todlaniug Posté(e) 9 février Lannion Partager Posté(e) 9 février il y a 22 minutes, sirius a dit : Une remarque quand même: la température de surface est mesurée par satellite. C'est donc la température de la "peau" de la mer qui est mesurée . En IR, le rayonnement ne pénètre que très très peu , j'allais dire qq microns mais c'est peut être un peu exagéré, faudrait que je revois ça). C'est corrigé en partie puisque ces mesures sont recalées par rapport à des mesures de bouées mais ça reste une mesure très sensible au vent par exemple. Or, il me semble que le vent moyen a plutôt diminué. (Si quelqu'un a sous la main qq chose d'un peu plus précis que ça, je suis preneur) C'est plutôt le contenu en chaleur de l'océan qui est vraiment significatif .. et il ne baisse pas , c'est bien le moins qu'on puisse dire souce: https://www.nature.com/articles/s41598-023-49353-1 Je te confirme qu'on préfère regarder l'OHC pour les études clims car c'est moins sensible aux facteurs externes (il ne baisse pas et il n'est pas prêt de baisser). Après les données satellites généralement regardées (OISST, OSTIA) sont des niveaux 4 donc multi-capteurs et interpolés. De plus, elles prennent en compte la SST de nuit (température de fondation) qui peut être assimilée à une température de la couche de mélange (notamment en été où elle est plutôt faible). Pour ce qui est de l'influence du vent, on est sur des anomalies (pour Mai-Juin en Atlantique Nord par exemple) de l'ordre de -1 à -2 m.s-1, localement cela à des effets certains (notamment sur les flux turbulents mais à contrebalancer avec les flux radiatifs). Le canal IR pour la SST c'est 10 microns 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
sirius Posté(e) 9 février Haut Doubs Partager Posté(e) 9 février Citation Le canal IR pour la SST c'est 10 microns 1 Citer Je parlais de l'épaisseur de la couche sondée , pas de la longueur d'onde du radiomètre Merci pour le reste Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
baltrin Posté(e) 9 février Partager Posté(e) 9 février Il y a 3 heures, sirius a dit : C'est plutôt le contenu en chaleur de l'océan qui est vraiment significatif .. et il ne baisse pas , c'est bien le moins qu'on puisse dire Il ne baisse pas, certes, mais l'OHC 2023 est supérieure à l'OHC 2022 de 15 ZJ inférieure à la différence 2022 2021 égale à 17 ZJ (données IAP/CAS). On ne retrouve pas la formidable hausse des SST dans l'OHC en 2023 par rapport à 2022, il s'agit donc probablement, du moins en bonne partie, d'un phénomène d'échange entre couches océaniques plus profondes et la surface. Et donc d'une expression de la variabilité naturelle certes assez excessive cette fois. voir ce lien 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
todlaniug Posté(e) 9 février Lannion Partager Posté(e) 9 février (modifié) Il y a 3 heures, sirius a dit : Je parlais de l'épaisseur de la couche sondée , pas de la longueur d'onde du radiomètre Merci pour le reste Je me suis mal exprimé mais le sondage de la couche est bien 10microns. L’algorithme pour calculer la SST utilise différentes bandes, par exemple pour nos produits avec Metop on utilise la bande 3.7, 10.8 et 12 Modifié 9 février par todlaniug 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
sirius Posté(e) 10 février Haut Doubs Partager Posté(e) 10 février C'est beaucoup plus clair et plus informatif en effet. Ma mémoire est donc encore utilisable , j'avais bien l'ordre de grandeur 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mathias Posté(e) 11 février Grenoble gare et Monestier de Clermont pour le travail. Précieux dans la plaine du Forez pour les vacances. Partager Posté(e) 11 février (modifié) Plutôt atypique la courbe de la température de surface de l'atlantique nord. Aurions-nous déjà atteint le minimum? https://climatereanalyzer.org/clim/sst_daily/ Modifié 11 février par mathias 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Serge L Posté(e) 21 février Toulon Bas-Faron Partager Posté(e) 21 février De mieux en mieux : B.McNoldy. L.Simons. 1 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
serge26 Posté(e) 21 février Pierrelatte (confluent 26/07/30/84) - et Saint Palais sur mer (17) occasionnellement Partager Posté(e) 21 février Peux-tu m'indiquer ce que représente le dernier graphe? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
slo Posté(e) 21 février Perpignan Partager Posté(e) 21 février il y a 2 minutes, serge26 a dit : Peux-tu m'indiquer ce que représente le dernier graphe? Je crois que c'est la probabilité que la valeur soit mesurée Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Matpo Posté(e) 21 février Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles Partager Posté(e) 21 février (modifié) Il y a 2 heures, Serge L a dit : De mieux en mieux : B.McNoldy. L.Simons. C est incroyable... Le pourcentage de chances que ça arrive dans une norme 91-20 parle de lui même... Environ une chance sur 300 000 Modifié 21 février par Matpo 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
todlaniug Posté(e) 21 février Lannion Partager Posté(e) 21 février Quelqu'un à la source du calcul de la proba d’occurrence? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Serge L Posté(e) 21 février Toulon Bas-Faron Partager Posté(e) 21 février Il y a 3 heures, serge26 a dit : Peux-tu m'indiquer ce que représente le dernier graphe? Il y a 3 heures, slo a dit : Je crois que c'est la probabilité que la valeur soit mesurée Oui, c’est la probabilité que cela arrive pendant la période de référence indiquée. Ici avec une autre période : L.Simons. 3 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Llop Posté(e) 29 février 35 km au sud de Paris Partager Posté(e) 29 février (modifié) Hello Je remets une pièce là, on est reparti sur des records absolus de T de surface de la mer, et un océan Atlantique Nord très au delà de ce qui était vu précédemment à cette période de l'année. Je mets la carte d'anomalie globale. La contribution d'el Niño à l'anomalie est finalement minoritaire par rapport à l'anomalie de l'Atlantique (voir de l'océan Indien), et une belle anomalie aussi aux latitudes moyennes du Pacifique Nord. On voit que le gulf stream est relativement en forme (eddies dans le golfe du Mexique et anomalie + au large des côtes SE américaines) mais surtout la T des mers presque tout autour de l'Afrique est incroyable. Du coup un simple basculement de Niño à Niña ne suffirait pas à faire retomber la surchauffe actuelle, et cette surchauffe presque partout doit bien avoir une explication. Il n'est pas impossible qu'il y ait eu de la chaleur stockée (depuis quand ?) dans les couches plus profondes des océans qui soit relarguée maintenant, ce qui voudrait dire qu'une partie du réchauffement global aurait été masquée et qu'on le récupère maintenant en surface, avec un effet de rattrapage. Je suis curieux de voir l'évolution des SST et de la T globale sur les 2 prochaines années, et donc de voir s'il y a un plateau atteint ce qui se traduirait par un saut dans la trajectoire d'évolution des T (marines et globales) ou s'il y a redescente vers les courbes d'augmentation antérieures. Modifié 1 mars par Llop 2 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
serge26 Posté(e) 29 février Pierrelatte (confluent 26/07/30/84) - et Saint Palais sur mer (17) occasionnellement Partager Posté(e) 29 février il y a 5 minutes, Llop a dit : Hello Je remets une pièce là, on est reparti sur des records absolus de T de surface de la mer, et un océan Atlantique Nord très au delà de ce qui était vu précédemment à cette période de l'année. Je mets la carte d'anomalie globale. La contribution d'el Niño à l'anomalie est finalement minoritaire par rapport à l'anomalie de l'Atlantique (voir de l'océan Indien), et une belle anomalie aussi aux latitudes moyennes du Pacifique Nord. On voit que le gulf stream est relativement en forme (eddies dans le golfe du Mexique et anomalie + au large des côtes SE américaines) mais surtout la T des mers presque tout autour de l'Afrique est incroyable. Du coup un simple basculement de Niño à Niña ne suffirait pas à faire retomber la surchauffe actuelle, et cette surchauffe presque partout doit bien avoir une explication. Il n'est pas impossible qu'il y ait eu de la chaleur stockée (depuis quand ?) dans les couches plus profondes des océans qui soit relarguée maintenant, ce qui voudrait dire qu'une partie du réchauffement global aurait été masquée et qu'on le récupère maintenant, avec un effet de rattrapage. Je suis curieux de voir l'évolution des SST et de la T globale sur les 2 prochaines années, et donc de voir s'il y a un plateau atteint ce qui se traduirait par un saut dans la trajectoire d'évolution des T (marines et globales) ou s'il y a redescente vers les courbes d'augmentation antérieures. Perso, je pense qu'on ne reviendra jamais au T° antérieures au niveau mondial. Ce sujet de nouveau palier de T° a d'ailleurs été évoqué quelques pages en amont de cette discussion. Quand au T° de l'atlantique, c'est clair que la valeur record provient de la surchauffe exceptionnellement durable de la partie Est. Pour rappel, elle a démarré au printemps l'an dernier et ne semble pas en voie de résorbtion pour l'instant. Ce qui explique par ailleurs que dès qu'un flux de sud-ouest s'est mis en place cet hiver, nous avons une douceur hors norme. Quid de ce qu'il va se passer par la suite! va t'on encore monter d'un cran? resté sur ces valeurs d'anomalie ou revenir à quelque chose de moins exceptionnel? A suivre.... 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Llop Posté(e) 29 février 35 km au sud de Paris Partager Posté(e) 29 février (modifié) En fait c'est surtout le pourquoi qui m'intéresse - d'où ça vient ! Et quelles implications ensuite sur la dynamique de réchauffement global - voir sur les climat locaux : si les mers restent aussi chaudes autour de l'Afrique, la mousson estivale risque d'y être fortement modifiée (humidification du Sahel... comme prévu dans les modèles avec le CC mais à des échéances bien plus lointaines, et peut être moins de pluie dans d'autres régions) Modifié 29 février par Llop 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Matpo Posté(e) 29 février Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles Partager Posté(e) 29 février (modifié) Il y a 11 heures, Llop a dit : En fait c'est surtout le pourquoi qui m'intéresse - d'où ça vient ! Et quelles implications ensuite sur la dynamique de réchauffement global - voir sur les climat locaux : si les mers restent aussi chaudes autour de l'Afrique, la mousson estivale risque d'y être fortement modifiée (humidification du Sahel... comme prévu dans les modèles avec le CC mais à des échéances bien plus lointaines, et peut être moins de pluie dans d'autres régions) Il se passe quelque chose c est clair...comment une si grande partie des océans peut se mettre d'un coup comme ça à surchauffer c'est ahurissant je trouve et franchement personne ne l avait vu venir Perso je suis assez réceptif a deux trois docs qui ont été signalés ici pointant une augmentation de la stratification océanique ça me paraît logique que ça puisse causer un réchauffement en rendant bien plus 'visible et mesurable proche de nous' (donc impactant fortement les SST et la T moyenne mondiale) ce qui couve déjà depuis des décennies dans l océan, l'augmentation inexorable du contenu thermique des océans par le RCA (quand on pense que 93% environ du surplus d énergie emmagasiné par la terre depuis le début de la période industrielle par cause des GES est absorbé dans les océans c est inimaginable...en surface nous ne voyons que quelques pourcent , 5 a moins de 10% vraisemblablement, de cette énergie en surplus avec pourtant des conséquences déjà palpables et brutales), mais là encore, pourquoi une brusque augmentation de stratification ? Modifié 29 février par Matpo Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
todlaniug Posté(e) 1 mars Lannion Partager Posté(e) 1 mars Je dois admettre qu'autant l'année dernière, avec la bascule ENSO-/ENSO+, on pouvait expliquer une partie du rattrapage en termes de SST globales. Comme le montre @Llop, la contribution du Pacifique équatorial va diminuer et il sera intéressant de voir ce qui va suivre (surtout avec le retour de ENSO-). En ce qui concerne les causes, cette étude a été publiée récemment : https://journals.ametsoc.org/view/journals/bams/aop/BAMS-D-23-0209.1/BAMS-D-23-0209.1.xml Cela confirme plusieurs choses : Les flux pilotent cette hausse; La stratification exceptionnelle, notamment la contribution de la température en lien avec un réchauffement conséquent de la couche; Pas de contribution significative du forçage aérosol suite à l'IMO 2020. Il y a quelques limites, notamment le fait qu'il n'y a pas de calculs d'incertitudes et cela manque d'analyses à l'échelle des bassins. Dans notre étude (pas encore publiée et seulement sur l'Atl Nord), nous confirmons le rôle déterminant des flux sur l'initialisation de l'événement. L'intensité est ensuite modulée par une forte stratification (dont la principale contribution provient d'un réchauffement de la couche 0-200m). En complément, j'ai examiné les variations de SST par rapport au 1er Janvier pour chaque année (il y a des limites car la contribution des années N-1 ne s'arrête pas au 1er Janvier en raison de l'inertie). On peut voir que les SST record de 2024 peuvent s'expliquer par le niveau atteint en 2023. En termes de réchauffement, ce début d'année est plutôt normal. Cela pourrait tendre à valider l'idée d'un palier franchi. 2 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Llop Posté(e) 1 mars 35 km au sud de Paris Partager Posté(e) 1 mars (modifié) Le 09/02/2024 à 15:30, sirius a dit : ... C'est plutôt le contenu en chaleur de l'océan qui est vraiment significatif .. et il ne baisse pas , c'est bien le moins qu'on puisse dire souce: https://www.nature.com/articles/s41598-023-49353-1 Pour alimenter le débat sur la question du réchauffement de l'océan profond, je rebondis sur ce message de Sirius et le papier dans nature qu'il citait. je reprends ici un extrait : "Although consistent within their uncertainty ranges, it is worth noting a noticeable difference of 0.12 (W/m2)/decade between the central estimate of acceleration derived from in-situ ocean observation products (0.30 ± 0.28 (W/m2)/decade) and those obtained from remote sensing, such as satellite-derived ocean heat content (0.42 ± 0.36 (W/m2)/decade) or satellite-based energy net flux at the top of the atmosphere (0.42 ± 0.21 (W/m2)/decade). ... An important factor contributing to the difference between these products is their spatial coverage. While the satellite-based energy flux estimate encompasses the entire globe, satellite-based ocean heat content excludes latitudes greater than 66°, and ocean in-situ products exclude regions beyond latitudes greater than 60° and the ocean below 2000 m depth. ... Therefore, a more plausible factor contributing to the difference may lie in the contribution of the deep ocean below 2000 m. Due to the lack of in-situ ocean coverage below 2000 m, we are unable to quantify the acceleration in this part of the ocean globally." On parle ici de l'augmentation de l'estimation de l'évolution, les dernières décennies, du contenu de chaleur de l'océan (ocean heat content) avec une différence observée ente les mesures in situ et les mesures satellitaires (augmentation plus forte observé par les mesures satellitaires) qui pourraient provenir de l'océan profond. Modifié 1 mars par Llop 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
todlaniug Posté(e) 1 mars Lannion Partager Posté(e) 1 mars Il y a 1 heure, todlaniug a dit : Je dois admettre qu'autant l'année dernière, avec la bascule ENSO-/ENSO+, on pouvait expliquer une partie du rattrapage en termes de SST globales. Comme le montre @Llop, la contribution du Pacifique équatorial va diminuer et il sera intéressant de voir ce qui va suivre (surtout avec le retour de ENSO-). En ce qui concerne les causes, cette étude a été publiée récemment : https://journals.ametsoc.org/view/journals/bams/aop/BAMS-D-23-0209.1/BAMS-D-23-0209.1.xml Cela confirme plusieurs choses : Les flux pilotent cette hausse; La stratification exceptionnelle, notamment la contribution de la température en lien avec un réchauffement conséquent de la couche; Pas de contribution significative du forçage aérosol suite à l'IMO 2020. Il y a quelques limites, notamment le fait qu'il n'y a pas de calculs d'incertitudes et cela manque d'analyses à l'échelle des bassins. Dans notre étude (pas encore publiée et seulement sur l'Atl Nord), nous confirmons le rôle déterminant des flux sur l'initialisation de l'événement. L'intensité est ensuite modulée par une forte stratification (dont la principale contribution provient d'un réchauffement de la couche 0-200m). En complément, j'ai examiné les variations de SST par rapport au 1er Janvier pour chaque année (il y a des limites car la contribution des années N-1 ne s'arrête pas au 1er Janvier en raison de l'inertie). On peut voir que les SST record de 2024 peuvent s'expliquer par le niveau atteint en 2023. En termes de réchauffement, ce début d'année est plutôt normal. Cela pourrait tendre à valider l'idée d'un palier franchi. J'ai oublié d'en parler (déso pour l'auto-citation) mais on remarque d'ailleurs le signal du RCA sur ces figures. Dans un climat stationnaire, la moyenne 1982-2011 devrait être de 0 sur les 365 jours (ici positive). Si on analyse l'intégrale sous la courbe, la signature du RCA est plus forte pendant le mois d'été que dans les mois d'hiver (merci à Christophe C. qui l'a noté) 1 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Blacksun Posté(e) 6 mars Plaisance du Touch (31) Partager Posté(e) 6 mars (modifié) Très bon article sur le réchauffement accentué en 2023, qui traite bien de la question océanique, et qui pose les bonnes questions : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/03/03/climat-pourquoi-les-temperatures-battent-tous-les-records-depuis-la-mi-2023_6219806_4355770.html?utm_source=pocket-newtab-fr-fr Modifié 6 mars par Blacksun 3 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Llop Posté(e) 7 mars 35 km au sud de Paris Partager Posté(e) 7 mars (modifié) Il y a 9 heures, Blacksun a dit : Très bon article sur le réchauffement accentué en 2023, qui traite bien de la question océanique, et qui pose les bonnes questions : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/03/03/climat-pourquoi-les-temperatures-battent-tous-les-records-depuis-la-mi-2023_6219806_4355770.html?utm_source=pocket-newtab-fr-fr Merci Bon article, mais avec quand même une petite boulette ou alors il y a qq chose que je ne comprends pas sur l'anomalie extrême de température de l'Atlantique : "Ces chaleurs extrêmes de 2023 ont moins à voir avec le développement d’El Niño qu’avec les conditions anticycloniques de la zone. « On a observé une baisse des vents assez forte sur l’Atlantique Nord, explique Christophe Cassou. Or quand il y a moins de vent, il y a moins d’évaporation, ce qui conduit à un réchauffement des eaux de surface. Ces eaux chauffent aussi car elles se mélangent moins avec les eaux plus profondes et plus froides. » Aujourd’hui, cette configuration météorologique a disparu mais les eaux de surface de l’Atlantique Nord continuent de battre des records de chaleur à cause du phénomène El Niño, qui a fini par réchauffer progressivement les eaux de l’océan pendant l’hiver." Je vois mal comment ENSO + a pu réchauffer les eaux de l'Atlantique Nord, d'autant qu'au contraire les années el Niño ont plutôt tendance à inhiber la formation de cyclones dans l'Atlantique en favorisant les vent et le cisaillement dans l'Atlantique. Mais il y a peut-être qq chose que j'ignore ? Et sinon je ne suis pas totalement convaincu que la faiblesse des vents (même si cela a certainement joué sur certaines zones de l'A Nord - notamment en zone subtropical/sud-moyenne, plus anticyclonique ce qui est attendu avec le CC) explique l'anomalie qui était vraiment généralisée à la quasi totalité de l'Atlantique Nord et même dans la partie tropicale ainsi qu'à peu près dans tout l'Atlantique Sud. Et l'Océan Indien et le Pacifique Nord aussi était bien plus chaud que la normale (y compris hors zone tropical / ENSO). Effondrement des vents partout ? Ce serait surprenant. Modifié 7 mars par Llop 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
todlaniug Posté(e) 7 mars Lannion Partager Posté(e) 7 mars il y a 16 minutes, Llop a dit : Merci Bon article, mais avec quand même une petite boulette ou alors il y a qq chose que je ne comprends pas sur l'anomalie extrême de température de l'Atlantique : "Ces chaleurs extrêmes de 2023 ont moins à voir avec le développement d’El Niño qu’avec les conditions anticycloniques de la zone. « On a observé une baisse des vents assez forte sur l’Atlantique Nord, explique Christophe Cassou. Or quand il y a moins de vent, il y a moins d’évaporation, ce qui conduit à un réchauffement des eaux de surface. Ces eaux chauffent aussi car elles se mélangent moins avec les eaux plus profondes et plus froides. » Aujourd’hui, cette configuration météorologique a disparu mais les eaux de surface de l’Atlantique Nord continuent de battre des records de chaleur à cause du phénomène El Niño, qui a fini par réchauffer progressivement les eaux de l’océan pendant l’hiver." Je vois mal comment ENSO + a pu réchauffer les eaux de l'Atlantique Nord, d'autant qu'au contraire les années el Niño ont plutôt tendance à inhiber la formation de cyclones dans l'Atlantique en favorisant les vent et le cisaillement dans l'Atlantique. Mais il y a peut-être qq chose que j'ignore ? Et sinon je ne suis pas totalement convaincu que la faiblesse des vents (même si cela a certainement jouer sur certaines zones de l'A Nord - notamment en zone subtropical/sud-moyenne, plus anticyclonique) explique l'anomalie qui était vraiment généralisée à la quasi totalité de l'Atlantique Nord et même dans la partie tropicale et aussi à peu près tout l'Atlantique Sud. Et l'océan Indien et le Pacifique Nord aussi était bien plus chaud que la normale (y compris hors zone tropical / ENSO). Effondrement des vents partout ? Ce serait surprenant. La téléconnection entre ENSO+ et les SSTs dans l'Atl N tropical est significative, je mets ici 2 références sur le sujet (mais il y en a d'autres): Huang (2004) Lopez-Parages (2021) En général, cette téléconnection est initiée par une modification des structures atmosphériques (notamment des évolutions dans les cellules de Hadley et Walker ou la propagation d'ondes de Rossby) ayant un impact sur les alizés (affaiblissement) et aussi sur l'upwelling des côtes africaines. En complément de l'article, il y a aussi une rétroaction qui se met en place au sein du bassin: les anomalies de SST en 'fer à cheval' sont généralement initiées par un NAO- qui lui même est entretenu au cours de l'hiver par la structure des SSTs. Je n'ai pas étudié les autres bassins (même si je crois me souvenir qu'il y a des téléconnections entre IOD et ENSO) donc je ne peux répondre que pour l'Alt. Nord mais pour ce bassin la principale contribution est l'affaiblissement des alizés dont l'effet direct est une réduction des flux turbulents et du mélange vertical et l'effet indirect est un transport moindre de poussière saharienne. A cela s'ajoute un mois de Mai-Juin exceptionnel avec un blocage anticyclonique sur la partie Nord-Est. Enfin une très forte stratification de la couche supérieure de l'océan principalement dû à une hausse de la T°. 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Llop Posté(e) 7 mars 35 km au sud de Paris Partager Posté(e) 7 mars (modifié) Il y a 10 heures, todlaniug a dit : La téléconnection entre ENSO+ et les SSTs dans l'Atl N tropical est significative, je mets ici 2 références sur le sujet (mais il y en a d'autres): Huang (2004) Lopez-Parages (2021) En général, cette téléconnection est initiée par une modification des structures atmosphériques (notamment des évolutions dans les cellules de Hadley et Walker ou la propagation d'ondes de Rossby) ayant un impact sur les alizés (affaiblissement) et aussi sur l'upwelling des côtes africaines. En complément de l'article, il y a aussi une rétroaction qui se met en place au sein du bassin: les anomalies de SST en 'fer à cheval' sont généralement initiées par un NAO- qui lui même est entretenu au cours de l'hiver par la structure des SSTs. Je n'ai pas étudié les autres bassins (même si je crois me souvenir qu'il y a des téléconnections entre IOD et ENSO) donc je ne peux répondre que pour l'Alt. Nord mais pour ce bassin la principale contribution est l'affaiblissement des alizés dont l'effet direct est une réduction des flux turbulents et du mélange vertical et l'effet indirect est un transport moindre de poussière saharienne. A cela s'ajoute un mois de Mai-Juin exceptionnel avec un blocage anticyclonique sur la partie Nord-Est. Enfin une très forte stratification de la couche supérieure de l'océan principalement dû à une hausse de la T°. Merci beaucoup todlaniug ! Effectivement la signature des SST est claire, on voit bien que l'upwelling / courant des Canaries est bien inhibé ce qui explique les SST étonnamment chaude dans la zone Une question en marge - quel est alors le mécanisme qui inhibe la formation des ouragans dans l'Atlantique en ENSO +, alors que l'océan tropical atlantique est plus chaud et que les vents sont moins forts, moins turbulents, avec moins de poussières sahariennes, tous facteurs favorables aux ouragans ? Et aussi une remarques, ENSO a donc bien un effet l'AN tropical (et proche tropical du côté des Canaries), mais les anomalies (encore maintenant) sont très extensives et vont bien au delà, y compris au sud de l'équateur alors que : "The tropical SLP anomalies are further enhanced in boreal spring, which induce anomalous easterlies on and to the south of the equator and lead to a dynamical oceanic response that causes cold SST anomalies in the eastern and equatorial Atlantic from boreal spring to summer. Most of these SST anomalies persist into the boreal fall season." On y est pas là je crois. De toute façon, ce n'est pas le premier et de loin pas le plus intense (même récemment) des ENSO l'actuel. Pour qu'on explose autant les SST globales depuis presque pile un an, et aussi des SST de l'Atlantique Nord, il faut bien qu'il y ait eu autre chose qu'ENSO (ou de la dynamique du CC) pour l'expliquer, même si ça y a contribué un peu, non ? Les blocages en Atlantique NE de mai juin dernier suffiraient pour expliquer ces records encore maintenant ? Modifié 7 mars par Llop 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Higurashi Posté(e) 7 mars Partager Posté(e) 7 mars il y a 17 minutes, Llop a dit : De toute façon, ce n'est pas le premier et de loin pas le plus intense (même récemment) des ENSO l'actuel. Un discours que j'ai vu passer note qu'il s'agit tout de même d'un Nino atypique au sens où il est survenu très rapidement après une triple Nina (laquelle tend à booster les SST extratropicales). Autrement dit, les anomalies chaudes d'El Nino sont arrivées alors même que celles associées à La Nina étaient toujours présentes. 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Llop Posté(e) 7 mars 35 km au sud de Paris Partager Posté(e) 7 mars (modifié) Il y a 5 heures, Higurashi a dit : Un discours que j'ai vu passer note qu'il s'agit tout de même d'un Nino atypique au sens où il est survenu très rapidement après une triple Nina (laquelle tend à booster les SST extratropicales). Autrement dit, les anomalies chaudes d'El Nino sont arrivées alors même que celles associées à La Nina étaient toujours présentes. Pourquoi pas. Le passage rapide enso - à + n'est pas exceptionnel mais les 3 ans de Niña et très vite un Niño l'est plutôt (vu que les triples Niña le sont) Mais j'ai du mal à croire que ne s'additionnent que les anomalies positives de SST liées à Niña puis à Niño dans la foulée, et pas les anomalies négatives liés aux mêmes ENSO, qui existent aussi. Modifié 7 mars par Llop 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant