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Du 15 mars au 21 mars 2021, prévisions météo semaine 11


Cers

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Il y a 4 heures, _Iseran__ a dit :

On semble avoir trouvé un accord ce matin, le coup de froid s'est considérablement amoindri comme l'envisageait déjà ukmo hier soir. Après une advection froide en flux de NE jeudi et vendredi, les hauts géopotentiels envahiraient de nouveau le pays pour le week-end avec une hausse des températures sensible surtout l'après midi sous un soleil dominant. 

GFS reste le seul à modéliser la persistance d'un creusement plus significatif en méditerranée mais il est esseulé même abandonné par la version //. Ce blocage anticyclonique devrait se prolonger au moins en début de semaine suivante. 

 

Il y a toujours beaucoup de scenarios qui envisagent un creusement beaucoup plus important, on peut pas le balayer comme ca d'un revert de la main à J+5 car ces creusement en méditerranées sont  mal appréhendés a cette échéance.

,

Ca doit etre la même chose sur l'ensembliste du CEP, tout se joue à 100 heures, il y a des nuances très importantes d'un scenario à l'autre et il n'y a certainement pas d'accord entre les modeles

 

Ces différences ont les observe aussi sur GEM entre les scenarios

 

Scenario 12

 

GEMP12EU00_108_1.png

 

 

Scenario  14

 

GEMP14EU00_108_1.png

 

 

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En février dans le topic sud-ouest, j'avais fait cette remarque :     Je pensais pas qu'on allait en faire une telle démonstration par l'exemple un mois plus tard...   Ap

Il faut dire qu'avec ces cartes on se croirait revenu au début des années 2000.    À l'heure où j'écris ces lignes, mon modem s'active.     

Une perturbation s’est enfoncée sur la France lundi, occasionnant des averses dans un flux de nord-nord-ouest assez frais. Un axe de talweg quasiment orienté ouest-est se dirige cette nuit vers l’Isla

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Aubagne (13400)

La tendance lourde est quand même à un retour des HP / HG par le NW, c'est-à-dire à un affaissement de ceux-ci en direction de l'Europe occidentale. Reste bien entendu des inconnues, telles que le comportement et le placement des BG/BP méditerranéens. Ces inconnues perturbent le retour de la douceur : dès la fin du week-end ? Au début du topic suivant ? Avec de l'humidité ou sec ?

 

En conséquence, la douceur reviendrait plus probablement rapidement au nord et la fraîcheur se maintiendrait 24 à 48h de plus au sud. La douceur s'accompagnerait d'un temps plutôt sec au nord ; la fraîcheur s'accompagnerait d'une (forte) humidité au sud.

Mais tout cela est à nuancer.

 

IFS opé et IFS 47r2 divergent, tant chez les déterministes que les ensembles. Pour la fin du topic, on trouve une option " col " sur le sud / en Méditerranée.  La version déterministe opérationnelle opte pour un flux de nord doux (un flux de SW rafraîchi) au nord, un flux de SE au sud. La douceur gagne rapidement du terrain sur le pays. Une vision partagée dans de nombreuses autres modélisations, à quelques détails près.

 

hgt500_168_47r1.png.3860126dabeac63d2c0a0924719d9e8e.png

 

Sur la version déterministe 47r2, le col ne concerne plus le sud du pays. Le sud est davantage influencé par un flux d'est à nord-est, freinant la pénétration de la douceur. En revanche, le nord du pays y serait plus fortement soumis (à la douceur). Les différences sont subtiles, surtout à H168, et le temps sensible varient beaucoup.

 

hgt500_168_47r2.png.9b552c567893fea0f6f424ccf9fab9f3.png

 

Au niveau des ensembles européens, on garde des BP majoritairement italiens qu'espagnols, avec un écart type encore relativement en Méditerranée, signe que le placement de ces BG sera primordial lors des prochaines sorties.

 

500_moy.png

 

500_spr.png

 

GFS 6Z est doux et se rapproche plus ou moins du déterministe IFS, en contradiction avec son membre de contrôle et sa moyenne d'ensemble, nettement plus froid, en altitude du moins, avec des BG campés en au-dessus de la Grande Bleue.

 

p-spaghetti-500.png?run=run06model

 

Bref, l'affaire n'est pas encore pliée. Plus exactement, les modalités de sortie de l'épisode froid ne sont pas déterminées. Ni le timing. C'est une des questions pour le prochain topic à ouvrir. ;)

 

En surface, l'humidité paramétra la température. Pour l'heure, c'est un temps plutôt sec qui prédomine, avec l'installation de HP doux à tous les étages : de fortes amplitudes thermiques avec des éclaircies généreuses, un temps de début de printemps. Une petite partie sud connaîtrait des conditions pluvieuses avec de faibles amplitudes thermiques, maintenant des sensations hivernales / automnales.

 

 

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Une perturbation s’est enfoncée sur la France lundi, occasionnant des averses dans un flux de nord-nord-ouest assez frais. Un axe de talweg quasiment orienté ouest-est se dirige cette nuit vers l’Islande et un système frontal contournant l’anticyclone va nous affecter dès ce mardi tout en frontolysant mercredi. A l’échelle supra-synoptique, la dorsale atlantique prend de l’ampleur. Sur la partie ouest du bassin océanique, l'atmosphère est particulièrement barocline (gradient isobare de température prononcé), ce qui se matérialise par un courant-jet renforcé. Un creux se développe vers 50-60 degrés de longitude nord, caractérisé par des valeurs de vorticité absolue assez importantes à l’étage moyen. Le flux en aval de ce talweg se renforce et acquiert une forte composante sud.

 

NATL_500vort_20210315_1200_012.png

 

 

Outre l’effet des advections thermiques et de vorticité sur le champ de géopotentiel, l’amplification de la dorsale est aussi liée partiellement à des processus diabatiques et au transfert méridien d’air chaud et humide au sein de ce qu’on appelle la bande de transport d’air chaud (WCB pour warm conveyor belt en anglais), qui modifient la distribution du champ de vorticité potentielle. La WCB se situe en aval du talweg, à l’avant et le long du vaste front froid en évolution, dans le secteur chaud. Dans un flux de secteur sud-sud-ouest dynamique, l’air chaud et humide de basses couches converge et s’élève rapidement au sein de la perturbation pour atteindre les niveaux supérieurs de la troposphère où il diverge en prenant la direction du pôle. En s’élevant depuis la surface, l’air se condense, il se forme des nuages et des précipitations. La figure ci-dessous montre la trajectoire de quelques parcelles d’air atmosphérique sur 48 heures simulée par GFS, partant de la couche limite planétaire (~ 950 hPa) ce mardi 16 mars à 00 UTC vers 30 ° N et 45 ° W. On voit qu’en moins d'une journée, plusieurs particules perdent 500 hPa dans leur mouvement vers le nord, correspondant à une vitesse verticale moyenne de l'ordre de 10 cm/s (~ - 1 Pa/s) si on fait le calcul. Parvenues dans la haute troposphère, les parcelles sont entraînées le 17 mars dans un mouvement anticyclonique vers les Iles britanniques.

 

 

186359_trj001.jpg.fa6f92b896ca258d40cc272d9b0cf143.jpg

 

 

Les deux figures suivantes représentent respectivement l’image vapeur d’eau simulée et la MSLP + précipitations sur 6 heures prévues par ECMWF le mercredi 17 mars à 00 UTC. Sur l'image WV, les zones humides apparaissent en blanc, les zones sèches en noir. On met bien en évidence la bande d'humidité sur l'Atlantique. Les régions de forts contrastes correspondent à des régions de fort gradient. Notez la structure en “champignons”, suggérant une convection profonde au-dessus de l'océan. La perturbation est associée à d’importants cumuls de pluie. En France, la perturbation mentionnée au tout premier paragraphe se traduit aussi par des précipitations sur un large tiers nord-est.

 

render-worker-commands-88596cfc-phhhd-6f

 

render-worker-commands-88596cfc-z9smk-6f

 

 

Le transfert méridien d'air chaud et humide est parfaitement visible sur une carte du champ de theta'w à 850 hPa (> 14 °C)  :

 

21031700_1512.gif

 

 

Revenons un instant sur la vorticité potentielle (PV), produit de la vorticité absolue par la stabilité statique de l’atmosphère, elle-même reliée au gradient de température potentielle. La stratosphère, où la stabilité statique est élevée (theta augmente rapidement avec z), est caractérisée par de fortes valeurs de PV (> 2 PVU), alors que dans la troposphère, le tourbillon potentiel est faible et peut être considéré en moyenne pratiquement uniforme. L’iso 1,5 ou 2 PVU permet d'identifier la tropopause dynamique, limite entre la troposphère et la stratosphère. Le tourbillon potentiel a l’avantage d’être conservatif lors d’évolutions adiabatiques, sans changements d’état et sans frottements, c’est pourquoi il s’agit d’un indicateur pertinent pour suivre les masses d'air au sein des perturbations. Quand l'air monte ou descend, la tropopause dynamique se déforme. Les flux turbulents de chaleur et d’humidité, les changements d’états de l’eau, influencent en revanche la PV. Or la WCB entraîne vers le haut de l’air chargé d’humidité qui, en se condensant, conduit à la libération de chaleur latente. Cela modifie la configuration des isentropes et affecte le tourbillon potentiel au voisinage de la source de chaleur : il y a création (destruction) de vorticité potentielle cyclonique en-dessous (au-dessus) de la zone de chauffage. Ainsi, les processus diabatiques au sein de la WCB favorisent l’apparition d’anomalies négatives de PV dans la haute troposphère et l’injection d’anomalies négatives de PV contribue à amplifier la dorsale.

 

Evolution sur 24 heures (prévisions GFS) :

 

gfs_pv330K_atl_5.png

 

 

gfs_pv330K_atl_9.png

 

 

Pour illustrer ce qui a été dit, voici une coupe verticale ouest-est à travers la perturbation ce 17 mars à 00 UTC (prévisions GFS). Sur la première figure, la configuration des isentropes, resserrées et inclinées vers l'ouest et le haut, indique la position du front froid. Sa trace au sol notamment est bien visible mais on voit que la frontogenèse (traits pleins en rose) s'étend sur toute la hauteur de la troposphère. L'air froid se situe à l'ouest, l'air chaud à l'est. Près de la surface, au niveau du front, la convergence du vent induit des mouvements d'air ascendants marqués (omega < 0 => w > 0). A l'ouest en revanche, l'air est subsident. Cette circulation permet la restauration de l'équilibre du vent thermique, détruit par les advections quasi-géostrophiques : les mouvements ascendants (descendants) s'accompagnent d'un refroidissement (réchauffement), c'est à dire d'un effet contraire à celui des advections horizontales. Les ascendances s'accompagnent bien sûr du développement de nuages et d'un dégagement "local" de chaleur latente.

 

gfs_2021031512_fh36_xsection_43.50N,42.0

 

 

La seconde figure représente la vorticité potentielle PV, le vent perpendiculaire à la coupe et la température potentielle theta. Du premier coup d'oeil, on visualise la déformation de la tropopause et en particulier l'intrusion d'air sec stratosphérique (PV > 2 PVU) dans la troposphère (à gauche de la figure). C'est ce qu'on appelle une foliation de tropopause, apparaissant en lien avec le développement du talweg. A l'ouest, la tropopause plonge ; à l'est, elle monte. Remarquez la force (> 130 kts) et la position du courant-jet d'altitude par rapport à l'anomalie positive de PV, ainsi que le jet de basses couches vers 850 hPa (à droite de la carte) contribuant au transport de chaleur et d'humidité à l'avant du front froid. Le cisaillement horizontal de vent est marqué et les processus diabatiques favorisent la formation d'une anomalie positive de PV près de la surface (> 2 PVU) sous les ascendances frontales (cf figure précédente), et d'une anomalie négative de PV au-dessus (valeurs négatives en bleu foncé). Un autre dipôle apparaît légèrement plus à l'est. Au final, la déformation de la tropopause, la génération de PV- et le transport d'anomalies négatives participent à l'accentuation du gradient de PV et à l'amplification de l'onde. 

 

gfs_2021031512_fh36_xsection_43.50N,42.0

 

 

En seconde partie de semaine, la situation semble évoluer vers un blocage. En fait, suite à l'amplification de la dorsale, il se produirait un déferlement d'onde de Rossby (RWB). Un temps froid pour la saison sur notre pays serait en mesure de persister, encore humide jeudi/vendredi avec peut-être de la neige transitoirement à basse altitude dans l'est. Durant le weekend cependant, l'influence de l'anticyclone devrait se faire sentir par le nord-ouest, en faveur de l'installation de conditions peut-être plus sèches et de températures en hausse,  devenant plus proches des normales climatiques à moyen terme (cf. topic suivant :)).

 

EU_DTtheta_20210315_0000_096.png 

 

 

 

EU_slpthick_20210315_1200_120.png

 

 

 

Sur les diagrammes ECMWF, on retrouve en général :

 

- la persistance d'un temps froid jusqu'en seconde partie de semaine, puis la remontée envisageable ;

- des signaux de pluie ce mardi puis jusque vendredi ;

- les variations du géopotentiel correspondant au passage des perturbations, puis la hausse de la Z500 en fin de semaine.

 

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Aubagne (13400)

On s'est malgré tout éloigné du potentiel entrevu pour revenir sur un évènement a priori inhabituel et non remarquable (en France).

Illustration avec l'EFI T2m d'IFS 00z :

 

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Ci-dessous le diagramme de Hovmoller GFS d'hier pour la composante méridienne du vent à 200 hPa. Le trait noir incliné vers la droite identifie l'onde de Rossby, les traits verts les axes de talweg (T) et de dorsale (R) sur l'Atlantique Nord cette semaine. J'ai ajouté deux flèches verticales (rouge = vent de sud, bleu = vent de nord). Remarquez la forte composante sud sur l'Atlantique en relation avec l'amplification de l'onde, laquelle finit par déferler (RWB, pour Rossby wave breaking). Le trait vert de droite est quasi-vertical, indiquant que l'onde est "quasi-stationnaire" et ne se propage presque pas vers l'est. J'ai aussi représenté deux trains d'onde prévus par GFS (flèches bleues), susceptibles de bousculer plus ou moins la situation à plus long terme.

 

 

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La carte suivante illustre le déferlement d'onde de Rossby et ses conséquences sur la circulation atmosphérique cette semaine.

 

Un RWB est le retournement irréversible à l'échelle synoptique du gradient de PV sur une surface isentrope (ici 320 K, haute troposphère des moyennes latitudes). Les RWB (flèches noires, déferlements anticycloniques), conduisent à la formation de filaments ou bandes de PV (traits pleins en blanc) voire d'anomalies s'isolant de la circulation générale, les fameuses gouttes froides.

 

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