Bruno76

Ça donne envie de faire quelques citations sur la démocratie et le suffrage universel, au hasard le Pape Pie IX puisqu'on parle d'Italie, mais ça sera immédiatement censuré...

J'ai du mal à comprendre les rabat-joie qui ne se basent que sur la quantité et sont déçus s'ils ne reçoivent pas 80cm uniforme à chaque épisode. Cette dépression contente parfaitement les secteurs des préalpes, Chablais, Bauges, Jura Sud, Aravis, Chartreuse, Vercors... Et partout et à fortiori dans les massifs internes, étant proche du deserrement des isobares au cœur de la dépression, la neige semble un peu moins ventée que dans l'épisode de mi-novembre tout en étant plus froide, en tombant jusqu'en fond de vallée, et en plus sera suivie de plusieurs belles journées froides et longues nuits glaciales de décembre. Les points de vue seront splendides mardi, même pour ceux qui vivent plus proches des centres urbains de la vallée du Rhône, et la sous-couche sera très robuste, cette neige devrait très bien vieillir et être difficilement attaquable par les redoux. Sans parler des Pyrénées et du Massif Central qui pour une fois reçoivent le plus gros.

Oui la journée d'aujourd'hui à été sous-estimée, peut-être pas beaucoup par les modèles mais les amateurs. Avec une dépression à moins de 980hpa en mer Baltique et un marais sous les 1013 encore à 20h sur la France, il fallait s'attendre à une traîne active. Et lors de telles traînes il y a des gagnants et des déçus mais justement les fonds de vallées exposées au Nord-ouest comme Megève sont particulièrement exposés. Je me rappelle de février 1997 (j'avais 10 ans mais je suis presque sûr que c'est cette année), plutôt doux et sec après la VDF de décembre, il y avait peu de neige en bas, et j'avais même pleuré l'avant-dernier soir en voyant la pluie tomber, puis eu la surprise le lendemain matin de voir que tout était blanc jusqu'à 800m voire plus bas (l'intersection avec la montée de Domancy). Et le dimanche en rentrant je pouvais observer qu'il n'était quasiment rien tombé après Cluses, sur la traîne. Depuis les premières pentes du Mont d'arbois on voit bien le courant d'air possible entre la pointe d'Areu et les aiguilles de Varan, les flux NNO s'écrasent directement depuis le lac Léman vers le Mont Joly puis éventuellement le Mont Tondu.

Même pour la suite, si le coup de foehn est vraiment sec et ne dure que 3 jours (la semaine suivante est evidemment très lointaine mais on sent tout de même une grande volatilité et tres peu probable qu'il y ait une patate vicée sur la Sicile pendant 2 semaines ensuite), ça n'aura aucun autre effet qu'un tassement accéléré, avec peu de purges en Adret à 1 mois du solstice.

On ne pourrait pas faire un sujet dédié à Kirk, pour y inclure même par exemple les données venant d'Espagne ? Normalement le cœur de la dépression est en train de lécher la Galice, c'est là en tout cas que les isobares semblent les plus reserrées sur tout le trajet de la dépression.

Si Boris a beaucoup fait parler de lui dans le Sud-ouest du pays, le fait majeur du mois pour toute la façade Est du pays sera surtout la chaleur (qui concerne d'ailleurs plus de 3/4 des mois depuis 2018) On doit déjà être à plus de 20 Tx>20°, ça doit être un record pour septembre. On a moins franchit les 30 qu'à Berlin début septembre, mais aucun vrai coup de froid n'est prévu à perte de vue (je veux dire des Tn<5 et Tx flirtant avec les 10, ce qui n'est pas banal fin septembre).

Ah d'accord au temps pour moi !

Encore une fois un -0,5 par rapport à la moyenne de la dernière semaine de septembre ça compte comme quasiment -2 sur la moyenne générale de septembre, car la baisse est de 4 à 5deg du 1er au 30 septembre dans la plupart des régions françaises. Donc être à -0,1 au 23 septembre c'est de très bonne augure pour finir en déficit car ça doit valoir -1 sur la moyenne des 2 premières décades de septembre.

En aval il y a la préfecture du Powiat qui porte le nom de la rivière, Nysa, et pour l'avoir traversée à partir de là la topographie devient vraiment plate. Heureusement elle se jette en aval d'Opole, mais derrière, Wrocław sera de plus en plus menacée. La seule chose un peu plus rassurante et comme dit plus haut si on suit encore le cours de l'Oder jusqu'à ce qu'il forme la frontière avec l'Allemagne (Francfort sur Oder puis Szczecin), c'est que le principal affluent j'imagine en débit, la Warta, côté nord, à subit peu de précipitations et sort de mois de sécheresse. J'imagine qu'ils tenterons de retenir son cours le plus possible.

Je n'ai pas la télé en Pologne, mais la radio et le site de météo IMGW (qui a d'ailleurs des problèmes de serveur aujourd'hui) ont quand même bien alerté.

On dirait que le pire est donc vers l'affluent de l'Oder Nysa Kłodzka, la ville même de Kłodzko (30000hab) autour de laquelle la frontière polono-tchèque forme un saillant. Espérons que l'onde sera contenue avant Opole, Wrocław et le reste du chemin de l'Oder jusqu'à Szczecin !

Pour le Danube oui, malheureusement j'ai fait une recherche Twitter sur le Śnieżka (1603m) à la frontière polono-tchèque et je ne vois pas de photos sur un enneigement là-haut. Il faisait 9,7 à Jelenia Góra à 8h donc je doute qu'il y ait de tenue ne serait-ce que sur les plus hautes crêtes. Pour les affluents de la Vistule (Poprad et Dunajec notamment) je pense que ça va, il a neigé au moins au-dessus de 2200m et de toute façon c'est un peu plus à la marge. Mais pour tous les cours d'eau tchèques et polonais qui prennent leur source dans les Sudètes et en Bohême (notamment donc Oder et Elbe), la neige n'aura joué aucun rôle.

Certaines valeurs en altitude sont quand même remarquables. Le problème pour un froid plus vif en plaine c'est que comme souvent au fil des runs depuis le week-end dernier il y a eu un léger décalage vers l'Est et donc le gros des précipitations froides se situe en Autriche. Je pense qu'en plaine ou faible altitude les 3 jours de suite de Tx<10 à Munich, Salzbourg et Linz seront très remarquables pour une première quinzaine de septembre (d'autant qu'il y a eu plusieurs jours de suite >30 la semaine dernière) sans parler des 2m de neige à 2000m et peut-être 30cm dans certaines vallées à 1000/1200m.

J'ai l'impression que l'Autriche sera l'épicentre des statistiques météorologiques pures et de l'insolite, notamment avec le gavage neigeux en montagne, et bien sûr il y a de quoi craindre le pire autour de Vienne et du Danube, mais que le plus grand risque d'inondations concerne les cours d'eau tchèques et le bassin versant de l'Oder. Malheureusement selon les dernières modelisation, l'isotherme 0 devrait être majoritairement au-dessus de 2000m sur les Sudètes (notamment la frontière polono-tchèque autour du Śnieżka qui culmine à 1603m) et donc tout ou presque s'y deversera en pluies.

Il faut dire aussi que septembre et octobre sont des mois à très forte pente pour la baisse des températures, et en septembre la pente est vraiment en 2eme quinzaine. En 2018 je crois à Varsovie au 20 septembre nous étions à +3 d'écart mensuel et en 8 ou 10 jours (notamment une première gelée le 30), l'excédent avait été ramené à +0,5. C'est donc tout à fait normal d'être en excédent le 15 septembre, et ne pas l'être donne une forte probabilité de finir en déficit. Si on regarde la suite, un puissant anticyclone centré sur le RU voire la France à l'arrière du coup de froid n'arrangeait pas forcément la moyenne. Les températures remonteraient en altitude mais les phénomènes de basse couche seront de plus en plus nombreux et les nuits facilement rafraichies. Pour retrouver des Tx>25 et Tn>15 il faudra un vrai flux de Sud-Ouest, une GF sur le Portugal.

Sans vouloir zieuter run par run, GFS donnait à midi un Isotherme 0 à 900m sur l'Autriche ! Comme souvent pour les massifs de l'est français malheureusement l'évacuation du front front sera assez rapide, mais la situation est en train de s'envenimer quand même pour le Sud de l'Allemagne (après la canicule actuelle), l'Autriche et même les monts de Bohême et Sudètes ! On dirait que nous sommes sur une fenêtre parfaite entre des ingrédients estivaux (orage, mers chaudes) et automnaux (ensoleillement encore médian mais dans sa plus forte baisse, nuits pouvant se refroidir rapidement à l'arrière). L'autre période de l'année où des fronts froids peuvent donner plus de 100mm sur les versants Nord-ouest c'est entre fin février et fin avril, mais à ce moment-là c'est moins intéressant. Là nous sommes toujours avec la phrase en tête "Oublie que tu n'as aucune chance, sur un malentendu ça peut passer", sauf qu'en avril 1m de neige n'a effectivement aucune chance de se maintenir durablement, et ça rend moins beau qu'avec les couleurs d'automne.

Si on peut publier une carte du week-end précédent, de mon côté il était exceptionnel. Je m'en rappelle bien le samedi j'étais à un mariage pas loin de la frontière Biélorusse entre Siedlce et Lublin, et il avait fait un temps de chien. Les médias avait même dit que c'était la première fois depuis les années 90 je crois avec des Tx sous les 10deg une première décade de septembre (voit mon Post de l'époque dans le topic Pologne). D'ailleurs les 2 semaines qui suivirent j'étais en congé paternité donc je me rappelle très bien comment je devais habiller mon fils 😜 ...Alors que cette année il est probable qu'on franchisse le 10 septembre sans qu'on obtienne une Tx sous les 20deg a Varsovie).

On dirait par contre qu'avec ces décalages plus au Nord des dépressions de lundi comme jeudi, ce sont de nouveaux les mêmes qui seront exposés : le Nord et les massifs de l'Est, même si pour ces derniers ca sera beaucoup moins grave car la LPN sera considérablement plus basse donc l'écoulement différé. Par contre au Sud de l'Izoard (pour la neige) et dans le Roussillon (pluie et neige), toujours rien de conséquent en vue. Par ailleurs quoiqu'il arrive, ce n'est pas commun que quasi 100% des territoires polonais, tchèques et Allemands soient enneigés un 1er décembre, avec plus de 10cm tassés partout au-dessus de 500m.

D'ailleurs cette carte fait froid dans le dos si j'ose dire pour la consommation d'électricité/chauffage à l'échelle de l'Europe, le timing étant parfait avec l'arrivée de la période toute proche du solstice (surtout la partie avant qui en général génére beaucoup plus de phénomènes de base couche et donc de faible luminosité) et des décorations de Noël.

Est-ce que le "landfall" d'une dépression de climat tempéré a un impact en général sur la vitesse des vents, c'est-à-dire le desserement ou non du gradient ? Très clairement sur Icon et GFS le cœur de la dépression franchit la côte anglaise vers l'Île de Wight, alors que sur Arpège elle est vu y rentrer dès les Cournouailles et être entre la côte et Londres au moment des vents les plus forts sur le Cotentin. La grande incertitude pour moi se situeront donc sur la Normandie, Picardie et PDC pour parler de fort coup de vent ou tempête mémorable (pour ces régions, et sachant qu'elles sont plus densément peuplées. Le Finistère va essuyer une tempête c'est déjà assuré).

Pour être plus rassurant pour les AM vendredi, le fait que ça se passe 3 semaines plus tard par rapport à Alex, avec une dépression plus creuse et donc un iso0 à 3000m au début, 2200m à la fin voire au-dessous, diluera légèrement les précipitations dans les plus hautes vallées avec l'enneigement.

A ce stade il y a une chose que je trouve bizarre, c'est qu'il n'y a aucune excitation particulière dans les prévisions de température (surtout Tn) en Europe centrale, alors que d'ailleurs ça va bien se refroidir sur la Scandinavie. Je veux dire globalement, entre -2 et +4 sur toutes les plaines entre la Biélorussie et le Rhin entre mercredi et vendredi je ne trouve pas ça cher payé pour une mi-octobre. Je me souviens d'un -6 à Białystok en première quinzaine d'octobre en 2016 alors que les modèles ne paraissaient pas aussi esthétiques. Pour moi a la mi-octobre, avec un ensoleillement déjà équivalent à mi-février, des nuits claires par vent d'ENE devraient faire plonger le Mercure, le frigo se constituer plus naturellement même sans neige. Peut-être que les inversions ne sont pas encore estimées tant que l'automne n'arrive pas ?

On voit bien sur cette carte d'ailleurs l'anomalie négative en Lybie ! Pour la Pologne, c'est peut-être vrai que la perception de l'anomalie est plus forte car il n'y a presque aucune irrégularité. Je ne pense pas qu'on ait franchi les 30 (même si 28 à Varsovie sont prévus en début de semaine prochaine, dans les derniers jours de septembre !), mais on ne descend jamais sous les 20 pour une Tx moyenne de 19 à Varsovie en septembre. Je me rappelle d'années avec de fortes chaleurs, notamment 2018 et 2019 et le 1er septembre 2015 avec 35deg, mais à chaque fois il y avait eu une première descente, une gelée précoce même en 2018 qui faisait passer en quelques jours l'excédent de 3 à 1. Cette année, rien, juste à orage parfois comme en juillet.

Je m'éloigne un peu de la zone du sujet mais le pays dont l'excédent semble être le plus délirant est la Pologne (qui avait déjà fait la Une de l'actualité dès le 1er janvier avec les 18 à Varsovie). Ce mois de septembre devrait se terminer au moins 4deg au-dessus des normes en tout cas pour les Tx. Depuis que je suis revenu de vacances le 10 septembre, pas une seule Tx sous les 20 à Piaseczno (15km au sud de Varsovie) et ce n'est pas près de se terminer, sachant que je ne crois pas qu'il y en ait eu début septembre. Même si le flux de mettait à passer à l'Est, je vous préviens qu'une canicule peut aussi vous arriver de Basse Silésie en ce moment 👹

Un message pour dire que ce mois de septembre est probablement parti pour exploser des records d'excédent, le plus impressionnant à calculer sera le nombre de Tx>20 (quasiment tout le mois) et >25. De manière générale à part l'an dernier je trouve que depuis mon arrivée en 2015, septembre a été le mois le plus excédentaire et cela va avec, le mois à plus fort déficit pluviométrique. Les débuts d'automne sont souvent ainsi dans cette partie de l'Europe peut-être : soit la configuration est un prolongement de l'été, et tout au plus les nuits se rafraîchissent si l'anticyclone monte plus haut et donc le flux bascule à l'Est. Très rarement (1 mois sur 5 voire 10), une goutte froide s'enferme, ou la zone batocline parvient à s'abaisser et s'enfoncer vers la mer Noire (donc flux de Nord-ouest et non un Lisbonne/Saint-Petersbourg qui lui amène du foehn), et là le déficit thermique par rapport aux 19 de Tx de moyenne peut vite être impressionnant parce qu'on est assez haut en latitude. Pour conclure cette année n'est pas terrible pour les champignons...