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Eléments pour la prévision des grandes vagues de froid


Messages recommandés

Bonjour,

Au lieu de m'énerver stérilement sur les files de discussion hebdomadaires en réponse aux réaction parfois très bêtes de certains intervenants, je vais tenter de lancer une file moins passionnée sur la prévision du froid en général. J'utiliserai l'actualité pour illustrer mes propos.

Pour commencer, je vais replacer un post que j'avais mis il y a deux ans sur la question (éléments pour la prévision des grandes vagues de froid). Comme j'ai pas mal appris depuis, notamment grâce aux remarques de certaines personnes sur ce forum, j'y ajouterai quelques remarques ensuite. Les vôtres sont bien entendu bienvenues, j'espère simplement qu'elles seront argumentées.

J'essayerai ensuite d'élargir le propos, par exemple en comparant diverses situations pour comprendre leurs différences (alors que ce premier post s'attache surtout à ce que ces situations ont en commun).

J'espère qu'ainsi je serai plus utile que sur les autres files, où j'ai parfois l'mpression que les interventions un peu argumentées sont immédiatement noyées sous un flot de commentaires navrants.

Eléments pour la prévision des grandes vagues de froid.

Qu’est-ce qui caractérise une grande vague de froid ?

Son intensité, bien sûr, mais aussi sa durée.

Quand la lecture des cartes de pression au sol et de température à 850 hPa nous fait espérer, comme pour la semaine à venir, un épisode froid, comment peut-on, plusieurs jours avant son début, en estimer ces deux caractéristiques ?

Pour l’intensité, du moins pour l’intensité des premiers jours de l’épisode, la question à se poser est celle de l’importance de la réserve de froid susceptible de nous atteindre.

Voici par exemple la température à 850 hPa du 30 janvier 1956 :

http://217.160.130.220/wz/pics/archive/ra/...00219560130.gif

et celle du 4 janvier 1985 :

http://217.160.130.220/wz/pics/archive/ra/...00219850104.gif

On a dans les deux cas une réserve très importante de froid à portée immédiate.

La lecture des pression au sol, assez fiable jusqu’à j+4, permet de savoir s’il sera dirigé vers nous ou pas.

Mais après ?

Pour la durée, la principale question à se poser est celle de la puissance du blocage produisant la vague de froid. Il est impossible, avec la seule lecture des pressions au sol, 4 jours avant le début d’une vague de froid, de savoir si elle durera ou non.

Une indication efficace est alors le géopotentiel à 500 hPA. Voilà à quoi il peut ressembler au début de grosses vagues de froid :

2 janvier 1985 :

http://217.160.130.220/wz/pics/archive/ra/...00119850102.gif

4 janvier 1985 :

http://217.160.130.220/wz/pics/archive/ra/...00119850104.gif

1er février 1956 :

http://217.160.130.220/wz/pics/archive/ra/...00119560201.gif

4 février 1956 :

http://217.160.130.220/wz/pics/archive/ra/...00119560204.gif

On a dans tous les cas de véritables montagnes de géopotentiel élevé (la ligne 552 dépasse toujours 70°N), qui viennent s’isoler en bulles (qui sont le centre d’un blocage oméga) centrées quelque part entre l’Ecosse, l’Islande, le Spitsberg et la Laponie).

Parallèlement, on a une zone de faible géopotentiel sur l’Europe continentale.

Toutes les vagues de froid généralisées et de longue durée sur la France donnent lieu à de telles situations de géopotentiel. Sur les archives de Wetterzentrale, vous pouvez aller observer ce géopotentiel début janvier 85, en février 56, mais aussi autour des jours suivants, tous liés à des vagues de froid sévères :

6 février 1986.

12 janvier 1987.

15 janvier 1966 (-26° à Luxeuil les bains le 16, -23 à Mulhouse, -20 à Auxerre)

21 janvier 1963 (-27 à Ambérieu le 23, -23 à Lyon)

27 janvier 54 (l’hiver qui a rendu célèbre l’Abbé Pierre : -20 à Beauvais le 28, -15 à Abbeville)

Et quelques autres situations moins parfaites, mais ayant toutes donné au moins un record pour la période 1951-1980 :

30 décembre 1970 (nombreux records dans la semaine qui suit, malgré une situation au sol pas très évidente), 5 mars 71, 10 janvier 60.

Si on étudie maintenant le mois de janvier 2003 (dernière vague de froid en date), on voit qu’on a bien une tentative d’aller vers ce genre de situation, d’abord vers les 2-3, janvier, mais le géopotentiel est trop faible, puis vers les 9-10 janvier, mais la poussée ne passe pas la latitude de l’Islande. Résultat : une vague de froid de moyenne intensité, pas très longue.

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Invité Guest

Bonjour,

Au lieu de m'énerver stérilement sur les files de discussion hebdomadaires en réponse aux réaction parfois très bêtes de certains intervenants, je vais tenter de lancer une file moins passionnée sur la prévision du froid en général. J'utiliserai l'actualité pour illustrer mes propos.

Pour commencer, je vais replacer un post que j'avais mis il y a deux ans sur la question (éléments pour la prévision des grandes vagues de froid). Comme j'ai pas mal appris depuis, notamment grâce aux remarques de certaines personnes sur ce forum, j'y ajouterai quelques remarques ensuite. Les vôtres sont bien entendu bienvenues, j'espère simplement qu'elles seront argumentées.

J'essayerai ensuite d'élargir le propos, par exemple en comparant diverses situations pour comprendre leurs différences (alors que ce premier post s'attache surtout à ce que ces situations ont en commun).

J'espère qu'ainsi je serai plus utile que sur les autres files, où j'ai parfois l'mpression que les interventions un peu argumentées sont immédiatement noyées sous un flot de commentaires navrants.

salutvoilà qqn qui lance un débat interessant

je pense qu'il faut commencer le débat

on va vers du froid c'est sur,croyons y

a plus

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L'une des choses importantes que j'ai apprises depuis ce premier texte, c'est l'importance des dépressions dans l'établissement de ces situations.

Le premier type de dépressions est situé sur l'Atlantique. Ce qui permet une poussée de géopotentiel vers les hautes latitudes, c'est généralement le positionnement d'une dépression principale quasi-stationnaire vers la pointe sud du Groenland, qui étend un thalweg vers les Açores. On a alors un important courant de sud sur l'Atlantique :

http://www.wetter-zentrale.de/topkarten/tk...year=1984&typ=1

http://www.wetter-zentrale.de/topkarten/tk...year=1985&typ=1

Cette poussée de géopotentiel en altitude est alors associée à un anticyclone de surface, centré sur l'Europe du Nord ou l'Atlantique, qui induit une descente froide sur son flanc est.

Problème : du fait de la circulation générale d'ouest en est, cet anticyclone a tendance à se faire repousser vers le sud-est de l'Europe, et à s'effondrer littéralement.

D'où l'importance du second système dépressionnaire, depuis l'Oural jusqu'à la Méditerranée.

Le 1er janvier 1985, on a une dépression bien creuse et froide sur le nord de la Russie. Une autre vers le Danemark, et une zone dépressionnaire mal définie sur la Méditerranée orientale. Très vite, en deux jours, ces dépressions s'organisent en un vaste système de l'Oural vers l'Italie :

http://www.wetter-zentrale.de/topkarten/tk...year=1985&typ=1

Ce système a deux effets : il empêche l'anticyclone de s'effondrer vers l'est, et il renforce le courant froid à l'est de cet anticyclone.

C'est une situation très puissante, qui peut durer longtemps. Mais on voit bien qu'une grosse vague de froid comme celle de janvier 85 ne se produit pas par hasard.

Rappelons aussi qu'en météo tout est lié. La dépression Atlantique alimente l'anticyclone, mais c'est parce qu'il y avait au départ un embryon d'anticyclone que cette dépression a été ralentie et a développé un thalweg vers le sud. Le système dépressionnaire sur l'Europe soutient l'anticyclone, mais c'est l'anticyclone qui alimente ce système dépressionnaire en air froid, créant le conflit de masses d'air qui creuse les dépressions, etc...

La situation pour les jours à venir est loin d'être aussi parfaite.

On a bien demain 4 janvier une dépression vers le sud du Groenland qui lance un thalweg vers le sud, mais celui-ci est vite détruit par un anticyclone plus au sud, ou repoussé trop à l'est.

De là, une poussée de géopotentiel orientée vers le NE, pas vers le N.

De là, les dépressions qui tentent de s'infiltrer vers l'Oural (notamment 7 janvier) sont repoussées vers l'est. De plus, les dépressions venues de l'ouest ont du mal à s'infiltrer en Méditerranée.

D'où une grosse tendance de l'anticyclone à rester scotché sur ses bases SE.

Cependant il apparaît que cette situation est encore assez incertaine et varie pas mal à 4-5 jours (voir diagrammes ENS très dispersés). Ce que l'on peut espérer, c'est un meilleur creusement d'un Thalweg atlantique (il y a plusieurs dépressions à venir), et une meilleure trajectoire pour la dépression ouralienne du 7, et d'éventuelles suivantes. Notons d'ailleurs que cette dépression est vue de plus en plus creuse depuis quelques runs, et vue par tous les modèles, avec quelques variantes de position et de creusement. Ce n'était pas le cas hier. Insuffisant, certes, mais en progrès. Notons aussi du grand froid à venir sur la Sibérie occidentale. Normal en cette saison, mais qui manquait jusque-là.

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Merci fabinoo pour cette excellente initiative. default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

Reste que les derniers diagrammes semblent s'être diablement resserrés. default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

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Posté(e)
Saint Hilaire (195m), 20km au Sud de Toulouse (Haute Garonne)

Oui discussion que j'aurai toutes les peines du monde à pouvoir alimenter ... mais que je trouve passionnante. Ce qui est intéressant par ailleurs c'est qu'elle permet de pouvoir se projeter ... avec sous les yeux, les cas pratiques des exercices antérieurs !

Très bien et Bravo Fabinoo ...

Piloutop

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Bon, bon, ça a été déplacé, c'est dommage, ça me paraissait bien cadrer avec "prévisions à plus long terme", mais bon, ça sera sans doute plus calme ici.

Merci pour les encouragements, merci pour les participations... si on pouvait éviter de trop se contredire pour le plaisir ça serait parfait.

Un point important je pense est de bien comprendre les différentes interactions, notamment à différents niveaux.

Un exemple important pour nous l'hiver : l'anticyclone scandinave. C'est un petit anticyclone de surface qui se forme en hiver à l'abri des monts de Norvège quand le flux d'ouest s'affaiblit, par exemple entre deux passages de dépressions.

Cet anticyclone est influencé par divers facteurs, et influence lui-même d'autres éléments.

Par exemple, il se forme à cet endroit-là parce que les monts de Norvège forment une zone relativement abritée du flux océanique. Cela a plusieurs effets : zone plus calme, assèchement de l'air, températures plus basses, mais aussi en hiver enneigement plus important favorisant la baisse des températures au sol. Tous ces ingrédients favorisent l'installation d'un anticyclone de surface.

Quand le flux d'ouest est bien installé, cet anticyclone se fait continuellement détruire par le flux général. En revanche, quand ce flux faiblit, comme c'est le cas en ce moment, l'anticyclone scandinave est beaucoup plus difficile à déloger. Il est alors capable d'interagir avec d'autres anticyclones plus massifs, par exemple l'anticlone sibérien, ou un anticyclone atlantique. Il peut alors les renforcer, voire déplacer leur centre de gravité, ou encore faciliter une jonction entre deux anticyclones plus vastes. Il peut alors, comme c'est le cas ces prochains jours, devenir l'anticyclone principal.

On peut constater en ce moment que l'enneigement est très bon en Laponie. Comme il était très bon en novembre-décembre 2002, ce qui avait valu des -35 en novembre, puis un bon coup de froid début janvier 2003 chez nous :

http://www.wetter-zentrale.de/topkarten/tk...year=2002&typ=1

http://www.wetter-zentrale.de/topkarten/tk...year=2002&typ=2

http://www.wetterzentraleforum.de/archive/...t2002112900.gif

Remarquons qu'avec une situation anticyclonique et un bon enneigement, il peut faire 20° de moins au sol qu'à 1500m.

Il n'est donc pas étonnant que cet anticyclone fasse de la résistance, et qu'à chaque sortie de modèle en ce moment, son centre ait tendance à se rapprocher de la Laponie (je pense que les modèles ont beaucoup de mal à intégrer ce paramètre d'enneigement, et je crois même qu'ils ne l'intègrent pas directement). En plus, la Baltique commence à geler doucement, ce qui fait un paramètre qui change encore un peu...

Un autre exemple est l'effet de la présence des eaux tièdes de la Méditerranée et dans une moindre mesure de la mer Noire et de la Caspienne quand l'air froid y arrive : le conflit de masses d'air qui en résulte a tendance à creuser et des dépressions dans ces régions, qui ont tendance à orienter le flux à l'est, et participent beaucoup à la dynamique des vagues de froid chez nous. Là encore, il a souvent été remarqué sur ce forum que les modèles ne sont pas très bons pour prévoir ces creusements à moyen terme.

Si on regarde la toute dernière sortie de GFS, on constate d'ailleurs cette tendance de l'anticyclone scandinave à résister plus que prévu dans les sorties précédentes, et un creusement meilleur que prévu de la zone dépressionnaire relative vers la mer noire. Mais le changement de configuration par rapport au run précédent est beaucoup trop important (et à court terme, dès 72h) pour pouvoir en tirer une conclusion. Il faudra recadrer ça en fonction des autres modèles, et des autres sorties de GFS.

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Posté(e)
34230 Paulhan - Centre Hérault

Je crois que cette analyse est trés bien faite et c'est trés bien vu Fabinoo, j'y ajouterai le mode positif ou negatif de la NAO...

Actuellement mon analyse est que passage en mode positif devrait durer encore quelques jours avant de plonger rapidement en mode negatif, donc le flux zonal vu actuellement par les modèles ne peut être que de courte durée avant l'etablissement de conditions dont tu as decrit le mecanisme.

Quant au mode positif actuel il a un trés gros avantage ramener de l'air trés froid sur la Siberie Occidentale jusqu'à l'Oural, une bonne preparation pour la suite.

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Un autre exemple est l'effet de la présence des eaux tièdes de la Méditerranée et dans une moindre mesure de la mer Noire et de la Caspienne quand l'air froid y arrive : le conflit de masses d'air qui en résulte a tendance à creuser et des dépressions dans ces régions, qui ont tendance à orienter le flux à l'est, et participent beaucoup à la dynamique des vagues de froid chez nous. Là encore, il a souvent été remarqué sur ce forum que les modèles ne sont pas très bons pour prévoir ces creusements à moyen terme.

Le raisonnement n'est pas bon, si le modèle ne voit pas le creusement c'est parce qu'il a pas vu le précurseur d'altitude, ceci a été démontrée lors d'une expérience sur le modèle Arpège/Aladin sur l'inversibilité du TP.

Quand au creusement c'est plutôt une histoire de phasage entre le précurseur et l'anomalie de surface... qu'une histoire de "conflit" or si on a pas de précurseur cerné sur GFS hop y a rien qui se creuse.

Autrement c'est un post très interessant.

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Mais au fait, qu'est ce qu'une vague de froid ???

Quelques précisions dans cet excellent sujet de Michel Gagnard qui en a recensé 500 à St Etienne Bouthéon depuis 1946...

http://perso.wanadoo.fr/meteolyonnaise/loi...guesdefroid.htm

Autre sujet très intéressant de Meteo Belgique qui dresse un tableau moins exhaustif comportant les principales vagues de froid à Bruxelles Uccle depuis 1950. Passionnant, un graphe comparant les vagues de froid en fonction de leur durée et de leur poids : La vague de froid subie durant l'hiver 1963 est de loin de première grandeur et un cas unique sur près de 50 ans...

http://www.meteobelgique.be/content/view/129/74/

Enfin, un sujet passionnant traité par M.Meteo sur ce forum

/index.php?s=&showtopic=12320&view=findpost&p=175891'>Les 10 jours les plus froids en France, sur la période 1946-2005

Après ça, il nous reste plus qu'à lire Fabinoo afin de prévoir la prochaine...

Florent.

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Merci pour ces analyses particulièrement intéressante.

Pour complément des liens de Florent76 j'ajoute celui-ci.

http://weather.bordeaux.free.fr/clim_merignac/vdf.htm

Il s'agit du classement des principales vagues de froid à Bordeaux.

Merci Weather Bordeaux... Je vois que ce type de graphe statistique sur les vagues de froid ne t'as pas échappé et c'est très intéressant pour compléter la vision bruxelloise de celles-ci... On voit rapidement que plus au sud de l'Europe, la vague de froid de 1963 est rattrapée par plusieurs autres (pour peu que la définition donnée aux vagues de froid soit similaire, c'est à peu près le cas, mais Meteo Belgique a ajouté des conditions supplémentaires restreignant l'échantillon)... Vraiment très intéressant, bravo !Florent.
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Posté(e)
Nice (06, colline de Cimiez, 95m) ; parfois Allos (04, Haut-Verdon, 1400m) ou Roccasparvera (Italie, Piémont, 800m)

Je trouve que cette définiton de la vague de froid est bien réductrice : "l’ensemble des jours consécutifs où la température minimale est inférieure ou égale à –2,0 °C"

En effet, avec cette définition Saint-Etienne a connu près de 500 vagues de froid en 60 ans, alors que Nice ou Bastia n'en ont connu qu'une douzaine pendant la même période default_w00t.gif

Ou pire encore, Alger, qui a pourtant connu un hiver 2005 exceptionnellement froid et neigeux, n'a pas connu de vague de froid avec cette définition réductrice... Pourtant l'hiver dernier est le plus froid là-bas depuis plus de 40 ans default_flowers.gif

Et que dire de certaines régions en Sibérie ou dans le grand Nord Canadien, pour qui chaque vague de froid dure 3 mois minimum default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">

Il ne devrait pas y avoir de définition absolue et péremptoire du terme "vague de froid", mais plus une définition "relative", adaptée à chaque climat... Cette définition ( au moins 2 jours avec Tn<2°C ) est très valable pour un Parisien, mais l'est beaucoup moins pour un habitant de Verkoiansk ou de Tunis default_w00t.gif

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Je trouve que cette définiton de la vague de froid est bien réductrice : "l’ensemble des jours consécutifs où la température minimale est inférieure ou égale à –2,0 °C"

En effet, avec cette définition Saint-Etienne a connu près de 500 vagues de froid en 60 ans, alors que Nice ou Bastia n'en ont connu qu'une douzaine pendant la même période

Ou pire encore, Alger, qui a pourtant connu un hiver 2005 exceptionnellement froid et neigeux, n'a pas connu de vague de froid avec cette définition réductrice... Pourtant l'hiver dernier est le plus froid là-bas depuis plus de 40 ans

Et que dire de certaines régions en Sibérie ou dans le grand Nord Canadien, pour qui chaque vague de froid dure 3 mois minimum

Bien sur ! C'est l'évidence même ...

Pour le seul département du Var pour prendre un exemple proche, 2 Tn consécutives < -2 à Toulon sont effectivement de l'ordre de la vague de froid, alors que ces mêmes valeurs enregistrées au Luc à 35 km de là sont d'un banal....

Même ordre de grandeur ici dans les Alpes Maritmes entre Beaulieu ou Menton où il ne gèle jamais & Sospel qui à 15 km de la mer enregistre + de 100 j de gel & où on commence à parler de froid en-dessous de -7/-8 plusieurs nuits consécutives d'après ce que m'en disent les gens sur place.

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On peut constater en ce moment que l'enneigement est très bon en Laponie. Comme il était très bon en novembre-décembre 2002, ce qui avait valu des -35 en novembre, puis un bon coup de froid début janvier 2003 chez nous :

http://www.wetter-zentrale.de/topkarten/tk...year=2002&typ=1

Je trouve que tu donnes trop d'importance aux effets locaux.Si on reprend la situation de fin novembre 2002 (cf ton lien ci-dessus), on voit en effet un anti centré sur la Laponie le 29/11. Cet anti et la dépression ouralienne (plus à l'Est) forment un champ de pression associé directement à une advection d'air froid.

Remontons d'un jour, regardons la carte du 28 : http://www.wetter-zentrale.de/topkarten/tk...year=2002&typ=1

On remarque que la masse d'air froid en question se situe plus au nord. Le champ de pression associé aussi : anti centré entre Spitsberg et Nouvelle-Zemble (grande île en forme de banane), dépression à l'Est de St Pétersbourg. La Finlande commence à être envahie par l'air froid.

Remontons encore d'un cran, au 27/11 :

http://www.wetter-zentrale.de/topkarten/tk...year=2002&typ=1

L'anti est situé toujours en mer, un peu plus au nord. La dépression se retrouve centrée sur la Scandinavie ! Alors quid d'un anticyclone scandinave sensé être à l'origine du coup de froid ??

Remontons encore un coup, au 26/11 :

http://www.wetter-zentrale.de/topkarten/tk...year=2002&typ=1

Le flux est orienté vaguement au sud sur la Scandinavie, la dépression dont on vient de parler semble insignifiante et centrée sur le Danemark. Et où est l'anticyclone ??

La genèse du coup froid paraît ainsi mystérieuse.

En fait, il y a bien un anticyclone à l'origine du coup de froid, mais celui-ci n'est pas d'origine locale, mais polaire. Et il est mobile. On le voit le 26 centré au nord du Spitsberg :

http://www.wetter-zentrale.de/topkarten/tk...year=2002&typ=1

L'air très froid associé, bel et bien polaire, s'étale du Spitsberg au Taymïr.

Le 27, la masse d'air glacial s'étend vers le sud/sud-est :

http://www.wetter-zentrale.de/topkarten/tk...year=2002&typ=1

La petite dépression alors centrée sur la Scandinavie va se ratatiner en se creusant sous l'effet de la poussée d'air polaire :

http://www.wetter-zentrale.de/topkarten/tk...year=2002&typ=1

La masse d'air polaire a bel et bien gagné du terrain vers le sud, l'anticyclone s'étale davantage, et la Finlande commence à être envahie par l'air froid.

Le 29, l'anti se décale vers la Laponie, la masse d'air froid s'étale vers le sud-ouest

http://www.wetter-zentrale.de/topkarten/tk...year=2002&typ=1

Le 30, le binôme anti/dép associé à la masse d'air froid s'étale largement sur la Russie occidentale, les pressions les plus élevées étant observées dans la partie ouest de la masse d'air froid. Ces pressions élevées traduisent le poids et le tassement de l'air froid :

http://www.wetter-zentrale.de/topkarten/tk...year=2002&typ=1

Bref le champ de pression, lié au déplacement de la masse d'air froid, est d'origine polaire. Les effets locaux n'interviennent vraisemblablement que dans une bien moindre mesure.

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Posté(e)
Pechbonnieu (31), mais Luz Saint-Sauveur et Gavarnie pour des relevés climatologiques

Pour ce qui est de l'intensité des vagues de froid, je ne sais pas si on reverra un jour la situation du 12 janvier 1987 ou de l'air à - 20°C à 850 hpa envahissait un grand quart Nord-Est de la France !

Cette journée là, j'avais relevé - 11°C en mini et - 6°C en maxi sans neige au sol.

Par contre le lendemain le conflit faisait rage entre l'air glacial au nord de la France et l'air plus doux qui tentait de remonter du sud. Résultat chez moi, il avait neigé toute la journée par une température oscillant entre - 10°C et - 9°C, pas très commun en Charente-Maritime. Cependant par cette température, la neige était tellement légère et fine que la couche dépassait à peine les 10 cm.

En cherchant dans les archives de Wetterzentrale, j'ai trouvé que de rares situations ou de l'air à - 20°C à 850 hpa se trouvait au-dessus de la France.

Outre le 12 janvier 1987, j'ai seulement trouvé :

le 10/02/1986 (bulle isolée dans le Nord-Est

le 02/02/1956 (le plus impressionnant)

le 10/02/1956

le 11/02/1956 (extrême Nord-Est).

Donc je me demande si le fait d'avoir du froid aussi intense en altitude est un critère pour une vague de froid durable sachant que l'hiver 62/63 n'a pas connu ce genre de situation mais est quand même une référence parmi les hivers rigoureux.

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Donc je me demande si le fait d'avoir du froid aussi intense en altitude est un critère pour une vague de froid durable sachant que l'hiver 62/63 n'a pas connu ce genre de situation mais est quand même une référence parmi les hivers rigoureux.

Ca c'est très intéressant!

Mon post va être un peu HS, mais bon ce forum est nettement moins '"foire d'empoigne" que d'autres (suivez mon regard), je voudrais vous faire part de mes quelques réflexions sur l'hiver 62-63 (qui rejoignent au final la phrase citée).

L'hiver 62-63 est connu comme l'"hiver du siècle". Je me suis amusé à comparer les descriptions de cet hiver 62-63 (G. Séchet) avec celles du fameux hiver 1709-1710 rapportée par Le Roy Ladurie dans son dernier bouquin. L'hiver 1709-1710 est de façon générale considérée comme le plus terrible (à juste titre?) de tous les temps de l'histoire de France pour autant qu'on ait de la documentation.

J'y ai vu beaucoup plus de similitudes que de différences. Pour ne prendre qu'un exemple - en dehors de la durée -, il est dit dans LRL que le sol avait gelé jusqu'à 80 cm de profondeur par endroits. G. Séchet cite 60 cm en moyenne pour 62-63. Je ne vais pas multiplier les exemples.

En résumé, je ne suis pas sûr que 1709-1710 ait été réellement plus rude intrinsèquement que 62-63, une fois élagué tout ce qui concerne, pour 1709-1710, exagération littéraire, relevés de mesures plus ou moins fiables, etc... En fait l'hiver 62-63 est peut-être non seulement l'hiver du siècle dernier, mais peut-être aussi un des 10-15 "grands" hivers du dernier millénaire.

La différence entre les deux, c'est l'avancée de la société (dois-je dire de la civilisation?).

D'un côté environ 1 millions de morts de famine (aux dires des historiens), de l'autre un hiver "aglagla aglagla igloo igloo" dont on parle encore dans les chaumières.

D'ailleurs j'ai trouvé beaucoup de similitudes entre le climat du Minimum de Maunder et celui des années 50-60. Seulement voilà, dans le premier cas, il y avait un roi vieux, déclinant, la guerre, une France envahie, ruinée, de l'autre les 30 glorieuses, Salut les copains, la société de consommation naissante, etc...

Comme quoi on ne peut dissocier les conditions météo du contexte social quand on veut discerter sur ses conséquences.

Kriss 45

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Posté(e)
Beauzelle (31) et Narbonne (NE de la ville 12.1km de la mer à vol d'oiseau)

si vous allez voir la carte de LCM ( désolé j'arrive pas à mettre le lien) pour mercredi on voit très bien que AA va faire jonction avec AR excl.gif rolleyes.gif n'est-ce pas là le cas typique de grande vague de froid (cf 1956) si vous pouvez m'éclairer... merci

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