Aller au contenu

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

Clim@

Membres
  • Compteur de contenus

    490
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par Clim@

  1. On remarque qu'elle est quand même assez basse sur l'animation .
  2. Pareil pour Caen " le vent peut dépasser les 100km/h dimanche matin ". On va avoir à faire à une forte tempête, on peut pas dire qu'on est pas au courant /emoticons/sleep@2x.png 2x" width="20" height="20">
  3. Si mf met une information spéciale c'est qu'ils s'attendent à quelque chose, une tempête surement plus violente que d'ordinaire. On commence à y voir un peu plus clair. En 1999 le jet soufflait à 519 km/h au dessus de la Bretagne ( vice record du monde ) et non 700 km/h comme cela a été dit plus haut il me semble. Ce que l'on sait c'est que l'on peut commencer à ranger les objets légers dehors sachant que cette tempête risque d'être forte. A lire certains ; c'est la fin du monde :confused1 A lire certains ; c'est pas du tout la fin du monde En tout état de cause , je prépare mes barographes ( situé à Caen et Cherbourg ), sachant que la situation risque d'être interessante au niveau météo mais malheureusement dangereuse si les prévisions virent au scénario catastrophe... Le rouge va être sorti visiblement à lire plus haut sur le 49
  4. Pour l'Espagne sur la carte de vigilance europe il n'y a que du jaune pour l'instant et le rouge est déjà mis ... à suivre de près.
  5. Vu la dépression en fin de vie c'était prévisible. Les seuils de la vigi orange ( 130 sur les côtes et 100 dans les terres ) pour l'ouest de la France il me semble. Par contre à suivre la dépression de vendredi. Dimanche c'est encore vraiment loin.
  6. bonjour à en lire certain c'est alarmant pour dimanche! Il y a demain avec cette tempête prévue dans une trentaine d'heures. XC weather est pas mal comme site pour ceux qui ne connaissent pas La dernière dépression est souvent plus forte que les autres c'est une dépression de " fin de famille ". Souvent la hausse du baromêtre est importante à l'arrière de celle ci. Dimanche est encore loin , on verra vendredi soir
  7. Encore trop loin pour dimanche...
  8. A J-30 heures environ on peut avoir une idée du risque de tempête et 48h grand max. Après c'est vraiment à prendre avec des pincettes. Dimanche c'est très très loin en météo ! Pourquoi pas parler de 480 h d'échéance
  9. Bonjour en effet je crois que MF à hésité pour placer la vigilance rouge, mais il faut que le risque soit généralisé à tout le département surement + de 50 cm . Hors dans le centre Manche il y a eut plus de 80 cm par endroits ! Voir pas loin de 1 mêtre. Pour info en 1996 , 60 cm ont été relevé près de Néhou ( proche de Valognes ) et sur la période 1980 - 2010 les 50 cms ont été atteind à plusieurs reprises dans le centre Manche. Selon Guillaume Séchet dans sont magnifique livre " Y'a plus de saison ! " des accumulations de 50 à 80 cms se sont déjà produites par le passé pour la Manche et la Basse-Normandie! Bref je pense que le rouge peut être déclenché à + de 80 cm mais sur une superficie étendue ou alors il faut 1 mêtre ?
  10. ATTENTION DANS L'ORNE ! 35 cm à Sées minimum et 60 cm par endroits selon la radio ( Cocktail FM ) ils parlent même de 80 cm à 1 mêtre ! ( hauteur des congères peut être ????) 35 à 60 cm c'est énorme ! TRES GRANDE PRUDENCE SUR L'ORNE ( seul les tracteurs passent en certains endroits ) à voir aux infos ce midi ! :!: :!: :!:
  11. Ha c'est enlevé
  12. bonjour je viens de voir neige modérée à Caen sur la carte de météo alerte en fait c'est Jourdanf qui met neige modérée à venir rhaaa la la je vous jure....!
  13. Ne pas oublier de mettre le casque anti-bruit la prochaine fois ! /emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20"> superbe !
  14. En effet hier soir on a eu un bel orage sur Caen ( grêle signalée à Ouistréham ) et le vent était rafaleux et bien turbulent au passage de l'arcus. Je penche aussi pour un gustnado. je me renseigne pour d'autres éléments. Merci d'avoir signalé le cas /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">
  15. Et pourquoi pas changer d'avis pour un 5 D d'occasion ? 13 mpix et un bon capteur c'est une alternative non ?
  16. Voici d'ailleurs quelques articles de l'époque : /emoticons/happy@2x.png 2x" width="20" height="20"> Merci aux modérateurs de suprimer le message si il est trop long. Article 1 : Dimanche 18 octobre 1987 Charles Pasqua hier soir à Cherbourg pour constater l’ampleur des dégâts Le Gouvernement va vous aider a déclaré le ministre de l’intérieur aux élus du département « À la demande de Jacques Chirac avec lequel j’étais ce matin à Toulon, je termine par Cherbourg un rapide voyage dans l’Ouest à la suite de la tempête qui a sévi. Je suis là avec vous pour faire le point de la situation, en voir les conséquences, mesurer l’étendue des dégâts, et voir ce que nous pouvons faire ». Le ministre de l’Intérieur, Mr Charles Pasqua a rencontré hier soir à Cherbourg plusieurs élus du département avec lesquels il a dressé un premier bilan du coup de vent de l’autre nuit. Contrairement à ce qu’attendaient probablement les élus, Charles Pasqua n’a pas précisé quel type de procédure serait déclenché à la suite de cette catastrophe pour la Manche. « Mais le Gouvernement va vous aider, je puis vous l’assurer ». a précisé le ministre de l’intérieur après son tour d’horizon. La nouvelle est tombée samedi dans le courant de l’après-midi. Le ministre de l’Intérieur se rendra dans la soirée à Cherbourg. Charles Pasqua n’est pas resté une heure à Cherbourg. Mais auparavant il a survolé la région et aussi la Bretagne lui permettant déjà de mieux apprécier la violence de la tempête qui s’est abattue sur tout l’Ouest et la Manche en particulier. A Charcot Spanel C’est vers 20h15 que l’avion ministériel s’est posé à l’aéroport de Maupertus où Charles Pasqua à été accueilli par le préfet de la Manche Mr Peyronne, le sous-préfet de Cherbourg Mr Coeffé, et plusieurs élus et parlementaires du département. Un quart d’heure plus tard le ministre de l’Intérieur se trouvait au pied des immeubles de Charcot Spanel qui ont beaucoup souffert de la tempête. « Alors colonel combien d’interventions ? » La première poignée de main et la première question va au colonel Drescher, le directeur départemental des pompiers. Puis le ministre poursuit son chemin tapotant au passage la tête de deux gamins venus à sa rencontre. « Cà va les enfants, vous n’avez pas eu trop peur l’autre nuit ? » Devant la grande échelle déployée au-dessus d’un des onze immeubles dont une partie de la toiture a été arrachée, Charles Pasqua est visiblement impressionné. Bref dialogue, avec Léon Viger, le président des Cités Cherbourgeoises. « Monsieur le Ministre, nous avons perdu l’équivalent de 12 hectares de toiture soit des dégâts de l’ordre de deux milliards de centimes ». Plusieurs élus de l’agglomération entourent le ministre de l’Intérieur, MM. Tissot, conseiller régional, Dumoncel, conseiller général, Lerouvreur, président de la Communauté Urbaine, Godefroy, maire de Cherbourg mais aussi MM Daillet, député de la Manche, Legrand, sénateur de la Manche et le contre amiral Fourquet, préfét maritme. Il y a également Louis Delahaye, président de la Chambre de Commerce, ainsi que tous les responsables des administrations concernées par la tempête. Mr Pasqua apprend qu dans le département on a atteint le chiffre record de 3500 interventions – 19 pompiers ont été blessés. Nos hommes n’ont pas dormi depuis 48h. Ils sont au sandwich depuis vendredi – lui explique le colonel Drescher. « Tout le monde a bien réagi, je le sais déjà » répond Charles Pasqua. Jean-Pierre Godefroy explique au ministre qu’un tiers de la population de l’agglomération loge dans 10 000 logements HLM. Avec Mr Joly le chef de centre EDF, Charles Pasqua prend connaissance de l’état du réseau électrique. La visite de Charcot Spanel se fait au pas de charge. Moins de dix minutes après son arrivée sur les lieux, le ministre de l’Intérieur s’enfonce dans le véhicule et repart à Maupertus. C’est là qu’est prévue la rencontre avec les élus, rencontre à laquelle les journalistes sont conviés à assister. « Une catastrophe naturelle » L’ambiance est détendue. Le ministre de l’Intérieur plaisante « avec son ami Jean-Français Legrand ». « Je suis là en tant que ministre de l’Intérieur, responsable de la Défense civile. Je viens aux nouvelles ». Charles Pasqua veut d’abord en savoir plus sur l’état des voies de communication « qui conditionnent tout ». Le préfet Mr Peyronne se montre rassurant de ce côté-là. Seuls subsistent quelques points noirs, en campagne. La discussion s’engage à bâtons rompus avec MM. Godefroy, Legrand, Lerouvreur, Daillet, Delahaye, et l’amiral Fourquet, qui assistent à l’entrevue. « Nous aurions besoin de main d’œuvre pour les Jardins et Parcs publics qui ont subi de grosses détériorations » explique Jean-Pierre Godefroy. Avec l’aval de son ministre, Mr Peyronne a indiqué que les hommes de la Sécurité civile de Nogent-le-Rotrou vont rester encore un moment à Cherbourg pour ce genre d’interventions. On en vient aux dégâts sur les constructions. « Tout le département a souffert sur la côte Ouest et dans le centre » précise Jean-Marie Daillet. Là encore Mr Peyronne fait savoir que 350 bâches supplémentaires sont attendues aujourd’hui. Jean Tissot fait remarquer que de nombreux équipements scolaires, sportifs et culturels sont durement éprouvés. « La tempête a fait aussi des ravages dans le secteur agricole et dans les milieux de l’aquaculture. On pense que 70 % de la production des huîtres et des moules est perdue. Tout a été arraché. Le désespoir est grand chez les ostréiculteurs car il faut plus de deux ans pour élever les huîtres indique pour sa part Jean-François Legrand. Charles Pasqua écoute attentivement et prie de temps en temps son chef de cabinet de « prendre bonne note ». Le ministre demande s’il y a des « sans abri », non heureusement. « Les élus de l’agglomération ont décidé de faire à partir de lundi prochain un état des lieux pour dresser un bilan en fin de semaine », poursuit Jean Lerouvreur. Jean-Pierre Godefroy fait savoir qu’à elle seule l’addition se monte à 10 MF au moins pour les dégâts de port Chantereyne complétement ravagé. Louis Delahaye a déjà remis un dossier sur les conséquences de la tempête au port de Commerce et à l’aéroport de Maupertus. Jean-Marie Daillet, et Jean Tissot insistent également sur les retombées néfastes pour le tourisme. La question fatidique tombe. Elle émane de Jean-Pierre Godefroy. « Monsieur le Ministre va-t-il y avoir un classement particulier pour le département ? » La réponse du ministre est claire. « Je dois connaître le bilan définitif. Mais si on ne considère pas cela comme une catastrophe naturelle alors je me demande bien ce qu’est une catastrophe naturelle. Le gouvernement va vous aider. Il me manque une partie de l’article – Ima 0445 jpg – clé ------------------------ Article 2 : Im 0447 jpg + Im 0448 jpg – clé – Dimanche 18 octobre 1987 Le capitaine Lincheneau des pompiers de la Communauté Urbaine : « 800 interventions et 12 vies humaines sauvées ». Si des personnes ont eu un travail colossal à faire à cause de la tempête, ce sont bien les sapeurs pompiers de la Communauté Urbaine qui ont été sur la brèche sans arrêt pendant deux jours pour venir en aide à des centaines de personnes victimes d’incidents de toute nature. On a l’habitude de dire que les pompiers sont souvent à l’ouvrage mais là, il faut bien avouer qu’ils ont établi une sortie de record puisqu’ils ont effectué 800 interventions en deux jours, soit l’équivalent de leur travail habituel pendant deux mois et pour la tempête uniquement le sixième des interventions totales de pompiers dans le département (4 800 interventions). Les pompiers qui sont encore à l’ouvrage ont surtout participé au sauvetage de douze vies humaines au cours de la nuit de jeudi à vendredi ainsi que nous l’a confirmé le capitaine Lincheneau, chef de corps des pompiers de la Communauté Urbaine par intérim. « Un spectacle hallucinant » « Nous sommes intervenus » explique le Capitaine Lincheneau, sur 16 communes au cours de la nuit de jeudi à vendredi, soit les six communes de l’agglomération et dix communes de la périphérie, de Bretteville-en-Saire à Urville-Nacqueville d’est en ouest et de Cherbourg à Saint Martin-le-Gréard du nord au sud. L’intervention le plus spectaculaire a eu lieu à port-Chantereyne où nous avons sauvé une douzaine de navigateurs anglais et français qui dormaient à bord de leurs yachts lorsque le vent s’est déchaîné. Le spectacle des bateaux se dressent les uns contre les autres et des pontons qui s’enchevêtraient était hallucinant. Sur place, nous avons tout d’abord aperçu les lumières qui s’allumaient un peu partout dans les embarcations ballottés. Avec nos plongeurs, nous étions à 2h30 une trentaine de sapeurs prêts à intervenir. Nous avons pu sauver des parents et des enfants à l’aide de cordages mais certains navigateurs ont préféré quand même rester à bord. Ils ont réussi à se sortir du « paquet » en mettant le moteur en route et à trouver refuge ailleurs. Les personnes que nous avons débarqués ont été prises en charge par la mairie. J’ai vu une plaisancière britannique embrasser l’un de nos hommes tellement elle était heureuse d’être secourue ». Les pompiers sont restés sur le pont (et les pontons) pendant plusieurs heures mais ils n’ont rien pu faire d’autre à prot-Chantereyne le sauvetage des gens étant leur principal souci. « Dans plusieurs appartements les vitres ont claté. Plus de baies vitrées et les logements se sont trouvés en plein courant d’air. Nous avons trouvé 150 personnes sans abri qui déambulaient en chemise de nuit. Nous les avons pris en charge pour les transporter au Centre communal d’action sociale de Cherbourg, ainsi qu’au Foyer des jeunes travailleurs. Boulevard Schumann soufflait le vent en rafales mais aussi un vent de panique. Nous avons dû véritablement calmer les locataires ». Troisième intervention marquante des pompiers de la CUC : rue Saint-Sauveur à Cherbourg-Octeville où des habitations ont terriblement souffert, qu’il s’agisse des maisons elles-mêmes ou des garages et appentis. Ailleurs, il a fallu intervenir pour des antennes, des toitures, des arbres, des vitres de magasins éclatées, des camions se retournant sur des voitures, des cabanes de chantier qui s’envolaient. A Martinvast, le bâtiment en préfabriqué de l’école maternelle a été déplacé de plusieurs mètres dans un pré par la force du vent. Côté standard, inutile de dire que celui des pompiers a été saturé de 0h30 vendredi à 20h. « Certaines personnes ont mis trois heures avant de nous joindre », indique le Capitaine Lincheneau qui a dû faire intervenir jusqu’à hier midi 120 sapeurs répartis dans 16 équipes. Il a fallu également définir certaines priorités et traiter tout d’abord tous les cas menaçant la sécurité publique. Ensuite, les pompiers se sont préoccupés des personnes les plus démunies comme les personnes âgées et les handicapés avant de se pencher sur les cas mettant en cause les immeubles d’habitation. Ils sont intervenus en dernier pour les animaux et les bâtiments publics. On peut dire que l’échelle pivotante automatique de 32 mètres a bien mérité son nom car elle a pivoté des dizaines et des dizaines de fois pendant ces deux jours. Pour ce qui concerne les dégagements d’arbres, les pompiers ont bénéficié du concours de trois militaires de l’Armée de Terre venus de Caen-Carpiquet avec une grue, ce qui a permis de dégager certaines habitations comme Sideville dans le bois du Mont-du-Roc bloquées par des arbres et isolées pendant 36 heures. Pour les opérations de bâchage, les pompiers ont eu l’aide des services techniques de Cherbourg et d’Octeville et des personnels des Cités Cherbougeoises. A ce propos, le capitaine Lincheneau nous indique que les particuliers désireux de mettre rapidement en place eux-mêmes des bâches peuvent venir prendre ces dernières de jour comme de nuit au centre de secours principal. (Propros recueillis par Guy Mabire) ------------------------ Article 3 : Im 0449 - Dimanche 18 octobre 1987 « Un vrai désastre à Chantereyne » La désolation s’est installée à Port-Chantereyne où on croirait qu’un raz-de-marée à tout dévasté sur son passage. 48 h après la nuit d’enfer, dont ont fait état tous les témoins, on mesure mieux l’ampleur du désastre. Des plaisanciers, qui dormaient dans leur bateau ont vécu une véritable nuite de folie, étant même sauvés de justesse par les pompiers. Hier samedi, après le transfert d’environ 200 bateaux dans l’arsenal et dans le bassin du commerce avec ses pannes désarticulés, ses voiliers endommagés et coulés. Port Chantereyne semblait sans vie. Grâce au concours efficace de la Marine Nationale, notamment de la Direction du Port, mais grâce aussi aux entreprises Javogue et Fontaine, la capitainerie du port de plaisance a pu prendre les premières mesures d’assistance. Il est encore trop tôt pour faire le bilan de la tempête, comme nous l’a confié le directeur du port, Bernard Demenais. On sait pourtant que la facture sera lourde, très lourdes. 650 voiliers environ étaient à poste quand Port Chantereyne a fait naufrage l’autre nuit. Une vingtaine de bateaux ont tout simplement coulé. Plusieurs centaines ont subi des meurtrissures, parfois fatales. Samedi matin 119 bateaux avaient trouvé refuge dans l’arsenal au bassin Charles X, une bonne cinquantaine d’autres avaient rejoint le bassin du commerce où les derniers devaient rentrer dans la soirée. Sur les huit pannes du port de plaisance seul les deux premières ont tenu le choc. « Elles ont aussi subi des dégâts mais nous les avons déjà fait inspecter par des spécialistes. Elles répondent aux normes de sécurité suffisantes pour laisser les bateaux sur ces deux pannes » a précisé Bernard Demenais. Dans un premier temps l’intervention des hommes du port a concerné en priorité les bateaux les moins touchés « pour les sauver ». Maintenant on va s’attaquer aux plus endommagés Bernard Demenais estime qu’il faudra encore quelques jours avant de tirer le bilan définitif de cette catastrophe dont le coupable ne peut être que la tempête. « J’ai entendu dire que certains avaient mis en accusation les pontons trop longs selon eux. C’est insensé. « Il n’y a aucune relation de cause à effet », a indiqué le responsable de Port Chantereyne. ----------------------------- Article 4 : Im 0449 - Dimanche 18 octobre 1987 Hague Sud : Un lourd bilan 198km/h et certainement plus au Cap de Flamanville, idem sur celui de Carteret, les promontoires de la côte Ouest viennent une fois encore de prendre une belle gifle de Sud-Ouest, qui laisse des traces sur le riant littoral de la Côte des Isles et de la Hague-Sud. De mémoire, jamais coup de vent ne fût aussi violent et lorsque l’on parle de pointe, il convient plutôt d’évoquer d’interminables instants, où la nature vit une véritable furie. Dans ce malheur, impossible à éviter, les hommes et les femmes que nous sommes, habitués au confort, prennent soudain conscience que la nature sera toujours maîtresse des choses de la terre et de la mer. Le drame touche surtout l’inestimable patrimoine de nos arbres séculaires ou pas, les pieds dans la terre trop humide, beaucoup se sont déracinés, d’autres cassés ou encore étêtés dans la folle nuit. Chacun dans son lit aura entendu impuissant le souffle coléreux du Dieu Eole, au réveil l’ampleur des choses apparaissant à chacun comme après un cauchemar. Malgré la solidité de l’habitat rural en Cotentin, partout des toitures endommagées, voire détruites. Déjà au lendemain des faits, une fourmilière humaine envahissant les hauteurs remet en place la protection. Comme toujours, les sapeurs-pompiers démontent leur efficacité, depuis 1 heure vendredi matin, ils portent secours, protégeant les personnes et les biens ..Pour cela, ils sont tous volontaires, délaissant leur travail, leur famille. Aux Pieux, comme à Barneville-Carteret, ils sélectionnent les urgences, dégagent les routes, montent au faite des toitures. Samedi, les PC enregistrent comme aux Pieux, un appel par minute. Une fois encore cette grande famille mérite l’estime que lui porte la population. Les hameaux disséminés dans la zone souffrent encore d’un certain isolement, samedi à 12h dans les secteurs de Sotteville, Briqueboscq, Groseville, Pierreville, Héauville, Flamanville, Tréauville, l’électricité n’était toujours pas rétablie. Autre problème d’importance, la station de pompage de Grosville, principale source d’approvisionnement en eau du secteur des Pieux ne pouvait fonctionner faute d’électricité. Pour le district, il s’agissait là pourtant d’une priorité. A Grosville, 300 cochons se trouvèrent en péril dans une porcherie où ces bêtes se devaient d’être alimentées par un système fonctionnant à l’eau courante. Voilà qui fera dire à certains élus, ou responsables qu’à un certain niveau ou organisme, l’organisation était douteuse, d’autant que les pompiers centralisèrent bon nombre d’informations intéressantes, notamment en ce qui concernent les câbles électriques sur des routes. Mais un répondeur ne saurait traduire une urgence. Il me manque une partie de l’article – Ima 0449 jpg – clé ----------------------- Article 5 : Im 0450 jpg – clé - Dimanche 18 octobre 1987 Mr Henry Poutas carrossier à Octeville 60 réparations en quelques heures En raison des dégâts importants subits par les véhicules au cours de la nuit de jeudi à vendredi les carrossiers n’ont pas chômé à l’image de Mr Henry Poutas, carrossier, tôlier et peintre, rue Pierre Curie à Octeville qui a dû faire une soixante d’interventions en une journée afin de remplacer les vitres brisées des voitures de particuliers. « Ce sont, nous a-t-il dit, essentiellement les vitres des lunettes arrière qui ont été brisées par la force du vent ou bien, ce qui n’est pas impossible, par les graviers provenant des toitures des immeubles de la ZUP. Lunettes arrière mais aussi pare-brise et glaces latérales sans oublier les carrosseries qui ont été comme mitraillées par divers projectiles. Dès 7h30 vendredi, c’était la queue à mon magasin. Nous avons pu remettre en place rapidement une douzaine de pare-brise mais il nous a fallu commander des pièces ce qui n’a pas été une mince affaire avec la panne de téléphone. Quoiqu’il en soit, nous avons fait des heures supplémentaires pour tenter de satisfaire tous les automobilistes mais il reste du pain sur la planche ». ------------------------------- Article 6 : Im 0450 jpg – clé - Dimanche 18 octobre 1987 Barneville – Carteret Dégâts considérables Nous l’avons dit dès hier : le secteur de Barneville – Carteret a été très durement touché par la tempête, qu’il s’agisse des stations balnéaires, des ports de pêche et de plaisance ou de l’intérieur dans les campagnes. Un spectacle de désolation notamment promenade Abbé Lebouteiller où des dizaines de pins magnifiques et des pylônes électriques en ciment ont ployé comme des fétus de paille sous l’effet des rafales de vent. Hier matin, les services publics et certains propriétaires s’affairaient à dégager les arbres en travers des routes ou abattus dans les jardins, voire contre les habitations. Fils électriques et lampadaires tombés à terre, yachts couchés, antennes tordues, toitures envolées, vitres de commerces brisées, la tempête aura donc laissé des traces très marquées. Il en sera de même dans les vergers où les pommiers sont déracinés. Lorsqu’on songe qu’il faut pratiquement une quinzaine d’années pour faire un bon pommier, on mesure l’étendue des pertes et l’on peut annoncer sans risque de se tromper, que la production de cidre et par voie de conséquence, de calva, sera très limitée dans les années à venir. Aux Moitiers d’Allonne, la toiture de l’église a également souffert. Quant aux propriétaires de mobiles homes en butte aux tracasseries administratives en raison des plans d’occupation des sols et des zones de littoral protégées, le problème d’une implantation délictueuse risque de tourner court puisque la plupart de ces mobiles homes ont subi des dégâts irréversibles. -------------------- Article 7 : Im 0450 jpg – clé – Dimanche 18 octobre 1987 La direction des télécommunications de Basse-Normandie communique Les récents intempéries ont endommagé gravement le réseau régional de télécommunications. Tous les moyens sont mis en œuvre pour normaliser la situation. Priorité étant donnée au rétablissement des installations en dérangement la mise en service de nouvelles lignes d’abonnés est différée jusqu’à nouvel avis (une semaine environ). Nous prions les futurs abonnées en instance d’être raccordés au réseau et pour lesquels, dans la plupart des cas, des rendez-vous étaient fixés, de bien vouloir accepter nos excuses. -------------------- Article 8 : Im 0450 jpg – clé – Dimanche 18 octobre 1987 Le personnel de l’office HLM sur le pied de guerre A la ZUP, c’est l’Office public d’HLM qui a le plus souffert de la tempête. Constatation parfaitement logique dans la mesure où cet organisme y gère le patrimoine de logement le plus important. Dans la nuit de jeudi à vendredi au plus fort du coup de vent le président de l’Office Mr Jean-Pierre Godey, et des responsables des services techniques se sont rendus sur les lieux. Au petit matin des équipes étaient déjà sur le terrain pour venir en aide aux locataires les plus touchés. Samedi et aujourd’hui une permanence est assurée dans les locaux de l’office – rue des Bastions à Cherbourg. Une bonne quinzaine d’employés se sont portés volontaires pour poser les protections provisoires les plus urgentes en particulier sur les immeubles hors d’eau. Plusieurs dizaines de milliers de francs ont été dépensés pour acheter du contreplaqué afin de boucher les ouvertures détruites par le vent. Le personnel a passé une bonne partie de la journée de samedi à distribuer ou à poser ces plaques de contreplaqué chez les locataires victimes des dégâts. -------------------- Article 9 : Im 0452 jpg – clé – Dimanche 18 octobre 1987 Le Coutançais dans la tourmente A plein pot les tronçonneuses Dans le Coutançais, c’est vers minuit que les choses sérieuses ont commencé. Toute la nuit, puis dans la journée jusqu’à 20 heures le soir, les pompiers de Coutances ont eu du mal à faire face à tous les appels, 140 interventions au total dans la grande majorité des cas pour des arbres abattus qui heureusement n’ont fait aucune victime : les trois tronçonneuses ont ronronné pendant 20 heures presque sans répit. Une centaine de hêtres par ci, du côté de Saint Sauveur Lendelin, autant de peupliers par là, du côté de Hyenville. Sans parler de tous les pommiers arrachés, à 50 – 60 % dans certains vergers. A Coutances, même les services municipaux ont travaillé toute la matinée pour dégager l’avenue de la gare. La gendarmerie d’Agon-Coutainville a estimé que le vent a soufflé à environ 150km / h. Plus qu’il n’en fallait pour faire littéralement exploser le local de la Socopêche à Blainville (les dégâts sont estimés à 800 000 F) pour soulever les toitures d’une partie du village vacances des Sénéquets, ou pour emporter tout un pan des superstructures de « La Méfiance », l’une des deux coques qui forment le bateau-bar, à la pointe d’Agon. Dans Coutances en revanche, il y a eu peu de dégâts dans les constructions. Tout de même, une antenne de télévision a emporté dans sa chute une cheminée, près du marché couvert. La campagne surtout a beaucoup souffert, à commencer par les récoltes de maïs qui ont été couchées à plat comme par un rouleau compresseur. Dans la région de Créances, Pirou et Sur Montmartin-sur-Mer beaucoup de serres ont été dévastées. Souvent les maraîchers les avaient installées en tenant compte d’un vent dominant d’Ouest. Or, la tempête était plutôt orientée sud-ouest. Très mauvaise nuit aussi pour les tentiers qui avaient investi le champ de foire de la Saint-Luc à Gavray. Hier matin, la plupart des tentes déjà installées par les commerçants étaient déchiquetées par la violence des bourrasques. Rien que sur le cham de foire, on estimait les dégâts à plusieurs millions de centimes. On a peu dormi la nuit dernière dans le Coutançais comme un peu partout dans la Manche : c’est le cas des pompiers. Hier soir, vers 20 heures alors qu’ils commençaient à regagner leur domicile après avoir rangé le matériel, les conversations tournaient encore autour de la météo, pas trop optimiste pour les 48 prochaines heures. Beaucoup de pompiers sûrement n’ont encore dormi que d’un oeil cette nuit. -------------------- Article 10 : Im 0453 jpg – clé – Dimanche 18 octobre 1987 Montaigu-la –Brisette En marge de cette véritable catastrophe Un geste de solidarité pour Nicolas Descoursière au parc animalier La semaine dernière, Nicolas Descoursière partait en cette fin de saison de tous ses projets pour l’année à venir . En une petite nuit, ils ont tous été anéantis. Vous l’avez certainement compris, son parc animalier a largement souffert du coup de vent. La plupart de ses enclos ont été détruits et un arbre sur deux a été abattu. Quant à ses pensionnaires, ils ont paradoxalement bien vécu cette tornade et s’il y a quelques pertes, dans l’ensemble on s’en sort pas trop mal. « En liberté quelques heures » En arrivant dans son parc, Nicolas Descoursière se demandait ce qu’il allait trouver surtout en voyant les arbres ainsi déracinés à l’entrée. En découvrant ses grues se promenant en compagnie des wallabies, des lamas et du chameau, il a commencé à respirer. Lorsqu’il vit que l’enclos des loups ainsi que celui des singes avait miraculeusement été épargné, il a été rassuré. Et s’il découvrit plusieurs pensionnaires égorgés par des chiens du voisinage dont le chenil s’était envolé (notamment les nandous arrivés au parc Saint-Martin, il n’y a que quelques semaines), de ce côté, l’essentiel fut préservé. Pour ce qui est du décors, le problème est tout autre. Près de la moitié des arbres ont été déracinés. Rares sont aujourd’hui les hêtres ou les chênes à se tenir encore debout. Depuis plus de 48 heures, l’émotion passée (Nicolas Descoursière sur le moment pensait tout arrêter en voyant tant d’années d’efforts ainsi anéantis), on s’est attaché à tout réparer au plus vite. Le jeune propriétaire a pu s’apercevoir que la solidarité pouvait exister. Dès les premières heures de la matinée, une bonne vingtaine de villageois se sont rendus spontanément au parc animalier, tronçonneuses en main, pour aider Nicolas Descoursière. Visiblement et on le comprend cette aide a été providentielle. En 48 heures le parc a retrouvé une certaine allure même s’il faudra plusieurs mois pour tout remettre en place. Néanmoins, Nicolas Descoursière, qui accueille chaque année 40 000 visiteurs ne fermera pas son parc. Il sera encore ouvert plusieurs semaines légitime, s’est attaché à parer au plus pressé, tous ses projets pour cet hiver, se sont envolés avec l’ouragan. Il contait aménager son parc de telle façon que l’on puisse le visiter 12 mois sur 12. Il faudra attendre. Durant les mois qui vont venir, il va falloir remettre en place tous les enclos, les renforcer puis découper tous les arbres abattus. Lorsque l’on sait que son parc s’étend sur plusieurs hectares en sous bois et qu’un arbre sur deux a été déraciné, on a une idée plus précise du travail qui l’attend maintenant. --------------------- Article 11 : Im 0454 jpg – clé – Dimanche 18 octobre 1987 Tout le grand Ouest touché La tempête qui a sévi sur le Cotentin a également provoqué des dégâts dans l’Ouest de la France et dans le Sud de l’Angleterre. Hier après-midi, on déplorait déjà plusieurs vicitmes : 4 en France et une douzaine en Angleterre. Les conséquences sont imposantes. • En Haute Normandie : Le vent qui soufflait de 130 à 180 km/h a provoqué d’importants dégâts matériels et la mort d’un cycliste à Elbeuf. Une violente rafale de vent l’a projeté contre un poteau. A Orival, près de Rouen, 30 tonnes de rochers se sont éboulées dans la cour d’un garage, écrasant deux voitures. Sur le réseau SNC, d’importants retards ont été constatés. Certaines lignes régionales ont été coupées. • En Bretagne : On dénombre trois morts, plusieurs blessés et 200 000 foyers privés d’électricité dans le Morbihan. Les pompiers ont fait 4 000 interventions. Un employé municipal de Melgven (Finistère) a été tué par la chute d’un arbre, alors qu’il aidait les pompiers au dégagement de la chaussée. A Saint-Malo, une fillette de 9 ans a été gravement atteinte par la chute de la cheminée de la maison qui s’est abattue sur son lit. Dans le port, une dizaine de bateaux de plaisance ont coulé. A Plouguien, deux enfants ont péri dans un incendie vraisemblablement provoqué par la tempête. Entre Dol et Pontorson, un ensemble routier de 38 tonnes a été couché sur le côté par la tempête. A Erbrée, une étable s’est effondrée sur les animaux qu’elle abritait. Les départements les plus touchés sont cependant les Côtes du Nord et le Finistère, même si dans le Morbihan, les 1 200 pompiers ont dû répondre à 2 000 appels. Comme dans le Cotentin, de nombreux bateaux ont rompu leurs amarres, des lignes électriques se sont effondrées. A Concarneau, une cinquantaine de maisons ont perdu leur toiture. On a relevé 240km / h à l’île de Batz. • A Paris : Les pompiers ont dû intervenir 300 fois pour des antennes ou des cheminées arrachées. Une grue d’une centaine de mètres, utilisée pour construire l’Arche de la Défense, s’est effondrée près du boulevard circulaire. • Dans le Sud de l’Angleterre : Selon la police, la tempête a fait au moins 12 morts. Mais les responsables des secours craignent encore que ce bilan ne soit que provisoire. Les services de la météo britannique ont été stupéfaits, par la violence de la tempête que rien, selon eux, ne laissait prévoir. « Nous avions tablé sur des vents forts, mais pas sur un ouragan », font-ils remarquer. Apparemment, une perturbation imprévue, dont la formation extrêmement rapide n’a pas été décelée, s’est formée pendant la nuit de jeudi à vendredi au milieu de l’Atlantique, s’accentuant et progressant à vive allure. Des vents que l’on avait pas connus depuis des décennies ont soufflé toute la nuit. • La météo britannique : très critiquée. « Pourquoi n’avons-nous pas été prévenus ? « titre samedi à la lune et à ce propos le Daily Mail. Pour sa part, un député conservateur a fait savoir qu’il comptait demander l’ouverture d’un débat parlementaire sur cette catastrophe. Au-delà des victimes et des dégâts considérables qui ont été provoqués par cette tempête, une petite phrase particulièrement nostalgique du National Trust – la fondation qui reçoit en don des sites pour les préserver de toute agression des promoteurs : « Les parcs que les gens connaissaient et aimaient ne retrouveront jamais leur allure d’avant tempête. ------------- Article 12 : Im 0455 jpg – clé – Lundi 19 octobre 1987 Après la visite de Charles Pasqua Au delà des promesses ! Moins d’une heure, c’est le temps qu’il a fallu samedi au ministre de l’Intérieur, Mr Charles Pasqua, pour avoir une idée des conséquences de la tempête de la semaine dernière dans la Manche. De nuit, le ministre a passé douze minutes au pied des immeubles de Charcot Spanel, écoutant les doléances des représentants des administrations et des organismes touchés par l’ouragan. Puis au moment de son départ à Maupertus, Charles Pasqua s’est entretenu avec plusieurs élus du département sur l’étendue des dégâts pour la collectivité commune pour les particuliers. Le ministre de l’Intérieur n’a pris aucune décision sur un éventuel classement en zone sinistrée de notre département. Une chose est certaine, il a promis « une aide du gouvernement ». Reste à savoir quelles en seront les modalités, la portée, et l’importance. Le ministre de l’Intérieur a-t-il eu une bonne vision de la situation ? Oui et non pour répondre en authentique normand. Il faut bien le reconnaître, le passage à Charcot Spanel n’avait rien de bien spectaculaire pour un personnage de la trempe de Charles Pasqua. Après Quimper, l’épisode cherbourgeois a dû presque le rassurer. Avant de reprendre la route à tombeau ouvert pour l’aéroport, beaucoup de cherbourgeois et manchois auraient aimé que la délégation ministérielle se rende au Port de Plaisance, à la ZUP, au COSEC de Querqueville, au château de Tourlaville, voire en campagne, et au marché de bestiaux de Carentan pour avoir une idée plus objective de la situation. En tête à tête avec le ministre de l’Intérieur, même si la rencontre s’est déroulée dans le meilleur esprit, visiblement les élus – de tous bords – étaient encore sous le coup des événements. Quoi qu’on en dise Charles Pasqua impressionne son monde, très à l’aise « sur le terrain » comme autour d’une table. Le dialogue est courtois mais toujours rigoureux y compris avec ses amis politiques. Le ministre l’a dit clairement « Faites moi un bilan rapidement et nous prendrons les mesures qu’il convient ». Le message est passé, reste à savoir quelle en sera la réponse. ------------- Article 13 : Im 0456 jpg – clé – Lundi 19 octobre 1987 Déblaiement des routes : des hommes de la Sécurité civile de Nogent-le-Rotrou en renfort En campagne aussi les dégâts sont considérables. On ne compte plus les haies détruites, les arbres abattus, les plantations ravagées, les hangars ou les étables volatilisées. En milieu rural le réseau routier a beaucoup souffert. Plusieurs routes ont été coupées par la chute des arbres. Dans la nuit de vendredi à samedi, trente cinq hommes, vingt sept sapeurs, cinq sous officiers et trois officiers, appartenant à l’unité d’intervention de la sécurité civile n° 1 de Nogent-le-Rotrou (Eure et Loir) sont arrivés à Cherbourg afin de procéder au déblayage des routes. Samedi matin à l’aide de tronçonneuses ils ont dégagé le CD 410 à la Glacerie, puis le CD 322 à Tourlaville avant de se rendre dans l’après-midi au Theil. Toute cette opération s’est déroulée en concertation avec la DDE et bien sûr la sous-prefecture de Cherbourg. Samedi matin, Mr Coefflé sous-prefet de Cherbourg s’est rendu sur les lieux. Les hommes de la sécurité civile resteront à Cherbourg tout le tems que leur concours sera indispensable. Ce soir la situation devrait être pratiquement normale sur l’ensemble des chemins départementaux, mais encore délicate en ce qui concerne les voies communales et rurales. ------------- Article 14 : Im 0456 jpg – clé – Lundi 19 octobre 1987 La direction du centre EDF / GDF communique Les travaux de dépannages des réseaux électricité 20 000 volts, 220 et 380 volts se sont poursuivis durant tout le week-end, mobilisant près de 600 personnes par journée. La situation au dimanche 18 octobre à 19h est la suivante : La presque totalité du réseau 20 000 volts du département est rétablie, restent environ 10 000 clients, raccordés sur les réseaux basse - tension ruraux et qui ne sont pas alimentés. La dispersion de la clientèle privée d’électricité répartie sur l’ensemble des communes rurales, les difficultés rencontrées dans la localisation des incidents, la multiplicité des branchements détériorés et l’importance des travaux à réaliser nécessiteront encore quelques jours avant le retour à une situation normale, aussi nous demandons à la clientèle de faire preuve de compréhension d’une ampleur exceptionnelle. Nous rappelons quelques mesures de sécurité à prendre : - Ne pas toucher aux fils tombés à terre et dans ce cas, prévenir immédiatement les services locaux d’EDF. - Pour les clients, non alimentés, il est recommandé de mettre hors – service, les appareils d’utilisation (moteurs, plaques, fours électriques) afin d’éviter tous les accidents au retour du courant. ------------- Article 15 : Im 0457 jpg – clé – Un jeune agriculteur dans la tempête Christophe Liot de Bretteville-en-Saire a vu s’envoler son rêve et …….50 millions de centimes ! Dur ! Dur ! Cette tempête aux conséquences désastreuses pour la majorité des agriculteurs de la région. Pour l’un d’entre eux, Christophe Liot, 25 ans, demeurant au Hameau Liot, à Breteville-en-Saire, cette nuit du jeudi à vendredi a été un véritable cauchemar. C’est qu’il a perdu dans la tourmente une bonne partie de ses illusions et la coquette somme de 50 millions de centimes. Un rêve qui s’écroule comme çà en l’espace de quelques heures. Malgré tout, Christophe Liot, que nous avons retrouvé hier chez lui, semble vouloir repartir à zéro mais il est actuellement couvert des dettes ….. « Je me suis levé trois fois, cette nuit-là à cause du vent, nous a-t-il raconté. Dans le milieu de la nuit, je savais que mes tunnels en armature galvanisée et bâches plastiques ne tiendraient pas le coup sous la force des rafales de vent ». Célibataire, Christophe Liot a quitté son précédent emploi de technico-commercial dans la société Secma (un commerce d’engrais) le 31 août pour se mettre à son compte et reprendre une partie des terrains de l’exploitation familiale de se lancer dans les cultures maraîchères. Cet été, après avoir emprunté de grosses sommes d’argent et bénéficié d’un prêt de jeunes agriculteurs de 290 000 F (non encore débloqué à ce jour), il entreprend la construction à Bretteville-en-Saire de onze tunnels sur une surface de 5 000 mètres carrés, des tunnels dont la longueur varie entre 52,5 m et 66m. Tout marche à merveille. 45 000 laitues sont sous abri et le jeune agriculteur se lance même dans la culture de tomates d’arrière saison (une expérience sur 1 000 mètres carré). « Je devais couper mes salades d’ici un mois, nous dit-il, mais voyez le résultat de la tempête ! ». En effet , c’est une tornade qui est passé par là, détruisant toutes les installations comme en témoignent les amateurs métalliques tordues, retournées et les bâches réduites en lambeaux. Les cultures sont détruites à cent pour cent. Un vrai désastre et des efforts humains et financiers réduits à néant en l’espace de quelques heures. « Tout est fichu », nous dit tristement Christophe Liot, et me voilà couvert des dettes dont plusieurs millions de centimes à court terme. Les dégâts sont estimés à 50 millions de centimes. Que vont décider les assurances ? Sera-t-on déclarés – zone sinistrée ?? Christophe Liot souhaiterait bien être dédommagé pour repartir du bon pied. Comme bon nombre d’autres agriculteurs eux aussi durement touchés par la tempête, il attend et espère …..Souhaitons lui de pouvoir redémarrer avec de nouveaux moyens ! Guy MABIRE ------------- Article 15 : Im 0458 jpg + im 0459 jpg – clé – En une nuit, le pays de Montebourg a pris des allures de lendemain de bataille Certain ! Personne n’a dormi la nuit de vendredi dans Montebourg et dans sa campagne ..La puissance du souffle de la tempête était si anormale que même ceux qui se délectent du hurlement des coulées du vent dans la nuit pour glisser, bien à l’abri, dans le sommeil avec gourmandise, même ceux-là trouvaient que trop c’était trop, et que, finalement, trois heures d’affilée de hurlements de cette violence donnaient à la longue le sentiment d’être bien vulnérable, et les abris de pierre, de bois et de tuile bien dérisoires. En campagne, où les fermes ont le plus souvent de grands bâtiments à côté de la maison d’habitation, on est rarement resté au lit. Aux bruits de cataclysme se mêlaient des bruits d’effondrements, de chutes de pierres ou de toitures, et, au risque d’accidents parfois, certains préféraient traverser les cours pour identifier les bruits entendus dans la tourmente, et se donner une première idée des dégâts. Bêtes à l’abri ?? Matériel épargné ?? Les petites lampes dans la tempête de la nuit ont été d’un médiocre secours. Le bilan du matin était, vendredi, a la hauteur des angoisses de la nuit. Pas d’électricité, plus de téléphone, (celui-ci plus long à revenir que la lumière). Des fermes complètement isolées, sans communications avec l’extérieur, les avenues coupées par les arbres tombés, quelquefois à une densité d’un arbre ou d’un groupe enchevêtré tous les 10-15 mètres. Le spectacle avait souvent des allures de lendemains de bataille : toitures et maçonneries effondrées, comme à la cour de Joganville, où les pierres d’une remise ont enfoncé les deux tracteurs de la ferme : machines à traire en panne : stabulations descellées, aux toits pliés, irrécupérables …Et partout au moindre détour de chemin, des arbres sur la route, et dès le matin, le bruit des tronçonneuses, pour tenter de percer de barrage en barrage végétai, une voie vers les voisins ou le téléphone. Les arbres ont payé un lourd tribut à la folie du vent cette nuit. Dans les avenues du vieux château de Pontgibaud, l’enchevêtrement des troncs, de branches, de racines arrachées, et de mottes de terre est tel qu’on croirait en escaladant les troncs et en évitant les branches, se trouver dans le domaine abandonné de la Belle au Bois Dormant encore marqué du maléfice ! D’avenues, il n’en reste plus moindre dessin, et les fermes du château sont restées isolées toute la matinée. Plus loin, au château de Courcy, à Fontenay, dont nous parlions la semaine dernière, la belle avenue, si soigneusement entretenue, avait elle aussi perdu son dessin. A Saint- Marcouf, on aurait pu croire que la guerre avait rejoué son sinistre spectacle : toute la toiture de la partie sud de la nef, arrachée, gît au pied de l’église, dans un amoncellement de planches, d’ardoises, de poutres arrachées et de tombeaux brisés. Les voûtes laissent voir, par la béance, le revêtement de terre et de chaux qui les lient sous le toit. Pour les gens du village, ce spectacle rappelle de bien cruels souvenirs. Et s’il est, parmi toutes les communes d canton, particulièrement touchées, une qui a payé un tribut particulièrement lourd à la tempête, c’est bien Saint – Marcouf ! Le chef-lieu semble avoir été plus épargné que sa campagne ..Pourtant, si on fait le compte, les petits tas d’ardoises, de tuiles brisées qu’on avait rassemblés presque à chaque porte dès le matin étaient assez éloquents. Dans la tourmente, deux clochetons de l’église ont été découronnés, et par les jets de pierres, la toiture de la nef s’est trouvé abîmée, et le pare-brise d’une voiture garée en - dessous a volé en éclats. Sur le chantier du futur foyer-résidence, les grues ont tourné toute la nuit, lançant leur flèche loin au-dessus des maisons voisines. Les ouvriers, la veille, travaillaient à poser des ardoises. La nuit, tous les faîtages sont partis. Rue Saint- Clair, le garage a été très fortement touché, comme son collègue Guyant à l’entrée de Montebourg côté Valognes. A l’abbaye, les serres de l’institut agricole sont déchiquettées, les arceaux tordus. Rien n’a été épargné : chaque Cassin serait à interroger. En ville, comme en campagne, toute la nuit, les pompiers de Montebourg ont été sur le qui-vive….Et les jours qui on suivi, à l’heure des bilans, les camions rouges de la Compagnie n’ont pas cessé de tourner. Les dégâts sont loin d’être évalués, mais on peut dire déjà que la notre sera lourde, très lourde. Vendredi midi, au vent encore très fort, se sont mêlés d’impressionnants grêlons. Dans tout le canton, on a craint que la catastrophe ne s’aggrave le lendemain, aux redoublements de vent sur les bâtiments affaiblis. D’expérience, personne n’a jamais vu de tempête d’une si grande violence, et qui dure aussi longtemps. C’est l’image de marque même du canton qui est touché : les pompiers ont été massivement engloutis dans la tourmente, et si l’on ne replante pas systématiquement, c’en est fini des pommes et du cidre au pays de Montebourg. Le cadre végétal aussi est terriblement touché. Là encore, s’il ne se dégage pas une politique énergique de reboisement, nous aurons pour des décennies des allures de mutilés. Quant aux édifices, notamment aux églises du canton leur fragilité, leur vulnérabilité a été mis en évidence par les événements. Nous avons déjà souligné que la bonne volonté des municipalités dans ce domaine n’était pas en cause. Cependant, il est temps que globalement, au niveau du canton (ou à une échelle plus importante) on se penche sérieusement sur la protection et la mise en valeur de ce patrimoine commun si on ne veut pas qu’il se détériore insensiblement et s’efface peu à peu. Nos pays sont comme des jardins, il ne faut pas les laisser aller pierre par pierre, arbre par arbre ! -------------- Article 16 : Im 0460 jpg – clé La folle nuit à Valognes Plus de 200 arbres arrachés dans Valognes, une quarantaine de pompiers mobilisés durant 24 h sans le moindre repos, un nombre incalculable de pare-brise cassés, des toitures envolées, tel est le triste bilan de cette folle nuit. La tornade est aussi passée ici et si vendredi matin, on était encore sous le choc, le week-end risque fort d’être consacré aux réparations de première urgence, les dégâts étant partout très importants. 200 interventions Les pompiers de Valognes ne sont pas prêt d’oublier la nuit de jeudi à vendredi. En action dès une heure du matin, ils ont travaillé sans le moindre temps mort durant plus de 24 h, 208 demandes d’intervention étant arrivées en quelques heures à la caserne. Dans un premier temps, les hommes du commandant Coipel se sont attachés à dégager la chaussée. Ensuite, ils se sont attaqués à tout ce qui menaçait la voie publique et ce n’est qu’ensuite qu’ils se sont consacrés au bâchage. Samedi, dans l’après-midi, on commençait à souffler, l’essentiel ayant été fait. Il faudra attendre maintenant quelques jours pour avoir une idée plus précise des dégâts mais on peut penser déjà qu’ils seront très lourds. Quant aux amateurs de cidre, ils ont de gros soucis à se faire car les pommiers n’ont pas été épargnés loi s’en faut ….. La plupart des communes du canton ont elles aussi enregistré de gros dégâts à l’image de la salle communale de Saint Joseph qui a reçu plusieurs hêtres. Article 17 : Im 0461 jpg – clé – Lundi 19 octobre 1987 Après la tempête – La Bretagne à l’heure des bilans Après la violente tempête qui a début jeudi sur l’Ouest de l’Europe, de nombreux foyers étaient toujours privés de téléphone et d’électricité hier en Bretagne, où l’on commençait les premières évaluations des dégâts causés par des vents d’une force exceptionnelle, qui ont fait quatre morts et dix-huit blessés. Samedi, Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur, qui a survolé les Côtes-du-Nord et le Finistère en hélicoptère, a estimé que les conditions étaient réunies pour le classement de la Bretagne en zone de catastrophe naturelle, ajoutant que « l’aide de l’Etat ne sera pas ménagée ». Une aide d’urgence de 220 00 F devrait être attribuée au département des Côtes-du-Nord, et s’ajoutera aux 550 000 F débloqués vendredi pour le Finistère, la Manche et le Morbihan. Dans toute la Bretagne, les opérations se poursuivaient pour dégager les arbres arrachés et les toitures envolées. Le vent qui soufflait encore à 100 km /h dans les rafales, au cours de la nuit de samedi à dimanche, mollissait dans la journée de dimanche apportant un peu de répit aux sinistrés. Des agents de l’EDF et des PTT sont arrivés en renfort pour rétablir les lignes électriques et téléphoniques. Hier vers midi, les services EDF estimaient que 80 % du réseau moyenne-tension était à nouveau opérationnel dans le Finistère et que 60 % des clients étaient alimentés. Dans les Côtes du Nord, 60 000 abonnés étaient toujours privés de courant. Le retour à une situation normale n’était pas attendu avant lundi soir. 20 000 lignes téléphoniques étaient toujours en dérangement dans les trois départements de l’Ouest-Bretagne et le réseau devrait être lui, totalement remis en état dans une quinzaine de jours. Retard des trains A la SNCF, on signalait encore de nombreux retards de train, dus à des défaillances de la signalisation et des passages à niveau. Sur les routes, les grands axes étaient dégagés. Dans les ports de plaisance de Lorient et de Concarneau qui ont beaucoup souffert de la tempête, les opérations entreprises pour dégager les bateaux et les pontons coulés devraient prendre une semaine. Au large des Sables d’Olonne, un bateau a démâté au cours de la nuit de samedi à dimanche. Un de ses équipiers a disparu les trois autres ont été blessés. Le bilan est également très lourd pour les agriculteurs : dans le Finistère, on estimait que 20 000 dossiers d’indemnisation seraient déposés pour au minimum 100 millions de francs de dégâts. En zone rurale, les difficultés étaient toujours importantes, en raison du manque d’eau et d’électricité pour refroidir le lait et nourrir les bestiaux. Des milliers de bâtiments agricoles ont perdu leur toit et les bâches manquaient cruellement pour protéger les récoltes. Une semaine sera sans doute nécessaire pour effectuer une évaluation globale des pertes subies par les agriculteurs. -------------- Article 18 : Im 0461 jpg – clé – Lundi 19 octobre 1987 Grande-Bretagne : les météorologistes se défendent Après la violente tempête qui a fait treize morts en Grande-Bretagne dans la nuit de jeudi à vendredi, les services météorologistes du Royaume, mis en cause pour leurs prévisions tardives, ont demandé l’ouverture d’une enquête pour établir s’ils auraient pu mettre en garde la population plus tôt. Les services météorologiques n’ont mis en garde la population contre l’intensité de la tempête que quelques heures avant que l’ouragan ne se déchaîne sur le Sud de l’Angleterre, causant plusieurs millions de livres sterlings de dégâts. « Nous allons revoir les données en notre possession pour voir si nous aurions pu le prévoir », a annoncé un porte-parole de la météorologie nationale. « Les premiers résultats indiquent cependant que tout s’est passé si vite que nous avons fait tout notre possible étant donné les circonstances », a-t-il ajouté. Il s’est toutefois refusé à commenter des informations parues dans la presse, selon lesquelles les météorologistes français et néerlandais auraient été plus perspicaces dans leurs prévisions, à partir des mêmes données. -------------- Article 18 : Im 0462 jpg – clé – Lundi 19 octobre 1987 Les sinistrés et les élus espèrent une déclaration de zone sinistrée Quatre jours après l’ouragan qui a dévasté la Manche, l’on continue à dresser, la liste des dégâts en vue des indemnisations que chacun souhaite le plus large possible. Aujourd’hui nous dressons le bilan des dommages subis par les ostréiculteurs et paysans. Les élus de toute tendance et les pouvoirs publics font pression en vue d’une déclaration de « zone sinistrée ». Côte Ouest : 1 500 tonnes d’huître détruites. Imaginez des enchevêtrements métalliques hauts de sept mètres : les tables basses, sur lesquelles sont stockées les poches d’huîtres, se sont entassées les unes sur les autres au point de constituer de véritables pyramides. Et les poches d’huîtres ont disparu. C’est ce triste spectacle qu’ont découvert les ostréiculteurs de la Côte Ouest dans la journée de dimanche : en raison de la faible amplitude des marées (morte eau), les producteurs n’ont pu accéder à leurs concessions que deux jours après l’ouragan. « 48 heures après le coup de vent, personne ne pensait qu’il pouvait y avoir autant de dégâts, les producteurs sont restés pétrifiés sur place lorsqu’ils ont mesuré l’ampleur du désastre », explique Georges Quettier, président de la Section régionale conchylicole (SRC) Normandie-Mer du Nord. Les premières estimations permettent de conclure à une perte d’environ 1 500 tonnes d’huîtres alors que la production annuelle de la Côte Ouest est de 7 000 tonnes. Mais ce sont surtout les producteurs de quatre communes qui sont touchés : Gouville, Pirou, Surville et Denneville, Blainville, grâce à ses rochers, et Agon-Coutainville protégé par ses bancs de sable, s’en « tirent » avec un minimum de « casse ». De même la Côte Est a moins souffert. Dans la perspective des fêtes de fin d’année, bon nombre de producteurs, le plus souvent des petits, avaient mis à profit la dernière grande marée pour stocker leurs huîtres dans leurs parcs de dépôt situés près du rivage. Et c’est là que la tempête a frappé : ainsi un ostréiculteur, qui avait stocké 27 tonnes d’huîtres a tout perdu. Il ne lui reste qu’une dizaine de poches. Les perspectives d’indemnisation sont limitées : les propositions d’assurances faites l’an dernier n’ont eu que peu ou pas d’écho. Reste les prêts calamités pour les professionnels relevant du secteur agricole. Afin de dresser un bilan global et d’envisager les démarches pouvant être entreprises, une réunion aura lieu aujourd’hui à Pirou en présence du sous-préfet de Coutances Mr Meyer, de l’administrateur des Affaires maritimes, de représentants de la DDA et du Crédit Agricole ainsi que de Claude Asselin, président du SMEL (Syndicat mixte d’Equipement du Littoral). Parmi les premières solutions figure la mise à disposition d’un camion-grue de l’armée et l’embauche de TUC pour une durée d’un mois seulement. Seuls associations et groupements auraient accès à cette forme de recrutement. -------------- Article 19 : Im 0463 jpg – clé – Lundi 19 octobre 1987 Les horticulteurs portent leur deuil sur les chrysanthèmes « Sur 15 000 pots de chrysanthèmes, plus d’un tiers sont inutilisables : le vent a littéralement brûlé les feuilles. A 15 jours de la Toussaint, c’est une catastrophe ». Horticulteur – pépiniériste à Querqueville, Louis Carnet figure parmi les victimes de l’ouragan : à la perte des chrysanthèmes s’ajoute la destruction d’un tunnel plastique de 600 m2 ainsi que des carreaux brisés sur des serres. Mr Carnet chiffre son préjudice à plus de 100 000 F. A Tourlaville, un autre horticulteur, Michel Girard, qui est installé depuis 18 ans, ne peut que constater les dégâts : 120 carreaux (1,70 m x 0,75 m) des serres sont détruits et les débris ont abîmé les plantes. Un tunnel plastique de 200 m2 s’est envolé et, là aussi, les chrysanthèmes ont souffert : un quart de la production est invendable. « Et en plus, il va falloir payer du personnel pour dépoter ces fleurs », constate Mr Girard qui chiffre ses pertes à environ 100 000 F. -------------- Article 20 : Im 0463 jpg – clé – Lundi 19 octobre 1987 Pommiers, maïs et serres à la dérive Toiture, rime avec agriculture et dans ce domaine les bâtiments agricoles n’ont pas été épargnés. A l’heure seulement des premiers bilans qui risquent de se prolonger, des vaches sont encore à la recherche de la toiture de leur stabulation, certaines ont été victimes des arbres, mais peut être moins qu’on aurait pu le craindre (une douzaine de recensées pour l’instant) la traite se réalise parfois à ciel ouvert, et au son du tracteur en attendant l’électricité. Les repas de l’hiver risquent fort d’être modérés, notamment en ce qui concerne le maïs. Environ 80 % des parcelles restantes sont couchées avec des épis très mêlés. Beaucoup n’étaient pas arrivés à maturité, mais reste que du côté de la Chambre d’Agriculture on s’avère un plus confiant que lors des fameuses pluies de 72, avec une maturité un peu plus avancée (pas mal de parcelles sont déjà à 26 – 27 % de matière sèche), et des machines mieux équipées pour assurer le ramassage au niveau du sol, surtout avec celles prenant de 4 à 6 rangs. Le degré de difficulté se mesurera si les jours qui viennent sont épargnés par la pluie, mais de toute façon il semblerait que déjà il faut compter sur un rendement des machines aux 2/3 de la normale, et le plus inquiétant reste le calendrier particulièrement chargé jusqu’au 10 novembre, et cela sera difficilement compressible, se traduira par des attentes pour certains producteurs. Par ailleurs, c’est véritablement dramatique pour le verger cidricole, atteint de 60 à 80 % dans les plants en plein rendement selon les parcelles et les plus inquiets sont les cidriers de Carentan au bocage valognais qui se demandent quelles pommes ils auront à traiter dans les années à venir alors que le bilan définitif fera obligatoirement état de la mort de milliers d’arbres. Ne parlons pas des serres plastiques ou en verres….Il n’en reste pratiquement plus. On parle fréquemment de 95 % de serres détruites. « Pour ne pas dire 100 % », avancent des producteurs des deux côtés, certaines étant vraiment très protégées, par exemple par la proximité d’un mur. Plus généralement, non seulement le plastique est déchiré mais les arceaux sont vrillés. Côté cultures légumières, cela semble compromis pour les salades de plein champ, mais également pour certaines parcelles mal orientées, en choux-fleurs qui sont déracinés -------------- Article 21 : Im 0465 jpg – clé – Mardi 20 octobre 1987 A la Sofrima 74 mètres cubes d’aliments sauvés de la mort Près de 200 personnes se sont adressés à la Sofrima,l’entreprise frigorifique du port de Cherbourg, pour y déposer des aliments que la panne d’électricité consécutive à la tempête, menaçait de transformer en denrées hautement périssables. Les congélateurs étaient pleins …mais ils n’étaient plus alimentés. Mr Delalande a donc proposé les services de son entrepôt contre une somme forfaitaire de 100 F. 74 mètres cubes de provisions ont ainsi été réceptionnés, y compris vendredi soir et samedi matin, puisque l’entrepôt est resté exceptionnellement ouvert pour accueillir les particuliers. Il a fallu confectionner en toute hâte des grilles pour stocker les aliments, mais les déposants de toute la région (Cherbourg, Valognes, Surtainville) ont pu être satisfaits. La dernière opération de cet type remonte à 1972 : elle était due à la « nuit bleue » qui avait privé toute la région d’électricité, y compris l’entrepôt qui avait dû s’alimenter ailleurs, sur le réseau déficient. Depuis, la Sofrima est une entreprise prioritaire en cas de coupure de courant. -------------- Article 22 : Im 0465 jpg – clé – Mardi 20 octobre 1987 ZUP d’Octeville – Les habitants manifestent A l’appel d’une mystérieuse association « Cherbourg-Octeville zone sinistrée » qui avait apposé sept affiches, une soixantaine d’habitants de la ZUP d’Octeville se sont rassemblés en fin d’après-midi au centre de la ZUP. Inquiétude majeure parmi les manifestants : qui va prendre en charge les frais engendrés par la remise en état des lieux (vitres brisées, cloisons endommagées, etc …). Des habitants ont fait partager leur peur qu’ils avaient éprouvé dans la nuit de jeudi à vendredi : un locataire a ainsi failli passer par la fenêtre qu’il essayait de maintenir. Au sein de la manifestation se trouvaient également des habitants du H 100 de la rue d’Anjou qui font signer une pétition indiquant, en substance, que les dégâts pré - existants se sont aggravés à la suite de la tempête. « Aussi les habitants demandent soit un relogement, soit la rénovation complète des locaux ». Cette pétition a reçu l’appui de la cellule octevillaise du P. C. F. Pour leur part, des militants de « Vivre à la ZUP » s’étonnaient : « Les Cités Cherbourgeoises, qui ont été rénovées, n’ont pas bougé, alors que ce qui a été réhabilité par l’office est en bouillie. Et qu’on ne mette pas en cause les entreprises : c’est la même qui a réalisé les deux chantiers ». « Vivre à la ZUP » a distribué des documents aux locataires en vue d’une éventuelle action judiciaire. -------------- Article 23 : Im 0466 jpg – clé – Mardi 20 octobre 1987 Aujourd’hui au pied du mur Charles et François Drouet tirent le signal d’alarme « Si l’on ne nous vient pas en aide, le 31 décembre, on met la clé sous la porte ». Le bilan de la tempête, qui a soufflée dans la nuit de jeudi à vendredi s’alourdit de jour en jour. A Valognes, ce sont François et Charles Drouet qui sont aujourd’hui au pied du mur. Leur récolte est pratiquement entièrement détruite et les serres sont partiellement irrécupérables. Et s’il paraît difficile de chiffrer les dommages, on parle ici de plusieurs millions de francs. Quant à l’avenir, il est loin d’être brillant car si les deux maraîchers qui n’étaient pas assurés pour ce type de catastrophe, ne sont pas aidés, ce seront 22 emplois qui s’envoleront à la fin du mois de décembre…… Si la violente tempête a fait partout des dégâts, chez les frères Drouet, c’est la catastrophe. Le bilan n’est pas encore terminé mais l’on sait ici que plus de 60 % des serres sont maintenant inutilisables et que 8 000 m2 de plastique se sont envolés. La conséquence est toute simple, s’il n’y a plus de serres, il n’a plus de culture et donc plus d’emploi. Face à cela, on ne peut attendre ici qu’une aide exceptionnelle car l’entreprise n’était malheureusement pas assurée pour ce genre de catastrophes comme le rappelle Charles Drouet : « Nous avons été assurés durant plus de 20 ans. Il y a quelques années, alors que nous avions certaines difficultés financières, il nous a fallu choisir entre rompre le contrat d’assurance ou licencier du personnel. Nous avons tranché pensant que nous pourrions faire les réparations nous même … » Seulement voilà, personne n’avait prévu un tel ouragan. Plus de 200 000 salades perdues Si les dégâts en matériel sont considérables, 40 % des serres pouvant être réparées, les autres étant irrécupérables, le problème de la production légumière est aussi ouvertement posé. Les 50 000 salades qui devaient être vendues au début du mois de novembre et qui étaient sous bâche de plastique, sont perdues. Tant qu’aux 160 000 plantées dernièrement sous serre, on est extrêmement réservé quant à leur avenir dans le sens où il est impossible actuellement de chauffer et qu’une simple gelée leur serait fatale. Et cela sans parler des tomates, céleris et autres concombres qui sont perdus corps et âmes. Face à ce triste bilan, il n’y a guère de solution hormis peut être une aide exceptionnelle qui pourrait contribuer à la réparation de l’outil de travail d’une petite entreprise qui emploie à Valognes depuis de très nombreuses années une vingtaine de personnes. Une facture impossible à payer Pour François Drouet, la situation est catastrophique. En une petite nuit, une vie d’efforts a été anéantie et s’il ne cachait pas hier sa tristesse, il ne voyait pas comment se sortir de cette situation : « Mon frère et moi, nous avons 61 ans. Depuis quelques mois, nous voulions passer le relais. Avec ce qui vient de se passer, c’est devenu impossible. Financièrement, nous ne pourrons tout remettre en état, il y en a au
  17. Bonjour en effet pour te citer Lmk: " Il faut arreter de dire n'importe quoi, le CROSS de Jobourg n'a rien à voir avec le sémaphore du cap de la Hague, et toutes ces valeurs ne sont pas homologuées, sinon quand j'ai demandé à MF on m'en aurait parlé un minimum." Quand je dis qu'à l'époque certains anémos utilisés dans les stations secondaires surestimaient les valeurs, c'est pas pour faire ch*** le monde j'ai demandé et vérifié avant, j'ai parlé à un ingénieur des travaux à MF qui s'occupe du vent et des anémos. Quand des mecs qui bossent avec Leroy disent "non", c'est non Bon évidemment tout le monde ne peut pas etre au courant de ces problèmes et c'est aussi de la faute de MF si des données non valides circulent dans les rapports climatiques." C'est vrai que j'ai dis n'importe quoi sur toute la ligne, jai inventé le 235 km/h de Quimperlé le 216 de la pointe du Roc à Granville les 191 de Barneville Carteret les 194 pour Barfleur les 156 pour Maupertus ( aéroport )... Il faut se méfier des valeurs officielles ils se sont peut être trompés ? /emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20"> Peux tu retrouver les vraies valeurs officielles Lmk ? /emoticons/sleep@2x.png 2x" width="20" height="20">
  18. 237 en Bretagne homologuée par Météo France , je ne dis pas n'importe quoi et 242 pour la Hague, 216 pour Granville. C'est les 256 km/h du journal qui sont un peu farfelus ?... J'ai des dossiers sur cette tempête : dossier EDF, dossier Météo /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> France , analyses anglaises , dossier Ouest France et La Manche Libre + dossier de presse de la Presse de la Manche bref plus de 400 pages + photos satellites...
  19. Pour les vraies Valeurs 242 km/h à Auderville ( Sémaphore Cross Jobourg ) 155 à Cherbourg ( panne anémo ) cependant 162 km/h à Tourlaville ( anémo amateur ) Certains livres comme sur les énergies parlent de 260 km/h en mer, de plus un dossier de l'époque de météo France parle lui aussi de rafales à plus de 250 km/h tout à fait possible. Dans la presse de l'époque ( Presse de la Manche ) on pouvait lire que l'anémomètre du sémaphore du Cap de la Hague ( Cross Jobourg) à explosé alors qu'il indiquait une valeur de 256 km/h . Pour conclure 237 km/h en Bretagne et 242 km/h dans la Manche pour les valeurs maxi homologuées.
  20. 985hpa pour Caen ça souffle ( 76 km/h ) , c'est qu'un avant gout
  21. 979 hpa sur une bouée au large nord ouest de la Bretagne et probablement un peu moins sur celle au large Ouest de la bretagne.
  22. Ici à Caen 989,5 actuellement ça baisse doucement mais c'est surtout la remontée de pression et les isobares qu'il convient de surveiller.
  23. Ici à Caen 993,5 hpa, j'ai entendu à la radio ( Njr ) une intervention d'une technicienne de météo France Caen Carpiquet ; elle parlait de valeur de 100 à 120 dans les terres et 130 sur la côte Nord du Calvados. Je pense que la Basse et la Haute Normandie vont pas avoir grand chose si le coeur de la Quinten passe sur nous. J'attends de voir la situation à 16h.
  24. Cette dépression est prévue vers 974 hpa , je reste prudent car on commence à avoir beaucoup plus d'infos à J-24h avant une possible tempête voir 48h avant. Elle peut remonter plus au nord on sait jamais...
×
×
  • Créer...