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Petite balade dans un monde un peu plus hivernal que Paris.


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Citation (math92 12/11/2006-13:32 sur "Trous à froid en France").

"Salut Babe, je pense que tu parles du jour où il faisait -10°C à Roissy et +10°C à Orly. Non? C'est vrai que ce devait être spectaculaire. Cela n'est pas dû à trou à froid mais à une descente polaire bien costaude. D'ailleurs 30 minutes plus tard il faisait aussi -10°C à Orly. J'aimerais bien vivre ça".

J'ai suivi cela en Ile-de-France: advection d'air polaire (vague de froid sensu stricto) occasionnant en un lieu une chute spectaculaire de la température dans le temps, mais aussi à un moment donné des différences considérables entre des stations éloignées de seulement quelques dizaines de kilomètres.

En forêt de Montmorency, ce qui était surprenant au début de l'offensive du froid était cette lutte incessante entre l'air absolument glacial qui poussait du nord et l'air très doux qui résistait à cette poussée. Un va-et-vient de l'un et de l'autre: le thermographe sous abri au fond du TAF de la Cailleuse l'a parfaitement enregistré au cours d'une nuit (celle du 30 au 31 décembre 1978) où il y eut beaucoup de vent et des sautes brutales de température: hausse subite de +3°C à +7°C, palier vers +8°C, puis chute de 8°C en 2 heures!

A l'occasion de l'installation définitive de l'air froid il s'est mis à geler, dès lors la pluie s'est mise à produire du verglas, puis elle s'est changée peu à peu en neige.

Au cours de la nuit suivante le ciel s'est éclairci. Alors la température a accentué sa chute pour atteindre sous abri -16,3°C et au thermomètre min-max à l'air libre -16,7°C.

Sur place la chute fut donc vertigineuse lors de cette invasion d'air polaire.

Il a fallu attendre quelques jours pour que le TAF produise de nouveau de telles températures.

En effet au cours d'une nuit de rêve, marquée sur place par la stagnation d'air froid, la température descendit un peu plus bas encore: jusqu'à -17,1°C sous abri et -17,9°C à l'air libre. C'était vers la fin de la nuit du 5 au 6 janvier 1979.

Marc.

Bonjour à tous.

'Météo78' nous a montré hier (voir son post 22/09/2009 - 20:13) sur le topic du "Suivi du temps en Ile-de-France en septembre 2009" la chute spectaculaire de la température qu'il a pu enregistrer hier soir chez lui à Saint-Arnoult-en-Yvelines, avec au final un surprenant 12,9°C au moment du post (20h13) contre 20°C à Rambouillet chez 'silvainmeteo' au même moment. Cette chute est évidemment à rapporter au développement d'un lac d'air froid dans le TAF de Saint-Arnoult-en-Yvelines.

Je me suis alors proposé de lui montrer par des images certaines des chutes de température dues au vent catabatique les plus spectaculaires observées durant une année météorologique (juin 1978 - mai 1979 TU) à un thermographe installé sous abri au fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse. J'en montrerai plus tard.

Aujourd'hui il s'agit de celle vertigineuse que j'ai pu enregistrer au fond de ce TAF les 31 décembre 1978 et premier janvier 1979 à l'aide de ce thermographe, à l'occasion de l'arrivée d'une masse d'air très froid sur la France, c'est-à-dire des événements précisément relatés en détail ci-dessus. Et que j'illustre plus largement avec des saisies du cahier d'enregistrements faites à l'aide de l'APN Olympus mju 1030 SW mais aussi avec des scans de diapos 24x36 (appareil argentique Voigtländer Vitomatic IIIb).

Image n°1: http://img27.imageshack.us/img27/1296/001uw.jpg

Enregistrement thermique de 0h à 24h le 31/12/1978 (TU).

Image n°2: http://img27.imageshack.us/img27/5193/002gd.jpg

Enregistrement thermique de 0h à 24h le 01/01/1979 (TU).

Voilà, maintenant vous savez tout de ces variations franchement spectaculaires.

Le matin du 01/01/1979, je suis allé au fond du TAF de la Cailleuse. Il y faisait très froid. Voici ce que j'y ai vu: neige au sol et verglas dans les arbres.

Image n°3 (8h30TU): http://img27.imageshack.us/img27/7162/tourbirelacailleuse06.jpg

Il faisait -12°C au thermomètre min-max à l'air libre. L'aulne, en bordure du chemin des Fonds et dans la tourbière n°2 etait verglacé: des stalactites de glace accrochées aux branches pendaient.

Image n°4 (9hTU): http://img27.imageshack.us/img27/5549/tourbirelacailleuse02.jpg

Le chemin des Fonds avec à gauche la tourbière n°2 et à droite celle n°3 dans laquelle étaient installés min-max et thermographe. Il y avait peu de neige au sol mais c'était de la poudreuse (-11°C au min-max). Certains bouleaux, très flexibles, s'étaient penchés et même couchés sous le poids du verglas. Le résultat était impressionnant à voir. La tourbière n°3 avait été enclose un an auparavant (février 1978). Début 1979 la clôture était donc toute neuve, comme on voit. Un peu plus tard elle a subi des dégâts lors du gros verglas de la mi-janvier 1982 qui accompagna un coup de froid, moins sévère que celui-ci mais plus destructeur à cause du poids énorme de la glace qu'il y avait sur les arbres. La forêt de Montmorency a d'ailleurs été dévastée lors de ce verglas et les chemins furent coupés.

Je profite de la présentation des événements exceptionnels qui se sont produits au début de ce coup de froid pour montrer aussi ce qui s'est passé quelques jours après.

Je suis retourné au fond du TAF le matin du 03/01/1979 et suis revenu par la butte des Pins Brûlés.

Image n°5 (9hTU): http://img27.imageshack.us/img27/491/tourbirelacailleuse03bi.jpg

Toujours le chemin des Fonds avec à droite la tourbière n°2 et à gauche celle n°3. Il y avait encore beaucoup de verglas sur les arbres et les bouleaux étaient courbés par la masse de la glace. Il faisait quand même encore bien froid au fond du TAF (-7°C au min-max). La neige avait bien tenu au sol, mais l'épaisseur était très faible.

Image n°6 (9h30TU): http://img27.imageshack.us/img27/2457/tourbirelacailleuse04.jpg

Le sommet de la butte des Pins Brûlés était éclairé par le soleil levant dont la lumière arrivait encore à passer à travers le front chaud d'une perturbation.

Maintenant voyons ce qui s'est passé au cours de la nuit du 5 au 6 janvier 1979, une nuit de rêve, marquée sur place par la stagnation de l'air froid.

Image n°7: http://img27.imageshack.us/img27/152/003lw.jpg

Comme on voit, l'enregistrement thermique débute un peu avant 24h le 05/01/1979 et se termine un peu après midi le 06/01/1979 (TU). Elle est édifiante, la descente inéluctable observée.

Je suis arrivé au fond du TAF très tôt pour prendre des photos à l'heure bleue, comme on dit. Alors le soleil était encore invisible et tout était gris. Une lumière froide vaguement bleutée baignait les lieux. Avec près de -18°C à l'air libre, on peut dire que, même s'il était immobile, l'air froid piquait. Et comme le tripode en aluminium était glacé! Alors, pour le manier les gants étaient bien sûr obligatoires. Sans ça les doigts pouvaient se coller au métal, curieuse sensation. Mais pour manier correctement l'appareil photo c'était le contraire qui était obligatoire. Surtout pas de gants. Et encore plus, pas de moufles. Aussi au début je me suis bien demandé si je pourrais manier à mains nues l'appareil photo suffisamment longtemps à partir du moment où j'aurais retiré mes gants dans le simple but de pouvoir faire avec les petits boutons les réglages nécessaires.

Je n'ai pas trop insisté et de ce fait je ne dispose que d'un cliché pour vous montrer l'ambiance qui régnait dans ces fonds un peu avant que le soleil ne se levât sur les lieux.

Image n°8 (06/01/1979 - 8h15TU): http://img27.imageshack.us/img27/2695/tourbirelacailleuse01.jpg

Voici la tourbière n°3 par très fort gel. A peu près -18°C à l'air libre. L'air était calme et le ciel dégagé. Très peu de neige au sol, comme on voit. Le tapis gelé des sphaignes craquait sous le pas.

Quelques jours plus tard, le froid était encore de mise en forêt de Montmorency, comme cette image montrant le haut des Pins Brûlés l'indique.

Image n°9 (08/01/1979 - 10h15TU): http://img27.imageshack.us/img27/9571/tourbirelacailleuse05.jpg

Paysage de givre après le brouillard. Mais il reste très peu de neige au sol, en effet au sommet de cette butte exposée le soleil a donné trop et en plus cela appartient à la ceinture thermique qui suit le haut des versants de la forêt.

Marc.

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  • 2 weeks later...
Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Merci, 'taf95', pour ces nombreuses et très détaillées exhumations d'archives climatiques de ce trou à froid de la Cailleuse...

Bonjour.

Beaucoup d'autres archives sortiront plus tard. Progressivement.

Heureusement j'ai pris des notes autrefois. Evidemment pas assez. Pas assez en nombre. Mais aussi pas assez détaillées. On n'en prend jamais assez, des notes, et après on n'a plus qu'à le regretter. Je ne me rendais pas encore assez compte de l'intérêt de ce genre d'occupation.

A cette époque, celle de Grassé et de Dumont, les sciences naturelles et l'écologie ne comptaient pas beaucoup. On avait l'impression de perdre son énergie, en se mettant de ce côté. Mais j'étais convaincu, il fallait continuer sur ces voies.

Aujourd'hui les sciences de la vie, de la terre, elles comptent plus, mais c'est surtout parce que grâce au temps écoulé, plusieurs dizaines d'années, qui leur a permis de faire des progrès, elles promettent aujourd'hui de faire de l'argent. Le génie génétique est très orienté vers les OGM, des brevets issus de la biodiversité pourraient apporter le monopole pour la fabrication de nouveaux médicaments, le génie écologique est un facteur de croissance économique en créant des emplois, etc...L'attention à l'égard de ces sciences est rarement désintéressée. On reste en général dans une vision utilitaire.

Ce qui importe dans l'analyse des sociétés, comme d'ailleurs dans la compréhension des individus qui les composent, c'est la recherche des motivations. En ce qui concerne la nôtre, le moteur est toujours le même et depuis longtemps...On l'a encore vu récemment de façon éclatante...Mais là je vais déraper. Alors trêve de hors sujet.

Mais quel fouillis aujourd'hui. Dans le cas où je suis, on tombe toujours sur le problème du classement des documents, documents personnels et autres. Alors on se surprend à jeter, sans état d'âme sur le moment, de vieilles coupures de journaux laborieusement collectées, pourtant pleines d'intérêt, parce que ce n'est pas classé, on s'y perd, ça jaunit ou ça brunit, ça encombre la cave et on se dit que l'on pourra toujours retrouver tout ça sur l'internet quand on en aura envie. Evidemment là on se trompe, je crois.

Marc.

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  • 8 months later...
Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Au fait, sur le TAF de la tourbière de la Cailleuse, quelle est la différence en Tn entre le TAF et les environs? Tu as dû le dire dans la discussion sur les TAF, mais je n'ai pas le courage de chercher!

En réponse à une question que m'a posée Gaël ('dann17') au topic "Printemps/été 2010 à Québec... et ailleurs au Canada" voici ma réponse au sujet des températures minimales journalières relevées au fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse:
Voyons ce qui ressort de mon premier article sur le climat de ce TAF, zone correspondant à la définition spatiale du climat local ou <>: "Le climat thermique des tourbières de la Cailleuse (forêt de Montmorency, Val d'Oise)" à La Météorologie, VIe série, n°17, Juin 1979, 129-130.

oisepage129.th.jpg oisepage130.th.jpg

Sans entrer dans les détails, je dirai qu'à la fin d'une nuit claire et calme en forêt de Montmorency il peut faire dans l'air à hauteur d'homme (1m70) plusieurs degrés Celsius de moins au fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse qu'au sommet de la butte des Pins Brûlés, une avancée du plateau située à proximité immédiate en direction du sud-est. Voir, sur la carte IGN que j'ai colorée pour faire ressortir le relief, la forme en entonnoir que présente ce TAF:

cartefortmontmorency01.th.jpg cartefortmontmorency02.th.jpg

A noter que l'inversion thermique entre ces deux sites, l'un situé à 139m d'altitude, l'autre à 191m, peut dépasser 6,5°C, comme au lever du soleil le 2 juillet 1977 (8°C) ou encore le 31 décembre 1970, par sol couvert de neige, avec des températures de l'ordre de -10°C aux Pins Brûlés et -20°C au-dessus de la tourbière!

Il faut noter aussi que par temps serein (sur l'Ile-de-France) la température minimale absolue journalière (0h à 24h TU! eh oui...) peut être plus basse d'au moins 8°C au fond du TAF qu'à la station météo du Bourget (climat régional).

Voilà, très schématiquement, l'aperçu que je peux donner à propos du <> de ce TAF et en particulier de ses températures minimales journalières.

Bon, tout est relatif: on est en région parisienne. Donc en absolu on n'a évidemment pas affaire à un monstre de la géophysique. Cela, je ne le cache pas. Mais c'est quand même bien intéressant à étudier.

Marc.
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  • 2 weeks later...
Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour.

Début mai 2010, par un message sur le topic de suivi du temps en Ile-de-France, j'ai suggéré que quelqu'un d'IDF aille faire une petite balade en forêt de Montmorency, en particulier à la butte des Pins Brûlés et au TAF de la tourbière de la Cailleuse, situé à proximité. Le but aurait été de constater sur place d'éventuelles différences interstationnelles, en ce qui concerne le développement de la végétation. Notamment de voir si, concernant par exemple le bouleau verruqueux, il existait un retard de foliaison au fond du TAF, par rapport au sommet de la butte voisine.

Un ICéen de la Bretagne, Gilles ('Gil22') a eu la gentillesse de me répondre par MP. Il m'a alors fait savoir qu'il projetait de passer par la forêt de Montmorency et d'y faire observations mais aussi photos.

Je me permets d'indiquer le contenu du MP qu'il m'a adressé après sa visite du 23 mai en forêt, et la relatant:

"Bonjour,

Je l'avais dit, je l'ai fait mais avec un peu de retard.

Faute de temps début mai et après un retour en Bretagne, j'ai trouvé l'occasion en passant à proximité.

Dimanche 23 mai, je me suis donc rendu à la tourbière de la Cailleuse (enfin je crois que c'est là???). Autant dire qu'il faisait bon dans la forêt alors qu'au soleil ça chauffait bien.

Malgré les faibles précipitations depuis début avril, la tourbière reste humide. D'ailleurs, alors que j'avais les chaussures de rando dans le coffre, j'ai choisi d'y aller en tennis. Elles s'en souviendront.

A cette époque, le feuillage des arbres est développé et on ne voit pas de différence flagrante comme cela aurait pu être le cas au début du mois. Néanmoins, place aux images qui, je l'espère, rappelleront des souvenirs...

rad5FF6A.jpg Image n° 1

radE4707.jpg Image n° 2

radB5113.jpg Image n° 3

rad7FBC6.jpg Image n° 4

radB58E2.jpg Image n° 5

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radA2DD5.jpg Image n°33

radD8E5C.jpg Image n°34

rad9CC1C.jpg Image n°35

radB1B96.jpg Image n°36

Une plante que je croise pas souvent dont je connais pas le nom.

rad64A10.jpg Image n°37

Voilà fin des photos. Une balade bien agréable.

Au plaisir default_flowers.gif

Kenavo

Gilles

NB: photo dans l'ordre chronologique."

Voilà, c'est très sympa de sa part que Gilles ait fait cette visite en forêt de Montmorency. Je l'en remercie vivement. Et d'autant plus qu'il propose d'y passer de temps en temps.

Marc.

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Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour.

Voici ce que j'ai répondu à Gilles ('Gil22') le 5 juin 2010 par MP, après qu'il m'eut relaté, par MP du 27 mai, sa visite du dimanche 23 mai en forêt de Montmorency, qui l'a conduit jusqu'au fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse (visite de Gilles relatée dans mon message immédiatement au-dessus, avec toutes les photos de Gilles):

"Bonjour.

C'est bien d'être allé à la tourbière de la Cailleuse. Merci de l'avoir fait.

C'était donc le 23 mai dernier, presqu'au seuil de l'été. Pas étonnant qu'à la tourbière, comme on voit, le paysage était à ce moment-là déjà bien estival et qu'il n'y avait bien entendu pas de différence à noter dans le développement de la végétation d'un lieu à l'autre de la forêt, notamment entre cette tourbière, située au fond d'un TAF, et le haut de la butte des Pins Brûlés, située à proximité.

A moi aussi il est arrivé de me trouver sans bottes à un moment où j'ai voulu faire telle ou telle observation dans la tourbière. Alors pour éviter d'avoir les chaussures trempées, il n'y avait rien d'autre à faire que d'y aller pieds nus. Pas désagréable d'ailleurs; même en hiver, s'il fait doux.

Sur ton image n°20 on voit des fougères. L'extrémité des frondes est un peu noire semble-t-il. Il s'agit peut-être de dégâts dus au gel. Cela pourrait être en rapport avec les basses températures nocturnes qui sévirent mi-mai en Ile-de-France (voir à ce propos le topic du suivi du temps en IDF, mai 2010).

Pourrais-tu nous écrire un compte rendu de ta visite à la tourbière dans le topic "Petite balade dans un monde un peu plus hivernal que Paris" au forum "Photos, vidéos et matériel de prise de vue", en t'étendant sur les impressions que tu as pu ressentir durant cette balade. Mais aussi en plaçant certaines des 37 images que tu montres dans ton message personnel, sinon toutes.

Je pense notamment aux plus significatives, c'est-à-dire à celles montrant la tourbière elle-même, et en particulier à celles-ci:

n°2 (panneau de présentation), n°4 (tourbière 2, située dans le vallon principal), n°15 (tourbière 2), n°16 et 17 (sphaignes), n°19 et 20 (montrant d'éventuels dégâts dus au gel, extrémités noires des frondes des fougères, dans ce qui semble être, le long du chemin des Fonds, le bord de la tourbière 3, située dans le val affluent), n°25 (sphaignes), n°26 (bouleau, d'aspect estival, dans ce qui est, je pense, la clairière de la tourbière 3), n°27 (inondé de soleil, tapis de sphaignes de la tourbière 3), n°28 (panorama, pris en retrait du chemin des Fonds, montrant, avec ses mares, semble-t-il asséchées, la clairière, fortement ensoleillée, de la tourbière 3, mais aussi l'endroit le plus froid du fond du TAF de la Cailleuse), n°29 (bouleau au fond du TAF), n°30, 31, 33, 34 et 35 (tourbière 2).

Tout d'abord est-ce que tu as l'intention de faire cet exposé? Sinon j'en ferai un sur ta balade dans le topic adéquat, en y insérant certaines de tes images grâce aux liens "photomania" qui sont lisibles sur ton message (d'ailleurs pourrais-je les utiliser?), mais je n'aurai pas le ressenti que tu as eu sur place dans ce coin très particulier d'IDF.

Sur ces questions, peux-tu me faire signe?

Merci encore. A +.

Marc."

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Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour.

Voici la réponse que m'a faite par MP Gilles ('Gil22') le 9 juin (voir mon message juste au-dessus, pour la question concernant le résumé):

"Bonjour,

A travers tes propos on voit bien le connaisseur de ce TAF.//...// Bref, si résumé je fais ce ne sera pas avant le 26 juin. Un peu tard peut-être...

Sans aucun problème, tu peux donc te servir de mes photos pour illustrer le topic ou autre.

Je n'hésiterai pas à venir faire un tour sur le topic pour donner mes impressions ultérieurement.

Si je suis toujours sur Gisors dans quelques mois, n'hésite pas à me faire appel pour me rendre dans ce TAF.//...// Je passe souvent tout près.

Sincères salutations.

@+++

Gilles."

Comme on voit un peu plus haut, je me suis donc servi des images de Gilles pour illustrer le topic mais aussi j'ai ajouté mes commentaires personnels sur celles qui m'intéressaient le plus, notamment celles présentant des vues étendues sur la tourbière de la Cailleuse (par exemple l'image n°28 qui montre l'endroit le plus froid du fond du TAF) ainsi que des motifs de petite taille (macrophotos).

Ce qui manque, ce sont les impressions de Gilles. Mais il en parlera probablement un peu plus tard.

Marc.

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Alès - St Hilaire de Brethmas (30)

Ces promenades à travers les décennies dans ce paradis francilien est un véritable régal.

Ça laisse vraiment rêveur et la narration historique est tellement superbe qu'on aimerait avoir cela en ouvrage sur sa table de chevet.

Vu la description botanique et climato du coin, on se plairait à y lire des espèces plus "exotiques" qu'Apatura ilia ou Euplagia quadripunctaria... si des relevés entomo ont été fait par là bas dans les années 60 - 70 ils m'interessent default_thumbup1.gif

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Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour 'Euphydryas'.

Ces promenades à travers les décennies dans ce paradis francilien sont un véritable régal.

A la belle saison certes ce trou est un paradis, même s'il y a des moustiques. Toutefois, si l'on aime le confort, mieux vaut éviter la période où l'air est rempli de cette spécialité détestable des pays nordiques: les cératopogons. Ces minuscules moustiques que les anglo-saxons appellent "midges" sont très agressifs et attaquent en essaim. Ils se précipitent sur la peau et piquent, ce qui laisse comme trace des taches rouges, circulaires et minuscules comme eux. En plus, puisqu'il faut bien respirer quand même, ils se font aspirer et entrent dans les narines mais aussi dans la bouche. Ils s'égarent dans les yeux au point de faire pleurer et prospectent l'intérieur des oreilles où ils vont parfois se perdre, produisant un petit son et provoquant un chatouillement assez désagréable. Il faut supporter et évidemment, pour beaucoup, un tel endroit à cette époque des cératopogons, c'est franchement à fuir. Mais cela participe aussi au charme de ce lieu, déjà si particulier pour d'autres raisons.
Ça laisse vraiment rêveur et la narration historique est tellement superbe qu'on aimerait avoir cela en ouvrage sur sa table de chevet.

Merci d'apprécier et de le dire. Des récits sur ces bas-fonds, j'en ai en tête. Mais les écrire correctement prend du temps. En plus il m'arrive d'intervenir sur d'autres sujets du forum. Ceci me disperse un peu et me retarde évidemment.
Vu la description botanique et climato du coin, on se plairait à y lire des espèces plus "exotiques" qu'Apatura ilia ou Euplagia quadripunctaria... Si des relevés entomo ont été faits par là-bas dans les années 60 - 70, ils m'intéressent. default_thumbup1.gif

Oui, évidemment on ne s'attend pas à trouver Colias palaeno ou autre rareté en forêt de Montmorency, même si la tourbière de la Cailleuse, située au fond d'un trou, se distingue par un topo-climat plutôt froid. Pour me faire une petite idée sur ce qu'on pouvait trouver, un soir d'un été de la fin des années 1970 je suis descendu au fond de cette cuvette en compagnie d'un ami de Grèce, ingénieur agronome préparant sa thèse à Paris et passionné par le monde des papillons. Disons que depuis un certain temps nous voulions faire une prospection des papillons de nuit de cette tourbière.

Aussi, ce soir d'été, nous sommes partis après que la nuit est venue. En plus d'un sac à dos contenant une batterie de voiture, nous avions sur nous le nécessaire pour attirer les papillons: un drap blanc et une lampe à ultraviolets avec les lunettes de protection qui allaient avec, mais aussi de quoi les conserver.

Cela devait être début juin. Je déterminerai la date avec mes notes, si je les retrouve. En tout cas, en pleine période du vol des cératopogons. Mais, curieusement nous n'avons pas été gênés par ces bestioles. En effet elles avaient, semble-t-il, trouvé au sommet de la butte voisine, les Pins Brûlés, un refuge contre la fraîcheur qui sévissait ce soir-là au fond de la cuvette. Aussi nous avons pu manipuler en toute tranquillité heureusement, sans être importunés par les cératopogons.

On n'a pas vu beaucoup de papillons. Plus tard, après l'identification, mon ami m'a communiqué la liste des espèces des papillons piégés ce soir-là. Je la chercherai. Mais, d'après mes souvenirs, rien de particulièrement intéressant. Bon, c'est le résultat d'une seule chasse. Il aurait bien sûr fallu en faire d'autres à des époques différentes, pour voir plus d'espèces et se donner ainsi la chance de tomber sur des moins banales.

Puisqu'on parle ce soir de sciences naturelles, je propose la lecture d'un article que j'ai écrit il y a de nombreuses années. Les insectes n'y sont pas oubliés. Il s'agit d'un dossier que j'ai fait pour une association de protection de la nature, en vue d'une demande de classement de la tourbière de la Cailleuse en réserve naturelle. <> au Bulletin de l'Association des Amis des Forêts de Montmorency, l'Isle-Adam et Carnelle (AFOMIC), n°2, 1981, pp. 16-26.

connaissanceetsauvegard.th.jpg connaissanceetsauvegard.th.jpg connaissanceetsauvegard.th.jpg connaissanceetsauvegard.th.jpg connaissanceetsauvegard.th.jpg connaissanceetsauvegard.th.jpg connaissanceetsauvegard.th.jpg connaissanceetsauvegard.th.jpg connaissanceetsauvegard.th.jpg connaissanceetsauvegard.th.jpg connaissanceetsauvegardp.th.jpg

Bonne lecture à toi, 'Euphydryas', mais aussi à tous ceux qui s'intéressent à ce coin: Philippe ('psncf'), Math ('math92'), Jérémy ('Météo78'), Gaël ('dann17'), Gilles ('gil22')...

Marc.

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Posté(e)
Alès - St Hilaire de Brethmas (30)

Merci pour cet article que j'ai pu lire avec délectation.

J'imagine que les lieux ont été visités à plusieurs reprises par les naturalistes qui n'auront pas manqué d'établir un inventaire bien précis des espèces que l'on peut trouver en ces lieux. Mais les données "anciennes" (avant 1980) doivent être plus rares.

Les lieux humides sont en très grande régression en France depuis bien longtemps. La chance d'avoir encore à deux pas de Paris un milieu tourbeux préservé est une bénédiction. Par le climat qui règne dans la tourbière de la Cailleuse et que tu sais si bien mettre en valeur, il serait étonnant de ne pas retrouver des relictes glaciaires typiques que l'on retrouve dans des coins similaires (?) pas plus loin qu'en haute Normandie.

Si tu retrouves la liste de ta chasse nocturne, elle m'intéresse vraiment grandement. Il y a des espèces que l'on trouve en Picardie qui ne doivent pas être si régionalistes que cela (je pense à P. sagittata).

Protéger ces milieux c'est tout de même génial. Quel dommage que dans le nord-ouest la bêtise des hommes ait morcelé à ce point les zones humides.

La climato expliquée comme tu le fais dans ces coins permet vraiment sans aucun problème de comprendre comment des espèces arrivées en France à l'époque glaciaire ont pu survivre dans certaines zones ayant gardé des caractéristiques de ce climat.

Merci

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Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour 'Euphydryas'.

Merci pour cet article que j'ai pu lire avec délectation.

Les images de l'article sont de très mauvaise qualité, c'est pourquoi je viens de faire des scans des diapos 24x36 correspondantes, faites avec un Voigtländer Vitomatic IIIb.Image n°1: numrisationdiatourbired.th.jpg Image n°2: bombementdesphaignes.th.jpg Image n°3: russulaclaroflava.th.jpg Image n°4: blechnumspicant.th.jpg Image n°5: menyanthestrifoliata.th.jpg

Image 1 (La tourbière de la Cailleuse sous la neige): on voit la tourbière n°3 le 20/02/1978 8h45 TU; au fond de la cuvette il fait -5,2°C (thermomètre min-max à l'air libre), il y a un peu de vent, quant au ciel, il est clair.

Image 2 (Le tapis de Sphaignes): voici dans la tourbière n°2 un bombement de sphaignes profond, nous sommes le 14/05/1979 9h TU et il fait 20°C au min-max.

Image 3 (Russula claroflava): plantés dans le tapis de sphaignes de la tourbière n°3, de bien jolis champignons; ce 17/06/1979 11h TU, c'est l'été.

Image 4 (Blechnum spicant): sur le talus d'un fossé d'assèchement, au fond de la cuvette de la Cailleuse, quelques fougères d'un vert cru, ce 30/09/1977 9h30 TU; 14°C au min-max.

Image 5 (Menyanthes trifoliata): dans la tourbière n°2, une zone très mouillée est peuplée de nombreux trèfles d'eau en ce 28/05/1977 16h TU, au seuil de l'été; un régal pour les yeux qui demande quelqu'effort, en effet cette période est celle du vol des cératopogons...

J'imagine que les lieux ont été visités à plusieurs reprises par les naturalistes qui n'auront pas manqué d'établir un inventaire bien précis des espèces que l'on peut trouver en ces lieux. Mais les données "anciennes" (avant 1980) doivent être plus rares.

En 1892 la tourbière de la Cailleuse a été visitée plusieurs fois par le bryologue Fernand Camus. Elle reçut plus tard, dans la première moitié du XXème siècle, la visite d'un autre bryologue, G. Bimont. Il y sont allés surtout pour l'étude des sphaignes. Voir à ce propos mes commentaires concernant leurs écrits, sur ce topic (#47): /topic/39424-petite-balade-dans-un-monde-un-peu-plus-hivernal-que-paris/page__view__findpost__p__974882'>http://forums.infoclimat.fr/topic/39424-petite-balade-dans-un-monde-un-peu-plus-hivernal-que-paris/page__view__findpost__p__974882 . La tourbière de la Cailleuse était visitée autrefois, disons il y a quelques décennies, par des sociétés s'intéressant aux champignons. Elle reçut la visite des Naturalistes Parisiens (notamment en septembre 1974, sous ma direction).

Mais les données collectées au cours des différentes excursions ou prospections faites par diverses associations ont de bonnes chances de rester assez confidentielles malheureusement, car difficiles à trouver et à consulter. C'est le problème général de la diffusion des connaissances.

Je pense néanmoins que des équipes du Muséum National d'Histoire Naturelle s'intéressent au devenir de cette tourbière. Notamment par un suivi scientifique, comme l'indiquerait le panneau installé par l'ONF à quelque distance du site. J'ai quitté l'IDF en 1985 et je suis un peu trop loin pour être encore dans le coup.

Les lieux humides sont en très grande régression en France depuis bien longtemps. La chance d'avoir encore à deux pas de Paris un milieu tourbeux préservé est une bénédiction. Par le climat qui règne dans la tourbière de la Cailleuse et que tu sais si bien mettre en valeur, il serait étonnant de ne pas retrouver des relictes glaciaires typiques que l'on trouve dans des coins similaires pas plus loin qu'en haute Normandie.

A propos de la Haute-Normandie, je pense que tu fais allusion aux tourbières que l'on trouve près de Forge-les-Eaux. J'y suis allé une fois, il y a très longtemps, dans les années 1970. Pour revenir à la tourbière de la Cailleuse, je dirais qu'elle n'a pas été assez étudiée. Il y aurait peut-être plein de choses à découvrir. Qui sait? Peut-être même du côté des Microlépidoptères... J'ai vu autrefois de tout petits papillons voler dans la tourbière en plein hiver, par temps bien froid. Il faisait près du zéro, si je me rappelle bien, et j'ai été franchement étonné sur le moment.
Si tu retrouves la liste de ta chasse nocturne, elle m'intéresse vraiment grandement. Il y a des espèces que l'on trouve en Picardie qui ne doivent pas être si régionalistes que cela (je pense à P. sagittata).

J'ai retrouvé une liste que m'avait laissée l'ingénieur agronome grec cité plus haut. Cette liste concerne plusieurs chasses en forêts de Montmorency et de L'Isle-Adam (filet et lampe UV). C'était en l'année 1976. Mais pour moi, ce sont des noms qui disent peu, étant donné que je ne suis pas calé en sciences des papillons: athanasekoutroumpas.th.jpg

Protéger ces milieux c'est tout de même génial. Quel dommage que dans le nord-ouest la bêtise des hommes ait morcelé à ce point les zones humides.

Oui, il ne reste pas grand chose. Hélas.
La climato expliquée comme tu le fais dans ces coins permet vraiment sans aucun problème de comprendre comment des espèces arrivées en France à l'époque glaciaire ont pu survivre dans certaines zones ayant gardé des caractéristiques de ce climat.

Oui, certes. Mais aussi à l'opposé, pourquoi semblent bien être absentes certaines espèces qu'on s'attendrait à rencontrer sur ce site?Marc.
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Posté(e)
Alès - St Hilaire de Brethmas (30)

Hello Marc

Merci pour cette liste.

A priori rien de particulier lors de la chasse de nuit du 29/05/76 au niveau de la Cailleuse.

Sur l'ensemble de la liste les espèces présentées sont des espèces communes encore aujourd'hui en région parisienne et non spécifiques des milieux humides.

Une chose notable mais sans importance pour la Cailleuse, la géomètre C. honoraria a disparu depuis le début des années 80 de quasiment toute la moitié nord de la France. Aujourd'hui elle réside essentiellement sur les départements méditerranéens. Avant 80 cette espèce était répandu dans toute la grande couronne parisienne et même dans le 92 !

Bref rien de particulier sur ces données. Toutefois il est certain que même aujourd'hui, en voyant les photos, il doit y avoir encore des trésors dans ce coin.

Ta question ouverte est bien compliquée... ce sont sans doute de très nombreux facteurs qui limites le nombre d'espèces spécifiques dans cette tourbière. Sans doute des facteurs tout autre que des facteurs climatiques.

Merci beaucoup !

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  • 6 months later...
Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour.

Voici un aperçu de la petite balade que j'ai faite en forêt de Montmorency le 15 décembre 2010.

Je l'ai annoncé par un message sur le topic "Suivi du temps en Ile-de-France décembre 2010" (29/12/2010 - 00:29, #8174), en ces termes:

Citation
Mes dernières visites à la forêt de Montmorency (Val-d'Oise) datent justement du mercredi 15 décembre puis de ce vendredi 17 décembre. Au cours de la première, mais aussi de la deuxième seulement deux jours plus tard, j'ai pu observer que le fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse, contrairement aux pentes environnantes, était encore à peu près complètement recouvert par le manteau de neige qu'y avait constitué la chute de neige qui avait eu lieu en Ile-de-France ce mercredi 8 décembre 2010.

Et dans ce cas bien sûr il ne s'agit nullement de tas de neige dus à des interventions des services de voirie. En effet ce TAF est un endroit très reculé, situé au coeur d'une grande forêt et en plus dans une réserve biologique domaniale. Là on est carrément en pleine nature. Il n'y a donc aucune intervention de la sorte en cas de chute de neige. Je parle donc de la couche de neige constituée de façon naturelle sur le fond d'un TAF par un épisode neigeux bien déterminé.

Mais je reparlerai plus tard en détail de tout ceci, notamment de mes observations durant ces deux balades, sur un topic approprié avec de nombreuses images. C'est une illustration de plus à propos du caractère si particulier du climat local (topoclimat) de ce site. A ce sujet, un clin d'oeil à Philippe ('psncf') et Math('math92').

 

 

C'était en réponse à un post au même topic ('weather75' 17 décembre 2010 - 14:29, #3716):

Citation
Je me demande s'il reste des tas de neige de l'épisode de mercredi 8 décembre, ça serait marrant de les voir témoigner de l'épisode de demain.

Tout d'abord il faut redire la situation météorologique en IDF. C'est exactement une semaine après l'épisode neigeux du 8 décembre 2010. Cet épisode apporta beaucoup de neige sur la région. Mais il y eut peu après un redoux, suivi dans la foulée par un temps de nouveau plus froid. Comme la veille du 15 décembre il a neigé un peu et qu'il a fait froid, mais aussi que la nuit qui a suivi fut dégagée et calme (j'étais à Paris cette nuit-là pour le voir de mes yeux), la neige tombée sur l'IDF, certes en très petite quantité, a pu se conserver au sol en maints endroits. Notamment à Saint-Leu-la-Forêt, ainsi qu'en forêt de Montmorency, à plus forte raison du fait de l'altitude et de la mise à l'écart par rapport aux sources de chaleur de l'agglomération parisienne. Aussi il ne s'agit que d'un léger saupoudrage à Saint-Leu. Un peu plus marqué en forêt (quelques millimètres d'épaisseur), comme j'ai pu le constater en prenant la route de Chauvry pour atteindre le plateau de Montmorency. De petits cristaux de neige en forme d'étoile. Ces formes, j'ai pu les observer de près sur des feuilles mortes, dès mon arrivée en forêt. En cours de matinée, un peu avant que je n'y sois arrivé, le ciel s'est couvert de nuages en forêt, en provenance du nord. Ensuite il y eut quelques petites trouées dans cette couverture. Il a très légèrement neigé à la tourbière de la Cailleuse au cours de la visite que j'y fis l'après-midi. Mais très peu, puisque seulement quelques flocons ont voltigé.

Venu de la gare de Saint-Leu-la-Forêt, je passe donc l'après-midi en forêt. Bien sûr j'en profite, comme déjà dit, pour aller à la tourbière de la Cailleuse. Y descendant du haut de la butte des Pins Brûlés, je fais un crochet par le Faisan Doré.

Il est intéressant qu'au sol, en bordure de la portion de route de chauvry située sur ce plateau, il y ait des taches blanches de vieille neige. Celles-ci sont bien visibles au travers du saupoudrage de neige, de couleur plutôt grise là où au-dessous se trouve directement la litière des feuilles. Cette vieille neige, ce sont des restes de la neige qui s'est déposée au sol en IDF ce 8 décembre. Un épisode neigeux en IDF qui n'est pas passé inaperçu à Paris et aux alentours immédiats, puisqu'à l'origine d'une grosse pagaille, niveau trafic routier.

Mais il est encore plus intéressant de constater, en descendant au Faisan Doré et jusqu'au carrefour, situé encore un peu plus bas, de la route de Chauvry avec le chemin des Fonds, qu'il ne s'agit plus, à propos de cette vieille neige, de quelques traces dispersées ici et là au bord de la route, visibles depuis celle-ci seulement pour certaines d'entre elles, mais bien de grandes surfaces. Celles-ci sautent carrément aux yeux, sous forme de grandes plaques. En effet on passe alors de l'échelle du décimètre, voire du mètre, à celle du décamètre ou plus. C'est ainsi que, pour la zone située de part et d'autre du point le plus bas de la route, c'est-à-dire en amont et en aval de ce point, on peut parler d'une couverture continue par la vieille neige. Disons pour résumer que, de là où la route traverse le talweg, c'est blanc immaculé des deux côtés et à perte de vue.

A noter que ce phénomène particulier, la conservation de la vieille neige, de nouveau perd en dimension, si on monte l'autre versant du vallon du ruisseau de la Cailleuse, en suivant la route.

Tout ceci, ce gradient qu'on observe, est remarquablement intéressant. Evidemment pour celui qui passe par là à ce moment-là et qui n'est pas au courant de ce qui se passe ici, tout ça va paraître bien étonnant. Cela ne l'est certes qu'à première vue, puisqu'il y a une explication que vous connaissez tous déjà et qui concerne bien sûr un autre gradient: il s'agit de l'inversion superficielle du gradient de température (inversion thermique). Disons que pour le coin le maintien de la neige, c'est quelque chose de très classique en vérité et qui se répète. En effet j'ai eu l'occasion de signaler par des posts sur le forum d'IC des observations semblables, mais très anciennes. L'un sur ce topic ('taf95' 28 février 2009 - 06:35, #46), l'autre sur "Les trous à froid en France" au forum Climatologie ('taf95' 06 octobre 2010 - 14:39, #461).

Il faut dire que même à la butte des Pins Brûlés il y a des taches (pas de plaques semble-t-il) de vieille neige. Celles-ci sont assez nombreuses. Mais elles ne sont que sur le flanc orienté vers le nord, abrité du soleil (http://img204.imageshack.us/i/001pouric.jpg/). Certaines se trouvent entre des pieds de bruyères, sur des restes de fougères aigle.

Passons maintenant à la tourbière de la Cailleuse en contrebas. Dès lors on ne parle presque plus de la présence de taches ou de plaques de vieille neige, à propos de cet espace. En effet la vieille neige couvre le sol de façon continue ou à peu près. C'est déjà le cas dans la partie supérieure de la tourbière n°1, niveau situé en amont du panneau de renseignements sur la tourbière de la Cailleuse (http://img407.imageshack.us/i/003pouric.jpg/).

La tourbière n°2, je la visite en premier et longuement. En avançant le long de celle-ci, en retrait de sa marge Sud. Ainsi je progresse vers l'aval, sur le fond du vallon du ruisseau de la Cailleuse (vallon principal) (http://img52.imageshack.us/i/008pouric.jpg/, http://img163.imageshack.us/i/013pouric.jpg/, http://img227.imageshack.us/i/025pouric.jpg/, http://img411.imageshack.us/i/030pouric.jpg/, http://img825.imageshack.us/i/031pouric.jpg/ ). L'épaisseur de la vieille neige, sous le saupoudrage de la veille, est importante, plusieurs centimètres. Cette vieille neige est durcie par le gel. La surface des mares (appelées "gouilles") est recouverte par la glace (http://img689.imageshack.us/i/019pouric.jpg/). En effet il a dû faire bien froid au fond du trou à froid (TAF) de la tourbière de la Cailleuse les jours précédents et surtout la nuit passée* (voir à ce sujet le contexte sur le topic du suivi du temps en Ile-de-France). Mais je n'y suis pas arrivé suffisamment tôt ce jour-là. En effet seulement vers le milieu de la journée. Donc bien trop tard pour faire une mesure de température instructive à ce sujet. A noter quand même une gelée blanche généralisée en IDF ce matin-là.

En tout cas lorsque je retourne sur le chemin des Fonds, après avoir quitté le vallon principal pour le vallon affluent, je m'aperçois que le chemin est durci par le gel au niveau où il traverse la tourbière de la Cailleuse (http://img51.imageshack.us/i/033pouric.jpg/).

En effet à ce niveau on trouve de la vieille neige. Celle-ci est très glissante et se cache sous le saupoudrage de la veille. On y trouve aussi des mares. Dues à des suintements d'eau provenant de la tourbière située en amont (tourbière n°3), elles sont recouvertes par une couche de glace encore peu épaisse et cassante sous le pas. On tombe sur une ornière creusée dans le sable humide et dont les bords sont dépourvus de neige. Les jours d'avant ils ont dû prendre un peu de soleil, du fait de l'exposition. Le sable constituant les lèvres de cette ornière est encore dur comme pierre, ce qui indique que la nuit dernière il a dû geler fortement au fond du TAF. D'ailleurs à cette heure il reste encore de la gelée blanche sur la végétation basse environnante. Cependant comme pour faire opposition à ce monde de glace et le narguant, un filet d'eau traverse le chemin en sinuant, ce qui le fait passer d'une tourbière à l'autre et montre combien en profondeur le sol tourbeux est loin d'être gelé.

En dernier vient la visite de la tourbière n°3 (vallon Sud ou affluent), où je m'attarde le plus longtemps. Jusqu'à ce que je quitte les bas-fonds vers 16h45 (TU), pour atteindre la gare de Saint-Leu par la butte des Pins Brûlés et le coteau Sud du plateau, où j'ai habité autrefois. La tourbière n°3 est bien sûr, elle aussi, saupoudrée de neige.

La clairière de cette tourbière est bien visible depuis le chemin des Fonds à travers un rideau léger de bouleaux arbustifs (http://img833.imageshack.us/i/036pouric.jpg/, http://img7.imageshack.us/i/035pouric.jpg/). Elle est partout occupée par de la vieille neige et sur une bonne épaisseur également (http://img522.imageshack.us/i/051pouric.jpg/, http://img826.imageshack.us/i/052pouric.jpg/, http://img14.imageshack.us/i/080pouric.jpg/). On peut l'apprécier aussi en voyant les images: il s'agit encore de plusieurs centimètres. Deux ou trois et encore plus par endroit. Mais je n'ai pas approfondi cet aspect (pas de mesures précises). En tout cas sous la vieille neige le tapis de sphaignes est durci par le gel. Ici aussi bien sûr les gouilles sont gelées (http://img810.imageshack.us/i/057pouric.jpg/). On les voit bien de l'intérieur de la clairière.

Je remonte ensuite le petit vallon, ce qui conduit à la partie supérieure de la tourbière (http://img37.imageshack.us/i/087pouric.jpg/, http://img690.imageshack.us/i/106pouric.jpg/, http://img838.imageshack.us/i/107pouric.jpg/, http://img600.imageshack.us/i/109pouric.jpg/, http://img163.imageshack.us/i/118pouric.jpg/). Là, la vieille neige, évidemment saupoudrée de neige fraîche, forme plutôt une dentelle avec des vides importants. Ces lacunes sont plutôt surprenantes.

Je pense que cette rareté de la vieille neige ne peut s'expliquer que par la faiblesse locale du facteur de vue du ciel au niveau du sol, ce qui par nuit claire est censé limiter le refroidissement occasionné par le rayonnement infrarouge net de la surface, puisque ce dernier se trouve réduit par le couvert. Dans ce cas la neige ne se refroidit pas assez la nuit, ce qui nuit à sa conservation. En plus elle peut se faire attaquer par le bas par la chaleur qui vient du sol. En effet dans ce coin il y a trop peu de sphaignes. Il y manque donc un isolant thermique capable de faire un écran protecteur efficace entre le sol et la neige.

D'un autre côté il faut voir que dans ce coin de la tourbière la neige est plus abritée du rayonnement solaire (facteur favorisant la fonte) que dans le reste. C'est grâce aux hauteurs situées au sud (Pins Brûlés et environs) mais aussi à l'écran offert par un couvert végétal non négligeable. Par temps ensoleillé cela doit donc limiter la fonte de la neige en journée.

Le couvert arboré y est même important, comparé à celui du reste de la tourbière, c'est-à-dire à celui de la clairière, qui est située en aval de là et qui par définition est dépourvue d'arbres, ce qui contribue avec d'autres facteurs à faire de cette partie de la tourbière une glacière, comme on l'a vu maintes fois dans différents posts d'IC concernant le trou à froid de la tourbière de la Cailleuse (http://img89.imageshack.us/i/090pouric.jpg/, http://img442.imageshack.us/i/103pouric.jpg/, http://img228.imageshack.us/i/102pouric.jpg/).

Maintenant revenons à l'endroit où la vieille neige présente tant de lacunes. D'ici on aperçoit une étendue jaune, loin en direction du nord, au travers du couvert non négligeable des arbres: c'est bien la clairière de la tourbière, située tout au bout du champ de vue. Bois mort et amadouviers abondent dans la portion boisée de la tourbière n°3, dont je suis assis sur un des chablis. Plusieurs se terminent par des plateaux de racines. On voit des fossés d'assèchement, anciens puisque datant du XIXème siècle; d'ailleurs c'est comme dans la tourbière n°2.

Finalement, le jour baissant, je retourne à la clairière, où je finis ma visite du fond du TAF. En effet la nuit approche (http://img524.imageshack.us/i/125pouric.jpg/).

Grâce à un dégagement tardif du ciel, le haut du versant Nord du val principal peut se colorer en rouge quelques minutes. Mais je ne peux saisir les teintes au meilleur moment de l'illumination. C'est alors une couleur intense, un rouge vif, qui fait une frange lumineuse au sommet du versant. On voit ce liséré d'en bas, du fond du TAF, mais alors je suis mal placé dans la clairière pour le saisir. Cette lumière chaude du soleil couchant ne peut éclairer que les zones élevées de la forêt, pas les bas-fonds du ruisseau de la Cailleuse, en effet ceux-ci sont orientés grosso modo de l'ouest vers l'est. Et surtout pas le fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse, car ce fond est bien trop encaissé pour laisser les rayons du soleil couchant l'atteindre à cette période de l'année. Le dégagement du ciel produit aussi une petite baisse de la température, mais c'est minime à cause du vent qui reste.

Désormais le tripode va s'imposer pour la photographie. C'est de la pose, car la luminosité du paysage est en train de diminuer rapidement (http://img820.imageshack.us/i/128pouric.jpg/, http://img196.imageshack.us/i/132pouric.jpg/).

Quelques observations météorologiques au fond du TAF. La température de l'air à hauteur d'homme a passé la barre du gel dans l'après-midi, pour s'établir un peu au-dessus du zéro. Ainsi, à 14h15 (TU) je relevai 1,2°C à un thermomètre itinérant (Whirlpool) étalonné, qui avait été accroché à une branchette d'un arbuste, à 1m70 de hauteur au-dessus du sol. C'est à un endroit habituel, situé sur le bord du chemin des Fonds, juste à la limite de la tourbière n°3. Le ciel était alors nuageux avec des espaces de ciel bleu éparpillés. Il y avait un vent léger. A 14h30 (TU) toujours 1,2°C, de même à 14h40 (TU).

Deux heures plus tard (16h30 TU) c'est la pénombre au fond du TAF. Le vent s'est calmé il y a quelques minutes et le ciel, bleu avec quelques petits nuages, est en train de s'éclaircir, mais très provisoirement. Une lune à moitié pleine luit à 50° au-dessus de l'horizon. Il fait un peu plus froid (au même endroit: -0,7°C). La barre du gel a donc été repassée, dans l'autre sens. Et quelle ambiance encore, ce soir-là!

Images: ©Jean-Marc Chipoulet. APN: Olympus µ 1030 SW.

Dernière restauration de liens: 14/02/2011.

(*) PS (04/09/2023) = nuit du 14 au 15 décembre 2010 minimum thermique de Pontoise-Cormeilles -5.2°C, Roissy -5.5°C, Le Bourget -6.6°C (Météociel). Au niveau régional : forte gelée (minimum inférieur à -5°C !

Marc.

Modifié par taf95
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  • 3 weeks later...

Bonjour.

Le 17 décembre 2010 j'étais de nouveau en forêt de Montmorency, seulement deux jours après une balade racontée dans le message précédent.

Ma base était à Paris. Lorsque je pris le train à la gare du Nord vers 8h15(TU), le ciel était en train de se dégager juste au-dessus. J'arrivai à la gare de Saint-Leu-la-Forêt une demi-heure plus tard, pour observer qu'il y avait 1cm de neige au sol (simple saupoudrage à Paris-gare du Nord, avec seulement quelques millimètres). En plus c'était grand soleil et ciel bleu. A St-Leu le ciel s'était éclairci vers 7h30(TU) d'après Philippe qui avait chez lui 2cm de neige (cf: 'psncf' 17 décembre 2010 - 08:34 #3657, sur "Suivi du temps en IDF décembre 2010"). Mais que les trottoirs étaient glissants dès la sortie de la gare!

Route de Chauvry, direction: les coteaux de St-Leu puis le plateau de Montmorency. Vers 9h15(TU) je relève 2,5cm de neige au sol, tant sur les bords du haut de la côte que sur le plateau, un peu plus haut. Le soleil est encore bas sur l'horizon. Quant au ciel, je ne note pas qu'il est simplement bleu, mais carrément qu'il est très très bleu!

A ce sujet j'ai relevé plus tard quelques infos météorologiques qui en disent long sur ce ciel. En effet, d'après 'francis86', "au-dessus de Paris il fait actu -34°C à 500hPa, -10°C à 850hPa", ce qui correspond respectivement à environ 5500 et 1500 mètres d'altitude, pour rappel (cf: 'francis86' 17 déc. 2010 - 08:46 #3660, sur le même topic). De plus d'après 'wallace', "on peut constater que le point de rosée est très bas: -5,2°C" (cf: 'wallace' 17 déc. 2010 - 14:40 #3719, sur le même topic).

En résumé: Td bien négatif (vers -5°C au sol), air très froid en altitude. De l'air arctique. C'est à tous étages peu chargé en vapeur d'eau et limpide. Peu d'impuretés (poussières etc...). D'où cette couleur bleue intense du ciel.

Dans la nuit le vent est passé du SO au NO. Philippe en a bien résumé les effets du changement de direction: "En direct de St-Leu-la-Forêt en plein décrochage arctique, le temps est magnifique, la température est de 0,8°C et la neige en profite pour fondre et remplir le pluviomètre" (cf: 'psncf' 17 déc. 2010 - 11:38 #3684, sur le même topic).

Pas étonnant si je me dis alors, qu'ici en Ile-de-France, en présence d'un ciel d'une couleur si peu habituelle, on pourrait se croire au Québec. Il est vrai cependant qu'il ne fait pas si froid que ça, même si l'air est clair et qu'il n'y a pas de vent. En effet il ne fait qu'un peu au-dessous du point de gel ici, sur le plateau.

En tout cas la neige fraîche, tombée la nuit dernière, tient bien sur la végétation. C'est une très belle neige: très légère, plutôt sèche. Ni humide ni mouillée, elle s'accroche pourtant bien aux arbres. Durant l'épisode neigeux ceux-ci ont été plâtrés de blanc sur la face exposée au vent. Et que dire des bruits de pas sur ces quelques centimètres de neige fraîche?...

Avant de descendre à la tourbière de la Cailleuse assez tard dans la matinée (vers 10h40TU), je m'attarde un bon moment (de 10hTU à 10h35TU) à la butte des Pins Brûlés pour la photo. Avec ce ciel sortant de l'ordinaire francilien, puisque d'un bleu intense, et ce bourrage de neige, ça vaut vraiment le coup. Un monde féerique de conte m'attend alors: http://img811.imageshack.us/i/136pouric.jpg/, http://img197.imageshack.us/i/140pouric.jpg/, http://img96.imageshack.us/i/158pouric.jpg/, http://img703.imageshack.us/i/167pouric.jpg/, http://img262.imageshack.us/i/175pouric.jpg/, http://img34.imageshack.us/i/184pouric.jpg/, http://img87.imageshack.us/i/185pouric.jpg/.

Plus tard je me suis dit que c'était bien la première fois que je voyais les Pins Brûlés dans ces conditions-là. En effet, même si cela a dû se produire auparavant, même de mon vivant, je n'étais alors jamais sur les lieux pour le voir.

Cette couleur du ciel, elle me suggère celle qu'il y a dans le ciel du Québec en hiver, lorsque l'air arctique est présent. Couleur d'ailleurs si bien décrite par Gaël ('dann17') qui y vit. Il indique même la présence d'une teinte spéciale: "le matin, le ciel est d'une couleur bleu-vert, bien particulière, c'est magnifique" (cf: 'dann17' 09 janvier 2011 - 21:00 #1206, sur "Automne/Hiver 2010/2011 à Québec").

Cette présence de vert dans le ciel est pour moi remarquable, même si je l'ai déjà observée, mais rarement: par exemple dans les Alpes. Il me semble bien que je l'ai observée aussi lors de mon passage en cette fin de matinée par la butte des Pins Brûlés.

Il faut dire que sous ce ciel et plâtré de neige fraîche, il est d'une beauté surprenante ce paysage de pins sylvestres mêlés de bruyères et de frondes mortes de fougères-aigle.

D'ailleurs les propriétés de ce ciel expliquent déjà la tenue de la neige au sol que je vais observer dans la suite de la journée en forêt de Montmorency, que ce soit ici (à la butte des Pins Brûlés), ou à la tourbière de la Cailleuse, où je descendrai un peu plus tard.

Il faut bien voir que c'est malgré le soleil, vif même s'il est au plus bas à cette saison (solstice d'hiver), et malgré ces températures pas basses du tout en forêt, puisque tournant autour de zéro °C.

Cette tenue de la fine couche de neige déposée sur le sol de la forêt par l'épisode de la nuit s'explique. C'est dû à la sécheresse de l'air près du sol. Mais aussi à la faiblesse du contre-rayonnement infrarouge venu du ciel, causée par la sécheresse et la température très basse de l'air en altitude.

C'est maintenant le moment de descendre sur le fond du trou à froid de la tourbière de la Cailleuse (ce fond est l'étendue plate qui se trouve à proximité de la butte, juste en contrebas). En effet je tiens à y faire des images avant l'arrivée, prévue pour l'après-midi, d'un nouvel épisode de neige sur la forêt.

Je profite donc d'un soleil éclatant lors de ma visite (entre 10h40TU et 11h30TU) de la tourbière n°2 (val principal), que je longe de la même façon que lors de ma visite deux jours avant. Mais maintenant c'est beaucoup plus blanc, puisque la végétation de celle-ci est à nouveau plâtrée de neige: http://img10.imageshack.us/i/193pouric.jpg/, http://img15.imageshack.us/i/197pouric.jpg/, http://img228.imageshack.us/i/211pouric.jpg/, http://img80.imageshack.us/i/215pouric.jpg/, http://img717.imageshack.us/i/217pouric.jpg/, http://img600.imageshack.us/i/218pouric.jpg/, http://img511.imageshack.us/i/220pouric.jpg/, http://img204.imageshack.us/i/221pouric.jpg/, http://img407.imageshack.us/i/223pouric.jpg/, http://img706.imageshack.us/i/226pouric.jpg/.

Même paysage donc qu'aux Pins Brûlés, mais avec en plus cette ambiance mystérieuse que dégage le monde magique des tourbières.

Aussi je profite de la continuation du beau temps pour faire de nombreuses images d'un paysage féerique. En tout cas c'est aussi beau que ce que je viens de voir à la butte voisine. En effet toujours ciel bleu-intense, grand soleil et pas de vent en forêt de Montmorency: des conditions de rêve pour la visite de cette tourbière enneigée!

Cependant en cette fin de matinée le soleil est déjà sur le point de baisser. En effet il est à peu près au plus haut: environ midi solaire.

Vu la direction à peu près méridienne du vallon Sud, grosso modo orienté vers le nord, le soleil peut inonder de sa lumière crue toute la partie Nord du fond de ce vallon (http://img40.imageshack.us/i/238apouric.jpg/, http://img831.imageshack.us/i/241pouric.jpg/), celle Sud étant dans l'ombre des hauteurs boisées situées plus au sud (Pins Brûlés etc...). C'est dans cette partie Nord que se trouve justement la clairière de la tourbière n°3.

C'est alors pour moi l'occasion de faire (entre 11h30TU et 11h50TU) depuis le chemin des Fonds d'intéressants contre-jours latéraux sur la dentelle étincelante qu'offrent les bouleaux malingres séparant le chemin de la clairière: http://img576.imageshack.us/i/231pouric.jpg/, http://img688.imageshack.us/i/234pouric.jpg/). L'occasion aussi de faire (entre 11h50TU et 12hTU) à partir du même endroit, mais en lumière venant de l'arrière, des panoramas colorés sur la partie bordant le chemin, de la tourbière n°2: http://img820.imageshack.us/i/248pouric.jpg/, http://img40.imageshack.us/i/249pouric.jpg/, http://img510.imageshack.us/i/251pouric.jpg/, http://img88.imageshack.us/i/252pouric.jpg/).

Puis de faire une courte intrusion (http://img510.imageshack.us/i/261pouric.jpg/) dans la clairière, toujours largement baignée de lumière, de la tourbière n°3 (entre 12h10TU et 12h15TU): http://img33.imageshack.us/i/256pouric.jpg/, http://img827.imageshack.us/i/257pouric.jpg/, http://img14.imageshack.us/i/259pouric.jpg/, http://img403.imageshack.us/i/260apouric.jpg/. Enfin une halte pique-nique (entre 12h15TU et 12h40TU) dans la partie supérieure de cette tourbière, là où de nombreux chablis offrent une possibilité de s'asseoir...: http://img207.imageshack.us/i/265pouric.jpg/, http://img708.imageshack.us/i/266pouric.jpg/, http://img211.imageshack.us/i/267pouric.jpg/, http://img573.imageshack.us/i/268pouric.jpg/, http://img502.imageshack.us/i/269pouric.jpg/, http://img443.imageshack.us/i/270pouric.jpg/.

Il faut dire qu'à 13h(TU), moment où j'arrive de nouveau sur le chemin des Fonds, la surface de la clairière de la tourbière n°3 cesse déjà d'être un tant soit peu éclairée par le soleil (http://img218.imageshack.us/i/271pouric.jpg/)! En effet, vu de ce point du chemin des Fonds, celui-ci se cache déjà derrière le rideau d'arbres qui frange vers l'ouest cette clairière (à noter que sur cette ligne débute la pente qui forme le versant Ouest du val affluent).

Il est bien tôt pour cela, me dis-je, puisqu'il n'est qu'une heure environ après le midi solaire du site. La précocité de l'heure à laquelle je vois le soleil cesser d'éclairer cette partie du fond du TAF qu'est la surface de la clairière me semble remarquable, même si je sais bien qu'on est à peu près au solstice d'hiver.

En gros cela signifie que le 17 décembre le soleil ne peut apporter quelque rayon sur cette surface que durant une très courte période. De quelques heures seulement, essentiellement située dans la matinée.

Peu après 13h(TU) le ciel, jusque-là très bleu, comme on a vu, avec toutefois quelques petits nuages, se couvre de nuages élevés: http://img26.imageshack.us/i/274apouric.jpg/. Cela sent le changement de temps. Vers 13h15(TU) le vent se lève; puis il devient plus fort, au point de faire tomber des arbres la neige. A ce moment-là le soleil a du mal à percer la couche de nuages élevés qui s'est installée rapidement. Le paysage de la forêt s'assombrit peu à peu: http://img265.imageshack.us/i/276apouric.jpg/, http://img25.imageshack.us/i/277fa.jpg/, http://img511.imageshack.us/i/278pouric.jpg/, http://img508.imageshack.us/i/279apouric.jpg/.

A 13h40(TU) il fait 0°C à 1m80 de hauteur au-dessus du sol, en bordure du chemin des Fonds, du côté de la tourbière n°3 (à noter que le thermomètre utilisé ce jour et aussi l'avant-veille est le thermomètre itinérant "Whirlpool" étalonné le 06/09/2010 et donc exact). Alors le ciel est gris, le soleil est encore visible mais voilé par les nuages élevés (soleil blafard). On dirait qu'il va finir par neiger et de nouveau l'air est presque calme.

La transition vient d'avoir lieu, plutôt rapide, puisqu'elle s'est faite en moins d'une heure. Le beau temps n'aura donc pas duré longtemps. Quelques heures seulement: de 7h30(TU) à 13h(TU) environ.

Au fond du TAF les arbres sont toujours plâtrés de neige fraîche: http://img710.imageshack.us/i/280b.jpg/, http://img151.imageshack.us/i/282du.jpg/, http://img840.imageshack.us/i/284ug.jpg/, http://img821.imageshack.us/i/285as.jpg/, http://img716.imageshack.us/i/287fh.jpg/. Celle-ci forme des épaisseurs sur leurs faces Nord: http://img43.imageshack.us/i/291nh.jpg/.

On dirait qu'il y a un peu moins de neige fraîche au sol (mettons 1,5 à 2cm d'épaisseur) que sur le plateau de Montmorency. Peut-être une chute irrégulière en est-elle la cause. Ou simplement une différence d'altitude de quelques dizaines de mètres...

Dans les arbres qui poussent au fond la fonte de la neige est nulle ou très limitée depuis ce matin. S'il y en a moins (comme vers 14h15TU), c'est surtout qu'ils ont été secoués par des rafales: http://img155.imageshack.us/i/290cu.jpg/, http://img707.imageshack.us/i/289ac.jpg/. Par contre du fond, notamment de la clairière de la tourbière n°3, on voit bien que ceux qui croissent sur les flancs du TAF orientés au sud ont perdu la neige: http://img156.imageshack.us/i/288a.jpg/. Et ce ne doit pas être dû uniquement au vent. Plutôt à un ensoleillement supérieur.

A 15h(TU) il se met à neiger en forêt de Montmorency. Notamment à la tourbière de la Cailleuse, où le vent forcit. On l'entend souffler sur les bouleaux dont les couronnes oscillent. Les flocons sont petits mais denses. Une averse de neige roulée qui crépite en tombant.

Cela tient au sol: http://img4.imageshack.us/i/307rp.jpg/. Pas étonnant avec la petite baisse de température qui vient d'avoir lieu (-1°C à 15h20(TU), au même endroit que tout à l'heure).

Avant de m'en aller, je fais mes dernières photos avec un tripode, car la luminosité a bien diminué avec l'arrivée de la neige et surtout du soir. Celles-ci sont prises (entre 15h50TU et 16h20TU) dans la clairière de la tourbière n°3, dont les quelques gouilles sont recouvertes par la glace et un peu de neige fraîche. En voici certaines: http://img830.imageshack.us/i/314y.jpg/, http://img821.imageshack.us/i/315ha.jpg/, http://img834.imageshack.us/i/323kp.jpg/.

Dans la clairière il y a sous cette neige fraîche une croute de neige vieille, formant une véritable carapace. Il s'agit de restes de la neige tombée en Ile-de-France lors de l'épisode, déjà ancien, du 8 décembre dernier.

L'avant-veille, lors de ma première balade (voir message précédent), j'en ai constaté la présence dans toute la tourbière de la Cailleuse.

Pas étonnant donc qu'aujourd'hui, même après le redoux en IDF de la veille, important mais très passager, dans la clairière il y ait toujours une coque rigide de vieille neige de plusieurs centimètres d'épaisseur.

Cette coque a une bonne résistance. Ce qui lui permet de supporter le poids du corps en évitant que mes pieds ne s'enfoncent dans la tourbe molle sous-jacente.

Pour compléter cette assise, la tourbe superficielle est très dure, elle aussi, car dans cette clairière la surface du sol tourbeux a pu geler sur plusieurs centimètres. Ce qui en dit long sur l'intensité des gelées.

En plus de cette impression qu'elle donne de marcher sur un substrat solide, confortablement et sans faire de dégâts dus au piétinement, cette fermeté facilite la tâche du photographe. En effet on peut se mettre à genou pour des prises de vue près du sol sans trop se faire tremper le pantalon, sinon bien sûr par la neige fraîche qu'il y a en surface.

A noter que ce soir le sol de la partie du chemin des Fonds traversant la tourbière de la Cailleuse est moins rigide que l'avant-veille: http://img38.imageshack.us/i/311ah.jpg/, http://img156.imageshack.us/i/312ve.jpg/. En effet en IDF le redoux de la veille, certes passager, a été marqué et en plus sur le site il n'y a pas eu de gros gel la nuit passée, car le ciel était couvert et il a neigé.

Maintenant je commence à avoir froid, à cause de ce manque de soleil l'après-midi et de ce vent qu'accompagne un peu de neige. Aussi l'affaiblissement de la lumière me donne une bonne raison pour quitter le fond du TAF vers 16h30(TU).

Sur le quai de la gare de St-Leu j'attends pendant quelques minutes le train censé passer vers 17h30(TU): l'occasion de contempler du quai une bonne averse de neige avec grands flocons serrés. Ambiance!*

Images: ©Jean-Marc Chipoulet. APN: Olympus µ 1030 SW.

Voilà, c'est fini. J'espère que certains apprécieront. Je pense notamment à Philippe ('psncf'), qui habite à proximité et connaît bien le coin, mais aussi à Gaël ('dann17') qui est au Québec et pour lequel donc toutes ces images, à mon sens pleines d'exotisme nordique, ne seront sans doute pas dépaysantes.

Edit: beaucoup des liens initialement mis ont été remplacés, pour que finalement il n'y ait aucune compression de mes fichiers d'images (no resizing), qui ainsi peuvent supporter une visualisation plein écran.

(*) PS (04/09/2023) = Baisse vertigineuse de la température à la station météo de Pontoise-Cormeilles ce 17 décembre en fin de soirée à partir de 19hTU (-0.6°C) jusqu'à 23hTU (-10.6°C !) avec affaissement brutal du vent et éclaircissement progressif du ciel, puis poursuite de ces conditions radiatives mais avec en plus brouillard déposant du givre blanc, jusqu'au lendemain matin 18 décembre à 5hTU, c'est alors que le ciel s'est couvert ; minimum thermique de cette nuit-là : -11.6°C, vers 0hTU (source Météociel). Compte tenu de ces circonstances régionales, non loin de là au fond de la cuvette de la Cailleuse il a fait peut-être beaucoup plus froid que ça durant la même nuit, surtout qu'il devait y avoir au sol de la neige fraîche par dessus la croute de vieille neige, de quoi y accentuer le refroidissement de l'air, mais hélas on n'en saura jamais plus.

Marc.

Modifié par taf95
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Posté(e)
Saint Leu La Foret (95), altitude 70 mètre.

Merci Marc,

C'est un régal de te lire Marc ! tu est sans conteste un très grand narrateur empreint de beaucoup de passion pour ce lieu wub.gif et je suis heureux de te de te lire happy.gif , cela me permet de revivre ce début d'hiver commencé en fanfare et la lecture de ton témoignage remémore en moi des souvenirs intenses de passionnés. merci flowers.gif .

Les dernières semaines sont vraiment horrible et je ne m'attendais pas a un tel revirement météorologique sick.gif , même mes vacances dans les Vosges a partir du 19/02/2011 risque de ce passé sous la pluie ou la grisaille humide sick.gif malgré tout peu m'importe ! j'aime tellement ce massif que le temps qu'il y fait m'est égal.

Phil

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Merci Marc.

Comme toujours j'adore te lire! Tu es sans conteste un très grand narrateur empreint de beaucoup de passion pour ce lieu default_wub.png et je suis heureux de te lire default_happy.png/emoticons/happy@2x.png 2x" width="20" height="20"> , cela me permet de revivre ce début d'hiver commencé en fanfare et la lecture de ton témoignage remémore en moi des souvenirs intenses de passionnés. Merci default_flowers.gif . Les dernières semaines sont vraiment horribles et je ne m'attendais pas à un tel revirement météorologique default_sick.gif .

Bonjour Philippe.Merci d'apprécier.

Passion pour ce lieu, oui. Mais j'ai tôt su que d'autres, notamment des très proches, ne le voyaient pas de la même façon. Si j'en ventais l'ambiance étrange et si forte, c'était en général pour m'entendre dire que ces bas-fonds et ces tourbières étaient tout simplement sinistres. Peut-être qu'ils disaient vrai. D'ailleurs c'est bien ça qui est intéressant en ce lieu. C'est sûr que ce n'est pas riant, comme on dit. La rudesse du paysage, l'aspect de la végétation, tout cela est très surprenant si près de Paris. Avec tous ces bouleaux et toutes ces sphaignes, ce n'est pas spécialement francilien en effet. Sur ces quelques arpents de forêt plus ou moins clairsemée on se sent beaucoup plus au nord qu'on est en réalité. Surtout quand le froid et la neige s'en mêlent, comme ce fut le cas tout récemment.

En plus ce n'est pas le seul lieu qui m'inspire ce genre d'attachement. Il y en a d'autres, mais c'est un peu moins fort. Par exemple les tourbières des Vosges (Hautes Vosges mais aussi Vosges du Nord), les forêts naturelles du Hohneck, la forêt alluviale du Rhin pour l'est, l'Arrée et le cap Sizun pour l'ouest. Mais en forêt de Montmorency, particulièrement dans les bas-fonds du ruisseau de la Cailleuse j'ai passé une partie non négligeable de mes années de jeunesse, puisqu'à cette époque j'habitais tout près et j'y allais souvent. Cela doit jouer.

Pour revenir à l'hiver, je répète qu'à l'automne les prévisions saisonnières (voir Météo-France) voyaient un début d'hiver en fanfare, suivi à partir du jour de l'an par des conditions nettement moins intéressantes pour l'hivernophile. Finalement elles n'avaient pas tort. C'est vrai que c'est lassant, à force et après ce qu'on a connu en fin d'année.

Même mes vacances dans les Vosges a partir du 19/02/2011 risquent de se passer sous la pluie ou la grisaille humide default_sick.gif , malgré tout peu m'importe! J'aime tellement ce massif que le temps qu'il y fait m'est égal.

Oh, à propos des Vosges, mais elles sont magnifiques sous la pluie, cela fait ressortir les couleurs qui se trouvent saturées. C'est un régal pour la photographie. Autrefois j'y allais plus régulièrement, c'est ce type de temps que j'affectionnais. Le soleil c'est agréable, mais ça blanchit les teintes. Elles sont plus ternes. Les rendus du paysage et de la végétation sont alors moins intéressants. Si les Vosges étaient plus près de Strasbourg, j'y serais plus souvent, autant que j'étais autrefois à la Cailleuse. A te signaler, puisque tu seras bientôt dans les Vosges, un coin intéressant. Mais tu le connais peut-être, puisque c'est situé juste entre le Haut du Roc et Rochesson. C'est tout près du col de Menufosse: le plateau du Champâtre (alt. 1000m). Un sentier en fait le tour et des rochers dominent une zone de tourbière. J'y suis allé une fois. C'est beau, mais attention aux tremblants.

Marc.

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Bonjour Marc,

Phil l'a très bien dit : tu es un véritable narrateur et un passionné en même temps, je pense que chacun l'aura contesté ! Et ce mélange ne peut donner que du bon. Je pense qu'un de tes rêves serait de passer un hiver par ici au Québec et de voir (et de vivre!) à quoi peuvent ressembler de vraies descentes arctiques, dans nos TAF...!

En fait, je suis assez surpris que l'air arctique qui vous concernait ce 17 décembre vers Paris soit effectivement de l'air arctique : car un Td de -5°C, ce n'est pas tellement "digne" d'un air arctique pour un 17 décembre, même en région parisienne ! L'air arctique est normalement, justement, très sec, avec des Td < -10°C (voire moins, évidemment) en France. De plus, il n'y a que peu d'inversion dans cet air là.

Enfin peut-être était-ce des résidus d'un air arctique plus nordique ?

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Bonjour Marc,

Phil l'a très bien dit: tu es un véritable narrateur et un passionné en même temps, je pense que chacun l'aura constaté! Et ce mélange ne peut donner que du bon.

Merci.

Je pense qu'un de tes rêves serait de passer un hiver par ici au Québec et de voir (et de vivre!) à quoi peuvent ressembler de vraies descentes arctiques, dans nos TAF...!

Oui! J'y pense quelquefois. Mais alors j'aurais intérêt à m'équiper pour le très grand froid, parce qu'avec les hivers, assez peu marqués en général (sauf 1996-1997), qu'on a en France depuis une bonne vingtaine d'années, précisément depuis la dernière des grandes vagues de froid de la série 1985-1986-1987, j'ai pris l'habitude d'être très peu équipé en vêtements d'hiver. Me baladant hiver comme été, même en Alsace, avec à peu près les mêmes habits, me contentant simplement de faire varier le nombre de couches. Mais, pris individuellement, rien de bien efficace question isolement thermique. Mise à part une doudoune himalayenne en duvet d'oie datant de 1979, qui ne supporte pas la pluie et qu'on ne peut même pas laver...elle est au placard depuis au moins ces dernières grandes vagues de froid.
En fait, je suis assez surpris que l'air arctique qui vous concernait ce 17 décembre vers Paris soit effectivement de l'air arctique: car un Td de -5°C, ce n'est pas tellement "digne" d'un air arctique pour un 17 décembre, même en région parisienne! L'air arctique est normalement, justement, très sec, avec des Td < -10°C (voire moins, évidemment) en France. De plus, il n'y a que peu d'inversion dans cet air-là.

Enfin peut-être était-ce des résidus d'un air arctique plus nordique?

Il est vrai que je me suis contenté de reprendre des infos sur le "Suivi du temps en Ile-de-France", dont j'ai relu les pages relatant les événements tournant autour de mi-décembre 2010. J'ai bien entendu eu quelque doute en voyant parler d'air arctique pour des températures qui au sol ne tournaient qu'autour de zéro°C avec -5°C de Td. Mais ce sont les températures en altitude, très basses, qui m'ont fait penser qu'il pouvait quand même s'agir d'air arctique, c'est-à-dire d'air originaire des banquises du bassin océanique polaire, situé tout là-haut (océan glacial arctique), et non d'air simplement polaire, c'est-à-dire originaire plutôt des régions océaniques atlantiques du cercle polaire Nord. J'ai pensé à un air arctique modifié en basse couche par réchauffement au contact d'une mer survolée, encore relativement chaude (Mer du Nord, Mer de Norvège).

Ce qui serait des résidus d'un air arctique, plus nordique (comme tu dis), et non pas simplement de l'air polaire maritime. Mais ce serait à voir de plus près.

En tout cas en forêt de Montmorency le ciel était magnifique ce 17 décembre, comme on peut le voir sur mes photos, qui je le précise n'ont fait l'objet d'aucune modification de couleur ou de luminosité (contrairement à celles du 15 décembre que j'ai dû assombrir pour rendre le tapis de neige moins lumineux).

Marc.

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Bonjour.

Comme, des messages relatant mes petites balades des 15 et 17 décembre derniers en forêt de Montmorency, les intéressés les plus concernés semblaient passés à côté, et que le montage de chacun de ces récits avait été laborieux compte tenu surtout du choix à faire pour chaque balade sur des dizaines d'images, j'ai choisi hier d'informer par MP chacun de vous ('dann17', 'psncf', Météo78' et 'math92'):

Au cas où tu serais passé à côté. Il faut voir que personne n'a encore répondu sur le topic...

J'espérais éviter ainsi un passage aux oubliettes de ces récits. En fait les uns et les autres avaient semble-t-il déjà lu ces récits. Bonne nouvelle. Il faut dire que ce topic a vite fait de rejoindre des profondeurs insondables sur le classement du forum dédié à la photo... Jérémy m'a confié qu'il avait vu les images:

Oui j'avais vu les photos. Quelle ambiance à deux pas de Paris, c'est magique! Par contre tu devrais mettre tes liens en image directement sur le forum. Pour éviter que l'image ne soit trop grande, avant de la télécharger cliquer sur "option de redimensionnement" et mettre en 800x600.

A quoi je répondis:
En effet, Jérémy, seulement 22km de Notre-Dame à vol d'oiseau! Mais quand même au coeur d'une grande forêt et en plus en réserve biologique domaniale depuis une trentaine d'années.

Merci pour les infos.

Mais je fait rarement s'afficher mes images directement dans mes messages. Et c'est voulu! En effet mes messages réfèrent souvent à de nombreuses images. Aussi je les mets en lien simple. Cela permet d'afficher rapidement le texte et n'oblige pas le système à télécharger en même temps l'ensemble des images concernées par le texte. Le lecteur ainsi voit plus clair, ayant une vision d'ensemble du texte qui de cette façon se trouve moins dispersé. Il peut afficher tranquillement telle ou telle image. Revenir dessus sans avoir besoin d'afficher tout l'ensemble (texte + images).

D'ailleurs, comme je l'ai indiqué en Edit sur le message relatif au 17 décembre, j'ai dans un second temps hier après-midi remplacé la plupart des liens initiaux, précisément ceux correspondant à une prise en charge avec compression automatique à 800x600 (que je n'avais pas vue sur le moment), pour que finalement toutes les images puissent être vues plein écran avec le maximum de netteté (no resize).

Marc.
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Bonjour.

Pour rappel, l'annonce que j'ai faite sur le "suivi du temps en IDF décembre 2010", le 06/12/2010 22:11 (#1567): /topic/63266-suivi-du-temps-en-ile-de-france/page__view__findpost__p__1438189.'>http://forums.infoclimat.fr/topic/63266-suivi-du-temps-en-ile-de-france/page__view__findpost__p__1438189. C'était à propos d'une future invitation à la lecture d'un compte rendu sur une petite balade que j'avais faite en novembre, soit quelques jours avant, au coeur de la forêt de Montmorency et qui m'avait conduit ce jour de fin d'automne jusqu'à la tourbière de la Cailleuse:

A propos du TAF de la tourbière de la Cailleuse, je rappelle pour info un message sur le topic de novembre dernier (#1493: 'taf95' 28 novembre 2010 - 23:09): /topic/61292-suivi-du-temps-en-ile-de-france/page__view__findpost__p__1417357.'>http://forums.infoclimat.fr/topic/61292-suivi-du-temps-en-ile-de-france/page__view__findpost__p__1417357.

Sur l'image on voit en direction du nord, étendue au fond du TAF, une partie de la tourbière de la Cailleuse (celle dite "tourbière rive gauche", située dans le vallon sud ou affluent par rapport au vallon principal qu'on devine tout au fond).

Venu en région parisienne par le train pour deux jours (obligations familiales), j'ai pu passer tout l'après-midi du lundi 22 novembre au fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse d'où je ne suis parti qu'un peu après le coucher du soleil. Le ciel était bien gris, mais la végétation portait encore quelques teintes chaudes de l'automne qui égayaient un peu le paysage austère d'un endroit d'Ile-de-France bien particulier. Il ne gelait évidemment pas encore, mais la température de l'air, un peu agité par le vent orienté au nord, devait être déjà légèrement inférieure à 5°C. Et ça sentait l'hiver. C'était les prémices d'un coup de froid qu'on avait annoncé déjà plusieurs jours auparavant et qui finalement arriva.

Cet après-midi-là je n'ai pas fait qu'une photo.

Aussi, pour reporter plus en détail cette petite balade de fin d'automne au TAF de la Cailleuse, j'inviterai plus tard sur le topic approprié, "Petite balade dans un monde un peu plus hivernal que Paris", ouvert par Math ('math92') et qui mérite de refaire surface.

Chose promise, chose due. Et c'est encore un plaisir pour moi de faire ce rapport:Le 22 novembre 2010, venu de la gare de Saint-Leu-la-Forêt où j'arrive vers 10h45 (TU), me voici à la tourbière de la Cailleuse une heure plus tard, après être passé par le haut de la butte des Pins Brûlés et avoir pris le chemin des Fonds en contrebas. Je m'apprête alors à passer tout l'après-midi dans la vallée du ruisseau qui prend sa source ici.

Faute de temps suffisant je vais me contenter de pousser un peu vers l'ouest, en suivant le chemin des Fonds jusqu'au carrefour des Six-Routes, niveau où, au bout d'un long goulet commençant juste en aval de la tourbière, se situe l'ouverture, très étroite, du trou à froid au fond duquel se trouve celle-là; puis de remonter un petit vallon (le vallon sud ou affluent) jusqu'au pied de la butte des Pins Brûlés. Aussi je passe l'essentiel de mon temps dans ce vallon et donc dans la portion située au fond de celui-ci de la tourbière de la Cailleuse.

Aujourd'hui c'est donc exclusivement la tourbière n°3 (tourbière "rive gauche") qui reçoit ma visite. Je ne quitte la tourbière de la Cailleuse qu'à 16h15 (TU), c'est-à-dire vers le coucher du soleil.

Tout l'après-midi le ciel est nuageux, une chappe blanche de nuages indistincts (stratus) recouvre la forêt de Montmorency. Cela fait une belle ambiance. L'air est clair. A la tourbière n°3 je sens par moment un petit vent de nord. S'il n'y gèle pas encore, il y fait certes très frais (pas plus de 5°C cet après-midi). Pour cette balade je n'ai pas pris de thermomètre, aussi, à propos du temps et notamment de température, voir: "Suivi du temps en IDF novembre 2010".

La forêt est très humide, on sent qu'il a bien plu récemment. D'ailleurs le ruisseau de la Cailleuse a un bon débit, près du carrefour des Six-Routes. Il ne pleut pas en forêt, mises à part quelques fines gouttes tombées sur la route de Chauvry durant mon retour vers la gare où j'arrive vers 17h (TU).

A la tourbière de la Cailleuse, ce n'est plus le flamboiement automnal. L'aspect en est certes déjà à peu près hivernal. Même si en haut de quelques bouleaux de rares feuilles jaunes subsistent. Mais dans les branches moyennes et inférieures des bouleaux il n'y a plus de feuilles du tout.

De la tourbière n°3 je vois certains des bouleaux qui frangent la bordure du plateau situé plus au nord; ces bouleaux sont pourtant encore jaunes, comme le sont aussi ceux du haut de la butte des Pins Brûlés.

Il y a des saules à la tourbière de la Cailleuse. Maintenant certains sont encore bien jaunes et on en trouve même de carrément verts! Mais il n'empêche que désormais la vue s'étend au travers des rideaux d'arbres en général assez loin, du fait de l'absence quasi totale de feuillage. Surtout que des arbres et arbustes en ont été enlevés ces dernières années, ce qui rend ici ou là le couvert végétal moins dense, voire très aéré.

Le long du chemin des Fonds, niveau tourbière n°2-tourbière n°3, il y a eu des coupes d'arbres, ce qui augmente le facteur de vision du ciel le long de cette partie du sentier. Coupes également le long du sentier, entre cet endroit et le carrefour des Six Routes, mais pas au-delà.

A présent la clairière de la tourbière n°3 est nettement plus vaste (http://img211.imageshack.us/i/009apouric.jpg/) qu'elle n'était à l'époque où j'étudiais de plus près le climat du trou à froid de la Cailleuse, une époque qui prit fin en 1985 avec mon départ en Alsace. C'est à cause d'un déboisement déjà ancien, puisque remontant à la jonction des décennies 1990-2000, complété par des opérations plus récentes, dont j'ai pu voir le résultat lors de ma visite du 19 août 2009.

Un déboisement entrepris surtout dans le but de limiter l'évapotranspiration de la tourbière dans une fourchette acceptable pour le milieu qui commençait à souffrir sérieusement de sécheresse. Mais aussi d'augmenter l'ensoleillement au niveau du sol et des mousses de la tourbière pour favoriser certaines espèces végétales qui aiment le soleil, ce qui revient évidemment à accroître la surface où le facteur de vision du ciel est important.

Donc là aussi, dans cette partie de la tourbière n°3 qu'est la clairière élargie, le facteur de vision du ciel est important: l'image précédente l'indique bien et les images montrant la clairière, vue depuis le chemin des Fonds, le suggèrent fortement (http://img811.imageshack.us/i/001apouric.jpg/, http://img6.imageshack.us/i/003apouric.jpg/); et que dire de celles, plongeantes, la montrant d'en bas du versant droit du val affluent: http://img121.imageshack.us/i/010pouric.jpg/, http://img141.imageshack.us/i/013pouric.jpg/, http://img51.imageshack.us/i/015pouric.jpg/, http://img262.imageshack.us/i/016pouric.jpg/)?

On voit aussi que les frondes des fougères-aigle cernant la clairière ont été coupées, c'est pour contrer la tendance de cette espèce à l'envahissement des lieux.

Je fais de nombreuses photos au fond de la partie supérieure du val affluent, en m'approchant petit à petit du bas de la tourbière n°3, c'est-à-dire de la clairière: http://img535.imageshack.us/i/018pouric.jpg/, http://img695.imageshack.us/i/021pouric.jpg/, http://img40.imageshack.us/i/022pouric.jpg/, http://img266.imageshack.us/i/024pouric.jpg/, http://img87.imageshack.us/i/027pouric.jpg/, http://img337.imageshack.us/i/031pouric.jpg/, http://img830.imageshack.us/i/037pouric.jpg/, http://img21.imageshack.us/i/040hx.jpg/, http://img80.imageshack.us/i/042pouric.jpg/, http://img155.imageshack.us/i/045pouric.jpg/, http://img522.imageshack.us/i/048pouric.jpg/, http://img594.imageshack.us/i/050pouric.jpg/, http://img806.imageshack.us/i/051pouric.jpg/).

C'est bourré de bois mort et d'amadouviers, avec pas mal de mousses en plus. Il y a beaucoup d'arbres cernés: un anneau d'écorce a été enlevé, par une incision circulaire, ce qui avait pour but de faire dépérir l'arbre dans l'intérêt des organismes qui profitent du bois mort (réserve biologique domaniale dirigée). C'est par endroit un enchevêtrement de branches et de troncs difficile à franchir.

A noter aussi la présence, il faut bien le dire très évidente, d'anciens fossés d'assèchement au fond de ce vallon.

Enfin on arrive d'un coup dans une zone où le ciel est totalement dégagé de toute branche: http://img143.imageshack.us/i/054apouric.jpg/, http://img12.imageshack.us/i/055apouric.jpg/, http://img215.imageshack.us/i/063apouric.jpg/, http://img228.imageshack.us/i/064apouric.jpg/, http://img534.imageshack.us/i/056pouric.jpg/). C'est la clairière. C'est impressionnant d'arriver à la limite de cette ouverture importante. En effet la vue s'étend alors au loin, de l'autre côté de cet espace, sur une longue bordure arbustive, celle qui fait précisément séparation entre la clairière et le chemin des Fonds: http://img141.imageshack.us/i/057apouric.jpg/, http://img253.imageshack.us/i/058apouric.jpg/.

Maintenant, dès lors que le facteur de vision du ciel est de nouveau très important sur une grande surface au bas de la tourbière n°3 (la clairière justement), j'aimerais bien savoir jusqu'où la température descend à cet endroit la nuit en conditions radiatives. Une question de nouveau posée, après ces travaux forestiers de restauration écologique qui ont modifié le milieu de façon à mon avis non négligeable. C'est sans fin...

Quelques mètres au-delà de la limite de la clairière, au coucher du soleil, alors que la nuit approche, je fais des panoramas de cet espace dégagé, en direction grosso modo du nord: http://img46.imageshack.us/i/067apouric.jpg/, http://img143.imageshack.us/i/071pouric.jpg/, http://img52.imageshack.us/i/075pouric.jpg/. Avec tripode, vu la baisse de la luminosité. On distingue alors, derrière cette bordure arbustive donnant directement sur le chemin des Fonds, le versant droit du val principal, l'adret.

Je n'ai rencontré personne au cours des 4h30 qu'ont duré mes allées et venues au fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse (comme ce fut aussi le cas au cours de mes visites des 15 et 17 décembre de la même année). Absolument personne, même si j'étais par moment sur le chemin des Fonds. Apparemment, l'après-midi de ce jour de fin d'automne personne d'autre que moi ne se trouva dans ce coin de la forêt de Montmorency. C'était un lundi et en plus le temps n'incitait guère à sortir. C'était donc bien silencieux.

Mais en tendant l'oreille, j'ai fini quand même par distinguer un bruit très faible. Ce que j'entendais était un grincement continu avec des hauts et des bas le modulant en fonction des écrans produits par le relief. C'était le bruit, atténué par un éloignement de plusieurs kilomètres, qu'émettaient les camions circulant sur la voie rapide francilienne. Elle passe en effet au large de la forêt de Montmorency. Par la forêt de l'Isle-Adam, un peu au-delà de Chauvry comme de Villiers-Adam. Le vent devait apporter le son puisque sur la région il était orienté au nord-ouest.

Après coup j'ai réalisé que je n'avais ni entendu ni vu d'avion survoler les lieux. Quelle chance!

Images: ©Jean-Marc Chipoulet. APN: Olympus µ 1030 SW.

Marc.

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  • 10 months later...
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Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour.

Dans un message précédent j'évoquai la possibilité de voir d'Ile-de-France au maximum d'un cycle solaire une aurore polaire. Et en particulier du fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse (voir : /topic/39424-petite-balade-dans-un-monde-un-peu-plus-hivernal-que-paris/page__view__findpost__p__975462).'>http://forums.infoclimat.fr/topic/39424-petite-balade-dans-un-monde-un-peu-plus-hivernal-que-paris/page__view__findpost__p__975462). Cela serait, compte tenu de la latitude magnétique moyenne de l'IDF, beaucoup plus probablement une aurore rouge* qu'une verte. Ainsi au cours du dernier cycle solaire des aurores ont été observées de la région à plusieurs reprises (voir les années 2000 et 2003) et à ma connaissance il s'est toujours agi d'aurore rouge*. Ceci dit, si par une nuit étoilée une aurore verte était quand même vue depuis IDF, voici ce que l'on pourrait observer alors du fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse, peuplé de sphaignes et de bouleaux, grâce à la lumière blanche de la lune baignant le paysage boréal des lieux : http://spaceweather.com/aurora/images2012/07jan12/Fredrik-Broms1.jpg. Cette image est de Fredrik Broms. La photo a été prise de l'île de Kvaloya (région de Tromso) le 6 janvier 2012 à 20h30TU. Voici le pouvoir d'évocation d'un paysage de Laponie norvégienne. Mais aussi histoire de faire remonter des abysses ce topic...

(*) PS (18/03/2015) : cette photo (http://spaceweatherg...pload_id=110061), prise par Linda Merry à Williamstown dans l'Ouest du Massachusetts le 17/03/2015 et montrant sous l'aurore rouge ce fond de vallée enneigé, pourrait presqu'avoir été prise dans la cuvette de la Cailleuse. Agrandir plein écran.

Marc

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  • 2 months later...
Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour.

Un peu d'Histoire, avec un petit tour au fond du TAF de la Cailleuse le matin du 31 mars 1977. Comme je m'en suis aperçu sur place ce matin-là, il avait fait froid durant la nuit. Et comme c'est d'actualité en ce début d'avril, voir au topic du suivi du temps en IDF pour avril 2012: où je dis entre autres:

"Au thermomètre min-max installé autrefois au fond du TAF de la Cailleuse à 1m70 de hauteur hors abri, la température était descendue jusqu'à -8,2°C dans la nuit du 30 au 31 mars 1977 ! D'ailleurs j'y suis passé ce matin-là. L'aspect de la végétation y était encore presque parfaitement hivernal. Mis à part quelques sous-arbrisseaux qui montraient de nouvelles feuilles. Je me rappelle bien l'état que présentaient celles-ci sur les buissons bas de myrtilles. Grillées à cause de la sévérité du gel qui venait de sévir à plusieurs reprises au fond du TAF. Déjà il faut dire que durant une des deux nuits précédentes la température y était descendue jusqu'à -6,5°C, c'est-à-dire presqu'aussi bas. Donc le travail avait déjà été fait semble-t-il... Je dirais aussi qu'à cet endroit un premier avril au petit matin -8°C hors abri et à 1m70 est logiquement possible. Ce n'est pas Gaël ('dann17'), adepte de ce genre de raisonnement climatologique, qui me contredira. Hein Gaël ! Mais pour le fun je pousserai le bouchon un peu plus loin en disant que -10°C et même légèrement plus bas ne seraient pas impossibles. Mais là, c'est simplement le pif qui le dit. Evidemment je manque de recul pour affirmer cette supposition. En effet, concernant la thermométrie de ces bas-fonds, on ne dispose pas de séries valables pour cela. Je veux dire de séries assez longues."

Marc.

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  • 1 month later...
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Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour.

Fernand Camus avait publié en 1892 un article racontant une excursion bryologique à la tourbière de la Cailleuse, anciennement appelée tourbière de la Fontaine du Four. J'en ai déjà parlé sur ce topic, mais en me contentant de citer quelques extraits, copyright oblige: Maintenant, comme on trouve sur la toile le début du texte, c'est-à-dire la partie qui nous intéresse le plus, rien ne m'empêche de citer son lien: http://www.botanicus.org/primeocr/mbgserv14/botanicus1/b11937476/31753002245121/31753002245121_0182.txt .

Marc.

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  • 3 weeks later...
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Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour.

Venu en région parisienne pour une semaine - une fois de plus pour obligations familiales - j'ai pu passer ma dernière journée en forêt de Montmorency. C'était le samedi 26 mai 2012. Une petite journée de repos, avant le retour en Alsace du lendemain, et son apaisement relatif. Au départ de la gare de Nogent-sur-Marne vers 9h (HL) - c'est raisonnable après toutes ces corvées effectuées dans le flot habituel de l'excitation et de la nervosité parisiennes, qui se sont étalées sur une semaine - , j'arrive enfin à la butte des Pins brûlés. Via Châtelet-les-Halles, gares du Nord puis de Saint-Leu-la-Forêt. Ouf !

Mais il est déjà 11h30. Sur le plateau parcouru avant d'arriver à la butte, je peux voir deux coupes d'arbres. Elles sont situées à l'ouest de la route de Chauvry. Chacune, de l'ordre de quelques hectares et entourée par une clôture, ne conserve que deux ou trois arbres. Pour résumer : la coupe rase ! Mais je n'approfondis pas la question, faute de temps suffisant pour parcourir les plateaux à la recherche d'autres exemples. A ce propos voir le blog d'Alban Charlet, S.O.S Forêts 95 : http://sosforets95.over-blog.com/. Priorité en effet aux bas-fonds qui sont vraiment le but de la balade du jour !

Passant par la butte des Pins brûlés, j'observe la callune. Elle y est en mauvais état : parmi des parties vertes, de nombreux rameaux sont desséchés. Alors, est-ce dû à une sécheresse du sol entraînée par une insuffisance des précipitations récentes ? Ou dû aux grands froids de début février 2012, via les températures négatives et/ou les vents desséchants ? C'est difficile de trancher, car au niveau des tissus végétaux les dégâts dus à la formation de glace (le gel) ressemblent beaucoup à ceux dus simplement à l'évaporation de l'eau en période d'indisponibilité de l'eau (sécheresse). Les deux facteurs (formation de glace et évaporation) aboutissent à la fanaison, plus ou moins prononcée. C'est cette gradation qu'il faut considérer. En effet au niveau de la cellule l'effet létal est atteint si la migration de l'eau de l'intérieur de celle-ci vers l'extérieur est suffisante. La cellule s'est alors dégonflée à un tel point que l'intérieur en est déformé et abîmé de façon irréversible. C'est donc bien cette perte accentuée de la turgescence qui tue la cellule en la ratatinant. Cette sortie d'eau, cause du dégonflement de la cellule, est due simplement à l'augmentation de la concentration en solutés dans le liquide extracellulaire, celui qui occupe l'espace entre les cellules. Le moteur de cette augmentation : simplement l'évaporation de l'eau, mais aussi la formation de glace dans cet espace. En effet celle-ci ne se forme pas dans la cellule, mais seulement à l'extérieur.

Je ne m'attarde pas aux Pins brûlés. Direction : le fond du TAF de la Cailleuse. Descendant les sentiers conduisant au plus court du sommet de la butte au chemin des Fonds et au panneau "La tourbière de la Cailleuse", je puis voir quelques inflorescences de muguet. L'endroit est juste au pied de la butte ; ici la pente se fait plus faible et on est à la limite inférieure de la callune. Ces clochettes ne sont pas fraîches bien sûr. Mais pas brunes non plus, plutôt d'un blanc un peu jaune signant simplement l'approche de la fanaison. Par contre, bien qu'il y ait à voir des feuilles de muguet également au fond du TAF, donc un peu plus bas encore, je n'y vois pas de brin fleuri. Cela a été cueilli ou bien je cherche mal, n'y consacrant pas suffisamment de temps. Je me souviens alors, qu'une fois j'ai eu la chance de voir en ces lieux des fleurs fraîches remarquablement tard (vers la Saint-Jean ?) !

Au fond du TAF de la Cailleuse je trouve la callune dans un état semblable à celui observé aux Pins brûlés juste avant. Passons maintenant aux myrtilles ! Certaines présentent des rameaux de teinte rouille. Ceux-ci, complètement dépourvus de feuilles, sont cassants car complètement secs. Cette teinte chaude s'avertit de loin. En effet cela fait des taches rousses dans les tapis et les buissons de myrtille. Notamment dans la partie supérieure du vallon Sud, là où les sphaignes sont complètement sèches, formant alors un tapis beige, qui fait penser à de l'amadou. Je mettrais cette teinte particulière, signant le dessèchement de certaines tiges de myrtille, plutôt sur le compte de la sécheresse du sol que sur celui des froids de l'hiver passé, via le gel. Mais c'est à voir. En effet ces froids n'ont pas dû être excessifs sur place, compte tenu de la rareté de la présence de neige au sol dans cette partie du Val-d'Oise, l'Est, contrairement à la partie Ouest du département. Il faut dire par exemple que le matin du 7 février 2012 il ne devait y avoir qu'un ou deux centimètres à Saint-Leu-la-Forêt, si je me réfère à Philippe ('psncf'). Alors qu'au même moment il y avait pas mal de neige non loin de là, notamment aux alentours de Pontoise (5 à 6cm à Pontoise Cormeilles) (cf 'psncf'). De façon stupéfiante, la limite de la neige faisait une ligne de démarcation rectiligne. Voir cette carte : http://lance-modis.eosdis.nasa.gov/imagery/subsets/?subset=AERONET_Lille.2012038.terra.500m. Cette ligne passait même juste à l'est de la forêt. Quelle chance ! Mais quelle parcimonie dans l'épaisseur de la neige ! Même qu'une grande part de la Picardie en était dépourvue, notamment du côté de Senlis. Les relevés montrent qu'au cours de cette nuit-là les différences d'enneigement dans le Val-d'Oise ont beaucoup joué sur le niveau atteint par la température (voir, au suivi du temps en IDF pour février 2012, les pages concernant le 7 février). Rappelons que ce matin-là des températures de -18°C à -19°C furent observées à diverses stations des Yvelines, notamment Houdan et Orgerus et que 'Météo78' a même relevé -21,2°C à St-Arnoult-en-Yvelines ! "La lune se couche dans un froid glacial, dit-il, ça fait froid dans le dos de savoir que je vais sortir dans dix minutes." "Blague à part, poursuit-il, -21°C ça craint ! J'ai couru pour chopper mon bus et j'ai cru que je m'étais gelé les poumons à respirer fortement cet air glacial ; ça faisait assez mal !" Plus près de la forêt de Montmorency, le Vexin français - c'est-à-dire l'Ouest du Val-d'Oise - fut bien servi aussi, quoiqu'à un degré moindre : /topic/76661-suivi-du-temps-en-%26icirc%3Ble-de-france/page__view__findpost__p__1775526.'>http://forums.infoclimat.fr/topic/76661-suivi-du-temps-en-%26icirc%3Ble-de-france/page__view__findpost__p__1775526. Dans ces conditions et en absence de mesures sur le site, on peut dire que le TAF de la Cailleuse aurait une fois de plus échappé à du gros...

Ma visite des différentes parties de la tourbière de la Cailleuse (tourbières n°1, n°2 et n°3) montre une certaine sécheresse du sol tourbeux, comme signalé plus haut. C'est particulièrement visible au niveau de la tourbière n°1, avec sa mare. Autrefois la mare, bien marquée avec son liséré peuplé de sphaignes vertes et de saules, faisait un coin plutôt poétique avec sa surface d'eau noire. Le jour où j'y passe, il ne s'agit plus que d'une souille de sangliers, un trou de boue. Comme si l'eau avait été aspirée par le fond. Aux alentours immédiats, le sol est sec : plus de sphaignes évidemment. Un endroit désormais sans intérêt aucun, à mon avis. Pour moi, la tourbière n°1, en tant qu'écosystème, a disparu. Ne reste plus, d'un petit coin autrefois charmant, qu'un peu de tourbe sous la surface.

La tourbière n°2, qui s'étale sur le fond du vallon principal en aval de la petite tourbière dont les restes ont été précédemment décrits, est très sèche dans sa partie Est, la plus élevée : ici on ne trouve plus le paysage de mares peuplées de quelques trèfles d'eau et entourées de sphaignes que des flancs du vallon on pouvait encore observer il y a quelques dizaines d'années en regardant en direction du fond. Remplacées par quelques trous de boue où doivent se vautrer des sangliers ! En longeant ensuite la tourbière, on arrive dans un secteur carrément engorgé. Un peu d'eau, enfin. Ouf ! Il s'agit d'une zone inondée grâce à un seuil artificiel. L'édification de ce seuil a eu lieu il y a quelques années, sous la direction de l'ONF. C'était dans le cadre d'un programme de restauration écologique de l'ensemble de la tourbière de la Cailleuse : http://imageshack.us/photo/my-images/529/079cmq.jpg/. On voit alors une vraie mare, au-delà des bords herbus : http://www.casimages.com/img.php?i=1206020144011456869931174.jpg (13h17). C'est là que je peux voir une belle et nombreuse population de linaigrettes à feuilles étroites : Eriophorum angustifolium ou polystachion. Des dizaines de pieds de ce coton des marais. Ces pieds sont en fleurs, avec leurs multiples inflorescences blanches et soyeuses, ce qui fait justement penser à du coton. J'en photographie un de près en m'agenouillant : http://www.casimages.com/img.php?i=1206020127011456869931165.jpg (13h05), http://www.casimages.com/img.php?i=1206020140151456869931172.jpg (13h04). Mais c'est difficile, car il y a du vent. Etant d'est, ce dernier se fait bien sentir au fond d'un vallon orienté de façon à peu près zonale, ce qui évidemment fait se balancer la plante d'une manière exaspérant les commandes du petit APN d'Olympus.

Plus tard je tente de faire quelques photos panoramiques de cette partie de la tourbière n°2. Profitant d'un contre-jour, pour faire ressortir les pompons blancs étincelants des linaigrettes. Mais ils sont si petits qu'ils se distinguent mal les uns des autres sur ce fond de paysage, tant il est brouillé, ponctué qu'il est d'innombrables taches de lumière aussi vives qu'eux : http://www.casimages.com/img.php?i=1206020151011456869931178.jpg (14h18). C'est aujourd'hui la première fois que j'observe de la linaigrette fructifiée dans la tourbière de la Cailleuse. Sans doute dois-je cette observation aux travaux de restauration écologique entrepris il y a quelques années en vue de maintenir ou même, mieux, faire revenir l'eau dans ces bas-fonds visiblement en cours d'assèchement depuis longtemps - je dirais depuis la fin du XIXème siècle, puisque c'est alors qu'y furent creusés de nombreux canaux de drainage et qu'on se mit à en extraire des sphaignes pour les besoins de l'horticulture - , et encore plus menacés du fait de conséquences de la phase terminale, heureusement abandonnée depuis quelques décennies, de l'exploitation souterraine des bancs de gypse pour la fabrication du plâtre.

Je veux parler de la phase faisant suite à l'extraction proprement dite. Le foudroyage des piliers de soutien des galeries d'expoitation (dépilage), technique qui permet d'éviter des effondrements et la formation de fontis (voir le massif de l'Hautil), mais présente quand même bien des inconvénients. Comme le montrent ces deux documents anciens du BRGM, heureusement consultables sur la toile, mais que je ne puis mettre en lien car celui-ci est protégé. Il s'agit pour le plus récent de : "Etude d'impact. Exploitation souterraine de gypse par la méthode d'affaissement dirigé. Carrière de Villiers-Adam", par François Blanchard, BRGM, 1992. On y parle beaucoup du vallon de la Cailleuse et de l'avenir de ses tourbières, notamment celle de la Cailleuse. Par ailleurs, questionnant l'avenir d'une source thermale (la source Méry), un rapport produit antérieurement et que je viens de découvrir : "Répercussions possibles de l'exploitation du gypse des Plâtrières de Taverny et Bessancourt sur la source Méry à St-Leu-la-Forêt (Val d'Oise)", par Y. Berton et G. Rampon, BRGM, 1969.

Peu avant de photographier les linaigrettes, je m'attarde sur la surface située juste en aval du seuil limitant cette station. La zone considérée, bien que située légèrement plus bas que cette dernière, est beaucoup moins engorgée puisqu'en aval rien de particulier ne fait obstacle au drainage, contrairement à la station à linaigrettes, où l'eau affleure sur une superficie non négligeable, sous forme d'une mare de plusieurs mètres carrés. De cette zone tourbeuse moins humide, située en contrebas des linaigrettes, jaillissent des feuilles (ou frondes) de fougère-aigle. Celles-ci sont plus ou moins dispersées sur le tapis d'herbes où se montrent quelques sphaignes. Deux frondes, éloignées de quelques mètres l'une de l'autre, présentent la même particularité. Voici l'une : http://www.casimages.com/img.php?i=1206020149471456869931177.jpg (14h00). Voici l'autre : http://www.casimages.com/img.php?i=1206020145411456869931175.jpg (13h35) et http://www.casimages.com/img.php?i=1206020147021456869931176.jpg (13h38)(détail). Dans l'un et l'autre cas, les découpures de la fronde (ou pennes) les plus éloignées du sol présentent une noircissure à leur extrémité. Une bonne partie de chaque noircissure pend littéralement, complètement sèche et cassante, se brisant en morceaux si on la serre. Tandis que le reste de la penne, étendu horizontalement jusqu'au point de jonction avec le pétiole, est vert, turgescent et donc bien vivant. Il doit s'agir de dégâts dus au gel.

Souvenons-nous en effet qu'en Ile-de-France il y eut vers mi-mai 2012 des nuits bien froides, avec même ici ou là des températures carrément négatives, toutefois non exceptionnelles ! Le trou à froid (TAF) de Saint-Arnoult-en-Yvelines s'est encore caractérisé - avec fréquemment de la gelée blanche sur l'herbe et même des températures négatives (cf 'Météo78') - , mais aussi quoiqu'à un bien moindre degré Eaubonne, non loin de Paris et même tout près de la forêt de Montmorency (cf 'Canicule-95').

Pour plus de détail concernant les gels observés mi-mai 2012 en IDF, je reporte donc au suivi mensuel du temps en IDF. Voir tout d'abord le matin du 13 mai : "3,4°C et petite gelée blanche observée" par 'Canicule-95' à Eaubonne ; "légère gelée (-1°C), période de gel de moins d'une heure, donc sans aucune conséquence sur la végétation", d'après 'Météo78', de St-Arnoult. Voir le matin du 14 mai : d'après 'Météo78', "c'est givré dehors mais pas énormément car l'air est resté assez sec durant la nuit, aucun nuage et pas de vent, -1,7°C" (de bon matin : http://www.infoclimat.fr/photolive-photos-meteo-139542-mai.html?&order=DESC&date_type=dh_prise&auteur=4295&start=30#photo6, par 'Météo78'©, avec la permission de l'auteur de l'image) ; d'après 'Canicule-95', "matinée radieuse avec un ciel limpide sans nuage, début de matinée assez frais (3,2°C seulement)". Voir le matin du 16 mai : selon 'Météo78', "de la gelée blanche et 1,0°C". Et le soir du 16 mai : selon 'Météo78', "il gèle au niveau de l'herbe et des toits de voitures, ça y est". Voir le matin du 17 mai : selon 'Météo78', "Tn de -1,1°C cette nuit, puis remontée à 2°C à 6h sous l'effet du vent de SE qui s'est levé, matinée claire et ensoleillée". Voir le matin du 19 mai : selon 'Météo78', "Tn de 2,2°C à l'aube avec certainement de la gelée blanche".

Sur place j'essaye de montrer les dégâts observés, en les prenant en photo. Mais c'est difficile à cause de la luminosité de l'écran de l'APN, trop faible en présence d'un rayonnement solaire aussi intense, aussi puissant. Aussi l'écran me paraît très sombre et je n'y distingue pas grand-chose, cadrant donc sans précision et parfois un peu au pif. En plus, souvent l'APN n'arrive pas à faire la mise au point. Aussi, beaucoup de photos ratées, car mal cadrées et/ou floues. Rappelons qu'à ces instants on est fin mai et qu'en plus là où je suis il est pratiquement midi en heure solaire.

Il faut savoir que cet après-midi, comme le matin, le ciel est d'un bleu intense en forêt de Montmorency. Aucun nuage en vue, pas un cirrus, même pas une traînée d'avion. Pas de brume de chaleur pour atténuer l'ardeur du soleil. Celui-ci est carrément cuisant, certainement haut indice UV. En tout cas, exposée au soleil, la peau rend rapidement une sensation de brûlure. Comme en montagne ! L'air est bien sec et en plus il y a du vent d'est, aussi aucune sensation de lourdeur, même s'il fait chaud. En somme une chaleur très facile à supporter, pas fatigante du tout. Avec ce temps-là, pas de souci de sueur évidemment. C'est certes un temps très agréable, mais chapeau et lunettes de soleil sont nécessaires, et même en forêt puisqu'alors on pénètre régulièrement dans des espaces dégagés, notamment les clairières plus ou moins importantes qui signalent la présence de tourbières. Je vois dans les bas-fonds le vent faire tomber de petites branches des cimes des arbres, un élagage certes naturel. Mais à un moment je crains bien d'en recevoir l'une ou l'autre sur la tête. Autre conséquence de ce vent : les herbes, notamment les linaigrettes, se balancent et les feuilles des arbustes s'agitent dans tous les sens. Tout ceci produit un ronflement caractéristique. On est alors très loin du calme semble-t-il absolu et du silence total que j'ai pu ressentir autrefois lors de balades dans ces bas-fonds au petit matin. Aujourd'hui les plages de lumière sur la végétation sont d'une luminosité très forte, d'un blanc puissant, comme incandescentes. Et les images le montrent.

Cet après-midi j'ai l'occasion de descendre le vallon du ruisseau de la Cailleuse, ce qui me rapproche un peu de l'Oise. J'arrive à proximité d'un secteur où il y avait autrefois de l'ail des ours. Ce secteur est situé non loin de la limite de l'espace forestier. Durant le trajet, un changement de végétation par rapport à la tourbière de la Cailleuse, milieu acide situé à la tête du vallon, est alors observé de façon continue. Il signe bien la présence d'affleurements géologiques de nature différente le long du cours forestier du ruisseau. Une mesure de pH ferait de même, notant le passage de l'acide à l'alcalin en quelques centaines de mètres. Aujourd'hui, je ne remarque pas l'odeur spéciale qui signalerait l'ail des ours. Mais je pense que celui-ci n'a pas disparu des lieux. Peut-être est-il déjà trop tard en saison pour observer l'appareil végétatif (feuilles et fleurs) de cette plante à bulbe caractérisée par un développement printanier et passant l'été cachée dans le sol. Peut-être trop de vent aussi, en plus d'est, ce qui diluerait l'odeur et la disperserait dans la mauvaise direction, la rendant alors peu perceptible même à proximité de la station.

Longeant par moment le ruisseau de la Cailleuse, je constate bien la faiblesse du débit. Notamment au niveau de l'ouverture du TAF de la Cailleuse. Un filet d'eau ! Je dirais : environ un litre par minute, à vue d'oeil. Minable ! C'est inquiétant. Cela m'interpelle. Je ne m'attendais pas à si peu, avant de partir en forêt, étant donné qu'il avait plu pas mal les semaines passées en IDF, notamment en avril contrairement à mars. On peut supposer bien sûr qu'à cette occasion l'aquifère des sables de Fontainebleau, dont ce ruisseau est un des drains, n'a pas bénéficié d'une recharge suffisante en eau. Mais beaucoup plus grave et ce que je crains maintenant : peut-être s'agit-il d'une modification durable du fonctionnement de cet aquifère, due simplement à des opérations anciennes de foudroyage de piliers de roche effectuées dans la carrière souterraine de gypse. Si ceci est avéré, c'est catastrophique pour le maintien en état de la tourbière de la Cailleuse. En effet l'eau de la nappe phréatique de l'aquifère des sables de Fontainebleau se détournerait du vallon de la Cailleuse en bonne partie, conduisant à l'assèchement durable voire définitif de cette tourbière de vallée qui en dépend absolument. Maintenant, je souhaite m'être trompé en avançant ces craintes sur la base de mon interprétation des expertises du BRGM citées plus haut.

Par ailleurs je vois beaucoup trop de frondes de fougère aigle sur les bords de la tourbière n°3. Ce qui malheureusement va pomper tout l'été une eau précieuse pour celle-ci. A noter que je ne vois pas de fronde présentant des noircissures. Ce qui bien sûr ne veut pas dire qu'il n'y en a pas. Mais cela pose question : lors des nuits froides de mi-mai la température serait-elle descendue plus bas à l'endroit étudié de la tourbière n°2 que dans la clairière de celle n°3 ? J'en doute quand même. En m'avançant vers le centre de la clairière, heureusement toujours dépourvu de fougère aigle, je ne mouille pas mes chaussures et m'aperçois que les deux gouilles ne présentent pas vraiment d'eau libre, ce qui montre que le sol tourbeux est peu engorgé. C'est inquiétant aussi ! D'ailleurs j'ai beau examiner attentivement la végétation, en quête de quelque pompon blanc signant la présence de linaigrette à feuilles étroites en ces lieux, je n'en trouve point, hélas. La surface du tapis de sphaignes est à peine jaune, même plutôt beige, voire blanche. On est loin du vert que j'ai pu observer autrefois à ce même endroit de façon habituelle. Cette surface est très chaude en plus. En la tâtant du dos de la main, je pense qu'elle pourrait prendre feu facilement, comme de l'amadou. Ceci me fait penser à la situation de l'été de 1976. Le peu d'eau qui tombe actuellement sur la surface le fait de façon passagère et aléatoire, elle sert uniquement à humecter de façon temporaire la couche vivante des sphaignes et à humidifier l'herbe, mais sans atteindre la tourbe sous-jacente, constituée de sphaignes mortes et autres débris végétaux. La tourbe ne serait engorgée que plus en profondeur, et cela uniquement grâce à la nappe phréatique contenue dans l'aquifère des sables de Fontainebleau.

Maintenant, à l'échelle de la forêt tout entière l'eau de pluie abondante des averses brutales, caractéristiques de l'été (pluies orageuses) ne peut que ruisseler sur les sols en pente, n'ayant pas le temps de pénétrer en profondeur. Ces pentes la conduisent rapidement en aval, où elle nourrit des ruisseaux avant de finir dans des cours d'eau comme l'Oise ou dans le lac d'Enghien. Ce ruissellement peut profiter évidemment aux milieux humides de fond de vallée (les bas-fonds) qui pourraient se trouver inondés subitement à l'occasion de pluies diluviennes produites par un orage violent et stationnaire, planté sur la forêt.

A ce propos je me demande s'il n'y aurait pas un danger d'inondation subite (flash flood) dans les bas-fonds du vallon du ruisseau de la Cailleuse. Notamment au fond de la cuvette de la Cailleuse. En effet cette cuvette non seulement est en forme d'entonnoir, mais encore présente une ouverture étroite et située au bout d'un long goulet. Resserrement qui pourrait gêner l'évacuation de l'eau.

En tout cas les masses d'eau évacuées le long des pentes lors des orages de l'été ne font pas beaucoup profiter d'une recharge l'aquifère constitué par l'assise de sables de Fontainebleau propre à la butte témoin de Montmorency. Le plafond de la nappe phréatique de ces sables ne peut alors que s'abaisser durant l'été, jusqu'aux éventuelles précipitations régulières, durables et abondantes de l'automne. Des précipitations capables de pénétrer dans le sous-sol, quoique de façon limitée. Dans ces conditions de l'hydrologie, passer l'été est pour la tourbière de la Cailleuse un souci qui se répète chaque année. En ce moment, je la sens même carrément à la merci d'un coup de foudre qui mettrait le feu à la couche de sphaignes sèche, provoquant comme un feu de litière à la surface de la tourbière. Et pourquoi pas un feu plus important, c'est-à-dire un feu de tourbe, si c'est suffisamment sec en profondeur ? Comme récemment en Russie, dans la région de Moscou.

Quand on lit le compte rendu de 'Canicule-95' sur le temps du 21 mai 2012 à Eaubonne ("pluie toute la journée") - je puis affirmer que ceci fut aussi le cas de Paris - , on saisit combien un vent sec et chaud sévissant quelques jours plus tard, notamment ce 26 mai, fut desséchant. A la Cailleuse, c'était ce jour-là comme s'il n'avait pas plu du tout récemment. Surtout que le débit du ruisseau de la Cailleuse était réduit à un filet d'eau ridicule, comme déjà dit.

Voici le résumé, par 'Canicule-95', du temps à Eaubonne ce 26 mai 2012 : /topic/79009-suivi-du-temps-en-%26icirc%3Ble-de-france/page__view__findpost__p__1849349'>http://forums.infoclimat.fr/topic/79009-suivi-du-temps-en-%26icirc%3Ble-de-france/page__view__findpost__p__1849349, soit :

Citation
Journée vraiment magnifique et splendide en ce week-end de la Pentecôte, avec comme hier un soleil radieux sans nuages ainsi qu'un ciel bleu azur du matin jusqu'au soir (comme on les aime ici en région parisienne !). De plus, les températures sont restées juste idéales, car pas trop chaudes et donc très agréables. Estivales avec des valeurs comprises entre 12.1°C en début de matinée et 25.9°C au meilleur de l'après-midi. Notez la présence d'un vent d'est modéré à assez fort mais sec, notamment en début d'après-midi où les rafales ont atteint les 50 km/h... Enfin, cette soirée de samedi est placée sous le signe d'une grande douceur, digne d'un mois de juillet avec un ciel restant totalement dégagé et une température de 18.2°C actu.

Avant de m'en aller de la tourbière de la Cailleuse vers 16h30, je cherche en vain le trèfle d'eau dans la tourbière n°2, en essayant de localiser l'endroit où c'en était rempli à la même saison il y a quelques dizaines d'années. Une foison d'inflorescences blanches, entourées de feuilles vertes, jaillissait d'une nappe d'eau qui cachait un réseau de rhizomes, parties rampantes et immergées de ces plantes. Vu de près, c'était un paysage végétal merveilleux. Mais celui nouveau des linaigrettes a aussi son charme.

C'est seulement lors de mon retour que j'ai réalisé que je n'avais pas été embêté par des cératopogons. Durant toute la balade j'ai oublié carrément leur existence. Ces moustiques minuscules forment des nuées et leur piqûre donne une sensation de brûlure, d'où le nom de "brûlots" qu'on donne à ces insectes au Canada. Cela produit sur la peau une petite tache rouge qui démange. Sur le forum d'IC, j'ai parlé plusieurs fois de la présence de ces insectes à la Cailleuse. Bien sûr durant ma balade j'aurais dû en rencontrer plus d'un dans les bas-fonds. Mais je n'en vis ni n'en sentis aucun, bien que l'époque (fin mai) fût propice à cette rencontre. Mais cette visite de quelques heures seulement fut centrée sur midi à l'heure solaire. Alors cette discrétion doit être due aux horaires d'activité de ces bestioles mais aussi au vent qui n'était pas piqué des vers ce jour-là. Une bonne façon de leur échapper pour qui déteste ça. Mais ce n'est pas mon cas. J'aime bien avoir affaire à elles, même si ce n'est pas commode. Cela me rappelle le bon vieux temps avec les balades en forêt que je préférais : celles bien éloignées de l'heure solaire de midi et en absence totale de vent...

APN (compact) : mju 1030 SW d'Olympus.

L'heure utilisée est l'heure légale.

Marc.

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  • 2 months later...
Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour.

Encore un peu d'Histoire, avec un petit tour au fond du TAF de la Cailleuse le soir du 16 janvier 1985 wub.png. Voir au forum de climatologie le topic "Pourquoi seulement -22°C au fond du trou à froid de la Cailleuse?" (/topic/79073-pourquoi-seulement-22c-au-fond-du-trou-a-froid-de-la-cailleuse/#entry1835431'>http://forums.infocl...e/#entry1835431). Extrait:

La fameuse nuit du 16 au 17 janvier 1985 je suis tout près de la forêt de Montmorency (Val-d'Oise), habitant alors au Plessis-Bouchard. Le 16 à 19hHL (soit 18hTU), après une courte descente depuis la butte des Pins Brûlés, j'arrive au fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse. Je n'entends que mes pas s'enfonçant dans la neige et le frottement rythmé de mes vêtements. Dans le faisceau de la lampe la surface de la neige brille comme des gemmes. Certes le ciel est totalement dégagé, mais je remarque que les étoiles sont un peu moins visibles que d'autres fois par ciel clair.

Là-dessus, pour avoir une idée concernant la température de l'air ambiant, je m'approche du thermomètre min-max installé en 1972 contre un arbre à deux mètres de hauteur, en détournant mon haleine. Et alors c'est la surprise au niveau des graduations que je repère rapidement: à cette heure-ci on lit de l'ordre de -19°C. Oui déjà moins dix-neuf ! Il faut dire que je ne sens pas vraiment le froid qu'il fait, en effet l'air semble ne pas bouger du tout. Mais le froid est énorme à l'échelle de la région parisienne !

D'ailleurs ma présence à proximité du thermomètre va suffir, par mon haleine et mon rayonnement infrarouge, pour faire remonter de façon non négligeable l'indication de température. Prise de conscience que par ma présence sur les lieux la chaleur de mon corps est en train de jouer carrément sur l'indication du thermomètre, même de modifier très légèrement la température de l'air ambiant.

Aussi, par respect pour la sentinelle thermique qui va témoigner du froid de cette nuit, surtout ne pas s'attarder ici ! En tout cas je pense à tout le temps qui va encore s'écouler jusqu'à la fin de cette longue nuit. Des heures et des heures. Niveau thermique, cela promet... En effet cela semble bien parti pour une nuit claire et calme. En plus il y a pas mal de neige au sol. Je prévois donc une descente de l'ordre de dix degrés, en me basant sur d'anciennes données: l'enregistrement annuel d'un thermographe sous abri que j'ai installé sur les lieux en 1978. Et en particulier sur la partie relative à une nuit glaciale, celle du 5 au 6 janvier 1979, qui montra environ dix degrés de baisse entre 18hTU et 8hTU (d'environ -7°C à environ -17°C): http://img27.imagesh...7/152/003lw.jpg .

Avant de remonter vers la voiture, j'essaie quand même de faire ce qu'il faut au niveau du thermomètre, pour avoir la meilleure estimation possible de la température de l'air au moment de mon passage (18hTU). Et ce n'est pas facile. En effet j'ai du mal à estimer correctement celle-ci, tant le rayonnement infrarouge de mes vêtements et surtout celui des parties nues de mon visage - environ cinquante-six degrés de différence entre la peau découverte et le thermomètre - , mais aussi mon haleine, jouent directement sur le volume de l'alcool du réservoir de l'appareil, comme déjà suggéré plus haut. Alors je m'éloigne un peu du thermomètre, pour revenir quelques minutes plus tard. Le temps de laisser celui-ci "récupérer", avant une lecture rapide. Je dirais même, faite de manière furtive. Vous voyez ce que je veux dire ?

Finalement je m'efforce de me rappeler le niveau qu'indiquait le thermomètre juste à l'instant où je suis arrivé sur les lieux. On gardera donc -19°C. Seul au milieu de cet espace sombre et glacé, je ne m'y attarde pas trop, rejoignant vite fait la voiture laissée un peu plus haut au bord de la route, vers le sommet de la butte des Pins Brûlés.

Marc.
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