Pour comparaison avec l'estimation radar, voici la carte des cumuls relevés par les stations MF, au 26 janvier (les données journalières sont dispos à J+2 dans l'open data). Étiquettes seuillées à 200 mm : Les records mensuels commencent à tomber à plusieurs endroits, pas seulement Rennes, je ferai un topo à la fin du mois. Ce sera aussi intéressant de comparer aux records glissants.

Purée oui ! J'ai peut-être parlé trop vite hier ! Il faut dire que cet épisode de vent est redoutable. 10 jours de beau temps sec avaient laissé intacts 3 cm de poudreuse, et là 2 jours de tempête viennent à bout de 20 cm de glace. Et ce soir les températures sont encore bien trop douces ... A noter que l'épisode de sud a été bien actif côté Espagne, Bielsa est à 90 mm sur les dernières 24h. Au moins la crête frontière ramasse, comme l'an dernier.

Il me semble que @kami a un autre terme pour ça, mais je n'arrive pas à m'en rappeler. J'ai souvenir d'avoir vu ce genre de situation quasiment tous les mois de l'année, même en décembre. Et en été c'est surprenant également car les orages peuvent être remarquablement actifs et organisés pour des Tx qui plafonnent à 20-25°C seulement.

Yes mais là c'était complètement différent au niveau synoptique, c'était un épisode méditerranéen en flux d'est qui était rentré jusque sur le Lauragais. Situation qui manque d'ailleurs tant à nos voisins des Corbières et Minervois qui ne sortent pas de la sécheresse. Aujourd'hui on est dans cette fameuse configuration de "traîne hybride", avec de l'air froid et flux de SO d'altitude mais doux avec flux d'est en surface, qui débouche souvent sur des choses intéressantes dans le coin !

C’est pas chaque année mais ça arrive de temps en temps, je me souviens d’un épisode similaire dans les tous premiers jours de février 2019.

Ce vent de NE à l’avant du front annonce un beau dynamisme, avec des cisaillements assez marqués. Si on combine ça à l’aspect du ciel bien instable pour un mois de janvier, qui ressemble plutôt à un ciel de printemps, on peut s’attendre à quelques surprises convectives dans les prochaines heures.

J’ai regardé sur toutes les données récentes, il y a en moyenne 10% d’écart entre les deux. Bon, c’est une moyenne ...