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Etude climatologique du Centre-Ouest (1945-2014) [Inclus: (2018-2023) et 2021 en projection statistique]


Aldébaran
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Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

Exposition à des épisodes de sécheresse atmosphérique présentant des intensités supérieures à leurs normales respectives:

Dans cette partie, on va désormais s'intéresser aux anomalies des intensités des épisodes de sécheresse, en mettant particulièrement en avant, les périodes qui ont eu des intensités supérieures à leurs normales respectives.

L'objectif principal, à ce niveau, est de déterminer si la distribution des épisodes qui ont eu des intensités supérieures à leurs normales respectives, présentent un caractère aléatoire, ou au contraire si une évolution possible de leurs distributions peut être mise en évidence sur la période (1945-2013).

Cette notion, l'inventaire, et l'explication du calcul de ces normales ayant déjà été abordé au long message 46, que je propose d'aborder directement le fond du sujet, toujours à travers les évolutions triennales, décennales, et climatiques:

Exposition annuelle triennale:

140804122156779408.jpg

Assez impressionnant de constater que parmi l'une des 8 périodes triennales les plus exposées à des périodes de sécheresses, sur celle de (1989-1991), pas moins de 93% de son exposition concerne des épisodes avec des intensités supérieures à la normale, et devenant ainsi la période triennale la plus exposée à ce type d'épisodes.

D'ailleurs, on peut remarquer également, sur l'ensemble des périodes triennales de la période (1987-1999), que les expositions totales à des épisodes plus intenses que la normale, sont toutes supérieures à la normale (1945-2013), et avec la présence également des 5 expositions totales les plus fortes à ces intensités.

Dans le passé, antérieur à la période évoquée précédemment, et malgré la survenue des périodes triennales (1962-1964) et (1976-1978), avec une forte exposition à des épisodes de sécheresses plus intenses que leurs normales respectives, on peut surtout observer que sur 71% des périodes triennales (30 sur 42), que les expositions à l'ensemble des épisodes de sécheresses plus intenses que la normale, sont inférieures à la normale (1945-2013).

Une observation que l'on ne retrouve pas sur la période (1987-2013), qui est au contraire dominée par 17 périodes triennales sur 25, soit 68% d'entre elles, où les expositions à l'ensemble des épisodes de sécheresses plus intenses que leurs normales respectives, sont supérieures à la normale (1945-2013).

Enfin sur ces 25 dernières années, en plus de la période (1989-1991) assez remarquable, il est intéressant de relever que les périodes triennales (1996-1998), (2003-2005), et (2009-2011), se sont particulièrement illustrées, avec de fortes expositions à des épisodes de sécheresses d'au moins 2 mois, et possédant des intensités supérieures à leurs normales respectives.

Vérifions désormais cette première approche avec un lissage décennal:

Exposition annuelle décennale:

140804122311575974.jpg

Impossible de passer à côté de la période décennale (1989-1998), où 75% d'une des 3 plus grandes expositions à des épisodes de sécheresses, sont également des expositions à des épisodes de sécheresses possédant des intensités supérieures à leurs normales respectives.

Plus récemment, la période (2003-2012) se fait également remarquer dans le fait qu'une exposition aussi importante à des épisodes de sécheresses avec des intensités supérieures à leurs normales respectives, ne s'était pas produite entre 1945 et 1990.

D'ailleurs, ces 2 périodes se caractérisent également par une forte exposition à des épisodes de sécheresses possédant des intensités supérieures à leurs normales respectives, et d'au moins 2 mois, avec également des niveaux d'expositions sans précédent pour ce type d'épisodes comparé à ceux situés entre 1945 et 1989.

Une observation confirmée dans le fait que depuis la période décennale (1981-1990), pas moins de 17 périodes décennales glissantes sur 24, présentent, sur les épisodes de 2 mois et avec des intensités supérieures à leurs normales respectives, des expositions supérieures à la normale (1945-2013). Alors même, que l'intégralité des périodes décennales antérieures à (1981-1990), présentent toutes des expositions inférieures à la normale (1945-2013) pour ce même type d'épisodes.

En effet dans le passé, hormis des périodes illustrées par celles de (1945-1954), (1961-1970), et (1976-1985), la longue période (1945-1990), sur l'exposition à l'ensemble des épisodes de sécheresse obtenant des intensités supérieures à leurs normales respectives, est finalement dominée par des périodes décennales qui possèdent principalement des expositions inférieures à la normale (1945-2013).

Un résultat qui laisse entrevoir une exposition déséquilibrée, et avec probablement une distribution des épisodes de sécheresses avec des intensités supérieures à leurs normales respectives pas si aléatoire, dont le lissage climatique qui suit, ne peut que confirmer cette forte impression:

Exposition annuelle climatique:

140804122433602907.jpg

Comme le laissait entrevoir le lissage décennal, une évolution semble se mettre évidence au sein des intensités des épisodes de sécheresse.

En effet, on peut observer que sur l'exposition à l'ensemble des épisodes de sécheresse, et possédant des intensités supérieures à leurs normales respectives, que par rapport à leurs périodes climatiques prédécesseures respectives, l'ensemble des 10 dernières périodes climatiques glissantes possèdent:

-Des expositions supérieures à chacune des normales, respectivement associées à chacune des expositions des épisodes d'au moins 1 mois, 2 mois, 3 mois, et d'au moins 4 mois.

-Et parfois, des niveaux d'expositions qui n'avaient encore jamais été observées.

De plus, on peut constater que la survenue d'épisodes de sécheresse de 2, 3, 4 ou 5 mois, et possédant des intensités supérieures à leurs normales respectives, a été plus fréquemment observée sur les 3 dernières périodes climatiques glissantes, que sur chacune de leurs périodes climatiques prédécesseures respectives.

Intéressant également de constater que les épisodes de sécheresse possédant des intensités supérieures à leurs normales respectives sur la période (1984-2013), représente 55% de l'exposition à l'ensemble des épisodes de sécheresse, soit supérieure

à la distribution normale observée sur la période (1945-2014). Alors que l'exposition à ce type de sécheresse n'occupe que 43% de l'exposition à l'ensemble des épisodes de sécheresse sur la période climatique précédente (1954-1983), soit cette fois-ci, inférieure

à la distribution normale (1945-2014).

Face à cette tendance qui se vérifie en comparant l'ensemble des 10 dernières périodes climatiques, avec leurs prédécesseures respectives, j'ai décidé d'explorer les distributions des épisodes de sécheresse, possédant des intensités supérieures à leurs normales respectives, au sein de chacune des périodes climatiques glissantes, afin de mettre en évidence, et vérifier une évolution suspectée:

140804122546331826.jpg

Sur le graphique représentant l'exposition à l'ensemble des épisodes de sécheresse, on peut se rendre compte que les distributions à ces épisodes avec des intensités supérieurs à leurs normales respectives, présentent une situation anormalement déficitaire sur l'ensemble des périodes climatiques situées entre 1945 et 1988, pour devenir finalement excédentaire sur l'ensemble des périodes climatiques, à partir de l'année 1989, et avec une évolution progressive quasi-constante.

Cette progression est soutenue principalement par les distributions des épisodes de 2 mois, et de 4 ou 5 mois, et plus récemment par celles des épisodes de 3 mois, dont les intensités sont supérieurs à leurs normales respectives.

Cependant, les épisodes de 1 mois, possédant un caractère très aléatoire dans leurs intensités, ne semblent pas contribuer à cette tendance générale, au contraire, on observerait même plutôt une évolution opposée.

Par conséquent, à la vue de ces constats sur la période (1945-2013), que ce soit dans l'exposition climatique croissante à des épisodes de sécheresse possédant des intensités supérieures à leurs normales respectives, ainsi que dans leurs distributions croissantes au sein des périodes climatiques, il est raisonnable de pouvoir penser qu'une accentuation de l'intensité des épisodes de sécheresse de durée d'au moins 2 mois, est probablement observée sur la période (1945-2013) dans la région.

excl.png

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L'année 2020 achevée, nous voici désormais à mi-parcours des projections de la période (2018-2023) réalisées il y a déjà 3 ans, et donc me revoilou avec ce sujet pour faire un petit point.   

(2018-2023) en projection statistique sur la région: Centre-Ouest     Je déterre ce sujet ne sachant pas trop où poster ce message contenant mes réflexions de ces derniers mois, où l'envie s

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Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

Évaluation des incidences des épisodes de sécheresse atmosphérique:

Jusqu'ici ce sujet a eu pour seul objectif de tenter d'entrevoir des évolutions au sein des intensités des épisodes de sécheresse, et en se concentrant ainsi uniquement sur les périodes d'assèchements atmosphérique.

Cependant, cette approche, bien qu'intéressante, reste tout de même probablement incomplète afin d'évaluer l'impact qu'une sécheresse pourrait avoir sur un milieu exposé. En effet, qu'un épisode de sécheresse survienne sur une région détrempée, ou que celui-ci arrive juste après une période présentant déjà des déficits pluviométriques, et son impact sur cette même région pourrait être assez différente, avec soit une atténuation, soit une accentuation.

Ainsi, afin de se rapprocher des notions de "sécheresses "agricoles" ou "édaphiques", qui ont pour but justement de réaliser une synthèse sur les impacts divers des sécheresses sur l'environnement, ce sujet va désormais prendre en compte le contexte hydrique dans lequel l'ensemble des épisodes de sécheresses se sont installés, et ainsi évaluer leurs incidences sur leurs milieux. Il va de soi qu'ainsi, cet indice se rapproche un peu plus de la perception concrète que l'on se fait d'une sécheresse, lorsque celle-ci survient.

Bien que cette approche ait déjà été abordée dans ce topic pour l'étude de la période (2002-2011), et qu'ainsi une partie de ma réflexion sur cette notion, avait été en partie amorcée, j'ai décidé pour ce sujet plus complet, de débattre à nouveau sur le choix de la durée de la période antérieure à la survenue de la période sèche, afin de définir au mieux les incidences.

Mon choix s'est vite délimité à la retenue d'une période allant de 1 à 3 mois avant une période de sécheresse, et sur chacune des durées retenues, j'ai confronté les incidences obtenues avec les observations, sur une période récente (2000-2013), car mieux documentées personnellement, par des souvenirs, des témoignages photographiques, ou encore par les cartes d’indices d’humidités des sols de la région, diffusées par Météo-France.

Parmi mes 3 choix possibles de 1, 2, ou 3 mois, encore une fois, c'est la période de 2 mois antérieure à une période de sécheresse qui a semblé montrer le plus de cohérences avec les observations, alors que dans les 2 autres possibilités, certaines incidences apparaissaient en contradictions avec les événements réellement survenus. Ainsi, sans exposer ici l'intégralité de ma démarche qui a abouti à ce choix, j'ai retenu pour la durée de la période pouvant avoir une influence sur l'incidence d'une période de sécheresse édaphique, une durée de 2 mois antérieure à la survenue d'une période de sécheresse.

Il va de soi, que cette période contextuelle relativement courte ne sera pas la plus appropriée pour étudier l'impact sur les réseaux hydrologiques ou phréatiques, mais est plus destinée à évaluer les impacts sur l'environnement, et le milieu agricole.

Sans plus attendre, voici donc ci joint, l'inventaire complet des incidences des épisodes de sécheresses étant survenu sur la période (1945-2013): online2long.gif

141202110732730939.jpg

Avant d'être tenté de vouloir comparer l'ensemble des sécheresses ci-dessus, je tiens à prévenir que des comparaisons peuvent être possible, mais qu'il existe aussi des situations où la comparaison sera probablement hasardeuse, et sans réponse claire.

En effet, autant il est possible de comparer des sécheresses ayant la même durée, ou le même indice d'aridité, ou encore des comparaisons avec des durées et des indices d'aridités qui vont dans le même sens, comme la sécheresse de (Juillet-novembre 1978) avec une incidence probablement supérieure à celle de (Juillet-Octobre 1985), car la durée ET l'indice d'aridité le suggèrent.

Mais il y a aussi des comparaisons délicates, où personnellement, aujourd'hui, je n'ai aucun moyen objectif et clair pour trancher. Il s'agit des cas de figure où la durée et l'indice d'aridité présentent des signaux contraires, lors de la comparaison. Ainsi, si je compare la sécheresse de (Avril-Juin 1976), avec celle de (Mai-Septembre 1990), à l'échelle régionale, certes la première est plus courte que la seconde, mais elle possède néanmoins un indice d'aridité suggérant un assèchement plus fort! Voici le genre de cas où il sera difficile d'émettre un avis.

Arrivé à ce point d'avancement sur ce sujet, j'avais envie de revenir sur une citation de Paulo et qui date déjà depuis plus de 2 ans, et dont le graphique ci-dessus illustre assez bien ses propos:

Certes nous avons connu des épisodes de sécheresse notable au cours de la décennie 2000 mais la décennie précédente a vu des sécheresses sévères aussi. C'est le cas des étés 95 et 96 où l'agriculture a été sinistrée.

Les étés des années 89 90 et 91 n'ont pas été mal non plus. Quel horreur cet été 90

en particulier avec la canicule de fin juillet et début aout.

A vrai dire l'Anjou a vécu des périodes sèches régulièrement, on se souviendra bien entendu de 1975 et 1976, mais encore 1967 et 1969, et surtout 1959.

La pluviométrie des années 50 et 60 a souvent été faible, mais à la différence d'aujourd'hui, la moyenne des températures estivales était plus basse.

Ainsi en 1962, la pluviométrie de l'été n'est que de 37 mm, mais avec une température moyenne de 17°6, alors qu'en 2003 elle est de 193 mm pour une température de 21°5.

A observer de plus près mes données, je me rends compte que les seules légères divergences que l'on pense lire, ne sont simplement dû au fait que mon approche est régionale, et que celle de Paulo est plus locale. Néanmoins, je pense que je terminerais ce sujet, avec une présentation de quelques sécheresses majeures ayant été vécues plus localement dans notre région, dans les différentes localités. Car il ne faut pas oublier que sous le lissage régional, plus adapté pour mettre en évidence des évolutions, il y a aussi des particularités locales avec des événements plus ou moins marqués que ceux présentés ci-dessus.

Sans commenter l'intégralité de cette présentation, je suis assez étonné de constater que la sécheresse printanière de (Mars-Mai 2011), puisse posséder une incidence supérieure à sa normale respective. Une situation qui souligne l'importance de cet épisode saisonnier précoce et unique au cours de ces 69 dernières années, et pouvant rivaliser avec des épisodes estivaux. excl.png

J'ai un petit coup de coeur pour la sécheresse de (Mai-Septembre 1990), au moins parmi les 2 sécheresses ayant eu le plus d'incidence dans la région. En effet, de lointains souvenirs de travaux agricoles au milieu du bocage asséché, me font rappeler que l'on nourrissait les bovins en plein été, avec de la paille mélangée avec une sorte de mélasse sucrée pour les inciter à manger, vu qu'il n'y avait plus d'herbe à brouter, et peu de foins en stock! unsure.png

La sécheresse pouvant prétendre à une forte incidence est celle aussi de (Avril-Juin 1976), avec un indice d'aridité particulièrement bas, témoignant la forte intensité lors de la période d'assèchement!

Egalement, plus loin dans le passé, ce sont les sécheresses de (Juin-Octobre 1947), et (Mai-Août 1949), qui méritent d'être observées avec attention, ayant eu toutes les deux, des incidences supérieures à leurs normales respectives, et probablement parmi les 3 sécheresses ayant eu le plus d'incidence dans la région pour celle de 1947.

Une sécheresse qui semble souvent passer inaperçue, car probablement assez tardive dans l'année, mais d'une durée de 5 mois tout de même, est celle de: (Juillet-Novembre 1978).

On peut cependant confirmer son existence sur le territoire national avec un document de Météo-France, ci joint ci-dessous:

140907121605314729.jpg

Enfin pour finir ce message, voici une liste des sécheresses majeures qui ne sont pas passée inaperçues dans la région, et classées selon leurs incidences au sein de leur groupe de même durée: online2long.gif

Sécheresse de 5 mois:

(1):(Mai-Septembre 1990), (2):(Juin-Octobre 1947), (3):(Juillet-Novembre 1978), (4):(Mai-Septembre 1959)

Sécheresse de 4 mois:

(1):(Mai-Août 1949), (2):(Juin-Septembre 2005), (3):(Juillet-Octobre 1985), (4):(Juin-Septembre 1964)

Sécheresse de 3 mois:

(1):(Avril-Juin 1976), (2):(Août-Octobre 1989), (3):(Juin-Août 1996), (4):(Juin-Août 2006)

Edit: Attention, un autre classement utilisant une méthode probablement plus aboutie est également disponible en page 4.

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Posté(e)
Les Sables d'Olonne

Merci Aldébaran de nous fournir cette excellente contribution, bien analysée.

Travail de qualité , avec en outre une présentation soignée

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  • 4 weeks later...
Posté(e)
Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

Merci beaucoup Paulo! blushing.gif J'adore parcourir et découvrir toutes ces périodes que je n'ai pas connu, et de tenter d'entrevoir le tableau d'ensemble de ces 70 dernières années. C'est vraiment passionnant!

Pour ceux qui serait découragé par mes longs écrits, dont j'en suis moi même désolé, vu mes difficultés à raccourcir mes observations, j'ai inséré cette fois ci, en plus des graphiques, des petites animations afin de comparer les évolutions des intensités et des incidences des épisodes de sécheresse. wink.png

Bon, pour ne pas rallonger d'avantage ce post, je propose de pénétrer dans le cœur du sujet... chris.gif (Courage, la fin de cette partie est entrevue...)

Exposition à des épisodes de sécheresse atmosphérique présentant des incidences supérieures à leurs normales respectives:

En appliquant la même approche que celle utilisée pour les intensités des épisodes de sécheresses, on va désormais tenter de déterminer cette fois ci, si la distribution des épisodes de sécheresse ayant eu des incidences supérieures à leurs normales respectives, présente un caractère aléatoire, ou au contraire si une évolution possible de leurs distributions peut être mise en évidence sur la période (1945-2013).

Exposition annuelle triennale:

140930090314601006.jpg

Voici une petite animation facilitant la comparaison des expositions triennales liées aux intensités et aux incidences des épisodes de sécheresse: http://nsa34.casimages.com/img/2014/10/04/141004031811847567.gif

En comparaison avec les expositions observées précédemment à travers le prisme des intensités, désormais à travers le domaine des incidences, on peut observer une atténuation de l'exposition à des épisodes de fortes incidences situés sur les périodes triennales (1989-1991) et (1996-1998), mais également une accentuation des événements survenus sur les périodes (1947-1949), (1983-1985), et (2004-2006).

Les épisodes de sécheresse situés dans les années 1960 et 1970 semblent eux aussi assez affectés par ce nouveau paramétrage. En effet, on peut souvent constater des expositions avec des incidences supérieures à la normale, en deçà de ce que l'on peut visualiser sur les autres décennies, et malgré la présence majeure des sécheresses (Juin-Aout 1962) et (Avril-Juin 1976), avec toutes les deux, des incidences supérieures à la normale pour des sécheresses de 3 mois.

Cette première approche sera t-elle confirmée, avec le lissage décennal?

Exposition annuelle décennale:

140930090626731336.jpg

L'animation permettant la comparaison des expositions décennales liées aux intensités et aux incidences des épisodes de sécheresse: http://nsa34.casimages.com/img/2014/10/04/141004042016371004.gif

La décennie (1989-1998), si souvent mise en avant, est plutôt désormais éclipsée par la période décennale (1984-1993), avec une exposition supérieure à des épisodes de sécheresses d'au moins 2 mois, et dont les incidences sont supérieures à leurs normales respectives.

Intéressant de constater, également que si la décennie (1989-1998) était une référence pour ses multiples fortes particularités, dont une forte exposition à des épisodes de sécheresses ayant eu des intensités supérieures à leurs normales respectives, on peut constater que la décennie (2002-2011), présente également une forte spécificité, avec une exposition supérieure à des épisodes d'au moins 2 mois et ayant eu des incidences supérieures à leurs normales respectives, jamais observée depuis la décennie (1945-1954), elle aussi particulièrement mise en valeur, notamment par l'incidence des sécheresses importantes de 1947 et 1949.

Les observations réalisées précédemment au niveau des intensités, se vérifient également dans le domaine des incidences, dans le fait que:

Depuis la période décennale (1981-1990), les périodes décennales présentent principalement des expositions supérieures sur chacune des normales respectives, alors que celles situées sur la période (1950-1989) sont plutôt représentées par des expositions le plus souvent inférieures à chacune des normales (1945-2013).

Un résultat similaire, qui laisse entrevoir encore une fois, malgré quelques nuances, une exposition déséquilibrée, et avec probablement une distribution des épisodes de sécheresses avec des incidences supérieures à leurs normales respectives pas si aléatoire, et dont le lissage climatique devrait être à l'image de celui observé pour les intensités:

Exposition annuelle climatique:

14100210201765074.jpg

L'animation permettant la comparaison des expositions climatiques liées aux intensités et aux incidences des épisodes de sécheresse: http://nsa33.casimages.com/img/2014/10/04/141004085744671713.gif

A l'instar de l'évolution observée au niveau des intensités, une tendance semble également se dégager dans le domaine des incidences des épisodes de sécheresse sur la région:

En effet, on peut observer que sur l'exposition à l'ensemble des épisodes de sécheresse, et possédant des incidences supérieures à leurs normales respectives, que par rapport à leurs périodes climatiques prédécesseures respectives, l'ensemble des 9 dernières périodes climatiques glissantes possèdent:

-Des expositions supérieures et au dessus de chacune des normales, respectivement associées à chacune des expositions des épisodes d'au moins 2 mois, 3 mois, et d'au moins 4 mois.

-Et parfois, des niveaux d'expositions qui n'avaient encore jamais été observées.

De plus, on peut constater que la survenue d'épisodes de sécheresse de 3, 4 ou 5 mois, et possédant des incidences supérieures à leurs normales respectives, a été plus fréquemment observée sur les 9 dernières périodes climatiques glissantes, que sur chacune de leurs périodes climatiques prédécesseures respectives.

D'ailleurs depuis 30 ans, l'accroissement de l'exposition climatique à des épisodes de sécheresses de durée d'au moins 3 mois, et avec des incidences supérieures à leurs normales respectives, est plutôt bien mise en évidence sur ce dernier graphique, avec une distribution nettement supérieure à la normale sur notre dernière période climatique (1984-2013). excl.png

Enfin, l'ensemble des épisodes de sécheresse possédant des incidences supérieures à leurs normales respectives sur la période (1984-2013), représente 54% de l'exposition à l'ensemble des épisodes de sécheresse, soit supérieure à la distribution normale observée sur la période (1945-2014). Alors que l'exposition à ce type de sécheresse n'occupe que 40% de l'exposition à l'ensemble des épisodes de sécheresse sur la période climatique précédente (1954-1983), soit cette fois-ci, inférieure à la distribution normale (1945-2014).

Explorons désormais les distributions des épisodes de sécheresse, possédant des incidences supérieures à leurs normales respectives, au sein de chacune des périodes climatiques glissantes, afin de mettre en évidence, et vérifier ces évolutions:

141002092300461161.jpg

Distribution de l'ensemble des épisodes de sécheresses possédant des incidences supérieures à leurs normales respectives:

L'animation permettant la comparaison des distributions climatiques liées aux intensités et aux incidences des épisodes de sécheresse: http://nsa33.casimages.com/img/2014/10/04/141004092500535807.gif

Une évolution assez proche de celle observée à travers les intensités, avec une distribution des épisodes possédant des incidences supérieures à leurs normales respectives, augmentant au cours de ces 30 dernières années, et avec sur les 5 dernières périodes climatique glissantes, des distributions excédentaires jamais observées sur les périodes climatiques précédentes.

Distribution des épisodes de sécheresses de 1 et 2 mois possédant des incidences supérieures à leurs normales respectives:

L'animation permettant la comparaison des distributions climatiques liées aux intensités et aux incidences des épisodes de sécheresse: http://nsa33.casimages.com/img/2014/10/04/141004094704314053.gif

Une distribution assez aléatoire pour les épisodes de 1 mois possédant des incidences supérieures à la normale (1945-2013), avec donc probablement aucune évolution particulière.

La grande surprise de ce post provient de l'évolution de la distribution des épisodes de 2 mois avec des incidences supérieures à la normale (1945-2013), qui présente, sur les 10 dernières périodes climatique glissantes, des distributions parmi les plus faibles de ces 70 dernières années. Un résultat surprenant, alors que l'évolution de la distribution des épisodes avec des intensités supérieures à la normale (1945-2013), semblait indiquer une évolution allant vers une accentuation de la période sèche pour ce type de sécheresses. Ce constat signale vraisemblablement la présence de forts contrastes météorologique (pluviométrique et/ou thermique) allant probablement en s'accentuant, entre la période d'assèchement et les 2 mois précédent la survenue de ce genre de sécheresse, et atténuant ainsi l'impact de celles-ci. Une réflexion à creuser... huh.png

Distribution des épisodes de sécheresses de 3, 4 et 5 mois possédant des incidences supérieures à leurs normales respectives:

L'animation permettant la comparaison des distributions climatiques liées aux intensités et aux incidences des épisodes de sécheresse:http://nsa33.casimages.com/img/2014/10/04/141004101058241021.gif

Pour les épisodes de 3 mois possédant des incidences supérieures à leurs normales respectives, on peut constater une distribution excédentaire sans précédent sur les 9 dernières périodes climatiques glissantes, et avec un niveau d'exposition sans précédent sur les 5 dernières périodes. excl.png

Egalement, pour les épisodes de 4 et 5 mois possédant des incidences supérieures à leurs normales respectives, on peut aussi remarquer une distribution excédentaire sans précédent sur les 6 dernières périodes climatiques glissantes, et avec un niveau d'exposition sans précédent sur les 9 dernières périodes. excl.png

Par conséquent, à la vue de ces constats sur la période (1945-2013), que ce soit dans l'exposition climatique croissante à des épisodes de sécheresse possédant des incidences supérieures à leurs normales respectives, ainsi que dans leurs distributions croissantes au sein des périodes climatiques, il est raisonnable de pouvoir penser qu'une accentuation de l'incidence des épisodes de sécheresse de durée d'au moins 3 mois, est probablement observée sur la période (1945-2013) dans la région.

excl.png

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  • 1 month later...
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Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

Exposition à des épisodes de sécheresse atmosphérique significatifs, et présentant des incidences dont l'indice d'aridité est inférieur à 20.

Précédemment, si la méthode de mettre en avant les épisodes de sécheresses ayant eu des incidences supérieures à leurs normales respectives, a permis de repérer les périodes de leurs survenues, néanmoins cette approche relative a aussi l'inconvénient de dévaloriser certaines sécheresses assez importantes, mais ayant eu des incidences inférieures à leurs normales respectives, notamment pour celles de durée d'au moins 3 mois.

En effet, même si certaines sécheresses possédaient des incidences relativement plus faibles que certaines de leurs semblables pour la durée, cela ne signifiaient pas pour autant, dans l'absolu, que leurs incidences étaient négligeables ou sans intérêt.

Ainsi l'objectif de cette partie est de mettre en évidence l'exposition à des sécheresses atmosphériques, dont l'état moyen de leur période incidente est marquée par un assèchement, signalé par un indice d'aridité moyen inférieur à 20, et présentant ainsi dans l'absolu une incidence probablement significative sur la région.

Pour faire simple, ce sont probablement l'intégralité des sécheresses atmosphériques qui ont eu une certaine visibilité sur l'environnement de la région lors de leurs survenues, que celles-ci aient eu une incidence inférieure ou supérieure à leurs normales respectives.

Et si je tiens à vous présenter cette partie, c'est que l'évolution qui s'en dégage est assez intéressante, et assez complémentaire dans la vision que l'on devrait avoir sur l'évolution des sécheresses survenues dans la région au cours de ces 70 dernières années.

Donc sans plus attendre, je vous invite à me suivre dans cette partie, qui sera la dernière sous cette forme: wink.png

Exposition annuelle triennale:

141105083107275473.jpg

L'animation finale facilitant la comparaison des expositions triennales liées aux intensités et aux incidences des épisodes de sécheresse: http://nsa34.casimages.com/img/2014/11/05/141105092238838368.gif

Avec cette approche triennale, on peut constater certaines périodes où aucune sécheresse significative ne semble s'être manifestée sur la région.

Et il est étonnant de remarquer que si cela s'est produit à de nombreuses reprises sur la période (1979-2014), notamment sur les périodes (1979-1984), (1992-1994), (1998-2002), ou encore très récemment sur la période (2012-2014), on peut aussi souligner que ce genre de situation triennale ne s'est jamais produit sur la période (1945-1978).

Egalement, sur la période (1945-1978), on peut aussi observer seulement 9 périodes triennales présentant des expositions à l'ensemble des épisodes de sécheresse significatifs, inférieures à la normale (1945-2013), contre pas moins de 19 sur la période (1979-2014).

Une observation accentuée dans le fait que sur la période (1945-1978), on ne peut observer que seulement 2 périodes triennales présentant des expositions à des épisodes de sécheresse significatifs d'au moins 2 mois, inférieures à la normale (1945-2013), alors que l'on en relève encore 14 sur la période (1979-2014).

Une évolution qui mérite une attention particulière pour la suite, et que l'on va désormais aborder avec les expositions décennales: online2long.gif

Exposition annuelle décennale:

141105083008692679.jpg

L'animation finale facilitant la comparaison des expositions décennales liées aux intensités et aux incidences des épisodes de sécheresse: http://nsa33.casimages.com/img/2014/11/05/1411050935299521.gif

Avec les périodes relativement récente de (1979-1988) et de (1993-2002), on peut observer avec ces 2 décennies, les 2 expositions décennales à des épisodes de sécheresse significatifs, les plus faibles de la période (1945-2013). Une situation encore une fois que l'on retrouve sur la période récente (1979-2013), alors que les expositions décennales à l'ensemble des sécheresses significatives sur la période (1945-1978) présente une relative constance.

Cependant, comme le révèle l'animation postée précédemment, cette situation sur la période (1979-2013), ne doit pas faire oublier le tableau d'ensemble, et basé sur les 70 dernières années:

- (1969-1978): Parmi les 3 plus fortes expositions à des épisodes de sécheresse significatifs.

- (1979-1988): La plus faible exposition, à la fois à des épisodes de sécheresse significatifs, et à des mois en état de sécheresse, et parmi les 3 plus faibles expositions à des épisodes de sécheresse possédant des intensités supérieures à leurs normales respectives.

- (1988-1997): Parmi les 2 plus fortes expositions à des épisodes de sécheresse possédant des intensités supérieures à leurs normales respectives, et parmi les 5 plus fortes expositions à des épisodes de sécheresse possédant des incidences supérieures à leurs normales respectives.

Ou encore:

- (1984-1993): Parmi les 3 plus fortes expositions à des épisodes de sécheresse possédant des incidences supérieures à leurs normales respectives, et parmi les 5 plus fortes expositions à des épisodes de sécheresse possédant des intensités supérieures à leurs normales respectives.

- (1993-2002): Parmi les 3 plus faibles expositions à des épisodes de sécheresse significatifs.

- (2002-2011): Parmi les 2 plus fortes expositions à des épisodes de sécheresse d'au moins 2 mois, et possédant des incidences supérieures à leurs normales respectives, et parmi les 3 plus fortes expositions à des épisodes de sécheresse significatifs d'au moins 2 mois.

Ainsi, on observe sur la période récente (1979-2013), des situations décennales présentant de grandes variabilités dans l'exposition à des sécheresses atmosphériques, une situation que l'on ne retrouve pas avec autant de contrastes sur la période (1945-1978). excl.png

Exposition annuelle climatique:

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L'animation finale facilitant la comparaison des expositions climatiques liées aux intensités et aux incidences des épisodes de sécheresse: http://nsa34.casimages.com/img/2014/11/05/141105094202243894.gif

A travers les évolutions climatiques, une tendance semble émerger au niveau des épisodes de sécheresse significatifs sur la région:

En effet, on peut observer que sur l'exposition à des épisodes de sécheresse possédant des incidences significatives, l'ensemble des 10 dernières périodes climatiques glissantes possèdent:

-Des expositions inférieures par rapport à leurs périodes climatiques prédécesseures respectives, et en dessous de la normale (1945-2013) pour l'exposition à l'ensemble des épisodes significatifs.

-Des expositions inférieures à la normale (1945-2013) pour les sécheresses significatives d'au moins 2 mois.

-Des expositions relativement stable et assez proche de la normale (1945-2013) pour les sécheresses significatives d'au moins 3 mois.

A l'instar des observations réalisées sur les évolutions décennales, il est à noter tout de même, que si l'exposition à des sécheresses significatives sur les 6 dernières périodes climatiques glissantes, présentent souvent des expositions inférieures à chacune des normales (1945-2013), il faut également relever que les survenues de l'intégralité de ces sécheresses significatives sur ces périodes récentes, se sont accompagnées pour chacune d'entre elles, d'incidences supérieures à leurs normales respectives, une situation également spécifique à la période récente (1979-2014). excl.png

A la vue des évolutions observées précédemment sur les intensités et les incidences, observons désormais plus en détails les distributions de l'exposition à ces sécheresses significatives sur chacune des périodes climatiques glissantes:

141105082742158072.jpg

Distribution de l'ensemble des épisodes de sécheresses possédant des incidences significatives:

L'animation finale permettant la comparaison des distributions climatiques liées aux intensités et aux incidences des épisodes de sécheresse: http://nsa33.casimages.com/img/2014/11/06/141106110456354053.gif

Une évolution contrastant avec les intensités et les incidences marquées vues précédemment, avec cette fois ci une exposition déficitaire à des sécheresses significatives sur les périodes climatiques les plus récentes. A souligner notamment, un déficit particulièrement visible sur la période (1973-2002), où l'ensemble des épisodes de sécheresse possédant des incidences significative ne représente que 34% de l'exposition à l'ensemble des épisodes de sécheresse. Alors que l'exposition à ce type de sécheresse occupe 52% de l'exposition à l'ensemble des épisodes de sécheresse sur la période climatique (1947-1976) et possédant l'exposition la plus forte.

Distribution des épisodes de sécheresses de 1 et 2 mois possédant des incidences significatives:

L'animation permettant la comparaison des distributions climatiques liées aux intensités et aux incidences des épisodes de sécheresse: http://nsa34.casimages.com/img/2014/11/06/14110610474224957.gif

Une surprise sur l'exposition à des sécheresses significatives de 1 mois, où une tendance arrive à émerger, et allant dans le même sens que l'évolution observée sur l'exposition à l'ensemble des épisodes significatifs.

D'ailleurs cette évolution est également soutenue par la tendance de la distribution des épisodes significatifs de 2 mois, qui ne présente que peu de surprise, à la vue de son évolution sur l'exposition à des sécheresses possédant des incidences supérieures à la normale.

Distribution des épisodes de sécheresses de 3, 4 et 5 mois possédant des incidences significatives:

L'animation permettant la comparaison des distributions climatiques liées aux intensités et aux incidences des épisodes de sécheresse: http://nsa33.casimages.com/img/2014/11/06/141106112723229548.gif

En considérant la distribution des expositions à des sécheresses significatives d'au moins 3 mois, on peut observer une relative stabilité au cours de ces 70 dernières années, mais dont leurs survenues sur les 5 dernières périodes climatiques glissantes, sont néanmoins principalement illustrées par des expositions à de fortes intensités et/ou à de fortes incidences par rapport à leurs normales respectives.

Parmi les sécheresses significatives d'au moins 4 mois, la tendance observée résulte, d'une part du fait de la sécheresse de 4 mois de 1998, qui fut la seule sécheresse de cette catégorie à ne pas être significative suite aux pluies remarquables précédent l'épisode de sécheresse, et d'autre part du fait qu'aucune sécheresse de 5 mois n'est survenue depuis 23 ans déjà, une période d'absence relativement longue et sans précédent sur les 70 dernières années.

Par conséquent, que ce soit dans l'exposition climatique à des épisodes de sécheresse possédant des incidences significatives, ainsi que dans leurs distributions au sein des périodes climatiques, il est raisonnable de pouvoir penser qu'une diminution de l'exposition climatique à des sécheresses significatives est probablement observée sur la région sur la période (1945-2013), avec une tendance plus marquée sur les épisodes de sécheresses de durée de 1 et de 2 mois, que sur l'ensemble des épisodes d'au moins 3 mois.

Cette tendance est en partie due à la présence de fluctuations décennales observées sur la période (1979-2013), avec l'émergence notamment d'expositions décennales à des épisodes significatifs particulièrement basses et sans précédent, mais une période où surviennent également des sécheresses significatives présentant pour chacune d'entre elles, des incidences supérieures à leurs normales respectives. excl.png

A suivre...

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Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

Évaluation des incidences locales des épisodes de sécheresse atmosphérique:

 

Si le lissage régional, utilisé jusqu'ici avec des données moyennées de plusieurs stations, semble adapté dans la perspective d'une recherche climatologique de tendances diverses, il a néanmoins l'inconvénient de masquer et d'éclipser certaines situations locales, où les épisodes de sécheresse ont pu être ressenti de manière plus ou moins intenses, que ceux affichés jusque-là dans ce sujet.

Ainsi l'objectif de cette partie est de ramener le sujet à une échelle plus locale, afin d'explorer et de se rapprocher au plus près des événements, tels qu'ils ont été vécus dans chacune des régions concernées par les données des stations de référence, que ce soit en Anjou, dans le Maine, la Touraine ou dans le Poitou.

 

Cependant, devant la multitude d'épisodes de sécheresse isolés, de 1 ou de 2 mois, avec souvent des incidences peu significatives, et afin de conserver une certaine lisibilité, seuls les épisodes de durée d'au moins 3 mois ont été mis en évidence.

 

Ainsi le graphique suivant permet de visualiser l'ensemble des 123 incidences locales provoquées par des épisodes de sécheresses de durée d'au moins 3 mois, et dont chacune des couleurs utilisées pour dater la période sèche, correspond respectivement à chacune des stations concernées:

 

150109091457643156.jpg

 

Edit: Attention, suite à une nouvelle méthode d'approche de définition d'une période de sécheresse, que je juge plus aboutie, et probablement plus proche de la réalité encore, que celle utilisée jusqu'ici, le graphique et le message ci joint, ont subit quelques modifications et ajustements: (Plus d'explications seront fournis ultérieurement)

 

Sans commenter l'intégralité du graphique ci-dessus, il y a cependant quelques situations qui méritent d'être soulignées:

 

Avec une approche légèrement différente de celle utilisée jusqu'ici pour définir une période de sécheresse, on peut constater désormais pas moins de 5 épisodes ayant dépassé les 5 mois de période sèche. Par conséquent, si à l'échelle régionale, la durée maximale des périodes sèches observées sur les 70 dernières années, était dans ce sujet, jusqu'ici de 5 mois pour les plus longues, il est possible avec une approche légèrement différente, de constater que celles-ci pourraient être plus longues, du moins localement, comme observé dans les bilans départementaux, ci dessous.

 

A noter, que si parmi ces épisodes de sécheresses, nous retrouvons les épisodes marquants les plus connus comme ceux de 1947, 1976, ou encore 1989, il est intéressant de remarquer aussi la présence de l'épisode (Mars-Août 1953) sur la station de Poitiers-Biard. Un épisode qui illustre de manière remarquable, l'année 1953, qui est l'année la plus sèche de ces 70 dernières années dans la région.

 

Egalement, si à l'échelle régionale, on ne trouve aucune trace de sécheresse printanière antérieure à l'année 2011, on peut néanmoins constater la survenue de ce genre d'épisode plus localement. C'est ainsi que l'on avait déjà pu observer ce phénomène lors des sécheresses de (Février-Mai 1949) et (Mars-Août 1953), sur la station de Poitiers-Biard, ou plus récemment encore, sur l'épisode de (Mars-Juin 1976) sur la station de Tours.

 

De plus, si aucune sécheresse hivernale n'avait été jusque-là soulignée, on peut néanmoins localement relever, un étonnant épisode survenu sur la station de Poitiers-Biard lors de l'hiver de (Décembre 1991-Février 1992), qui avait été l'hiver le plus sec de ces 70 dernières années sur la région.

 

Sur cette même station également, une série particulièrement longue de sécheresses est observée sur la période (1951-1957), avec une sécheresse d'au moins 3 mois relevée sur chacune de ces années!

 

Enfin, on peut constater sur ce graphique, l'émergence d'incidences particulièrement fortes, avec notamment l'épisode de (Avril-Août 1976), sur Le Mans, ou encore celui de (Mai-Septembre 1990) sur Angers-Beaucouzé, se situant probablement parmi les 2 plus fortes incidences locales que des épisodes de sécheresse aient pu provoquer sur notre territoire.

 

 

 

Approfondissons d'ailleurs cette approche, en nous intéressant désormais aux principales sécheresses survenues dans chacun des départements concernés, et classées ci joint selon leurs incidences. Certaines sécheresses sont soulignées par des couleurs afin de mettre en évidence les 3 plus fortes incidences locales observées dans la région, et au sein de leurs catégories respectives de même durée: [(1), (2), (3)]

 

A travers le Maine-et-Loire, et évaluées à partir de la station de: Angers-Beaucouzé:

 

Épisode de 7 mois: (1):(Avril-Octobre 1947)

Épisode de 6 mois: (1):(Mai-Octobre 1989)

Épisodes de 5 mois: (1):(Mai-Septembre 1990)

, (2):(Avril-Août 1976), (3):(Mai-Septembre 1959)

Épisodes de 4 mois:

(1):(Mai-Août 1949)

, (2):(Juin-Septembre 2004)

, (3):(Juin-Septembre 2005)

Épisodes de 3 mois:

(1):(Juin-Août 1962)

, (2):(Juin-Août 1995), (3):(Juin-Août 1996)

A travers la Sarthe, et évaluées à partir de la station de: Le Mans:

 

Épisode de 6 mois: (1):(Mai-Octobre 1989)

Épisodes de 5 mois: (1):(Avril-Août 1976)

, (2):(Juin-Octobre 1996), (3):(Juin-Octobre 1969)

Épisodes de 4 mois: (1):(Mai-Août 1949), (2):(Juillet-Octobre 1947), (3):(Mars-Juin 2011)

Épisodes de 3 mois: (1):(Juillet-Septembre 1991), (2):(Septembre-Novembre 1945), (3):(Juin-Août 2006)

A travers l'Indre-et-Loire, et évaluées à partir de la station de: Tours:

Épisode de 6 mois:

(1):(Mars-Août 1976)

Épisodes de 5 mois:

(1):(Mai-Septembre 1990)

, (2):(Juin-Octobre 1947), (3):(Mai-Septembre 2005)

Épisodes de 4 mois:

(1):(Août-Novembre 1978), (2):(Mai-Août 1949),

(3):(Juillet-Octobre 2009)

Épisodes de 3 mois:

(1):(Juin-Août 1996)

, (2):(Juillet-Septembre 1991), (3):(Mars-Mai 2011)

A travers la Vienne, et évaluées à partir de la station de: Poitiers-Biard:

Épisode de 6 mois:

(1):(Mars-Août 1953)

Épisodes de 5 mois: (1):(Mai-Septembre 1990), (2):(Juillet-Novembre 1978), (3):(Avril-Août 1947)

Épisodes de 4 mois:

(1):

(Avril-Juillet 1952)

,

(2):

(Mai-Août 1991), (3):(Juillet-Octobre 1985)

Épisodes de 3 mois: (1):(Avril-Juin 1976)

, (2):(Août-Octobre 1989), (3):(Juillet-Septembre 2005)

 

 

[align=center]

L'épisode de sécheresse atmosphérique de

[/align]

[align=center]

(Mai-Septembre 1990)

[/align]

[align=center]

 

[/align]

[align=center]

 

[/align]

Que ce soit à l'échelle locale ou régionale, la mise en évidence de la sécheresse de (Mai-Septembre 1990) sur ce sujet, semble souligner le caractère assez remarquable de cet épisode, qui possède tout de même des incidences parmi les plus fortes que la région ait connue, au cours de ces 70 dernières années.

 

Cette sécheresse étant ainsi probablement parmi l'une des références dans notre région, j'avais envie de m'y attarder un peu, afin de pouvoir l'observer un peu plus en détail, comprendre son contexte, son évolution, et ses impacts concrets sur l'environnement. J'ai donc réalisé le graphique suivant afin d'apporter des premiers éléments de réponses à mes questions.

La sécheresse de 1990 ayant été particulièrement forte dans le Maine-et-Loire, le graphique ci-dessous, présente ainsi à la fois, un suivi mensuel des indices d'aridités de la région sur la période (1989-1990), et à la fois un aperçu de l'incidence relevée sur l'Anjou, sur cette même période:

 

141207110328634769.jpg

 

Je ne reviens pas sur le contexte décrit par le graphique ci-dessus, vu que la situation climatologique de la région est déjà abordée en grande partie, dans la vidéo jointe par la suite de ce post.

La grande frustration que j'ai pu avoir au cours de ce long sujet, a été pour moi, quasiment une absence de témoignages photographiques sur le net, afin de mettre en lumière ces fameux événements lointains, et que seuls des chiffres, des méthodes de calculs, des graphiques, et certains récits, semblaient attester de leurs existences.

 

Ainsi, devant mon envie toujours plus grande de percevoir les paysages qui se cachent derrière ces fameuses incidences, avec leurs formes géométriques à l'image d'une icône photographique que l'on ne pourrait ouvrir, je me suis enfin décidé à partir à la recherche de ces images mystérieuses, qui devaient bien exister quelque part...

Et effectivement, elles existent... happy.png

 

Alors je vous souhaite un bon voyage temporel, en cette fameuse année 1990 dans notre région... sorcerer.gif

 

141206085818228193.jpg

 

Je suis un peu déçu par la perte de qualité, mais je ne peux malheureusement pas faire mieux pour le moment... wink.png

 

[align=center]

 

[/align]

 

141201122232189164.jpg

 

La sécheresse intense de 1990, est-elle à l'image des épisodes que l'on pourrait voir survenir à l'avenir, avec la déstabilisation climatique globale en cours?

 

En tout cas, du moins pour ma part, difficile de ne pas y penser, après avoir pris connaissance du rapport CLIMSEC, et après avoir constaté que cette sécheresse majeure de 1990, était également accompagnée de fortes anomalies chaudes, dont leurs fréquences de survenues risquent très probablement de s'accentuer à l'avenir.

 

Ainsi, face à ces interrogations, le contexte de ce sujet, et le scénario de cet épisode de 1990 s'y prêtant finalement assez bien, j'ai eu le sentiment qu'il pouvait être intéressant de partager les conclusions du rapport CLIMSEC, en les incluant par conséquent à la fin de la vidéo, sous leurs formes pédagogiques, telles qu'elles sont encore présentées aujourd'hui sur le site de Météo-France.

 

Pour plus de renseignements, ci-joint les liens faisant référence au projet CLIMSEC, coordonné par Météo-France, et publié en 2011:

 

CLIMSEC : les simulations françaises:

Coordonné par Météo-France, le projet de recherche Climsec, financé grâce à la fondation MAIF, s'est penché de 2008 à 2011 sur les sécheresses en France métropolitaine. Après l'élaboration d'une base de données sur l'humidité des sols et les débits de rivière pour la période 1958-2008, puis la construction de nouveaux indices pour évaluer l'intensité des sécheresses, les scientifiques se sont intéressés aux impacts du changement climatique sur les sécheresses futures. Le projet Climsec s'est particulièrement concentré sur les sécheresses agricoles, jusqu'alors très peu étudiées.

 

http://www.meteofrance.fr/climat-passe-et-futur/changement-climatique/impacts-du-changement-climatique-sur-les-phenomenes-hydrometeorologiques/changement-climatique-et-secheresses

 

Le rapport complet CLIMSEC:

 

http://www.drias-climat.fr/public/shared/rapport_final_CLIMSEC.pdf

 

Une présentation plus pédagogique sur les évolutions climatiques en France, et évoquant également le rapport CLIMSEC:

 

http://www.institutdesactuaires.com/docs/2013091180000_MeteoFranceChangementClimatique.pdf

 

A suivre...

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Alderaban, merci!

Et des encouragements qui n'ont rien de la convention bonnes manières,

D'abord pour ce graphique d'une précision redoutable, et qui sait cependant conserver sa clarté.

Et cet arrêt sur la sécheresse de 90 qui n'a rien a envier à celle de 76, d'ailleurs aurais-tu une explication de la notoriété de 76 supérieure à celle de 90, le décalage d'un mois plus tôt dans le lancement végétatif printanier?, le réseau d'eau moins performant? un aspect plus national? alors que selon ton graph, l'indice est descendu encore plus bas en 90.

Ta vidéo est d'une qualité tout à fait correcte, et la musique surjoue en aggravant le contenu, ce qui introduit complètement l'ouverture sur la façon dont semble se dessiner notre futur, avec cette fois, un aspect grave qui n'a rien de surjoué.

Le tout parfaitement 'sourcé'.

Chapeau, et longue vie à ta rubrique, du vrai journalisme spécialisé.

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Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

Sacré travail de compilation, d'explication en texte et en infographie.

Et pour faire suite à ta question, pas de soucis pour l'utilisation du logo IC sur ta vidéo - au contraire, merci de nous associer à ton remarquable travail default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

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Vraiment un beau travail, très sérieux, que tu as réalisé là. Merci pour le partage et mes encouragements pour la poursuite de tes recherches. flowers.gif

Étant originaire d'Angers, j'ai vraiment pris plaisir à regarder ta vidéo. La musique surjoue mais elle met bien dans l'ambiance. Cela me rappelle ce début de la décennie 1990 où les périodes de trois semaines sans pluie étaient monnaie courante. Voir les espaces verts complètement grillés au début de juillet était normal et la promenade sur le lit sableux et desséché de la Loire était devenu un rituel du dimanche.

Cinq ans ans plus tard, le nord-ouest de la France était confronté aux pires inondations depuis un siècle : http://www.infoclimat.fr/espace_stockage/52/page-01.jpg

Comme quoi notre climat n'a de tempéré que le nom...

Pour compléter tes travaux et à titre de coïncidence, le journal "Le Monde" vient de publier une infographie synthétisant les arrêtés de catastrophe naturelle depuis 1982. Compte-tenu de ce que tu as avancé, je suis surpris de constater que le nombre d’arrêtés de catastrophe naturelle pour le fléau "sècheresse" soit moins nombreux en 1990 qu'en 1989. Ils sont également plus concentrés sur la Touraine que sur l'Anjou.

sans-titre-1.gif

Source : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/visuel/2014/12/12/au-dela-de-xynthia-trente-ans-de-catastrophes-naturelles-en-cartes_4539499_4355770.html

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Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

Merci à vous pour vos encouragements, vos remarques, et vos interrogations, ce sont des petites choses, qui me poussent également à vérifier mes approches! C'est toujours intéressant et constructif ce genre de discussion.

Bon, je ne cache pas quand même, que l'espace d'un instant, les cartes de Sam79 m'ont un peu refroidi quand même! ohmy.png

Heureusement, je me suis rendu compte, après un petit moment de flottement, que curieusement que ce soit en 1989, ou en 1990, que les départements les plus touchés n'avaient strictement aucun arrêté par commune. Plus surprenant encore, grâce aux multitudes arrêtés communaux alentours, on reconnait certaines frontières des départements les plus touchés, or une sécheresse ne s'arrête pas aux frontières de cette façon.

Je ne m'y connais pas trop en gestion administrative, mais j'ai l'impression, en relisant mes articles de l'époque également, que dans les départements les plus touchés et déclarés sinistrés, que les communes n'avaient pas à se déclarer en état de catastrophe naturelle. Ce qui expliquerait cette situation paradoxale observée sur ces cartes, pour la Bretagne en 1989, et les Pays de la Loire en 1990. Autant pour la sécheresse de 1989, on peut voir sur mon graphique plus haut, que cette sécheresse était sérieuse, donc cela pouvait être crédible, autant pour celle de 1991, même si mon approche sur les sécheresses n'est probablement pas parfaite, je ne trouvais pas de justifications pour visualiser plus d'arrêtés que 1990, c'est ce qui m'a guidé dans ma réflexion.

Du coup, pas sûr que regarder uniquement les arrêtés de sécheresses par commune, soit le meilleur moyen non plus, pour évaluer l'impact des catastrophes naturelles, il y avait probablement des déclarations de sinistres à l'échelle départementale. En tout cas, merci Sam79, pour ces cartes qui me sont d'un grand service pour évaluer ma méthode!

Néanmoins, observer l'impact de la sécheresse agricole de 1989, me fait aussi prendre conscience que sur certaines longues sécheresses atmosphériques contenant des petites pauses, comme celle située vers la fin juillet 1989, où l'humidification atmosphérique n'est probablement pas significative, et précédée par une période sèche, m'incite à mettre en place une méthode particulière, si je veux me rapprocher au mieux encore de l'impact d'une sécheresse agricole, pour ce type de sécheresse.

Ce sont des cas assez particuliers, je n'entrevois que quelques épisodes de ce type, où il faudrait que je prenne le temps de vérifier comment je pourrais mieux les évaluer.

Cependant, je précise que ce sujet est plus spécialisé sur les sécheresses atmosphérique, et les périodes mentionnées jusqu'ici sur chacun des épisodes correspondent aux périodes d'assèchement atmosphérique. J'ai tenu à ce que chacun des épisodes soit évalué rigoureusement avec la même méthode, afin que des comparaisons soit possibles, ce qui explique que je n'ai pas souhaité mettre en place de méthodes personnalisées en fonction des caractéristiques des sécheresses que je pouvais voir. Enfin, vu qu'il existe aussi des sécheresses agricoles, pédologiques, hydrologiques ou phréatiques, avec des périodes incidentes plus longues, il est possible que l'on puisse observer sur les graphiques, quelques nuances par rapport aux impacts réellement ressenti.

Merci Sebb pour ta transition parfaite vers mon prochain post! Concernant, la sécheresse de 1976, je m'attendais également à trouver des incidences locales plus fortes que celles de 1990, au moins sur l'Anjou et le Maine. Néanmoins, cette sécheresse ne ressemble à aucune autre, et est très atypique dans l'intensité particulièrement forte de sa période sèche. Les orages du mois de Juillet 1976, ont bien accentué les difficultés à évaluer correctement cette sécheresse. Le démarrage précoce de sa période incidente dans un début de saison plutôt froid, nourri bien également mes réflexions, et pour couronner le tout, je suspecte de la présence d'une sécheresse hydrologique, au moment de la survenue de celle atmosphérique! chris.gif

Bref, il va falloir patienter un peu avant de remettre en cause sa notoriété, car je pense qu'elle n'a pas encore dit son dernier mot. Il ne faut pas oublier, que sur mes premières évaluations à l'échelle régionale, elle possède tout de même, la période sèche la plus intense pour une sécheresse d'au moins 3 mois, et l'assèchement le plus fort sur une période incidente d'une sécheresse d'au moins 3 mois. D'ailleurs à cette échelle, je me garde bien de me prononcer sur un classement final.

En tout cas, je trouve tout de même que la sécheresse de 1990, ne mérite pas sa notoriété de sécheresse un peu "oubliée", elle est dans notre région du moins, tout de même probablement une référence.

A suivre donc, avec plus de détails, d'explications, et documents à l'appui... Je garde tes réflexions de coté Sebb, qui de toute façon se rapproche un peu des miennes! flowers.gif

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Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

Évaluation finale des épisodes de sécheresse atmosphérique, avec l'intégration d'une nouvelle méthode alternative:

Ce post traite principalement d'une correction effectuée pour la détermination d'une période de sécheresse, suite à des réflexions qui sont venues au cours de ce sujet.

Cette réflexion avait déjà été amorcée initialement, avant l'écriture de cette partie sur les sécheresses, après avoir constaté que certains épisodes de sécheresse étaient entrecoupés par des mois faiblement semi-humides, et brisant ainsi certaines séries consécutives de mois dominés par des assèchements. Ma définition d'une période de sécheresse reposant sur le caractère consécutif de mois en état de sécheresse, certains épisodes ont vu leurs durées limitées et amputées de 2 ou 3 mois, et parfois pour des pluviométries mensuelles que très faiblement au-dessus du seuil de sécheresse.

Cependant, n'ayant pu trouver de solutions alternatives acceptables afin de limiter cet effet de seuil, et souhaitant également présenter un sujet objectif, en limitant autant que possible des interprétations personnelles, j'ai fini par me résoudre à accepter cet effet de seuil généré par l'indice d'aridité de De Martonne.

Néanmoins, au cours de ce sujet, en laissant décanter tranquillement ce problème, et à la vue de certains témoignages, j'ai fini par me résoudre de tenter d'améliorer les critères qui définissaient une période de sécheresse, afin de mieux approcher encore leurs évaluations, en mettant en place une méthode alternative.

Je n'ai pas souhaité remettre en cause le seuil de l'indice d'aridité de De Martonne permettant de mettre en évidence les phases d'assèchements, et d'humidifications atmosphériques, mais plutôt en me concentrant sur le fait que si mes données pluviométriques brutes pouvaient avoir une part d'incertitudes, alors qu'il était possible que certains dépassements de ce seuil ne soient pas significatifs.

Ainsi, sur la base d'une réflexion émise par ChristianP sur l'exactitude et l'incertitude des relevés pluviométriques [/topic/83660-quelle-fiabilite-accorder-aux-anciens-releves/page-2'>http://forums.infoclimat.fr/topic/83660-quelle-fiabilite-accorder-aux-anciens-releves/page-2], j'ai considéré que les dépassements pluviométriques de seulement 10% de ce seuil, ne pouvant probablement être significatifs, ne pouvaient également justifier l'interruption d'un épisode de sécheresse.

De plus, concrètement, dans les faits, ces mois en quasi-équilibre avec ni assèchement, ni humidification significative, et à la fois précédés et suivis par des phases d'assèchements, ont probablement plus tendance à temporiser des épisodes de sécheresses, certes sans les aggraver, mais sans non plus ayant l'humidification significative pour les interrompre.

Par conséquent, je considère désormais qu'une période de sécheresse serait déterminée par la présence de mois présentant des situations d'assèchement atmosphérique, et par la présence éventuelle de mois qui seraient à la fois précédés et suivis par des périodes d'assèchement, et dont leurs pluviométries ne dépasseraient pas 10% du seuil d'assèchement atmosphérique.

On peut constater, en illustration de cette réflexion, l'un de ces mois litigieux au cours de la sécheresse observée en 1989:

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Ainsi, les 2 épisodes de sécheresses de 1989, que l'on pouvait observer avec ma première approche sur l'exemple ci dessus, seraient fusionnés en une seule et longue période de sécheresse allant de Mai à Octobre 1989.

Cette nouvelle méthode ne remet pas en cause le travail précédent, et les 2 premiers inventaires régionaux peuvent toujours être exploités, notamment afin de préciser certaines situations à travers les longues sécheresses comme celles de 1947, 1976, ou encore 1989.

Par exemple, on peut y visualiser une incidence assez forte sur la période (Juin-Octobre 1947) de la longue sécheresse allant d'Avril à Octobre 1947. Ou encore, une intensité exceptionnelle sur la période (Avril-Juin 1976) de la sécheresse allant d'Avril à Août 1976. Voilà, une application possible, en couplant l'utilisation des 2 méthodes, avec l'une plutôt brute, et l'autre plutôt améliorée.

De même, avec la longue partie sur la recherche des tendances possibles sur l'évolution des épisodes de sécheresses, après une visualisation attentive, j'ai pu me rendre compte que non seulement les modifications apportées pourraient avoir un impact relativement faible sur ce travail, mais également que les interventions réalisées sur les intensités et les incidences, finalement, pourraient aussi conforter probablement les tendances mises en évidences.

De plus, à travers cette partie, en se concentrant uniquement sur des mois en état de sécheresse, et en évitant ainsi à la fois, la gestion délicate de périodes de sécheresse de 6 ou 7 mois, et également la présence litigieuse de mois ne présentant pas d'assèchement atmosphérique dans les données, le choix de la méthode plutôt brute semble être finalement plutôt avantageux. Il est donc peu probable que je modifie ces travaux sur les tendances, à la vue du temps nécessaire pour cela, des difficultés supplémentaires en vue, et du peu de modifications que cela apporteraient probablement.

Par conséquent, cette méthode alternative semblant plutôt bien adaptée dans l'esprit de la réalisation d'un guide sur la survenue des épisodes de sécheresses, elle restera limitée aux évaluations des épisodes de sécheresse.

Je vous propose donc ces dernières évaluations probablement définitives, et où chacun des épisodes à été évalué à travers le filtre de cette nouvelle méthode. Lors d'une consultation, la disposition de l'ensemble des inventaires, dans la configuration ci jointe, facilitera les couplages des données afin d'avoir une vision générale, et assez complète de chacun des épisodes de sécheresse survenus dans la région au cours de ces 70 dernières années, que ce soit à travers leurs incidences et leurs intensités, et que ce soit un impact régional, ou une observation plus locale:

Un rappel des inventaires réalisés avec la première méthode brute:

Évaluation régionale des incidences: http://nsa33.casimages.com/img/2014/12/02/141202110732730939.jpg

Évaluation régionale des intensités: http://nsa33.casimages.com/img/2014/07/26/140726102457148701.jpg

Les inventaires finaux réalisés avec la méthode alternative expliquée sur ce post:

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La mise en place de cette nouvelle méthode permet une revalorisation, et une meilleure représentation de certains événements, qui n'étaient précédemment probablement pas assez soulignés visuellement.

Ainsi, un des apports les plus intéressants de cette nouvelle évaluation régionale, est la mise en avant d'un duo unique au cours de ces 70 dernières années, avec la survenue de 2 épisodes d'au moins 5 mois sur 2 années consécutives, avec la sécheresse de (Mai-Octobre 1989), et suivie par celle de (Mai-Septembre 1990), se situant toutes les deux, parmi les plus importants épisodes que la région ait connue, et avec les conséquences que l'on connait désormais durant l'année 1990.

Un autre couple est également mis en avant, certes plus discret, avec les épisodes (Juin-Août 1995) et (Juin-Août 1996), mais surgissant tout de même des 2 étés les plus secs de la période (1980-2014).

L'épisode de (Avril-Août 1976) est probablement mieux visible encore avec une durée désormais rallongée. Une des particularités de cette sécheresse, comme on peut le voir sur les graphiques ci-dessus, se situe particulièrement dans l'intensité de sa période sèche qui fut à son paroxysme sur la période (Avril-Juin 1976). Mais j'aurais l'occasion d'y revenir ultérieurement...

Durant les années 1960, l'épisode (Juin-Octobre 1969) se démarque désormais par sa durée de 5 mois, et par une incidence plus forte qu'entrevue initialement.

La période (1952-1956) met en avant des épisodes de sécheresse plus important, avec des épisodes finalement pas si isolés des uns des autres, ce que la première méthode pouvait suggérer, avec notamment la présence d'une sécheresse possédant une incidence supérieure à la normale pour l'épisode de (Avril-Juillet 1952).

Enfin, la sécheresse de 1947, déjà plutôt bien mise en avant, voit sa période encore progresser, pour désormais surclasser toutes les autres, avec une durée unique de 7 mois pour sa période sèche, et s'étalant ainsi désormais de (Avril à Octobre 1947). La première méthode avait permis néanmoins d'explorer, et de plutôt bien relever, l'impact que cette sécheresse avait pu avoir durant la période de (Juin-Octobre 1947), là où le lissage sur une période aussi longue a fini par le masquer en partie avec la nouvelle méthode, d'où l'intérêt de coupler l'ensemble des données issues des 2 méthodes, qui sont en effet complémentaires dans leurs informations respectives.

Et par conséquent, pour finir, suite à la mise en place de cette nouvelle méthode alternative, voici un nouvel inventaire probablement plus abouti que le précédent, des sécheresses majeures survenues dans la région, et classées selon leurs incidences au sein de leur groupe de même durée:

Sécheresse de 7 mois: (1):(Avril-Octobre 1947)

Sécheresse de 6 mois: (1):(Mai-Octobre 1989)

Sécheresse de 5 mois: (1):(Avril-Août 1976), (2):(Mai-Septembre 1990), (3):(Juillet-Novembre 1978),

(4):(Juin-Octobre 1969), (5):(Mai-Septembre 1959)

Sécheresse de 4 mois: (1):(Mai-Août 1949), (2):(Juin-Septembre 2005), (3):(Avril-Juillet 1952),

(4):(Juillet-Octobre 1985), (5):(Juin-Septembre 1964)

Sécheresse de 3 mois: (1):(Juin-Août 1995), (2):(Juin-Août 1996), (3):(Juin-Août 2006), (4):(Juin-Août 1962),

(5):(Mars-Mai 2011)

A suivre...

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  • 1 month later...
Posté(e)
Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

Bon, pardon d'avance pour ce long post, mais j'ai pris soin de le découper en de multiples parties pour une meilleure visibilité, et pour une lecture éventuelle en plusieurs fois... shifty.gif

Et surtout, c'est probablement la fin de cette partie consacrée aux épisodes de sécheresses de notre région! happy.png

 

 

L'épisode de sécheresse atmosphérique de

(Avril-Août 1976)

 

 

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1976... Juste à l'évocation de ce chiffre, de cette année, dans mon entourage, dans ma famille enracinée dans le milieu agricole, et c'est des souvenirs marquants qui émergent, et des récits qui sont transmis parfois d'une génération à l'autre...

 

Tel une légende traversant les pensées lors des sérieux épisodes secs, je me suis souvent demandé à quoi tout ceci pouvait-il bien ressembler réellement? Toutes ces personnes qui racontaient tant de choses, n'exagéraient-elles pas un peu leurs récits?

 

Si les agriculteurs de l'époque se souviennent de l'intense épisode sec et de son impact sur le milieu agricole, en revanche du côté des salariés, ce serait plus la chaleur mémorable de l'Été 1976, avec ses incendies qui sont survenus durant cette période, qui semblent avoir marqué les esprits...

 

Ayant bien conscience que cet épisode de sécheresse est une référence importante parmi les sécheresses de l'après-guerre, et qu'il n'est pas si facile également de pouvoir visualiser des images de cet événement, surtout si l'on se focalise sur notre région, que le jour où l'on m'a répondu favorablement à la question: "Avez-vous des archives de l'année 1976?", et que l'on m'a transmis progressivement entre mes mains, des cartons remplis de journaux d'époque avec la mention sur le côté de l'année: 1976..., autant vous dire qu'un sentiment étrange a traversé mon esprit à ce moment-là...

 

Cette légende que j'avais tant entendu parler, tant imaginer, s'apprêtait enfin à dévoiler une partie de ses secrets, de ses récits, de ses témoignages, et surtout, enfin, une partie de ses images...

 

Visualiser toutes ces archives, m'a fait prendre conscience qu'il y avait bel et bien suffisamment de documents et d'images, pour que je puisse prendre le temps de vous présenter, et de décrire cet épisode de sécheresse mémorable, en mettant en lumière une très grande partie des articles sélectionnés.

 

Ainsi, afin de tenter de faire revivre, et d'expliquer au mieux les événements qui ont abouti à cet intense épisode de sécheresse, ce post est accompagné, ci-joint, d'une analyse de 28 minutes, et répartie en 2 parties, à travers 2 vidéos comportant de très nombreuses images.

 

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http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2011/05/une-s%C3%A9cheresse-pire-quen-1976-et-2003-.html

 

 

 

 

 

L'intense sécheresse de 1976 dans le Nord-Ouest de la France

(1ère Partie: de Février à Juin 1976):

 

 

 

 

 

 

 

L'intense sécheresse de 1976 dans le Nord-Ouest de la France

(2eme Partie: de Juillet à Août 1976):

 

 

 

 

2 photos de la ville de Tours issues de ce blog ont été utilisées pour compléter les documents trouvés à la médiathèque de Cholet: http://pourquoipaspoitiers.over-blog.fr/article-une-realite-de-la-grande-secheresse-de-1976-la-penurie-d-eau-74332605.html

 

 

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online2long.gif Pour en savoir plus:

Un article intéressant datant du 14 juin 1976, et évoquant la possibilité d'une surenchère photographique de la sécheresse de 1976:

http://nsa33.casimages.com/img/2015/03/18/150318120115756713.jpg

 

A l'instar de la sécheresse de 1990, afin de visualiser les infos climatologiques abordés à travers les vidéos, je joins ci-dessous le graphe permettant d'expliquer le contexte de la survenue de l'épisode de sécheresse de 1976 à travers la période (Décembre 1974-Décembre 1976):

 

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De (2002-2011) à (1967-1976):

 

Les réflexions qui ont amorcé ce sujet, ont débuté au moment de la sécheresse printanière de 2011, et qui a abouti à la survenue du printemps le plus sec de ces 70 dernières années, devant celui de 1976. Avec le recul, par rapport à ce que l'on pouvait lire dans les médias, la comparaison du printemps 2011 avec le scénario de 1976, était tout à fait pertinent, même si le scénario de 2011 a divergé à partir du mois de Juin pour aboutir à une saison estivale finalement assez différente.

Pour ma part, un autre parallèle pourrait être mis en évidence entre ces 2 années. En effet, avec l'émergence d'une sécheresse printanière, et d'une sécheresse automnale, l'année 2011, avec ses 6 mois en état de sécheresse plutôt atypiques, a clôturé une décennie (2002-2011) particulièrement peu humide, et avec un indice décennal d'aridité qui n'avait plus été vu aussi bas depuis la décennie (1967-1976).

 

Et justement de la même manière que l'année 2011, l'année 1976, avec une sécheresse particulièrement intense, précoce, et également atypique, a clôturé de manière remarquable une décennie (1967-1976) particulièrement peu humide également, et moins humide encore que celle de (2002-2011).

 

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online2long.gif Pour en savoir plus:

Un bilan pluviométrique de la station de Rennes d'Octobre 1975 à fin Avril 1976, et une analyse de la carte des déficits pluviométriques postée ci-dessus:

http://nsa33.casimages.com/img/2015/03/18/150318093336746327.jpg

 

La notoriété de la sécheresse de 1976 face à celle de 1990:

 

Le 10/12/2014 à 22:35, sebb a dit :

Cet arrêt sur la sécheresse de 90 qui n'a rien a envier à celle de 76, d'ailleurs aurais-tu une explication de la notoriété de 76 supérieure à celle de 90, le décalage d'un mois plus tôt dans le lancement végétatif printanier?, le réseau d'eau moins performant? un aspect plus national? alors que selon ton graph, l'indice est descendu encore plus bas en 90.

 

Effectivement, au moment de visualiser l'inventaire des épisodes de sécheresse dans la région, le fait que la sécheresse de (Mai-Septembre 1990), sur certaines localités, puisse être du même ordre de grandeur que la sécheresse de (Avril-Août 1976), a été une surprise inattendue pour moi, au point même de suspecter des erreurs, ou des approches erronées.

 

Tout d'abord, une incertitude peut être mise en avant, dans le fait que mon approche simplifiée sur les sécheresses ne tient pas compte de certains paramètres comme le vent, l'ensoleillement, ou de la distribution des pluies au sein d'un mois, mais en même temps, ces paramètres auraient rendu le travail ingérable, et du coup difficilement réalisable sur une telle période de temps.

 

Certes, mais je n'oublie pas non plus, malgré mon jeune âge, le fait que l'on avait été contraint de nourrir le bétail avec de la paille mélangée avec de la mélasse sucrée, lors de la sécheresse de 1990 sur notre bocage. C'est une image marquante que je n'ai plus jamais revue par la suite, et qui laisse aussi suspecter un réel épisode majeur lors de cette année.

 

Un épisode important sur le Maine-et-Loire, que les relevés assez remarquables de pluviométrie et de température en 1990, semble confirmer également. Au point même, que sur la base de l'indice d'aridité de De Martonne, que la période (Mai-Septembre 1990) aurait été plus sèche en Anjou que celle de la période (Avril-Août 1976).

 

Pourtant si la sécheresse de 1976 semble bien rester dans les mémoires, cela semble moins évident pour celle de 1990, ce qui mérite effectivement quelques réflexions...

 

Tout d'abord, si la variabilité des pluies sur notre région lors des épisodes secs, permet à certaines localités de subir plus ou moins intensément ces épisodes, alors il est tout à fait possible d'observer localement des épisodes sévères, mais qui ne serait pas non plus représentatif d'une situation à une échelle régionale plus étendue.

 

Ainsi, si l'on observe localement parfois des périodes sèches plus intenses en 1990 qu'en 1976, on peut aussi s'apercevoir, que lorsque l'on revient à une échelle régionale, que la sécheresse de 1976, avec un impact plus homogène sur la région lors de son intense période sèche, est nettement supérieure aux autres épisodes. (Voir graphique des intensités des périodes sèches régionales).

 

Cette situation est également vraie à travers les incidences, même si la sécheresse de 1990 en émergeant dans une situation probablement plus sèche qu'en 1976, sur la base climatologique des 2 mois qui ont précédés leurs survenues respectives, lui permet de mieux résister face à 1976. (Voir graphique des incidences à l'échelle régionale).

 

Donc, à l'échelle régionale, juste sur la base de ces seuls éléments, la notoriété de 1976 est tout à fait justifiée. Mais cela n'explique pas entièrement le fait que la notoriété de 1990 résiste mal à l'épreuve du temps, et effectivement d'autres explications sont à observer au-delà de mes graphiques, et qui ont participé à accentuer le ressenti de ces 2 sécheresses...

 

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online2long.gifPour en savoir plus:

Un article assez complet sur l'état de la situation agricole et hydrologique en Anjou au 14 Juin 1976:

http://nsa33.casimages.com/img/2015/03/17/150317113247147120.jpg

 

La pluviométrie des Hivers:

 

Si l'hiver 1989 avait été particulièrement peu humide en se situant parmi les 4 hivers les moins humides de ces 70 dernières années, on peut néanmoins observer une atténuation de cette situation, avec un excédent pluviométrique de +24% sur l'hiver 1990 qui a suivi dans la région, et qui a précédé la sécheresse de 199.

 

Alors que sur la période (1975-1976), on peut observer sur les 2 hivers d'affilés qui ont précédés la sécheresse de 1976, d'importants déficits pluviométriques qui ont participé à l'émergence de sécheresses hydrologiques et phréatiques, et ainsi amplifié l'impact général de la sécheresse de 1976.

 

Et l'impact sur le réseau hydrologique et phréatique, avec parfois des difficultés d'approvisionnement en eau potable sur certaines localités, a participé à la notoriété de 1976, or mon approche atmosphérique ou édaphique des épisodes de sécheresses, ne peuvent pas mettre en évidence ce genre de facteurs dépendant de périodes incidentes particulièrement longues.

 

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online2long.gifPour en savoir plus: Un document de Météo-France sur la survenue des vagues de chaleur en France, et permettant ainsi une comparaison entre celles de 1976, 1990 et 2003:

http://nsa33.casimages.com/img/2015/03/18/15031808491458271.jpg

 

La précocité et la forte intensité du début de la période sèche de 1976:

 

Il ne fait aucun doute que le fait que la sécheresse de 1976 ait démarré plus tôt que celle de 1990 dans la saison, a été un facteur aggravant pour l'agriculture. Et, il s'en est fallu de peu pour que les données climatologiques de la région, fassent démarrer cette sécheresse au mois de Mars, comme cela a été observé en Indre-et-Loire, et avec une sécheresse d'une durée de 6 mois.

 

Les gelées nocturnes du mois d'Avril, en ayant diminué la température moyenne de ce mois, ont atténué l'indice d'aridité utilisé sur les graphes, alors qu'en réalité, ces gelées nocturnes ont accentué l'impact de la sécheresse sur l'agriculture, en limitant la pousse de l'herbe dans la première partie du printemps 1976.

 

De même, le fait d'être passé d'une façon assez brutale d'une période plutôt fraîche et sèche, à une période chaude et sèche a été un facteur aggravant. Pour illustrer ce phénomène, il faut se rappeler de l'épisode de (Février-Mars 2012), où l'on était passé d'une situation froide et sèche, à une situation chaude et sèche. Curieusement, au mois de Mars 2012 même si la terre dans les prairies était encore fraîche, et sans montrer de signes d'assèchement marqués, malgré les températures clémentes du mois de Mars 2012, l'herbe dans les pâtures me paraissait pousser moins vite qu’à l’habitude également. Il aura fallu attendre les pluies du mois d'Avril 2012, pour que la végétation puisse pleinement repartir de façon vigoureuse.

 

Or, après la période froide du début du Printemps 1976, non seulement ces pluies salvatrices ne sont pas venues, mais en plus l'assèchement n'a fait que s'intensifier jusqu'à la fin Juin-début Juillet 1976, avec une intensité remarquable sur le trimestre (Avril-Juin 1976), dont l'indice d'aridité sur ces 3 mois, correspond à l'indice du mois d'Août 2012, qui avait été le mois d'Août le plus sec depuis 17 ans...

 

Autant dire que les semis de milieu de Printemps ont dû avoir de grosses difficultés à bien pousser sur des terrains cultivés et mis à nus, en étant ainsi exposés à ce fort assèchement. De même, pour la pousse de l'herbe dans les pâtures, qui s'est arrêtée assez tôt dans la saison.

 

Or, durant l'année 1990, les pluies du mois d'Avril ont été très proches des normales, et l'intensité de la période sèche qui a suivie sur les 2 premiers mois de la sécheresse de 1990, a été assez modérée, ce qui a permis d'éviter en partie le scénario catastrophe de la sécheresse de 1976.

 

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online2long.gif Pour en savoir plus:

Quand les caprices du ciel échauffent les esprits autour des quelques rares nuages pluvio-orageux isolés en Mai et Juin 1976: http://nsa33.casimages.com/img/2015/03/19/15031910341598123.jpg

 

L'approvisionnement en paille des régions touchées par les sécheresses de 1976 et de 1990:

 

Une des images fortes de la sécheresse de 1976, et qui contribue en partie à sa légende, est sans aucun doute l'intervention, et l'aide de l'armée pour l'approvisionnement en paille des éleveurs en manque de fourrage. Il faut dire qu'à l'époque, les dimensions des bottes de fourrage, et le matériel agricole utilisé dans les champs, nécessitait pas mal de temps et de main d'œuvre pour permettre le pressage des bottes, puis le rangement de celles-ci dans les hangars agricoles pour le stockage. (J'ai encore des souvenirs de cette période dans les années 1980). Donc, devant l'urgence de la situation en 1976, et pour une plus grande réactivité, l'emploi de l'armée était probablement nécessaire.

Mais en 1990, une révolution agricole est passée entre temps, et permettant désormais la réalisation de bottes de fourrages de plus grandes dimensions, qui avec l'aide d'une plus grande mécanisation, a réduit fortement le temps, et la main d'œuvre nécessaire pour venir à bout de cette tache fourragère.

Et du coup, durant la sécheresse de 1990, malgré des besoins importants en fourrages sur une partie de l'Ouest de la France, aucune mobilisation particulière de l'armée n'a eu lieu pour venir en aide aux éleveurs, privant ainsi cette sécheresse de plus de visibilité.

 

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online2long.gif Pour en savoir plus: Quand les doyens en 1976 se souviennent de la sécheresse de 1921:

http://nsa34.casimages.com/img/2015/03/18/150318121634491019.jpg

 

Les incendies de 1976 et de 1990:

 

La comparaison entre ces 2 sécheresses est quasiment sans appel, les incendies durant la sécheresse de 1976, semblent bien plus nombreux, et bien plus graves que ceux de 1990.

 

Il s'agit d'un élément qui m'a un peu interpellé, notamment par rapport aux incendies s’étant produit sur le Maine-et-Loire. Il est vrai qu’en forêt, les terrains s’assèchent d’avantage, et il est possible que les pluviométries fortement déficitaires des 2 hivers : 1975 et 1976, couplé à l’intense sécheresse de 1976, ait pu être un facteur accentuant le risque d’incendie en forêt.

 

Une des situations qui a aggravé les incendies en 1976, par rapport à ce que j'ai pu lire dans les articles, est le fait que parfois les pompiers étaient dépassés par la multitude, et l'ampleur des sinistres, et que parfois certains points d'eau étaient à sec.

 

Cependant, il est aussi souligné que la plupart des incendies avaient une origine criminelle, et que la forte sécheresse de 1976 n'expliquait pas intégralement la fréquence et la multiplication des sinistres.

 

Une évolution s'est-elle produite avec le temps concernant cette tendance pyromane? Est ce qu'il avait plus de surveillance en 1990 ? Plus de moyens pour les pompiers? Plus de préventions ?

 

En tout cas, ces incendies importants, d'origine criminelle ou pas, ont contribué à soutenir la notoriété de la sécheresse de 1976.

 

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online2long.gifPour en savoir plus:

Lecture possible de l'article explicatif ci-dessus:

http://nsa33.casimages.com/img/2015/03/14/15031405524127639.jpg

 

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online2long.gifPour en savoir plus: Un article assez complet sur la disponibilité en eau potable sur tout le Nord-Ouest de la France au 19 Août 1976

http://nsa34.casimages.com/img/2015/03/17/150317125125204269.jpg

 

La distribution géographique de la sécheresse de 1976 par rapport à celle de 1990:

 

Malgré des données climatologiques déjà assez remarquables dans la région pour la sécheresse de 1976, il semblerait à la vue des nombreuses cartes de pluviométrie, ou d'indice d'humidité des sols, que notre région n'était probablement pas dans la partie la plus intense de cette sécheresse.

 

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https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00593584/document

En effet, il semblerait que dans le Nord-Ouest de la France, un territoire passant par le Morbihan, l'Ile-et-Vilaine, la Mayenne et la Sarthe, aurait été impacté de manière plus intense encore. Une situation qui mériterait une vérification plus précise sur ces départements.

 

A la vue du document ci-dessous, il est possible que notre région ait pût être particulièrement bien positionnée, et ainsi exposée de façon optimum à la sécheresse de 1990. Cependant, il est aussi probable que la forte intensité de cette période sèche, ait pu se manifester sur un territoire plus restreint que celle de 1976.

 

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Une hypothèse qui pourrait aussi expliquer la baisse de notoriété de la sécheresse de 1990.

 

Enfin, lors de la survenue de la sécheresse de 1976, il n'y avait quasiment pas de précédent semblable depuis au moins 1945. Selon les articles, il faudrait remonter à l'année 1921 pour retrouver une intensité, et une précocité qui pourrait s'en rapprocher. La sécheresse de 1947 aurait pu être évoquée, mais bien que d'une durée plutôt longue, elle ne présente pas vraiment une intensité remarquable dans sa période sèche, et les fortes pluies ayant précédées sa survenue ne permettent effectivement pas de la retenir comme une référence semblable à 1976. Donc en 1976, cette sécheresse apparaît presque comme "sans précédent".

 

Alors que la survenue de la sécheresse de 1990, n'étant déjà pas aidée par la plupart des éléments énoncés précédemment, s'est aussi déroulée seulement 14 années après celle de 1976. Du coup, il est possible que même dans des zones où les données climatologiques semblent attester d'un assèchement plus fort qu'en 1976, que certains ait pu se laisser aller à se dire: "Oh, mais vous savez, on a déjà vu ça en 1976..."

 

Et puis à mon avis, un élément supplémentaire qui empêche certaines autres sécheresses majeures d'acquérir une certaine notoriété, c'est que la seule chose que l'on retient dans la plupart des compétitions, c'est le vainqueur final, celui qui surclasse tout les autres, rarement le second, qui malgré sa performance est souvent condamné à rester dans l'ombre...

 

 

150314062716288303.jpg

 

 

Voilà, voilà, une partie des réflexions, alimentées par celles de sebb, que je souhaitais mettre en avant, concernant ces 2 importantes sécheresses survenues dans notre région au cours de ces 70 dernières années.

 

Et j'ai bien brassé plusieurs fois mes archives, afin de m'assurer qu'il ne restait plus de petites perles exploitables à présenter... chris.gif

 

Certes ce post est long, mais il permet aussi de faire revivre toutes ces petites archives restées trop longtemps dans l'ombre, et de valoriser au mieux le long travail d'extraction et de restauration de ces documents, une nécessité pour la mise en lumière de la sécheresse historique de 1976, avec des articles datant de presque 40 ans. wink.png

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  • 4 weeks later...
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Illkirch-Graffenstaden (143 m) et Entzheim (149 m)

Énorme travail que tu as fourni là !

Un grand merci pour cette étude très intéressante sorcerer.gif

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  • 3 weeks later...
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Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

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(Partie 5A)

 

 

 

Climats passés, et climat d'aujourd'hui...

 

 

 

Étude sur l'évolution climatique du Centre-Ouest

 

sur la période (1945-2015).

 

(Pluviométrie, température moyenne, indice d'aridité de De Martonne)

 

(Angers-Beaucouzé, Le Mans, Tours, Poitiers-Biard)

 

 

 

excl.png Un sujet couplé avec la Partie complémentaire (5B) basée sur les évolutions futures:

 

 

 

Climat d'aujourd'hui, et climats de demain...

 

 

 

Étude sur les projections climatiques du Centre-Ouest

 

 

sur la période (2015-2100).

 

 

 

Accessible vers ce lien:

/topic/80055-portail-drias-les-futurs-du-climat/#entry1996677'>http://forums.infoclimat.fr/topic/80055-portail-drias-les-futurs-du-climat/#entry1996677

 

 

 

 

 

 

 

 

A l'occasion de cette année 2015, où La France a été officiellement nommée pays hôte de la 21eme conférence du climat à Paris, avec l'une des plus grandes conférences internationales organisées sur le territoire français, et aux enjeux sans précédents, ce sujet restera concentré tout au long de cette année, sur les multiples évolutions climatiques en cours sur la région, et à travers l'étude de 41 périodes climatiques glissantes.

 

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Méthodologie appliquée pour l’étude des observations

 

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et des évolutions climatiques sur la période (1945-2015)

 

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La zone géographique:

 

 

Étant originaire du Maine-et-Loire, ma passion pour la climatologie m’a particulièrement incité à me concentrer principalement sur les observations et les évolutions climatiques, à travers un territoire dont les récits, et les observations que je pouvais posséder, pourraient être illustrés par des relevés représentatifs.

 

 

L’objectif initial de ce sujet étant de tenter de mettre en évidence des tendances climatiques caractéristiques de ma région, le choix de parcourir les relevés climatologiques à travers une moyenne sur plusieurs stations s’est vite imposé, du fait notamment :

 

 

-De la recherche de tendance facilitée par un lissage relatif de la variabilité naturelle locale.

 

-De la présence possible de certaines précipitations locales particulièrement intenses ou faibles dans les relevés, et susceptible de ne pas être forcément représentatives de la situation à une échelle plus régionale.

 

-De l’utilisation de relevés climatologiques bruts, et susceptible d’être affectés par des changements divers dans les conditions de mesure au cours du temps, et dont un lissage moyenné peut tenter d’amoindrir l’impact éventuel de certaines ruptures propres à chaque station.

 

-De la grande difficulté d’utiliser des relevés homogénéisés.

 

 

Ainsi, le sujet couvre principalement un territoire qui soit à la fois suffisamment étendu afin de répondre à mes multiples attentes, mais qui puisse également conserver une certaine cohérence, et une relative homogénéité climatique, malgré certaines disparités locales inévitables.

 

 

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Enfin, le choix des stations s’est porté sur le fait de d’utiliser des séries de mesures brutes qui soit réalisées dans les meilleurs conditions de relevés possibles, et ainsi l’intégralité des données de ce sujet, sont issues des données moyennées de 4 stations de classe 0 de Météo-France, et provenant des stations de: Angers-Beaucouzé, Le Mans, Tours, et Poitiers-Biard.

 

 

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La période concernée:

 

 

Malgré que la couverture intégrale des données ne soit effective qu’à partir de l’année 1947, la méthode énoncée ci-dessus permet néanmoins d’entrevoir une approche pour les 2 années précédentes, avec la présence tout de même de 72% des relevés en 1945, et 96% des relevés en 1946 sur la région concernée. Ainsi, la période étudiée par le sujet s’étend sur ces 70 dernières années, de 1945 à 2014, voir l’année 2015 pour certaines saisons actualisées.

 

 

Les paramètres climatologiques:

 

 

Le sujet se concentre principalement sur les données de températures moyennes et de pluviométrie, ainsi que sur une application de l’indice d’aridité de De Martonne, à travers l’ensemble des données moyennées saisonnières et annuelles.

 

 

Explication sur l’application de l’indice d’aridité de De Martonne sur ce sujet:

 

Historique :

 

 

L’utilisation de cet indice se réfère à la publication des travaux d’Emmanuel de De Martonne en mai 1926, dans le Bulletin de l'Association de géographes français. Cet indice semble offrir le moyen de mesurer facilement, et avec une relative précision, l'aridité d’un climat sur une région déterminée avec des relevés de température moyenne et de précipitations. L'indice d'aridité est susceptible de diverses applications, et de répondre à de multiples questions : Qu'est-ce qu'un climat sec? Qu'est-ce qu'un mois sec? Ce que les seules moyennes pluviométriques ne peuvent permettre de faire.

 

La valeur géographique de la fonction d'aridité tient à ce qu’elle représente la synthèse des deux éléments les plus importants du climat : La pluviométrie et la température moyenne. La température de l'air est déjà une fonction synthétique déterminée par le rayonnement solaire, la latitude, les conditions topographiques, l'altitude, et est d'autre part le facteur principal de l'évaporation. Cet indice est d'un calcul facile et applicable à toutes les régions du globe qui sont au moins couverts par ces 2 paramètres climatologiques.

 

 

Calcul de l’indice sur une année : P / (T + 10) (P représentant les précipitations annuelles en millimètres, et T la température moyenne annuelle en degrés centigrades)

 

Le calcul des valeurs mensuelles et leur représentation cartographique serait possible, en multipliant par 12 le chiffre des précipitations :

 

 

Calcul de l’indice sur un mois: (12 x P) / (T + 10) (P représentant les précipitations mensuelles en millimètres, et T la température moyenne mensuelle en degrés centigrades)

 

(Source : Bulletin de l'Association de géographes français, Année 1926, Volume 3, Numéro 9, pp. 3-5)

 

 

Application pédagogique de l’indice d’aridité de De Martonne sur ce sujet :

 

Aujourd’hui, cet indice d’aridité assez ancien, et assez simplifié, n’est quasiment plus ou peu utilisé dans la plupart des études récentes officielles. Il a en effet été remplacé par des indices plus complets, plus proches de la réalité encore, mais dont leur complexité rend leur utilisation réservée à un domaine professionnel.

 

 

Pourtant, cette approche à la fois simple, et relativement précise, est confortée par les multiples applications à but pédagogique, afin de sensibiliser sur le lien étroit qu’entretiennent les précipitations et les températures, à travers la situation météorologique d’une région, au cours d’une période définie.

 

 

Elle permet ainsi d’illustrer et de synthétiser, une période climatique, une année, ou encore une saison sur un territoire, en signalant si celle-ci a été caractérisée par une phase humide ou sèche, tout en précisant un certain degré d’intensité dans la situation observée.

 

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Avec un indice d’aridité supérieur à 20, l’apport en humidité par les précipitations est supérieur à l’évaporation générée par les températures. La situation météorologique est alors plutôt humide, et l’intensité de cette humidification peut être approchée par la valeur de l’indice, signalant différents niveaux allant de semi-humide à hyper-humide.

 

 

Au contraire d’un indice inférieur à 20, où l’apport en humidité par les précipitations est inférieur à l’évaporation générée par les températures. On observe cette fois-ci, dans cette situation, une phase d’asséchement météorologique, générant alors également un assèchement des sols, et où l’intensité de cette phase, peut encore une fois être approchée par la valeur de l’indice signalant des niveaux allant de hyper-aride à semi-aride.

 

 

Ces situations d’assèchements et d’humidifications météorologiques, ayant un impact sur le sol de la région considérée, par conséquent l’approche générée par l’utilisation de l’indice d’aridité de De Martonne tout au long de ce sujet, peut être comparé en partie, aux indices appliqués par Météo-France pour définir les impacts sur l’humidité des sols. Ainsi, il n’est pas surprenant que les projections futures de l’évolution de l’indice d’aridité sur la région, soit plutôt cohérent avec les projections d’impacts sur l’humidité des sols, diffusés par la rubrique ClimatHD de Météo-France.

 

 

Les différentes échelles de fluctuations liées à la variabilité naturelle:

 

 

Les observations des différents paramètres sur la période (1945-2015), sont étudiées à travers différentes échelles de fluctuations, qui sont principalement liées à la variabilité naturelle du système climatique :

 

 

Les fluctuations annuelles ou interannuelles: Il s’agit des variations des paramètres climatologiques que l’on observe d’une année sur l’autre, que ce soit à travers des années ou des saisons. Elles permettent de mettre en évidence la grande variabilité qu’il peut exister d’une année à l’autre, avec l’émergence de situations thermiques et pluviométriques susceptible d’être particulièrement marquées.

 

 

Les fluctuations décennales : Il s’agit des variations des paramètres climatologiques que l’on observe sur une période glissante de 10 années. A travers un relatif lissage sur 10 ans des fluctuations interannuelles, ces fluctuations permettent la mise en évidence de certaines périodes décennales avec des anomalies parfois marquées.

 

 

Les fluctuations climatiques : Il s’agit des variations des paramètres climatologiques que l’on observe sur une période glissante de 30 années, et dont les moyennes sont assimilées à des normales climatiques servant de référence sur chacune des périodes climatiques de 30 ans. Cette fluctuation de grande échelle permet une mise en évidence de l'évolution d'un paramètre donné, pouvant caractériser un changement climatique.

 

 

L’évaluation des tendances des données brutes de ce sujet, face aux tendances issues des données homogénéisées de Météo-France sur la période (1959-2009):

 

 

Suite à la parution récente de la rubrique ClimatHD de Météo-France, une première évaluation de la qualité des relevés bruts utilisés sur ce sujet, a pu être approchée, en comparant les différentes tendances de ces données, avec celles homogénéisées et communiquées par Météo-France sur différentes régions.

 

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On peut ainsi se rendre compte que les tendances issues des données moyennées des 4 stations de « classe 0 » utilisées sur ce sujet, présentent une grande cohérence avec les tendances communiquées par Météo-France sur la période (1959-2009).

 

 

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Évolution des tendances des différents paramètres climatiques:

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En Juin 2014, suite au dépassement sans précédent du seuil symbolique des 12° par la température moyenne climatique dans notre région, un post avait été réalisé à cette occasion où je tentais une projection climatique sur les 6 prochaines années: /topic/47444-statistiques-et-anomalies-climatiques-nationales/page-5'>http://forums.infoclimat.fr/topic/47444-statistiques-et-anomalies-climatiques-nationales/page-5

En illustration symbolique de cette partie, un suivi de la température moyenne climatique, et une réactualisation du graphique ci-dessous sera réalisée à chaque fin de mois, durant cette année 2015. online2long.gif

 

Archive 2015: http://nsa37.casimages.com/img/2016/01/05/160105093128110228.jpg

 

A noter que si à la fin de cette année 2015, la température moyenne climatique est observée en dehors, et au-dessus de la zone estimée la plus probable (zone orangée foncée), cela signifierait alors que la température moyenne sur la période (2014-2015), serait alors à un niveau sans précédent depuis le début des relevés pour une période biennale.

 

Édit: Observation à la fin septembre 2016: excl.png

 

 

Archive 2015: http://nsa37.casimages.com/img/2016/02/06/160206120952718939.jpg

 

 

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En cette année 2015,

assez remarquable en terme d'anomalies thermiques élevées, comme vous pouvez le visualiser ci-dessus, j'ai remis à jour les projections sur la période (2014-2017)

, non pas pour mieux correspondre avec les observations actuelles, mais plutôt pour bénéficier de la dernière méthode plus aboutie, que j'avais mis au point ultérieurement à ce premier graphique, et qui est désormais appliquée sur tous les graphiques postés sur le sujet: "Portail Drias, les futurs du climat". Ce graphique est plus un outil permettant la détection d'anomalies marquées, qu'un outil de prévision, car il est basé sur le principe que les évolutions à venir les plus probables, sont au moins celles qui ont été observées au cours de ces 70

dernières années. Ainsi, une situation inédite en terme d'intensité d'anomalie pourrait être détectée, dans le cas où la courbe de la température moyenne serait amenée à passer en dehors des "bornes climatologiques" positionnées sur le graphique, et comme cela a déjà failli se produire avec l'anomalie annuelle 2014, et la borne A.

 

 

 

 

Malgré la mise en place de la nouvelle méthode pourtant plus aboutie, les anomalies thermiques observées sur (2014-2015),

influencent la température moyenne climatique vers les limites supérieures des projections, un signe que les anomalies thermiques que nous connaissons récemment, bien que pas encore sans précédent, sont tout de même d'une intensité et d'une durée rarement observée sur notre région.

 

 

 

Il sera ainsi intéressant de suivre le comportement des anomalies sur les prochains mois, et ainsi de suivre leurs intensités par rapport à

la "borne climatologique B", qui signale une anomalie similaire à celle observée sur la période (1989-1990). Une anomalie biennale particulièrement importante pour notre région, et qui avec le recul, a représenté les signes précurseurs de la mise en place d'un "saut climatologique" vers une nouvelle période, marquée par des anomalies thermiques nettement, et régulièrement plus élevées, que celles observées antérieurement à ces 2 années.

excl.png

 

 

 

(Les 2 graphiques restent encore postés afin de pouvoir comparer les changements observés avec la nouvelle méthode, mais à terme, c'est ce dernier graphique qui s'imposera au fil des réactualisations).

 

 

Sur le graphique suivant, on peut aussi constater qu'il est très probable qu'au cours des prochaines années, que des nouveaux seuils symboliques soient franchis par la température moyenne climatique dans notre région, et que les températures annuelles extrêmes que l'on pouvait observer hier, puissent déjà devenir assez vite les normales d'aujourd'hui... excl.png

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L’intérêt de cette partie qui suit est de mettre en évidence certaines tendances à travers l’évolution des paramètres étudiés, que ce soit à travers une tendance linéaire moyenne sur la période (1945-2015), ou alors en comparant la situation des périodes climatiques les plus récentes (1986-2015), avec leurs prédécesseurs respectives (1956-1985).

 

 

Les tendances des moyennes pluviométriques climatiques:

 

151002115550366238.jpg

 

 

 

 

 

On peut constater que la tendance moyenne observée sur la période (1945-2015), est principalement orientée vers une augmentation générale de la pluviométrie, que ce soit à l’échelle des années, des saisons, ou des semestres. Cette augmentation n’est cependant pas uniforme sur l’ensemble des périodes, avec une tendance plutôt prononcée sur la saison automnale, et une évolution plus modérée sur la saison estivale.

 

 

 

Cependant, on peut constater que la période climatique des semestres (printemps-été) est moins pluvieuse que sa prédécesseur, du fait d’une baisse de la pluviométrie sur la saison printanière, et d’une pluviométrie estivale relativement stable, entre les périodes climatiques respectives d’aujourd’hui, et celles de (1956-1985). L’évolution observée sur la saison automnale, en revanche, à l’instar de la tendance sur (1945-2014), présente également une période climatique récente (1985-2014), plus pluvieuse que la période précédente (1955-1984).

 

 

A noter également, que même si une augmentation des précipitations annuelles est effectivement constatée, on peut aussi observer que cette évolution tend à s'atténuer progressivement au fil du temps, avec une influence notable des évolutions observées sur le semestre (hivers-printemps).

 

 

Les tendances des températures moyennes climatiques:

 

151002115709923227.jpg

 

 

Notre région n'échappant pas au réchauffement climatique global, l'intégralité des tendances observées signalent une augmentation des températures moyennes sur l'ensemble des périodes étudiées.

 

 

On peut également constater que la plupart des hausses observées entre les périodes climatiques les plus récentes, et leurs prédécesseurs respectives, présentent également des valeurs supérieures à la tendance moyenne relevée sur la période (1945-2015). Cette situation illustre, qu’au cours de ces 70 dernières années, cette hausse de la température moyenne a présenté une phase d’accélération sur quasiment toutes les saisons, à l’exclusion néanmoins de la saison hivernale qui présente plutôt une tendance relativement constante.

 

 

Comme déjà expliqué dans un autre sujet, le fait que la saison hivernale sur la période récente, puisse posséder la plus faible tendance, pourrait être lié au fait que le courant jet en ralentissant, suite à la baisse des contrastes thermiques entre les pôles et l'équateur, et en ondulant d'avantage que dans le passé, pourrait favoriser des descentes froides en hiver aux latitudes moyennes. Un phénomène qui aurait tendance à atténuer l'effet du réchauffement climatique global sur la saison hivernale à nos latitudes.

 

Le printemps, l'été, et ainsi le semestre (printemps-été) possèdent les tendances récentes les plus élevées, ce qui devrait également attirer notre attention, quand l'on sait que l'intégralité des plus forts épisodes de chaleurs susceptible de générer des risques sur la santé, ou sur l'environnement, se produisent sur la saison estivale.

 

Les tendances des indices climatiques d'aridité:

 

151002115803938263.jpg

 

Avec une augmentation de la pluviométrie, mais associée aussi à une hausse des températures moyennes sur l’ensemble des périodes, on peut constater que non seulement les saisons hivernales et estivales ne présentent pas de tendances plus humides sur la période (1945-2015), mais qu’en plus leurs périodes climatiques actuelles, sont plus sèches que leurs périodes climatiques précédentes respectives.

 

 

L'assèchement relatif récent observé sur la saison estivale, se remarque particulièrement du fait que la hausse pluviométrique assez modérée observée sur la période (1945-2015), est associée à une tendance thermique présentant une augmentation assez élevée, et avec une augmentation particulièrement forte observée entre le climat estival actuel, et celui de (1956-1985).

 

 

Enfin aujourd'hui, on peut également observer que notre période climatique (1985-2014), est moins humide que la période climatique précédente (1955-1984), malgré une pluviométrie relativement constante, du fait d'une température moyenne plus élevée qu'auparavant, ayant générée une évaporation plus forte.

 

Modifié par Aldébaran
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  • 1 month later...
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Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

[align=center]Les observations et les évolutions des années[/align]

[align=center] [/align]

[align=center]151023111142791790.jpg[/align]

Je n'ai que très peu de témoignages de cette fameuse année 1953, et qui fut pourtant l'année la plus sèche de (1945-2015) sur notre région. il faut dire que les mois souvent déficitaires en précipitations, et présentant parfois des périodes sèches, ont été aussi entrecoupés par certains mois assez pluvieux, dont Avril, Juillet, et Septembre, et qui ont ainsi altéré la mise en place d'une sécheresse mémorable sur la région. Seul le département de la Vienne a été impacté par un long épisode de sécheresse d'une durée de 6 mois, et allant de mars à août 1953.

Et afin de lever le voile sur d'autres années remarquables, explorons ensemble les informations situées sur les bilans climatologiques de la période (1945-2014).

Ci joint donc, le bilan climatologique de l'intégralité des 70 dernières années:

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Sur ce bilan, j'ai intégré les paramètres de la toute dernière période climatique (1985-2014), afin de mieux mettre en évidence l'évolution du climat d'aujourd'hui par rapport à son prédécesseur (1955-1984). On peut ainsi facilement constater que malgré une pluviométrie assez semblable, notre période climatique actuelle est cependant moins humide que celle d'il y a 30 ans, du fait d'une température moyenne plus élevée

D'ailleurs, il est intéressant de constater que quel que soit l'ancienneté des données, que parmi les 10 années les plus sèches, 7 années (1945,1947, 1949, 1976, 1990 et 2005) possèdent des températures plus élevées que la normale (1951-2010), contre 3 seulement avec des températures inférieures (1953, 1954 et 1991).

Une tendance qui peut aussi être confirmée sur l'observation des 5 années les plus humides, avec 4 années (1958, 1960, 1965, et 1979) présentant des températures inférieures à la normale (1951-2010), contre une seule seulement avec une température annuelle supérieure (1999).

L'accumulation de ces observations, en plus de ceux visibles dans la présentation, semble accréditer le fait qu'une augmentation de la température moyenne dans la région, augmente la probabilité d'avoir des situations moins humides qu'auparavant, que ce soit à l'échelle des années ou à l'échelle climatique.

Cette organisation graphique permet aussi de mettre en évidence des années particulièrement atypiques sur la période (1945-2014), avec notamment l'année la plus sèche (1953), une année froide et peu humide (1956), l'année la plus froide (1963), l'année la plus humide (1965), l'année la plus pluvieuse (1999), mais aussi très récemment les années particulièrement chaudes (2011) et (2014), avec une distribution assez peu commune par rapport aux autres années.

Enfin, on notera aussi la présence d'un trio (1985, 1986 et 1987), et qui semble avoir été le chant du cygne, d'une période climatique s'éloignant toujours un peu plus de celles plus récentes. Une période triennale pas si lointaine, mais qui pourtant semble aujourd'hui déjà, probablement inaccessible...

Étant toujours intéressant de visualiser des données climatologiques à travers différents angles, voici ci joint les évolutions détaillées des 3 paramètres climatologiques observés sur ce sujet:

L'évolution des températures moyennes:

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Sur le graphique ci-dessus, en plus des observations déjà mentionnées, on peut visualiser depuis la période (1960-1969), une hausse progressive des températures moyennes sur chaque décennie,

Également, Il est toujours intriguant d'observer le fort changement survenu entre les années 1987 et 1990, où en plus de la survenue très fréquentes d’années chaudes, les années les plus froides qui suivront cette étonnante période, ne parviendront plus à atteindre les basses températures d’une partie des années les plus froides antérieures à 1987. Cette période illustre que certaines évolutions sont susceptibles de survenir parfois de manière fulgurante, sur une courte période de temps, et pas forcément toujours de façon linéaire.

D'ailleurs, d'un strict point de vue personnel, je m'interroge beaucoup sur la présence aussi rapprochée dans le temps, des 2 plus fortes anomalies atypique observée récemment en 2011 et 2014. J'ai le sentiment (à tort ou pas), d'assister à l'instar de celui observé à la fin des années 1980, à une nouvelle progression rapide des températures annuelles vers un palier différent. Une situation à surveiller à l'avenir, et à analyser avec plus de recul.

L'évolution de la pluviométrie:

160126120720653156.jpg

Sur ce graphique, une situation climatologique assez curieuse m'a assez interpellé, et a donc été mise en évidence à travers les ellipses rouges. On peut en effet visualiser une période présentant pas moins de 10 années déficitaires en pluie d'affilées (1967-1976), et qui a été mystérieusement, et immédiatement suivie par une autre série, mais présentant cette fois-ci 8 années excédentaires en pluie (1977-1984). Une situation qui contraste avec le reste de l'ensemble de la période (1945-2014), où des fluctuations sont certes visibles, mais avec cependant des séries beaucoup plus courtes.

On peut observer à travers les fluctuations décennales, que les décennies les plus déficitaires (1945-1954), (1967-1976), (1984-1993), et (2002-2011), présentent des déficits progressivement de moins en moins marqués. De même, sur la période récente, on peut observer de nombreuses fortes anomalies pluviométriques, avec 1999 comme année la plus pluvieuse, (1993-2002) comme décennie la plus pluvieuse, et encore (1979-2008) comme période climatique la plus pluvieuse. Et au contraire, des anomalies fortement déficitaires sont visibles sur les périodes les plus anciennes, avec comme témoignage respectif, l'année 1953, la décennie (1945-1954), et la période climatique (1945-1974).

Par conséquent, que ce soit, à travers les fluctuations annuelles, décennales, ou climatiques, on peut observer une légère progression de la pluviométrie dans notre région sur la période (1945-2014).

L'évolution des indices d'aridité:

160126120801941127.jpg

Si la décennie (1993-2002) reste la décennie la plus humide, on peut néanmoins observer que sur les décennies les moins humides, où malgré la présence d'une pluviométrie progressivement moins déficitaires, que certaines situations décennales peuvent être aussi sèche que dans le passé, notamment lorsque l'on compare les périodes (1967-1976) et (2002-2011). De même, l'année la plus pluvieuse 1999 possède un indice d'aridité moins humide que celle de 1965, et à travers leurs fluctuations, la période climatique (1981-2010), est également aussi humide que celle observée sur (1961-1990), malgré une pluviométrie plus importante pour la plus récente.

Ainsi, malgré une progression de la pluviométrie sur la période (1945-2014), on peut se rendre compte que la région, en étant impacté par la hausse des températures moyennes annuelles, ne devient pas plus humide pour autant sur la période récente.

online2long.gifPour en savoir plus sur les évolutions futures: Une présentation des projections climatiques annuelles sur la période

(2015-2100), est accessible vers ce lien: /topic/80055-portail-drias-les-futurs-du-climat/#entry1996677'>http://forums.infoclimat.fr/topic/80055-portail-drias-les-futurs-du-climat/#entry1996677

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Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

Les observations et les évolutions des hivers

 

 

150628121223568242.jpg

 

 

Durant la lecture des relevés de ces 70 dernières années sur la région, certaines saisons remarquables ont retenu particulièrement mon attention, et l’exceptionnel hiver 1963 fait partie de ces saisons où j'ai pris le temps de relire, et de recalculer deux fois mes relevés climatologiques, afin de m'assurer que je n'avais pas fait une erreur quelque part... tongue_smilie.gif

 

C'est un vrai plaisir que de pouvoir illustrer cette partie sur les hivers de la période (1945-2015), avec un joli témoignage photographique de cet hiver 1963 remarquable sur la localité de Bouchemaine, dans le Maine-et-Loire, avec 9 photos issues de ce blog:

http://monloiregaulo...iver-.html?ii=1

 

Et pour bien comprendre le caractère exceptionnel de l'événement climatologique qui s'est déroulé cet hiver là sur la région, quoi de mieux que de vous proposer une nouvelle plongée dans des bilans climatologiques: whistling.gif

 

16061201014325062.jpg

 

Si l'anomalie climatologique de l'hiver 1963 est plutôt bien mise en avant à travers cette distribution, il est aussi possible que ce légendaire hiver ait fini avec le temps, par éclipser le moins connu hiver 1947, présentant pourtant des paramètres dignes d'un grand hiver également sur la région.

 

Plus récemment, parmi les hivers froids, la performance réalisée par la série hivernale étonnante (1985, 1986, 1987), mérite également une certaine attention, avec cette succession d'anomalies thermiques particulièrement basses, et qui présente quelques similitudes avec le trio: (1963, 1964, 1965).

 

Mais au-delà des hivers particulièrement froids, les hivers semi-humides, avec des déficits pluviométriques particulièrement importants, ont attiré également mon attention. En effet, on peut constater que tous ces hivers sont survenus sur des années, où ont émergé des épisodes de sécheresse d'échelle régionale, et de durée d'au moins 3 mois, avec notamment la présence des épisodes majeurs ayant impactés les années 1949, 1975-1976, 1989, et 2005. Une récurrence en place sur ces hivers, qui se serait poursuivie durant les mois qui ont suivis?

 

 

Enfin, il est aussi étonnant de constater que durant le début des années 1990, en l'espace de 6 années seulement, on a pu à la fois connaitre l'hiver le plus chaud en 1990, l'hiver le plus sec en 1992, l'hiver le plus pluvieux en 1995, et l'un des 10 hivers les froids en 1991 de ces 70 dernières années.

 

Les évolutions de la température moyenne hivernale:

 

160612125718606415.jpg

 

Sur ce graphique, il est intéressant de constater que si les températures des hivers les plus froids semblent progressivement augmenter, celles des hivers les plus chauds, depuis l'émergence de l'hiver 1975, semblent vouloir plafonner, mais avec des anomalies dont la fréquence de survenue est plus élevée que dans le passé. Ainsi, sur la période climatique récente (1986-2015), 4 hivers sont parvenus à franchir le seuil des , contre 1 hiver seulement sur la période climatique précédente (1956-1985).

 

 

En plus du signal climatique assez net sur le réchauffement des températures moyennes hivernales, malgré la survenue des 5 hivers froids de la période (2005-2011), il est à noter que la période climatique hivernale (1986-2015), est désormais plus chaude que la décennie hivernale la plus chaude (1974-1983), de la période climatique précédente (1956-1985).

 

 

Les évolutions de la pluviométrie hivernale:

 

160612010237441041.jpg

 

Que ce soit à travers la visualisation des fluctuations décennales, ou des fluctuations climatiques, une hausse de la pluviométrie est probablement observée au cours de ces 70 dernières années, même si les cumuls pluviométriques hivernaux de ces 20 dernières années n'ont pas atteint la plupart des plus importants cumuls pluviométriques observés entre 1955 et 1995.

 

En revanche sur la période récente (1993-2015), hormis la survenue des hivers 2005 et 2009, les déficits pluviométriques sur cette saison, semblent assez nettement moins marqués que ceux de la période (1945-1992).

 

Les évolutions des indices hivernaux d'aridité:

 

160612010331315118.jpg

 

Sur cette saison, une nouvelle fois, si un accroissement de la pluviométrie peut être observé, on peut aussi se rendre compte que finalement, conjugué avec la hausse des températures moyennes, la situation climatique hivernale dans notre région n'est pas plus humide pour autant.

 

Cet état de fait est parfaitement illustré par la période récente, où dans un contexte de températures moyennes climatiques nettement supérieures à la normale (1951-2010), et malgré une pluviométrie légèrement excédentaire, finalement l'indice d'aridité signale une situation climatique moins humide que cette même normale.

 

Ainsi, à travers les fluctuations décennales et climatiques, aucune tendance significative ne se dégage vraiment, on observerait plutôt une relative stabilisation de l'indice d'aridité hivernal.

 

Et pour faire suite à la remarque signalée sur la pluviométrie, depuis presque 20 ans, sur la période (1997-2015), aucun indice hivernal d'aridité n'a dépassé le seuil de 63, alors que ce niveau était dépassé environ tous les 4 ans sur la période (1945-1996).

 

Mais dans le même temps, à l'instar de la pluviométrie, les hivers n'ont pas montré d'indices d'aridité particulièrement bas non plus, à l'exception de l'hiver 2005.

 

Et pour finir, il est toujours étonnant de visualiser le contraste entre la décennie la moins humide de ces 70 dernières années (1967-1976), et celle de (1977-1986), qui a directement suivi, mais en étant cette fois ci la plus humide de la période (1945-2015).

 

online2long.gifPour en savoir plus sur les évolutions futures: Une présentation des projections climatiques hivernales sur la période (2015-2100), est accessible vers ce lien: /topic/80055-portail-drias-les-futurs-du-climat/#entry1996811'>http://forums.infocl...t/#entry1996811

 

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Les Sables d'Olonne

Excellent Aldébaran ! de nous mettre une photo de la Maine sous les glaces de l'hiver le plus froid du 20ème,

alors que nous sommes dans la fournaise de l'été.

Comme précédemment, félicitations pour la présentation particulièrement soignée de ton étude, sans compter bien entendu le fond .

J'espère que l'été qui débute n'aura pas à alimenter la chronique des périodes de sécheresse du passé sur notre région,

très bien documentée sur tes interventions supra.

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Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

excl.pngÉdit: Une réactualisation importante est disponible sur le suivi de la température moyenne climatique sur la région, et accompagnée de projections sur la période (2010-2017), au message 65.

Et oui Paulo, moi aussi j'ai bien aimé le contraste thermique saisissant entre l'hiver 1963, et ce début de Juillet 2015. happy.png

Merci à vous tous pour vos remerciements, et vos compliments! blushing.gif Dans ce petit parcours climatologique à l'allure d'un marathon, je prends vos petits gestes de soutiens, comme des petits gobelets d'eau parfois tendus le long des parcours des marathoniens, afin de pouvoir un peu de temps en temps, y puiser des ressources supplémentaires! Alors encore Merci à vous! flowers.gif

Et pour ma part, il est temps de poursuivre la route:

[align=center]Les observations et les évolutions des printemps[/align]

[align=center] [/align]

[align=center]150811023917486648.jpg[/align]

[align=center] [/align]

Si je devais n'en choisir qu'un seul, ce serait sans aucun doute le Printemps 2011. D'une part parce qu'il présente encore aujourd'hui, une anomalie remarquable, en étant à la fois le plus chaud, et le plus sec de ces 70 dernières années. Et d'autre part, en ayant vécu cet épisode marquant, et interpellé par la sécheresse marquée en Mai 2011, alors que l'été n'avait même pas encore débuté, cet épisode a réussi à m’interpeller suffisamment, au point que cette sécheresse, en ayant généré mes toutes premières réflexions concernant l'évolution du climat dans notre région, est aussi sans aucun doute à l'origine de ce sujet de climatologie, qui n'avait comme objectif initial, que de tenter de répondre aux multiples interrogations qui ont pu émerger par la suite.

Et voici sans plus attendre une nouvelle série climatologique, concernant cette fois ci les printemps de ces 70 dernières années: online2long.gif

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Sur cette présentation, où l'on peut aisément visualiser les 2 printemps les plus secs, avec 1976 et 2011, il peut être intéressant de constater que malgré des précipitations supérieures pour le printemps 2011, sa température moyenne fut si élevée, qu'au final, on a pu observer en 2011, un assèchement plus fort que celui observé sur le printemps 1976.

D'ailleurs dans un contexte de réchauffement climatique, la moindre baisse de la pluviométrie, en venant se coupler à la hausse des températures, crée un assèchement assez significatif, comme celui que l'on peut observer sur l'actuelle période climatique printanière (1986-2015), qui est plus sèche que la période climatique prédécesseur (1956-1985), en présentant à la fois une hausse de sa température moyenne, et une baisse de sa pluviométrie.

A travers les couleurs illustrant les décennies, on peut visualiser assez facilement les étonnants printemps plutôt chauds de la seconde moitié de la décennie 1940, les printemps assez peu humides de la décennie 1950, les printemps plutôt froids des décennies 1960 et 1970, les printemps plutôt pluvieux et souvent froid de la décennie 1980, les printemps souvent peu pluvieux et chaud de la décennie 1990, et pour finir par les printemps plutôt chauds, qui caractérisent les décennies 2000 et 2010.

Cependant à travers cette dernière décennie, il est intéressant de relever la performance du printemps 2013, plutôt atypique comparé aux printemps de ces 20 dernières années, en étant à la fois pluvieux et plutôt froid, même si celui-ci n'a pu égaler l'humidité du printemps 1983, et où des crues assez importantes avaient pu être observées dans la région au niveau de La Loire, comme en témoigne le document suivant présenté à travers le lien ci-dessous:

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182x_1984_num_124_1_4207

Enfin il est intéressant de visualiser l'amplitude du contraste observé en seulement 2 années, entre le printemps 2011 et le printemps 2013, et qui est probablement le contraste le plus fort de ces 70 dernières années.

Les évolutions de la température moyenne printanière:

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Sur ce graphique, ce qui me frappe particulièrement sur la période récente, et qui témoigne du fort réchauffement des températures observé sur ces 30 dernières années, est la présence sur la dernière période climatique (1986-2015), de seulement 6 printemps possédant des températures inférieures à la normale (1951-2010). Pour mieux illustrer ce fait, il faut savoir que si l'année prochaine, le printemps 2016 n'est pas plus froid que celui du printemps 2004, ce qui est le scénario le plus probable, alors cela signifiera que la température moyenne que l'on pouvait trouver normale sur une série de 30 printemps sur (1961-1990), pourrait n'être visible sur la période (1987-2016), qu'à travers ses 5 printemps les plus froids! bored.gif

J'ai été assez surpris également par les températures assez élevées des printemps de la seconde moitié de la décennie 1940, et d'une partie de ceux de la décennie 1950, au point qu'il aura fallu attendre le printemps 2003 pour approcher la valeur de 1945, et celui de 2007 pour la dépasser.

Enfin, assez étonnant également de visualiser les printemps de la décennie 1970 qui possèdent tous des températures moyennes inférieures à la normale (1951-2010).

Les évolutions de la pluviométrie printanière:160723010746332741.jpg

Si une tendance à une augmentation de la pluviométrie climatique printanière avait pu être observée jusqu'au milieu de la décennie 1980, néanmoins désormais, il semblerait que cette tendance ne soit plus vraiment confirmée depuis, en laissant place au mieux à une relative stabilisation des précipitations.

Il est d'ailleurs assez intéressant de relever le contraste pluviométrique entre les printemps de la décennie 1980, avec 8 printemps étant plus pluvieux que la normale (1951-2010), et ceux qui ont suivi sur la décennie 1990, avec cette fois ci, 8 printemps moins pluvieux que cette même normale.

Si les printemps de la seconde moitié de la décennie 1940, et d'une partie de ceux de la décennie 1950 étaient relativement chauds, il apparaît également qu'ils étaient aussi souvent peu pluvieux, au point que la décennie (1952-1961), fut la décennie printanière la moins pluvieuse de ces 70 dernières années.

Les évolutions des indices printaniers d'aridité:

160723010842549911.jpg

Sur ces 25 dernières années d'évolution climatique, avec une température moyenne printanière en forte hausse, et une pluviométrie climatique relativement stable, il est probable qu'un assèchement significatif soit observé sur cette saison, mais avec néanmoins un indice climatique pour la dernière période (1986-2015), qui aurait déjà été observé sur les périodes climatiques antérieures à 1982.

Il faut dire que sur la période (1945-1961), en l'espace de 16 années seulement, en plus de la présence de nombreux printemps peu humides, pas moins de 5 printemps ont présentés également des situations atmosphériques semi-arides, dont 2 parmi les 5 plus secs de ces 70 dernières années. Il n'est ainsi pas surprenant, de relever également sur cette période lointaine, la décennie printanière (1952-1961), la moins humide de la période (1945-2015).

On peut encore une fois visualiser l'impact de la hausse des températures moyennes printanières au cours de ces 25 dernières années, en constatant que la décennie 90 est aussi peu humide que la décennie 50, et que la décennie 2000 est aussi humide que la décennie 60, alors que les 2 décennies récentes, celles de 1990 et 2000, avaient pourtant toutes les deux une pluviométrie décennale respectivement supérieure de +3% et +6% à leurs semblables.

online2long.gifPour en savoir plus sur les évolutions futures: Une présentation des projections climatiques printanières sur la période (2015-2100), est accessible vers ce lien:/topic/80055-portail-drias-les-futurs-du-climat/#entry1996975'>http://forums.infoclimat.fr/topic/80055-portail-drias-les-futurs-du-climat/#entry1996975

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Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

Merci beaucoup thelj pour tes encouragements, et ton enthousiasme!

Et je suis ravi que cette présentation vous plaise! flowers.gif

La saison qui vient mérite un peu plus d'attention que les autres, car la saison estivale est aussi une saison où des risques climatiques importants sont susceptibles d'émerger, que ce soit à travers l'émergence d'intenses sécheresses, ou d'intenses épisodes de chaleur. Si vous n'avez pas encore eu l'occasion de visualiser les projections climatiques de notre région, la saison estivale ne peut que vous y encourager, car cette saison est pour ma part, probablement la plus exposée au changement climatique.

Mais tout d'abord, voici un petit bilan des observations de ces 70 dernières années: online2long.gif

[align=center]Les observations et les évolutions des étés[/align]

[align=center] [/align]

[align=center]150921012833886149.jpg[/align]

[align=center] [/align]

A l'instar des étés 1947 et 2003, l'été 1976 fait partie de ces étés qui ont réussi à marquer leurs époques, et à laisser une trace significative dans la mémoire collective. Aujourd'hui encore, il reste l'été le plus sec de ces 70 dernières années, et dont seul l'exceptionnel été 2003 a pu présenter une anomalie thermique plus élevée.

Cet été aux impacts multiples aura laissé des souvenirs à travers les nombreuses personnes qui ont, de près ou de loin, eu à en subir les conséquences, et dont l'évocation de cette seule année, leur suffit pour refaire émerger certains récits. Que ce soit des témoignages provenant des agriculteurs face à une intense sécheresse, ou encore de salariés face à l'épisode caniculaire du mois de juin pendant leur travail, également de pompiers face aux multiples et importants incendies du mois d'août, et même du citoyen imposable, qui a vu émerger une contribution supplémentaire pour soutenir une aide nationale exceptionnelle. Bref, un été qui est susceptible d'être cité en référence pendant encore probablement de nombreuses années à venir.

Et dont cette nouvelle série climatologique, permet de mieux apprécier le caractère particulier de cet été 1976, à travers cette fois ci, les étés de ces 70 dernières années: online2long.gif

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Il est aisé sur ce graphique de pouvoir visualiser les 3 étés les plus secs de ces 70 dernières années, et survenus en 1962, 1976, et 1996. D'ailleurs sur ce dernier été, avec mes 16 petites années, même si j'ignorais à l'époque l'importance du phénomène climatologique que j'observais, cet été m'avait suffisamment interpellé par ses paysages très secs, au point que j'en avais réalisé quelques prises de vues, en empruntant un petit appareil photo argentique à mes parents, et où une photographie originale est disponible dans la partie destinée aux projections futures.

A l'instar de la période climatique printanière, l'actuelle période climatique estivale (1986-2015), est plus sèche que la période climatique prédécesseur (1956-1985), en présentant à la fois une hausse de sa température moyenne, et une baisse de sa pluviométrie.

Il est intéressant de constater que les étés 2007 et 2015 sont les étés les plus chauds, parmi les étés ayant présenté respectivement des caractéristiques humides, et semi-humides.

Dans cette période récente où les 5 derniers étés n'ont pas présenté d'assèchement estival significatif, et où l'on pourrait s’interroger sur la présence d'une telle série, il convient de relativiser cette observation en se plongeant sur la période (1954-1966). Certes, cette période étonnante possède tout de même, avec les étés 1962 et 1964, 2 des 6 étés les plus secs de ces 70 dernières années, mais surtout, cette période est dominée par la présence de saison estivale présentant le plus souvent, des températures déficitaires couplées à des précipitations excédentaires.

Les évolutions de la température moyenne estivale:

150917094527495611.jpg

Sur ce graphique, on peut constater à quel point les étés 1947, 1976, et 2003, ont particulièrement marqué leur époque, avec des anomalies particulièrement éloignées de leurs étés contemporains respectifs.

On peut également observer, que si l'on peut apercevoir sur la période (1945-1959), la présence d'été particulièrement chaud pouvant être comparé avec certains étés de notre période récente, en revanche les étés plutôt froids qui entrecoupaient ces étés chauds d'antan, semblent aujourd'hui avoir disparu des relevés depuis déjà 25 ans.

Il faut dire que la température moyenne que l'on pouvait trouver normale sur une série de 30 étés sur (1951-1980), n'est visible aujourd'hui, sur la période (1986-2015), qu'à travers ses 5 étés les plus froids!

Et cette évolution climatique estivale fut marquée symboliquement en l'année 2015, avec le 5eme été le plus chaud de ces 70 dernières années, par le franchissement du seuil inédit des 19° de température moyenne.

Les évolutions de la pluviométrie estivale:150917103635625288.jpg

L'évolution de la pluviométrie sur la saison estivale dans notre région, est très passionnante à suivre. En effet, de multiples indices climatologiques laissent entrevoir une période récente plutôt dominée par des étés présentant des précipitations excédentaires. Et cette donnée pourrait conforter la thèse selon laquelle la fonte de la banquise arctique en été, pourrait accentuer la probabilité de la survenue d'une hausse des précipitations sur une partie de l'Europe du Nord. Car l'évolution entrevue sur le graphe ci-dessus sur notre région, reflète une évolution observée sur une large partie de l'Europe du nord occidentale:

150920125639966678.jpg

http://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/8/4/044015;jsessionid=37D96C24E90B7A5FA86640469029A09C.c1

Cependant, en 2015, il y a encore probablement un manque de recul sur la validation ou non de cette hypothèse, afin de savoir si la période récente est le reflet d'un changement plus profond sur la pluviométrie estivale à venir, ou si cette anomalie est simplement dû à la variabilité naturelle, telle que l'on a déjà pu connaitre sur ces 70 dernières années

Dans ce contexte, il est ainsi intéressant de relever que la dernière décennie (2006-2015), est la décennie estivale la plus pluvieuse sur ces 50 dernières années, et où on a pu observer en 2007, l'émergence de l'été le plus pluvieux de ces 70 dernières années. Également, les 5 derniers étés ont présenté une anomalie excédentaire en précipitations par rapport à (1951-2010), ce qui constitue une série consécutive sans précédent depuis 70 ans également.

Certes, mais il faut aussi noter que la décennie (1954-1963), reste en 2015, la décennie estivale la plus pluvieuse, et qu'il existe également au sein de cette décennie, la série (1954-1958), composée également de 5 étés présentant un cumul moyen supérieur de 8% au cumul observé sur (2011-2015). Également, on peut observer 3 des 5 étés les plus pluvieux de ces 70 dernières années, sur une période de seulement 8 années, sur (1958-1965).

Ainsi la problématique soulevée par la thèse énoncée dans le document ci-joint, ci-dessus, mérite que l'on suive avec intérêt la pluviométrie sur les prochains étés. Mais en 2015, concernant l'évolution pluviométrique estivale sur notre région, il semble encore difficile de pouvoir se prononcer clairement sur la présence ou pas d'une influence du réchauffement arctique, du fait que les précipitations restent encore très proches de fluctuations déjà observées dans le passé.

Les évolutions des indices estivaux d'aridité:

150918120712525610.jpg

Avec des températures estivales relativement élevées sur la période récente, la série inédite (2011-2015), que l'on pouvait visualiser sur la pluviométrie des étés, devient moins remarquable avec la prise en compte des indices d'aridités.

Au contraire de la période (1954-1958), qui présente alors une série consécutive de 5 étés présentant des anomalies plus humides que la normale (1951-2010), et présentant également un indice d'aridité moyen plus humide que la période (2011-2015).

On peut encore constater, que l'impact de la hausse de la pluviométrie sur la saison estivale, est amoindri par une hausse également de la température estivale, qui favorise aussi une évaporation plus importante. Ce constat renforce ainsi le caractère humide des étés observés sur la décennie (1954-1963), tout en atténuant ceux de la décennie récente (2006-2015).

online2long.gifPour en savoir plus sur les évolutions futures: Une présentation des projections climatiques estivales sur la période (2015-2100), est accessible vers ce lien:/topic/80055-portail-drias-les-futurs-du-climat/#entry1997034'>http://forums.infoclimat.fr/topic/80055-portail-drias-les-futurs-du-climat/#entry1997034

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A travers la chaleur douceur de cette première décade de ce mois de novembre 2015, voici l'occasion d'un nouveau petit regard nostalgique, mais cette fois-ci, à travers nos automnes d'antan: [align=center]Les observations et les évolutions des automnes[/align]

[align=center] [/align]

[align=center]151110095258354051.jpg[/align]

online2long.gifLecture possible des articles ci-dessus, à travers ce lien: http://nsa38.casimages.com/img/2015/11/10/151110095514928100.jpg

L'automne 1993, est certainement l'automne qui m'a le plus surpris, du fait de la survenue de sa fraîcheur assez remarquable sur la période climatique récente de notre région, malgré un contexte de réchauffement climatique. C'est d'autant plus inattendu, que cet automne 1993 semble avoir des difficultés à rester dans la mémoire collective. Il faut dire que même à l'époque, les journaux ne semblent pas avoir souligné de manière flagrante l'importance de l'anomalie froide de cette saison. C'est probablement lié aux destins de ces intersaisons qui, entre les anomalies les plus chaudes des étés, et les anomalies les plus froides des hivers, sont souvent éclipsés par la difficulté de leurs anomalies à pouvoir générer des situations particulièrement marquantes en leur sein, à travers la population.

Un autre automne restait pour ma part encore assez mystérieux également, depuis sa découverte à travers le chapitre précédent sur les sécheresses, il s'agit de l'automne 1978.

L'automne 1978 est l'automne le plus sec de ces 70 dernières années dans notre région, pourtant à l'instar de l'automne 1993, il ne semble également pas si simple de relever des témoignages, des souvenirs, ou des récits provenant de cet épisode ayant émergé, il y a 37 ans déjà.

Il faut dire que les agriculteurs ne se sont visiblement vraiment inquiétés de cet épisode de sécheresse plutôt tardif, que vers la fin de celui-ci. En effet, il semble que cette situation plutôt sèche, après un printemps, et un début d'été 1978 avec des pluies assez fréquentes, a finalement été plutôt bénéfique dans un premier temps, pour les conditions de récoltes céréalières, viticoles, ou fruitières. Ce n'est qu'a l'arrivée de la réalisation des semis vers la seconde partie de cette saison, que l'inquiétude dans le monde agricole à commencer à surgir, et qui fut assez vite oubliée et balayée par les pluies abondantes du mois de décembre qui a suivi. Expliquant ainsi en partie, le fait que cet automne également, ne soit pas rester dans la mémoire collective, malgré sa situation particulièrement sèche.

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online2long.gifAccès possible à la lecture d'articles de notre région, datant de novembre 1978, et illustrant assez bien la situation au cours de cette saison: http://nsa37.casimages.com/img/2015/11/10/151110104933617255.jpg

Il est temps désormais de prendre un peu de recul, et d'observer l'ensemble des automnes de ces 70 dernières années:

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Comme déjà signalé précédemment, dans un contexte de réchauffement climatique, il est assez atypique qu’une saison de la période récente (1985-2014), puisse présenter l’anomalie thermique la plus basse de ces 70 dernières années, comme cela fut relevé durant l’automne particulièrement froid de 1993.

Une anomalie thermique qui contraste avec celles observées sur cette dernière décennie (2005-2014), où on peut relever les 5 automnes les plus chauds de (1945-2014), sur ces 10 dernières années seulement.

On peut visualiser que si la dernière période climatique (1985-2014), est plus chaude que la période prédécesseur (1955-1984), elle est aussi plus pluvieuse. Cette évolution pluviométrique automnale sur la période récente, contraste particulièrement par rapport aux autres saisons.

Enfin, on peut aussi relever la mise en évidence de l’automne le plus sec en 1978, le plus humide en 1952, le plus pluvieux en 1960, et l’automne le plus chaud en 2006.

Les évolutions de la température moyenne automnale:

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Sur cette dernière décennie (2005-2014), il est particulièrement intriguant de pouvoir visualiser les 5 automnes les plus chauds de ces 70 dernières années, sur une période aussi courte. On peut aussi constater que l’émergence de ces 5 automnes les plus chauds, semble présenter un caractère assez abrupt comparé aux observations passées. Il n’est ainsi pas surprenant que la décennie la plus récente (2005-2014), soit également la période décennale automnale la plus chaude de (1945-2014).

A l’instar de la saison printanière, ce n’est que sur la période décennale la plus récente, que l’on a pu relever des automnes plus chauds que ceux de 1947 et 1949, qui étaient alors, encore des références.

Les évolutions de la pluviométrie automnale:

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Depuis la période (1971-2000), on peut observer à travers l’évolution des normales climatiques sur la période récente, une situation pluviométrique durablement excédentaire par rapport à (1951-2010), traduisant probablement une augmentation de la pluviométrie automnale sur la période (1945-2014).

Un constat qui serait confirmé également, par la présence sur notre période climatique actuelle, de la décennie (1994-2003), qui fut la décennie automnale la plus pluvieuse de ces 70 dernières années. Au contraire de la décennie (1950-1959) qui est la décennie automnale la moins pluvieuse, avec une série de 7 automnes possédant une pluviométrie déficitaire par rapport à (1951-2010), sur la période (1953-1959).

Les évolutions des indices automnaux d'aridité:

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Avec la présence d’anomalies automnales particulièrement chaudes sur la dernière décennie (2005-2014), couplée à une période décennale présentant également des anomalies pluviométriques plutôt déficitaires, on peut constater que la dernière période (2005-2014), est significativement moins humide que la décennie (1980-1989), avec pourtant une pluviométrie semblable à cette dernière.

Une hausse des températures qui atténue aussi l’impact pluviométrique de la période climatique actuelle (1985-2014), qui devient légèrement moins humide que la période (1948-1977), malgré une pluviométrie pourtant supérieure de 3% à cette dernière. Un impact général de la hausse de la température, qui permet également à l’automne 2011, d’être parmi les 5 automnes les plus secs de ces 70 dernières années.

online2long.gifPour en savoir plus sur les évolutions futures: Une présentation des projections climatiques automnales sur la période (2015-2100), est accessible vers ce lien:/topic/80055-portail-drias-les-futurs-du-climat/#entry1997222'>http://forums.infoclimat.fr/topic/80055-portail-drias-les-futurs-du-climat/#entry1997222

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[align=center]Plus d'informations et téléchargement possible de ce document de sensibilisation en première page de ce sujet:[/align]

[align=center] /topic/78866-etude-climatologique-du-centre-ouest-de-2002-2011-a-1945-2014/page-1'>http://forums.infoclimat.fr/topic/78866-etude-climatologique-du-centre-ouest-de-2002-2011-a-1945-2014/page-1[/align]

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