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Retour d'expérience (RETEX) inondations d'octobre 2018 dans l'Aude


Messages recommandés

Posté(e)
St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende

Le RETEX des inondations dramatiques de l'automne dernier dans l'Aude est dispo : https://mobile.interieur.gouv.fr/Publications/Rapports-de-l-IGA/Rapports-recents/Retour-d-experience-des-inondations-du-14-au-17-octobre-2018-dans-l-Aude

 

Je n'ai pas encore tout lu mais il y a pas mal de choses intéressantes dans ce rapport comme par exemple la recommandation qui est faite à MF de passer sur une maille 500 m pour AROME au lieu des 1.3 km actuels.

 

On apprend aussi que les SPC et SCHAPI n'ont pas accès aux lames d'eau ANTILOPE 15 mn (ça me paraît incroyable mais bon, rien ne me surprend avec l'administration et le cloisonnement des services).

 

Il y a également un chapitre intéressant sur la gestion de la vigilance, le retard du passage en rouge etc...

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Posté(e)
L'Isle d'Abeau (38) - 255 m // Lyon 6
Il y a 2 heures, Vincent_L a dit :

On apprend aussi que les SPC et SCHAPI n'ont pas accès aux lames d'eau ANTILOPE 15 mn (ça me paraît incroyable mais bon, rien ne me surprend avec l'administration et le cloisonnement des services).

 

C'est (enfin) le cas depuis 2 semaines.

 

Merci pour le lien du rapport

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Posté(e)
St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende
il y a 4 minutes, Mica a dit :

 

C'est (enfin) le cas depuis 2 semaines.

 

Merci pour le lien du rapport

 

Merci, comme quoi, ces mission  de RETEX interservices ça permet de faire bouger les lignes dans le bon sens !

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Posté(e)
Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

Extraits - certains m'irritent légèrement quand on reprend l'historique du topic de suivi sur IC ce soir-là...

 

Citation

Pluviomètres : la densité en instruments aux normes « Météo France » dans le Carcassonnais est faible (voir carte en annexe 2.2) et ne peut guère être complétée avec ceux du SPC MO qui ne répondent pas à ces normes et paraissent peu robustes38 ; leurs données, qui suivent une chaîne de traitement spécifique, ne sont récupérées par Météo France (MF) qu’avec un retard de 30 mn, incompatible avec une intégration à ses procédures d'exploitation en flux tendu (APIC ou ANTILOPE 15 mn, cf. infra). La mission suggère de lancer une étude de mise aux normes de qualité « Météo France » de pluviomètres comme ceux du SPC, de réaliser les adaptations nécessaires concernant les mesures et les modes de concentration et de transmission des données et d’assurer un niveau de maintenance garantissant la fiabilité globale. L’interfaçage entre SCHAPI et MF est nécessaire pour que les données des pluviomètres du SPC intègrent la chaîne de traitement MF sans délai supplémentaire.


Radars météo : les trois radars couvrant l'Aude ont des performances de détection de pluies insuffisantes : MF reconnaît que dans une vaste zone (versant sud de la Montagne Noire) les données fournies par les radars sont « non fiables » avec pour conséquence directe l’absence d'avertissement APIC39 (voir annexe 2.7). À cette faiblesse récurrente, s’est ajoutée une panne du radar d’Opoul (65) durant une grande partie de l'événement de mi-octobre 2018. Il en est résulté pour les secteurs touchés par les crues de mi-octobre, une absence de données de pluies dans le secteur de la Montagne Noire et une sous-estimation importante des pluies dans les zones Corbières et Carcassonnais avec une erreur de -30 à -45 %. Cette situation nécessite une amélioration : le remplacement du radar d’Opoul annoncé par MF courant 2019 devra y contribuer.

 

Lames d’eau précipitée : parmi les différentes lames d’eau calculées par MF à partir des données de réflectivité des radars de pluies (voir annexe 2.2), les lames d’eau ANTILOPE semblent d’une très bonne fiabilité : cela a été confirmé durant l’événement de mi-octobre 2018, où elles ont été nettement plus proches des pluies réelles que la lame d’eau PANTHERE. La lame d’eau ANTILOPE 15 mn a le gros avantage de fournir des données fiables en temps quasi-réel (toutes les
15 mn). La mission considère qu’elle pourrait être mieux valorisée par MF pour l’établissement des avertissements APIC (cf. 3.2.1.1) comme par le SPC et le SCHAPI, qui n’y ont pas accès, pour les avertissements Vigicrues Flash et les modèles de prévision.

 

Citation

Une prévision météorologique en limite de capacité


Des méthodes de prévision météorologique complexes et à l’évolution non stabilisée
Le système de prévision de MF repose principalement sur l’exploitation d’une chaîne de modèles numériques de simulation d’évolution de l’atmosphère, mobilisés de manière complémentaire. A titre beaucoup plus marginal, il utilise des données mesurées sur le terrain en temps réel. Le lecteur est renvoyé à l’annexe 2.3 pour plus de détails sur les outils et méthodes employés en prévision météorologique et l’explicitation de diverses notions techniques évoquées infra. En matière de modélisation météorologique, MF a exploité les augmentations de capacité des supercalculateurs intervenues depuis les années 2000 en développant l’ « assimilation des données », la « modélisation d’ensemble » et la réduction de mailles des modèles. La poursuite de ses trois objectifs conduit à partager entre eux la capacité de calcul. La réduction de la maille des modèles déterministes, qui permet a priori une représentation plus précise des convections orageuses à échelle fine, est potentiellement porteuse d’une amélioration de la prévision des épisodes méditerranéens. À ce titre, une réduction de la maille du modèle AROME, actuellement de 1,3 km, à 500 m mériterait d’être examinée comme une priorité.


S’agissant de la « prévision d’ensemble » (cf. annexe 2.3) la mission a bien perçu tout l’intérêt qu’elle présente pour la prévision à moyen terme (7 jours) exprimée en termes statistiques. Par contre, pour la prévision à court terme (utilisée pour la vigilance météorologique Pluie-Inondation), elle a constaté que l’information supplémentaire apportée par les 12 scénarios issus de chaque « run » était insuffisamment exploitée du fait de l’absence d’une doctrine technique sur l’estimation de l’incertitude de la prévision ensembliste et d’un guide de son exploitation opérationnelle pour les décisions des prévisionnistes. Ceux-ci sont apparus désarmés quant à la manière d’exploiter concrètement la variabilité des scénarios modélisés, ce qui les conduit à peu la valoriser. Au seul vu du cas de mi-octobre 2018, sans doute trop partiel pour tirer des conclusions définitives, elle a même pu être génératrice de confusion.


Mise en œuvre et résultats de la prévision météorologique lors de l’événement de mi-octobre 2018

 

À une exception près, l’ensemble des acteurs rencontrés par la mission jugent que la prévision météorologique a été trop tardive, en sous-estimation et avec une localisation trop imprécise des secteurs les plus impactés. L’annexe 2.4 2°/ fournit la chronologie des prévisions de MF. Celle-ci montre que la prévision à sept jours identifie dès le 11 octobre la perspective d’un événement méditerranéen pour les 15 et 16/10, mais de localisation et intensité imprécises et avec une faible probabilité d’occurrence.


Les modèles de prévision à court terme prévoient, quant à eux, de manière très pertinente événement intense avec des cumuls de pluies très élevés localisés sur la Montagne Noire et les Corbières. Les bulletins de précipitations émis par MF le 14/10 en fin de soirée et dans la nuit du 15 prévoient un accroissement des pluies, mais de manière trop tardive et même en retard sur les observations de terrain, notamment les mesures de pluviomètres et la lame d’eau ANTILOPE 15 mn, mais ces dernières données n’ont pas été exploitées en complément des modélisations numériques.

 

Trois raisons semblent expliquer cette situation :
• une confiance modérée des prévisionnistes dans la fiabilité de certaines mesures pluviométriques, radars et donc des lames d’eau calculées (cf. 3.1.1.1) ;
• une primauté excessive donnée à l’exploitation des simulations numériques, alors que leurs performances et leurs incertitudes pour prévoir la dynamique des cellules orageuses
convectives des événements méditerranéens ne sont pas encore objectivement validées et restent limitées ;
• la difficulté pour un chef prévisionniste de manipuler des masses considérables de données de natures très diverses, malgré le logiciel SYNOPSIS mis à sa disposition à cette fin44.
Ces difficultés illustrent également le fait que, dans le cas des épisodes méditerranéens, une liaison plus forte entre les chefs prévisionnistes et les SPC, via le SCHAPI présent en salle de prévision avec le CPN, permettrait une meilleure prise en compte de la connaissance de terrain.

 

Citation

Les difficultés de prévision des événements méditerranéens conduisent la mission à considérer que jusqu’au dimanche 14 octobre en fin d’après-midi, l’affichage d’une vigilance météorologique orange pour l’Aude était pertinent. Les bulletins de vigilance sous-estiment les cumuls de pluies en 24 h mais annoncent bien un « épisode méditerranéen actif nécessitant une vigilance particulière ». Par contre, le maintien d’une vigilance orange dans la soirée du 14/10 peut a posteriori être jugé insuffisamment prudent et ne révélant pas une bonne interprétation du phénomène en cours. La bascule en vigilance météorologique rouge aurait pu intervenir dès le 14/10 vers 22h00, après l’arrivée du « run » AROME-IFS de 21h00 confirmant celui d’AROME-ARP de 17h30 ou au plus tard le 15/10 vers 01h00 après nouvelle confirmation par le « run » AROME-ARP de 00h30 et les indications des images de réflectivité radar.

 

Plusieurs facteurs sont intervenus dans cette décision de maintien en vigilance météorologique orange le 14/10 en fin d’après-midi et soirée, prise « en attendant de voir comment ça évolue » :
- les prévisions divergentes issues de scénarios de modélisation ensembliste, ce qui réitère la nécessité de disposer rapidement d’un cadre pour son interprétation évoquée au paragraphe 3.1.2.1 ;
- la difficulté d’interprétation posée aux chefs prévisionnistes national (CPN) et régional (CPR) du fait de la superposition de l’axe des pluies prévu (assez correctement) avec la limite entre les deux zones de vigilance météorologique partageant l’Aude (voir en annexe 2.8 2°/). Le choix fait par MF
d’utiliser les seuils de la zone méditerranéenne, conduisant au maintien d’une vigilance orange, n’était pas un choix prudentiel
;
- une exploitation insuffisante des mesures en temps réel de réflectivités radar et de pluies, qui aurait dû alerter les prévisionnistes sur la nécessité de reconsidérer le choix initial (cf. paragraphe 3.1.2.1) ;
- la crainte d’afficher un niveau de vigilance de « fausse alerte », intervenant immédiatement après la vigilance orange diffusée pour l’épisode des 9-10 octobre 2018 (pluies en 36h réduites à 150 mm). Par ailleurs, l’intention de MF de basculer l’Aude en vigilance rouge prise le 15/10 vers 04h00,
transmise vers 04h15 au COGIC, n’a donné lieu à diffusion par la carte de vigilance qu’à 06h00 dans le souci de « coller » aux heures nominales de l’instruction interministérielle de septembre 2011
et de respect d’une bonne forme des bulletins de suivi. Cette réaction montre que le concept d’heure nominale, dénué de sens dans le cas des événements soudains de type méditerranéen, est encore

 

Carte intéressante pour le seuil de la vigilance rouge :)

 

seuilsMFrouge.thumb.jpg.d136539b5fa546858277c6d5f7ff2fb0.jpg

 

 

Citation

Projet d’évolution de la procédure MF (projet PREVOIR) :


Après plusieurs enquêtes sur la perception du dispositif Vigilance météo auprès de divers publics faisant suite à différents rapports de REX Crues de l’IGA et du CGEDD88 et consciente de certaines limites du dispositif actuel, Météo France a lancé, en liaison avec le COPIL interministériel Vigilance météo et Vigicrues, une réflexion sur son évolution.
Ceci a conduit Météo France à proposer au COPIL, qui en a validé les principes, plusieurs évolutions fortes, dans l’esprit de fournir une information de vigilance moins schématique :
• afficher une vigilance non plus à 24 h mais à 48 h, avec une carte jour J et une carte jour J+1 ;
• aborder de manière plus précise et pertinente dans les bulletins de vigilance les conseils de comportement en établissant un meilleur lien entre l’aléa météorologique prévu et les conséquences sur les enjeux exposés.
• pour éviter l’ambiguïté existant entre la carte de l’aléa « inondation » de la Vigilance Météo et la carte Vigicrues du SCHAPI, remplacer le renvoi par lien électronique au site Vigicrues existant pour l’aléa « inondation » par l’intégration directe de la cartographie de vigilance Vigicrues. Cette évolution est envisagée de concert avec le SCHAPI ;
• au plan méthodologique, il s’agit d’orienter les usagers à ne pas se cantonner à la lecture de la carte de vigilance mais à aller exploiter les bulletins de suivi plus riches en informations (cf. supra) ;
• afficher, pour certaines cartes d’aléa, la vigilance avec une échelle de précision géographique infra-départementale permettant une information éventuellement mieux localisée entre zones de plaine, de montagne, frange littorale… ;

 

--> voir mon compte-rendu de CSM le 1er octobre dernier: https://forums.infoclimat.fr/f/topic/40152-vigilance-météo-france/?do=findComment&comment=3146591

 

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C'est très très intéressant et surtout instructif, merci pour le partage ! :)


La notion de risque continue de mal passer collectivement au sein des services. La carte des risques qui sera prochainement diffusée, m'inquiète en partie. D'un côté, c'est une excellente chose pour la prévention et l'anticipation auprès des populations concernées. D'un autre côté, sans pédagogie aux risques, est-ce que la diffusion d'une telle carte changera concrètement l'approche des populations (au sens large : gens, entreprises, transports, services publics, etc) ?

 

Ici, sur un forum de passionnés, évoquer un risque c'est de facto quasi-l'affirmer auprès d'un grand nombre qui viennent râler ensuite que l'évènement ne s'est pas produit. Ce n'est pas de râler qui me gène, c'est que ces personnes ne font pas la différence entre risque et alerte. Même chose avec une carte de GFS où des valeurs extrêmes s'affichent.

 

Mais comment les populations en général réagiront-elles face à une carte MF du risque ? Je crains les mêmes réactions et un désintérêt croissant.


« la crainte d’afficher un niveau de vigilance de « fausse alerte », intervenant immédiatement après la vigilance orange diffusée pour l ’épisode des 9-10 octobre 2018 (pluies en 36h réduites à 150 mm). » Avec un risque annoncé et réévalué régulièrement si nécessaire, cette crainte devrait, amha, fortement diminuer.


Toutefois, un grand volume d'informations (sur les risques) ne brouille-t-il pas les messages ? C'est un autre pan de l'inquiétude dont je faisais part plus haut.

 

Quels risques ? Quels seuils ? Quelles différences comportementales d'un côté, d'informations de l'autre, entre un risque évalué à 10% mais potentiellement destructeur et un autre à 50% avec des effets au mieux secondaires, à une même échéance ?

 

Cependant, même si une telle information (que je juge encore très partielle) ne touche qu'une frange des populations, ce sera déjà un plus important.

 

AROME 0.5km. Pourquoi pas si MF a les capacités...
Après, il serait bon que nombre d'équipes pluridisciplinaires travaillent ensemble. Ce que je veux dire, c'est qu'il existe déjà des expériences de mailles bien plus fines. Celles-ci sont connues de MF, là n'est pas question qui d'ailleurs participe à certaines d'entre elles, mais il serait utile, au niveau de l'exécutif (le gouvernement), de faciliter ce travail collaboratif, de permettre une validation plus efficace des résultats, de permettre une implémentation collégiale et une mise en production facilitée.
La PE à très courtes échéances me semble fournir des informations éminemment importantes pour l'évaluation d'un niveau d'alerte. Si ce drame permet de corriger/rééquilibrer les couplages entre données d'observations et simulations numériques, ça ne pourra qu'être bénéfique.


La confusion sur ses interprétations (la PE) ne se corrèle-t-elle pas avec un cadre trop rigide / mal adapté à ce type de situations («  Le choix fait par MF d’utiliser les seuils de la zone méditerranéenne, conduisant au maintien d’une vigilance orange, n’était pas un choix prudentiel », « Par ailleurs, l’intention de MF de basculer l’Aude en vigilance rouge prise le 15/10 vers 04h00, transmise vers 04h15 au COGIC, n’a donné lieu à diffusion par la carte de vigilance qu’à 06h00 dans le souci de « coller » aux heures nominales de l’instruction interministérielle de septembre 2011 »). Comment équilibrer la souplesse exigible face à l'interprétation de potentiels phénomènes dangereux et mouvants et la stabilité nécessaire de procédures entre services et institutions  aux orientations diverses (MF, SPC, Préfectures, etc) ?

 

Et d'autres choses encore ... ;)

 

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Arfff, en lisant les morceaux choisient par Sebaas, je suis dubitatif et interloqué sur une portion de ce rapport.

Des constatations enfin prises en compte et d'autres qui me font rire. Je ne peux pas en dire plus, mais c'est bien plus compliqué. Comme le rapport le précise, il manque un véritable lien entre MF, ses outils, les SPC, le dialogue, la formation etc.

Et pour finir, une véritable confusion ou collusion, entre les vigilances vigicrues et les vigilances alerte inondation de MF pour le téléspectateur lambda. 

Je termine sur la culture du risque qui prend une place plus importante dans les DREAL dont la notre dans le service risques naturels et hydrauliques depuis peu certe, mais mes collègues y travaille avec en autres des ateliers avec un collège. La culture du risque et la prise en compte des bulletins météo passera ultérieurement par les plus jeunes. Mais on est au début d'une véritable prise de conscience avec eux. Pour les plus anciens, on n'aura dû mal à changer les mentalités...

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Ce document est très enrichissant et pertinent dans l'approche systémique et l'implication de tous les acteurs. Je ne pourrai pas réagir sur l'aspect prevision météorologique, vigilance inondation et crues n'ayant pas les connaissances techniques.
 Par contre la coordination d'acteurs gémapien pour travailler sur le Pi ..un peu plus..et il manque un élément de taille : une annexe financière à l'attention des autorités gemapiennes et des propriétaires d'ouvrage. .. Qui va payer et comment ? Et pourtant le peu de chiffre disponible dans le document est éloquent : citation : "Après un premier PAPI (2007 – 2014) ayant permis 80 M€ d’interventions, un second a été adopté 
en 2015 (2015 – 2021), portant sur environ 28 M€ d’interventions, et a été ajusté par avenant en 
septembre 2018. À ce jour, 11,5 M€ sont d’ores et déjà programmés." Soit 91,5M € d'engagement à ce jour ( je comprends que le premier PAPI a été soldé, enfin je l'espère ) ... on notera la baisse des moyens disponibles... et surtout le bilan c'est 10M € de dommages évités (ce qui est génial, tant mieux) .. grosso modo 10% du PAPI en économie de retour. .. les événements ont causé 200M € de dégâts! !
On apprendra un peu plus loin que VNF en urgence a mis 1M € sur des travaux  et qu'il compte en mettre 3M € d'ici 2021.. tout en précisant qu'il appartient aux propriétaires  gemapien de faire des travaux  (digue) .. d'ailleurs quand on lit les annexes et le tableau de la DREAL (dont un doublon faisant passer à la trappe les actions 6.0 à 7.02) on peut noter une difficulté financière pour de petits propriétaires à envisager 7500€ de travaux...
Les prochaines périodes de contractualisation financières débutent... l'état réduit sa voilure sur les infrastructures, je voudrais bien voir la gueule de la prochaine enveloppe des fonds Barnier...je ne sais pas comment le personnel de VNF trouve encore du coeur à l'ouvrage, Chapeau à eux (et attention sur les barrages à aiguilles!) Je ne sais pas comment les agents de la DREAL vont pouvoir mener de front toutes les missions, Chapeau à eux , je ne sais pas comment les autorités gemapiennes vont prioriser leurs interventions entre le gema et le Pi , mais chapeau aussi.. et courage à tous.

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Saint-Etienne (Montaud) : alt 500m.
Il y a 10 heures, Discolulu a dit :

Ce document est très enrichissant et pertinent dans l'approche systémique et l'implication de tous les acteurs. Je ne pourrai pas réagir sur l'aspect prevision météorologique, vigilance inondation et crues n'ayant pas les connaissances techniques.
 Par contre la coordination d'acteurs gémapien pour travailler sur le Pi ..un peu plus..et il manque un élément de taille : une annexe financière à l'attention des autorités gemapiennes et des propriétaires d'ouvrage. .. Qui va payer et comment ? Et pourtant le peu de chiffre disponible dans le document est éloquent : citation : "Après un premier PAPI (2007 – 2014) ayant permis 80 M€ d’interventions, un second a été adopté 
en 2015 (2015 – 2021), portant sur environ 28 M€ d’interventions, et a été ajusté par avenant en 
septembre 2018. À ce jour, 11,5 M€ sont d’ores et déjà programmés." Soit 91,5M € d'engagement à ce jour ( je comprends que le premier PAPI a été soldé, enfin je l'espère ) ... on notera la baisse des moyens disponibles... et surtout le bilan c'est 10M € de dommages évités (ce qui est génial, tant mieux) .. grosso modo 10% du PAPI en économie de retour. .. les événements ont causé 200M € de dégâts! !
On apprendra un peu plus loin que VNF en urgence a mis 1M € sur des travaux  et qu'il compte en mettre 3M € d'ici 2021.. tout en précisant qu'il appartient aux propriétaires  gemapien de faire des travaux  (digue) .. d'ailleurs quand on lit les annexes et le tableau de la DREAL (dont un doublon faisant passer à la trappe les actions 6.0 à 7.02) on peut noter une difficulté financière pour de petits propriétaires à envisager 7500€ de travaux...
Les prochaines périodes de contractualisation financières débutent... l'état réduit sa voilure sur les infrastructures, je voudrais bien voir la gueule de la prochaine enveloppe des fonds Barnier...je ne sais pas comment le personnel de VNF trouve encore du coeur à l'ouvrage, Chapeau à eux (et attention sur les barrages à aiguilles!) Je ne sais pas comment les agents de la DREAL vont pouvoir mener de front toutes les missions, Chapeau à eux , je ne sais pas comment les autorités gemapiennes vont prioriser leurs interventions entre le gema et le Pi , mais chapeau aussi.. et courage à tous.

 

Les montants des PAPI successifs n'explique pas une baisse des moyens, mais une stratégie différente entre les deux programmes.

Le premier fait suite aux dramatiques inondations de décembre 1999 : l'accent a été mis en priorité sur le ralentissement des écoulements en amont des zones à enjeux, les systèmes de protection par des ouvrages hydrauliques (création/confortement) et... un gros effort sur la réalisation des Plans Communaux de Sauvegarde (PCS) où 1,6 M€ semblent avoir été engagée !

Il semble tout à fait logique qu'après d'importants travaux sur le premier PAPI, le second est un peu moins "riche" avec un accent mis cette fois-ci sur la réduction de la vulnérabilité du bâti et des enjeux (habitations, locaux commerciaux, etc.).

 

Sur tes questions, tu peux consulter les documents mis à dispositions par le SMMAR (structure porteuse des PAPI à l'échelle du BV de l'Aude).

On y retrouve les actions du PAPI 1 : http://www.smmar.org/uploads/mediatheque/contenu/competences_et_missions/pi/fichiers/papi_1_01.pdf

Le bilan de ce PAPI 1 et les actions du PAPI 2 (en l'état de son dépôt pour instruction en 2014) : http://www.smmar.org/uploads/mediatheque/contenu/competences_et_missions/pi/fichiers/papi_2_01.PDF

 

Au passage, c'est beaucoup de lecture...

Pour ceux qui se posent la question, pour arriver à un tel document, il faut au minimum 1 an, voire 1 an et demi rien que pour le préparer/rédiger ! A cela s'ajoute 4 à 6 mois d'instruction  (tout dépend si ça doit passer au niveau national ou non) et dans les meilleurs délais, rajoutez 6 mois pour la signature de la convention-cadre qui permet enfin d'engager les crédits...

Le PAPI est un outil quasi-indispensable pour les territoires ayant une forte vulnérabilité aux inondations, mais il est de plus en plus lourd à porter et inadapté aux situations d'urgence comme vécu dans l'Aude l'an passé. 

 

Le FPRNM (fonds Barnier) est encore relativement généreux et contribue en grande partie au montage financier de ces programmes, au maximum à 50%. Par contre, d'autres financeurs comme les régions ou les départements ont nettement réduit la voilure depuis quelques années : c'est très disparate selon les régions. L'Occitanie (ex-LR) à une politique d'accompagnement très favorable sur la réduction de l'aléa inondation.  Mais, il est vrai qu'arriver à 80% de subventions pour certaines opérations est de plus en plus difficile, ce qui ne facilite pas la tâche des gemapiens... (vaste débat).

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Les communes ou plutôt les communautés d'agglo ou communauté intra... sont demandeuses et génèrent beaucoup de travail pour les RN (Risques Naturels) avec des sous-effectifs pour traiter les PAPI. Ses dossiers sont lourds à remplir, à traiter, à étudier. Ils sont fastidieux mais les fonds barniers sont là pour ça en autres. Et par dessus le marché, on entre dans le domaine politique en travaillant avec des élus. Comme la construction des digues après xynthia. 

Le souci aussi, la dimension énormisme de la région Nouvelle-Aquitaine. Par exemple, pour un PAPI à Bayonne, l'agent basé à Poitiers pour une réunion le lundi partira la veille et reviendra le mercredi matin. Quelle mobilisation pour une réunion d'une journée et des dossiers en souffrance en attendant. Imaginez 2 jours 1/2 pour une réunion.

Les PAPI ne sont pas du tout mon domaine ni de ma compétence, comme la mienne est la comptabilité public. Mais j'en entends souvent parler, faisant parti de mon service. De plus les PAPI sont vraiment fléchés à part et se compte en 100taine de millions d'euros rien que pour la nouvelle-aquitaine pour différents domaines...

 

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Bonsoir,

 

Pour ce qui est du point sur la PE dans ce rapport, il va exister d'ici quelques mois à MF un fascicule d'utilisation (ou non) et d'interprétation de la prévision d'ensemble.
C'est effectivement un produit à double tranchant, et l'on peut vite dire n'importe quoi, que ce soit pour une utilisation "pour vigilance" ou non.

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