
Pierre-Ernest
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Je suis d'accord, mais c'est bien cette histoire de lubrification que je conteste. Allons donc aux sources. voici un extrait de l'article (pas le commentaire de RealClimate, mais l 'article lui-même). While our observations indicate substantial (50+%) icesheet speedup, the melt-induced speedup averaged over a mix of several tidewater outlet glaciers is relatively small (<10 to 15%). When factoring in the short melt-season duration, the total additional annual displacement attributable to surface melt amounts to a few percent on glaciers moving at several hundred meters per year. While conditions might yield a greater sensitivity to melt for some glaciers outside our study area, we note that the limited seasonal observations elsewhere in Greenland suggest a low sensitivity to summer melt similar to that which we observe (19–21). Because of this low sensitivity, it is unlikely that recent outlet-glacier speedups (14, 19–21) were directly caused by increased surface meltwater lubrication during recent warmer summers. Instead, these large speedups were likely driven by processes that caused ice-front retreat and reduced back-stress (17, 19, 20, 22), such as declining sea ice extent near calving fronts (18). The recent period of warmer summers (23) might also enhance ice-front retreat through increased hydro-fracturing in water filled crevasses near the calving front (18), which represents a process whereby surface melt influences glacial flow through means other than directly enhancing basal lubrication. 14. I. Joughin, W. Abdalati, M. Fahnestock, Nature 432, 608 (2004). 17. R. H. Thomas et al., J. Glaciol. 49, 231 (2003). 18. H. G. Sohn, K. C. Jezek, C. J. van der Veen, Geophys.Res. Lett. 25, 2699 (1998). 19. I. M. Howat, I. Joughin, S. Tulaczyk, S. Gogineni, Geophys. Res. Lett. 32, L22502 (2005). 20. A. Luckman, T. Murray, R. de Lange, E. Hanna, Geophys. Res. Lett. 33, L03503 (2006). 21. E. Rignot, P. Kanagaratnam, Science 311, 986 (2006). Et voici la traduction : "Bien que nos observations montrent une accélération substantielle (50 % et plus) de la vitesse des glaces, l'accélération provoquée par la fusion apparaît relativement faible (moins de 10 à 15 %) sur une moyenne de nombreux glaciers se déversant dans la mer. Plus précisément, sur la courte période de dégel, le déplacement additionnel total annuel attribuable à la fusion de l'eau de surface se monte à quelques pourcents sur les glaciers se déplaçant à une vitesse de plusieurs centaines de mètres par an . Bien qu'il se pourrait que certains conditions puissent conduire à une plus grande sensibilité à la fusion pour certains glaciers en dehors de notre domaine d'étude, nous notons que des observations saisonnières limitées ailleurs au Groenland suggèrent une sensibilité faible à la fusion estivale, similaire à nos observations. En raison de cette faible sensibilité, il apparaît peu probable que l'augmentation de vitesse récemment observée pour les glaciers périphériques soit directement causée par une lubrification induite par le fusion des eaux de surface au cours des récents été plus chauds. Au lieu de cela, ces augmentations importantes de vitesse sont probablement dues à des causes ayant provoqué le retrait du front des glaces et réduit la contrainte arrière telle que la déclin de la glace de mer près des fronts d'ablation. La période récente d'été plus chauds pourrait aussi avoir favorisé le retrait du front de glace par hydrofracturation des crevasses remplies d'eau près du front d'ablation, ce qui constitue un processus par lequel la fusion de surface influence le mouvement de la glace au travers de causes autres que l'augmentation directe de la lubrification de la base du glacier". Il me semble réellement ne pas laisser beaucoup de place à la lubrification, et je crois que le célèbre journal scientifique international "LE NOUVEL OBS" retarde lui aussi un peu......
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En mars, comme le montre le graphique ci-dessous : Les températures de surface ont retrouvé une valeur "normale" pour la saison, conformément à la remonté des SST montrée par mon graphique précédent. Le mois d'avril sera d'ailleurs, lui aussi, dans la moyenne plutôt basse. La divergence Hémisphère Nord / Hémisphère Sud de mars, assez exceptionnelle, s'explique par une anomalie presque exclusivement terrestre sur l'Asie du Nord. Cette anomalie est très certainement explicable aisément par les météorologues. En tous cas, elle montre, s'il en était besoin, qu'il ne faut pas trop se fier aux moyennes de températures de surface, fondées sur les températures de masses d'air essentiellement mobiles. Les moyennes de SST présentent l'avantage d'être normalement beaucoup plus stables. C'est pour cette raison qu'il faut prendre avec beaucoup plus d'attention l'évènement SST de novembre 2007 que la divergence HN/HS de mars 2008. Je suis d'accord : le choix de la date de départ est tout à fait arbitraire, et on peut démontrer ce qu'on veut selon que l'on choisit l'une ou l'autre. Mais je n'ai pas parlé de baisse à partir de 2002, mais de stabilisation suivie d'une baisse.
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Ce n'est pas tout à fait exact. Les SST (températures de surface de la mer) sont un bon point de repère. D'abord la mer représente 70 % de la surface du Globe. Ensuite, les SST sont représentatives de l'état énergétique de la couche marine supérieure (les 150 premiers mètres). La masse de cette couche est très supérieure à la masse de l'atmosphère, et l'évolution de sa température apparait donc comme la plus représentative de l'évolution réelle des conditions énergétiques de la surface de la Planète, et pilote très certainement la température de l'ensemble de l'atmosphère, dont évidemment, les températures de surface. Or on constate que les SST, après une période de stabilisation depuis 2002 commence à baisser nettement. Les SST ont connu une chute historique en novembre 2007 qui expliquent les valeurs anormalement basses des températures moyennes de janvier 2008. Il serait peu scientifique d'ignorer ce phénomène de baisse des SST, dont l'origine est finallement inconnue. Il se passe actuellement quelque chose de nouveau dans la mer, qui ressemble fort à une rétroaction négative. Et n'allons pas dire simplement "c'est La Niña". La Niña, c'est le nom qu'on donne précisément à cette chute de température. On n'explique pas un phénomène simplement en lui donnant un nom, de même qu'on n'explique pas la température élevée d'un malade en disant "c'est la Fièvre"...
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D'habitude, il faut plus longtemps que quelques mois pour que les explications révolutionnaires (et souvent catastrophiques) comme celle de M. Rignot pour "l'effet Zwally" qui expliquait l'accélération des glaciers par la présence de l'eau de fusion de surface atteignant le fond et ayant un effet de lubrification, soit remise en cause, et finalement remises à leur vrai place, c'est à dire pas grand chose. D'une façon amusante, c'est le site Real Climate qui fait cette mise au point... Je les cite : "That each of the three glaciers has a reduced velocity in 2006 and 2007 despite some exceptional melt conditions in 2007 further suggests that meltwater is not the dominant driver of the acceleration of the main outlet glaciers" The fun is that it is precisely bolt comments in the hereabove cited post which are rebutted... /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">
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Les algues au secours de la planète
Pierre-Ernest a répondu à un sujet de Alain Coustou dans Archives
Il me semble (mais ce n'est qu'une intuition), que l'agriculture, même marine, est mieux employée pour la nutrition (animale ou humaine) que pour faire des carburants. On voit actuellement combien il est facile de déséquilibrer le système mondial de production de nourriture simplement en remplaçant un peu de culture vivrière par la culture de plantes destinées à la fabrication de carburants. Ce qui se passe sur la terre aujourd'hui pourrait bien aussi se passer un jour dans la mer. Le concept "d'énergie globale" (net energy) qui consiste à calculer toutes les énergies fossiles utilisées directement ou non pour la fabrication d'un carburant est un concept très dangereux, à manipuler avec précaution, car il peut amener à des non-sens. -
Les algues au secours de la planète
Pierre-Ernest a répondu à un sujet de Alain Coustou dans Archives
Je crois que le qualificatif d'"intelligent" donné à l'utilisation des algues en question pour la fabrication de biocarburants est pour le moins excessif. En effet, cela revient tout simplement à remettre dans l'atmosphère tout le CO2 que les algues avaient séquestré... C'est le type même de la fausse bonne idée. L'intérêt (théorique) des biocarburants, consiste à retirer de l'atmosphère une certaine quantité de CO2 pour se donner ensuite l'autorisation de l'émettre. Il est évident que si on ne l'en retire pas et qu'on se contente d'en repousser l'émission, cela n'a aucun intérêt... L'enfer est décidément pavé de bonnes intentions. (Surtout l'enfer vert). -
Je ne suis pas glaciologue, donc, mes informations sur le comportement des crevasses, je vais les chercher chez les spécialistes. Cependant, au lieu de recopier les citations, j'ai pour habitude 1) de les lire, 2) de me fier aux chiffres plutôt qu'aux commentaires. En ce qui concerne la lecture, que dit (rapidement) l'article ci-dessus ? D'abord, que la surface de fonte estivale d'un certain glacier a augmenté. Çà, c'est incontestable. La température de surface monte, donc la fonte de surface augmente. Rien de bien nouveau. Ensuite, la "preuve" de l'existence de cette fameuse lubrification par l'eau de fonte de surface est amenée d'une façon , pour moi, incompréhensible et pourtant, je suis traducteur scientifique... Voyons le texte : "In relative terms, however, the outlet glaciers speedups represent increases of less than 10 % relative to their annual means. Thus, proportionately the slow-moving inland ice is far more sensitive to seasonal speedup than are the rapidly flowing outlet glaciers, making it unlikely that recently reported large (> 1 km/yr) speedups on Jakobshavn and other outlet glaciers can be directly attributed to enhanced basal lubrication from increased surface melt". Traduction littérale : "En termes relatifs, néanmoins, les augmentations de vitesse des glaciers terminaux (près de la mer, je suppose) représentent une augmentation de moins de 10 % par rapport à leur moyenne annuelle. Par conséquent, proportionnellement, la glace intérieure (par opposition aux glaciers terminaux, NDLT) est, de loin, plus sensible à l'augmentation de vitesse saisonnière que ne le sont les glaciers à circulation rapide, rendant incontestable le fait que les grandes augmentations de vitesse récemment rapportées (plus de 1 km/an) pour le glacier Jakoshavn et d'autres glaciers terminaux peut être directement attribuée à l'augmentation de la lubrification du socle liée à l'augmentation de la fonte de surface". J'aurais envie d'ajouter : "et voilà pourquoi votre fille est muette". Certes, on ne demande pas au chercheur de base d'écrire comme Mark Twain, mais, un minimum de logique est indispensable dans un texte scientifique. Là, je n'en vois honnêtement aucune. Le fait que l'augmentation de vitesse annuelle des glaciers terminaux représente moins de 10 % d'une part, et que les glaciers continentaux sont plus sensibles à l'augmentation de vitesse saisonnière (là, on se demande vraiment ce que ça signifie NDLT) d'autre part, serait une preuve indubitable de la lubrification ??? La suite du texte explique qu'on a observé des écoulements d'eau à l'intérieur du glacier, (mais au moyen d'une nouvelle caméra qui n'avait apparemment jamais été utilisée auparavant) : rien de nouveau sous le soleil. Les "moulins" dans les glaciers sont une chose connue (même si je ne suis pas glaciologue). La suite est plus intéressante : un "lac" de fonte s'est vidé à la vitesse des chutes du Niagara (ça, c'est pour frapper le peuple, c'est comme la marée au Mont St Michel, remontant "à la vitesse d'un cheval au galop". Puis, le glacier s'est mis à monter (uplift) de 1,2 m (forcément, avaler 0,03 km3 d'eau en moins de 2 heures, ça remue), puis à augmenter sa vitesse horizontale de 8 km par an... Seulement, au bout de 24 heures, le phénomène s'était arrêté, montrant, s'il en était besoin, que l'eau n'était décidément pas le lubrifiant idéal, puisqu'elle gèle rapidement... Par ailleurs, aucune référence à des observations antérieures qui auraient au moins pu donner une idée de l'évolution constatée. Le deuxième texte est plus logique. On y développe les idées suivantes : Les crevasses (de profondeur limitée, comme expliquées dans mon post précédent) peuvent être remplies par de l'eau de fusion superficielle, et hydrofracturées par la pression hydrostatique, à une vitesse supérieure (2 à 18 heures) à la vitesse de regel de l'eau. Ça, je veux bien l'admettre dans certains cas. De là, l'auteur explique que c'est une source de lubrification de la base. Oui, mais, pendant combien de temps ? Quelques heures supplémentaires, certainement, le temps nécessaire, encore une fois, au regel de cette eau. Et comme il s'agit de phénomènes locaux, je doute fort que celà puisse amener l'ensemble du glacier à se déplacer vraiment plus rapidement Pensons à un train de marchandise arrêté dans une pente, dans lequel on desserre quelques freins : ce n'est pas pour ça qu'il va se mettre à avancer... Pour terminer, et pour rassurer les anxieux, je retournerai à l'idée de départ du post qui était l'influence réelle de l'accélération de la fonte constatée sur certaines franges côtière du Groenland sur le niveau de la mer. J'ai pris les dernier chiffres publiés par l'Université du Colorado à Boulder, qui concernent l'évolution du niveau de la mer d'Alaska (je n'ai pas trouvé plus près du Groenland). Voici les chiffres : Comme déjà dit, on ne constate aucun changement significatif de pente malgré " the most extreme melt year in 2007". Décidément, les chiffres sont impitoyables... Pour Zazou :1) 14 000 présentations "en ce moment même" à San Francisco : décidément, les participants ne doivent pas beaucoup dormir... 2) "No comment" : il y a des cas où, effectivement le commentaire est délicat...
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En ce qui concerne Vanuatu, des études sérieuses montrent une influence importante des variations barométriques sur le niveau de la mer, masquant pratiquement les autres causes possibles. El Niño et La Niña semblent les 2 causes principales de ces fluctuations. Les locaux seraient, bien sûr, très heureux d'être indemnisés, mais n'arrivent pas à apporter des éléments très précis à leur dossier. Il y a en effet toujours eu, dans la région, des iles qui disparaissent et d'autres qui apparaissent. Sur un plan plus général, la montée du niveau moyen des océans est essentiellement due jusqu'à présent, à l'expansion thermique de l'eau. (Et pas à la fusion de la glace). L'imprécision actuelle sur la montée future tient essentiellement au fait que l'expansion thermique des océans pour une quantité de chaleur donnée n'est pas une constante : elle dépend de la profondeur des couches réchauffées, et cette profondeur et surtout son évolution future n'est pas très bien connue.
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Je crois qu'un bon graphique vaut mieux que tous les discours : On ne voit pas, sur ce graphique, et comme je le disais dans mon post précédent un changement significatif dans la pente de l'évolution annuelle du niveau des océans. Ou alors, l'Université du Colorado à Boulders a été mal renseignée. Mais, il faut aussi remarquer que la relative sagesse des températures et des évènements climatiques brutaux à l'heure actuelle incitent à trouver d'autres choses pour maintenir le bon peuple en haleine...
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La "fusion" observée des glace du Groenland est essentiellement propagée par un monsieur d'origine française qui travaille au Jet Propulsion Laboratory à la NASA et qui s'appelle Eric Rignot. Il est vrai que lorsqu'on observe la zone dite d'ablation des glaciers, c'est à dire la zone où la glace tombe dans la mer, comme c'est le cas du Groenland, on ne peut être qu'impressionné, comme a du l'être l'actuel ministre de l'environnement, Jean-Louis Borloo. Les choses ne sont pourtant pas aussi simple. Une grande activité d'ablation pour un glacier prouve que celui-ci "avance" rapidement. Généralement, cela indique que le glacier est "nourri" plus abondamment par les précipitations, et que la glace, qui se comporte comme un fluide visqueux "coule" plus rapidement. C'est tout. L'explication de la "lubrification" de la glace au contact du sol par l'eau de fusion superficielle ne tient pas trop la route : en effet, il est connu que les crevasses des glaciers, pour impressionnantes qu'elles soient, ne descendent jamais très bas, pour une raison simple : la masse glaciaire est à une température très inférieure à 0°C, même si la surface fond à certaines époques, et donc l'eau regèle rapidement avant d'arriver au niveau du socle rocheux. D'autre part, la pression hydrostatique ferme tout simplement les fissures au-dessous d'une certaine profondeur. Malgré les descriptions apocalyptiques de certains journalistes à ce sujet, il est donc douteux que de l'eau liquide (non saline) existe sous la masse énorme des glaciers groenlandais. On ne sais pas si le bilan global (quantité de glace qui disparait par rapport à la quantité de glace qui se forme) est positif ou négatif : les estimations varient entre -50 km3 et +250 km3 par an. En effet, l'estimation de variation d'épaisseur de la glace par satellite est difficile, en particulier sur la frange côtière. Du coté de l'Hémisphère sud, on observe un phénomène à peu près identique : la partie ouest de la péninsule antarctique a vu récemment (2002) le départ d'une grande quantité de glace sous forme d'un énorme iceberg. Il faut remarquer la similitude des 2 phénomènes : dans le cas du Groenland, la partie "fondante" est la partie sud. Dans le cas le l'Antarctique, il s'agit de la mer de Wedden, située dans la continuité du courant circumpolaire. Dans les 2 cas, il s'agit donc de zones soumises à l'arrivée de courants marins chauds. Le renforcement de ces courants pourrait expliquer la situation observée, et aussi la résistance paradoxale des océans au réchauffement : en effet, l'eau issue de ces courants chauds et baignant les côtes septentrionales ou australes plus froides perdent leurs calories en faisant fondre la glace, et la différence de densité due à leur refroidissement provoque leur plongée vers les abysses. Cette plongée est, logiquement, compensée par une remontée d'eau froide vers la surface, ailleurs sur le globe (phénomène d'upwelling) et cette remontée d'eau froide refroidit la mer en surface et expliquerait, au moins en partie, la stagnation des températures de surface depuis une dizaine d'années. Un autre phénomène est, lui aussi, à remarquer : la "fusion" des glaces polaires n'est pas accompagnée par un changement significatif dans la pente de l'évolution annuelle du niveau des océans. C'est donc, soit qu'elle intéresse surtout de la glace flottante, soit qu'elle est compensée par des précipitations polaires en augmentation. En ce qui concerne la rapidité nouvelle et inattendue du phénomène, je crois que c'est surtout la rapidité des publications sur le sujet qui est remarquable...
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Part d'absorption du CO2 atmosphérique par l'océan
Pierre-Ernest a répondu à un sujet de anecdote dans Archives
Je m'aperçois que je n'ai jamais répondu avec précision à cette question, et donc je remédie à cet oubli. Oui, l'efficacité du puit diminue lorsque les SST augmentent. C'est une donnée physique, la solubilité des gaz diminue avec la température. Mais, dans le cas présent, la hausse brusque des SST (ainsi que sa baisse tout aussi brusque) n'est évidemment pas due à l'augmentation du CO2 atmosphérique, mais à d'autres causes locales. Par contre, si on observait une augmentation de la SST moyenne annuelle de 3° C consécutive à une hausse du taux de CO2 atmosphérique, et donc, pour fixer les idées, et pour prendre une hypothèse moyenne du GIEC, si le CO2 était à peu près doublé, alors là, on s'apercevrait que l'efficacité du puit océanique augmenterait fortement, à cause de la fameuse loi de Henry. Ce qui s'applique dans la loi de Henry, ce ne sont pas les variations du taux de CO2, mais le taux de CO2 lui-même. Il ne faut pas confondre une fonction et sa dérivée Est-ce plus clair ? -
Nouvelle étude sur le lien entre activité solaire et RC
Pierre-Ernest a répondu à un sujet de Marot dans Archives
Supprimé (doublon) -
J'ai trouvé à la NOAA exactement le fichier que je cherchais.
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Je suis en train d'essayer de verifier une de mes hypothèses de base, à savoir que l'océan absorbe ou relâche du méthane au cours de son voyage des tropiques vers le pôle nord, et celà en fonction de la température de surface absolue. Pour vérifier çà, j'ai repéré 5 stations de mesure du méthane atmosphérique qui fonctionne depuis assez longtemps, et qui sont situées toutes les trois à peu près sur le trajet du Gulf Stream. Ces stations sont les suivantes : Key Biscayne près de la Floride (LATITUDE: 25,67°N, LONGITUDE: 80,2°W) CH4 depuis octobre 1983 jusqu'à décembre 2006. Terceira Island (LATITUDE: 38,77°N, LONGITUDE: 27,37°W), CH4 depuis mai 1983 jusqu'à décembre 2006. Tudor Hill (LATITUDE: 32.27°N, LONGITUDE: 64,87°W) CH4 depuis mai 1989 jusqu'à décembre 2006. St David Head (LATITUDE: 32,37°N, LONGITUDE: 64,65°W), CH4 depuis février 1989 jusqu'à décembre 2006. Heimaey, Islande (LATITUDE: 63,4°N, LONGITUDE: 20,28°W) CH4 depuis octobre 1992 jusqu'à décembre 2006. Pour toutes ces stations, j'ai le taux de méthane hebdomadaire. Mon objectif est de comparer les SST absolues au voisinage de ces stations avec ce taux de méthane atmosphérique.Les SST me causent souci. Les données du Hadley Centre au format ASCII sont mensuelles, et pour une zone de 5° x 5°. C'est à mon avis trop faible comme fréquence (il me faudrait 1 semaine) et trop peu précis. Il me faudrait 1° x 1°. De plus, elles sont données en anomalie par rapport à la période 1961 - 1990. Si l'un de vous connaissait une source fiable de SST absolues selon une grille de 1° x 1° et avec une fréquence de 1 semaine, (et si possible en ASCII), j'apprécierais beaucoup... Sinon, il me faudra plusieurs jours pour transcrire les données à partir du format .nc qui, lui, donne bien des grilles de 1° x 1°, mais non exploitables en automatique pour autre chose que des cartes... Merci d'avance.
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Je n'ai pas dit ça, ou alors je me suis mal exprimé. Il est évident que la circulation thermohaline est bouclée et qu'elle n'a aucune raison de s'arrêter. (Lorsque j'ai dit "Cette instabilité provoque la plongée des couches supérieures (qui ne sont pas forcément les plus froides, comme le montre le graphique) vers les abysses, jusqu'à ce que l'instabilité repasse au-dessus de 1.", je voulais dire que si on examinait la situation depuis la surface vers le fond de la mer, (de gauche à droite sur le graphique) toute l'eau qui était en zone d'instabilité était sujette à plonger. Par contre, à partir d'une certaine profondeur, l'eau est en situation de stabilité, et il n'y a donc pas de plongée à partir de cette profondeur (Ce qui ne signifie d'ailleurs pas que les couches supérieures ne continuent pas leur descente au-delà de ce point). Le "jusqu'à ce que" était spatial, pas temporel. Est-ce plus clair ? La vitesse du courant thermohalin est très variable selon les régions : en surface, dans l'Atlantique Nord, elle se mesure en km/h car elle intéresse seulement une faible couche. En profondeur, par contre, le circuit "retour" se fait à une vitesse de seulement quelques mm par seconde parce que la section concernée est beaucoup plus importante. Je n'ai pas de chiffre concernant la vitesse de plongée, mais compte tenu des différences de densité en surface, elle doit être plutôt de l'ordre du mètre par minute.
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Ce n'est pas exact : le profil des eaux polaires (où se produit la plongée) est, en gros, le suivant : (Attention : il s'agit d'une courbe didactique reconstruite)La courbe jaune représente la température. La même structure peut être représentée avec la salinité : On voit, dans les 2 cas, une courbe blanche appelée courbe de stabilité. Cette courbe, construite en ordonnées arbitraires, représente le rapport de la densité de chacune des couches (de 10 cm d'épaisseur dans le cas présent) à la densité de la couche inférieure. Si ce rapport est supérieur à 1, la structure est stable c'est à dire que les couches sont en équilibre en ce point. mais si le rapport est inférieur à 1, la couche supérieure va traverser la couche intérieure et se placer au-dessous. La structure est dite instable. (La limite de stabilité est représentée, sur le graphique, par une fine horizontale blanche marquée "stab").En examinant alternativement les 2 courbes, on voit qu'un certain nombre de conditions doivent être réunies pour que l'instabilité apparaisse. Ces conditions sont précisément réunies dans le cas des régions polaires, (voir la forme des courbes). Cette instabilité provoque la plongée des couches supérieures (qui ne sont pas forcément les plus froides, comme le montre le graphique) vers les abysses, jusqu'à ce que l'instabilité repasse au-dessus de 1. La plongée est généralement adiabatique, c'est à dire sans pratiquement aucun échange de chaleur. Donc, une couche quelconque va se retrouver à son niveau d'équilibre à une profondeur donnée, mais toujours à sa température de départ. L'homogénéisation des couches se fait ensuite progressivement, et elle est accompagnée d'un nouveau réarrangement des couches. A l'équilibre, une zone (qui peut être relativement épaisse) des couches profondes va se retrouver à une température légèrement supérieure à sa température d'origine (quelques centièmes de °C), et cette masse d'eau va entreprendre un long voyage de retour vers les zones d'upwelling. A noter que le phénomène de mélange s'accompagne d'une contraction globale des couches (2 couches de salinité et température différentes mais de même densité occupent ensemble un volume plus grand que le mélange homogène des 2 couches. Ce phénomène appelé "cabelling" complique encore les calculs d'équilibre. Ces 2 courbes sont extraites d'un modèle dont j'avais parlé il y a a peu près 1 an sur ce site, et qui avait, si je me souviens bien, provoqué scepticisme et ricanements.. (j'ai oublié). Le temps de résidence a fait l'objet ici de nombreuses discussions. La définition du "temps de résidence" est normalement le temps moyen pendant lequel une molécule donnée reste dans un milieu. Mathématiquement, le temps de résidence est égal au rapport entre le nombre de molécules présentes et la vitesse à laquelle ces molécules disparaissent de ce milieu. (Son équation aux dimensions est un nombre divisé par un nombre par un temps, donc un temps). Maintenant, si on "marque" artificiellement une partie de ces molécules (par exemple en décidant qu'on va mesurer le temps de résidence du CO2 "anthropique"), il est clair que la vitesse de disparition de ces molécules "marquées" va être beaucoup plus faible, puisque ces molécules se trouvent mélangées avec des molécules "normales" et que leur nombre, dans le flux des molécules s'échappant du milieu, est en proportion de leur concentration. Cette définition est cependant complètement "politique", et ne peut conduire qu'à des discussions sans fin...
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Pour continuer sur l'hypothèse de Meteor, je pense qu'on peut considérer qu'une augmentation moyenne de la température de surface de l'océan (par exemple de l'Atlantique) a pour effet d'augmenter la vitesse de la circulation thermohaline. En effet, la plongée des couches supérieures vers les grands fonds dans les zones circumpolaires est due à la différence de densité entre l'eau de mer présente et l'eau de mer arrivante. Cette différence dépend elle-même de 2 facteurs contradictoires : - l'augmentation de la salinité due à l'évaporation en surface pendant son "voyage" depuis les tropiques. Elle est d'autant plus importante que la température de surface est plus élevée, et elle augmente la densité de l'eau de mer. - l'augmentation de la température elle-même qui a pour effet contraire de diminuer la densité. A ces 2 phénomènes contradictoires s'en ajoute un troisième qui est la fonte des glaces polaires, elle-même accélérée par l'augmentation de la température, et qui provoque une dilution de l'eau locale, et donc une diminution de sa densité. Il s'en suit que la différence de densité avec l'eau "arrivante" est augmentée, ce qui amplifie le phénomène de plongée (1). Si on applique les équations d'états de l'eau de mer (Feistel 2004) à quelques cas simples, on arrive aux chiffres suivants : Une augmentation de 35 à 36 g/l de la salinité d'une eau de mer à 5°C à la pression atmosphérique amène la masse volumique de 1027,6756 kg / m3 à la valeur de 1028,4684 kg / m3. (0,0771 %) (2) Un abaissement de la température de 5°C de la même eau de mer amène sa masse volumique à 1028,1071 kg / m3.(0,042 %) Un calcul par itération indique que le fait de passer de 35,000 à 35,545 g/l en salinité a le même effet sur la masse volumique que le fait d'abaisser la température de 5°C. Il semble donc que l'influence relative d'une variation de la salinité sur la masse volumique soit beaucoup plus importante que celle d'une variation de la température. Je n'ai pas fait le calcul (compliqué) de l'évolution de la salinité en fonction de la température de surface pendant le voyage de l'eau de mer. Il me paraît néanmoins intuitivement assez logique de penser qu'une variation de SST de 0,5 à 1 °C aura beaucoup plus d'influence sur la salinité finale (et donc sur l'augmentation de la masse volumique) du fait de l'évaporation, que n'en aura l'augmentation de température dans l'autre sens. La "résistance au réchauffement" de la couche superficielle de l'océan pourrait donc être due, comme l'a suggéré Meteor, à une puissante rétroaction négative qui s'est mis en marche au cours de ces dernières années, due à l'augmentation de la circulation thermohaline , et qui aurait pour effet une remontée accélérée d'eau plus froide depuis les profondeurs abyssales. A noter que cette rétroaction serait transitoire, puisque la capacité calorifique de l'océan n'est pas infinie. Elle doit cependant être très grande. La fusion accélérée de la banquise arctique pourrait constituer un indice suggérant une accélération de la circulation thermohaline. L'augmentation des anomalies de SST dans la région arctique au cours de ces 10 dernières années, compensée par une diminution dans les régions tropicales serait aussi un indice allant dans le même sens. (1) Du moins dans les conditions actuelles. Mais bien sûr, si la partie nord-atlantique était brutalement envahie par de l'eau douce (événements Dansgaard-Oeschger), cette circulation serait stoppée en route. (2) La manipulation des équation d'état de l'eau de mer se font avec beaucoup de chiffres significatifs, ce qui explique la précision des masses volumiques calculées.
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Je répète qu'il n'y a pas de chaleur accumulée dans les océans. C'est une image simpliste qui a eu, un temps, une certaine popularité, mais qui est fausse. Ce qui est exact, c'est que les forçages produisent un réchauffement de la couche superficielle de l'océan qui l'amène jusqu'à une température où la perte d'énergie par rayonnement, chaleur latente d'évaporation et chaleur sensible (par convection/conduction, mais très peu, la stratification des couches supérieures reste très importante), cette perte d'énergie, donc, est égale au gain d'énergie reçue par rayonnement depuis le soleil ou l'atmosphère ou par convection depuis l'atmosphère (vents). L'équilibre est atteint très rapidement pour le rayonnement (pratiquement instantané) ou la convection liquide ou atmosphérique (vents, circuit court). Par contre, les mouvements d'advection de la masse liquide (circulation thermohaline) se font suivant un circuit extrèmement long. Ce phénomène conduit à l'établissement d'un déséquilibre énergétique :la mer est en déficit de chaleur et non pas en excès. Ce déficit constitue un potentiel de réchauffement (une quantité de chaleur à acquérir) avant d'atteindre l'équilibre. L'hypothèse "marine" est d'autant plus intéressante que le réchauffement terrestre, lui, a tendance à se poursuivre, même si son rythme s'est nettement réduit par rapport aux 10 années précédentes : Origine : University of Alabama at Huntsville
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Le fait de supprimer les émissions de GES ne supprime pas le forçage, mais ne fait que l'empêcher de monter. (Il faudrait aussi supprimer les GES de l'atmosphère pour supprimer le forçage). Il n'est pas non plus exact de dire que l'océan a accumulé des quantités de chaleur énormes qui vont se traduire par un réchauffement pendant plusieurs siècles. L'océan n'a rien accumulé du tout, mais la température de la couche supérieure s'établit à un niveau qui correspond au forçage actuel (et tenant compte des GES existants). Comme cette couche est remplacée en permanence par de l'eau plus froide du fait de la circulation thermohaline, l'océan continue donc à se réchauffer, et l'équilibre ne sera atteint que lorsque l'équilibre thermique du système sera atteint. L'océan ne possède donc qu'un potentiel de réchauffement, c'est à dire qu'il n'est pas à l'équilibre. Parallèlement, cependant, si on stoppe les émissions de GES, ceux-ci disparaissent petit à petit de l'atmosphère en réduisant cette fois le forçage lui-même. Cependant, le fait que l'océan ne se réchauffe plus depuis bientôt 9 ans : Source : University of Alabama at Huntsville - Logiciel SPLINE - VOSTOK pourrait laisser penser que l'équilibre n'est pas si loin que ça, et peut-être même déjà atteint... Il est à rapprocher de l'évolution du taux de méthane atmosphérique. Les 2 phénomènes sont peut-être dûs à une cause commune qui pourrait être une forte rétroaction négative inconnue aujourd'hui. (Rétroaction, car le CO2, lui n'est jamais monté aussi vite...) Si la courbe de l'évolution des SST présentait une quelconque pente positive, on verrait certainement paraître toute une série d'articles pour la justifier. Sa tendance horizontale, alors qu'elle présente un intérêt scientifique évident, parce qu'elle est inédite, parait être à peu près ignoré par la "communauté scientifique". Dans le même ordre d'idées, les communications récentes du Hadley Centre ("vous allez voir dans 2 ou 3 ans !") ou de Madame Le Queré ("attention, je distingue une faiblesse dans la capacité d'absorption de l'océan") apparaissent plus comme des subterfuges destinés à conserver le suspense à tout prix, que comme de véritables nouvelles... Sauf que de l'eau dans une casserole à 240° suppose une pression atmosphérique de 40 bars, et à 300° de 85 bars. On est presque sur Vénus... /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">
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Crise mondiale après 2015 ??
Pierre-Ernest a répondu à un sujet de florent76 dans Météo, environnement et société
Si le prix du pétrole passait à 500 $ / baril, le pouvoir d'achat des Français diminuerait de 22,5 %. Le prix de l'essence passerait, en gros, à 3,60 € le litre (si la TIPP n'était pas changée). C'est certes, beaucoup, mais certainement pas aussi dramatique que les tableaux apocalyptiques qu'on nous dépeint... Et le peu de réaction de la plupart des gens envers le phénomène démontre, en fait, une sagesse populaire bien plus grande que celle des peintres de l'apocalypse... -
Crise mondiale après 2015 ??
Pierre-Ernest a répondu à un sujet de florent76 dans Météo, environnement et société
Attention : 1) le prix du baril ne dépend que de la production du brut, pas du raffinage. (Si les boulangers venaient à manquer de fours, ce serait le prix du pain qui monterait, pas celui de la farine). Les producteurs n'ont aucun intérêt à augmenter la production, car cela ferait baisser le prix de vente. L'OPEP va même jusqu'à organiser la pénurie en limitant la production de chacun de ses membres à un certain quota (ce qui, entre parenthèses, est une action sévèrement punie par la loi en Europe et aux USA). 2) Le temps nécessaire pour monter une nouvelle unité de raffinage (from scratch, c'est à dire à partir de rien du tout), c'est de 3 à 5 ans. Ça peut probablement être descendu à 2 ans si nécessaire. S'il n'y a pas assez de capacité de raffinage, c'est le prix des produits aval qui monte : naphta, éthylène/propylène, carburants. Pas celui du brut. Aujourd'hui, ces derniers prix suivent fidèlement le prix du brut. Donc, on peut affirmer que la capacité de raffinage est exactement au niveau de la demande. 3) La spéculation n'a pas besoin de "prétexte". Le prix des produits reflète très fidèlement leur disponibilité. La spéculation consiste à stocker un produit abondant (donc bon marché) dans l'espoir de le voir devenir rare et de pouvoir ainsi le vendre plus cher. Compte tenu des quantités mondiales en jeu, personne, aujourd'hui n'aurait l'idée de stocker du brut pour spéculer. Le seul phénomène qui se rapproche de cette hypothétique "spéculation", c'est l'achat à terme, mais il faut savoir qu'à ce jeu, il y a exactement autant de perdants que de gagnants (Ou plutôt, non, il y a les intermédiaires financiers qui eux, gagnent (payés en % sur l'opération) à tous les coups). Tout le monde peut acheter du brut ou n'importe quelle matière première, à terme. Si vous croyez tous à l'augmentation prochaine du brut, vous pouvez le faire, mais il faut savoir que les prévisionistes new-yorkais évaluent actuellement les prix futurs aux niveaux suivants : décembre 2007 : 95.93, janvier 2008 : 94.99, février 2008 : 94.15. (source) Donc, je vous conseille la prudence... -
Crise mondiale après 2015 ??
Pierre-Ernest a répondu à un sujet de florent76 dans Météo, environnement et société
1000 Btu = 0,293 kWh (Référence) -
Crise mondiale après 2015 ??
Pierre-Ernest a répondu à un sujet de florent76 dans Météo, environnement et société
Bon. Vous n'avez manifestement pas lu dans mon post que les achats d'énergie correspondent en tout et pour tout (en 2006) à 4,5 % de la totalité de la production française. C'est à dire 4,5 % de la totalité des productions et des ventes, tout ce qui se vend ou s'achète quoi. 4,5 %, c'est très faible. Ça signifie que, contrairement à ce qu'on entend tous les jours, le doublement de la facture pétrolière ne va pas bouleverser le système économique. Le boeuf sera plus cher, oui, et le pain aussi, et les taxis, et les loyers mais de + 4,5 % (si le pétrole double). Le doublement du prix du pétrole, ça signifierait, en gros, que les gens verraient leur pouvoir d'achat diminuer de 4,5 % Un mouvement de cette ampleur, c'est la seulement la moitié de l'inflation annuelle des années 70. Sans compter que le mouvement serait probablement marqué par une augmentation du taux de l'euro par rapport au dollar, comme on le voit en ce moment, et que cette évolution de taux absorberait donc une partie de l'augmentation. Compte tenu de ces chiffres, ce n'est vraiment pas une catastrophe qui se prépare, tout juste une péripétie... -
Crise mondiale après 2015 ??
Pierre-Ernest a répondu à un sujet de florent76 dans Météo, environnement et société
Pour les anxieux de l'importance du pétrole dans le monde actuel : Je vous engage à lire le document suivant : L'énergie en France, Chiffres-Clés. Un certain nombre de questions posées dans ce fil y sont traitées avec précision Vous y apprendrez, entre autres, que la facture énergétique totale de la France s'est élevée en 2006 à 4,5 % du PIB. Ce qui signifie que si le prix du pétrole (et de toutes les autres énergies) était doublé en 2007, cela représenterait toujours moins de 10 % du PIB. Autrement dit, la "crise absolue" venant d"un monde exclusivement fondé sur le pétrole" est un mythe. Le pétrole est aujourd'hui disponible et abondant. Si son prix monte, eh bien, il montera jusqu'à ce que les achats se mettent à baisser. Le jour où il se fera rare, (dans 20 ans, dans 100 ans, on ne sait pas trop) il sera remplacé par autre chose. Les substituts ne manquent pas. Et le monde ne s'écroulera pas pour autant. Autre document à consulter avec intérêt : "Annual Energy outlook 2007" du très respectable DOE américain, qui fait des projections jusqu'en 2030. On y apprendra que les solutions alternatives existent, qu'elles seront plus employées qu'aujourd'hui, mais pas tellement plus. On y apprendra également que la quantité d'énergie consommée aux USA per capita est appelée à être divisée par 2 en une vingtaine d'années. Ce document est destiné à montrer calmement où se situe le business futur, et comment y arriver. Sans "Grenelle" nos amis américains savent étudier posément et à fond les problèmes et se saisir des filons futurs. -
Crise mondiale après 2015 ??
Pierre-Ernest a répondu à un sujet de florent76 dans Météo, environnement et société
Mon dernier graphique n'est pas honnête, car il donne le prix moyen du pétrole en euro/baril pour 2007, alors que le prix vient de remonter beaucoup.. J'ai remplacé ce prix par le dernier prix connu (7 novembre 2007), ce qui est plus significatif. Du coup, le prix d'aujourd'hui est un peu plus haut que le prix de 1981, et ma première affirmation n'est plus valable. Voici le graphique rectifié :