Guillaume39 Posté(e) 16 novembre 2023 La Pesse - 1085 m Partager Posté(e) 16 novembre 2023 Bonjour, je suis tombé sur un article qui parle de l'IA et des modèles météo, chose relativement récente il me semble. Cet article évoque notamment une filiale de Google, DeepMind, qui revendique avoir développé un modèle météo à base d'IA, le modèle GraphCast, qui serait plus performant à 10 jours que le modèles d'ECMWF pour temps de calcul très nettement inférieur. Je vous met le lien ici qui donne quelques infos sur le modèle : https://deepmind.google/discover/blog/graphcast-ai-model-for-faster-and-more-accurate-global-weather-forecasting/ Avez vous un peu de recul sur ces nouveautés? Pour ma part je découvre tout ça. Apparement c'est assez sérieux puisqu'un article est paru dans Science. En tout cas je trouve que c'est un sujet interessant, si on en crois cette société nous sommes possiblement à l'aube d'un bouleversement des prévisions météo en lien avec l'IA. A prendre avec du recul, bien évidemment. 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
bernardt60 Posté(e) 16 novembre 2023 56800 Taupont Partager Posté(e) 16 novembre 2023 il y a 15 minutes, Guillaume25 a dit : Bonjour, je suis tombé sur un article qui parle de l'IA et des modèles météo, chose relativement récente il me semble. Cet article évoque notamment une filiale de Google, DeepMind, qui revendique avoir développé un modèle météo à base d'IA, le modèle GraphCast, qui serait plus performant à 10 jours que le modèles d'ECMWF pour temps de calcul très nettement inférieur. Je vous met le lien ici qui donne quelques infos sur le modèle : https://deepmind.google/discover/blog/graphcast-ai-model-for-faster-and-more-accurate-global-weather-forecasting/ Avez vous un peu de recul sur ces nouveautés? Pour ma part je découvre tout ça. Apparement c'est assez sérieux puisqu'un article est paru dans Science. En tout cas je trouve que c'est un sujet interessant, si on en crois cette société nous sommes possiblement à l'aube d'un bouleversement des prévisions météo en lien avec l'IA. A prendre avec du recul, bien évidemment. 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Sky blue Posté(e) 16 novembre 2023 Lyonnais et Jura en été. Partager Posté(e) 16 novembre 2023 Révolution probable en vue ou le climatologue et météorologue pourrait passer de physicien à statisticien avancé. ??? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Serge71400 Posté(e) 16 novembre 2023 Partager Posté(e) 16 novembre 2023 il y a 51 minutes, Sky blue a dit : Révolution probable en vue ou le climatologue et météorologue pourrait passer de physicien à statisticien avancé. ??? Le quidam également. Un petit complément d'information : Google toont AI-model dat 'ongekend nauwkeurige' weersvoorspellingen kan doen - IT Pro - Nieuws - Tweakers 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
_sb Posté(e) 16 novembre 2023 Aubagne (13400) Partager Posté(e) 16 novembre 2023 Des posts d'autres intervenants complètent sur la page d'après. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
sebb Posté(e) 16 novembre 2023 Partager Posté(e) 16 novembre 2023 https://charts.ecmwf.int/products/plwww_3m_fc_aimodels_wp_mean?area=Northern Extra-tropics¶meter=Geopotential 500hPa&score=Root mean square error https://charts.ecmwf.int/?facets={"Product type"%3A["Experimental%3A Machine learning models"%2C"Experimental%3A AIFS"]} 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bibi44 Posté(e) 16 novembre 2023 Montoir-de-Bretagne (44) Partager Posté(e) 16 novembre 2023 Le site Futura vient également de publier un article un sujet, donc simplifié, mais en français, et suffisamment "vulgarisé" pour être compris du plus grand nombre : https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/intelligence-artificielle-google-deepmind-sidere-surpassant-tous-modeles-meteorologiques-actuels-precision-109189/ Effectivement, les perspectives offertes par l'IA, en météo comme dans de nombreux domaines, sont énormes. Des équipes travaillent depuis des années pour développer ces nouvelles solutions. Nous voyons aujourd'hui poindre des résultats intéressants, alors que ces IA sont en phase "d'entraînement", ou de "rodage". D'ici quelques mois, ou quelques années, selon les sujets, quand ces machines arriveront à maturité, nous assisterons à de vrais choc, des bouleversements dans les façons de faire... Et probablement à quelques déceptions aussi. Concernant la météo, tous les signaux semblent au vert pour ouvrir de belles perspectives d'amélioration de la précision. 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jojobarbar Posté(e) 16 novembre 2023 Clermont-Ferrand (63) Partager Posté(e) 16 novembre 2023 (modifié) Bonjour, Pour les intéressé, je conseille aussi le preprint de MetNet 3 (de Google aussi). Les modèles de type GraphCast, PanguWeather, AIFS (du centre européen)... prennent en entrée une analyse (qui est coûteuse en calcul et sujette à de nombreuses incertitudes et approximations). Ainsi, le modèle de prévision numérique est remplacé par une IA mais la pipeline globale a besoin de l'étape analyse, qui n'est pas IA. MetNet 3 est capable de faire un cycle entier : analyse - prévision et donc de repartir d'une analyse générée par l'IA. Ça c'est assez fort parce que potentiellement, il n'y a plus qu'à brancher des obs en entrée et toute la pipeline de prévision du temps est géré par le modèle IA. On n'en est pas encore là mais pas loin avec MetNet 3. Je sais pas si j'ai été très clair mais c'est vraiment sympa d'ouvrir un topic là dessus maintenant, on va avoir des choses à dire. Sinon, et à la mode aussi, des modèles plus petit, qui ne cherchent pas à émuler une météo mondiale ou exhaustive sont aussi très intéressant ! De nombreux modèle de downscaling, de générations d'image pour enrichir les ensembles n'interviennent qu'à un point très précis de la pipeline de prévision mais peuvent apporter énormément à un coup bien moindre et une performance très élevée. Deux articles à titre de sources et d'exemples : https://www.nature.com/articles/s41586-021-03854-z (Downscaling) https://arxiv.org/abs/2306.06079 (MetNet 3) Je renvoie également à ce message pour ceux souhaitant se former plus ou moins à l'IA : Modifié 16 novembre 2023 par Jojobarbar 2 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Serge71400 Posté(e) 17 novembre 2023 Partager Posté(e) 17 novembre 2023 Il y a 14 heures, Bibi44 a dit : D'ici quelques mois, ou quelques années, selon les sujets, quand ces machines arriveront à maturité, nous assisterons à de vrais choc, des bouleversements dans les façons de faire... Et probablement à quelques déceptions aussi. Concernant la météo, tous les signaux semblent au vert pour ouvrir de belles perspectives d'amélioration de la précision. Faisant suite à une réunion à Interlaken, cette révolution va dégraisser beaucoup d’emplois dans le milieu de la météorologie touchant prioritairement les ingénieurs, les techniciens et autres spécialistes. Me concernant, je suis particulièrement partisan malgré les danger que cela peu impliquer. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bibi44 Posté(e) 17 novembre 2023 Montoir-de-Bretagne (44) Partager Posté(e) 17 novembre 2023 Il y a 1 heure, Serge71400 a dit : Faisant suite à une réunion à Interlaken, cette révolution va dégraisser beaucoup d’emplois dans le milieu de la météorologie touchant prioritairement les ingénieurs, les techniciens et autres spécialistes. Me concernant, je suis particulièrement partisan malgré les danger que cela peu impliquer. Oui, toute révolution dans un domaine entraine de grands changements dans les besoins, notamment en ressources humaines. Dans le meilleur des cas, il s'agira de réinventer les emplois, de former les gens a de nouvelles compétences... Mais bien souvent, il s'agira... D'alléger la masse salariale. Mais on s'éloigne un peu du sujet... 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
sebb Posté(e) 17 novembre 2023 Partager Posté(e) 17 novembre 2023 Il y a 19 heures, sebb a dit : https://charts.ecmwf.int/products/plwww_3m_fc_aimodels_wp_mean?area=Northern Extra-tropics¶meter=Geopotential 500hPa&score=Root mean square error https://charts.ecmwf.int/?facets={"Product type"%3A["Experimental%3A Machine learning models"%2C"Experimental%3A AIFS"]} Entre temps, j'ai vu passer ça qui apporte de la nuance par rapport au graph ci-dessus, et qui me semble donc intéressant de reposter: 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jojobarbar Posté(e) 19 novembre 2023 Clermont-Ferrand (63) Partager Posté(e) 19 novembre 2023 Salut, Je me dis que ça serait pas mal maintenant d'ouvrir un topic spécialement dédié IA-Météo, qu'en pensez-vous, je peux résumer quelques articles que je lis, et on pourrait également, étudier un peu la performance des modèles dans des situations controversées entre modèles classiques ? En attendant les avis, je poste justement un résumé d'un article court et qui pose une question intéressante : Can Artificial Intelligence-Based Weather Prediction Models Simulate the Butterfly Effect? Le résultat est négatif : Le modèle Pangu-Weather est comparé à ICON, basse et haute résolution. La méthode est la suivante, pour chaque modèle deux expériences sont faites. Une expérience ou les perturbations de l'analyse sont gardées classiques (100%). Une expérience ou les perturbations de l'analyse sont réduites d'un facteur 1000 (0.1%) (comme si on était 1000 fois plus certains de l'état initial). Alors, ce qui est observé c'est que dans le second cas, pour des modèles simulant l'effet papillons, si l'erreur initiale est faible (normal puisque la certitude est supposée 1000 fois plus forte), cette erreur grandit très rapidement pour rejoindre une échelle de grandeur similaire à celle des expériences du premier point (où elle est saturée, ce sont les erreurs de plus grandes échelles qui deviennent prépondérante). En revanche, pour Pangu-Weather, l'erreur grandit beaucoup moins, et garde la même allure que Pangu-Weather du premier point. Cela signifie, que des petites (infimes) perturbations dans l'état initial, ne modifient pas grandement le résultat de Pangu-Weather alors qu'elle modifient les résultats d'ICON LR et HR presque comme des perturbations d'amplitude normale. En d'autres termes, l'effet papillon c'est le fait qu'être 1000 fois plus certain d'une situation initiale n'avance pas à grand chose pour la prévision. Or pour un modèle IA, être 1000 fois plus certain d'une situation initiale conduit à une variabilité bien moindre. Figure qui le montre, (tirée de l'article), la quantité étudiée est mise au carré, ainsi "les différence de certitude initiales" sont de 1000^2 = 1 000 000) : Les auteurs concluent sur le fait que les modèles IA, ne perçoivent pas l'effet papillon dans leurs entraînement, puisqu'il n'y a eu qu'un passé, et qu'au mieux, dans les réanalyses ERA5, ils ont été confronté à des situations similaires aux suites très différentes, mais jamais à deux situations quasi identiques dont la suite a différé grandement. Il pensent donc que le résultat serait similaire pour tous les modèles d'IA les plus connus. Néanmoins, cela pourrait être réglé en intégrant un paramètre "d'effet papillon" représentant en gros les résultats de la convection (dont la dynamique est de petite échelle) aux plus grandes échelles, ce qui au passage est exactement ce qui est fait pour les modèles à mailles larges. Enfin, ils soulignent qu'actuellement, l'erreur liés à l'effet papillon n'est pas la plus importante bien qu'elle soit non négligeable. Ainsi, si les modèle IA parviennent à réduire par exemple l'erreur à l'échelle synoptique, ils apporteront quand même quelque chose (en plus d'un temps de génération des champs dérisoire comparé aux modèles physiques) N'hésitez pas à me contredire ou préciser si vous comprenez des choses différemment ! 4 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Matpo Posté(e) 19 novembre 2023 Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles Partager Posté(e) 19 novembre 2023 il y a une heure, Jojobarbar a dit : Salut, Je me dis que ça serait pas mal maintenant d'ouvrir un topic spécialement dédié IA-Météo, qu'en pensez-vous Merci pour l ensemble de ton intervention Et +1 pour la partie que je cite, IC doit prendre le train en marche c est le moment de ne pas faire preuve d immobilisme 🤩 Chamboulement dans le monde météo... 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Matpo Posté(e) 19 novembre 2023 Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles Partager Posté(e) 19 novembre 2023 Live a ce propos maintenant 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
_sb Posté(e) 19 novembre 2023 Aubagne (13400) Partager Posté(e) 19 novembre 2023 Il y a 6 heures, Matpo a dit : IC doit prendre le train en marche c est le moment de ne pas faire preuve d immobilisme 🤩 Tu peux faire ce premier pas Pour le reste, le sujet est important et en études / expérimentations depuis depuis plusieurs années. Sur cette thématique ô combien devenu soudainement médiatique, attention à ne pas tomber dans l'outrance ou l'enthousiasme béat. On est davantage sur la complémentarité que sur la supplantation pure et simple des modèles physiques. Cela ouvre clairement des perspectives nouvelles en terme de méthodologies, de modélisations, d'implémentations ou encore d'analyses. 2 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Matpo Posté(e) 19 novembre 2023 Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles Partager Posté(e) 19 novembre 2023 (modifié) Il y a 2 heures, _sb a dit : Tu peux faire ce premier pas Pour le reste, le sujet est important et en études / expérimentations depuis depuis plusieurs années. Sur cette thématique ô combien devenu soudainement médiatique, attention à ne pas tomber dans l'outrance ou l'enthousiasme béat. On est davantage sur la complémentarité que sur la supplantation pure et simple des modèles physiques. Cela ouvre clairement des perspectives nouvelles en terme de méthodologies, de modélisations, d'implémentations ou encore d'analyses. Merci Oui complètement compliqué de trouver l'équilibre puisque beaucoup de perspectives sont encore avec un point d interrogation on pourra en savoir plus le temps passant et les réanalyses aidant J aurais bien ouvert le sujet mais le manque de temps et de compétences aussi dans le domaine pour pna part m'ont retenu Toutefois c est si intéressant je vais tenter de prendre un moment pour le faire au moins un peu bien (sauf si quelqu'un l'a déjà fait avant moi bien entendu) J en profite pour citer une maxime du regretté Coluche : "il faut mettre un frein a l immobilisme" IC n est pas dans l immobilisme bien au contraire ça bouge bien mais juste j avais bien aimé cette phrase 😅^^ Modifié 19 novembre 2023 par Matpo 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jojobarbar Posté(e) 20 novembre 2023 Clermont-Ferrand (63) Partager Posté(e) 20 novembre 2023 Si tu veux, je peux ouvrir un sujet pour le prochain article que je trouve intéressant que je lis, ou alors pour l'analyse des modèles IA après cette séquence d'incertitude en PNT classique ! 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lachignole Posté(e) 23 novembre 2023 Colomiers (31) / StatIC dans l’ouest Aveyron (Rouergue) Partager Posté(e) 23 novembre 2023 Polytechnique a publié une série d'articles sur l'IA & météo: Météorologie : comment l’IA et les satellites font la pluie et le beau temps 1 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Matpo Posté(e) 24 novembre 2023 Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles Partager Posté(e) 24 novembre 2023 Je ne sais pas si ces sources ont déjà été fournies https://www.nature.com/articles/d41586-023-03552-y Performances graph Cast Également : Avis aux amateurs 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
_sb Posté(e) 24 novembre 2023 Aubagne (13400) Partager Posté(e) 24 novembre 2023 Je ne sais pas à quoi correspondent ces graphes. HiRES est IFS je suppose ? Est-ce du temps réel ? Du reforcast comparativement au forcast d'IFS ? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Matpo Posté(e) 24 novembre 2023 Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles Partager Posté(e) 24 novembre 2023 il y a 36 minutes, _sb a dit : Je ne sais pas à quoi correspondent ces graphes. HiRES est IFS je suppose ? Est-ce du temps réel ? Du reforcast comparativement au forcast d'IFS ? Oui HRES c est bien IFS Et il s agit de réanalyse après coup pour comparer les erreurs par rapport à IFS si j ai bien compris Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Matpo Posté(e) 24 novembre 2023 Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles Partager Posté(e) 24 novembre 2023 (modifié) Intéressant de voir que sur ces résultats, pour les températures extrêmes de canicules, sur 12 h IFS est meilleur, mais sur 5 jours et 10 jours c est l inverse, et que Graph Cast est meilleur dans tout les autres paramètres... J en profite pour te remercier @_sb pour le fait que tu inclues ces nouveaux modèles souvent dans tes posts dans les prévisions ! Merci beaucoup Modifié 24 novembre 2023 par Matpo 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
JOJO_KERMIT Posté(e) 5 décembre 2023 15 km à l'est de Dijon Partager Posté(e) 5 décembre 2023 trouvé sur le site du CEP et traduit en français par.....l'IA 😄 texte ci-dessous mais article complet avec images dans pdf joint. La montée en puissance de l’apprentissage automatique dans les prévisions météorologiques 20 juin 2023 Matthew Chantry, Zied Ben Bouallegue, Linus Magnusson, Michael Maier-Gerber et Jesper Dramsch L'apprentissage automatique (ML Machine learning) a été l'un des sujets de discussion mondiaux cette année. Tout le monde semble apprécier l’ exploration de l’intelligence artificielle générative (IA), sous forme de langages et de modèles d’images , pour rédiger ses emails ennuyeux, faire ses devoirs ou même réparer ses photos. Au CEPMMT, les techniques d'apprentissage automatique pour la modélisation du système terrestre ont été explorées ces dernières années, par exemple en utilisant des réseaux de neurones pour mieux intégrer les observations satellitaires. En 2021, nous avons publié une feuille de route, essayant de faire l'impossible : prédire où irait ce domaine au cours de la prochaine décennie. Cette année, nous avons marqué une étape clé de cette feuille de route : la première utilisation opérationnelle du ML moderne au CEPMMT, en utilisant des réseaux de neurones pour surveiller les observations . Alors que les grands modèles linguistiques tels que ChatGPT font la Une des journaux, une révolution plus discrète se produit en arrière-plan. Les modèles ML deviennent compétitifs avec les modèles numériques de prévision météorologique. Première exploration des prévisions de ML au CEPMMT Notre exploration du sujet de l' élaboration de prévisions météorologiques basées sur le ML a commencé en 2018, avec Peter Dueben et Peter Bauer du CEPMMT publiant un article sur l'utilisation de la dernière réanalyse du CEPMMT ( ERA5 ) à une résolution d'environ 500 km pour prédire la hauteur géopotentielle future de 500 hPa. Dans la foulée est venu WeatherBench , créant un test de référence pour les prévisions météorologiques à moyen terme basées sur le ML. Les problèmes de référence ont été au cœur des développements du ML dans de nombreux domaines de recherche, fournissant un ensemble de données et un ensemble de scores. Cela a rendu le test très accessible aux chercheurs issus d’horizons très divers. Au cours des années suivantes, le sujet a été exploré par de nombreux auteurs, mais avec des modèles basés sur le ML ayant la compétence équivalente à une simulation à très grossière résolution du système de prévision intégré (IFS) du CEPMMT (par exemple avec une grille d'environ 200 km ). La conclusion préliminaire était qu'il s'agissait d'un problème de recherche intéressant à explorer, mais que la probabilité qu'il devienne opérationnel était faible, ce n'était donc pas un investissement judicieux des ressources du CEPMMT. Une révolution dans les modèles ML pour les prévisions météorologiques La situation a évolué rapidement, entre février 2022 et avril 2023. Dans une série d'articles, émanant principalement de grandes entreprises technologiques telles que NVIDIA, Huawei et Google DeepMind , des progrès rapides ont été réalisés dans la qualité des prévisions météorologiques basées sur le ML. Actuellement, de nouvelles contributions sont apportées dans ce domaine tous les quelques mois. Ces prévisions météorologiques basées sur le ML se sont d'abord approchées des compétences de l' IFS ( utilisées comme référence pour les prévisions de haute qualité), puis ont correspondu aux compétences de l'IFS, puis ont prétendu dépasser nos scores. De plus, réaliser une prévision avec ces modèles ne nécessite qu'un seul GPU, prend moins d'une minute et consomme une infime fraction de l'énergie requise pour une prévision IFS. Mais est-ce là toute l’histoire ? Ces approches entièrement basées sur le ML s'appuient toujours fortement sur l'IFS . L'IFS est utilisé pour créer à la fois les données de formation et de validation (ERA5 ) , ce qui est essentiel pour tout modèle ML . De plus, après entraînement, ces modèles s'appuient sur les conditions initiales de l'IFS. De plus, la qualité des prévisions météorologiques ne se résume pas à des scores, la question se pose donc : ces modèles basés sur le ML produisent-ils des prévisions physiquement cohérentes et météorologiquement significatives ? Plusieurs de ces modèles ont été rendus publics, notamment le Pangu-Weather de Huawei et le FourCastNet de NVIDIA . Au cours des derniers mois, le personnel du CEPMMT a construit une infrastructure pour exécuter ces modèles dans un pipeline facile à utiliser . Les modèles peuvent désormais être exécutés à partir de nos données archivées, les résultats enregistrés dans des formats standardisés, et ils peuvent se connecter à nos outils de vérification. Un outil issu de ce travail a été publié sur https://github.com/ecmwf-lab/ai-models pour que tout utilisateur puisse explorer les compétences de ces prévisions. Dans quelle mesure les dernières prévisions météorologiques basées sur le ML sont-elles pertinentes ? Premièrement, les principaux scores publiés des modèles basés sur le ML résistent à une évaluation indépendante. Lorsqu'il est évalué avec des scores déterministes, tels que l'erreur quadratique moyenne ( RMSE ) ou le coefficient de corrélation des anomalies ( ACC ) , Pangu-Weather est un rival légitime pour l'IFS (voir la figure 1 par exemple) . Cela est vrai non seulement lorsqu'on l'évalue par rapport à des analyses , mais aussi par rapport à des observations, et lorsqu'on utilise la même condition initiale que l'IFS (par opposition à l'initialisation à partir d'ERA5, qui est effectuée dans les documents publics) . Figure 1 : Erreur quadratique moyenne ( RMSE) de la hauteur géopotentielle de 500 hPa pour les prévisions à haute résolution IFS ( HRES ) et Pangu-Weather au-dessus de l'Europe pour l' hiver 2022/23 au jour 6 , mesurée par rapport à l'analyse opérationnelle . Pangu-Weather et l'IFS produisent des prévisions d'une précision comparable et partagent une « crise » de prévision vers la fin janvier . Cependant, les scores peuvent être optimisés et les modèles ML sont formés pour faire exactement cela. Pangu-Weather et FourCastNet ont été formés pour minimiser le RMSE. L'entraînement vers ce type d' objectif peut lisser les prévisions et pénaliser les prévisions d' extrêmes. Mais bien sûr, les prévisions météorologiques sont particulièrement utiles pour les événements extrêmes où des vies sont en jeu. Figure 2 : Erreurs moyennes de trajectoire des cyclones tropicaux en 2018 pour les prévisions à haute résolution IFS (HRES) et Pangu-Weather, mesurées par rapport à IBTrACS. La statistique est basée sur des événements ayant une force de tempête tropicale d'au moins 17 m/s, et les barres mettent en évidence l'intervalle de confiance de 95 %. En examinant la précision de la trajectoire des cyclones tropicaux de Pangu-Weather, nous constatons que ce modèle ML fonctionne aussi bien que le modèle IFS dans son ensemble au cours des cinq premiers jours de prévision (Figure 2). Le léger avantage de Pangu-Weather après deux jours est principalement dû à la réduction des erreurs de suivi. En regardant l'étude de cas du cyclone tropical Freddy en 2023 (Figure 3), nous constatons également que même si l'emplacement est bien capturé par Pangu-Weather (et légèrement moins précisément par FourCastNet), les vents liés au cyclone sont considérablement moins extrêmes et symétriques. par rapport à l’analyse et à l’IFS. Il s'agit d'un autre effet qui peut être attribué à la méthodologie de formation utilisée dans la génération actuelle de modèles ML, par la formation à l'optimisation du RMSE. Figure 3 : Prévisions du cyclone tropical Freddy en 2023 à partir de l'IFS HRES, Pangu-Weather et FourCastNet par rapport à l'analyse et à l'ERA5 au jour 2. L'échelle de couleurs indique la vitesse du vent (m/s) et les contours noirs montrent la pression moyenne au niveau de la mer. . Pangu-Weather et l'IFS HRES ont des centres d'une précision très similaire, mais Pangu-Weather sous-estime la vitesse du vent. En outre, l’évaluation d’une série d’études de cas produit une image assez cohérente. Les modèles ML basés sur les données font preuve de compétence dans la prévision des événements extrêmes (par exemple, la récente vague de chaleur printanière dans la péninsule ibérique), mais peuvent ne pas avoir l'intensité prédite par l'IFS. Ce n'est pas un problème fondamental avec les modèles ML, mais découle de la méthodologie de formation. Ce problème peut être résolu par diverses approches. Par exemple, l’adoption d’une approche de modélisation générative encouragerait des prédictions plus extrêmes, même si cela fait souvent de la formation de ces modèles un art plus subtil. Quelle est la prochaine étape pour les prévisions météorologiques basées sur le ML ? À notre avis, nous nous trouvons actuellement à un moment passionnant de l’histoire des prévisions météorologiques. Le coût infime de production de prévisions avec ces modèles basés sur le ML signifie que l'on peut envisager de construire des ensembles haute résolution de 500 membres au lieu de 50. La diffusion pourrait éventuellement être assurée en passant une condition initiale et un modèle, permettant aux utilisateurs d'exécuter rapidement le modèle et extraire uniquement les données qui les intéressent. Ce n’est en aucun cas la mort de la modélisation conventionnelle. Les modèles physiques, tels que l'IFS, ont été l'ingrédient clé pour générer l'ensemble de données ERA5 et les conditions initiales requises pour exécuter ces modèles ML. Si le ML peut apprendre à prédire la météo, il pourrait alors être déployé de manière hybride avec des modèles physiques pour vérifier, augmenter et améliorer le système. Ces récents développements du ML nous motivent davantage à poursuivre nos projets hybrides dans le cadre de la feuille de route. Le CEPMMT et les centres météorologiques disposent d'un accès inégalé aux données du système terrestre et à l'expertise du domaine, deux ingrédients cruciaux pour améliorer encore les modèles ML. Il est maintenant temps d’adopter la technologie et d’établir quel est l’équilibre optimal entre la modélisation physique et le ML pour continuer à améliorer les prévisions. Nous avons des itinéraires supplémentaires à ajouter à notre feuille de route ! Lectures complémentaires Vous pouvez en savoir plus sur les travaux du CEPMMT sur l’apprentissage automatique dans les prévisions météorologiques dans notre rapport annuel 2022. Image de bannière : LV4260 / iStock / Getty Images Plus apprentissage_automatique_Cep.pdf 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nico 14 Posté(e) 29 décembre 2023 Saint-Aubin-d'Arquenay(14),Sword Beach. Partager Posté(e) 29 décembre 2023 Les scores sur SON.Avec l'appartion du modèle FUXi,modèle dit "en cascade" qui essaie de mêler la précision d'un déterministe à court terme au bon résultat des moyennes de PE sur le long terme.Il est dispo dans la rubrique IA sur ECMWF. Des articles,j'avoue ne pas avoir tout lu et compris: https://www.ecmwf.int/en/about/media-centre/aifs-blog/2023/new-ml-model-ecmwf-web-charts https://www.nature.com/articles/s41612-023-00512-1 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Matpo Posté(e) 7 janvier Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles Partager Posté(e) 7 janvier On entend beaucoup de remarques sur les AI je fais un petit aparté avec cette conférence (ça n a pas pour but de lancer un débat qui serait vite je pense HS 😅 mais pour savoir un peu mieux et moi y compris de quoi on parle quand on parle d IA de façon plus générale (sans rentrer dans le vif de l application en prévision météo) Ludiquement décrit et facile à suivre Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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