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hma

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    Namur (Liège pour le travail, et fréquemment ailleurs en Wallonie), Sedan à l'occasion
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    https://lechroniqueurmeteo.blogspot.com/

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Altostratus (4/24)

  1. Concernant le décalage entre les tendances saisonnières et la réalité en été, la question est aussi de savoir pourquoi depuis 2007, il y a une récurrence prononcée à avoir de la NAO d'été négative (donc le régime des dépressions britanniques), à raison d'environ deux étés sur trois. Le graphique ci-dessous est assez interpellant à ce sujet; on est sorti d'une phase en SNAO+ vers le milieu des années 2000, et depuis c'est plutôt l'inverse (sauf exceptions très prononcées comme 2018 et 2022). J'ajoute par ailleurs que l'apparente sortie de cette phase via la courbe de tendances en pointillé est à considérer avec grande précaution. 2023 a connu une très forte SNAO-, et manifestement en 2024, on est partis sur un schéma semblable. Manifestement, les modèles saisonniers ne parviennent pas à intégrer (ou le font très partiellement) cette phase récurrence de NAO négative en été.
  2. Les coordonnées de la bouée Brittany (62163) sont plus à l'est sur la dernière mesure... Serait-elle partie à la dérive!? En tout cas, elle continue d'émettre: 128 km/h à 3 mètres, ça fait une estimation à 10 mètres de 152 km/h. Appréciable pour une bouée qui doit être en train de jouer à saute-mouton sur des montagnes liquides.
  3. Pour revenir sur la partie belge de la tornade du 23 octobre 2022, je confirme ce que @C.A. dit. Pour nous, depuis la frontière, ce serait la rafale descendante associée au RFD qui serait l'acteur principal, avec sur son flanc gauche de temps à autre un tourbillon en contact avec le sol. Il ne faut toutefois pas enlever le fait que c'est une enquête compliquée, j'ai personnellement passé quatre heures pour faire moins de 2 km de relevés, notamment dans les bois derrière Willaupuis. L'an passé, lors de l'outbreak du 19 juin, je m'étais retrouvé devant un cas de cohabitation similaire entre les deux phénomènes, et là les indices étaient très clairs: tornade + rafale descendante. Ici, c'est beaucoup plus subtil. C'est parfois à se demander si ce n'est pas davantage le mésocyclone très actif plus qu'une véritable tornade bien circonscrite qui provoque ces dégâts épars convergents. Pour avoir eu l'occasion de voir les imageries Doppler (que je ne peux diffuser ici malheureusement), le méso était toujours large et bien structuré lorsqu'il est entré en Belgique; le dipôle était bien net. Mais comme je le disais dans un précédent message, le seul comportement du vent que j'ai personnellement observé près de Willaupuis soulignait déjà sa présence.
  4. Ce dont nous sommes à peu près sûrs, c'est que le mésocyclone existe toujours bien en Belgique, jusqu'à Lessines au moins. Tant les radars (une fois qu'on fouille dans ce système qui s'hybride) que l'observation du comportement du vent attestent que l'orage est toujours bien en rotation. Par ailleurs, nous avons trouvé ce matin des dégâts près de Lessines justement, des investigations y sont aussi en cours.
  5. Ah pour l'avoir vu, je l'ai vu... Parce que c'est la mienne J'ai constaté le vent tournant en effet, mais nous avons continué à parcourir le coin hier, et nous ne trouvons pas de dégâts tornadiques, si ce n'est ponctuellement où un tourbillon pourrait avoir été actif sur le flanc gauche de la rafale descendante, l'acteur principal, et ce n'est pas continu. Nous n'avons pas encore tranché car les enquêtes se terminent aujourd'hui, et sont très compliquées. En clair, on voit à la fois de tout et de rien dans les dégâts côté belge.
  6. Bonjour à tous, Quelqu'un sait si des enquêteurs sont venus côté belge? Parce que chez Belgorage (et comme signalé plus haut), nous avons arpenté les secteurs de Braffe et de Willaupuis, et nous ne trouvons rien qui indique une tornade (pas de dégâts convergents, pas de trace d'aspiration...). Il semble même y avoir deux couloirs distincts. Ca ressemble plutôt à une rafale descendante dans les parages du (de l'ex-) RFD. Un de nos membres est d'ailleurs de nouveau sur place ce matin pour tenter d'approfondir et aller (ou non) dans le sens de Keraunos. A titre personnel, je serais heureux et intéressé d'échanger avec lesdits enquêteurs s'il y en a eu.
  7. Pour alimenter le débat (et déterrer ce sujet par la même occasion), l'IRM a notamment publié récemment toutes les nouvelles normes climatiques 91-20, et particulièrement celle du nombre de jours d'orages en Belgique. Sur base annuelle, le changement par rapport aux normes 81-10 n'est pas significatif, pas contre on voit bien la croissance plus loin dans le passé. Ceci pourrait aller dans le sens d'un maximum d'activité orageuse dans les années 90 et au début des 2000's, comme lu par ailleurs sur ce sujet. Cela pourrait aussi dire que ces moyennes masquent une baisse réelle intervenant ces dernières années, le "passif" du tournant du siècle étant toujours pris en compte. Difficile cependant de tirer des conclusions là-dessus, même si une impression demeure... Pour la répartition sur l'année, il y a quelques choses intéressantes à en dire, et à relier aux évolutions atmosphériques constatées ces dernières années/décennies. Il y a une décrue entre les deux dernières normes en avril, mais et juin, alors que ça avait tendance à augmenter avant. Pour avril et mai, il y a peut-être un lien à faire avec l'assèchement du printemps (Toutes les normes sont ici) qui est prononcé. Il est vrai que ces dernières années, on a eu à plusieurs reprises des situations de blocage qui persistent au printemps, et selon les placements des centres d'action à fine échelle, on a soit des printemps très peu orageux et secs (comme en 2020), soit des marais barométriques propices à ce genre de chose, notamment sur la seconde décade de mai et en juin (2016 et 2018 ces dernières années). Il se fait que cette année, nous achevons l'un des mois de mai les plus orageux de ces trois dernières décennies, les orages étant dus aux traînes régulières. Cette observation me fait penser qu'historiquement, avril et mai devaient une bonne part de leurs orages aux régimes de traîne, et que c'est un peu ce que nous avons perdu depuis le début de ce siècle. En mars, qui récupère à présent les giboulées (qui existaient aussi en avril avant), on n'observe pas de décrue du nombre de jours d'orages. Malgré la relative décrue, juin me semble rester une valeur sûre pour de belles dégradations estivales (il a très peu fait défaut ces dernières années), et j'aurais tendance à attribuer la petite baisse aux mêmes causes (moins d'orages de traîne vu les insertions de hauts géopotentiels de plus en plus fréquentes). Il se fait cependant dépasser par août qui a désormais pris la place numéro 1 du mois le plus orageux, et ici la hausse se fait à travers les quatre normes, même si cela a ralenti entre 81-10 et 91-20. Je dois ici à nouveau me raccrocher à des ressentis qui valent ce qu'ils valent, et que j'ai déjà évoqué dans d'autres messages de ce sujet... J'ai personnellement observé, depuis que je m'intéresse aux orages (une vingtaine d'années), une tendance croissante à voir de beaux et forts orages en août, chose qui semblait bien plus rare au début de ce siècle. A noter que ce ressenti est partagé par des amateurs d'orages plus âgés, qui me faisaient savoir récemment qu'eux aussi avaient l'impression que des dégradations orageuses intéressantes en août était quelque chose "de ce siècle", et que c'était plus rare dans les décennies 80 et 90. Il est vrai que ces dernières années, août est le mois qui peut tout nous offrir par ici: traînes actives, piles électriques caniculaires, lignes de grains, supercellules... Seuls peut-être les grands MCS manquent à l'appel; on a plutôt tendance à les voir en juin. J'en viens à juillet, qui est sans doute le mois le plus paradoxal. Alors qu'il y a dans les chiffres une tendance à la croissance (même si arrêtée entre les deux dernières normes), l'impression générale des amateurs par ici est que c'est en train de devenir un mois réellement ennuyant, alors qu'au siècle passé, il passait pour une valeur sûre (au contraire d'août). Les dégradations organisées ont pratiquement disparu depuis une décennie, et le nombre de jours d'orage semble fourni par des cellules locales, notamment durant les épisodes caniculaires. L'an passé, nous avons fini juillet 2020 avec seulement trois jours d'orage pour tout le pays, ce qui est le plus faible nombre des trente dernières années, et sans doute un minimum absolu depuis que l'on fait des observations de ce type en Belgique. Cela nous fait d'ailleurs toujours rire entre amateurs quand on voit les chiffres du nombre de jours d'orage en juillet proches des normes, alors que l'on a systématiquement l'impression de s'ennuyer ferme pendant ce mois. L'hypothèse d'orages ponctuels, locaux et peu électriques pourrait résoudre l'équation de cet écart entre impression et chiffres. Et comme dit, à même taux d'orages, on est souvent plus occupés en août, sans doute parce que le caractère plus organisé s'affirme davantage durant ce mois... Quelques mots sur l'hiver qui semble aussi être de plus en plus orageux. Il y a quelques années, une connaissance avait fait un lien avec le caractère apparemment de plus en plus convectif des épisodes tempétueux. En prenant des données de vent d'Eindhoven (faute d'avoir des infos suffisamment fines pour Uccle), il avait montré un écart croissant entre le vent moyen et les rafales à travers les décennies, chose qu'il attribuait en partie à une contribution convective allant croissant. Enfin, on observe aussi une croissance significative pour octobre, mais pour ce mois, je n'ai pas d'hypothèse suffisamment fournie pour tenter d'expliquer cette augmentation. Je dois cependant dire que ces chiffres du nombre de jours d'orage sont sans doute loin d'être d'une précision redoutable, tout simplement parce que le système de détection des éclairs en Belgique, SAFIR, n'a été mis en route que dans les années 90, et qu'auparavant, cette statistique reposait sur les rapports des observateurs, sur lesquels on peut émettre des réserves, tant pour le signalement que pour l'observation: le réseau n'était pas d'une densité folle, des orages pouvaient passer à travers les mailles du filet et, par ailleurs, un coup de tonnerre isolé pouvait sans doute être confondu avec d'autres bruits.
  8. En effet, c'est la suite. Quand les nuages commencent à aller franchement s'enrouler autour du centre (et les précipitations qui vont avec), c'est que le sting jet, s'il a eu lieu, est déjà terminé depuis un moment.
  9. Corrigez moi si je me trompe, mais j'ai quand même cette impression que le maximum de vent associé au sting jet n'est pas vraiment entré dans les terres. Certes le relief a sans doute joué un rôle, mais le propre du SJ et de sa composante verticale, c'est justement de pouvoir faire fi de la rugosité (ou en tout cas en être moins contrarié) et de pousser de très fortes rafales dans l'intérieur des terres. Ici, ça n'a pas vraiment été le cas, pas plus loin que Vannes. Hier soir, au moment où la pointe nuageuse visait Belle-Ile, l'espace à son avant, au départ bien dégagé, s'était déjà bien encrassé. Les températures renseignées sur base des images infrarouge notaient un refroidissement notable: on est passé d'une dizaine de degrés (soit un ciel pratiquement dégagé) à des températures comprises entre 0 et -10°C, chose que j'attribue à la formation de nuages de basse altitude. En clair, il y avait déjà un bon paquet de stratus et de stratocumulus dans la zone d'action du sting jet. Je m'étais même posé la question quelques minutes avant les 186 km/h de Belle-Ile, mais au vu de ce qu'il s'est passé dans les dizaines de minutes suivantes, je fais l'hypothèse que le SJ était déjà en cours d'essoufflement à son arrivée sur les côtes du Morbihan. Il a juste eu le temps de taper Belle-Ile avant de perdre son influence avec la surface j'ai l'impression. Vraisemblablement, les terres ont échappé à son paroxysme qui a sans doute eu lieu en mer. Il n'est pas illusoire d'imaginer que les 200 km/h aient pu être atteints au large, même à 10 ou 20 km à peine de Belle-Ile.
  10. Bon le gif est vite fait, mais ça vaut le coup de regarder ce qu'il se passe dans la partie droite de la pointe nuageuse. La vitesse à laquelle les lambeaux se déplacent vers le sud-sud-est, c'est quelque chose!
  11. Au vu de l'aspect présenté par les imageries satellitaires vapeur d'eau, on peut raisonnablement se dire que ça doit dégager sévère dans les zones jaunâtres...
  12. Cold conveyor belt. C'est le flux qui fait le tour de la dépression par la gauche, passant à son nord, puis à son ouest et finissant au sud du centre dépressionnaire.
  13. C'est aussi ce genre de choses qui pourrait faire que le réseau officiel ne mesure même pas les plus violentes rafales d'Alex... Quelqu'un peut-il se dévouer pour aller passer la nuit à la pointe des Poulains sur Belle-Ile, anémo avec lui? La Science lui dit merci! Tout ça pour dire que, en prenant la station officielle sur Belle-Ile et si on suit le scénario Arome à la lettre, elle ne serait même pas bien placée pour mesurer le pire...
  14. Toujours ces fortes subsidences modélisées par Arome... Voici une coupe à travers le quadrant sud de la dépression, selon une orientation quasiment ouest-est. Ca dégringole véritablement dans la moitié basse de la troposphère. Le vecteur vertical n'est que d'une dizaine de km/h, mais en vecteur réel (en oblique donc), ça devrait être un sacré toboggan! Je rebondis sur la carte du vent moyen: cette forme de goutte correspond vraiment bien à l'idée d'un flux qui descend en oblique et vient s'étaler à la surface. A noter que, par rapport à la coupe, le maximum de vent en basse couche est juste en bordure est de la première forte subsidence. Bref, on voit dans les modèles ce que la théorie nous enseigne en matière de sting jet. Ca ne veut pas encore dire que ça aura forcément lieu, mais les arguments sont solides. Et un vent moyen de 140 km/h, j'ai quand même du mal à concevoir ça comme provenant d'une simple CCB, même carabinée...
  15. L'anomalie d'altitude est en embuscade au nord du tourbillon de surface. Jusque là, très classique, mais la mise en phase va effectivement commencer dans les prochaines heures.
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