Peki2 Posté(e) 14 mars 2018 Saint-Etienne (42), quartier de Terrenoire (alt. 500m) Partager Posté(e) 14 mars 2018 Merci @mottoth pour cette fiche très intéressante sur Makhachkala. Pour les précipitations, la moyenne trentenaire 1981-2010 donne 371mm selon la wiki, soit déjà 20 mm inférieure à la moyenne 2000-2017. On se doute aussi que la moyenne est vite influencée par certains mois exceptionellement arrosés. Si l'on prend les médianes mensuelles, le niveau des précipitations doit peut-être rapprocher le climat du BSh... Tout ça se joue à pas grand chose! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 15 mars 2018 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 15 mars 2018 (modifié) Le 13/03/2018 à 13:25, mottoth a dit : #482. Makhachkala Rarement la classif de Köppen n'aura eu aussi faux: cela se joue certes à pas grand chose (5 mm sur les RR annuelles), mais ce BSh - semi-aride chaud - tombe bien mal: ce climat n'a rien de semi-aride, en dehors d'une sécheresse estivale faible à modérée commune aux climats méditerranéens, le reste de l'année est marqué par une forte hygrométrie et un temps souvent gris. Pour quelques mm de plus on aurait eu un Cfa de Köppen, communément appelé climat subtropical humide, ce qui est un peu moins déconnant. Cependant il va falloir aller chercher plus loin pour bien caractériser ce climat, qui pour moi est une hybridation entre le climat subtropical - avec des hiver semblables à certains coins de la Chine ou de la côte est des Etats Unis -, et le climat méditerranéen - avec des étés assez sec mais moites typiques des localités côtières de la méditerranée occidentale. Je laisse cependant @dann17 nous déterminer le degré de subtropicalité, peut-être que le compte n'y est finalement pas non plus. On atteint tout juste les 5 mois et demi avec Tm>14°c, du 3/05 au 17/10, l'été est donc chaud ET long. Salut ! Effectivement, ce climat n'est pas du tout semi-aride, bien que sa xéricité ne soit tout de même pas si faible que ça. Ainsi, j'obtiens les valeurs suivantes : - indice hydrique estival : Ihe = -17,7 => sécheresse estivale tout à fait semblables à celles des climats méditerranéens - indice hydrique annuel IhA = -29,6 => nous sommes ici en plein dans le domaine xérique (-45 < IhA < 0). Les 15 points vers la semi-aridité sont encore bien loin ! S'agissant de la subtropicalité, cela va peut-être vous surprendre, mais on en est ici très éloigné : E = 4030, càd bien en-dessous des 11000 nécessaires (seuil de la subtropicalité). En fait, ici, les étés sont certes chauds et assez longs, ils ne sont cependant pas assez arrosés et ne compensent vraiment pas suffisamment la fraîcheur (voire le froid) hivernale. Finalement, compte-tenu de la relative longueur des étés, je dirais que Makhachkala se situe à la limite entre le climat continental léger xérique à été modérément long et le climat continental léger xérique à été long. Nous ne sommes pas ici en présence de steppe (donc pas de climat steppique) à cause de la Tm de janvier qui n'est pas assez basse (il faudrait qu'elle soit inférieure à 0°C). Mais également, le climat n'y est pas méditerranéen non plus à cause des hivers tout de même trop froids (Tnm de janvier < 0°C) et à cause de l'amplitude thermique annuelle trop grande (assez largement supérieure à 20°C). Le biome dominant ici est bien la forêt xérophile non méditerranéenne (la forêt méditerranéenne étant une particularité des forêts xérophiles). Il est possible que, dans les décennies à venir, la climat bascule carrément dans la zone des étés longs, et que des espèces caractéristiques de ce domaine s'y implantent (je pense aux cyprès, aux pins parasols, etc...). Modifié 15 mars 2018 par dann17 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 15 mars 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 15 mars 2018 (modifié) #483. Turysh. Très peu d'infos sur l'étape d'aujourd'hui, même le nom de ce village reste un peu osbcur à mes yeux: Sam (dans les indexs de l'OMM) ou plutôt Sam-pervyy (sur certaines cartes en ligne), mais le plus souvent Turysh, Turish ou Turush sur les cartes en ligne (Google, Yandex, Nokia HERE, ViaMichelin etc...). J'ai fini par trancher en choisissant Turysh; ce hameau ne possède à priori pas de page wiki anglophone et ne doit pas compter plus de quelques centaines d'habitants. J'ai choisi cette étape car elle comble au mieux un espèce de no-man's-land dans l'ouest du Kazakhstan: bizarrement peu de villes de cette région ont une station synoptique dont les données sont disponibles, notamment la grande ville côtière de Aktau. Vers la Caspienne seules Atyrau (trop proche de Astrakhan) et Ft Shevchenko (trop "micro-climat") ont des données, et au milieu d'un triangle Atyrau - Aralsk - Turkmenbashi j'ai un gros vide, que cette fiche va combler du mieux possible. C'est pourtant loin d'être une région désertée, en raison de l'industrie du gaz naturel. Aralsk est à 455kms, Astrakhan 640kms, Turkmenbashi 645kms, Makhachkala 735kms, Oral 740kms. C'est évidemment super-plat, à part les escarpements au bord de la mer d'Aral (29m) ou de la dépression Caspienne (comme par exemple le Donyztau). Turysh est à 89m d'altitude, Beïnéou environ 0m, la dépression Caspienne est sous le niveau de la mer. Pas d'imagerie détaillée chez google maps, c'est donc Via Michelin qui fournit le matos avec une vue complète de ce hameau... la station synoptique a beau être centrale elle reste très bien dégagée et ne souffre évidemment d'aucun ICU. C'est l'avantage d'étudier des lieux perdus au milieu de nulle part. Cette fois nous sommes en plein dans la steppe, avec des hivers froids assez peu enneigés et des étés caniculaire, longs et secs. Les extrêmes sont particulièrement sévères, de -37°c à +46°c (j'ai eu un petit doute sur ce 46°c mais je l'ai retrouvé sur certaines cartes publiées par l'organisme officiel Kazakhe). Ce climat est très semblable à celui d'Aralsk, dont la fiche a déjà été postées il y a quelques années: une fois à l'est de la Caspienne et autour de la mer d'Aral le climat semble peu varier le long d'un même parallèle, tout au plus les hivers perdent encore quelques degrés de Tm en allant vers l'est. Le vent n'est pas si fort que cela, il est plus sensible à Aralsk. On retrouve une alternance entre vent zonaux d'ouest et vents d'est sous l'anticyclone de Sibérie. Le zonal semble devenir majoritaire en été, mais c'est surtout en raison de la saisonnalité de l'anticyclone Sibérien (qui disparait en été), car en fait la cloche de haute pressions d'altitude subtropicale règne une bonne partie de l'été et le vrai zonal est souvent rejeté bien plus au nord. Même ici très à l'intérieur du continent le zonal ou pseudo-zonal reste un vent plutôt tempéré et un peu plus humide par rapport à son pendant d'est plus continental. C'est du en partie probablement à un apport d'humidité de la mer Caspienne, 240kms plus à l'ouest. L'hiver connait une alternance de redoux gris avec des t° proches de 0°c et de froids souvent sec et beau mais potentiellement très intenses. En raison du manque de précipitations l'enneigement n'est jamais très épais et redémarre en moyenne assez tardivement vers noël, de même il résiste difficilement aux soleil plus vaillant de février et disparait généralement avant la fin de ce mois. Le vent est un facteur important de la pénibilité de l'hiver, il n'est pas systématiquement présent (comme du 7 au 11/02) mais il se combine parfois au froid sibérien pour donner de très bas IRE. L’ensoleillement semble généreux, notamment dès qu'il fait froid où le beau temps est presque systématique. BONUS: janvier 2008. Avec ce retour en Asie Centrale le mois de janvier 2008 va reprendre la vedette dans mes présentations, il est ici le plus froid de tous les mois confondus de ma période d'étude. De mars à mi-mai le printemps est souvent instable, on y trouve les rares journées vraiment pluvieuses de l'année entre les premières chaleurs. Sur cet exemple on sent que la deuxième partie de mai passe en mode estival avec des séquences de beau temps chaud plus longues. L'été est bien sur chaud et sec, mais il n'affiche pas la grande monotonie que l'on retrouve plus au sud (Ashgabat, Termez, Serhetabat): nous sommes quand même à 45°26'N (la latitude de St Etienne) et les incursions polaires surviennent toute l'année, donnant de salutaires pauses dans la canicule. En revanche les pics de chaleur peuvent être aussi intenses que dans les zones les plus chaudes de l'Asie Centrale, avec des Tx qui peuvent exceptionnellement dépasser 45°c. J'aime bien l'automne en Asie Centrale, et j'ai choisi un exemple peu perturbé et peu arrosé qui montre bien ces longues séquences de beau temps sans partage que connait la région à cette époque de l'année. Au final cette saison est souvent plus monotone que l'été, et elle contraste radicalement avec le printemps tumultueux. L'agitation revient cependant en novembre, avec la mise en place de régimes propres à l'hiver. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui ! Modifié 20 novembre 2023 par mottoth Réactualisation -> octobre 2023 6 5 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
nicolass Posté(e) 15 mars 2018 Megève (1106 m)/Saint-Gervais (808 m) en semaine - Samoëns (716 m) les WE Partager Posté(e) 15 mars 2018 Tu arrives à dénicher de ces lieux improbables !! J'étais pas nul en géo de base, mais au cours de ces 138 pages j'ai tellement appris. Toutes tes fiches sont si clairement faites, présentant le lieu, les mois normaux, extrêmes, etc... Bref une nouvelle fois bravo et merci. A+ 3 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Thundik81 Posté(e) 15 mars 2018 Ici dans le Cloud Partager Posté(e) 15 mars 2018 Il y a 3 heures, mottoth a dit : #483. Turysh. Très peu d'infos sur l'étape d'aujourd'hui, même le nom de ce village reste un peu osbcur à mes yeux: Sam (dans les indexs de l'OMM) ou plutôt Sam-pervyy (sur certaines cartes en ligne), mais le plus souvent Turysh, Turish ou Turush sur les cartes en ligne (Google, Yandex, Nokia HERE, ViaMichelin etc...). J'ai fini par trancher en choisissant Turysh; ce hameau ne possède à priori pas de page wiki anglophone et ne doit pas compter plus de quelques centaines d'habitants. Nom actuel : Turysh Ancien nom : Sam pervyy = Sam premier en russe (déjà plein de Sam, dont dans le même district) [Deux noms « à la con » au demeurant] 636 habitants au recensement de 2009 (http://stat.ivisa.com/p_perepis/DocLib/Мангыстауская рус.pdf ; tous les 10 ans) 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
flo72 Posté(e) 15 mars 2018 Le Mans Partager Posté(e) 15 mars 2018 il y a 17 minutes, Thundik81 a dit : Nom actuel : Turysh Ancien nom : Sam pervyy = Sam premier en russe (déjà plein de Sam, dont dans le même district) [Deux noms « à la con » au demeurant] 636 habitants au recensement de 2009 (http://stat.ivisa.com/p_perepis/DocLib/Мангыстауская рус.pdf ; tous les 10 ans) Et la page Wikipedia russe si ça intéresse des gens https://ru.wikipedia.org/wiki/Турыш_(село) 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boomslang47 Posté(e) 16 mars 2018 Partager Posté(e) 16 mars 2018 Il y a 7 heures, dann17 a dit : ... Le biome dominant ici est bien la forêt xérophile non méditerranéenne (la forêt méditerranéenne étant une particularité des forêts xérophiles). Il est possible que, dans les décennies à venir, la climat bascule carrément dans la zone des étés longs, et que des espèces caractéristiques de ce domaine s'y implantent (je pense aux cyprès, aux pins parasols, etc...). Il faudrait quand même que les hivers se radoucissent bigrement pour que de telles espèces assez frileuses puissent les supporter, non ? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 16 mars 2018 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 16 mars 2018 il y a 37 minutes, Boomslang47 a dit : Il faudrait quand même que les hivers se radoucissent bigrement pour que de telles espèces assez frileuses puissent les supporter, non ? Salut, Oui tu as raison. Mais en même temps, deux remarques : 1) on trouve par exemple des pinus pinea dans la plaine du Pô, là où la Tm de janvier avoisine parfois les 0 à +2°C, et là où des températures de -15/-20°C (voire moins) ne sont pas impossibles... Une étude indique que la zone de rusticité de cette espèce est la 7 (soit une Tnnm de -12 à -18°C mine de rien !). Donc elle ne semble pas - je crois - aussi frileuse que les espèces purement méditerranéennes. Qu'en dis-tu ? http://hort.ufl.edu/database/documents/pdf/tree_fact_sheets/pinpina.pdf file:///C:/Users/gael/Downloads/Pinus_pinea.pdf 2) Makhachkala est une station relativement urbaine, donc il est peu probable que, pour l'instant, la fraîcheur plus marquée de la campagne environnante autorise le développement naturel de cette espèce. Donc ça ne semble tout de même pas bien loin. Tu ne crois pas ? Je me trompe peut-être, mais il m'a bien semblé que l'on retrouve ces espèces (caractéristiques de ce que j'appelle la zone climatique tempérée aux étés longs) partout où la Tm est supérieure à 14°C pendant plus de 5 mois et demi : c'est apparemment le cas en Europe, en Chine, aux Etats-Unis. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boomslang47 Posté(e) 16 mars 2018 Partager Posté(e) 16 mars 2018 Il y a 5 heures, dann17 a dit : Salut, Oui tu as raison. Mais en même temps, deux remarques : 1) on trouve par exemple des pinus pinea dans la plaine du Pô, là où la Tm de janvier avoisine parfois les 0 à +2°C, et là où des températures de -15/-20°C (voire moins) ne sont pas impossibles... Une étude indique que la zone de rusticité de cette espèce est la 7 (soit une Tnnm de -12 à -18°C mine de rien !). Donc elle ne semble pas - je crois - aussi frileuse que les espèces purement méditerranéennes. Qu'en dis-tu ? http://hort.ufl.edu/database/documents/pdf/tree_fact_sheets/pinpina.pdf file:///C:/Users/gael/Downloads/Pinus_pinea.pdf 2) Makhachkala est une station relativement urbaine, donc il est peu probable que, pour l'instant, la fraîcheur plus marquée de la campagne environnante autorise le développement naturel de cette espèce. Donc ça ne semble tout de même pas bien loin. Tu ne crois pas ? Je me trompe peut-être, mais il m'a bien semblé que l'on retrouve ces espèces (caractéristiques de ce que j'appelle la zone climatique tempérée aux étés longs) partout où la Tm est supérieure à 14°C pendant plus de 5 mois et demi : c'est apparemment le cas en Europe, en Chine, aux Etats-Unis. Oui, les arbres adultes bien aoûtés grâce à des étés effectivement chauds sont relativement résistants, mais bien loin de supporter -27°C, ou même - 15°C tous les hivers... Les jeunes semis sont beaucoup plus sensibles, alors de là à s'implanter spontanément dans cette région... La carte que tu donnes (la seconde n'est pas passées) n'est qu'une carte de la zone USDA 7 est nullement une carte de présence effective de l'espèce en culture. Cette Carte Pinus pinea US montre que l'espèce n'est subspontanée que dans les zones à hivers doux (mini zone 8), la donnée des Appalaches paraissant être une erreur manifeste. L'espèce n'est pas spontanée dans la plaine du Pô, je ne sais pas si elle y est subspontanée, mais j'en doute vu les minimas marqués. Il me semble que dans les zones à hivers marqués, les espèces typiques des étés chauds sont plutôt à chercher dans les Juniperus ou les feuillus caduques style Albizia, Sysygium, Paliurus, Melia, Vitex, Pistacia, Cercis, Styrax ect... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 16 mars 2018 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 16 mars 2018 Il y a 12 heures, Boomslang47 a dit : Oui, les arbres adultes bien aoûtés grâce à des étés effectivement chauds sont relativement résistants, mais bien loin de supporter -27°C, ou même - 15°C tous les hivers... Les jeunes semis sont beaucoup plus sensibles, alors de là à s'implanter spontanément dans cette région... La carte que tu donnes (la seconde n'est pas passées) n'est qu'une carte de la zone USDA 7 est nullement une carte de présence effective de l'espèce en culture. Cette Carte Pinus pinea US montre que l'espèce n'est subspontanée que dans les zones à hivers doux (mini zone 8), la donnée des Appalaches paraissant être une erreur manifeste. L'espèce n'est pas spontanée dans la plaine du Pô, je ne sais pas si elle y est subspontanée, mais j'en doute vu les minimas marqués. Il me semble avoir lu ça et là que cet arbre pouvait supporter le froid jusqu'à la zone 7, et notamment 7b, dès lors que les étés sont chauds. La zone 7b correspondant à une Tnnm de -15 à -12°C. Sinon, oui, c'est plutôt la zone 8a qui semble être sa limite (lorsque les étés ne sont pas suffisamment chauds, comme en Europe de l'ouest. Makhachkala possède une Tnnm de -15°C, donc en limite de zone 7a et 7b, ce qui correspond bien (en tout cas dans l'ICU de cette agglomération) à la limite pour le pinus pinea, étant donnés les étés bien chauds qui règnent dans cette ville russe. Mais je suis d'accord avec toi pour dire qu'à mon avis, c'est un peu juste qd même. Mais bon, tout ça pour dire que, en tout cas en Europe de l'ouest, la limite de peuplement possible pour cette espèce correspond apparemment pas mal avec la limite de la zone à été long (càd plus de 5 mois et demi avec Tm > 14°C). Après, peut-on généraliser pour cette espèce dans d'autres contrées ? aucune idée... Il me semble que dans les zones à hivers marqués, les espèces typiques des étés chauds sont plutôt à chercher dans les Juniperus ou les feuillus caduques style Albizia, Sysygium, Paliurus, Melia, Vitex, Pistacia, Cercis, Styrax ect... Ah d'accord, merci pour cette info ! Je vais aller voir si ça coïncide avec ma petite méthode. 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 17 mars 2018 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 17 mars 2018 (modifié) Le 15/03/2018 à 12:42, mottoth a dit : #483. Turysh. Cette fois nous sommes en plein dans la steppe, avec des hivers froids assez peu enneigés et des étés caniculaire, longs et secs. Les extrêmes sont particulièrement sévères, de -37°c à +46°c (j'ai eu un petit doute sur ce 46°c mais je l'ai retrouvé sur certaines cartes publiées par l'organisme officiel Kazakhe). Ce climat est très semblable à celui d'Aralsk, dont la fiche a déjà été postées il y a quelques années: une fois à l'est de la Caspienne et autour de la mer d'Aral le climat semble peu varier le long d'un même parallèle, tout au plus les hivers perdent encore quelques degrés de Tm en allant vers l'est. Je ne sais pas si l'on peut considérer que cette zone bioclimatique soit celle de la steppe. Car ce coup-ci, cela me semble un peu trop sec et aride. Ou alors alors une steppe vraiment rase et sèche. L'indice hydrique annuel IhA ne vaut que -64,6 ici, donc à la limite entre semi-aride et aride. Pour moi, un climat de steppe présente un IhA compris entre 0 et -45 (donc tout le domaine xérophile, mais sans atteindre la semi-aridité). Les étés à Turysh sont évidemment très secs, avec un indice Ihe de -38,8. Je dirais également que le climat y est continental marqué car si l'ICA vaut 1,48 au cours de la période 2000-2017, alors il y a de grandes chances qu'il atteigne les 1,50 si l'on considère une période plus étendue (les -40°C ont probablement dû avoir lieu). Ainsi, je parlerais d'un climat semi-aride (limite aride) continental marqué à été modérément long (limite long) Ou bien il pourrait éventuellement être possible de classifier un tel climat (semi-aride continental) : « climat de steppe sèche ». Mais à partir de la limite aride, je pense qu'il ne serait plus pertinent de parler de climat de steppe (fût-elle sèche). Sinon, s'agissant de la subtropicalité, la ville russe s'en approchant le plus n'est pas à chercher du côté des rivages russes de la Caspienne, mais bien du côté de la Mer Noire. Cette ville, c'est celle où se sont déroulés les JO d'hiver (faut le faire, quand même !) : Sotchi. L'indice de subtropicalité y atteint les 10655 (donc presque 11000). Voici deux cartes pour vous donner une idée (on ne voit que la partie méridionale de la Mer Caspienne, mais cela donne déjà une bonne idée je l'espère. Il y a une petite inexactitude dans la première carte : la limite subtropicale s'étend en fait jusqu'à la frontière de la Syrie (au nord-ouest de l'Iraq). Modifié 17 mars 2018 par dann17 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 18 mars 2018 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 18 mars 2018 Le 15/03/2018 à 12:42, mottoth a dit : Très peu d'infos sur l'étape d'aujourd'hui, même le nom de ce village reste un peu osbcur à mes yeux: Sam (dans les indexs de l'OMM) ou plutôt Sam-pervyy (sur certaines cartes en ligne), mais le plus souvent Turysh, Turish ou Turush sur les cartes en ligne (Google, Yandex, Nokia HERE, ViaMichelin etc...). J'ai fini par trancher en choisissant Turysh; ce hameau ne possède à priori pas de page wiki anglophone et ne doit pas compter plus de quelques centaines d'habitants. J'ai choisi cette étape car elle comble au mieux un espèce de no-man's-land dans l'ouest du Kazakhstan Je me joins à nicolass pour te remercier de nous dégoter des lieux parfois complètement inconnus et de compiler toutes ces données en un tableau récapitulatif bien intéressant. 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 19 mars 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 19 mars 2018 Merci pour vos commentaires et encouragements. Pour revenir à des lieux récemment étudiés, avez vous remarqué hier le fort gradient thermique dans les régions de la Mer Noire et notamment autour de la plaine du Don ? Pour ceux qui auraient raté cela, voici les t° à 10h TU soit midi heure locale: 25°c à 27°c généralisés le long de la mer Noire en Turquie, -3°c de l'autre côté à Odessa... mais 18°c à Simferopol, encore dans la partie chaude. 3°c vers Rostov (à Taganrog) dans la zone tampon, mais entre -5°c et -10°c sur la majorité de l'Ukraine. Et du côte des républiques Caucasiennes de la Russie les 25°c ont été approchés (à Mineralnye Vody notamment). Notez aussi les 7°c et 6°c qui font un peu tache à Makhachkala et Derbent, sous les entrées maritimes de la Caspienne. 4 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 19 mars 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 19 mars 2018 (modifié) #484. Aktioubé L'étape d'aujourd'hui n'était pas prévue, mais je me suis rendu compte que j'allais laisser un trop gros trou au sud de l'Oural. Pour une meilleure continuité j'aurais du poster cette fiche entre Oral et Turysh: Aktioubé (Aktobe en anglais ou Aktiubinsk en Russe) est une ville Kazakhe de 420 000h. Oral est à 430kms, Aralsk 510kms, Turysh 540kms, Ekaterinbourg 770kms. Le prolongement sud de l'Oural n'est visible que par quelques chaines de collines dont la proéminence dépasse rarement 200m. Le fleuve Oural (cf. Oral) passe à 105kms plus au nord. Aktioubé est située au bord de la rivière Ilek, plutôt en fond de vallée donc (200 à 220m d'altitude), les collines environnantes culminant entre 350m et 400m. La station étudiée est sur l'aéroport, à 4kms du centre-ville. Depuis Oral on a un léger et logique accroissement de la continentalité, l'ICA passe de 1.38 à 1.44, soit "continental modéré". Les précipitations sont un peu plus faibles ici, avec une sécheresse estivale en légère progression. Si l'été est aussi chaud ici, la progression vers l'est engendre des Tm hivernales plus basses d'environ 2°c, avec à la clé un allongement de 15 jours de la période enneigée et un raccourcissement de 10 jours de la période sans gel entre le printemps et l'automne. L’ensoleillement est en revanche plus bas ici qu'à Oral, et même en hiver, ce qui est un peu surprenant: le vent moyen plus faible ici doit moins aider à disperser la grisaille de basse couche durant la saison de soleil bas. Et en été le relief un peu plus bosselé favorise peut-être un surplus d'ennuagemment convectif, sans que cela dégénère pour autant en averses. Au final c'est encore un bel exemple de climat continental modéré à étés secs de la région, typique du croisement des influences provenant d'Europe, de Sibérie et d'Asie Centrale. Les vents reflètent bien ces différentes influences: le vent de NE de Sibérie, celui de SE d'Asie centrale, ceux de tendance ouest d'Europe (le zonal perturbé vient du sud-ouest). Voici encore l'hiver 2012-2013, souvent utilisé pour montrer un hiver de cette région au bilan normal. Toujours la répartition un peu atypique du froid cette année là, avec cette longue période froide en décembre suivie d'une poursuite de l'hiver plus perturbée. Le manque de neige durant la première quinzaine de décembre a probablement contribué à atténuer la rigueur du froid, avec aucune tn sous -23°c malgré un temps beau et calme et des tx voisines de -15°c. Mi février on retrouve une autre période froide belle et calme mais bien enneigée, avec à la clef des amplitudes thermiques bien plus fortes. BONUS: janvier 2006, mois le plus froid de ma période d'étude (décembre 2002 n'était pas loin derrière, avec donc la plus forte anomalie négative de Tm). Du froid sibérien à partir du 17, avec les seules tx sous -30°c de ma période d'étude. Printemps 2005: perturbé en mars, avec des neiges fréquentes qui vaudront à la couche de neige de résister 10 jours de plus que d'habitude. Puis le printemps est vite arrivé, avec notamment un très beau mois de mai. On remarque de belles amplitudes thermiques diurnes dans cette vallée peu ventée. BONUS: Avril 2012, le plus chaud des mois d'avril et le 2e mois avec la plus forte anomalie thermique positive tous mois confondus (janvier 2007 est 1er). Quel printemps cette année là ! Voici l'été au bilan le plus neutre que j'ai pu trouver: 2011. C'est pourtant plutôt un mauvais exemple: il est trop contrasté, avec notamment des chaleurs exceptionnelles en juillet ou une fraicheur trop marquée fin aout. Enfin cet exemple a le mérite de montrer toute la palette des possibles en été ici. Enfin un exemple d'automne au bilan lui aussi assez neutre mais avec des chaleurs complétement hors normes début septembre: 2003. Les chaleurs tardives ne sont cependant pas si rares, ainsi d'autre premières décades de septembre ont été marquées par des vagues similaires: 2006 (7 jours, +36.6°c), 2010 (7 jours, +36.0°c), 2011 (5 jours, +36.0°c), 2017 (3 jours, +38.8°c !). Ensuite l'automne s'installe rapidement avec des gelées déjà régulières début octobre. Octobre fut cette année marqué par une séquence de beau temps qui rappelle la proximité avec l'Asie Centrale. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Modifié 19 novembre 2023 par mottoth Réactualisation -> octobre 2023 6 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 20 mars 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 20 mars 2018 (modifié) #485. Urgench. Urgench est une ville Ouzbèke de 150 000h, au bord du fleuve Amou-Daria. Ashgabat est à 445kms, Turysh 565kms, Samarcande 575kms, Aralsk 580kms, Turkmenbashi 665kms. Cette fiche est l'occasion de parler un peu de la mer d'Aral: Urgench est située au bord du fleuve Amou-Daria, l'un des deux fleuves alimentant cette mer intérieure (l'autre étant le Syr-Daria). Pour ceux qui auraient oublié leurs cours d'histoire: du temps de l'URSS la vie économique de cet immense pays était décidée par le pouvoir central, à Moscou, selon un plan quinquennal. A charge ensuite aux différents échelons de l'appareil communiste pyramidal de faire appliquer ce plan dans les régions concernées: en maniant suffisamment bien le bâton et la carotte (promotions) ce système connu une efficacité certaine, et ce fut fatal pour la Mer d'Aral. Le "plan" était donc tout miser sur le coton en Asie Centrale, le long des fleuve Amou-Daria et Syr-Daria dans lesquels on pomperait allègrement toute l'eau nécessaire à ces gourmandes cultures qui préfèrent les climats tropicaux humides et secs (Chine, Inde, Burkina...). La suite on la connait, le désastre écologique ayant été porté à la connaissance du public occidental dans les années 1990, et notamment en France par des émissions comme Thalassa. La désintégration de l'URSS en 1991 et la disparition de l'économie du plan n'a pas arrangé les choses: les pays neufs qui ont émergé en Asie Centrale des ruines de l'URSS ont en premier lieux étés très occupés à trouver un modèle économique propre, et ayant donc d'autres chats à fouetter que de s'occuper d'écologie ils n'ont pas trouvé beaucoup d'intérêts convergents (l'économie du coton est par exemple vitale pour l'Ouzbékistan, 2e exportateur mondial). Pour rappel souvenez vous du découpage des frontières très complexes autour de la vallée de Fergana, où nait justement le Syr-Daria: on devine que le partage des ressources est un sujet épineux entre les états de la région. Le dialogue et la coordination internationale indispensables pour stopper la catastrophe a donc pris beaucoup de retard, aujourd'hui seule la partie nord de la mer d'Aral (située près de de la ville d'Aral) semble tirée d'affaire, au prix d'une digue qui a accéléré l'assèchement de la partie sud. Les pays de la région et notamment l'Ouzbékistan ne semblent pas près de vouloir se passer du coton, malgré les controverses autour de cette industrie. Urgench est loin de la mer d'Aral (aujourd'hui 365kms de ce qu'il en reste) mais est construite au cœur des zones massivement irriguées par l'Amou-Daria, entre les déserts du Karakum (au sud, au Turkménistan) et du Kyzylkum (au nord, Ouzbékistan). Sur cette imagerie satellite la zone irriguée mesure environ 70kms de large entre les deux déserts. On constate encore un découpage des frontières compliqué, probablement issu de nombreuses considérations économiques, stratégiques et ethniques. La zone est très plate, aucun relief n’exerce une quelconque influence sur le climat local. La station étudiée est sur l'aéroport, à 4 kms du centre-ville et 10kms du fleuve. Pour une fois l'emplacement n'est pas idéal, bien près du tarmac. NB: ne pas trop tenir compte des stats de basse visibilité, visiblement négligées et/ou erronées la nuit avec 4kms presque systématiquement reportés. Avec seulement 130mm de précipitations annuelles nous sommes dans le domaine aride, c'est un climat aride continental modéré à été long. Par rapport à Aralsk la Tm de janvier perd 8.4°c en 585kms et un peu plus de 5° de latitude. C'est tout de même un réchauffement assez rapide compte tenu de l'absence de relief: de moins en moins d'invasions d'air sibérien parviennent jusqu'ici, à cette latitude les fronts arctiques peinent généralement à progresser de quelques centaines de kms supplémentaires. L'été est caniculaire et sec, mais l'hygrométrie est néanmoins plus forte que dans les déserts voisins: le Td moyen de juillet/aout est de 11.5°c alors qu'on est à 10°c à Aralsk, 9°c à Ashbagat, 7.5°c à Turysh et 3.5°c à Serhetabat. Je pense que l'importance des surfaces irriguées explique de léger surplus de vapeur d'eau, ainsi que des txx plutôt modérées (record 2000-2017: 43.9°c, loin des 46°c à 47°c potentiels dans des déserts voisins). Cette modération des plus hautes tx n'était pourtant pas vraiment attendue vue le voisinage bétonné de la station synoptique. Malgré la platitude du reliefs les vents ne sont pas aussi variables que cela, avec très peu de vents de sud et une prévalence assez nette des vents de nord-est, de nature "continentale" toute l'année (secs, et froids en hiver). Les vents d'ouest hivernaux sont la marque d'épisode temporaires de zonal, les vents de NNO d'été sont porteurs de l'humidité de la vallée irriguée, voire pourquoi pas de ce qu'il reste de la mer d'Aral. En été j'ai constaté beaucoup de pics de Td soudains vers 15hTU, pic visible d'ailleurs sur les courbes, avec une baisse concomitante de la t° parfois impressionnante (jusqu'à 10°c en 3h). Cela correspond à 20h locale et probablement la reprise d'une irrigation massive après les heures les plus chaudes, j'ai déjà constaté la même chose dans des lieux très irrigués en été (je pense à l'ancienne synoptique de Turpan, proche de jardins urbains). Entre la relative modération des tx et ce surplus d'hygrométrie on est pour moi clairement dans un cas de figure où l'homme a légèrement modifié le climat de cette plaine en la rendant plus verte. Voici un hiver normal, 2014-2015. Les différences sont vraiment nettes par rapport à Turysh ou Aral: la neige est bien moins présente au sol, le gel beaucoup moins durable et sévère. Alors que plus au nord des tn de -20°c à -25°c sont assez fréquentes, ici les -15°c ne sont atteints que quelques jours pas an en moyenne. Le vent est présent mais rarement trop fort. On retrouve une alternance entre un beau temps plutôt synonyme de froid et une douceur plus grise originaire d'Europe ou de la Méditerranée; mais dans l'ensemble c'est une saison pas si désagréable malgré le gel fréquent. BONUS: janvier 2008. De très loin le mois le plus froid de ma période d'étude avec une Tm de -14.2°c: en 2e position janvier 2006 a une Tm de -9.5°c, quel gouffre entre la 1ere et la 2eme place ! Neige durable et gel sibérien au programme de quasiment l'intégralité de ce mois de janvier qui fit vraiment date en Asie Centrale. Printemps 2006: c'est un exemple au bilan parfaitement neutre, cependant la répartition des précipitations est déséquilibrée puisque mars a tout raflé. On retrouve quelques changements de temps violents typiques de la région, comme ces coups de chaleur précoces les 10/03 et 26/04. En mai c'est déjà l'été avec de la chaleur durable. En été on oscille entre un régime de vent d'ONO un peu humide, et un régime de vent de nord-est sec. Le niveau de chaleur est constamment élevé, les coups de fraicheur d'origine tempéré sont plus rares et plus atténués que quelques degrés de latitude plus au nord. Ce n'est pas encore la grande monotonie comme à Termez ou Serhetabat, mais on commence à y tendre. BONUS: juillet 2017. C'est le mois le plus chaud tous mois confondus, et pourtant l'anomalie de Tm n'est que de +1.0°c. Ce qui confirme la tendance perceptible dès cette latitude (41° 30'N) à des étés avec des t° plus monotones qui s'écartent peu des normales tant en amplitude qu'en durée. Lors des journées les plus chaudes sous flux d'ONO l'humidité est parfois sensible et aggrave un peu la chaleur. Enfin voici un exemple d'automne un peu caricatural, 2007. Quasiment aucune perturbation en septembre et octobre, avant la mise en place de la dynamique hivernale en novembre. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Modifié 29 novembre 2023 par mottoth Réactualisation -> octobre 2023 6 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Canada Goose Posté(e) 20 mars 2018 Partager Posté(e) 20 mars 2018 il y a 27 minutes, mottoth a dit : La suite on la connait, le désastre écologique ayant été porté à la connaissance du public occidental dans les années 1990, et notamment en France par des émissions comme Thalassa. Oui, très belle émission que ce Thalassa. Elle était repassée au moment du départ (bien triste) de Pernoud. Même si je te l'ai déjà dit, encore merci pour le super boulot Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 21 mars 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 21 mars 2018 (modifié) #486. Kyzylorda. Kyzylorda (anciennement Kzyl-Orda) est une ville Kazakhe de 200 000h sur le fleuve Syr-Daria. Aralsk est à 370kms, Tashkent 490kms, Urgench 530kms. Pour l'anecdote, la ville de Baïkonour est aussi sur le Syr-Daria à 195kms à l'ONO de Kyzylorda, et ses célèbres installations spatiales s'étendent sur plus de 40kms au nord de la ville, à équidistance entre Aralsk et Kyzylorda. Même constat qu'à Urgench sur l'Amou-Daria: les terres irriguées par le fleuve ont anormalement grignoté le désert. L'irrigation n'est pas aussi massive ici et semble plus discontinue, mais tout de même dans sa plus grande largeur la bande de terre cultivée atteint 50kms à l'ouest de Kyzylorda (moitié gauche de cette image sat): C'est super plat dans, sauf à partir de 120kms de distance vers l'est où le Karatau commence: cette chaine modeste en altitude se prolonge jusqu'aux massif plus imposants de l'ouest du Tian Shan et forme une barrière climatique qui protège les régions plus au sud (et notamment celle de Tashkent) des froids sibériens les plus intenses. Ici dans la plaine du Syr-Daria nulle barrière n'arrête le froid ou la chaleur. La station synoptique étudiée est urbaine. Curieusement les immeubles à l'ouest immédiat du parc à instruments (15m) et sortis de terres entre 2002 et 2008 ne pénalisent pas trop les mesures de vent... à moins que j'aie étudié sans le savoir la station de l'aéroport qui est rigoureusement à la même altitude, mais j'en doute car aux mêmes heures d'observation j'ai des différences entre les synops et les METARs de l'aéroport. C'est à peu près le même climat que celui de Turysh, 740kms plus à l'ouest et 0°40' plus au nord. L'hiver est même un peu plus froid à Turysh, on aurait pu s'attendre au contraire: en particulier les redoux semblent bien plus forts ici, peut-être que la lointaine influences des montagne à l'est et au sud-est se fait déjà sentir par ces coups de douceur hivernaux. En revanche nous restons dans la zone la plus sèche de la dépression de Touran, avec ici 140mm de précipitations annuelles (130mm à Urgench, 145mm à Aralsk, 180mm à Turysh), ce n'est donc toujours pas l'endroit le plus indiqué pour cultiver du coton. Les roses des vents ressemblent beaucoup à celles de Urgench, avec les mêmes vents aux mêmes saisons: - le vent de nord-est domine toute l'année, il est "continental", soit sec, et froid en hiver. - le vent plus tempéré est soit de SO en hiver (circulation zonale) soit d'ouest à nord-ouest en été (un courant en provenance du bassin de la mer d'Aral qui remonte le fleuve). Voici un hiver normal: 2009-2010. Cette année là il a fallu attendre février pour connaitre le plus gros du froid, c'est un peu atypique. En décembre et janvier deux redoux ont atteints ou dépassé 10°c. Pour le reste les deux principaux types de temps sont en nette opposition, encore plus que sur les fiches précédentes: - froid et très beau - gris et redoux (généralement autour de 0°c). Le vent et ses caprices sont redoutés en hiver: il est parfois absent des coups de froid (vers le 10/12 ou le 09/01) ou d'autres fois bien trop présent, aggravant nettement le froid (autour du 8/12, 20/01, 4/02 au 13/02). L'enneigement est discontinu du fait des trop rares précipitations, des redoux, et du vent qui la souffle même par fort gel (les maigres neiges de décembre n'ont pas résisté au vent malgré le froid). BONUS: janvier 2006, l'un des mois les plus froids de ma période d'étude. C'est janvier 2008 qui fut le plus froid, mais avec des pics d'intensité moindre. Février 2012 et 2014 ont été bien froid également, ce quarté de tête ayant des anomalies thermiques mensuelles de -9°c à -10°c. Sur cet exemple le vent renforce encore le froid de manière épisodique mais pas systématique. On retrouve sans surprises un printemps agité, et ici assez poussiéreux. Cette saison à l'air vraiment désagréable. Sympa le 30°c du 16/03, isolé autour de journées moroses et fraiches. Voici un exemple d'été ultra-normal, 2011. Hier on avait remarqué à Urgench un certain lissage des températures en cette saison, avec des variations de plus faible amplitudes en s'approchant de 40°N; ici c'est oublié avec des pauses "fraiches"plus sensibles (les tx peuvent passer franchement sous les 30°c) mais aussi des chaleurs un peu plus excessives. L'hygrométrie est ici nettement plus basse qu'à Urgench avec un Td rarement sensible (on est 3°c à 4°c plus bas en moyenne): il ne semble pas que l'irrigation change beaucoup la donne ici, ou alors s'agit-il tout simplement de la position plus urbaine de la station, loin des champs. BONUS: juillet 2017, mois le plus chaud de ma période d'étude, tous mois confondus, comme à Urgench. Sauf qu'ici l'anomalie thermique mensuelle est de +2.1°c (seulement +1.0°c à Urgench), autre signe de la variabilité thermique estivale qui augmente quand on monte en latitude. Les deux canicules qui ont marqué ce mois sont vraiment écrasantes, avec également des nuits peu respirables. Enfin un exemple d'automne, en 2006. Un exemple un peu plus perturbé que ce que j'ai l'habitude de vous montrer pour l'Asie Centrale, avec notamment un mois d'octobre plutôt agité. Novembre fut également très contrasté, avec en première décade les plus hautes tx de la période d'étude puis une fin de mois sibérienne (mais novembre 2016 a fait encore pire en terme de froid). Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Modifié 29 novembre 2023 par mottoth Réactualisation -> octobre 2023 3 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 22 mars 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 22 mars 2018 (modifié) #487. Jezkazgan. Jezkazgan est située à peu près au centre géographique du Kazakhstan, c'est une ville minière (cuivre essentiellement) de 86 000h. Kyzylorda est à 370kms, Aralsk 470kms, Almaty 875kms et Omsk 900kms. Nous sommes sur le plateau Kazakhe, d'une altitude généralement comprise entre 300m et 400m, qui s'étend au centre et vers l'est du pays. C'est le domaine de la steppe. L'Ulytau ("la grande montagne") est l'un des berceaux de la nation Kazakhe. D'après le wiki anglais de la ville c'est dans cette région que les capsules Soyouz font leur retour sur terre. La ville est construite au bord d'un réservoir. La station étudiée est en bordure sud de celle-ci, à 2.5kms du centre. Au sud-est de la ville se trouvent les usines de raffinage du minerai (cuivre, mais aussi fer et manganèse). Kyzylorda est à moins de 400kms au sud-ouest, et pourtant en Tm annuelle on perd 5°c. Les hivers sont ici franchement rigoureux, avec de la neige au sol pendant 3 mois et demi et des t° communément proches de -30°c. Les étés sont toujours chauds et secs, et la lame d'eau annuelle de seulement 193mm. C'est un climat de steppe continental modéré (limite continental marqué). Je ne disposais pas de données d’ensoleillement pour les dernières fiches (Urgench et Kyzylorda), mais vu le cumul annuel ici (2850h) et celui de Aralsk (2990h) il y a fort à parier que les 3000h sont dépassées dans les plaines du Syr-Daria et de l'Amou-Daria. Nous avons ici un climat très ensoleillé, avec des été à priori pas trop pénibles car la chaleur est plus modérée et l'humidité très basse. En revanche l'hiver est très froid et le printemps épuisant à cause du vent et de la grande variabilité du temps. Les vents se répartissent principalement dans trois directions: - le zonal, infléchit au sud ouest; essentiellement un vent hivernal. - le vent "continental", d'ENE. - le vent de NNO est une brise nocturne en hiver. En été, lorsqu'il devient dominant, je pense que l'on peut commencer à parler ici d'un courant thermique de grande ampleur qui souffle depuis la Sibérie, aspiré par la dépression thermique de surface (thermal low) d'Asie Centrale. On retrouve ce vent à Aralsk, et l'on en cherchera la confirmation sur les prochaines fiches au nord du pays. Des 18 hivers à ma disposition sur ma période d'étude, c'est le premier qui s'avère le meilleur témoin: 2000-2001. Les anomalies mensuelles sont faibles, et au plus froid on atteint les valeurs extrêmes annuelles typiques (tnn -32°c, txn -22°c). Dans la steppe rien n'arrête le vent, donc il est comme ailleurs dans la région un acteur occasionnellement très pénible, avec de la poudrerie et de bas IRE à la clé. Comme ailleurs en Asie Centrale, en Sibérie et bien sur en Russie d'Europe, les redoux sont gris mais ont tendance à s'approcher du dégel. BONUS: janvier 2006, le plus froid de ma période d'étude. Beaucoup de froid sibérien avec du grand soleil. Mars est encore froid, habituellement la neige persiste au sol jusqu'à la moitié du mois (elle peut bien sur revenir plus tard). Cependant nous sommes en Asie Centrale donc une certaine chaleur peut déjà se manifester, de manière souvent éphémère (tel cette pointe à 27°c le 31/03). Le mois d'avril de cet exemple est assez froid, et d'ailleurs le 18/04 la neige fait sont retour avec une lame de précipitation en 24h qui fut probablement la plus forte de l'année (RRx annuelle médiane: 17.5mm, c'est peu !). En mai l'hiver est normalement oublié, c'est confirmé sur cet exemple où l'on atteint 35°c en milieu de mois malgré un bilan à peu près normal. Le vent est très présent durant cette saison, il apporte même parfois un peu de sable. Voici un été au bilan normal mais au déroulé un peu particulier, où partant d'une anomalie positive en juin l'hygrométrie baisse sans cesse jusqu'à des niveaux vraiment bas en aout. Cependant, comme ailleurs dans la région, aout est bien le mois en moyenne le plus sec et le plus beau. Sur cet exemple on note aussi une grande fraicheur fin aout, avec une dernière décade un peu automnale. Pour le reste c'est souvent beau et chaud, mais avec de fortes amplitudes, qu'elles soient diurnes ou inter-journalières. Les pics de chaleurs sembles assez supportables, avec une faible hygrométrie et des nuits jamais trop chaudes. BONUS: juillet 2012, mois le plus chaud de ma période d'étude. Pas de pic exceptionnel (les records de juin à aout sont voisins de 42°c), mais une chaleur constante sans véritable coup de fraicheur. Enfin voici l'automne 2007, que j'ai déjà présenté pour quelques fiches d'Asie Centrale. C'est vraiment un bel exemple, à la fois proches des normales chaque mois et parfaitement représentatif avec ses longues période de temps calme sans nuage marquées par des amplitudes thermiques diurnes parmi les plus fortes de l'année. Même novembre, où l'arrivée du froid semble un peu brutale, est finalement normal: l'hiver débute souvent de cette façon violente dès la deuxième quinzaine de novembre. Voilà, peut-être aurais-je le temps de poster la suite aujourd'hui, sinon lundi prochain ! Modifié 19 novembre 2023 par mottoth Réactualisation -> octobre 2023 5 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 22 mars 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 22 mars 2018 (modifié) #488. Balkhash. La ville de Balkhash est situé au bord du lac du même nom, elle compte environ 70 000h. Almaty est à 420kms, Bishkek 440kms, Semey 560kms, Jezkazgan 570kms et Yining 585kms. Le Lac Balkhash est le troisième lac d'Asie en volume, après la Mer Caspienne et le lac Baïkal. Il est séparé en deux par la péninsule et le détroit de Saryesik, à 35kms à l'ESE de la ville: la moitié ouest est douce et peu profonde, la moitié est est salée et plus profonde. Dans sa plus grande dimension ce lac mesure 460kms de long. Le lac est à 338m d'altitude, et vers le nord s'élève la partie est du Plateau Kazhakhe. La station étudiée est sur le littoral, à 6.5kms du centre ville. Le lac n'est qu'à 95m des abris Stevenson. Balkhash, située grossièrement à la même altitude et la même latitude que Jezkazgan, possède quasiment le même climat continental steppique, avec des différences de 0.2°c au plus entre les Tm annuelles, de janvier ou de juillet. Cependant dans le détail la présence du lac change des choses. Ce littoral est plus venté, et encore plus ensoleillé (3130h annuelles !), et surtout les extrêmes de température sont plus sages: les brises de lac fréquentes empêchent les tx estivales de monter haut, mais c'est au prix d'une humidité inhabituellement forte en Asie Centrale. En hiver c'est le vent plus constant qu'à Jezkazgan qui limite les tn (le lac est bien sur gelé en hiver, donc il ne modère plus rien). Le courant de nord-est dirigé par l'anticyclone Sibérien est de plus en plus présent en allant vers l'est, ici les restes du flux zonal d'ouest sont peu visibles. En saison de soleil haut un régime de brises s'installe, les brises de lac diurnes de SO arrivant à rivaliser avec le vent de NE nocturne. C'est évident sur le tableau ci-dessus: les brises de lac estivales apportent un net renforcement de l'humidité. D'ailleurs les courbes de Td de mai à octobre montrent un maximum de Td d'après-midi typique des climats littoraux à alternance de brises. Voici le même exemple d'hiver que pour Jezkazgan: 2000-2001. A part la neige plus abondante que d'habitude cet exemple est bien typique. La tnn de cet hiver (-32.4°c) est proche des records de ma période d'étude (-32.8°c en janvier, -34.2°c en février), mais également proche de la tnn annuelle médiane (-30.5°c): quasiment chaque hiver les records sont approchés d'assez près, il semble donc que le vent trop constant empêche les tn de tomber vraiment plus bas. Je vous laisse constater en détail sur la tableau, le vent est infernal certains jours. L'exemple du printemps 2004 a été présenté aussi pour la fiche de Jezkazgan. Le lac modère les tx dès la fin mars, ainsi on n'atteint que 21°c le 01/04 (27°c la veille à Jezkazgan), 16° le 15/04 (contre 25°c), ou 32.5°c en mai (plus de 36°c à Jezkazgan). On pourrait multiplier les exemples... Le lac fond généralement durant la 1ere quinzaine d'avril. Cette fonte semble plus précoce dans la moitié ouest du lac mais cependant le processus de fonte intégral à l'air assez rapide, comme en attestent ces images MODIS prises à une semaine d'intervalle en avril 2003: Passé la fonte du lac des brises prennent donc les commandes pour la saison estivale, et en été avec l’échauffement rapide du lac (t° de surface moyenne de 24°c en juillet) les brises lacustres apportent un surplus d'humidité très sensible. Les journées où la brise de lac est majoritaire sont donc assez humides, mais au sein d'une même journée l'humidité varie souvent rapidement et amplement, et les plus hautes tx ne sont souvent atteintes que durant un court laps de temps avant un basculement du vent au sud-ouest. La mécanique de brises est souvent cassée par le vent synoptique, et la variété des cas de figure donne donc un été pas si monotone, avec de brefs coups de chaleur, ou des nuits parfois étonnamment douces, et des conditions d'hygrométrie qui peuvent varier du très sec au très moite. BONUS: juillet 2015, mois le plus chaud de ma période d'étude. Les tx supérieures à 35°c sont assez rares ici (txx annuelle médiane d'environ 36°c), les deux coups de chaleur autour du 3 et du 15 sont donc assez exceptionnels. On note aussi certaines nuits vraiment chaudes. Enfin on termine avec l'automne 2012. Septembre semble être un mois délicieux, le plus agréable de l'année. Voilà, c'est tout pour aujourd’hui ! Modifié 20 novembre 2023 par mottoth Réactualisation -> octobre 2023 6 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yves38 Posté(e) 23 mars 2018 La Tronche (260 m) Partager Posté(e) 23 mars 2018 (modifié) Merci pour ces dernières fiches d'Asie centrale ! C'est un climat assez extraordinaire que celui de Balkhash : la latitude de Nantes, la température hivernale de Roberval au Québec et quasiment l'ensoleillement de Tozeur (à une centaine d'heures près) !! Modifié 23 mars 2018 par Yves38 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Canada Goose Posté(e) 23 mars 2018 Partager Posté(e) 23 mars 2018 Il y a 2 heures, Yves38 a dit : C'est un climat assez extraordinaire que celui de Balkhask : la latitude de Nantes, la température hivernale de Roberval au Québec et quasiment l'ensoleillement de Tozeur (à une centaine d'heures près) !! Les températures hivernales sont comparables à celles de Québec ; Roberval est plus froide. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 26 mars 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 26 mars 2018 (modifié) #489. Nur-Sultan. NB: Astana a officiellement été renommée Nur-Sultan en mars 2019. La capitale du Kazakhstan compte environ 1 million d'habitants début 2018, en hausse très rapide depuis la fin des années 1990 et le gain du statut de capitale (la population à triplé depuis 1999). Ici commence la transition entre la steppe semi-aride et la prairie. Plus au nord (vers Omsk) on parlera de steppe boisée (transition entre la prairie et la fôret). Omsk est à 450kms, Jezkazgan 460kms, Balkhash 550kms, Semey 630kms. Nous sommes dans la partie nord du plateau Kazakhe, à une altitude moyenne de 350 à 400m. Le station étudiée est à 5kms du centre ville. L'agglomération s’étend aujourd'hui sur plus de 18kms dans sa plus grande dimension, et dans sa partie sud on reconnait l'urbanisation typique des capitales construites sur plan, telle Brasilia. La ville connait une croissance très rapide qui fait que l’environnement de la station synoptique a été transformé durant ma période d'étude: de la lisière de la ville on s'est retrouvé en milieu très urbanisé en 15 ans. Cette urbanisation continue autour de la station a eu pour effet une diminution continue des vents moyens par effet de cloisonnement, ainsi le vent moyen annuel est passé de environ 13 km/h en 2000-2002 à 8 km/h aujourd’hui, presque 40% de diminution. Moins facile à mettre en évidence sur une période aussi courte, l'accroissement de l'ICU est a en pas douter non négligeable. Astana est la 2e capitale la plus froide du monde, après Ulan Bator. L'hiver peut-y être qualifié de sibérien, il fait même plus froid ici qu'à la ville ouralienne d'Ekaterinbourg. Les étés sont sensiblement moins chauds que dans la steppe, on perd par exemple 5°c sur les Txm de juillet entre Jezkazgan et ici, en moins de 500kms. On trouve également un pic de pluviométrie en juillet complètement absent plus au sud, ce surplus de mauvais temps en juillet contribue d'ailleurs à limiter la chaleur estivales comme le montrent les courbes de t° un peu écrasées en été. Ici, par 51°N, on ne retrouve pas la tendance à un été vraiment sec que l'on avait à Aktioubé par 50°N et 1000kms plus à l'ouest: les perturbations tempérées estivales qui circulent plus au nord en Sibérie on des difficultés à passer le 50 parallèle sans perdre un grosse partie de leur humidité. Autour de 45°N (cf Aralsk, Kyzylorda, Balkhash), elles n'apportent généralement plus que des rafraichissements secs, et ne progressent plus en dessous de 40°N où les t° estivales deviennent très monotones. Les roses des vents hivernales sont bien différentes des steppes plus au sud, avec un vent de sud à SO dominant au lieu de ce vent de NE infernal. Elle ressemblent par contre énormément à celles de Omsk, été comme hiver, signe supplémentaire que l'on rentre quand même plus dans le domaine climatique de la prairie que de la steppe. On retrouve un courant de nord dominant en été, du à l'aspiration de la pompe à chaleur d'Asie Centrale. Voici l'hiver 2010-2011, un petit peu plus froid que la normale. La neige est bien sur présente durant tout l'hiver, habituellement de la mi-novembre à fin mars. On retrouve des types de temps sibériens, déjà vus à Omsk, avec un niveau de froid bien corrélé aux conditions de ciel clair mais aussi des phénomènes de poudrerie ou de poudrins de glace typiques de grands froids continentaux. Le neige peut être assez fréquente (1 jour sur 2 en moyenne avec précipitations de novembre à janvier) mais rarement abondante. Les -30°c sont atteints chaque année (seule 2003 n'a pas atteint cette marque durant ma période d'étude). Voici un bon exemple de printemps: la neige disparait normalement à la fin mars, puis s'ensuit un temps instable en avril puis de grandes variations thermiques en mai. Parfois de la poussière d'Asie Centrale remonte par vent de sud, comme le 23/04. Jusqu'à fin mai les rappels de l'hiver peuvent être brutaux, comme cette chute de neige durant la nuit du 23 au 24/05. BONUS: un mois d'avril particulièrement contrasté, 2006. Voici l'été 2005, avec un bilan très proche des normales mais un coup de chaleur fortement inhabituel en juillet puisque qu'il donna la txx et la seule tx supérieure à 40°c de ma période d'étude. Même si les lames d'eau sont peu abondantes on constate un temps fréquemment instable, avec averses et orages faiblement pluvieux. Le mois d'aout, malgré les épisodes de chaleur, nous rappelle que nous sommes aux portes de la Sibérie avec des températures déjà automnales le 11 ou en dernière décade. BONUS: juillet 2012, mois le plus chauds tous mois confondus de ma période d'étude, avec la vague de chaleur la plus durable depuis au moins 2000. Enfin un exemple d'automne à peu près normal, avec de faibles anomalies mensuelles. Quelques belles séquences de beau temps en septembre et octobre sont dues aux grands calmes qui règnent en Asie Centrale à cette saison. Mais les perturbations tempérées sont toujours présentes, et dès le début octobre on observe de la neige. Sur cet exemple l'hiver démarre avec un peu d'avance le 7/11 avec la première journée sous -10°c et le début de l'enneigement continu. BONUS: regardez ci-dessus le refroidissement du 30/11/2012 avec une tx de -18°c: c'est la transition vers l'un des mois les plus froids de ma période d'étude, décembre 2012. Ce n'est pas le plus froid (janvier 2006 fut 2.1°c plus froid) mais celui avec la vague de froid la plus intense et les seuls -40°c depuis 2000: Voilà, c'est tout pour aujourd'hui ! Modifié 19 novembre 2023 par mottoth Réactualisation -> octobre 2023 4 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
twister38 Posté(e) 26 mars 2018 Chavagneux nord Isère 220m et Lyon 3ème en semaine Partager Posté(e) 26 mars 2018 Un grand merci pour toutes ces nouvelles fiches. Très sympa le climat d'Astana, ça pourrait me convenir Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 27 mars 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 27 mars 2018 (modifié) Le 26/03/2018 à 15:53, twister38 a dit : Un grand merci pour toutes ces nouvelles fiches. Très sympa le climat d'Astana, ça pourrait me convenir A titre personnel j'aime beaucoup les climats de Aktioubé et Jezkazgan: hivers enneigés et étés chauds, avec une préférence pour la dernière avec son ensoleillement exceptionnel et de très fortes amplitudes thermiques diurnes. Mais on est d'accord, il faut être un peu maso pour vouloir s'infliger des climats pareils... #490. Kostanay. On achève aujourd'hui cette série sur les pays de l'Asie Centrale de l'ex-URSS avec une dernière étape Kazakhe: Kostanay est une ville de 220 000h, le biome environnant semble être la prairie. Ekaterinbourg est à 450kms, Aktioubé 560kms, Astana 570kms, Omsk 660kms, avec cette étape je trouve qu'on complète bien le maillage de cette région: C'est une zone très plate, où même les vallées fluviales ne présentent pas de véritables escarpements. Le Tobol est l'un des affluents majeurs de l'Ob. Les trous visibles à l'ouest et au sud-ouest sont des mines à ciel ouvert. La station étudiée est plutôt bien placée, en limite de la ville et à 7.5kms du centre ville. On retrouve un climat quasi identique à celui d'Astana, avec des t° similaires hiver comme été et le même régime de précipitations avec ce pic en juillet. L’ensoleillement aussi est comparable, et à plus de 2500h annuelles il est remarquable aussi bien à Astana (51°N) qu'ici (53°N). Je ne pensait pas trouver autant d'équivalences entre ces deux climats vu la différence de latitude (2°) et la rapidité de la transition avec les climats steppiques plus au sud (Jezkazgan). En fait la différence l'altitude (-200m) explique que les étés soient aussi chaud ici qu'à Astana, et la différence de longitude explique que les hivers soient aussi froid à Astana, 530kms plus à l'est. Seule différence notable, la rusticité (tnn annuelle médiane) plus forte ici (-34°c) qu'à Astana (-32°c😞 à mettre probablement sur le compte de l'ICU de cette dernière. Les roses des vents sont elles aussi similaires à Astana, avec ce courant de SSO majoritaire en hiver et des vents plutôt nordiques en été. J'ai eu beaucoup de mal à trouver des exemples de saisons vraiment satisfaisants: l'hiver présenté est un peu trop froid, et les saisons qui suivront seront toute exagérément contrastées, avec des records mensuels de chaud et/ou froid à la clé. Allons-y quand même: Voici donc l'hiver 2016-2017, avec un bilan de t° un peu négatif à cause de décembre froid, mais aussi des RR largement excédentaires. Le temps très changeant ne rend pas justice à certaines tn ou tx, par exemple la tx diurne de la journée la plus froide de l'hiver, le 21/12, fut de -30.9°c, avant l'arrivée d'une perturbation neigeuse la nuit suivante qui remonta la tx définitive attribuée à ce jour à -23.2°c. Ce temps contrasté qui se stabilise rarement est caractéristique de la Sibérie Occidentale et avait déjà été observé à Omsk. Le principal défaut de l'exemple de printemps ci-dessous est l'inhabituelle persistance du froid fin mars et début avril, avec les records de tnn/txn d'avril à la clé pour ma période d'étude. Les choses rentrent dans la normale autour du 7/04 avec une fonte rapide de la couche de neige (malgré 10 jours de retard) puis un printemps normalement contrasté où les premières chaleurs ne se font pas attendre. La dernière gelée du 02/05 est quasiment dans la moyenne (03/05). L'été 2015 présente un bilan normal, mais il est horriblement contrasté: au global la chaleur de juin (mois le plus chaud de cet été devant juillet) compense la fraicheur d'aout. Juin fut un mois typiquement chaud, juillet fut normal mais avec des chaleurs bien accentuées, et aout est lui tout à fait extraordinaire et de fait peu représentatif: le coup de chalumeau éphémère du 02/08 donna la txx d'aout de ma période d'étude, sous un vent de sud sensible et poussiéreux, tandis que durant la dernière décade on enregistre une insolite gelée - la seule pour un mois d'aout depuis au moins 2000. Au moins cet exemple a le mérite de montrer toute la palette de temps possible en été, une saison qui ne rime pas toujours avec ennui. BONUS: juillet 2012, le plus chaud de ma période d'étude, avec une vague de chaleur quand même étonnante par 53°N, et quasiment 400h de soleil: L'automne 2006 fut plutôt extraordinaire malgré son bilan normal: - les fortes chaleurs de début septembre dénotent la proximité de l'Asie Centrale, elles ne sont pas si rares durant la première décade avec des épisodes similaires en 2000, 2003, 2011 et 2017. - les premières neige d'octobre sont normales, on décompte en moyenne 4 jours avec neige au sol - ce mois de novembre fut marqué par l'arrivée brutale de l'hiver le 20/11. Seuls novembre 2000 et 2016 ont connu du froid aussi intense. L'automne n'est habituellement pas aussi extrême mais de temps en temps de tels écarts se produisent et font partie de la variabilité naturelle et normale de ce climat. Voilà, c'est (presque) tout pour aujourd'hui ! Modifié 21 octobre 2023 par mottoth Réactualisation -> septembre 2023 4 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 27 mars 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 27 mars 2018 Pour finir avec cette région et en particulier le Kazakhstan, voici une coupe SSO/NNE entre Urgench et Omsk (1760kms de distance): - Urgench possède le maximum de RR centré sur mars typique du cœur de l'Asie Centrale. Ce maximum se décale en avril puis mai en remontant vers le nord, il est encore discernable sur le diagramme de Astana. - Le maximum de RR d'été (juillet) typique des climats continentaux tempérés n'apparait qu'à Astana, et bien sur plus au nord à Omsk. - Il me semble que c'est entre Jezkazgan et Astana que la transition est la plus rapide entre le régime de RR d'Asie Centrale et le régime continental, en revanche la plus forte baisse en Tm semble avoir lieu entre Kyzylorda et Jezkazgan. 2 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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