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Climats du monde


dann17

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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Il y a 9 heures, mottoth a dit :

#370. In Amenas

On constate une nette baisse de la Tm par rapport à In Salah, une partie étant imputable à l'altitude (+300m) et l'autre partie - la plus importante d'après moi -  à la position 700kms plus à l'est bien plus proche de la Méditerranée: ce climat ressemble à celui de l'intérieur Libyen, aux chaleurs bien moins extrêmes qu'au centre de l'Algérie à altitude et latitude égales. En Libye (et en Egypte également), la côte méditerranéenne est plus méridionale et aucun relief ne la sépare de l'intérieur du Sahara: il se forme un courant thermique de très grande échelle de la mer vers l'intérieur du continent: Ce courant est d'abord de nord puis s'incurve vers le nord-est voire ENE au fur et à mesure que l'on s'enfonce vers le sud, qu'il perd de son humidité et commence à devenir l'Harmattan.

Absolument ! Entièrement d'accord.

D'ailleurs, voici une carte expliquant clairement l'origine de ces vents : il s'agit ici de la vitesse moyenne des vents verticaux (à 500 hPa) descendants - donc subsidence - en rouge et surtout en jaune, et ascendants en bleu et mauve, pour le mois de juillet. La ZCIT est très bien délimitée. De même que les positions des cellules de Hadley.

S'agissant du Sahara oriental, on constate aisément que des hautes pressions imposantes stationnent, campées sur la Méditerranée orientale, occasionnant par la même occasion ces vents de nord et de NNE dominants durant cette saison (entre autres) sur toute la partie centrale et orientale du Sahara non sahélien.

Omega-500-july-era40-1979.png

 

Il y a 9 heures, mottoth a dit :

Je m'attarde un peu là dessus car je ne suis par sur de pouvoir revenir de sitôt sur les climats de la Libye, la qualité des données étant désastreuse depuis la fin de Khadafi. Dans les paysages désertiques les vents dominants se lisent souvent très bien sur l'imagerie satellitaire, il suffit de suivre les sillons qu'ils creusent dans les zones sableuses. Voici une carte qui j'ai tracé sommairement en 5 minutes qui montre les vents dominants dans certains coins de la Libye, et la façon dont ceux-ci s'incurvent depuis la méditerranée: d'abord de NNO (une forte composante thermique et un peu de zonal hivernal), puis plein nord puis nord-est et enfin l'Harmattan d'ENE vers les frontières sud. On peut également jouer à ce jeu en visualisant l'Egypte dans Google Earth Viewer:

62xxx_Libya_Winds.jpg

En Algérie aussi on a connu cette transition - décalée vers le nord: sur la côte le vent dominant à l'année était nord-ouest (ce mélange de brises de nord et de zonal d'ouest), puis vers Béchar ou Ouargla on hésitait déjà entre nord et nord est, puis à partir de 30°N (Timimoun) c'est nord est à ENE.

Cette orientation des vents explique donc la relative "fraicheur" des déserts Libyens et Egyptiens, ventilés et "climatisés" par le courant d'origine marine en été, tandis que le désert Algérien est protégé de cette ventilation par l'Atlas. Ainsi il se bâtit chaque été un dôme de chaleur nettement plus stable et imposant au dessus du Sahara Algérien, avec des températures très souvent proches des maximums potentiels. Les txx Libyennes et Egyptiennes peuvent parfois rivaliser avec le Sahara Algérien - on trouve partout près de niveau de la mer des Txx de 47°c à 50°c -, mais seulement quelques jours durant une pause du flux marin, conditions qui surviennent d'ailleurs surtout au printemps.

La protection de l'Atlas et suppression des courant de nord d'origine marine dans le Sahara Occidental explique aussi la progression plus nordique de la ZCIT en Afrique de l'Ouest que dans le reste de l'Afrique.

Ce que tu as dit là est très intéressant, pertinent et pédagogique ! Je n'aurais pas donné de meilleure explication sur la question.

C'est là qu'on voit toute l'importance des centres d'action... et de leur interaction avec le relief : les hautes pressions subtropicales méditerranéennes orientales, les basses pressions relatives au sud-est immédiat de l'Atlas induites par un effet convectif thermique couplé à un effet orographique coupant par la même occasion les intrusions fraîches océaniques, ces dernières résultant de la présence, loin au large, de la cellule anticyclonique subtropicale des Açores, et enfin, la proximité de la ZCIT en période estivale.

La position de cette ZCIT dépend en effet de la position de « l'équateur thermique », lui-même étant donc fortement influencé voire attiré (comme tu l'as très bien expliqué) par ce relief que constitue l'Atlas. L'Atlas « protégeant » en effet les régions plus à l'est de l'influence nettement maritime de l'Anticyclone des Açores, donc permettant aux régions situées au sud-est de l'Atlas de connaître les plus hautes Tm estivales sahariennes (au niveau de la mer).

Et là aussi, l'on peut justement visualiser cette influence océanique directement à l'aide des sillons que dessine ce vent de nord et de NNE (l'alizé océanique) à l'ouest de l'Atlas, et ce, jusque vers le 20ème parallèle nord, càd du sud-ouest marocain jusqu'à la frontière mauritanienne. D'ailleurs, la zone subtropicale s'enfonce assez loin au sud de Nouadhibou, précisément jusqu'à la limite d'influence de l'alizé océanique. Plus au sud, même sur la côte, c'est l'harmattan (donc l'alizé continental) qui s'impose, et, par la même occasion, le monde tropical (ici, d' « affinité tropicale ») qui commence.

Voyez sur la carte ci-dessous la limite approximative de la présence majoritaire de l'alizé océanique en pointillés violets.

 

707786Saharaoccidental.png

 

En bref, pour résumer, on peut dire que : 

- le Sahara septentrional oriental (et dans une moindre mesure, le Sahara central) est légèrement refroidi l'été par ces vents de nord ou NNE d'origine méditerranéenne (donc maritime, d'où un ICA souvent plus faible que plus à l'ouest)

- à mesure qu'on va vers l'ouest, et surtout qu'on se rapproche de l'Atlas, l'influence de ces vents méditerranéens cesse presque totalement en été. L'influence atlantique est également quasi nulle (forte continentalité, et forte chaleur estivale)

-   au sud du 25ème parallèle environ, attirés par la ZCIT en été, ces vents s'orientent au NE (voire ENE au Sahara sahélien) et deviennent les alizés. Ce sont les alizés continentaux (Harmattan) qui, eux, ont eu le temps de se réchauffer (l'influence méditerranéenne s'estompe et même disparaît totalement) à mesure qu'on entre dans le Sahara occidental

- la frange nord-ouest côtière du Sahara reste majoritairement soumise aux influences océaniques beaucoup plus fraîches.

 

Ainsi, l'Atlas algérien et marocain constitue une réelle barrière climatique majeure engendrant un gradient climatique très important : on passe rapidement de la zone tempérée, à la zone subtropicale, puis à la zone d'affinité tropicale. D'ailleurs, comme on vient de le voir sur les fiches de Biskra et Ouargla de Mottoth, la « tropicalité » est quasiment atteinte à très basse altitude , donc à une latitude encore plus élevée que celle qui figure sur cette carte ci-dessous.

Alors qu'à l'est de la frontière algéro-libyenne, l'influence méditerranéenne est plus sensible. Il est possible, d'ailleurs, qu'à l'avenir, cette dichotomie s'accentue.

Malheureusement, comme le disait Mottoth, les données libyennes ne sont plus disponibles. Donc difficile de se faire une idée des changements dans ce pays.

586101AffinittropicaleAfriqueNord.jpg

 

 

 

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Bonjour, mon post s'adresse à Dann17 en particulier.

Je vais être très critique, mais je tiens à préciser que mon attitude n'est pas hautaine, et n'a pas pour but de rabaisser vos travaux. Seulement ce que je lis représente un tel obstacle épistémologique que je me sens obligé d'intervenir: 

 

Je ne comprends pas cette manière de raisonner avec des indices à tout va... 

Sur quels fondements scientifiques reposent ces indices? Sont-ils acceptés par la communauté scientifique ou le fruit d'un travail personnel, sans faire de procès d'intention, pouvant être biaisés par des représentations parfois partisanes de la climatologie? (tendance à vouloir coller le sacro-saint climat méditerranéen dans son coin par 47° de latitude ou au contraire faire preuve d'une sévérité exacerbée dans ses classifications). 

 

Ce que je veux dire c'est que dans ce genre d'indice, le 0 correspondrait à une genre de limite entre le tropical/subtropical ou le non méditerranéen/méditerranéen mais comment est choisie cette limite? L'indice est "étalonné" par rapport à quelle référence?

 

Manque de bol certains coins considérés comme tropicaux-désertiques ( si tant est qu'on définisse un climat tropical sec) comme les enclaves tropicales des cotes sud est sud ouest des îles canaries ne sont pas d'affinités tropicales avec cet indice.

 

En climatologie il est bien plus approprié de raisonner avec des critères-limites qui souvent séparent deux ensembles. Ainsi la classification de Koppen fait apparaître des critères qui ne tombent pas du ciel : ils ont pour ambition de faire coller la définition du climat avec l'aire de répartition des biomes. 

On peut certes dire qu'un climat avec 50 mm de précipitation annuelle est plus aride qu'un avec de 200 mm mais établir une échelle de dizaines de degrés différents de climats est absurde. Que représente un écart d'1 dans ces échelles? 

 

On ne mesure ni ne modélise un climat qui est une notion abstraite (et non une grandeur physique!) liée à l'interprétation humaine. En revanche on modélise des grandeurs comme la pluviométrie ou des grandeurs intensives comme la température et la pression, pour ensuite seulement, en tirer les conclusions en matière climatique. 

 

Je suis moi même en doctorat, pas en climatologie, mais en instrumentation sur des capteurs d'humidité. Mais je m'intéresse beaucoup à la climatologie. Je connais aussi la démarche scientifique, et j'ai du mal à la trouver dans cette façon de procéder. Mes remarques s'appliquent sur les ensembles des indices que j'ai lu sur ce forum (continentalité, tropicalité...).

 

Mes critiques portent donc à la fois sur la définition d'un tel indice ( quels critères objectifs retenues, que modélise t-on?, justification des formules) et son utilité ( mesure d'une notion abstraite indénombrable et non quantifiable)

 

Cordialement. 

 

 

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)
Il y a 16 heures, submersible a dit :

Je ne comprends pas cette manière de raisonner avec des indices à tout va... 

Sur quels fondements scientifiques reposent ces indices? Sont-ils acceptés par la communauté scientifique ou le fruit d'un travail personnel, sans faire de procès d'intention, pouvant être biaisés par des représentations parfois partisanes de la climatologie? (tendance à vouloir coller le sacro-saint climat méditerranéen dans son coin par 47° de latitude ou au contraire faire preuve d'une sévérité exacerbée dans ses classifications). 

 

Bonjour, peut-être un nouveau topic regroupant les différents Indices - académiques ou non, usés jusqu'à la corde ou expérimentaux - et leur discussion mérite-t-il d'être ouvert car tes interrogations et questions demandent des développements, justifications et argumentations trop vastes pour à mon avis tenir dans une seule réponse et ne pas faire dériver ce fil vers du hors-sujet. Tes questions masquent même des interrogations dignes de la philosophie des sciences, style "les mathématiques peuvent t'il décrire le vivant", ou "tout phénomène physique peut-il se réduire à une formule mathématique" (aussi complexe soit-elle, j'ajouterais, car les formules de Dann sont complexes).

 

Je peux néanmoins te donner quelques éléments de réponse et laisserai Dann te répondre plus en détail:

Déjà tu as l'air assez novice sur le forum, donc peut-être a tu raté ce topic où l'ICA (Indice de Continentalité Absolu) développé par Dann est présenté et discuté en détail. A la lecture de ce sujet et connaissant un peu Dann depuis le temps, je peut te dire qu'il a une approche non partisane et très tournée vers les biomes naturels, la classification et les outils (les indices) qu'il développe sont avant tout destinés à coller au mieux à ceux-ci. Certains de ses indices font l'objet d'une thèse sur laquelle il bosse, et finiront donc peut-être par obtenir une validation académique.

Je pense que ce sujet est le bac à sable idéal pour tester les indices développé par Dann, et leur emploi récurrent ici ne me choque pas. D'ailleurs je n'ai pas moi non plus une approche très académique - ne serais-ce qu'en ne respectant pas toujours les heures de prise de tn/tx officielle pour les faire coller au mieux au jour astronomique, ou bien sur en travaillant sur un échantillon de données inférieur à 30 ans. Donc ce sujet est là pour tenter et exposer de nouvelles approches et façons de faire, et l'utilisation d'indices expérimentaux colle à cet esprit. J'espère que certains cas particulièrement discutés, et auxquels Dann n'avait peut-être pas pensé, lui permettent de fignoler ses formules.

 

Voilà, je ne peux ni ne veux en dire plus, on risque de dériver trop loin dans le hors sujet.

 

PS: ton expertise sur la mesure de l'hygrométrie, et notamment les difficultés causée par le basses hygrométries ou la dérive des capteurs vieillissants m'intéresse. Ce sont des points sur lesquels je me suis souvent plaint dans ce sujet ou d'autres comme ici.

Modifié par mottoth
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Posté(e)
Saint-Etienne (42), quartier de Terrenoire (alt. 500m)
Il y a 2 heures, mottoth a dit :

Bonjour, peut-être un nouveau topic regroupant les différents Indices - académiques ou non, usés jusqu'à la corde ou expérimentaux - et leur discussion mérite-t-il d'être ouvert car tes interrogations et questions demandent des développements, justifications et argumentations trop vastes pour à mon avis tenir dans une seule réponse et ne pas faire dériver ce fil vers du hors-sujet.

......

Je peux néanmoins te donner quelques éléments de réponse et laisserai Dann te répondre plus en détail:

Déjà tu as l'air assez novice sur le forum, donc peut-être a tu raté ce topic où l'ICA (Indice de Continentalité Absolu) développé par Dann est présenté et discuté en détail.

Je pense qu'en effet un nouveau topic serait le bienvenu pour compléter, expliquer et discuter des divers índices et explications données sur le topic Limite entre climats continentaux et maritimes.

Je l'avais suivi à l'époque avec grand intérêt, et Submersible y avait d'ailleurs posté par deux fois, les 25 aout et 1er septembre 2016. ;)

Modifié par Peki2
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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)

#371. Djanet.

 

On s'enfonce vers le sud, Djanet est une oasis de 14000h à 415kms de In Amenas, 770kms de In Salah, 990kms de la mer Méditerranée, 1500kms de Alger et 1800kms de Tindouf.

60670_map0.jpg

 

Il y a encore une quinzaine d'année cette zone vivait en partie du tourisme d'aventure, notamment les trek dans le massif du Tassili n'Ajjer. La station étudiée est sur l'aéroport à l'altitude de 973m. La ville est à 30kms, et la ville Libyenne de Ghat, située dans la partie la plus basse de la région (665m), est à 105kms.

60670_dem.jpg

 

Vue vers le nord est. Les formations rocheuses très sombres contrastent avec le sable et font la beauté de cette région.

60670_map1_NNE.jpg

 

60670_Djanet_A.png

 

L'altitude modère bien les chaleurs estivales, si bien que la txx passe sous les 45°c et qu'on ne trouve plus un seul mois avec Txm > 40°c.

Nous ne sommes ici qu'à 94kms du tropique du cancer, ainsi le régime de t° commence à avoir une allure plus tropicale avec un pic thermique décalé vers juin: juin et juillet ont des Tm similaires (aout est un peu en retrait), et c'est en juin que l'on connait généralement les Txx annuelles (regardez les 90-centiles). La saison hivernale se fait aussi de plus en plus sèche, avec ici une hygrométrie inférieure à celle de In Amenas ou même de In Salah. En été cela reste très sec, nul surplus d'humidité tant sur l'hygrométrie que dans les lames d'eau moyennes. On reste dans un climat hyper aride avec des pluies généralement complètement anecdotiques lorsqu'elles se produisent.

 

Je me suis amusé à estimer la txx à Ghat en fonction de celle de Djanet et d'un gradient de 0.8°c/100m: je trouve 46.5°c sur la période d'étude, similaire à celle de In Amenas.

 

La topographie doit jouer énormément sur les vents puisqu'on ne retrouve pas toujours la direction dominante de l’Harmattan (nord-est). Cependant un regard attentif sur les bandes de couleur de l'imagerie satellitaire du massif du Tassili voisin semble attester d'un paysage modelé par les vents de nord-est.

60670_Djanet_C.png

 

60670_Djanet_B.png

 

 

L'altitude fait que le gel en hiver est une chose courante (7 jours/an en moyenne), cependant comme à In Amenas j'ai renoncé à définir une période moyenne où le gel survient puisque j'ai trop d'hivers où celui ci ne se produit pas du tout. Cet exemple d'hiver est le même (2003-2004) que celui montré à In Amenas, pourtant ici on ne retrouve plus les RR d'origine tempérée survenues les 11/12, puis 19 et 20/01 à In Amenas: que du sable, et des chutes de tx un peu moins prononcées.

60670_DEC03-FEB04.png

 

 

Voici 2014 comme exemple de printemps, très bon exemple proche des normales pour chacun des trois mois.

On retrouve beaucoup de sable et de poussière: de toutes les fiches Sahariennes déjà passées en revue Djanet est le lieu où la visibilité est le plus souvent mauvaise au printemps, avec un pic de fréquence des visi inférieures à 5km à 27% en mai... et ce n'est pas la grisaille qui est responsable ! La poussière devient un acteur majeur du climat, sans pour autant atteindre les fréquences observées plus au sud dans le Sahel (41% de visi < 5kms en mars à Niamey).

60670_MAR-MAY14.png

 

 

Voici aussi un été parfaitement normal, l'été 2011. Juin connait les derniers épisodes de poussière printaniers et souvent les plus fortes chaleurs. Juillet et aout sont plus stables malgré la proximité grandissante de la ZCIT.

60670_JUN-AUG11.png

 

 

Enfin voici un automne normal et où il ne s'est quasiment rien passé: 2016. A part les quelques gouttes de fin novembre le temps sur cet exemple est d'une étonnante stabilité durant plus de deux mois et demi.

60670_SEP-NOV16.png

 

 

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui ! Merci encore une fois à tous ceux qui font vivre ce topic, sans retours positif j'aurais abandonné depuis longtemps 9_9

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Megève (1106 m)/Saint-Gervais (808 m) en semaine - Samoëns (716 m) les WE

Eh bien j espère que tu les ressens vraiment les retours positifs, ce n est pas par politesse mais réellement par conviction 

 

Merci mottoth parce que non seulement le travail est exceptionnel mais en plus dans la forme il est super écrit, tout est pédagogique, j ai appris énormément en géographie et climato ici... 

 

C est le meilleur topic d IC et j espère que tu vas le poursuivre bien longtemps !!

 

Dann17 également merci pour l enrichissement incroyable que tu donnes ici sur IC 

Modifié par nicolass
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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Il y a 16 heures, submersible a dit :

Bonjour, mon post s'adresse à Dann17 en particulier.

Je vais être très critique, mais je tiens à préciser que mon attitude n'est pas hautaine, et n'a pas pour but de rabaisser vos travaux. Seulement ce que je lis représente un tel obstacle épistémologique que je me sens obligé d'intervenir: 

Bonjour,

 

Je tiens tout d'abord à vous remercier pour votre intervention. Oui, vous remercier, car toute critique et toute remise en question sont en effet les bienvenues lorsque l'on souhaite proposer une nouvelle approche dans le domaine des sciences en général. Je suis toutefois un peu gêné de lire que votre intention n'est pas de vous montrer hautain lorsque je vois des formulations comme celles-ci :

« Manque de bol... », ou « le 0 correspondrait à une genre de limite... » (ça fait un peu méprisant, ça, non ?), « En climatologie il est bien plus approprié de... », « On ne mesure ni ne modélise un climat qui... [...] En revanche on modélise... ». 

D'une manière générale, en vous lisant, j'ai vraiment eu l'impression d'être un tout jeune étudiant qui débute un doctorat ou même un master et ne connaissant pas du tout les codes académiques inhérents aux méthodes de recherche, et qui reçoit un commentaire acerbe de son directeur de recherche !

Par ailleurs, le « ce que je lis représente un tel obstacle épistémologique que je me sens obligé d'intervenir » vaut, lui aussi, son pesant de cacahuètes...

Admettez qu'il y aurait eu un peu mieux, un peu plus courtois comme entrée en matière, vous ne trouvez pas ?

 

Bon, ceci étant dit, je vais malgré tout tenter de répondre au mieux, mais brièvement (je ne voudrais pas encombrer ce topic, et puis parce que je n'ai pas trop envie non plus de passer des heures à vous répondre, car votre intervention et vos questions reposent à la fois sur des concepts climatologiques mais également épistémologiques !) sur le fond de votre propos.

 

Il y a 18 heures, submersible a dit :

pouvant être biaisés par des représentations parfois partisanes de la climatologie? (tendance à vouloir coller le sacro-saint climat méditerranéen dans son coin par 47° de latitude ou au contraire faire preuve d'une sévérité exacerbée dans ses classifications). 

Alors voilà, à mon avis, le point de départ de votre intervention. Je me trompe peut-être, je suis peut-être parano (mais chat échaudé craint l'eau froide...), mais je suis quasiment sûr que c'est cela qui, comme beaucoup d'autres forumistes, a dû vous déplaire.

Alors, au risque de me répéter, je puis vous assurer que je regarde et analyse les climats avec un détachement absolu : je ne suis partisan de rien en la matière. Mon approche (passant souvent par l'application de ces indices que j'ai créés) entraîne un léger retrait (« sévérité exacerbée » ne me paraît pas très sérieux, comme qualificatif) de l'extension communément admise du domaine méditerranéen. Soit. Pour moi, que le domaine méditerranéen soit vaste ou restreint, cela ne me fait ni chaud ni froid. Mais ma « vision » offusque au contraire bcp de gens. Je pense simplement que la variété climatique est beaucoup plus grande que celle qui est habituellement considérée. Et, s'agissant du domaine climatique méditerranéen, oui, je ne trouve pas opportun d'y intégrer des régions dont les ensembles de végétation potentielle ne correspondent pas aux biomes méditerranéens (oui, je me suis beaucoup - en fait énormément - documenté en phytogéographie, en botanique , en biogéographie et en bioclimatologie, afin de savoir quelles sont les différences notables qui existent entre les nombreux biomes).  Bref.

 

Il y a 18 heures, submersible a dit :

Je ne comprends pas cette manière de raisonner avec des indices à tout va... 

Sur quels fondements scientifiques reposent ces indices?

On ne mesure ni ne modélise un climat qui est une notion abstraite (et non une grandeur physique!) liée à l'interprétation humaine. En revanche on modélise des grandeurs comme la pluviométrie ou des grandeurs intensives comme la température et la pression, pour ensuite seulement, en tirer les conclusions en matière climatique.

C'est là que je vois que vous n'êtes effectivement pas un climatologue ! Pardon de le dire aussi crûment, mais vous vous trompez complètement.

En effet, la climatologie est comme son nom l'indique l'étude et l'analyse des climats. Or comme vous le savez sans doute, un climat dépend d'un grand nombre de paramètres climatiques (comme l'humidité, à savoir la teneur en vapeur d'eau, le Td et l'HR par ex, pour reprendre ces paramètres dont vous testez sans doute les instruments et autres capteurs qui permettent de les mesurer ;  au passage, ce que vous faites doit être très intéressant). Certes, il faut évidemment prendre les mesures objectives de ces différents paramètres (T, Td, RR, vent, pression barométrique, etc.).

Le problème, c'est que vous, vous pensez qu'il suffit de prendre ces mesures, voire d'en déduire une modélisation (à partir de séries temporelles), pour « en tirer des conclusions en matière climatique » ?

Si vous vous intéressez beaucoup à la climatologie, et si vous connaissez si bien la démarche scientifique dans ce domaine, comme vous le prétendez, alors j'ai beaucoup de mal à croire que vous ayez « du mal à la trouver dans cette façon de procéder. » ! Parce que justement, en climatologie, si vous consultez des articles scientifiques des revues appropriées (et non pas simplement les pages wikipedia présentant les grands traits des méthodes de classification les plus populaires comme celle de Köppen par ex), vous vous rendrez très vite compte que les indices climatiques et bioclimatiques sont légion, et qu'ils font l'objet de beaucoup d'intérêt et de publications. Parce qu'il sont nécessaires !

Un exemple tout simple : comment voulez-vous déterminer l'aridité d'un climat en ne prenant en compte que la température (T) et les quantités de précipitations (RR), indépendamment (pour schématiser) ? C'est tout simplement impossible ! T et RR sont deux informations distinctes. Et ces 2 infos prises seules à seules ne nous renseignent pas sur le niveau d'aridité.

Il est donc nécessaire de créer un indice qui permette de tirer de ces 2 infos distinctes une 3ème information utile.

Cette 3ème information (issue du couplage entre les 2 infos distinctes initiales) n'est évidemment pas mesurable à l'aide d'un instrument, mais elle se calcule. C'est là tout l'intérêt et la difficulté de déterminer un ou des indices les plus pertinents et adéquats possibles afin de cerner au mieux l'information que l'on souhaite avoir.

Au passage, nous vivons "entourés" d'indices qui ont été créés, dans la vie de tous les jours (pas seulement en climato , loin de là !), afin de comprendre des concepts qu'il aurait été impossible de comprendre sans cela.

 

Personne ne dit qu'on « mesure un climat » ! Mais un climat est autrement plus complexe que la seule prise en compte des seuls paramètres mesurables. Un climat est la résultante de tous ces paramètres qui n'ont, en plus, pas tous la même importance.

Pour ma part, je pars du principe fondamental suivant : la végétation (naturelle ou potentielle) est le reflet du climat. Le jeu consiste donc à voir quelle est la combinaison des nombreux paramètres climatiques (donc mesurables) qui permette d'expliquer au mieux la répartition des différents biomes.

 

Il y a 19 heures, submersible a dit :

Manque de bol certains coins considérés comme tropicaux-désertiques ( si tant est qu'on définisse un climat tropical sec) comme les enclaves tropicales des cotes sud est sud ouest des îles canaries ne sont pas d'affinités tropicales avec cet indice.

Si j'osais, je répondrais : « manque de bol » pour vous, les îles Canaries (même les côtes sud) ne sont pas tropicales ni d'affinité tropicale. Non pas parce que mon « indice de tropicalité » me le « dit », mais bel et bien parce que toutes les études phytogéographiques (que vous n'avez donc pas dû consulter...) indiquent clairement que la végétation des basse altitude de ces îles est subtropicale (on y retrouve principalement des euphorbes dans les coins secs, et les restants de laurisylve dans les lieux plus humides, soumis à l'alizé océanique de NNE). Bref, ceux qui considèrent que ces coins sont "tropicaux-désertiques" se plantent.

 

Il y a 19 heures, submersible a dit :

Ce que je veux dire c'est que dans ce genre d'indice, le 0 correspondrait à une genre de limite entre le tropical/subtropical ou le non méditerranéen/méditerranéen mais comment est choisie cette limite? L'indice est "étalonné" par rapport à quelle référence?

Mes critiques portent donc à la fois sur la définition d'un tel indice ( quels critères objectifs retenues, que modélise t-on?, justification des formules) et son utilité ( mesure d'une notion abstraite indénombrable et non quantifiable)

Pardon de ne pas te répondre ici, mais j'ai déjà fourni beaucoup d'éléments. Je te suggère d,aller voir les sujets sur « limite entre les climats maritimes et continentaux », « les climats subtropicaux », et sur « Indice hydrique ».

 

Il y a 19 heures, submersible a dit :

Sur quels fondements scientifiques reposent ces indices? Sont-ils acceptés par la communauté scientifique ou le fruit d'un travail personnel

Ils ne le sont pas pour le moment.

Ils sont le fruit d'un travail personnel, et j'ai décidé d'en faire une thèse afin de les publier. Plusieurs chercheurs (en climato et en agroforesterie) sont fortement intéressés par cette publication.

Donc ce n'est pas ici sur IC que je vais détailler toute la méthodologie et la démarche académique : je n,ai pas que ça à faire, et surtout, je n,en ai pas le droit.

Vous devriez le savoir...

 

Merci, 

Bien cordialement.

 

ps : excuse Mottoth pour le hs.

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Posté(e)
Saint-Etienne (42), quartier de Terrenoire (alt. 500m)
il y a 41 minutes, nicolass a dit :

Merci mottoth parce que non seulement le travail est exceptionnel mais en plus dans la forme il est super écrit, tout est pédagogique, j ai appris énormément en géographie et climato ici... 

Je m'associe à ces commentaires!

il y a 41 minutes, nicolass a dit :

Dann16 également merci pour l enrichissement incroyable que tu donnes ici sur IC 

Idem!

Modifié par Peki2
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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)

#372. Tamanrasset.

 

C'est la dernière étape de ce tour d'Algérie, Tamanrasset est une ville de plus de 90 000h, à 440kms de Djanet, 575kms de In Salah, 1090kms de Niamey, 1110kms de Tombouctou, et 1550kms d'Alger.

60680_map0.jpg

 

Avec Djanet, Tamanrasset était aussi une destination de tourisme d'aventure majeure en Afrique du Nord il y a encore une quinzaine d'année. La ville est située au sud-est du massif du Hoggar, qui culmine vers 2900m d'altitude.

60680_dem.jpg

 

Le paysage est semblable à celui de Djanet, fait de roches sombres et de sable clair. La station est dans le périmètre de l'aéroport, à 8.5kms du centre ville et une altitude similaire (1375m).

60680_map1_E.jpg

 

60680_Tamanrasset_Av2.png

 

L'altitude donne ici une chaleur estivale beaucoup moins forte que dans le reste du Sahara Algérien, avec une txx d'à peine 40°c. Mais le plus gros changement par rapport aux étapes précédentes c'est l'apparition d'un maximum pluviométrique en été: cette station est la seule de la série à se trouver dans la zone inter-tropicale (le tropique du cancer est 68kms plus au nord), et on retrouve naturellement des éléments des climats plus au sud. Le régime d'hygrométrie change lui aussi, avec un maximum en aout,  et comme à Djanet le maximum de t° est partagé entre juin et juillet.

 

Le climat reste bien sur avant tout désertique, et l'arrivée en été sur zone de la ZCIT durant sont extension maximale vers le nord ne suffit pas à expliquer de telles différences avec par exemple Djanet: le relief du Hoggar favorise la convection et la conjonction de ces deux acteurs (relief + ZCIT) donne cette très timide saison de précipitations de nature orageuse centrée sur aout. Les tableaux horaires montrent nettement le pic d'ennuagement diurne entre 15hTU et 18hTU en été, avec en aout jusqu'à 5 octats en moyenne durant les après-midis.

60680_Tamanrasset_B.png

 

 

L'Harmattan est dévié vers l'ESE en raison de relief dans le quart nord-est. En hiver et aux intersaisons un vent contraire de nord-ouest est également souvent présent.

60680_Tamanrasset_Cv2.png

 

 

Le plupart des exemples de saisons ont été pris en 2006, plus exactement de décembre 2005 à aout 2006 avec un hiver, un printemps et un étés tous les 3 bien dans les normales.

En hiver l'hygrométrie est déjà très basse, parfois aussi basse qu'au printemps, et de faibles gelées se produisent ponctuellement. C'est sans conteste la saison la plus agréable de l'année avec des des températures souvent idéales l’après-midi.

60680_DEC05-FEB06.png

 

 

Sur cet exemple le mois de mars est encore très agréable, puis cela se gâte en avril avec l'arrivée de la poussière et des premières nuits chaudes. Durant cette saison l'hygrométrie est au plus bas. En mai on passe en mode "été", avec des amplitudes thermiques diurnes souvent réduites par le vent et le manque de transparence du ciel, donnant des tn particulièrement élevées.

60680_MAR-MAY06.png

 

 

L'été est assez désagréable malgré une certaine "retenue" des tx, à cause de la poussière fréquente et des hautes tn. Au gré des fluctuations quotidiennes de la ZCIT des périodes très sèches alternent avec des séquences plus instables, orageuses et parfois pluvieuses pour de bon.

60680_JUN-AUG06.png

 

 

En septembre l'instabilité estivale récurrente perdure un peu, puis généralement en octobre le calme plat revient avec des semaines entières sans que "rien ne se passe".

Voici l'exemple de 2009, bien représentatif.

60680_SEP-NOV09.png

 

 

BONUS: mars 2015 et une rare semaine d'intempéries en deuxième quinzaine:

60680_MAR15.png

 

 

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

 

Modifié par mottoth
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Megève (1106 m)/Saint-Gervais (808 m) en semaine - Samoëns (716 m) les WE

On est dans un domaine de températures beaucoup plus supportables à Tamanrasset quand même. Excepté en juin-juillet peut être, il doit être "faisable" de randonner dans le Hoggar à plus de 2000 m toute l'année !

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Je comprends pourquoi ils ont si souvent de l'orage dans l'est des Etats-Unis,  en fait l'anticyclone des Açores force le flux à se dresser au sud sur l'ouest de l'océan et donc l'est des E-U !

Chez nous par contre on est côté Est dudit anticyclone,  donc on a plus le flux de nord-ouest!

On ne pourra donc jamais avoir le même climat avec flux de sud et de sud-ouest qu'ils ont là-bas je pense! 

Modifié par Erkalfine
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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Il y a 4 heures, mottoth a dit :

#372. Tamanrasset.

L'altitude donne ici une chaleur estivale beaucoup moins forte que dans le reste du Sahara Algérien. Mais le plus gros changement par rapport aux étapes précédentes c'est l'apparition d'un maximum pluviométrique en été: cette station est la seule de la série à se trouver dans la zone inter-tropicale (le tropique du cancer est 68kms plus au nord), et on retrouve naturellement des éléments des climats plus au sud. Le régime d'hygrométrie change lui aussi, avec un maximum en aout,  et comme à Djanet le maximum de t° est partagé entre juin et juillet.

 

Le climat reste bien sur avant tout désertique, et l'arrivée en été sur zone de la ZCIT durant sont extension maximale vers le nord ne suffit pas à expliquer de telles différences avec par exemple Djanet: le relief du Hoggar favorise la convection et la conjonction de ces deux acteurs (relief + ZCIT) donne cette très timide saison de précipitations de nature orageuse centrée sur aout.

Oui, on est quand même pas mal plus en altitude, ici. Mais, en effet, suffisamment au sud - et je dirais plutôt suffisamment au sud-ouest par rapport à Djanet par exemple - pour sentir présence de la ZCIT. L'orographie accentue bien entendu, comme tu le dis, les précipitations conséquentes à cette influence.

 

Bon, je trouve ceci : 

 

- indice hydrique hivernal : Ihh = -13 => bien qu'assez basse, la Tm de l'hiver (14°C environ) ne parvient pas à compenser l'effet asséchant du soleil et de la très faible hygrométrie

- indice hydrique estival : Ihe = -53 => étés extrêmement secs malgré les quelques précipitations

- indice hydrique annuel : IhA = -122 => nous sommes en limite du climat hyperdésertique

 

- indice de tropicalité : IT = -6 => il manque 1°C (hiver comme été) pour atteindre le niveau d'affinité tropicale, autrement dit, il faut descendre à l'altitude de 1200 m.

 

L'ICA est moins pertinent à cette latitude, car la ZCIT commence à perturber les mesures. Mais la continentalité est évidemment assez marquée ici, malgré l'altitude.

 

Bref, un climat désertique à hyperdésertique continental subtropical chaud.

 

Il y a 8 heures, mottoth a dit :

L'Harmattan est dévié vers l'ESE en raison de relief dans le quart nord-est. En hiver et aux intersaisons un vent contraire de nord-ouest est également souvent présent.

SI tu le permets, je vais détailler un peu plus l'explication :

- de novembre à mars, la grande cellule anticyclonique subtropicale des Açores s'étend pleinement sur le Sahara septentrional. Par conséquent, le vent d'est ou de ENE souffle assez souvent sur le Sahara central.

Mais parfois durant cette saison, les perturbations tempérées s'incrustent assez loin vers le sud, et sont surtout sensibles en altitude, ce qui est le cas sur le Hoggar, où les vent soufflent alors majoritairement du NW.

- en avril  et mai, les perturbations tempérées s'incrustent encore un peu, mais l'anticyclone saharien s'estompe et remonte peu à peu vers le nord (vers la Méditerranée).

- de juin à octobre, les perturbations tempérées n'arrivent plus jusque là : les vents de NO ont tendance à disparaître. En revanche, l'harmattan est, lui, bien présent et souffle de l'est.

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)
Le 22/06/2017 à 16:40, nicolass a dit :

On est dans un domaine de températures beaucoup plus supportables à Tamanrasset quand même. Excepté en juin-juillet peut être, il doit être "faisable" de randonner dans le Hoggar à plus de 2000 m toute l'année !

 

Le 23/06/2017 à 01:21, dann17 a dit :

Oui, on est quand même pas mal plus en altitude, ici. Mais, en effet, suffisamment au sud - et je dirais plutôt suffisamment au sud-ouest par rapport à Djanet par exemple - pour sentir présence de la ZCIT. L'orographie accentue bien entendu, comme tu le dis, les précipitations conséquentes à cette influence.

(.../...)

SI tu le permets, je vais détailler un peu plus l'explication :

- de novembre à mars, la grande cellule anticyclonique subtropicale des Açores s'étend pleinement sur le Sahara septentrional. Par conséquent, le vent d'est ou de ENE souffle assez souvent sur le Sahara central.

Mais parfois durant cette saison, les perturbations tempérées s'incrustent assez loin vers le sud, et sont surtout sensibles en altitude, ce qui est le cas sur le Hoggar, où les vent soufflent alors majoritairement du NW.

- en avril  et mai, les perturbations tempérées s'incrustent encore un peu, mais l'anticyclone saharien s'estompe et remonte peu à peu vers le nord (vers la Méditerranée).

- de juin à octobre, les perturbations tempérées n'arrivent plus jusque là : les vents de NO ont tendance à disparaître. En revanche, l'harmattan est, lui, bien présent et souffle de l'est.

 

Je pensais hier avoir fini avec le sud Algérien, mais ça m'embêtait de finir sur une station de montagne pas très représentative de l'extrême sud Algérien. Le problème est que les données dispos dans les autres stations de la région ne sont pas au par de la qualité des fiches précédentes. Il y a cependant une poignée de stations automatiques du sud algérien dont les relevés horaires sont partagés sur le réseau synoptique. Voici deux d'entre elles, qui vont nous permettre de vraiment conclure cette série.

 

#372bis. Assekrem et In Guezzam.

 

Seules les données suivantes sont disponibles dans ces observations automatiques: vent, température, point de rosée, quantité de précipitation. C'est tout, il manque: la pression, la visibilité, l'état du ciel, le temps présent, et l'enneigement (pour Assekrem). Ce sont donc des fiches "lights" et des présentations raccourcies qui sont proposées aujourd'hui.

 

Assekrem est le nom de l'une des plus hautes montagne du Hoggar, c'est un plateau qui culmine à 2810m. C'est (ou c'était) une destination touristique (treks). Le lieu est également connu pour avoir été l'ermitage de Charles de Foucauld. Tamanrasset est distante de 51kms.

In Guezzam est une ville de 7000h sur la route transaharienne qui relie Alger à Lagos, c'est aussi le poste frontière algérien avec le Niger. Tamanrasset est à 365kms, Niamey 765kms. Nous sommes ici plus proche de l'océan Atlantique équatorial (1465kms, vers Lagos) que de la mer méditerranée (1610kms, vers Tripoli).

60679_map0.jpg

 

Commençons par Assekrem: c'est vraiment le coeur du Hoggar.

60679_dem.jpg

 

Vue vers l'est, on devine la route d'accès au plateau. La station est au rebord sud du plateau, à 2680m d'altitude.

60679_map1_E.jpg

 

60679_Assekrem_A.png

NB: seulement 9 à 10 années de données pour ces deux fiches, dont le but est surtout d'avoir un aperçu des conditions moyennes plutôt que des statistiques solides.

 

Malgré la clémence des températures, l'été n'est en effet pas une bonne saison pour trekker dans le Hoggar: la faible saison humide due à la proximité de la mousson ouest africaine est nettement amplifiée par l'orographie, et les orages fréquents sont un danger aussi bien pour le foudroiement potentiel que pour les crues d'oueds subites et violentes. Il vaut mieux privilégier les inter-saisons pour cette activité, bien que le sable et la poussière puissent être gênants (difficile d'estimer le facteur sable vu l’absence de données de visi et de temps présent). L'hiver est généralement clément mais lorsqu'une perturbation tempérée descend jusqu'ici le thermomètre chute brutalement et l'on peut frôler pendant quelques heures les -5°c voire -10°c, avec éventuellement de la neige.

 

Le vent est bien sur très présent à cause de la topographie, et cela explique les faibles amplitudes thermiques diurnes, avec pour conséquence un gel étonnamment rare malgré l'altitude:

Les roses des vents diffèrent d'ailleurs assez sensiblement de celles de Tamanrasset, avec un courant d'altitude de sud-ouest dominant en hiver et au printemps.

60679_Assekrem_C.png

 

L'hygrométrie hivernale reflète celle de la masse d'air à cette altitude, en pleine zone de subsidence: elle est souvent extrêmement basse... le capteur de Td semble fonctionner jusqu'à -60°c ! Voici un exemple de saison hivernale avec le début 2015: janvier 2015 est extrêmement sec. Le deuxième quinzaine de février est plus perturbée et montre 2 épisodes de talweg froids donnant des températures négatives au passage des perturbations. La plaine reste évidemment à l'écart de telles variations, on n'a rien vu de tel à Djanet ou Tamanrasset.

60679_JAN-FEB15.png

 

 

Enfin un exemple de mois de juin (pic thermique annuel) et de mois de aout (pic de RR). En vérifiant les données de RR j'ai remarqué que toutes tombent de façon ponctuelle, sous des orages ou des averses diurnes qui se déclenchent assez tôt dans la journée, souvent entre 12hTU et 14hTU.

60679_JUN14_AUG10.png

 

 

410kms plus au sud, In Guezzam est dans une zone très plane d'altitude moyenne 400m, avec certains creux à 350m vers la frange sud de cette carte.

60692_dem.jpg

 

A priori (je n'en suis pas certain) la station auto est dans le périmètre de l'aéroport. A l'est de la ville les sillons creusés par l'Harmattan d'ENE sont nettement visibles.

60692_map0.jpg

 

60692_In_Guezzam_A.png

 

On retrouve des RR estivales similaires en quantité à celle de Tamanrasset: la position plus proche de la mousson d'Afrique de l'ouest compense la perte de l'influence orographique.

En dehors de cette très faible saison des pluies l'hygrométrie est encore plus extrêmes que ce que l'on a pu voir en plaine plus au nord, avec par exemple une HR moyenne de 8% en avril ! (NB: l’instrumentation étant différente pour cette station auto que pour les stations principales du réseau algérien passées en revue durant ces 3 dernières semaines, je n'ai pas eu de trous de Td à compléter par interpolation: le Td est reporté ici continuellement quelque soit sa valeur).

 

Les courbes de t°, malgré seulement 9 années de données, montrent bien que la transition vers les climats du Sahel est engagée, avec un maximum en juin et un sursaut en septembre.

Le pic de chaleur est quasiment aussi infernal que ce que l'on a découvert à In Salah ou Timimoun, cependant les txx sont plus sages: 47.6°c sur cette courte période, mais vue la faible variabilité des txx annuelles dans cette zone on peux parier que la txx potentielle ne dépasse pas 48°c. Vu la manque de données on ne peut qu'imaginer les épisodes de poussière qui aggravent encore la pénibilité de cette saison.

 

Sur les roses des vents, un nouvel acteur apparait en été: le vent de sud-ouest qui est le vent de mousson d'Afrique de l'ouest. On peut constater sur les tableaux de juillet sous les roses des vent sa nature humide: par vent de SSO (220°) le Td moyen est 13°c plus haut que par vent d'ENE (70°).

60692_In_Guezzam_C.png

 

 

Voici un exemple de pic de chaleur. On retrouve un peu ce côté infernal que l'on trouve en mai et juin dans les parties les plus chaudes de l'Inde et du Pakistan, avec notamment 3 semaines ininterrompues de tn > 30°. Je vous laisse observer les fluctuations du Td en fonction du vent: en baisse par vent d'est, en hausse par vent de sud à ouest.

60692_MAY-JUL11.png

 

 

Et pour terminer un exemple de mois d'aout, celui ci plus arrosé et plus humide que la normale. Etant encore bien en marge de la mousson, celle ci n'apporte le plus souvent qu'une hausse du Td, parfois pénible.

60692_AUG15.png

 

 

Voilà, c'est tout pour ces étapes surprises, qui étaient je pense justifiées malgré le faible échantillon de données à ma disposition: In Guezzam nous ouvre la porte vers le Sahel et le domaine de la mousson, tandis que Assekrem nous donne un aperçu des dynamiques de cette région en altitude, voire en atmosphère libre.

Modifié par mottoth
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Merci Mottoth pour ce travail, toujours aussi bon et intéressant.

De notre voyage en Algérie, je retiens que les moyennes annuelles les plus élevés n'ont pas lieu au coeur du triangle du feu mais à leur Sud. Par conséquent, et à contrario de l'opinion commune du grand public, il me semble que le coin le plus chaud d'Afrique est plutôt le Sahel et non le désert. D'ailleurs In Guezzam est la première station à avoir plus de 30°C de moyenne annuelle!

 

Serait-il possible de faire -si elles existent- des stations automatiques du Danakil en Ethiopie (Dallol avait enregistré 34 °C sur 17 ans par les italiens à l'époque)?

 

Merci beaucoup,

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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Il y a 1 heure, Brazil13 a dit :

il me semble que le coin le plus chaud d'Afrique est plutôt le Sahel et non le désert.

Il était question des coins les plus chauds en Tm de juillet.

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)
Il y a 13 heures, Brazil13 a dit :

Merci Mottoth pour ce travail, toujours aussi bon et intéressant.

De notre voyage en Algérie, je retiens que les moyennes annuelles les plus élevés n'ont pas lieu au coeur du triangle du feu mais à leur Sud. Par conséquent, et à contrario de l'opinion commune du grand public, il me semble que le coin le plus chaud d'Afrique est plutôt le Sahel et non le désert. D'ailleurs In Guezzam est la première station à avoir plus de 30°C de moyenne annuelle!

 

Serait-il possible de faire -si elles existent- des stations automatiques du Danakil en Ethiopie (Dallol avait enregistré 34 °C sur 17 ans par les italiens à l'époque)?

 

Merci beaucoup,

Le triangle du feu regroupe les plus hautes Tm de juillet et les plus hautes Txx. Plus au sud on trouve en effet une ceinture où la Tm annuelle est encore plus haute et depasse 30°c: hier j'ai regardé les fiches de Niamey et Tombouctou et constaté que le Tm annuelles evoluent entre 30 et 31°c, comme à In Guezzam.

Pour Dallol c'est meme pas la peine d'y penser, ni meme pour le reseau synoptique Ethiopien où la disponibilité des données est proche du néant. Toute l'afrique de l'est est logée hélas à la même enseigne: Djibout, Somalie, Erythree, Soudan et Sud Soudan... j'ai un gros no man's land entre l'Egypte et le Kenya.

 

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Il y a 3 heures, mottoth a dit :

Le triangle du feu regroupe les plus hautes Tm de juillet et les plus hautes Txx. Plus au sud on trouve en effet une ceinture où la Tm annuelle est encore plus haute et depasse 30°c: hier j'ai regardé les fiches de Niamey et Tombouctou et constaté que le Tm annuelles evoluent entre 30 et 31°c, comme à In Guezzam.

Pour Dallol c'est meme pas la peine d'y penser, ni meme pour le reseau synoptique Ethiopien où la disponibilité des données est proche du néant. Toute l'afrique de l'est est logée hélas à la même enseigne: Djibout, Somalie, Erythree, Soudan et Sud Soudan... j'ai un gros no man's land entre l'Egypte et le Kenya.

 

Merci beaucoup pour ces informations. Est-ce que la péninsule arabique et l'Iran possèdent également des localité à plus de 30°C de Tm annuelle? Il ne me semble pas que les Amériques en ont, peut-être à cause de la faible masse continentale entre 5 et 20° de latitude. Quant à l'Amérique du Sud, c'est trop humide pour que la température monte si haut comme nous l'avions vu plus tôt cette année.

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Saint-Etienne (42), quartier de Terrenoire (alt. 500m)
Il y a 6 heures, Brazil13 a dit :

Merci beaucoup pour ces informations. Est-ce que la péninsule arabique et l'Iran possèdent également des localité à plus de 30°C de Tm annuelle? Il ne me semble pas que les Amériques en ont, peut-être à cause de la faible masse continentale entre 5 et 20° de latitude. Quant à l'Amérique du Sud, c'est trop humide pour que la température monte si haut comme nous l'avions vu plus tôt cette année.

Oui, pour le Brésil, les températures moyennes annuelles les plus hautes n'atteignent que 28 ou 29 degrés, au Nordeste ou en Amazonie.

Les endoits les plus chauds doivent atteindre les 30 degrés sur certaines années.

Modifié par Peki2
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Posté(e)
Décines (69), Aeroport St Exupery (69)

#373. ???.

 

Demain matin je débuterais une nouvelle série, la première escale ressemblera à cela:

99999_XXX08.png

 

A votre avis, c'est où ?

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Pas évident, cela ressemble a un climat ouest-européen continentalisé, du type que l'on retrouve le long du Danube entre Vienne et Belgrade.

 

Ceci dit l'ensoleillement à l'année est vraiment pas mal, plus de 2000h ce qui me semble beaucoup pour le secteur. Cette limite des 2000h correspond plutôt aux climats que l'on retrouve plus au sud et à l'est vers la Bulgarie et le sud et le littoral de la mer Noire de Roumanie. Le niveau de chaleur estival et de froid hivernal me semble cependant un peu en retrait par rapport à ce que l'on retrouve sur ces secteurs, tout comme les extrêmes de température (plutôt vers -20°/+40°).

 

Je donne ma langue au chat :P

Modifié par thib91
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Posté(e)
Grenoble gare et Monestier de Clermont pour le travail. Précieux dans la plaine du Forez pour les vacances.

Oui effectivement. Un climat abrité des perturbations océaniques l'hiver. Des pluies convectives plus marquées l'été. Mais ce qui m'étonne , c'est la tnn qui n'est "que de" -16,9°C!

 

J'aurais visé dans la même zone que thib91. Peut-être une station météo située sur un coteau montagneux ou sur une colline?

Modifié par mathias
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Je trouve que Budapest a un diagramme très similaire, donc je pense que Bratislava située un peu plus au nord, en plaine, vers l'ouest est une bonne candidate: je ne vois pas de reliefs notables entre ces deux villes, et la latitude légérement plus élevée peut justifier le degré de moins, la pluie en plus. Quant aux extrèmes hivernaux, la situation plus à l'Ouest la protège plus des "Moscou-Paris".

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Le 23/06/2017 à 10:38, mottoth a dit :

Assekrem

Je réponds un peu tard, mais j'aimerais donner quelques éléments supplémentaires à ce sujet.

 

Bien que les données de la station d'Assekrem soient assez nettement insuffisantes, on peut tout de même tenter une petite approche climato, comme l'a faite Mottoth.

Alors j'ai tenté d'éprouver mes indices pour voir ce que cela donne.

 

- indice hydrique estival : Ihe = -11 (sans doute entre -6 et -16) => bien que subissant déjà quelques précipitations issues du front inter-tropical, les étés restent encore assez secs.

- indice hydrique annuel : IhA = -57 (sans doute entre -50 et -65) => la végétation climacique est censée être celles des régions au climat semi-aride, voire aride. Mais ça n'est plus du tout désertique comme plus bas.

 

- indice de subtropicalité : E = 9200 environ => le seuil subtropical semble se situer quelques centaines de mètres plus bas, vers 2200-2400 m d'altitude.

 

- un peu plus de 6 mois avec Tm > 14°C => étés longs

 

 

En bref, je parlerais donc d'un climat semi-aride légèrement continental à été long

Ce que je vais écrire à l'instant va peut-être en choquer un peu certains, mais je parlerais presque d'un climat semi-aride légèrement continental sub-méditerranéen !

Il est évident que le régime pluvio est tout sauf méditerranéen. Cela dit, il est indéniable que, hormis le niveau de sécheresse trop élevé, les conditions globales sont assez proches des conditions méditerranéennes.

Pour preuve, je prendrai par ex (il y en a bien d'autres) cette étude réalisée par Ozenda en 1991 : 

http://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1991_num_79_1_3585

 

Il est en effet question de flore d'affinité méditerranéenne au-dessus d'une certaine altitude : cette flore serait une relique du Miocène , lorsque les conditions étaient nettement plus humides qu'aujourd'hui. Ces montagnes sahariennes constituent donc une sorte de refuge bioclimatique ayant permis à une petite partie de la flore méditerranéenne de subsister.

Il est donc bien précisé que le climat du haut Hoggar n'est évidemment pas méditerranéen, mais que les espèces végétales sont de cette origine.

Voyez ici un lien que j'ai pu établir entre la façon dont Ozenda départage les zones phytogéographiques du Sahara algérien (en latitude et en altitude) et celle issue de mon approche :

 

804409gradientvgAlgrie.jpg

 

En orangé, la zone que je définis comme étant subtropicale : elle correspond tout à fait à la description d'Ozenda (zones Prd et Ds en plaine, correspondant aux zones de montagne saharienne - ici, le Hoggar - Sts et Sami) qui explique que, dans ces étages-là, il y a coéxistence entre la végétation d'origine afro-tropicale et celle d'origine holarctique (ici, méditerranéenne).

En rouge, la zone que j'appelle « d'affinité tropicale », qui coïncide bien avec celle qu'Ozenda nomme Dc (« tropical désertique du Sahara central ») : dans cet étage, on ne trouve plus aucune espèce méditerranéenne, mais plus que des espèces d'origine afro-tropicales.

 

Il apparaît assez clairement que Tamanrasset appartient au domaine Sts, et qu'elle n'est pas beaucoup plus haute que l'étage Dc. Cela corrobore le fait que l'indice de tropicalité n'y est pas très loin de la limite 0 (dite « de tropicalité »).

Quant à Assekrem, onvoit sur le schéma d'Ozenda qu'elle est située dans l'étage « Sams » (soit Saharo-méditerranéen supérieur) dans lequel on ne retrouve plus aucune espèce d'origine tropicale. La limite subtropicale (càd entre Sams et Sami, càd là où commencent à apparaître les premières essences d'origine taxonomiques tropicales comme une espèce d'acacia par ex) débute au-dessous de 2200 m environ pour Ozenda (la corrélation semble bonne avec la valeur estimée de l'indice de subtropicalité pour Assekrem).

 

Bref, ces montagnes sahariennes sont intéressantes en ce sens, au même titre d'ailleurs que les Gueltas du Sahara. Dommage qu'aucune station météto n'y soit présente.

Modifié par dann17
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