TreizeVents Posté(e) 22 mars 2014 Dax (40) Partager Posté(e) 22 mars 2014 Bonsoir, L'un des sujets qui est souvent revenu dans les débats concernant la climatologie de cet hiver, c'est l'absence que l'on a pu constater d'incursions froides même peu durables. Il en est effet bien rare, sur toute une saison hivernale, de n'observer aucune séquence froide même de quelques jours : même le très doux 2006/2007 avait connu une courte période très froide fin janvier, alors que son frère cadet 2007/2008 avait fait l'objet d'au moins une bonne advection froide (éclair!) tout début février. Cela étant, si ce constat était partagé par tous les intervenants, il n'avait à ce jour fait l'objet d'aucune étude chiffrée qui aurait permis non seulement de prouver définitivement la véracité de ce constat, mais également de faire des comparaisons avec les situations passées. Je vais m'efforcer ici de combler cette lacune. Néanmoins, d'aller plus loin, je tiens à préciser que tout ce que je vais vous proposer ici ne sont que des données estimées. Comme vous vous en doutez, il n'y a pas de thermomètres pour mesurer 24 heures sur 24 ce qu'il se passe à 1500 mètres au dessus de tout le pays. Cela ne veut pas dire que tout ce que je vais vous présenter est à jeter (et vu le nombre d'heures que j'ai passé à multiplier les sources et les vérifications de données, le premier qui me dit que cela vaut rien, je clique sur "delete member" direct ). Ce que je veux seulement vous faire comprendre, c'est que les chiffres qui seront exposés ici auront forcément une imprécision bien plus présente que dans des bilans climatiques traditionnels. Un autre point que je pense utile d'aborder avant de démarrer, c'est la notion d'hiver. En climatologie, vous le savez déjà, on appelle "hiver" la période qui comprend les trois mois que sont décembre, janvier et février. Cela a un caractère bien plus pratique d'avoir des mois complets pour faire des bilans et études, et c'est par ailleurs bien plus proche de notre réalité climatique qui fait qu'au sol début décembre est bien plus froid que début mars. Cela étant, cette vérité du sol n'est pas celle des masses d'air : le début du mois de décembre est souvent encore sous l'influence de masses d'air plutôt douces en altitude, alors que mars coïncide avec la période de l'année où les masses d'air froides sont à leur maximum sur l'hémisphère. La conséquence, c'est que les masses d'air de mars sont en moyenne bien plus froides que celles de décembre, et que le "vrai" hiver à 850 hPa correspond davantage au trimestre janvier - mars que décembre - février. Après réflexion, j'ai décidé de m'orienter sur une analyse couvrant la période du 1er décembre au 15 mars. Je déborde donc quelque peu en nous faisant raisonner sur une période de 3 mois et demi, mais cette solution va nous permettre de n'exclure ni les première advections froides arrivant certaines années dès début décembre (2010!), ni les advections froides d'altitude souvent virulentes des débuts mars (2013!). Ceci étant posé, on va commencer à entrer dans le vif du sujet avec les températures moyennes observées à 850 hPa durant cette saison hivernale. On s'en doute, les valeurs sont élevées, mais sont toutefois assez loin des records établis en la matière : [align=center][/align] [align=center](Toutes les images peuvent être agrandies en cliquant dessus)[/align] Le pic de l'hiver 1999-2000 n'est pas battu cette année, et on se situe dans les seuils de l'hiver 2006/2007. Montauban est quasiment a égalité, Nevers est au dessus, Epinal en dessous, on voit que dans cette diagonale les choses sont à quelque chose près équivalentes. Cela nous permet déjà de classer cet hiver parmi les très doux, sans pour autant le faire rentrer dans la classe des exceptionnels. C'est le premier enseignement, mais il est logique : nous avons souvent été sous l'influence d'un rail dépressionnaire avec des conditions pas forcément chaudes en permanence en altitude, contrairement aux basses couches. Cette situation est surtout nette dans le sud-est, ou 2014 est distancé par 2007 d'un bon degré, témoin du fait que les gouttes froides ont fréquemment atteint Mare Nostrum (la pluviométrie en Provence l'atteste !). Je sais que ce que vous pourriez penser, c'est que les valeurs très élevées de cette année sont quelque peu "polluées" par le fait que je prend en compte l'exceptionnelle première quinzaine de mars. C'était au départ l'un des arguments qui faisait que je ne voulais pas considérer la première quinzaine du premier mois du printemps dans l'analyse, jusqu'à ce que je me rende compte qu'elle n'est pas la cause première du résultat de cet hiver. En fait, nous ne nous en sommes pas forcément rendu compte du fait des phénomènes de basses couches du début de mois, mais décembre a été remarquablement doux en altitude, suivi par un début janvier rythmé par des flux de Sud-ouest dynamiques et toujours bien doux. Du coup, quand on regarde seulement les valeurs de la première moitié de l'hiver (1er décembre --> 15 janvier) à l'échelle du pays, le résultat est sans ambiguïté : record. [align=center][/align] Maintenant que nous avons jeté un œil aux moyennes générales, nous allons pouvoir désormais nous atteler au sujet principal : cet hiver est-il exceptionnel dans le peu de séquences froides qu'il a connu ? Pour cela, j'ai fait le décompte dans un certain nombre de régions du nombre de jours selon quatre seuils différents : le nombre de jours avec température négative à 850 hPa (vert), avec température inférieure ou égale à -3° (bleu clair), à -5° (bleu foncé) et à -8° (violet). Nous allons commencer avec le Nord-Est, et le premier graphique qui représente la situation du côté d’Épinal : [align=center][/align] Bon, d'entrée de jeu, on peut dire qu'on est loin du vide d'un 1989 ou d'un 1990. Pour autant, ce n'est pas la grande remise de médailles. 33 jours avec température négative seulement pour une moyenne 1981-2010 de 46 jours ça passe encore, mais la baffe est bien la sur le nombre de jours avec température inférieure à -3° (4 jours pour une moyenne de 24), à -5° (un seul jour pour une moyenne à 14), et aucun jour à -8° (pour une moyenne à 5 jours). Sur la comparaison, on peut remarquer que 2008 avait connu bien moins de jours négatifs (24), mais bien davantage de jours à -3° (8) même si le score était aussi désespérant cette année là sur les valeurs plus basses. Descendons d'un bon cran vers le sud, je vous emmène en Avignon : [align=center][/align] On le voit, le nombre de jours négatifs est bien plus important qu'en 2007 et 2008 : cela est dû au fait, déjà évoqué, que les masses froides d'altitude ont pu régulièrement atteindre la Méditerranée grâce à un rail dépressionnaire plutôt bas en latitude. Néanmoins, cela ne cache pas la misère sur les jours plus froid : un seul jour (le 28 janvier) avec -3° histoire de dire que l'on n'est pas fanny et qu'on n'a pas égalisé le triste record de 1990, et rien de mieux à proposer. Ce seul jour plus frais qui a eu l'honneur de s'inviter à Avignon, n'a même pas daigné rendre visite au Sud-ouest. Montauban affiche ainsi un nombre de jours négatif plutôt banal (24 jours pour une moyenne à 29), mais pointe au zéro sur les trois autres gammes. Triste score : [align=center][/align] Au passage, ce graphique a le mérite de montrer un fait indéniable : le Sud-ouest est dans l'ensemble bien moins pourvu en advections froides que le Sud-est du pays ; c'est très clair en comparant ce graphique à celui d'Avignon. Bon, je ne vais pas détailler graphique par graphique, vous avez eu ici des exemples pour le Nord-est, le Sud-est et le Sud-ouest, voici en vrac le Nord-ouest (Laval), le centre (Nevers) et le nord (Amiens), je vous laisse consulter celui qui pourrait vous intéresser : [align=center][/align] [align=center] [/align] [align=center][/align] [align=center] [/align] [align=center][/align] [align=center] [/align] [align=center] [/align] Finalement et ce n'est pas une surprise, cet hiver n'a quasiment pas connu la moindre séquence froide et les chiffres le prouvent. Néanmoins, et c'est aussi l'enseignement de ce post, ce n'est pas une situation inédite : quelle que soit la région considérée, 1989 et 1990 avaient été bien pires en la matière. Cela ne rend pas l'hiver 2014 plus banal pour autant, mais cela nous permet de relativiser quelque peu. J'en termine juste avec un graphique de suivi quotidien, sur lequel on visualise bien les conditions très douces de la première moitié de l'hiver, suivies de conditions plus banales entre mi-janvier et fin février en terme de températures d'altitude (zonal bas en latitude) avant le heat burst de mars : [align=center][/align] [align=center] [/align] [align=center] [/align] Bonne soirée ! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Higurashi Posté(e) 22 mars 2014 Partager Posté(e) 22 mars 2014 Merci pour ce superbe post Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
pablo25 Posté(e) 23 mars 2014 Haute Joux, Les Fourgs 1140m Partager Posté(e) 23 mars 2014 merci je vais faire du régionalisme, mais pour le NE, le ressenti est encore plus atypique, avec globalement un zonal SW en bout de course, donc un peu plus sec et surtout un flux de NO entre anticyclones, bien trop à l'ouest, pour apporter des PP. Donc si les amis du NE pouvaient le démontrer sur leurs données personnelles , comme quoi l'hiver fût doux mais aussi plus sec que la moyenne? Encore plus criant en altitude et en Alsace! Moi, vous avez compris, je ne pourrai pas, hélas, vous donner les impressions et les résultats en altitude Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yves38 Posté(e) 23 mars 2014 La Tronche (260 m) Partager Posté(e) 23 mars 2014 Bonsoir, L'un des sujets qui est souvent revenu dans les débats concernant la climatologie de cet hiver, c'est l'absence que l'on a pu constater d'incursions froides même peu durables. Il en est effet bien rare, sur toute une saison hivernale, de n'observer aucune séquence froide même de quelques jours : même le très doux 2006/2007 avait connu une courte période très froide fin janvier, alors que son frère cadet 2007/2008 avait fait l'objet d'au moins une bonne advection froide (éclair!) tout début février. Cela étant, si ce constat était partagé par tous les intervenants, il n'avait à ce jour fait l'objet d'aucune étude chiffrée qui aurait permis non seulement de prouver définitivement la véracité de ce constat, mais également de faire des comparaisons avec les situations passées. Je vais m'efforcer ici de combler cette lacune. Néanmoins, d'aller plus loin, je tiens à préciser que tout ce que je vais vous proposer ici ne sont que des données estimées. Comme vous vous en doutez, il n'y a pas de thermomètres pour mesurer 24 heures sur 24 ce qu'il se passe à 1500 mètres au dessus de tout le pays. Cela ne veut pas dire que tout ce que je vais vous présenter est à jeter (et vu le nombre d'heures que j'ai passé à multiplier les sources et les vérifications de données, le premier qui me dit que cela vaut rien, je clique sur "delete member" direct ). Ce que je veux seulement vous faire comprendre, c'est que les chiffres qui seront exposés ici auront forcément une imprécision bien plus présente que dans des bilans climatiques traditionnels. Un autre point que je pense utile d'aborder avant de démarrer, c'est la notion d'hiver. En climatologie, vous le savez déjà, on appelle "hiver" la période qui comprend les trois mois que sont décembre, janvier et février. Cela a un caractère bien plus pratique d'avoir des mois complets pour faire des bilans et études, et c'est par ailleurs bien plus proche de notre réalité climatique qui fait qu'au sol début décembre est bien plus froid que début mars. Cela étant, cette vérité du sol n'est pas celle des masses d'air : le début du mois de décembre est souvent encore sous l'influence de masses d'air plutôt douces en altitude, alors que mars coïncide avec la période de l'année où les masses d'air froides sont à leur maximum sur l'hémisphère. La conséquence, c'est que les masses d'air de mars sont en moyenne bien plus froides que celles de décembre, et que le "vrai" hiver à 850 hPa correspond davantage au trimestre janvier - mars que décembre - février. Après réflexion, j'ai décidé de m'orienter sur une analyse couvrant la période du 1er décembre au 15 mars. Je déborde donc quelque peu en nous faisant raisonner sur une période de 3 mois et demi, mais cette solution va nous permettre de n'exclure ni les première advections froides arrivant certaines années dès début décembre (2010!), ni les advections froides d'altitude souvent virulentes des débuts mars (2013!). Ceci étant posé, on va commencer à entrer dans le vif du sujet avec les températures moyennes observées à 850 hPa durant cette saison hivernale. On s'en doute, les valeurs sont élevées, mais sont toutefois assez loin des records établis en la matière : [align=center]/index.php?app=core&module=attach§ion=attach&attach_rel_module=post&attach_id=13855'>1.png[/align] [align=center](Toutes les images peuvent être agrandies en cliquant dessus)[/align] Le pic de l'hiver 1999-2000 n'est pas battu cette année, et on se situe dans les seuils de l'hiver 2006/2007. Montauban est quasiment a égalité, Nevers est au dessus, Epinal en dessous, on voit que dans cette diagonale les choses sont à quelque chose près équivalentes. Cela nous permet déjà de classer cet hiver parmi les très doux, sans pour autant le faire rentrer dans la classe des exceptionnels. C'est le premier enseignement, mais il est logique : nous avons souvent été sous l'influence d'un rail dépressionnaire avec des conditions pas forcément chaudes en permanence en altitude, contrairement aux basses couches. Cette situation est surtout nette dans le sud-est, ou 2014 est distancé par 2007 d'un bon degré, témoin du fait que les gouttes froides ont fréquemment atteint Mare Nostrum (la pluviométrie en Provence l'atteste !). Je sais que ce que vous pourriez penser, c'est que les valeurs très élevées de cette année sont quelque peu "polluées" par le fait que je prend en compte l'exceptionnelle première quinzaine de mars. C'était au départ l'un des arguments qui faisait que je ne voulais pas considérer la première quinzaine du premier mois du printemps dans l'analyse, jusqu'à ce que je me rende compte qu'elle n'est pas la cause première du résultat de cet hiver. En fait, nous ne nous en sommes pas forcément rendu compte du fait des phénomènes de basses couches du début de mois, mais décembre a été remarquablement doux en altitude, suivi par un début janvier rythmé par des flux de Sud-ouest dynamiques et toujours bien doux. Du coup, quand on regarde seulement les valeurs de la première moitié de l'hiver (1er décembre --> 15 janvier) à l'échelle du pays, le résultat est sans ambiguïté : record. [align=center]/index.php?app=core&module=attach§ion=attach&attach_rel_module=post&attach_id=13861'>2.png[/align] Maintenant que nous avons jeté un œil aux moyennes générales, nous allons pouvoir désormais nous atteler au sujet principal : cet hiver est-il exceptionnel dans le peu de séquences froides qu'il a connu ? Pour cela, j'ai fait le décompte dans un certain nombre de régions du nombre de jours selon quatre seuils différents : le nombre de jours avec température négative à 850 hPa (vert), avec température inférieure ou égale à -3° (bleu clair), à -5° (bleu foncé) et à -8° (violet). Nous allons commencer avec le Nord-Est, et le premier graphique qui représente la situation du côté d’Épinal : [align=center]/index.php?app=core&module=attach§ion=attach&attach_rel_module=post&attach_id=13862'>Epinal.png[/align] Bon, d'entrée de jeu, on peut dire qu'on est loin du vide d'un 1989 ou d'un 1990. Pour autant, ce n'est pas la grande remise de médailles. 33 jours avec température négative seulement pour une moyenne 1981-2010 de 46 jours ça passe encore, mais la baffe est bien la sur le nombre de jours avec température inférieure à -3° (4 jours pour une moyenne de 24), à -5° (un seul jour pour une moyenne à 14), et aucun jour à -8° (pour une moyenne à 5 jours). Sur la comparaison, on peut remarquer que 2008 avait connu bien moins de jours négatifs (24), mais bien davantage de jours à -3° (8) même si le score était aussi désespérant cette année là sur les valeurs plus basses. Descendons d'un bon cran vers le sud, je vous emmène en Avignon : [align=center]/index.php?app=core&module=attach§ion=attach&attach_rel_module=post&attach_id=13867'>Avignon.png[/align] On le voit, le nombre de jours négatifs est bien plus important qu'en 2007 et 2008 : cela est dû au fait, déjà évoqué, que les masses froides d'altitude ont pu régulièrement atteindre la Méditerranée grâce à un rail dépressionnaire plutôt bas en latitude. Néanmoins, cela ne cache pas la misère sur les jours plus froid : un seul jour (le 28 janvier) avec -3° histoire de dire que l'on n'est pas fanny et qu'on n'a pas égalisé le triste record de 1990, et rien de mieux à proposer. Ce seul jour plus frais qui a eu l'honneur de s'inviter à Avignon, n'a même pas daigné rendre visite au Sud-ouest. Montauban affiche ainsi un nombre de jours négatif plutôt banal (24 jours pour une moyenne à 29), mais pointe au zéro sur les trois autres gammes. Triste score : [align=center]/index.php?app=core&module=attach§ion=attach&attach_rel_module=post&attach_id=13865'>Montauban.png[/align] Au passage, ce graphique a le mérite de montrer un fait indéniable : le Sud-ouest est dans l'ensemble bien moins pourvu en advections froides que le Sud-est du pays ; c'est très clair en comparant ce graphique à celui d'Avignon. Bon, je ne vais pas détailler graphique par graphique, vous avez eu ici des exemples pour le Nord-est, le Sud-est et le Sud-ouest, voici en vrac le Nord-ouest (Laval), le centre (Nevers) et le nord (Amiens), je vous laisse consulter celui qui pourrait vous intéresser : [align=center]/index.php?app=core&module=attach§ion=attach&attach_rel_module=post&attach_id=13863'>Laval.png[/align] [align=center] [/align] [align=center]/index.php?app=core&module=attach§ion=attach&attach_rel_module=post&attach_id=13866'>Nevers.png[/align] [align=center] [/align] [align=center]/index.php?app=core&module=attach§ion=attach&attach_rel_module=post&attach_id=13864'>Amiens.png[/align] [align=center] [/align] [align=center] [/align] Finalement et ce n'est pas une surprise, cet hiver n'a quasiment pas connu la moindre séquence froide et les chiffres le prouvent. Néanmoins, et c'est aussi l'enseignement de ce post, ce n'est pas une situation inédite : quelle que soit la région considérée, 1989 et 1990 avaient été bien pires en la matière. Cela ne rend pas l'hiver 2014 plus banal pour autant, mais cela nous permet de relativiser quelque peu. J'en termine juste avec un graphique de suivi quotidien, sur lequel on visualise bien les conditions très douces de la première moitié de l'hiver, suivies de conditions plus banales entre mi-janvier et fin février en terme de températures d'altitude (zonal bas en latitude) avant le heat burst de mars : [align=center]/index.php?app=core&module=attach§ion=attach&attach_rel_module=post&attach_id=13869'>850Suivi.png[/align] [align=center] [/align] [align=center] [/align] Bonne soirée ! Merci pour cet exposé, bien documenté me semble t-il et très intéressant ! Il n'y a que le "heat burst" qui n'a pas de sens dans un forum français ! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paulo Posté(e) 23 mars 2014 Les Sables d'Olonne Partager Posté(e) 23 mars 2014 Cette étude complète l'excellent travail de recherche qui avait été effectué il y a quelques années par Stalbuck sur ce forum et dont je me permets de donner le lien, les données étant toujours en ligne. http://stalbuck.pagesperso-orange.fr/pages/hivers_850.htm Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Barry Posté(e) 24 mars 2014 New York - parfois Paris & Besançon Partager Posté(e) 24 mars 2014 Merci pour cet exposé, bien documenté me semble t-il et très intéressant ! Il n'y a que le "heat burst" qui n'a pas de sens dans un forum français ! C'est vrai que ce terme n'a pas vraiment ce sens mais bon... vu la tête de la courbe début Mars on peut le pardonner ! Pablo25 d'accord avec toi, et d'ailleurs ce constat ne date pas de ce mois-ci, la douceur hivernale générale est plus sensible dans les régions les plus froides, où on peut passer de 25-30 à 5 jours de neige dans l'hiver alors que dans les plus douces on passe de 10 à 0... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fantomon Posté(e) 25 mars 2014 Partager Posté(e) 25 mars 2014 T'oublies le froid assez durable de Décembre 2007 à propos avec un déficit sur le mois. Cet hiver on a eu une belle incursion de mi Novembre à mi Décembre surtout à l'est et même un peu partout quelques jours espacés de redoux. On a quand même eu en dessous de -20°C dans des TAF sur cette période ce n'est pas rien. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
TreizeVents Posté(e) 25 mars 2014 Dax (40) Auteur Partager Posté(e) 25 mars 2014 Ok pour le "heat burst", j'ai surtout voulu faire une figure de style étant donné la tête de la courbe, et même si ce terme (qui n'a pas à ma connaissance de traduction française officielle) désigne un phénomène météorologique précis qui n'a rien à voir avec ce qu'il s'est passé j'ai trouvé qu'il convenait plutôt bien, mea culpa aux puristes tant de la langue de Molière que du lexique météo T'oublies le froid assez durable de Décembre 2007 à propos avec un déficit sur le mois. C'est vrai par contre que je manque à tous mes devoirs de ne pas avoir parlé de décembre 2007 dans un topic qui s'appelle "les masses d'air de l'hiver 2013-2014". Sinon, il est tombé 138 mm ces dernières 48 heures à Davao aux Philippines. (c'est juste pour participer au jeu du je-poste-une-info-au-hasard-qui-n'a-rien-à-voir-avec-le-sujet-histoire-d'avoir-posté-un-message) Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Canada Goose Posté(e) 25 mars 2014 Partager Posté(e) 25 mars 2014 Ok pour le "heat burst", j'ai surtout voulu faire une figure de style étant donné la tête de la courbe, et même si ce terme (qui n'a pas à ma connaissance de traduction française officielle) désigne un phénomène météorologique précis qui n'a rien à voir avec ce qu'il s'est passé j'ai trouvé qu'il convenait plutôt bien, mea culpa aux puristes tant de la langue de Molière que du lexique météo Tu sais à quel point je suis pointilleux sur la langue française, mais là je ne vois pas le problème dans la mesure où, comme tu l'as dit, il n'y a pas vraiment de traduction possible (et qui soit correcte) de heat burst. En revanche, comme pour les termes latins (a priori, a posteriori, in fine, etc.), les mots d'une autre langue doivent être écrits en italique. /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Et à la rigueur, tu aurais pu trouver un synonyme... mais je ne vois pas trop lequel. Bien écrire une langue, ce n'est pas forcément ne pas utiliser de mots anglais ; il faut simplement ne pas en abuser (comme on le fait dans le marketing, la pub, le commerce, etc.), et commencer par maîtriser sa langue d'origine ! Ce qui est ton cas. /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> C'était la minute de maître Capello. Plus d'informations sur 3615 Capello. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yves38 Posté(e) 25 mars 2014 La Tronche (260 m) Partager Posté(e) 25 mars 2014 Ok pour le "heat burst", j'ai surtout voulu faire une figure de style étant donné la tête de la courbe, et même si ce terme (qui n'a pas à ma connaissance de traduction française officielle) désigne un phénomène météorologique précis qui n'a rien à voir avec ce qu'il s'est passé j'ai trouvé qu'il convenait plutôt bien, mea culpa aux puristes tant de la langue de Molière que du lexique météo En français, il y a tout simplement "coup de chaleur" et c'est bien parce qu'il me paraissait y avoir une traduction évidente que j'ai fait la remarque. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Canada Goose Posté(e) 25 mars 2014 Partager Posté(e) 25 mars 2014 En français, il y a "coup de chaleur", tout simplement ou je n'ai pas compris ... Non, un heat burst serait plutôt un réchauffement soudain (oublie Wikipédia...). Voir les nombreux exemples qui ont été observés partout dans le monde : http://www.geoclimat.org/2011/06/heat-burst-wichita-kansas-389c-minuit.html Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yves38 Posté(e) 25 mars 2014 La Tronche (260 m) Partager Posté(e) 25 mars 2014 Non, un heat burst serait plutôt un réchauffement soudain (oublie Wikipédia...). Voir les nombreux exemples qui ont été observés partout dans le monde : http://www.geoclimat.org/2011/06/heat-burst-wichita-kansas-389c-minuit.html Oui, dans "burst", il y a une idée d'explosion mais ce que nous avons connu début mars ne ressemble quand même pas aux exemples que tu cites (pas aussi soudain) et je pense que l'expression "coup de chaleur" convient très bien. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Canada Goose Posté(e) 25 mars 2014 Partager Posté(e) 25 mars 2014 Oui, dans "burst", il y a une idée d'explosion mais ce que nous avons connu début mars ne ressemble quand même pas aux exemples que tu cites (pas aussi soudain) et je pense que l'expression "coup de chaleur" convient très bien. Je sais bien ; je donnais simplement une traduction plus appropriée pour heat burst. /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 25 mars 2014 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Partager Posté(e) 25 mars 2014 C'est vrai par contre que je manque à tous mes devoirs de ne pas avoir parlé de décembre 2007 dans un topic qui s'appelle "les masses d'air de l'hiver 2013-2014". Sinon, il est tombé 138 mm ces dernières 48 heures à Davao aux Philippines. (c'est juste pour participer au jeu du je-poste-une-info-au-hasard-qui-n'a-rien-à-voir-avec-le-sujet-histoire-d'avoir-posté-un-message) LOL J'peux jouer moi aussi ? ok ok je sors... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
TreizeVents Posté(e) 25 mars 2014 Dax (40) Auteur Partager Posté(e) 25 mars 2014 C'est vrai que "coup de chaleur" c'est l'expression la plus simple venant à l'esprit, mais c'était justement parce que je ne la trouvais pas assez forte pour décrire la situation que je ne l'ai pas retenue. Ce que l'on a eu en altitude début décembre ou début janvier, c'était des coups de chaleur ; ce que l'on a eu début mars avec des records d'avril et même de début mai battus dans le nord c'était quelque chose de définitivement au dessus d'un "coup de chaleur". Enfin bon c'est pas bien grave Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yves38 Posté(e) 26 mars 2014 La Tronche (260 m) Partager Posté(e) 26 mars 2014 C'est vrai que "coup de chaleur" c'est l'expression la plus simple venant à l'esprit, mais c'était justement parce que je ne la trouvais pas assez forte pour décrire la situation que je ne l'ai pas retenue. Ce que l'on a eu en altitude début décembre ou début janvier, c'était des coups de chaleur ; ce que l'on a eu début mars avec des records d'avril et même de début mai battus dans le nord c'était quelque chose de définitivement au dessus d'un "coup de chaleur". Enfin bon c'est pas bien grave Ne t'inquiète pas trop, TreizeVents, même si j'ai fait cette remarque (qui concernait un détail dans l'ensemble) j'ai par ailleurs beaucoup apprécié ton exposé en début de fil, très intéressant. De plus, ton sujet de départ a de ce fait, été partiellement oublié et c'est un peu dommage, je reconnais. Et d'ailleurs je peux rebondir sur le sujet du manque d'invasion d'air froid cet hiver et ce début de printemps en disant qu'à Grenoble (station ROMMA de Saint Martin d'Hères), il n'y a pas eu de gelée sous abri depuis le 1er février et nous sommes fin mars. Plus le temps avance et plus la probabilité que cette gelée du 1er février soit la dernière de la saison froide augmente, ce qui est tout de même remarquable. Toujours concernant notre région, la Tnn de l'hiver météorologique à la station ROMMA de Chamrousse (1800 m) est de -9,3°C ce qui est remarquablement élevé, la plus élevée depuis que les relevés de cette station sont consultables (2008). Ce relevé est d'autant plus intéressant que la particularité de la station de Chamrousse, outre d'être en altitude, est d'être en pente et de ce fait de reflèter assez fidèlement la température de la masse d'air en atmosphère libre. Ceci rejoint l'exposé que tu faisais un peu plus haut sur la température à 850 hPa. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
gaet34 Posté(e) 26 mars 2014 Briançon (05) 1260m Partager Posté(e) 26 mars 2014 Merci pour ce sujet Treize Au Mont-Aigoual qui se situe un peu au-dessus de l'isohypse 850 dam, la tnn de l'hiver 2013/2014 est la plus élevée depuis l'hiver 89/90. Cette année, -6.7° le 22 janvier, contre -5.5° le 31 décembre pendant l'hiver 1989/1990. Par contre, tu as bien raison de prendre en compte la première moitié de mars, mais certaines descentes froides de nord ou nord-est peuvent également survenir fin novembre. Ce n'est pas exceptionnel que le pic froid de l'hiver soit enregistré en novembre, puisque de nombreux postes métropolitains ont enregistré leur tnn de cette saison froide fin novembre, comme ce fut le cas en 2007/2008, 1998/1999 et 1988/1989 avec des advection très froides en altitude. Et donc sur l'ensemble de la saison froide, la tnn de la saison froide est de -8.8° le 27 novembre, et là par contre c'est du jamais vu depuis l'ouverture de la station. Au cours de la saison froide 1989/1990, il avait fait là haut -9.5° le 5 mars.. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
TreizeVents Posté(e) 26 mars 2014 Dax (40) Auteur Partager Posté(e) 26 mars 2014 Merci pour vos messages /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> En fait pour te répondre Gaet, le problème c'est qu'à trop vouloir étendre la période d'étude mon sujet n'aurait plus traité de l'hiver mais de la saison hivernale, et comme je m'étais au départ décidé à bien rester sur l'hiver je n'ai pas étendu davantage. Du reste, il arrive beaucoup plus souvent que le pic de froid en altitude de l'hiver soit enregistré en mars, plutôt qu'en novembre, d'où le fait que quitte à intégrer quelques jours de plus début mars me paraissait bien plus désigné. J'ai regardé les données d'Epinal dans le nord-est : il n'y a qu'en 1988/1989 et 1994/1995 que le jour le plus froid à 850 hPa de la saison hivernale a été enregistré en novembre. Alors que si on cherche les années où le jour le plus froid a été observé en mars, on en trouve à la pelle : 2007/2008, 2005/2006, 2003/2004, 1989/1990, 1983/1984, 1976/1977, 1975/1976, 1974/1975, 1970/1971... Après c'est moins vrai au sol ou même sur des stations comme le Mont Aigoual, avec des masses froides en fin de saison qui sont toujours moins "impactantes" près du plancher des vaches. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yves38 Posté(e) 27 mars 2014 La Tronche (260 m) Partager Posté(e) 27 mars 2014 Merci pour ce sujet Treize Au Mont-Aigoual qui se situe un peu au-dessus de l'isohypse 850 dam, la tnn de l'hiver 2013/2014 est la plus élevée depuis l'hiver 89/90. Cette année, -6.7° le 22 janvier, contre -5.5° le 31 décembre pendant l'hiver 1989/1990. Par contre, tu as bien raison de prendre en compte la première moitié de mars, mais certaines descentes froides de nord ou nord-est peuvent également survenir fin novembre. Ce n'est pas exceptionnel que le pic froid de l'hiver soit enregistré en novembre, puisque de nombreux postes métropolitains ont enregistré leur tnn de cette saison froide fin novembre, comme ce fut le cas en 2007/2008, 1998/1999 et 1988/1989 avec des advection très froides en altitude. Et donc sur l'ensemble de la saison froide, la tnn de la saison froide est de -8.8° le 27 novembre, et là par contre c'est du jamais vu depuis l'ouverture de la station. Au cours de la saison froide 1989/1990, il avait fait là haut -9.5° le 5 mars.. Oui, à ce sujet, j'ai été un peu inexact plus haut car la Tnn de la saison froide 2013-2014 à Chamrousse a été de -12,2°C également le 27 novembre, ceci est toutefois hors hiver météorologique. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fantomon Posté(e) 27 mars 2014 Partager Posté(e) 27 mars 2014 Comment obtenir toutes ces valeurs précisément pour les villes à 850 hPa? Y a-t-il un fichier, j'aimerais faire une base d'archives de relevés à 850 hPa. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
williams Posté(e) 27 mars 2014 Partager Posté(e) 27 mars 2014 Comment obtenir toutes ces valeurs précisément pour les villes à 850 hPa? Y a-t-il un fichier, j'aimerais faire une base d'archives de relevés à 850 hPa. Je suppose que Treizevent a du aller chercher les données ici http://www.esrl.noaa.gov/psd/cgi-bin/data/composites/printpage.pl en y mettant les coordonnées de ces villes (lati./long.). Williams Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
JBR Posté(e) 30 mars 2014 Varces-Allières-et-Risset Partager Posté(e) 30 mars 2014 Un petit complément d'information sur le sujet : article à lire sur Géoclimat. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
TreizeVents Posté(e) 30 mars 2014 Dax (40) Auteur Partager Posté(e) 30 mars 2014 Un petit complément d'information sur le sujet : article à lire sur Géoclimat. Je ne savais pas que tu réactualisais tes travaux de suivi sur la relation entre les flux et les températures à De Bilt, c'est très intéressant tout comme le reste de ton exposé. Le seul bémol que j'aurais à y faire, c'est sur ta conclusion : Les causes du réchauffement observé en Europe de l'Ouest sont clairement identifiables par une analyse de la dynamique aérologique et de la nébulosité notammentQuelque part cela revient à dire : - La température moyenne est bien corrélée au nombre de jours avec flux de Sud-Ouest - Le nombre de jours avec flux de Sud-Ouest augmente - Donc l'augmentation de la température est uniquement due à celle du nombre de jours avec flux de Sud-Ouest. Pourquoi cette conclusion est beaucoup trop rapide et trop simpliste à mon avis, réponse en un graphique : [align=center][/align] J'ai réalisé il y a quelques temps le même type de recherches pour la France en raisonnant à l'échelle nationale, en consignant le flux dominant de chaque journée sur le pays depuis les années 1950 pour croiser ensuite cette information avec la température moyenne nationale. Ce graphique représente sommairement pour chaque décade la température moyenne nationale en hiver (DJF) par jour avec flux de quadrant Sud, Sud-Ouest ou Ouest (rouge), et celle par jour avec flux de quadrant Nord, Nord-Est ou Est (bleu). Nous sommes entièrement d'accord sur le constat de l'augmentation du nombre de jours avec flux plutôt Sud-Ouest, et la baisse à l'inverse du nombre de jours avec flux continental (encore que depuis 2009 on a eu une belle série d'hivers peu zonaux !). Néanmoins, en te limitant à ce simple constat, tu es passé à côté d'une autre chose qui me parait essentielle : l'augmentation de la température moyenne relevée selon le flux. Pourtant la tendance est loin d'être anodine : en tendance linéaire brute depuis les années 1950 les jours avec flux de N/NE/E se sont réchauffés de +0,4° par décennie, les jours avec flux de S/SO/O de +0,3° par décennie. Je suis d'accord avec toi, il ne faut pas laisser de côté les facteurs dynamiques quand on veut s'interroger sur l'évolution de la température moyenne de nos hiver au seul profit du réchauffement anthropique. Cela étant, attention à ne pas vouloir faire l'exact inverse en voulant tout expliquer par les facteurs dynamiques car ils ne suffisent pas non plus à expliquer à eux seuls la tendance observée. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
JBR Posté(e) 30 mars 2014 Varces-Allières-et-Risset Partager Posté(e) 30 mars 2014 Merci TreizeVents pour tes remarques. L'analyse de la température moyenne selon le flux fera sans aucun doute l'objet d'une autre étude sur Géoclimat, tout comme la vitesse du vent en fonction de son orientation. Une petite remarque à mon tour : si je m’en tiens à tes propos, la température moyenne relevée par flux de nord aurait augmentée (ce qui reste d’ailleurs à confirmer par une étude à partir des données de la station néerlandaise de De Bilt). Cela reviendrait à dire aussi que si l’Europe de l’Ouest devait revivre un hiver semblable en tout point à l’hiver 1962-1963 sur le plan de la dynamique aérologique (i.e. avec un flux de N-NE tout aussi marqué), l’intensité du froid serait moindre et cela se traduirait par des températures moyennes mensuelles sensiblement plus élevées. On est pourtant en droit d’en douter, surtout si l’on compare l’hiver 1962-1963 et l’hiver 1995-1996 (hiver le plus froid qu’ait connu la station néerlandaise au cours des 20 dernières années). Le nombre de jours avec vent de S-SW est sensiblement le même : 13 pour l’hiver 1962-1963, 15 pour l’hiver 1995-1996. Comme on peut le voir sur le graphique, cet appauvrissement soudain en flux de S-SW s’est immédiatement traduit par une baisse spectaculaire de la température moyenne . Toutefois, la température n’a pas atteint la valeur record de l’hiver 1962-1963. Alors qu’est-ce qui a fait la différence ? Pour tenter de répondre à cette question (au moins en partie), observons le nombre de jours avec un vent de secteur N ou NE. Et là, pas de surprise. L’hiver 1962-1963 a enregistré 2 fois plus de jours avec un vent de N-NE (45) que l’hiver 1995-1996 (20). De plus, l’hiver 1962-1963 comptabilise 30 jours avec un vent de NE (flux continental donc plus froid) contre seulement 12 jours pour l’hiver 1995-1996. Un hiver 1995-1996 plus doux également en raison d’un plus grand nombre de jours avec un vent d’ouest (douceur océanique), une nébulosité plus importante (qui a pour conséquence des Tn plus élevées) et une plus grande turbulence de l’air (vitesse moyenne des vents plus importante). Si l’hiver 1995-1996 avait comptabilisé autant de jours avec un flux de N-NE, il y a fort à parier que la température moyenne saisonnière aurait été comparable à celle de l’hiver 1962-1963… DE BILT (NL) Hiver 1962-1963 Hiver 1995-1996 Température moyenne (en °C) -3,2 -0,2 Température maximale moyenne (en °C) 0,3 2,4 Température minimale moyenne (en °C) -6,6 -2,9 Vent de secteur S (en nbre de jours) 5 11 Vent de secteur SW (en nbre de jours) 8 4 Vent de secteur N (en nbre de jours) 15 8 Vent de secteur NE (en nbre de jours) 30 12 Vitesse moyenne du vent (en m/s) 2,82 4,12 Nébulosité (en octas de ciel couvert) 4,9 5,8 Ensoleillement (en nbre d’heures) 256,0 216,8 Pression SLP (en hPa) 1017,2 1015,3 Précipitations (en mm) 135,5 101,5 Indice NAO très négatif négatif Je maintiens ma conclusion, aussi simpliste qu’elle peut paraître. La dynamique aérologique explique tout ou presque. D’autres paramètres, comme la nébulosité, viennent seulement affiner l’analyse. De plus, la fréquence d’un phénomène et sa persistance dans le temps sont des éléments bien plus déterminants dans le calcul de moyennes que son intensité à un instant donné. Les véritables questions à se poser et auxquelles il serait peut-être bon de tenter de répondre sont : — Pourquoi les flux de S-SW sont-ils plus fréquents ? — Quelle en est la cause (ou les causes) ? — Combien de temps encore cette tendance va-t-elle perdurer ? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
TreizeVents Posté(e) 30 mars 2014 Dax (40) Auteur Partager Posté(e) 30 mars 2014 Pardonnes moi JBR, mais je ne suis pas du tout convaincu par ton message. Si je schématise rapidement, tu fais la comparaison rapide entre l'hiver 1962/1963 et l'hiver 1995/1996 en disant qu'ils ont eu autant de jours avec flux de SO, mais que si le premier a été beaucoup plus froid c'est parce qu'il a connu bien davantage de flux de NE que le second. On est d'accord sur ce constat. Mais il ne prouve en rien que si l'hiver 1995/1996 avait connu autant de jours avec flux de NE il aurait été aussi froid que celui de 1962/1963. Il aurait été plus froid c'est certain, mais autant que 1962/1963 absolument rien ne le démontre. Pour arriver à prouver cette hypothèse, il te faudrait démontrer que la température moyenne relevée chaque jour selon le flux n'évolue pas, et qu'un flux de NE est aussi froid en 20xx qu'il l'était en 19xx, ce que tu ne fais pas. Or, de manière claire et simple : [align=center][/align] Ce graphique représente pour chaque hiver depuis les années 1950 la température moyenne relevée à l'échelle de la France (panel de 30 stations) par jour avec flux de Sud-Ouest (rouge), de Nord (vert) et de Nord-Est (bleu). On le voit très bien, en moyenne la température augmente quelle que soit la direction du flux. Cela n'empêche pas qu'un jour avec flux de NE est forcément toujours plus froid qu'un jour avec flux de SO, mais la tendance est indéniable. Les flux de SO qui donnaient des Tm nationales de l'ordre de 3° dans les années 1950 affichent désormais quasiment 5°, les flux de NO qui donnaient en moyenne une Tm faiblement négative atteignent désormais les +2° de moyenne, et les flux de NE encore bien froids des années 1950 ne sont même plus assurés de donner des Tm négatives aujourd'hui. Après on voit qu'il y a de la variabilité qui ressort d'une année sur l'autre, ce qui est bien naturel : les températures ne dépendent pas seulement du flux, mais aussi de la nébulosité et de la température de la masse d'air - un flux de NE, il est autrement plus froid quand il arrive direct de Moscou que quand c'est un Athènes - Paris via Berlin. C'est peut-être un peu le marqueur des grands hivers d'ailleurs d'avoir une Tm en flux de NE sensiblement plus froide (1956, 1963, 1985.. 1996 ne ressortant que peu car je fais ici des moyennes nationales et seul le nord du pays avait été véritablement touché). Mais cela n'enlève rien au constat de la hausse générale des températures quelque soit le flux. C'est pour cela que je ne suis définitivement pas d'accord avec ceci : Si l’hiver 1995-1996 avait comptabilisé autant de jours avec un flux de N-NE, il y a fort à parier que la température moyenne mensuelle aurait été comparable à celle de l’hiver 1962-1963… Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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