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dann17

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Il y a 1 heure, mottoth a dit :

Finalement, après avoir écarté ce 47.2°c, je ne connais pas le record absolu de Séville.

Je sais que certains auraient préféré que je fasse une fiche de Cordoue, qui en raison de sa plus grande continentalité surpasse généralement un peu Séville en txx. Mais Cordoue ne possède pas d'aéroport majeur pour le pays et j'ai trop d'années sans aucun relevés la nuit.

 

Pour Séville, j'ai un 47,0 °C le 6 août 1946. Ça reste donc dans les mêmes eaux et je pense que l'on peut situer le record absolu autour de cette valeur.

 

Cordoue est quasiment tout le temps plus chaude, et ça s'est largement vérifié cet été.

 

Pour le record national, on en avait parlé cet été et il se situe entre les 47,2 °C de Murcie le 4 juillet 1994, les 47,3 °C de Montoro le 13 juillet 2017 et les 48,0 °C de Montoro en juillet 1995. A priori, les 49,8 °C de Hinojosa del Duque, toujours en juillet 1995, sont une erreur. Toutes les autres valeurs proches de 50 °C sont complètement farfelues...

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Megève (1106 m)/Saint-Gervais (808 m) en semaine - Samoëns (716 m) les WE
il y a 28 minutes, Canada Goose a dit :

 

Pour Séville, j'ai un 47,0 °C le 6 août 1946. Ça reste donc dans les mêmes eaux et je pense que l'on peut situer le record absolu autour de cette valeur.

 

Cordoue est quasiment tout le temps plus chaude, et ça s'est largement vérifié cet été.

 

Pour le record national, on en avait parlé cet été et il se situe entre les 47,2 °C de Murcie le 4 juillet 1994, les 47,3 °C de Montoro le 13 juillet 2017 et les 48,0 °C de Montoro en juillet 1995. A priori, les 49,8 °C de Hinojosa del Duque, toujours en juillet 1995, sont une erreur. Toutes les autres valeurs proches de 50 °C sont complètement farfelues...

 

Yes, donc comme mottoth l'avait fait pour le Sahara, on peut estimer le record absolu de chaleur en Europe autour de 48,0/48,5 °C.

Donc pas déraisonnable de penser que dans un avenir relativement proche (quelques années/dizaines d'années) on s'approche du seuil mythique.

 

Cordoue le 6 aout 1946 on ne connait pas ? 

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il y a 3 minutes, nicolass a dit :

Yes, donc comme mottoth l'avait fait pour le Sahara, on peut estimer le record absolu de chaleur en Europe autour de 48,0/48,5 °C.

Donc pas déraisonnable de penser que dans un avenir relativement proche (quelques années/dizaines d'années) on s'approche du seuil mythique.

 

Le record européen fiable serait de 48,5 °C à Catenanuova (Sicile) le 10 août 1999.

Oui, les 50 °C semblent envisageables d'ici quelque temps. De toute façon, « on » nous prévoit déjà du 50 à 55 °C en France à la fin du siècle, donc ce sera sûrement du 60 °C en Andalousie... 9_9

Je n'ai pas la valeur de Cordoue en août 1946 ; peut-être même que la station n'existait pas, je ne sais pas.

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Le 05/10/2017 à 03:49, Yves38 a dit :

Oui, et puis dans "climat aride subtropical maritime subméditerranéen à été très long", n'y a t-il pas une redondance entre "maritime" et "subméditerranéen" ? Le deuxième adjectif étant lié à la présence de la mer Méditerranée.

Bonjour Yves,

En fait, comme Gaël te l'a précisé, dans mon approche, un climat maritime subméditerranéen ou un climat méditerranéen maritime est un climat dont l'ICA est compris entre 0,70 et 0,85. Un climat méditerranéen « tout court » possède quant à lui un ICA entre 0,85 et 1,00.

Et un climat méditerranéen ayant un ICA > 1,00 est un climat méditerranéen (ou subméditerranéen selon le cas) semi-continental.

D'une manière générale, oui je pense effectivement que, globalement, les climats méditerranéens sont maritimes par essence. Après, bien entendu, il existe en marge quelques zones géographiques où, bien qu'étant encore méditerranéen, le climat est très légèrement plus continental que maritime. C'est le cas d'une partie de l'arrière-pays provençal, mais également de quelques zones espagnoles.

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Le 05/10/2017 à 04:33, Boomslang47 a dit :

Est-il possible de détailler  les éléments climatiques précis qui font sortir la zone de Malaga de la subtropicalité ?

En fait, cela provient surtout du fait qu'il tombe à Malaga beaucoup plus de pluies « fraîches » ou « froides » qu'à Alméria.

Ou bien, dit autrement, la proportion de pluies chaudes (càd des pluies qui se produisent par une température moyenne d'au moins 22°C) par rapport aux quantités de pluies fraîches ou froides est supérieure à Alméria.

Ceci au point que la végétation subtropicale (càd la végétation d'origine taxonomique tropicale) ne peut pas pousser naturellement ou spontanément à Malaga, alors que quelques éléments peuvent le faire à Alméria. Je citerai notamment les palmiers dattiers, pour l'essence la plus marquante.

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Posté(e)
Saint-Etienne (42), quartier de Terrenoire (alt. 500m)

Merci Mottoth pour ces dernières fiches, très intéressantes!

Tout comme les observations des deux dernières pages de Dann sur les paramètres de la subtropicalité, par ailleurs!

 

J'aurais aussi beaucoup aimé voir une fiche sur Cordoue! J'espère que ce sera pour une prochaine fois, dans quelques années... :D

Modifié par Peki2
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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Le 05/10/2017 à 11:14, mottoth a dit :

#431. Grenade.

Pour Köppen c'est un climat méditerranéen, point barre. Mais désormais je me méfie:

- déjà la continentalité est forte, avec un ICA de 1.05. On est dans une variante semi-continentale d'abri.

- la semi aridité n'est pas si loin, et il est fort possible que les outils de Dann nous placent dans le domaine semi-aride: la sécheresse estivale est aussi forte qu'à Malaga (environ 50mm de mai à septembre), avec une hygrométrie bien plus basse et donc plus "agressive". Et le reste de l'année est moins pluvieux qu'à Malaga, mais plus frais également... à affiner donc.

 

L'effet cuvette joue en tout cas à plein avec des amplitudes thermiques diurnes fortes toute l'année et des vents moyens faibles. Les pluies semblent atténuées par le relief quelque soit leur provenance, océanique ou maritime.

Le vent, quand il souffle, vient essentiellement de l'ouest. En hiver on peut y voir le zonal d'ouest, mais ce vent d'ouest est avant tout un vent thermique de vallée qui bien sur est plus fort en saison de soleil haut: ce vent est mis en branle par la grande pompe convective de la Sierra Nevada.

Voici les indices :

 

(1981-2010)

- indice hydrique estival Ihe = -37,4

- indice hydrique annuel IhA = -51,9 => climat semi-aride

 

(2000-2017)

- Ihe = -40,2

- IhA = -54,8

 

Une continentalité assez bien affirmée effectivement, grâce à (ou à cause de) cette position d'abri.

La subtropicalité est très loin d'être atteinte ici.

 

Je parlerais d'un climat semi-aride subméditerranéen semi-continental d'abri à été long.

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Le 06/10/2017 à 13:43, mottoth a dit :

#432. Séville.

Sur la période d'étude le cumul annuel de RR est environ 130mm au dessus du seuil de semi-aridité de Köppen. L'ouverture vers le golfe de Cadix donne un ICA bien plus bas que celui de Grenade (0.92 vs. 1.05), et cette valeur inférieure à 1 milite pour la classification en climat méditerranéen comme Köppen le fait, avec cependant un été particulièrement torride. Comme d'habitude j'attends les indices de Dann pour voir si d'après lui ce climat reste en domaine tempéré ou penche dans la famille des climats semi-arides.

Grosse différence climatique en quelques décennies ! Jugez-en plutôt :

 

(1971-2000)

Ihe = -39,7

IhA = -45,7 => le climat était tout juste semi-aride. La végétation associée est la transition entre la forêt xérophile méditerranéenne ouverte et la brousse méditerranéenne.

 

(2000-2017)

Ihe = -45,9

IhA = -57,2 => le climat de Séville est en voie d'assèchement marqué, et serait désormais pleinement semi-aride, ce malgré les 520 mm de pluie ! La forêt xérophile ne pourrait plus subsister à l'état naturel.

 

L'indice de subtropicalité est passé de 8950 en 1971-2000 à 9610 en 2000-2017. Donc de ce point de vue-là, la hausse reste très modeste en comparaison de l'assèchement.

Le climat n'y est donc pas subtropical.

 

Je mentionnerais donc un climat semi-aride subméditerranéen à été très long.

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Il y a 2 heures, dann17 a dit :

En fait, cela provient surtout du fait qu'il tombe à Malaga beaucoup plus de pluies « fraîches » ou « froides » qu'à Alméria.

Ou bien, dit autrement, la proportion de pluies chaudes (càd des pluies qui se produisent par une température moyenne d'au moins 22°C) par rapport aux quantités de pluies fraîches ou froides est supérieure à Alméria.

Ceci au point que la végétation subtropicale (càd la végétation d'origine taxonomique tropicale) ne peut pas pousser naturellement ou spontanément à Malaga, alors que quelques éléments peuvent le faire à Alméria. Je citerai notamment les palmiers dattiers, pour l'essence la plus marquante.

Merci Dan.

Le seul critère de la quantité de pluies chaudes n'est-il pas suffisant à lui seul, déclenchant la germination hygro-thermophile des plantes subtropicales, sans que les pluies fraîches ou même froides ne soient ensuite pénalisantes dans un contexte climatique globalement très doux voire chaud et exempt de frimas hivernaux ?

Les dattiers ne sont probablement pas un bon exemple car ils ne sont pas plus naturels ou spontanés à Alméria qu'à Malaga, et Phoenix canariensis est largement subspontané sur le littoral varois... ? Le vrai dattier n'est cultivé en grand pour ses fruits que dans les environs de Elche, non ?

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)
Il y a 12 heures, Peki2 a dit :

Merci Mottoth pour ces dernières fiches, très intéressantes!

Tout comme les observations des deux dernières pages de Dann sur les paramètres de la subtropicalité, par ailleurs!

 

J'aurais aussi beaucoup aimé voir une fiche sur Cordoue! J'espère que ce sera pour une prochaine fois, dans quelques années... :D

Les donnees H24 pour courdoue remontent à 2007 seulement. Je ferais surement une fiche à l'avenir, dans quelques annees.

 

Mon hebergeur d'images me joue des tours depuis quelques jours et je vais devoir editer un bon nombre de fiches pour rectifier la resolution des images... ca va me prendre des semaines...

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il y a 42 minutes, mottoth a dit :

Mon hébergeur d'images me joue des tours depuis quelques jours et je vais devoir éditer un bon nombre de fiches pour rectifier la résolution des images... ça va me prendre des semaines...

 

:@ [Je n'ai pas de sauvegarde récemment... 2 Go de fiches quand même.]

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)
Il y a 7 heures, Thundik81 a dit :

 

:@ [Je n'ai pas de sauvegarde récemment... 2 Go de fiches quand même.]

Non ce n'est pas "si pire"... c'est juste que l’hébergeur à modifié les URL des images, et la plupart de celles linkées correspondent maintenant à ces versions de taille réduite au lieu des images originales de taille normale. Je doit donc parcourir mes galleries d'images pour trouver les nouvelles URL des images pleine taille, puis éditer la fiche en question ici. Cela prends 5 minutes pour mettre à jour les 5 à 7 images d'une fiche, mais  au bout d'1 quart d'heure j'en ai déjà marre et passe à autre chose...

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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Il y a 19 heures, Boomslang47 a dit :

Merci Dan.

Le seul critère de la quantité de pluies chaudes n'est-il pas suffisant à lui seul, déclenchant la germination hygro-thermophile des plantes subtropicales, sans que les pluies fraîches ou même froides ne soient ensuite pénalisantes dans un contexte climatique globalement très doux voire chaud et exempt de frimas hivernaux ?

Bonjour Boomslang,

Comme tu le sais sans doute mieux que moi, l'important pour la germination n'est pas tant la température de l'air que celle du sol : la germination des plantes subtropicales et tropicales nécessite un sol généralement bien humide, et évidemment chaud (typiquement entre 20 et 35°C, et plus souvent entre 25 et 35°C pour un taux de germination optimal).

Or si l'été (ou tout au moins une période de l'année durant laquelle la Tm est d'au moins 22°C) est tout juste suffisamment chaud et pluvieux pour permettre en théorie la germination, un hiver trop frais et trop pluvieux aura tendance à trop refroidir le sol. Et par conséquent, si le sol est trop imbibé d'eau froide, il n'aura pas le temps de se réchauffer suffisamment au cours de l'été suivant.

Alors que si l'hiver est bien frais mais également bien sec et ensoleillé, le sol aura beaucoup moins de difficulté à se réchauffer rapidement au printemps et à l'été.

 

Il y a 19 heures, Boomslang47 a dit :

Les dattiers ne sont probablement pas un bon exemple car ils ne sont pas plus naturels ou spontanés à Alméria qu'à Malaga, et Phoenix canariensis est largement subspontané sur le littoral varois... ? Le vrai dattier n'est cultivé en grand pour ses fruits que dans les environs de Elche, non ?

Oui, j'aurais dû être plus précis, tu as raison. 

En fait, bien sûr que le dattier (phoenix dactylifera) n'est pas une espèce naturellement/originellement présente dans le sud-est espagnol. Mais ce que je voulais dire, c'est qu'il y a été introduit (dans la région d'Elche, effectivement ; palmeraie la plus nordique, d'ailleurs), et qu'il est capable de s'y régénérer seul, sans aucune aide. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il existe une palmeraie là-bas.

 Mais ce que je voulais dire également, c'est que si la régénération (donc la germination, puisque les fruits sont capables d'atteindre la maturation) autonome est possible dans la région de Elche, Murcie, etc., elle l'est aussi à Alméria, mais pas à Malaga (pour les raisons que j'ai données juste avant). 

Quant à Phoenix canariensis, je ne sais pas vraiment ce que tu entends par « subspontané », mais selon ce que j'ai pu lire, il semble bien que cette espèce ait besoin également de beaucoup de « pluies chaudes » pour germer. Or le climat de la côte varoise est bien trop sec l'été, au point qu'il semble nécessaire de devoir l'arroser régulièrement lors de cette période estivale méditerranéenne, trop sèche et pas assez pourvue en pluies chaudes pour lui. D'une manière générale, je suis convaincu (ou presque) que le canariensis ne peut en aucune façon se régénérer de façon autonome n'importe où en France métropolitaine. 

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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)

#433. Terceira (Açores)

 

L'archipel des Açores compte 245 000 habitants. l'ile de Terceira occupe une position centrale dans l'archipel, Lisbonne est à 1555kms, Casablanca 1850 kms, Brest 2110kms et St John's 2290kms.

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Sur sa plus grande longueur l'archipel s'étend sur 615kms entre l'ile de Corvo et celle de Santa Maria.

La plus grande agglomération est Ponta Delgada, au sud ouest de l'ile de Sao Miguel.

L'ile de Terceira mesure 30 kms d'ouest en est et possède d'anciens volcans qui culminent à 1021m dans l'ouest de l'ile. Elle compte 56000h dont une grande partie vit à Andra de Heroismo, sur la côte sud. La station étudiée est celle de l'aéroport de Lajes, au nord-est, qui est une base majeure de l'OTAN et un aéroport civil de déroutement important pour le trafic nord-atlantique : c'est par exemple là que le vol Air Transat 236 s'est posé à court de carburant en 2001.

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Vue vers l'OSO. La station météo est à 400m de l'océan. Les falaise côtières font 40 à 50m de haut.

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A 1500kms de tout continent et à quelques centaines de mètres de l'océan ce climat est évidemment marqué par une océanicité extrême: l'ICA est de 0.25, à la limite du climat océanique pur. Ce climat hyper-océanique est bien sur marqué par le vent sensible (18 km/h de moyenne annuelle) et une forte hygrométrie (80% d'HR moyenne, bien constante d'un mois sur l'autre). Le décalage thermiques est très marqué, avec un mois d'avril presque aussi frais que décembre.

Et comme nous sommes aux Açores on pense évidemment à l'anticyclone du même nom: les pressions moyennes sont en effet élevées toute l'année, avec une moyenne annuelle de 1021 hPa. Pour mémoire cette valeur est de 1005 hPa à Reykjavik, ce qui fait une différence moyenne de 14 hPa entre l'Islande et Terceira au sein du dipôle statistique formé par l'Anticyclone de Açores et la Dépression d'Islande.

Malgré ces hautes pressions dominantes la nébulosité est importante et l'ensoleillement médiocre (1840h annuelles), et à par au cœur de l'été les précipitations sont généralement abondantes. Parfois la cyclogénèse peut être importante (phases NAO-) et engendre de fortes tempêtes, et le mauvais temps peut même perdurer plusieurs semaines.

Bien sur les extrêmes thermiques sont peu marqués, le gel est par exemple impossible le long de la côte.

 

Les vents tangentent la plupart du temps la côte, on retrouve donc sur cette partie de l'ile surtout des vents de nord-ouest ou sud-est. Mais pas que: les secteurs chauds des tempêtes océaniques donnent souvent de forts et turbulents vents de sud-ouest.

H7ywg88.png

 

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Voici l'hiver 2004-2005. Le bilan thermique des 3 mois est normal. Pour les RR c'est différent: janvier et février sont normaux, mars est marqué par une longue phase de NAO- (anomalie de pression: -13 hPa) et il en résulte un mois très pluvieux et tempétueux.

Comme très souvent pour les climats océaniques les tn connaissent de plus grandes fluctuations que les tx: ici en hiver la fourchette entre 10-centiles et 90-centiles mesure environ 6°c pour les tn, à peine plus de 4°c pour les tx.

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Il faut aller en mai pour trouver enfin un printemps... voici l'exemple de mai 2016, bien normal et représentatif. On connait quelques journées douces mais pas encore de chaleur.

ZHPIIRP.png

 

 

Voici l'été 2001, avec un bilan de t° et de RR très neutre. On y trouve une seule tx > 30°c, ce qui est là aussi parfaitement normal (txx médiane 30.4°c, et 1.4 jours/an en moyenne avec forte chaleur). Après deux mois d'été généralement les plus secs de l'année les précipitations reprennent habituellement en septembre: en cette saison les Açores prennent parfois les reste d'anciens cyclones. Ici le cyclone Felix est venu mourir au large des Açores le 18/09 et il a été repris dans le rail cyclonique de l'Atlantique nord le 19, avec un changement de temps à la clé pour les Açores mais pas vraiment de précipitations notables.

Même lors des mois les plus secs (comme ici en juillet) l'ambiance reste bien humide avec une HR importante et de petites bruines ou averses fréquentes. La chaleur centrée sur aout se ressent surtout par des tn très douces et un Td sensible.

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Enfin un exemple de milieu d'automne assez normal mais un peu gris, avec ce mois de novembre 2004:

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Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

 

Modifié par mottoth
Réactualisation -> avril 2023
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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Il y a 4 heures, mottoth a dit :

433. Terceira (Açores)

A 1500kms de tout continent et à quelques centaines de mètres de l'océan ce climat est évidemment marqué par une océanicité extrême: l'ICA est de 0.26, presque à la limite (0.25) du climat océanique pur. Ce climat hyper-océanique est bien sur marqué par le vent sensible (18 km/h de moyenne annuelle) et une forte hygrométrie (80% d'HR moyenne, bien constante d'un mois sur l'autre). Le décalage thermiques est très marqué, avec un mois d'avril presque aussi frais que décembre.

Et comme nous sommes aux Açores on pense évidemment à l'anticyclone du même nom: les pressions moyennes sont en effet élevées toute l'année, avec une moyenne annuelle de 1021 hPa. Pour mémoire cette valeur est de 1005 hPa à Reykjavik, ce qui fait une différence moyenne de 14 hPa entre l'Islande et Terceira au sein du dipôle statistique formé par l'Anticyclone de Açores et la Dépression d'Islande.

Malgré ces hautes pressions dominantes la nébulosité est importante et l'ensoleillement médiocre (1840h annuelles), et à par au cœur de l'été les précipitations sont généralement abondantes. Parfois la cyclogénèse peut être importante (phases NAO-) et engendre de fortes tempêtes, et le mauvais temps peut même perdurer plusieurs semaines.

Bien sur les extrêmes thermiques sont peu marqués, le gel est par exemple impossible le long de la côte.

Merci pour cette fiche décrivant un climat et une région généralement très peu connus du grand public.

Je ne sais pas combien de fiches tu comptes faire sur la Macaronésie (si tu en fais quelques unes , cela me fera bien plaisir !), mais je peux te suggérer (si c'est techniquement possible) de traiter un coin extrêmement océanique (comme Santa Cruz das Florès, sur l'île de Florès, ou bien Vila do Corvo, sur l'île de Corvo, ces deux îles étant les plus à l'ouest de l'archipel), puis, 600 km plus à l'est-sud-est, une station pas mal moins océanique (et beaucoup plus sèche l'été), à savoir Vila Do Porto (sur l'île de Santa Maria).

J'espère également que tu auras la possibilité de traiter le cas de quelques stations de Madère (en tout cas au moins une), de même que quelques unes des îles Canaries (dont le climat est extrêmement différent selon que l'on se trouve sur telle ou telle île, selon l'exposition, et selon l'altitude !).

 

En tout cas, revenons à Terceira...

 

Indice hydrique estival : Ihe = -0,7 => l'été est tout juste écologiquement sec. On est vraiment à la limite. Je crois que, de par sa position à l'ENE de l'île, la station de l'aéroport est située sous le vent (l'altitude au centre de l'île atteignant tout de même les 400 à 1000 m), ce qui peut souvent induire une forme de subsidence non négligeable.

Indice hydrique annuel : IhA = 44,2 => le climat est subhumide. Même remarque que précédemment : il y a fort à parier que le reste de la côte de cette île possède un climat humide.

 

Indice de subtropicalité : E = 12950, ce qui est un peu au-dessus du seuil de 11000. Le climat y est donc légèrement subtropical.

 

Bref, nous sommes ici en présence d'un climat hyper océanique subtropical à été (tout juste) sec.

Evidemment, dans ce genre de climat, il y a pas d'hiver à proprement parler (aucun mois avec Tm < 14°C).

 

Il y a 4 heures, mottoth a dit :

Même lors des mois les plus secs (comme ici en juillet) l'ambiance reste bien humide avec une HR importante et de petites bruines ou averses fréquentes. La chaleur centrée sur aout se ressent surtout par des tn très douces et un Td sensible.

Oui, c'est vrai. Cependant, ces petites bruines ou averses, bien que fréquentes, ne semblent pas suffisantes pour empêcher une certaine sécheresse (30 et 35 mm en juillet et août avec une Tm de 22-23°C, ça « pousse » quand même pas mal vers la sécheresse)

Cette photo que je suis allé glaner sur Google Earth à côté de l'aéroport reflète bien, à mon avis, cette ambiance estivale finalement pas si humide que ça.

D'ailleurs, la côte ouest de l'île paraît en effet beaucoup plus humide en été, c'est net !

 

J'en profite également pour appuyer tes dires sur la chaleur de l'été : les Td régulièrement élevés accroissent la chaleur de façon notable. L'été est ici constamment baigné dans la masse d'air subtropicale, avec même parfois des incursions réellement tropicales !

 

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Modifié par dann17
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Décines (69), Aeroport St Exupery (69)
Le 09/10/2017 à 18:50, dann17 a dit :

Merci pour cette fiche décrivant un climat et une région généralement très peu connus du grand public.

Je ne sais pas combien de fiches tu comptes faire sur la Macaronésie (si tu en fais quelques unes , cela me fera bien plaisir !), mais je peux te suggérer (si c'est techniquement possible) de traiter un coin extrêmement océanique (comme Santa Cruz das Florès, sur l'île de Florès, ou bien Vila do Corvo, sur l'île de Corvo, ces deux îles étant les plus à l'ouest de l'archipel), puis, 600 km plus à l'est-sud-est, une station pas mal moins océanique (et beaucoup plus sèche l'été), à savoir Vila Do Porto (sur l'île de Santa Maria).

J'espère également que tu auras la possibilité de traiter le cas de quelques stations de Madère (en tout cas au moins une), de même que quelques unes des îles Canaries (dont le climat est extrêmement différent selon que l'on se trouve sur telle ou telle île, selon l'exposition, et selon l'altitude !).

 

Je n'avais pas prévu de deuxième fiche pour les Açores, dont le climat ne semble varier que par nuances le long des 600kms de cet archipel: c'est pour cela que je me suis cantonné à Terceira qui occupe une position centrale dans l'archipel. A l'avenir je pourrais peut-être rajouter quelques fiches: Ponta Delgada (08512 / LPPD) me semble disposer des meilleures données aussi bonnes que Terceira, mais je n'y vois pas un grand intérêt. Potentiellement plus intéressant, mais avec une partie des obs nocturnes manquantes  (les METARs), je pourrais faire Santa Maria (08515 / LPAZ) et Flores (08501 / LPFL).

Peut-être j'y reviendrais donc bien plus tard, comme je l'ai fait récemment pour compléter l'Islande.

 

En attendant passons à la suite de la Macaronésie: Madère.

 

#434. Funchal (Madère).

 

Madère est une ile qui compte environ 290 000h, dont 112 000h vivent dans sa capitale, Funchal.

Agadir est à 745kms, Casablanca 860kms, Lisbonne 965kms et Terceira 1150kms.

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L'ile de Madère mesure environ 50kms dans sa plus grande longueur et est très accidentée - c'est un paradis pour trekkeurs -. L'ile culmine  à 1862m. La station étudiée est celle de l'aéroport, dans l'est de l'ile.

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La station est à 110m de l'océan, et à 13kms de la ville.

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Vue vers l'ouest. L'aéroport de Funchal est redouté des pilotes pour les conditions de vents changeantes le long de la côte, notamment lors de l'approche par le sud qui est courbe et se fait uniquement en vol à vue et pilotage manuel. Pas vraiment de droit à l'erreur ici: la piste a bien été rallongée avec des centaines de pilotis en béton, mais dans les deux sens une sortie de piste peut se finir dans l'eau.

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On doit pouvoir parler de climat méditerranéen subtropical hyper-maritime. L'ICA n'est pas aussi basse qu'aux Açores, mais tout de même une valeur de 0.34 n'est pas si courante.

La sécheresse estivale est ici marquée, d'autant plus que l'hygrométrie n'est pas très élevée: c'est même un peu étonnant pour un climat aussi maritime, mais l’atmosphère est plus nettement plus sèche ici qu'à Terceira. J'y vois deux explications possibles:

- la plus grande proximité de l'Afrique, avec des advections continentales sèches.

- le relief qui provoque beaucoup de turbulences et de subsidences. Or ici sur les flanc nord de la cellule subtropicale de Hadley les subsidences sont particulièrement sèches.

 

Le vent dominant est de nord à nord-est. C'est le même courant de nord que l'on a observé dans les plaines côtières de Maroc comme à Casablanca, l'écoulement entre le flanc est de l'anticyclone des Açores et le minimum thermique sur le Sahara. En hiver le vent de sud à sud-ouest d'origine perturbée arrive à se faire une petite place, il est souvent synonyme de mauvais temps.

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Voici deux mois d'hiver normaux, janvier et février 2003. Le temps est souvent mitigé, voire assez gris. On note pas mal de journées avec de très faibles lames d'eau. Les températures varient peu, l'hygrométrie un peu plus: certaines journées sont quand même bien sèches (50% à 60% d'HR moyenne) pour un milieu océanique.

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Deux mois d'hiver plus atypiques pour commencer. Comme pour les Açores certains régimes atmosphériques plus inhabituels (type NAO-) peuvent perdurer plusieurs semaines et apporter des anomalies sensible, notamment des excédents de précipitations. Voici donc deux mois bien arrosés:

- Février 2005, froid, gris et humide. C'est le mois le plus froid de ma période d'étude.

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- Février 2010: doux, humide et tempétueux. L'un des 3 mois ayant dépassé un cumul  de 250mm sur ma période d'étude (avec décembre 2009 et novembre 2012).

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Voici un mois d'avril atypique, marqué par un déluge de deux jours. Les pluies d'intersaison sont moins fréquentes qu'en hiver mais parfois très violentes.

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Un mois de mai normal pour illustrer le printemps: mai 2009.

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Voici un été très normal: 2010. Il fait généralement très beau jusqu'à mi-septembre, avec des températures très monotones et très supportables.

Une fois de temps en temps une advection chaude et sèche d'Afrique du nord vient dérégler cette monotonie pour 24h ou 48h: l'hygrométrie plonge et le thermomètre monte, dépassant parfois largement 30°c. On compte trois épisodes de ce types en juillet et aout 2010:

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BONUS: juillet 2004 et le plus gros coup de chaleur Africaine de ma période d'étude. Certaines tn ont frôlé 30°c ! C'est le même épisode qui avait amené des t° records à Faro (tn 32°c / Tx 44°c).

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Ces épisodes de chaleur donnent des conditions parfois très changeantes au cours de la journée: dès que le vent devient un peu plus marin la t° redescend et le Td remonte, et c'est l'inverse dès qu'une nouvelle subsidence atteint le rivage et l'aéroport. Voici le déroulé heure-par-heure d'un autre épisode, en aout 2013:

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Enfin un mois de novembre normal pour illustrer l'automne et le pic pluviométrique de fin d'année: novembre 2016.

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Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

 

Modifié par mottoth
Réactualisation -> avril 2023
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Saint-Alban-Leysse - 311 m (Est Chambéry) -(73) et ponctuellement sur Palette-Le-Tholonet -158 m (Aix sud-est) (13) et Mazamet(81) - (ville : 266 m)

Peut t'on encore parler de climat méditerranéen sur Funchal avec un ICA de 0.3 et une tnm hivernale > 14.0°C. Personnellement je pense que l'on sort de ce domaine :huh: . Je parlerai plus de subtropical sec hyper-maritime.

Modifié par Gaël13
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Grenoble gare et Monestier de Clermont pour le travail. Précieux dans la plaine du Forez pour les vacances.

Bonjour Mottoth. Merci pour ces nouvelles fiches. Je me suis rendu aux Açores, sur l'ile de Sao Miguel en novembre 2015. J'ai alors constaté de gros dégâts sur une partie de la côte orientale de l'ile avec les restes de stigmates d'une tempête: des centaines de troncs d'arbres gisaient sur la plage, certaines routes étaient complètement défoncées par des coulées de boue, glissements de terrains...En échangeant avec les habitants d'un petit village de pêcheur dans le secteur, j'ai cru comprendre que la population avait été traumatisée par un évènement climatique majeur. Ne comprenant pas le portugais, je ne pourrai pas relater ce qu'avait essayé de me faire comprendre un de ces habitants.

 

Cette région est, me semble-t-il, parfois touché par de véritables tempêtes, voire des cyclones? En tout cas, je garde un très bon souvenir de cet archipel à cette époque de l'année (novembre) où on se sent vraiment tout petit au milieu de l'océan avec les dépressions qui circulent plus où moins proche.

 

 

Modifié par mathias
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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Il y a 3 heures, mottoth a dit :

Je n'avais pas prévu de deuxième fiche pour les Açores, dont le climat ne semble varier que par nuances le long des 600kms de cet archipel: c'est pour cela que je me suis cantonné à Terceira qui occupe une position centrale dans l'archipel. A l'avenir je pourrais peut-être rajouter quelques fiches: Ponta Delgada (08512 / LPPD) me semble disposer des meilleures données aussi bonnes que Terceira, mais je n'y vois pas un grand intérêt. Potentiellement plus intéressant, mais avec une partie des obs nocturnes manquantes  (les METARs), je pourrais faire Santa Maria (08515 / LPAZ) et Flores (08501 / LPFL).

Peut-être j'y reviendrais donc bien plus tard, comme je l'ai fait récemment pour compléter l'Islande.

Salut !

Oui, je comprends, bien sûr.

Mais, lorsque j'en aurai le temps (probablement vendredi), je ferai un petit descriptif des différences pourtant plus importantes que tu ne le penses qui existent entre l'île de Santa Maria et celle de Corvo. 

Ponta Delgada est effectivement climatiquement très proche de Terceira.

 

Il y a 3 heures, mottoth a dit :

#434. Funchal (Madère).

On doit pouvoir parler de climat méditerranéen subtropical hyper-maritime. L'ICA n'est pas aussi basse qu'aux Açores, mais tout de même une valeur de 0.35 n'est pas si courante.

La sécheresse estivale est ici marquée, d'autant plus que l'hygrométrie n'est pas très élevée: c'est même un peu étonnant pour un climat aussi maritime, mais l’atmosphère est plus nettement plus sèche ici qu'à Terceira. J'y vois deux explications possibles:

- la plus grande proximité de l'Afrique, avec des advections continentales sèches.

- le relief qui provoque beaucoup de turbulences et de subsidences. Or ici sur les flanc nord de la cellule subtropicale de Hadley les subsidences sont particulièrement sèches.

 

Le vent dominant est de nord à nord-est. C'est le même courant de nord que l'on a observé dans les plaines côtières de Maroc comme à Casablanca, l'écoulement entre le flanc est de l'anticyclone des Açores et le minimum thermique sur le Sahara. En hiver le vent de sud à sud-ouest d'origine perturbée arrive à se faire une petite place, il est souvent synonyme de mauvais temps.

 

Il y a 2 heures, Gaël13 a dit :

Peut t'on encore parler de climat méditerranéen sur Funchal avec un ICA de 0.3 et une tnm hivernale > 14.0°C. Personnellement je pense que l'on sort de ce domaine :huh: . Je parlerai plus de subtropical sec hyper-maritime.

 

Je n'ai malheureusement pas mon algorithme (celui sur l'indice hydrique) à disposition en ce moment, mais de mémoire, je vais tâcher de donner un aperçu de ce qu'il en est.

Madère (et notamment Funchal) possède un climat très singulier qu'il est difficile de retrouver ailleurs dans le monde. Comme Mottoth l'a expliqué, cette île volcanique se dresse comme un obstacle au milieu de l'Atlantique. L'effet orographique y est effectivement déterminant.

Je vous poste ici ce que j'avais écrit voilà quelques années à propos de cette île :

 

« L'île possède une grande variété de "micro-climats" bien démarqués, du fait de son relief particulier tranchant assez nettement avec la direction des vents dominants, du fait de sa qualité d'île, et bien évidemment du fait de sa localisation en plein océan, tantôt concernée par la position et la force de la cellule anticyclonique subtropicale des Açores, et tantôt subissant les passages des queues de fronts polaires en hiver.

 

Il est très important de noter que si cette île était "plate" et basse, elle serait aride, ce qui est loin d'être le cas comme vous allez le constater. Le relief marqué joue ici un rôle orographique très fort qui, couplé avec l'humidité océanique importante, accroît fortement les précipitations d'une part, notamment avec l'altitude. D'autre part, il est indispensable de mentionner ce que Susana Nascimento Prada nomme "précipitations occultes", dans sa thèse intitulée "Geologia e recursos hidricos subterraneos da Ilha da Madeira" (2000). Ces précipitations dites "occultes" sont en fait issues de la formation quasi-quotidienne de brouillards dès l'altitude de 300-600 m (lors d'HR élevées), et jusqu'aux sommets (1600-1800 m). En effet, la végétation capte les micro-gouttelettes de brouillard, puis l'accumulation d'eau finit par ruisseler sur les feuilles et tomber au sol. Ces brouillards sont ainsi responsables, dans certains cas, d'un cumul additionnel de plus de 2000 mm par an !

C'est pour cette raison que, sur cette île, selon l'exposition et l'altitude, on passera de 550-700 mm annuels (côte sud et est, littoral : Funchal, Ponta do Sol, Lugar de Baixo, Machico), à 1000-1500 mm sur le littoral de la côte septentrionale (Ponta Delgada), et s'accroissant jusqu'à des valeurs aussi élevées que 3000-5000 mm sur les terres hautes orientées au nord à l'intérieur de l'île !

S'agissant des températures moyennes annuelles, elles sont élevées au niveau de la mer : environ 17,5°C sur le littoral nord, souvent balayé par les Alizés, et 18,5 à 19,4°C sur le littoral sud, dans les endroits les plus abrités (Funchal, Lugar de Baixo). On avoisine les +9°C vers 1600 m. L'amplitude thermique annuelle reste évidemment très faible (entre 6°C sur la côte et 10°C dans les vallées intérieures abritées), les hivers restants particulièrement très doux, et très "océaniques".

L'humidité relative est évidemment partout élevée, voire très élevées : Funchal et Lugar de Baixo bénéficient des valeurs les plus "faibles" (70% env), mais le reste de l'île connaît une HR annuelle moyenne comprise entre 75 et 95% ! Bien entendu, parallèlement, l'ensoleillement est très contrasté : plutôt élevé (environ 2500 h) sur la côte sud-ouest, mais s'abaissant à 1000-1200 h seulement dans les hautes vallées humides exposées au nord.

Quant au vent, il est majoritairement de NE (Alizés), mais les coups de vent d'ouest, caractéristiques de l'hiver et des passages de perturbations, sont assez fréquents en cette saison. En été, le vent du sud peut être amené à souffler, et plus rarement le vent d'est bien plus sec (le Leste) en provenance du Sahara lointain, favorisant durant quelques jours des températures dépassant parfois les 30°C, mais guère plus.

Il résulte de tout ceci toute une palette de climats bien illustrés par le type de végétation. Et la végétation est ici toute particulière et souvent endémique pour une bonne raison...

Remontons dans le temps, jusqu'au Miocène, cad de -23 à -5 millions d'années. Durant cette époque, la Terre était beaucoup plus chaude et plus humide qu'elle ne l'est aujourd'hui. Les forêts tropicales et subtropicales s'étendaient loin de part et d'autre de l'équateur : le Sahara était alors recouvert de forêts. La forêt subtropicale remontait jusque dans les régions méditerranéennes et, bien sûr, jusque dans le nord de la Macaronésie, Madère comprise. Durant tout le Miocène, le climat global se refroidit et s'assècha petit à petit, puis à l'entrée dans le Pliocène (-5 à -2 Ma), le climat accentua le refroidissement et l'assèchement jusqu'aux premières glaciations. Cette période correspond à un recul généralisé des forêts tropicales et subtropicales. Ainsi, tandis que le Sahara s'assécha et que le désert s'installait, la région méditerranéenne se refroidit et s'assécha également. La forêt subtropicale méditerranéenne disparut et laissa la place à une flore xérophile et sclérophylle bien adaptée à la sécheresse. Mais plus à l'ouest, à Madère notamment (mais aussi aux Açores et aux Canaries) le refroidissement et l'assèchement furent fortement atténués par l'influence de l'Océan. Le climat de l'ère glaciaire subséquente ne parvint pas à éliminer la forêt subtropicale de Madère, sauf au dessus de 1200 m d'altitude. Ainsi, la forêt actuelle (présente entre 300 et 1200 m à Madère : trop frais plus haut, et détruite par l'Homme plus bas) est une forêt relique unique (patrimoine de l'UNESCO) de cette très ancienne forêt subtropicale du Miocène. On l'appelle la Laurisylva, ou forêt de Lauriers. Elle aime les conditions douces et humides.

Par ailleurs, sur Madère, cette Laurisylva est une forêt dite "cloud forest", elle porte donc bien son nom.

Plus haut en altitude, les conditions trop fraîches, en encore plus humides, ont eu raison de la Laurisylva, et la forêt située au-delà de 1200m est dite "rain forest" et fait partie du domaine tempéré "pleinement océanique".

Sur Madère, les précipitations estivales restent souvent faibles, mais étant donnée l'humidité ambiante particulièrement présente dans les hautes terres grâce aux très fréquents brouillards, elle peut subsister sans problème. En revanche, certains emplacements (très restreints) particulièrement bien exposés (comme à Funchal et l'extrême littoral sud) sont trop secs, notamment l'été. »

 

Alors effectivement, la sécheresse rencontrée en été à Funchal résulte bien, comme Mottoth l'a écrit, de la subsidence marquée du flanc nord de la cellule de Hadley, et dont la cellule anticyclonique dynamique des Açores en est la manifestation la plus imposante. Cette subsidence (apportant donc de l'air réchauffé et fortement asséché par compression adiabatique) vient contrer la teneur élevée en vapeur d'eau de l'air des basses couches (au contact de l'océan plutôt chaud). Or à l'aéroport de Funchal, la contrainte orographique est faible. Quant aux advection continentales venant d'Afrique (le fameux Leste), celles-ci restent assez peu fréquentes, mais leur influence n'est effectivement pas négligeable.

Je rajouterai également que la côte sud et sud-ouest de l'île subit aussi une subsidence orographique, accentuant la sécheresse.

 

C'est une toute autre histoire de l'autre côté de l'île, à savoir sur les côtes occidentales et septentrionales. Ces dernières recevant l'alizé (on peut tout juste commencer à parler d'alizé à partir de Madère) de plein fouet. 

 

 

Estimations des indices hydriques :

- estival : Ihe = -10 environ  => la sécheresse écologique est présente l'été, mais reste toutefois très modeste

- annuel : IhA est légèrement positif, si je me souviens bien.

 

La subtropicalité est atteinte, mais d'assez peu.

 

Tout comme l'a mentionné Gaël13, je ne dirais pas que le climat de Funchal soit méditerranéen. Quelques espèces sont d'affinité floristique méditerranéenne (notamment Olea oleaster, l'olivier sauvage), mais la plupart sont endémiques et subtropicales (Laurus canariensis, Dracanea Draco pour les plus connues), africaines, voire européenne-atlantique (Lauruz azorica, Ocotea foetens, etc.). Bref, on ne peut effectivement pas négliger la teinte légèrement méditerranéenne, mais ce n'est cependant pas cette couleur qui domine.

 

Je parlerais donc d'un climat subtropical hyperocéanique subméditerranéen à été sec, un tel climat faisant évidemment partie du grand domaine climatique tempéré.

Je n'étais pas favorable initialement à l'insertion du qualificatif « subméditerranéen », mais finalement, je pense qu'il a peut-être sa place, étant donné que seule l'amplitude thermique annuelle écarte clairement le climat de Funchal des climats méditerranéens. 

Je garderais le qualificatif hyperocéanique, et non hyper-maritime, car l'influence de océan atlantique est omniprésente ou presque.

Modifié par dann17
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Merci pour ces deux dernières fiches, fort intéressant. Je suis assez surpris par l'ensoleillement médiocre de ces iles  : 1840 h annuelles à Terceira, c'est peu à cette latitude (à peine 39°N), de même les 2384 heures annuelles de Funchal (32° N) sont largement dépassées par la plupart des stations méditerranéennes françaises pourtant à une latitude bien plus élevée.

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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Il y a 1 heure, Yves38 a dit :

Merci pour ces deux dernières fiches, fort intéressant. Je suis assez surpris par l'ensoleillement médiocre de ces iles  : 1840 h annuelles à Terceira, c'est peu à cette latitude (à peine 39°N), de même les 2384 heures annuelles de Funchal (32° N) sont largement dépassées par la plupart des stations méditerranéennes françaises pourtant à une latitude bien plus élevée.

Peut-être est-ce bien là une manifestation de l' « océanicité » qui serait assez nettement plus marquante (surtout dans le cas des Açores) que la « méditerranéité », si je peux me permettre ces barbarismes...

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
Le 10/10/2017 à 08:35, mottoth a dit :

#434. Funchal (Madère)

Bon, je viens de voir ce qu'il en était avec l'indice hydrique.

Voici les résultats :

 

(1971-2000)

Ihe = -22 => sécheresse écologique estivale plus marquée que je ne le pensais

IhA = 11 => le climat était encore subxérique, grâce aux 643 mm de pluie par an.

 

(2000-2017)

Ihe = -29 => la sécheresse estivale s'est assez nettement accentuée au cours de ces toutes dernières décennies.

IhA = -5 => le climat est en voie d'assèchement prononcé à Funchal, puisqu'il est désormais légèrement xérique !

 

Le climat de Funchal est donc en train de passer de subtropical hyperocéanique subméditerranéen à été sec à subtropical hyperocéanique xérique subméditerranéen.

Si la tendance se poursuit, la végétation naturelle de cette partie de l'île passera de la laurisylve ouverte (végétation subtropicale humide) à la végétation subtropicale xérique (à savoir euphorbes, dragonniers, et peut-être palmiers canariensis, etc.). Cette transition prendrait évidemment plusieurs décennies.

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Il y a 21 heures, dann17 a dit :

Peut-être est-ce bien là une manifestation de l' « océanicité » qui serait assez nettement plus marquante (surtout dans le cas des Açores) que la « méditerranéité », si je peux me permettre ces barbarismes...

 

Ça fait longtemps que je voulais le dire, mais pourquoi ne pas utiliser, tout simplement,  le ou les « influences océaniques ou méditerranéennes » ? ;) 

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
il y a 50 minutes, Canada Goose a dit :

Ça fait longtemps que je voulais le dire, mais pourquoi ne pas utiliser, tout simplement,  le ou les « influences océaniques ou méditerranéennes » ? ;) 

Tu aurais dû me poser cette question alors, je ne t'aurais pas envoyé promener !  :D  Mais tu te doutes bien que j'ai déjà réfléchi à ça.

En fait, on ne peut pas (ou plutôt, je ne veux pas) se défaire de ces barbarismes, et il y a une bonne raison : « influences océaniques » n'est pas tout à fait équivalent à « océanicité ». On est parfois obligé d'inventer des barbarismes (notamment en science) dans un but de concision et de précision.

Les influences océaniques ne représentent (en tout cas, selon ma perception) comme leur nom l'indique que des influences. En l'occurrence des influences atmosphériques (c'est ce que je pense). 

L'océanicité quant à elle caractérise plutôt le degré d'océanicité, à savoir un couplage entre les influences atmosphériques océaniques et la nature du milieu ou de l'environnement plus ou moins proche (que j'appelle « substrat »). L'océanicité se reflète dans le dénombrement de types de temps qui règnent en général à la station considérée.

Je ne sais pas si cette explication te convient...

 

On parle (et ce mot est accepté) de continentalité, mais curieusement pas de « méditerranéité » ni d' « océanicité ». Or comme tu le vois, nous en avons besoin en climato.

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