gaet34

Dans le courant de la nuit mais y a moyen que ça cumule encore 3 ou 4h à ce rythme. Avant le passage en flotte je serais pas surpris qu'il y ait une petite dizaine de cm vers chez toi.

ça commennce aussi à floconner à Briançon par -2°C. Il devrait neiger toute la nuit, la bascule en pluie se fera en cours de matinée...

L'ensemble du massif alpin va subir un nouvel épisode de précipitations remarquables entre mercredi soir et vendredi soir, associé à une nouvelle rivière atmosphérique qui va propulser l'isotherme 0°C bien haut. Beaucoup de neige en haute montagne, beaucoup de pluie à basse altitude et en vallées, générant à la fois une hausse du risque d'avalanches à haute altitude, et de crues à basse altitude. Bonne confiance là dessus, pour le reste... Dans le détail la succession front chaud / secteur chaud va se présenter le lendemain d'une nuit froide voire glaciale en hautes vallées fraîchement enneigées. Il devrait neiger bas mercredi soir, avant la hausse inexorable de la LPN. Petite originalité, la tête de l'onde chaude va arriver dans un courant zonal en plein sur les Alpes, si bien que pratiquement au même moment, tous les massifs devraient être concernés par de la neige à basse altitude voire en vallée, dans des quantités certes anecdotiques côté 06 mais ce sera quand même notable. Avec la poursuite du redoux en altitude les Préalpes vont passer sous la flotte jusqu'à 2000/2200m, par contre dans les vallées internes l'air froid résistera assez facilement au début et on aura un phénomène conceptuel d'école d'isothermie sous front chaud. Les précipitations seront continues et modérées grâce au forçage orographique ralentissant le brassage avec la masse d'air douce en altitude. Bref dans les coins classiques du Briançonnais, de la Maurienne, de la Tarentaise et en vallée de Chamonix je verrais bien de la neige résister jusqu'en mi journée jeudi. Ensuite le phénomène devrait s'étioler, plus avec l'affaiblissement des RR que la hausse de l'iso 0. Pendant quelques heures tout le monde aura une LPN entre 2000 et 2400 du nord au sud, avant le balayage du front froid. À ces incertitudes sur la résistance des lacs d'air froid s'ajoutent des incertitudes synoptiques importantes conditionnant l'activité de la perturbation, la chronologie et l'ampleur de la baisse de la LPN vendredi, si bien qu'il me paraît bien illusoire de s'essayer à prévoir des quantités de neige fraîche dans ce contexte.

Une douzaine de cm à Briançon, plus que ce que mettaient les modèles mais perso je suis pas tant surpris, car il est de notoriété que les modèles sous estiment les cumuls dans ces flux d'ouest puis nord-ouest. Ça floconne encore mais ça cumule plus car les intensités sont faibles et le soleil perce. La nuit prochaine sera froide voire glaciale et la prochaine perturbation aura bien du mal à chasser cette pellicule d'air froid plus ou moins épaisse.

C'est vrai mais le radar est aussi moins précis sur l'est 05. Rien sur la mosaïque sur le Queyras alors qu'il y neige aussi (faiblement certes, mais un peu quand même).

En fait avant c'était déjà connu des nivologues pyrénéens où c'est bien plus fréquent que dans les Alpes, l'événement de janvier 2012 (9 morts par dévissage sur la glace dans les semaines qui ont suivi) a eu un effet déclic pour essayer d'expliquer le pourquoi du comment. Il y a 11/12 ans c'était aussi les débuts des modèles non hydrostatiques capables de discriminer explicitement la nature des hydrométéores dans les nuages. Ce qui a permis avec le retour d'événement d'établir des diagnostics de prévision d'occurrence de ces événements à partir de AROME et notamment les champs de température à l'échelle kilométrique et d'eau nuageuse. C'est plus fréquent dans les Pyrénées que dans les Alpes de par la situation géographique, la proximité de l'océan tend à diminuer la concentration de noyaux de condensation glaçogènes d'une part, d'autre part la glace formée reste plus en surface car les secteurs chauds sans front froid derrière y sont plus fréquents que dans les AdN. Dans les Alpes il faut des secteurs chauds très alimentés dans un courant rapide, bref des rivières atmosphériques, sans front froid derrière pour recouvrir ça de neige fraîche.

Exact, on a identifié le phénomène à la suite d'un épisode majeur en janvier 2012 dans les Pyrénées, à la suite de la tempête Andréa. Plusieurs cm de glace, qui ont perduré des semaines en raison du temps sec ensuite. C'est très dangereux pour les pratiquants en raison des glissades et accidents, mais ça réduit le risque d'avalanche à quasi néant. ça se produit sous fronts chauds et secteurs chauds avec une zone de désaturation en moyenne tropo, et lorsque le sommet de la couche nuageuse est supérieure à -10°C. -10°C c'est la limite haute de l'effet Bergeron où la croissance des cristaux de glace est favorisée par rapport aux hydrométéores liquides en surfusion. Plus chaud que -10°C la surfusion est majoritaire, et quasi exclusive au-dessus de -8°C effectivement.

Balade au lac de l'Orceyrette (1900m) dans le Briançonnais. L'enneigement est continu à partir de 1800m mais a quand même pris un coup avec la douceur pluvieuse du début de semaine, sans commune mesure avec les voisins du nord. Le lac n'est pas tout à fait gelé, et le pic de coloration des mélèzes est clairement passé à cette altitude, c'est plus terne désormais. Il est plutôt vers 14-1500 m où le orange est encore brillant, couleur feu. Quelques photos. Depuis Plan Peyron. Torrent des ayes, au fond l'adret de la Crête des Granges Lac de l'Orceyrette, pic de Maravoise au fond Comme souvent dans le secteur (mais moins que sur les Alpes du Nord), le redoux pluvieux en moyenne montagne sur des sols déjà saturés a généré un important éboulement dans cette ravine, les gros blocs se sont détachés de la paroi (plus claire) et ont dévalé le tablier d'éboulis en atteignant une piste qui monte à des chalets d'alpages.

Désolé j'avais pas vu ta réponse! Gavage non mais quelques centimètres voire une quinzaine en fin de nuit et demain matin avant le redoux. Ensuite on sera à l'abri des RR mais ça empêchera pas le manteau neigeux de subir le redoux jusque assez haut

Exact, la pire configuration c'est effectivement un début de saison peu enneigé entrecoupé de périodes anticycloniques, on garde ensuite souvent une sous couche fragile persistante jusqua la fin. À l'inverse un manteau neigeux épais ça diminue le gradient et ça limite la formation de ces couches fragiles. Les deux nuits radiatives n'ont pas suffi à former du gobelet en toute orientation mais d'après certains retours terrain de collègues la couche de surface commençait déjà à se transformer en grains anguleux, donc une couche fragile. Parti de Briançon ce matin pour l'Herault sous d'énormes pizzas vers 10h, signe d'une neige très humide et d'un bon redoux. Derrière il a fait 6°C et la neige a quasi disparu apparemment.

5 cm en ville a 1300, je me suis baladé un peu au dessus, 10 cm à 1500 En dessous de 1600/1800 ça devrait pas résister au redoux de la semaine prochaine mais d'ici là ça devrait un peu cumuler dans le coin quand même. Et au dessus de 2100 il y en a suffisamment pour que, même s'il doit y avoir de la flotte, ça sera du béton quand ça regelera ensuite et ça assainira les couches fragiles qui n'auront pas manqué de se former avec les deux dernières nuits radiatives.

Je voudrais pas casser l'ambiance enthousiaste mais on sent poindre une rivière atmosphérique pas très sympathique à J+5/6. D'ici là c'est quand même pas mal, par ici dans le Briançonnais un peu de neige demain après midi (ça tombera solide mais tiendra bof en vallée) encore un peu vendredi, plus ventée ; accalmie / transition samedi avant la perturbation de dimanche qui devrait s'accompagner de surprises avec possiblement une première bonne pelletée de neige en moyenne montagne, sur Alpes du Nord et une partie du 05...un joli front chaud sur de l'air froid antérieur, conceptuellement c'est gavage assuré jusque assez bas en vallée, quantités à confirmer ; un deuxième front chaud buste après lundi, là par contre la neige ne devrait résister que dans les lacs d'air froid de hautes vallées et les Préalpes commenceront à tirer la gueule. Troisième salve mardi et cette rivière atmosphérique et la pluie pourrait remonter bien haut, mais ne pas oublier qu'on est que mi novembre et que de la pluie à 2500m n'est pas totalement anormale (et encore moins dans un climat plus chaud). Lessivage à quantifier mais masse d'air encore humide avec un vent très fort de nord ouest et un ISO 0 à près de 3000 m ça va pas faire du bien, à suivre.

Dans le Briançonnais la LPN est remontée de 1200 à 1800 m depuis hier soir, c'est très humide sous 1900 mais à partir de 2100 tout est passé en neige depuis la Toussaint et il y a 50 cm. À cette altitude les mélèzes ont encore leurs aiguilles. Je ne suis pas allé plus haut mais je pense que l'enneigement doit approcher le mètre au dessus de 2500/2600 qui était la limite de la pluie lors de l'épisode du 30 octobre. Quelques photos au dessus de Puy Saint André.

A Briançon il pleige fort et la température baisse, les surfaces froides commencent à blanchir à 1200m, c'est bien blanc à partir de 1400

Première floconnade de la saison à Briançon ce matin, anecdotique. Pas pu profiter de la montagne depuis 10 jours pour cause d'immobilisation mais l'enneigement commence à être pas mal à partir de 2200m.

La baisse de pression ralentit à Ouessant. Le creux de pression ne durera pas longtemps comme le minimum passe assez vite au nord, c'est à ce moment que le vent commencera à se renforcer un peu plus sérieusement.

Pour l'anecdote les 170 km/h observés à la pointe du Raz en rafale instantanée sont encore inférieurs au record de vent moyen 10 minutes observé en octobre 1987 à 173 km/h.

Oui exceptionnel d'autant que c'est tombé qu'en seconde quinzaine. La station de Villar Saint Pancrace a ouvert en 2003 et c'est un record pour un mois d'octobre, ancien 156 mm en 2019. Il y avait une station à Briançon juste au dessus de l'actuel hôpital ouverte entre 1966 et 2005. Record mensuel de précipitations en octobre : 225 mm en 1992. octobre 1993, 1987 et 1979 avaient également été plus arrosés que cette année On est donc dans le Briançonnais au 5ème rang des mois d'octobre les plus arrosés sur 57 ans.

Je ne sais pas si la réponse a été donnée plus bas, mais sur le site "tempêtes" de Météo France, chaque tempête est caractérisé par un indice de sévérité SSIs http://tempetes.meteo.fr/Caracterisation-de-la-severite-des-tempetes.html C'est valable depuis 1980. Pour mieux caractériser les tempêtes, il y a l'indice SSI qui prend en compte le pas horaire mais sur le réseau Météo France ça n'est possible que depuis 1995 (voir plus bas dans le lien).

Une balade automnale aujourd'hui comme je les aime, à aller voir les crues modérées des torrents sans risque de rester coincé par une route coupée. Les lames d'eau étaient encore généreuses mais aujourd'hui les réactions hydrologiques étaient incomparables à celles de vendredi. L'épisode de vendredi se caractérise par des durées de retour de pluie en 12h de l'ordre de 10-20 ans, localement plus, mais c'est vraiment (et j'insiste encore) l'altitude max de la pluie que j'estime à 3400 m qui a généré les crues dévastatrices, de durée de retour plus proches de 50 que de 20 ans en coeur de massif à mon avis. Le PNE a mis en ligne un bilan des intempéries. https://www.ecrins-parcnational.fr/actualite/bilan-intemperies-20-octobre Photos de la cascade de Font ouverte, ce jour et à comparer avec le 18 octobre dernier. Les éclaircies ont permis d'apercevoir la neige à partir de 2300 m. C'est pas encore bien épais, mais ça fera sans doute la sous couche en nord à partir de 2600.

Les feuillus commencent à changer de couleur mais les mélèzes restent verts sous 1700. Vert/jaune entre 1700/2000 et jaune/orange plus haut.

Les couleurs commencent à être sympa en altitude. On n'a pas encore la photo de carte postale "mélèze couleur de feu dans la neige", mais c'est toujours beau à voir. Direction les hauteurs de Saint Martin de Queyrieres aujourd'hui. La neige débute à 2500 m environ mais je n'y ai pas été, je préfère encore profiter de la rando à pied sec à cette saison (enfin presque, les sols sont bien saturés désormais). Crête de l'Alpavin Massif du Pelvoux. Saupoudrage entre 2500 et 3000 à vue de nez, plus conséquent au dessus mais pas d'énorme plâtrage malgré les cumuls de l'ordre de 100-150 mm entre jeudi et vendredi. La Vallouise encore bien verte, il n'a pas encore gelé sous abri de la saison.

Il a plus pris en pluie qu'en neige. Sinon, les réactions hydro n'auraient pas été si fortes dans le Champsaur/Valgau. Le plâtrage doit être au delà de 3600/3800 à mon avis. Entre 2500 et au moins 3200 c'est du saupoudrage. Bon courage pour aller voir plus haut, tous les refuges sont fermés et les sentiers d'accès doivent être défoncés.

Grabels 2,5+27,5+28,8+4,7+8 = 71,5 mm. De quoi un peu réhumidifier les sols avant l'épisode suivant.

Comme redouté, de très fortes crues se sont déclenchées sur les torrents des Écrins, où il est tombé jusqu'à 150/180 mm, l'essentiel sous forme de pluie jusqu'à 3300/3400m. Ce n'est que depuis 11h que la LPN est descendue, vers 2500m. Pendant ma pause méridienne je suis allé voir à l'Argentière. Plus en amont, la crue est banale mais à partir de la confluence de la Gyronde c'est impressionnant. Le Fournel aussi, qui charrie de gros blocs qu'on entend rouler au fond de son lit. Durance à l'Argentière après la confluence de la Gyronde. A la station vigicrues elle avait déjà baissé de 40 cm par rapport au pic, et le débit est passé de 195 m³/s au pic (durée de retour 20 ans) à 140 au moment de la photo. Torrent du Fournel avant la confluence avec la Durance. La station vigicrues est juste après. Confluence Durance / Guisane à Briançon, peu après le pic de crue de la Guisane (au fond), au moment de celui de la Clarée qui donne l'essentiel de l'eau de la Durance ici, à droite.