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Limite du climat méditerranéen
Boomslang47 a répondu à un sujet de Jack_AC1D_Chicago dans Climatologie
Dann, ce n'est bien évidemment pas toi qui manque d'arguments (ce serait vraiment un comble !), mais bien neigedrome dans son affirmation, et c'est bien à lui seul que je répondais en disant qu'il est faux de prétendre une telle chose, surtout sans le moindre argument. Et c'est bien parce que ça n'a rien à voir avec toi que j'ai eu l'impression que tu m'as sauté dessus sans raison apparente, c'était en tout cas mon sentiment mais je viens de comprendre qu'il s'agit d'une méprise très certainement liée à une mauvaise utilisation des citations de ma part. J'ai déjà parlé plus haut de la présence des deux zones landaises, correspondant à la spontanéité quasi-certaine du chêne-liège dans ces zones, mais sans son cortège d'espèces associées. -
Limite du climat méditerranéen
Boomslang47 a répondu à un sujet de Jack_AC1D_Chicago dans Climatologie
Dann, tu te trompes complètement quant à mes intentions puisque ce n'est pas le sujet ici ; déjà qu'on a du mal à suivre plusieurs sujets quasi-identiques... J'aurais très bien pu mettre cet exemple dans le sujet des climats subtropicaux mais je ne l'ai pas fait, j'ai à la place pris le temps de confirmer ta vision des choses avec une petite liste d'espèces d'origines directement tropicales même s'il me semble que ta vision est un peu trop restrictive, autres marqueurs à l'appui (les caméléons par exemple, à incubation des œufs "hivernale"). La couleuvre de Montpellier et sa vicariante orientale sont les espèces les plus nordiques du groupe et donc très certainement les moins thermophiles. Je cherche ici avant tout des critères fiables et ayant un réel impact sur les biocénoses pour essayer de préciser les limites du climat méditerranéen. Comme le dit très bien Yves, tous les animaux n'ont pas du tout les mêmes capacités d'adaptation, et force est de constater que certains sont de très bons marqueurs climatiques, pour diverses raisons : il n'y a qu'à regarder les aires de répartition puis tenter d'en analyser les causes. Et c'est sûr que pour ce qui est des étés chauds, les reptiles sont d'excellents marqueurs, surtout les ovipares qui ont besoin de quantités de chaleurs minimales pour incuber naturellement leurs œufs, même si un climat général trop frais peut être légèrement compensé par des sites de pontes très bien exposés, ce qui ne courre pas forcément les campagnes. Pour les températures hivernales, certains reptiles seraient d'assez bons contre-marqueurs de douceurs hivernales, car les espèces nordiques louperaient littéralement leur hibernation dans les régions trop douces, épuisant leurs réserves à cause d'un métabolisme trop élevé faute de températures suffisamment fraîches. -
Limite du climat méditerranéen
Boomslang47 a répondu à un sujet de Jack_AC1D_Chicago dans Climatologie
Même après février 2012 ? -
Limite du climat méditerranéen
Boomslang47 a répondu à un sujet de Jack_AC1D_Chicago dans Climatologie
Salut, C'est bien là toute la différence entre des essais ponctuels, abandonnés depuis longtemps ou revenant périodiquement, et une culture persistante et (quasi-)continue sur plusieurs siècles nécessairement synonyme de rentabilité. Il existe aussi de petits oliveraies artisanales ici, vers Nérac, sur les coteaux de Clairac ou sur les coteaux au-dessus de la vallée du Lot. Castelreng est à mon avis dans la zone couverte par la fameuse carte, à l’extrême limite ouest. Je reviens un peu aux reptiles les plus représentatifs. La couleuvre de Montpellier a une répartition qui correspond vraiment très fidèlement à celle de la culture historique rentable de l'olivier et à la végétation strictement méditerranéenne, au sens des groupements végétaux et non pas de quelques espèces a priori représentatives. C'est une espèce très particulière, seul représentant européen d'un groupe taxonomique d'origine tropicale (Psammophiini) dont les représentants effectuent une spermatogenèse printanière et non automnale comme toutes les espèces des régions tempérées, ainsi apparemment qu'une incapacité à entrer pleinement en hibernation. Elle ne pourrait ainsi se reproduire efficacement que dans sous un climat à printemps suffisamment chaud pour la spermatogenèse suivi d'un été suffisamment long et chaud pour l'incubation naturelle des œufs. Dans le sud de la France, elle entre visiblement en concurrence avec la couleuvre verte et jaune, espèce médio-européenne, au point qu'elles s'excluent très strictement. En Corse, Sardaigne, Sicile et dans la plus grande partie de l'Italie, où la couleuvre de Montpellier est absente pour des raisons paléoclimatologiques, la couleuvre verte et jaune occupe tout l'espace sans cette contrainte, c'est donc bien la couleuvre de Montpellier qui l'empêche de pénétrer dans la zone méditerranéenne et non l'inverse. Ainsi, cette dernière espèce occupe bien tout l'espace climatiquement favorable qu'elle a réussi à atteindre depuis la dernière glaciation, faisant d'elle un excellent marqueur climatique dans le sud de la France, mais aussi dans les Balkans avec une espèce vicariante. -
Limite du climat méditerranéen
Boomslang47 a répondu à un sujet de Jack_AC1D_Chicago dans Climatologie
Ben non, c'est bien toi qui m'a sauté dessus quand je lui ai répondu ça ! -
Limite du climat méditerranéen
Boomslang47 a répondu à un sujet de Jack_AC1D_Chicago dans Climatologie
Dann, désolé d'insister, mais il est à mon sens faux de prétendre, en plus sans aucun argument, que : Pour autant, il me semble que jamais un auteur n'a inclus l'Ariège dans la "zone de l'olivier", contrairement à Aubenas qui en fait (systématiquement ?) partie. Il existe d'autres citations de cultures ponctuelles d'oliviers dans le Sud-Ouest, notamment à la suite de l'arrivée de nombreux réfugiés italiens qui se sont installés dans l'agriculture, mais cette culture clairement inadaptée a rapidement disparu faute de rentabilité. Beaucoup de zones calcaires bien exposées du Sud-Ouest sont favorables à quelques espèces d'origine méditerranéenne, mais ces espèces ne sont jamais assez nombreuses et diversifiées en un lieu donné pour faire ressortir des groupements végétaux complets de la chênaie verte, même en Charente-Maritime où des espèces "indispensables" manquent clairement (Asparagus acutifolius, Smilax aspera...). Une approche par groupements végétaux plutôt que par espèce peut résoudre le problème, même si elle est moins accessible car plus complexe. Juste au-dessus de Quillan au Col de Portel par exemple, on trouve de très beaux groupements de chênaie verte très complets. La carte reprise par Gaël13 en est encore une fois une bonne illustration, avec la nuance toutefois des deux zones landaises qui ne correspondent de toute évidence qu'à l'aire de spontanéité quasi-certaine du chêne-liège en Gascogne, chêne qui se retrouve pourtant ici bien seul et complètement noyé dans un contexte spécifique atlantique qui n'a rien à voir avec les groupements végétaux des subéraies des Albères, du Var ou de Corse. -
Et en incluant La Rochelle, Les Sables-d'Olonne, Ré, Oléron, Yeu et Noirmoutier ? Parce que Caen et Brest, on est pas vraiment dans les villes les plus ensoleillées de France...
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Limite du climat méditerranéen
Boomslang47 a répondu à un sujet de Jack_AC1D_Chicago dans Climatologie
Par définition, il est vain de tenter de prouver quoi que ce soit en climatologie par un seul épisode météorologique... c'est une belle erreur d'échelle. Et d'après les botanistes renommés qui ont étudié cette région, il est faux de prétendre qu'Aubenas et Pierrelatte ne sont pas dans le domaine floristique méditerranéen, ce qui est d'ailleurs très facilement confirmé par l'étude de la faune, et notamment quelques reptiles. -
Limite du climat méditerranéen
Boomslang47 a répondu à un sujet de Jack_AC1D_Chicago dans Climatologie
La zone de l'olivier correspond à la zone où sa culture professionnelle est rentable sur de nombreuses années, elle est beaucoup plus restreinte que celle où l'espèce peut croître correctement ou même survivre quelques années en attendant l'inexorable retour une belle vague de froid. L'espèce a été d'une telle importance économique dans les siècles passés qu'on peut être certain qu'elle a été tentée partout et a persisté où elle le pouvait. Outre les frimas hivernaux (-12°C à -18°C suivant les cultivars) destructeurs des parties aériennes mais qui ne tuent pas pour autant la souche en général (il rejette vigoureusement, une probable adaptation aux incendies), c'est très certainement un problème de floraison, de pollinisation et/ou de mûrissement des fruits en plein champs à exposition moyenne (i.e. pas contre un mur plein sud...), processus qui nécessitent chaleur et soleil et c'est donc sur ces critères qu'on pourrait définir cette zone. Il craint sûrement aussi une humidité excessive. Toutes les cartes précises dont je me souvienne inclues Aubenas dans cette zone, avec même deux petites vallées juste au nord et à l'ouest. C'est peut-être l'urbanisation qui a détruit ces restes d'oliveraies dans ce secteur. -
Limite du climat méditerranéen
Boomslang47 a répondu à un sujet de Jack_AC1D_Chicago dans Climatologie
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Je suis assez d'accord avec ça moi aussi, surtout avec le caractère très particulier des abords de la Mer Méditerranée par rapport aux autres régions du même biome.
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Non, il en sort un peu car il est surtout limité par les gelées printanières tardives.
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Limite du climat méditerranéen
Boomslang47 a répondu à un sujet de Jack_AC1D_Chicago dans Climatologie
Le schéma est pourtant très clair : - Toulouse est à la fois sous climat Atlantique dégradé Sud et Méd. dégradé ; - Paris est Atlantique dégradé Nord ; - Lille est Atlantique limite altéré/dégradé Nord. -
Limite du climat méditerranéen
Boomslang47 a répondu à un sujet de Jack_AC1D_Chicago dans Climatologie
Ah, le fantasme du climato-botaniste qui veut délimiter la zone méditerranéenne avec une seule espèce et non avec les groupements végétaux. Le buis est surtout supraméditerranéen et absent des zones les plus chaudes et sèches de basse altitude, c'est donc un mauvais marqueur complètement à cheval sur les deux domaines floristiques. Le chêne vert sort trop du domaine méd. pour en être un marqueur fiable, comme beaucoup d'arbustes réputés typiques. Le chêne pubescent descend jusqu'au thermoméd. en sols profonds et/ou en ambiance maritime, c'est donc un mauvais marqueur climatique. Le chêne le plus fidèlement méd. est incontestablement le chêne kermès qui n'en sort quasiment pas, même s'il est absent des sols profonds ou acides. Le pin d'Alep est très fiable, mais dépasse dans le supraméd. en expositions favorables et manque sur les sols profonds dans du pur méd.. Apparemment (je ne connais pas le secteur), Montélimar me parait être dans une zone de sols profonds alors que le défilé de Donzère est très rocheux, ce qui les rend à mon avis parfaitement incomparables. Il faudrait regarder en détail les groupements mésophiles des deux côtés du défilé pour trancher. -
Tout à fait, c'est la notion déjà évoquée de pédoclimat : - ce n'est pas parce que, dans le domaine atlantique, quelques espèces méd. sont présentes et que l'aspect de la végétation paraît plus ou moins méd. que le climat l'est effectivement, même si les valeurs numériques s'en approchent souvent un peu plus ; les exemples sont nombreux, mais je ne connaissais pas celui de Bourgogne. - l'inverse est également vrai en zone climatiquement méd. pour les zones à sols profonds et/ou humides, même si les valeurs numériques s'en éloignent un peu. En fait, ne pourrait-on pas dire que la question climatique est plus une question de dynamique et de centres d'actions au cours des saisons et en fonction du relief.
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Le bord de mer et certains coteaux bien exposés sont connus pour être nettement plus doux que l'aéroport de Biarritz. L'humidité (que dis-je, la pure saturation ) fraîche est très néfaste pour pas mal de subtropicales qui préfèrent les hivers relativement - voire franchement - secs. C'est vrai que la rareté des espèces thermophiles spontanées étonne là-bas, elles y sont même nettement plus rares ou moins visibles que plus au nord ou à l'est, notamment vers les Charentes-Maritimes. Cette absence au sud est très certainement due à la trop forte humidité que ces méditerranéennes d'origine n'aiment pas beaucoup. Il y a bien la salsepareille Smilax aspera, la canne de Provence Arundo donax omniprésente mais seulement très anciennement naturalisée, et une poignée de fougères thermo-hygrophiles (Stenogramma pozoi, Cystopteris diaphana et Woodwardia radicans à quelques kilomètres de la frontière côté espagnol). Beaucoup d'invasives thermophiles y sont en revanche à la fête, totalement naturalisées dans cette région sans gros stress hydrique, par exemple Pittosporum tobira et le fusain du Japon Euonymus japonicus, espèces très banales dans les jardins du sud mais quasiment jamais subspontanées, ou quelques poacées (= graminées) d'origines tropicales. Le port de commerce de Bayonne est d'ailleurs réputé être une des principales portes d'entrée des exotiques thermophiles non cultivées. Le laurier-sauce Laurus nobilis y est également naturalisé au point que son indigénat pourrait y sembler possible. Parmi les espèces cultivées limites climatiquement mais se développant apparemment assez bien dans cette belle région, il y a le théier, Camellia sinensis.
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Subdivision thermique des climats tempérés
Boomslang47 a répondu à un sujet de dann17 dans Climatologie
Je constate avec étonnement que quelques espèces de reptiles tropicaux ont des répartitions relictuelles au sud du Maghreb qui correspondraient relativement à cette limite, car ils ne pénètrent ni dans la zone franchement désertique ni dans la zone franchement méditerranéenne, ils se trouvent comme "perdus" ici à l'interface des deux : - le Serpent brun des maisons Boaedon fuliginosus, Vallée du Sous et vers Tarfaya au Maroc + quasiment toute l'Afrique tropicale ; - le Serpent mangeur d'oeufs Dasypeltis scabra (peut-être à nommer D. sahelensis), Vallée du Sous au Maroc + Vallée du Nil et quasiment toute l'Afrique tropicale ; - le Cobra égyptien Naja haje, toute la bordure nord du Sahara depuis la côte atlantique du Sahara Occidental jusqu'à la Vallée du Nil + Sahel + Est et Centre-Sud de l'Afrique, uniquement représentant ici de la famille quasi-exclusivement tropicale des Elapidés (avec Walterinnesia aegyptia dans le sud du Proche-Orient) ; - la Vipère heurtante Bitis arientans, Vallée du Sous et sur la côte vers Tarfaya au Maroc + quasiment toute l'Afrique sub-saharienne hors forêts équatoriales, vrais déserts et hautes montagnes ;et même le Crocodile d'Afrique de l'Ouest, disparu depuis moins d'un siècle de la Vallée du Drâa dans le sud marocain, du Sud de l'Algérie et de El Djerid en Tunisie. En regardant mieux ta carte, j'ai l'impression que la Vallée du Sous, très originale niveau reptiles, est précisément entre la zone principale et les enclaves marocaines et donc finalement exclue de la zone... -
On ne fait que présenter nos arguments très aimablement, y'a pas de souci. Et tout ceci est très intéressant et stimulant. Tu as peut-être raison, ces Tnm sont quand même bien fraîches, il faudrait vraiment aller voir sur place ce qui pousse (encore) spontanément dans cette satanée cuvette. Ah bon, la zone méd. française n'est donc pas caractérisée entre autre par la forte intensité de certaines précipitations (principalement en automne ici) qui engendrent régulièrement des inondations éclairs dans les zones basses ?http://www.meteofrance.fr/documents/10192/263648/Carte+du+nombre+de+jours+sur+50+ans+%281964-2013%29%20avec+une+hauteur+de+pluie+sup+%C3%A0%20200+mm+par+d%C3%A9partement++-+%C2%A9%20M%C3%A9t%C3%A9o-France/b21415df-7bd1-493b-b21c-77a1b82fbd2c Une bonne partie de cette cuvette (en fait, 2 cuvettes) à fond plat est classée en zone inondable par l'administration (cf. http://carmen.developpement-durable.gouv.fr/25/environnement.map&group=Atlas%20des%20zones%20inondables#, et cette dernière n'est pas connue pour exagérer les risques, bien au contraire. La présence de petits canaux et de fossés atteste d'un souci d'amélioration du drainage, qui s'explique difficilement par les faibles précipitations annuelles et le bassin versant limité. Ça pourrait donc aussi bien être une de ces exceptions édaphiques liée à un engorgement très occasionnel. Je n'ai malheureusement aucune preuve pour étayer ce qui est écrit dans la FFF vol.3.. Il me semble qu'en terme de rusticité des plantes, bien plus complexe qu'il n'y parait (je le dis pour les autres, pas pour toi Dann qui doit bien connaître la chose), la durée du gel est importante : dans le secteur, le nombre moyen de jours sans dégel parait bien faible par rapport au relativement grand nombre moyen de jours de gelées, ce qui indiquerait un dégel rapide. L'humidité du substrat est également un facteur souvent aggravant (sûrement le cas ici), contrairement à la chaleur estivale qui permet un bon aoûtement du bois des jeunes pousses et ainsi une meilleure résistance au gel l'hiver suivant, le processus devant se répéter chaque année. Là, je décroche : les zones à sols humides et profonds correspondent forcément à des climats plus frais et humides ? L'apparition et le maintien de ces sols est aussi fonction du relief et des pratiques agricoles ancestrales tendant bien souvent à une destruction des sols, qui est particulièrement accentuée en zone méd.. S'il y a actuellement peu de sols profonds en méd., c'est surtout parce que l'Homme les a détruits par des siècles d'agriculture inadaptée, de surpaturage et d'incendies notamment, certes bien aidé par le climat et principalement les fortes précipitations soudaines qui dégradent fortement les sols laissés à nu. Mais c'est bien le seul climat qui, avec la végétation naturelle qu'il engendre, avait auparavant créés ces sols profonds susceptibles de mieux garder l'humidité. Hors reliefs accentués, tous les climats à climax forestiers entraînent un épaississement du sol, certes infiniment lent, et le climat purement méd. en fait partie. Les 4 cartes que tu connais très bien prennent pourtant toutes en compte, par exemple, le cas de la chaîne des Cotes (479 m) quelques km au nord de Lambesc, qui n'est pas très grande mais certes sûrement plus visible dans le paysage que la cuvette d'Aix-les-Milles. La carte d'Ozenda de 1987 considère le haut de la Chaîne de l'Etoile en mésoméd. supérieur (donc souvent sans pin d'Alep en effet), alors que le versant nord est pourtant particulièrement raide (surtout par rapport aux moles collines plus au nord-ouest) mais pour autant pas considéré par lui comme supraméd.. J'insiste lourdement sur le caractère extrêmement partiel des informations de l'IFN, qui ne sont pas du tout des relevés floristiques. "L'art" du forestier est bien, par définition, de faire croître des essences financièrement intéressantes là où elles ne sont pas indigènes ou dans des formations végétales qui ne sont pas les leurs, pour diverses raisons. Comment y distinguer les parcelles de pins d'Alep plantées des spontanées ? C'est cette valeur rigide de Tnm qui pose problème pour le climat méd. à cet endroit, il faudrait en trouver une autre (peut-être en lien avec le dégel diurne quasi-systématique en zone méd. et pas du tout en climat continental) car il me semble que nous avons bien là une exception flagrante, et c'est au choix des valeurs de s'adapter aux réalités de terrain, non ?
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Subdivision thermique des climats tempérés
Boomslang47 a répondu à un sujet de dann17 dans Climatologie
Je connais quelques espèces remarquables de ces zones, mais qui sont de pures méd. parfaitement adaptées aux sécheresses estivales : - un peu partout dans la zone (et un peu au-delà) : Cynomorium coccineum, Periploca laevigata ; - dans la grande zone du sud-est espagnol, vraiment très sèche (min 130 mm annuel à Cabo de Gata) et donc étonnamment incluse...qui correspond bien au thermoméd. aride steppique de Ozenda (1994) : Tetraclinis articulata, Maytenus senegalensis, Aizoon hispanicus, Caralluma europaea (+ Sicile) et munbyana, Launaea nubicaulis et resedifolia (+ Sicile...), Commicarpus plumbagineus et Phyla nodiflora ici aussi ; - pour le reste = RAS. Je répète qu'il me semble que tu fais fausse-route avec cette histoire de température de germination, qui me parait totalement inappropriée dans un contexte méd. par définition sec en saison chaude, cette particularité a été secondairement et obligatoirement perdue par tous les groupes d'origine "tropicale" qui persistent en méd. et en zone tempérée douce, mais leur origine ne change pas pour autant. De la même manière que pour le palmier-dattier (dont l'aire naturelle s'est perdue avec la naissance de sa culture par l'Homme et qui ne devrait donc pas servir de marqueur, qui souffre aussi sous climats humides en été sauf quelques rares cultivars sélectionnés), de nombreuses vraies subtropicales tendent à se naturaliser en méd. pour peu qu'elles bénéficient d'un peu d'eau en été. -
Je suis globalement de ton avis Crabo, tout en comprenant bien entendu les arguments de Dann, qui ne suffisent pourtant pas à me convaincre. Si la présence du pin d'Alep marque effectivement de manière très fiable la zone méd., son absence ne marque pas forcément le changement de climat : il s'agit pas d'une espèce totalement ubiquiste car principalement concurrentielle sur substrats secs et calcaire, favorisée par les incendies et exclue des sols hydromorphes même très occasionnellement, ce qui est pourtant typique des plaines méd. vu les excès de précipitations. La FFF tome 3 méd. (2008) indique dans sa monographie page 331 : "11 à 19°C de moyenne annuelle (essence thermophile) et -2 à 6°C l'hiver ; faible résistance au gel ;" La Flore Méd. (2014) indique page 30 qu'il ne parait climacique que dans le thermoméd. provençal, alors qu'il est plutôt pionnier dans le mésoméd. et tendant donc à disparaître des formations mâtures. Il ne s'agit donc pas d'un marqueur infaillible. La seule physionomie d'une végétation ne suffit pas à l'exclure de la zone méd., les feuillus caducifoliés principalement médio-européens sont la norme dans les zones de substrats humides et profonds. Dans les rares endroits où la végétation n'a pas été entièrement détruite (cultures), c'est le détail des espèces présentes qui permet de classer ces formations. Ce n'est qu'à l'étage thermoméd. qu'apparaît une formation totalement originale, dans les oueds notamment. Une des rares espèces typiquement des ripisylves méd. : Tamarix gallica. L'étage supra-méd. autour d'Aix-Les-Milles doit théoriquement se trouver vers 600-700 mètres (les collines s'arrêtent à 330 grand maxi) car on ne le trouve par exemple qu'en ubac tout au sommet du Massif de l'Etoile (779 m), à une quinzaine de km au sud-est. Nous sommes donc très loin de cet étage dans les environs, qui sont donc pleinement dans le méso-méditerranéen comme l'atteste la présence aux alentours immédiats d'espèces ne pénétrant quasiment jamais dans le supra-méd. : Quercus coccifera, Pistacia lentiscus, Cistus albidus, Bupleurum fructicosum, Coronilla juncea et valentina, Daphne gnidium, Erica multiflora, Gobularia alypum, Phlomis fruticosa, Rosmarinus officinalis (la forme spontanée peu vigoureuse), Smilax aspera, Ulex parviflorus... A l'inverse, le buis, très bon marqueur mésoméd. supérieur et surtout supraméd. semble totalement absent du secteur (d'après http://flore.silene.eu/index.php?cont=application&event=init) D'ailleurs, les cartes des spécialistes sont unanimes sur le caractère totalement mésoméd. de la végétation de la zone : http://cybergeo.revues.org/docannexe/image/24688/img-3.jpg, http://cybergeo.revues.org/docannexe/image/24688/img-12.jpg, http://cybergeo.revues.org/docannexe/image/24688/img-11.jpg, http://ecologie-alpine.ujf-grenoble.fr/pdfc/DCE_1987__30__49_0-c2.pdf (mésoméd. inférieur même !). Une dernière adresse, que je n'ai pas encore vue citée ici : http://cybergeo.revues.org/docannexe/image/23155/img-4.png
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Subdivision thermique des climats tempérés
Boomslang47 a répondu à un sujet de dann17 dans Climatologie
Je remonte le sujet, parce que j'aimerais bien connaitre les fameuses espèces spontanées marquantes de ces enclaves subtropicales européennes... -
Je ne pense pas que mon avis soit plus tranché que le tien, mais je peux me tromper. Le terme topo-climat est excellent, un climat général influencé par la topographie, donc dans le cas présent un climat méd. légèrement influencé par une topographie faiblement contrastée. La variation d'un seul critère sur un ensemble déterminant (tous les autres critères sont bons, non ?) pour la seule raison d'une conformation topographique particulière mineure (ce n'est pas un gouffre ou une montagne non plus), très locale et totalement enclavée ne devrait à mon sens pas suffire pour changer de type de climat (je ne nie pas qu'une nuance plus continentale y existe, bien entendu, comme dans beaucoup d'autres endroits d'ailleurs, comme Au Luc où le seuil n'est cependant pas dépassé). Il ne viendrait à personne l'idée de dire qu'une plaine à un climat différent des collines alentours 150 mètres plus hautes, quand bien même la végétation change en raison de sols évidemment différents. Les seuils ne devraient pas être systématiquement considérés comme des valeurs absolues, mais comme des marqueurs pouvant être localement dépassés, et il me semble qu'on ne franchit pas de limite climatique en arrivant dans la zone comme on passerait un col. Je ne connais pas précisément la végétation du coin, mais il me parait peu probable qu'absolument aucune espèces végétales ou groupements végétaux typiquement méd. n'y soient présents, à 120 m d'altitude et maximum 20 km de la mer, sans relief majeur pouvant empêcher les influences méd. de pleinement affecter la zone. Je précise que je n'ai absolument aucun intérêt particulier dans la zone, ni gîte à louer ou maison à vendre. Le pin d'Alep est une espèce qui supporte très mal l'hydromorphie du sol est se trouve donc systématiquement exclue des zones inondables sous climat parfaitement méd., et il pénètre l'étage supra-méd. en conditions favorables (FFF tome III Méd. page 331) : aucun marqueur n'est absolu. La végétation de la Camargue par exemple n'a pas franchement (du tout même) un air méd., et pourtant le climat l'est sur tous les critères. Je n'ai jamais parlé d'autres espèces que les espèces spontanées, je ne parle donc pas des cyprès ni même de l'olivier dont la variété spontanée est un marqueur thermoméd.. On ne peut pas se baser uniquement sur quelques arbres pour qualifier une végétation, ce sont les groupements végétaux qui priment à mon sens. Les inventaires IFN sont des inventaires sylvicoles et donc logiquement particulièrement dénaturés par les boisements artificiels et manquant de nuances naturelles. Dans le coin de Carcassonne, beaucoup d'espèces remontent même jusqu'aux alentours de Quillan.
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Merci pour le déterrage de ce très intéressant post, sur lequel il y aurait déjà beaucoup à dire alors que je n'en ai pas lu la moitié encore ! J'en profite donc, mais par où commencer... - ne pas sous-estimer l'importance des caractéristiques du sol sur la végétation, une végétation à climax principalement caduc et donc d'apparence médio-européenne (pas dans le détail des espèces présentes = groupements végétaux) est la norme sur sols profonds et humides (ripisylves par exemple, mais aussi la plupart des basses plaines), alors que le climat est parfaitement méd. ; les formations à chênes verts et pins d'Alep ont été largement favorisées par l'érosion des sols sur plusieurs millénaires, mais les climax à espèces caducs, notamment le chêne pubescent, devaient être beaucoup plus courants avant cette dégradation pédologique généralisée ; - le cas d'Aix-Les-Milles et autres TAF enclavés dans le domaine méd. relève du micro-climat, le climat général ne change pas sur quelques km2 et doit donc être considéré comme méd. à mon sens exactement comme les enclaves sub-méd. ou laté-méd. des coteaux du Sud-Ouest ne doivent pas être considérées comme réellement méd. ; - dans le région de Carcassonne, la végétation et la faune sont typiquement méd. jusqu'au pieds de la Montage Noire (Cabardès) et jusque autour de Limoux (plutôt sur les collines) ; - pour la faune typique (j'ai plusieurs exemple très intéressants sous le coude), le cas des cigales n'est pas représentatif de prime abord (plus finement, oui), les populations stables des 3 grandes espèces les plus reconnaissables dépassent largement les limites du climat méd., puisqu'elles sont par exemple présentes chez moi entre Agen et Nérac sur coteaux calcaires thermophiles, et je ne parle pas des individus isolés qui peuvent remonter loin au nord lors d'étés chauds.
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Subdivision thermique des climats tempérés
Boomslang47 a répondu à un sujet de dann17 dans Climatologie
Wouha, sacré boulot ! Quelles sont les espèces spontanées marquant ces enclaves subtropicales en zone méd. ? Je viens de tomber sur un autre post sur le même sujet, c'est très long de tout lire. -
Subdivision thermique des climats tempérés
Boomslang47 a répondu à un sujet de dann17 dans Climatologie
Mes exemples sont principalement tirés du livre "Les Fougères et plantes alliées de France et d'Europe Occidentale" de Rémi PRELLI (2001). L'auteur utilise le terme "tempérée chaude" pour désigner ce qui à mon sens est la zone subtropicale, à savoir une zone extra-tropicale schématiquement comprise entre 23,5 et 40-45° N et S, ayant pour caractéristique d'avoir un été thermiquement tropical = longs et chauds (la limite des 22°C ?), indifféremment humide (sud-chinois ou subtropical humide) ou sec (méd.), et un hiver marqué mais plutôt doux en moyenne. Dans les exemples ci-dessus, il s'agit de plantes de climat à été humide réfugiées dans des stations particulières sous climat général méd. et donc sec en été, sauf pour le dernier groupe ici totalement adapté aux étés secs. Pour les critères climatiques fins, je n'ai pas encore creusé les différents avis, mais cette notion a pour moi une réalité biogéographique très forte car incluant de nombreuses limites de répartition de groupes vivants à mon sens représentatifs, avec évidemment toujours quelques exceptions comme c'est la règle en biologie.