dann17 Posté(e) 10 mai 2018 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 10 mai 2018 Le 15/04/2018 à 09:55, mottoth a dit : Une remarque sur la carte que tu as postée: la bande Sahélienne me semble trop étroite, d'après les définitions les plus communes elle englobe Niamey et descend quasiment jusqu'à Ouaga où l'on trouve l'isohyète 800mm/an. Cela dépend de la définition que l'on donne pour caractériser le Sahel. Voici un exemple de définitions : « Espace de transition entre le désert saharien, au nord, et la zone soudanienne, au sud » (universalis) « Le climat est de type tropical, aride au nord, semi-aride au sud » (universalis) Formations végétales : brousse dense au sud et brousse tigrée au nord, à la limite du désert au nord. Ainsi donc, si le climat du Sahel doit être considéré semi-aride, je ne dirais pas, pour ma part, que Niamey en fait partie, ni même Ouagadougou (encore moins). Pour Niamey, je trouve un IhA de -31. Bien qu'effectivement pas loin (d'un point de vue climatique, géographique et biogéographique) du domaine semi-aride, la climat y serait bien « simplement » xérique. C'est à dire tropical sec, comme Ouagadougou. Je vais tâcher de poster quelques autres interventions relatives aux fiches passionnantes que tu nous as concoctées... 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 10 mai 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 10 mai 2018 Il y a 6 heures, Canada Goose a dit : La capitale... économique. En plus j'ai fait une fiche sur Yamoussoukro, la "vraie" capitale. Je n'ai aucune excuse sur ce coup là ! 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Canada Goose Posté(e) 10 mai 2018 Partager Posté(e) 10 mai 2018 à l’instant, mottoth a dit : En plus j'ai fait une fiche sur Yamoussoukro, la "vraie" capitale. Je n'ai aucune excuse sur ce coup là ! Bah oui, j'ai bien vu. Pure faute d'inattention... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Peki2 Posté(e) 10 mai 2018 Saint-Etienne (42), quartier de Terrenoire (alt. 500m) Partager Posté(e) 10 mai 2018 (modifié) Il y a 3 heures, dann17 a dit : Cela dépend de la définition que l'on donne pour caractériser le Sahel. Voici un exemple de définitions : « Espace de transition entre le désert saharien, au nord, et la zone soudanienne, au sud » (universalis) « Le climat est de type tropical, aride au nord, semi-aride au sud » (universalis) Formations végétales : brousse dense au sud et brousse tigrée au nord, à la limite du désert au nord. Ainsi donc, si le climat du Sahel doit être considéré semi-aride, je ne dirais pas, pour ma part, que Niamey en fait partie, ni même Ouagadougou (encore moins). Pour Niamey, je trouve un IhA de -31. Bien qu'effectivement pas loin (d'un point de vue climatique, géographique et biogéographique) du domaine semi-aride, la climat y serait bien « simplement » xérique. C'est à dire tropical sec, comme Ouagadougou. Je vais tâcher de poster quelques autres interventions relatives aux fiches passionnantes que tu nous as concoctées... Oui, tout à fait! On a d'ailleurs il me semble souvent une distinction entre: - la zone sahélo-saharienne avec une pluviométrie annuelle comprise entre 150 et 250 mm. - la zone sahélienne typique : pluviométrie annuelle comprise entre 250 et 500 mm. - la zone sahélo-soudanienne : pluviométrie annuelle comprise entre 500 et 750 mm (voire 900mm selon la FAO). Avec bien sûr effectivement des variations selon les sources. Modifié 10 mai 2018 par Peki2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
ivoire42 Posté(e) 11 mai 2018 St Étienne (42), quartiers sud proche HPL, 630 m env. Partager Posté(e) 11 mai 2018 Le 10/05/2018 à 16:26, Canada Goose a dit : La capitale... économique. C'est vraiment très humide sinon, avec un Td moyen de folie. Je confirme ! (pour la capitale et surtout pour l'humidité ! ) Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 12 mai 2018 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 12 mai 2018 (modifié) Le 24/04/2018 à 08:35, mottoth a dit : 497. Yamoussoukro. Seulement 9 années de données suffisamment potables pour être intégrées dans cette fiche: j'ai hésité avant de la poster, mais finalement cette courte période d'étude suffit à faire ressortir tout ce que je voulais trouver dans cette étape. Et il y a en effet du changement et des nouveautés par rapport aux dernière étapes dans la frange sud du Mali et du Burkina: Le régime de précipitations montre un minimum secondaire et deux maximums, ce qui rappelle les climats équatoriaux. Seule la courte saison sèche de décembre et janvier empêche ce climat d'être officiellement un climat équatorial (il ne faudrait aucun mois sec), mais on retrouve en effet tout au long de l'année la mécanique de ces climats: - les deux pics de pluviométrie en lien avec la proximité de la ZCIT, aux saisons intermédiaires ("printemps" et "automne" de l'hémisphère nord). - les deux saisons les plus sèches sont en fait deux "hivers": celui déjà vu sur les fiches précédentes de l'hémisphère nord en décembre et janvier, sous l'influence épisodique de l'harmattan, et celui de l'hémisphère sud en juillet et aout, sous l'influence des alizés de l’hémisphère sud (on constate un renforcement du vent à cette période). Ces deux "hivers" sont bien différents l'un de l'autre: janvier et décembre sont dominés par le beau temps, juillet et aout par la grisaille: cela est du au fait que les alizés proviennent en cette saison de l'Atlantique équatorial, ils ont donc une origine océanique qui donne à cette saison une humidité de basse couche importante. Seulement 9 années, oui, mais je pense que pour ce genre de climat, ça donne déjà une très bonne idée. Donc, ne change pas de cap, mon gars, c'est parfait comme ça ! Certes, le climat de Yamoussoukro présente en effet des caractéristiques équatoriales manifestes, mais... mais je ne dirais pas que seule la courte saison sèche empêche ce climat d'être équatorial. Par ailleurs, si elle est effectivement courte, la saison sèche n'en est pas moins intense cependant. Voici les indices hydriques qui pourraient peut-être expliquer mon impression : - indice de la saison sèche Ihsec = -27,9 => cette saison sèche, bien que plus raisonnable que plus au nord, reste bien marquée. - indice annuel : IhA = 22 => si le climat est bien propice à l'établissement de la forêt tropicale, celle-ci est loin d'être dense (elle doit présenter un LAI - Leaf area index - relativement modeste), c'est à dire une biomasse assez peu semblable à celle des forêts ombrophiles équatoriales. C'est pour ces raisons qu'il me semble qu'on reste ici encore assez loin (d'un point de vue climatique et bioclimatique) du climat équatorial. Je parlerais, là encore, d'un climat tropical humide et sec. rq : j'appelle climat tropical humide tous les climats tropicaux possédant un IhA > 50. Il est par ailleurs rare (si ce n'est impossible) que de tels climats aient une saison sèche marquée. Sinon, je suis entièrement d'accord avec ton analyse finale s'agissant de la différence notable entre les deux saisons sèches. Il est même à noter que la saison sèche d'origine australe (celle centrée en été) est paradoxalement la saison la plus sombre et nuageuse. Cela est encore plus vrai plus au sud, comme à Abidjan... au point même que, parfois, malgré une quasi-absence de précipitations, il n'y a pas de sécheresse écologique ! Je rajouterai une dernière chose : l'indice de continentalité thermique (Ict) est plutôt faible (0,86) et indique que le climat de Yamoussoukro serait assez nettement plus maritime que continental, malgré les 200 km qui la séparent de l'océan atlantique. C'est là qu'on constate que l'influence de la « mousson » de sud-ouest est prépondérante. Modifié 12 mai 2018 par dann17 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 13 mai 2018 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 13 mai 2018 (modifié) Le 07/05/2018 à 06:44, mottoth a dit : 498. Tabou. C'est un climat hybride entre le climat équatorial et le climat tropical de mousson: - on retrouve un minimum secondaire de précipitation peu marqué en juillet (pour le nombre de jours de pluie) et aout (pour la lame d'eau mensuelle moyenne), un trait équatorial. - la timide saison "sèche" de début d'année fait cependant sortir ce climat des critères normalement reconnus pour la classification en climat équatorial (aucun mois avec mois de 60mm de RR). C'est la même mécanique qu'à Yamoussoukro, si ce n'est qu'ici l'Harmattan est encore plus rare durant l'hiver boréal, il n'atteint pas souvent la côte. Les données de vent ne sont disponibles que depuis mi-2014 donc ces roses des vents risquent d'évoluer encore un peu, mais le flux de sud-ouest de mousson semble dominer toute l'année... de juillet à septembre, lorsque ce flux est maximal et un peu plus infléchit vers le sud, il conviendrais peut-être plutôt de parler carrément d'alizés (ceux de l'hémisphère sud). Indices hydriques pour Tabou : - indice de saison sèche : Ihsec = -3,4 => celle-ci est très peu marquée, bien qu'elle soit tout de même présente. - indice annuel : IhA = 120 => ce climat est très humide (perhumide). On est donc effectivement très près, ici, du climat équatorial, et aussi - tu as raison de le dire - du climat tropical de mousson (l'augmentation des précipitations entre avril et mai est marquée). C'est d'ailleurs un climat de mousson, je pense qu'on peut le dire. Le climat équatorial est présent si, selon mon approche, Ihsec ≥ 0, et un tel climat correspond à la forêt « ombrophile pure ». Ici, je pense qu'on a affaire à une forêt « simplement » ombrophile, càd qu'elle doit être composée de 1 à moins de 10% d'espèces décidues (arbres perdant leurs feuilles au cours de la saison sèche). Et à mon avis, toute la côte du Liberia voisin présente ce type de climat. Bre, Tabou possède à mon avis un climat tropical humide de mousson. Il va sans dire qu'un tel climat est maritime. L'ICT n'est pas représentatif ici, à cause du rafraîchissement non négligeable en été. Ce dernier résultant de l'impulsion de la mousson de sud-ouest apportant des masses d'air refroidies par le courant de Bengela issu de l'Atlantique sud. Ce que tu as très bien expliqué d'ailleurs. Modifié 14 mai 2018 par dann17 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 13 mai 2018 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 13 mai 2018 Le 10/05/2018 à 05:28, mottoth a dit : 499. Abidjan. Les température sont à peu près les mêmes que celles de Tabou, à part des tn nettement plus haute: le minimum annuel se situe en aout, et en toutes saisons le vent océanique dominant modère largement les Tx qui n'arrivent pas à dépasser 36°c. En revanche le régime de précipitation connait ici un deuxième minimum en aout bien plus marqué de celui de Tabou: on a ici une variante sèche de climat équatorial, avec 2 nets maximums de précipitation en lien avec la proximité de la ZCIT. Une interrogation demeure: pourquoi ce minimum aussi net en aout, alors que Tabou reste bien humide (180mm) ? La réponse semble venir des courants marins, et en particulier du courant de Benguela: ce courant froid, responsable notamment des déserts côtiers de la côte Namibienne, semble connaître son extension maximale vers le nord en aout au large d'Abidjan où il vient contrarier le courant chaud de Guinée qui alimente la mousson d'Afrique de l'Ouest en humidité. Avec le recul, cela explique probablement aussi la saison des pluies un peu moins intense au Burkina Faso (directement au nord d'Abidjan) qu'au Mali. Indices pour Abidjan : - saison sèche : Ihsec = -8,9 => petite saison sèche - indice annuel IhA = 72 => climat humide On est en limite de climat de mousson. La forêt est ombrophile ou semi-ombrophile (entre 10 et 50% d'espèces caduques). Le climat serait donc tropical humide ou tropical humide de mousson. 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yves38 Posté(e) 14 mai 2018 La Tronche (260 m) Partager Posté(e) 14 mai 2018 Il y a 17 heures, dann17 a dit : Indices hydriques pour Tabou : - indice de saison sèche : Ihsec = -3,4 => celle-ci est très peu marquée, bien qu'elle soit tout de même présente. - indice annuel : IhA = 120 => ce climat est très humide (perhumide). On est donc effectivement très près, ici, du climat équatorial, et aussi - tu as raison de le dire - du climat tropical de mousson (l'augmentation des précipitations entre avril et mai est marquée). C'est d'ailleurs un climat de mousson, je pense qu'on peut le dire. Le climat équatorial est présent si, selon mon approche, Ihsec ≤ 0, et un tel climat correspond à la forêt « ombrophile pure ». Ici, je pense qu'on a affaire à une forêt « simplement » ombrophile, càd qu'elle doit être composée de 1 à moins de 10% d'espèces décidues (arbres perdant leurs feuilles au cours de la saison sèche). Et à mon avis, toute la côte du Liberia voisin présente ce type de climat. Bre, Tabou possède à mon avis un climat tropical humide de mousson. Il va sans dire qu'un tel climat est maritime. Tu veux dire que "Le climat équatorial est présent si Ihsec > ou = 0" ? D'autre part, quelle différence fais-tu entre "Tropical humide" et "Tropical humide de mousson" ? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 14 mai 2018 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 14 mai 2018 Il y a 3 heures, Yves38 a dit : Tu veux dire que "Le climat équatorial est présent si Ihsec > ou = 0" ? Euh, oui ! Merci, Yves, je me suis effectivement trompé. Je vais rectifier de ce pas ! Il y a 3 heures, Yves38 a dit : D'autre part, quelle différence fais-tu entre "Tropical humide" et "Tropical humide de mousson" ? Pour moi, un climat de mousson est tel qu'il existe une augmentation radicale et très rapide des précipitations. Plus spécifiquement, il faut qu'une de ces deux conditions soient réunies : Soit Pn la quantité (en mm) de précipitations mensuelles moyenne d'un mois donné. Soit Pn+1 la quantité (en mm) de précipitations mensuelles moyenne du mois suivant. 1) Si 100 < Pn+1 < 200 et si Pn+1 > 2 Pn, alors le climat est de type « moussonnique ». 2) Si Pn+1 > 200 et si Pn+1 > 3 Pn, alors le climat est de type « moussonnique ». 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 15 mai 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 15 mai 2018 (modifié) Merci pour tes précisions Dann, je pensais que les saison sèches de ces climats Ivoiriens étaient moins significatives. #500. Pôle Sud. 500e fiche et donc un lieu vraiment spécial aujourd'hui: la base Amundsen-Scott, au pôle sud. La population de la base varie entre 200 en été et 50 en hiver. Le grand bâtiment de la nouvelle base (achevée en 2007) peut héberger 140 personnes, le restant des estivants vivant dans un "summer camp". Vostok est à 1290kms, SANAE 2040kms, Dumont d'Urville 2600kms, Eduardo Frei 3100kms. L'océan libre de glaces est au plus près à 1265kms vers le "sud" et à 1340kms dans le quadrant nord-ouest. Sur cette vue le méridien 0° part verticalement du pôle sud vers le haut. Au pôle quelque soit la direction considérée on ira vers le nord, donc toutes les directions, notamment les vents, sont données par leur méridien d'origine. Donc un vent de 300° sera un vent de nord comme tout les autres au pôle sud, mais proviendra en fait du méridien 300° ou 60°W, soit la direction de Eduardo Frei et de la péninsule antarctique (de 0° à 180°: hémispère est, de 180° à 360°: hémisphère ouest). Les roses des vents seront donc à appréhender en superposant mentalement cette carte orientée "au nord" selon le méridien 0. Le dôme de glace au pôle sud est à environ 2830m d'altitude, mais en raison de l'épaisseur plus mince de l'atmosphère aux pôles l'air a une densité comparable à une altitude de 3300m sous nos latitudes; de quoi donner le mal des montagnes aux nouveaux arrivants. Quelques infos en plus pour bien appréhender le quotidien et l'ambiance unique de cette base: les environs sont découpés en secteurs, avec beaucoup de réglementation et d'interdictions pour protéger les expériences scientifiques en cours. Ainsi un large quart nord-est (Clean Air) est interdit de survol, d'autres sont interdits au personnel non autorisé. Vers le centre de ce plan on la la station principale (elevated station), et au sud de celle ci le summer camp pour les estivants en surnombre. La piste d’atterrissage (skiway) est orientée à environ 20°, nous verrons que cela correspond logiquement aux vents dominants. Voici une vue aérienne de du bâtiment principal d'habitation. Les relevés météo sont fait sur le toit de celle ci, dans la partie jaune-orangée. C'est la NOAA américaine qui gère cette station météo. Un autre photo vue du sol, pour l'ambiance. Elle a été prise cette année le 26/03/2018 (tn -56.6°c / tx -52.2°c), 4 jours après l'unique couché de soleil de l'année. Elle est tirée du blog d'une allemande actuellement en hivernage sur la base, je vous le recommande car on y trouve un travail photographique d'excellente qualité. Il y a aussi pas mal de vidéos sur youtube montrant en détail cette nouvelle base, je vous ai retrouvé celle ci que j'avais visionné il y à quelques année, elle a été tournée le 5/02/2013 (tn -41.9°c / tx -41.2°c): Une dernière photo pour vous montrer le milieu naturel de l'intérieur de l'Antarctique, cette neige durcie formant une croute accidentée nommée sastrugi (décidace à @sastrugis). Ce que l'on découvre ici ne doit pas être totalement inconnu pour vous, en effet le climat de Vostok, présenté à l'occasion de la 100e fiche, est quasiment identique: - deux mois d'été (décembre et janvier) avec des t° à peine supportables mais gorgés de soleil. - des saisons intermédiaires de 2 mois avec une forte pente thermique: l'automne en février / mars, le printemps en octobre / novembre. Le soleil se couche le 22/03 et se lève le 20/09. - un interminable hiver de 6 mois, de avril à septembre, avec une Tm qui évolue entre -57°c et -60°c - un vent très présent, encore plus qu'à Vostok, qui ne s'arrête quasiment jamais, et qui donne des IRE constamment dangereuses. - une humidité absolue très basse, d'ailleurs a NOAA ne tente de mesurer ni le point de rosée ni les rares précipitations, qui seraient de toute façon indissociables de la neige soulevée par la poudrerie. - les pressions atmosphériques rapportées au niveau de la mer avec la méthode classique n'ont quasiment aucun sens, on arrive souvent à des valeurs délirante approchant les 1100 hPa. Le vent ne provient généralement que du quadrant "nord-est". Plus il est orienté vers le "nord-ouest" (méridiens 330° - 030°) moins il est froid: des influences océanique de la mer de Weddell proviennent jusqu'ici et peuvent donner d'impressionnants redoux en hiver. Plus il est orienté vers "l'est" (méridiens 90°c à 120°) plus il est froid, on est alors sous le vent du coeur du continent Antarctique, en provenance du pôle d’inaccessibilité ou de Vostok. Évidemment avec un soleil dont la hauteur par rapport à l'horizon reste identique durant un jour de 24h on ne retrouve aucun cycle diurne de t° ou de vent. Les amplitudes thermiques quotidiennes que l'on constatera plus loin sur les exemples de saison ne sont dues qu'au changements de conditions de vent et de couverture nuageuse. Voici l'été, qui culmine vers noël avec des Tnm/Txm quotidiennes maxi de -26.6°c/-23.7°c le 24/12. La txx annuelle médiane est d'environ -18°c, et donc on connait seulement une poignée de journées par été avec des t° supérieures à -20°c. L'exemple choisi est un peu gris et venté, si la plupart des photos prises par les estivants nous montrent généralement un temps radieux ce n'est pas tout les jours le cas avec de la poudrerie fréquente. L'automne arrive très vite en février, et la nuit le 22/03. Les premiers -40°c se produisent généralement début février, les premiers -50°c fin février et le premiers -60°c mi-mars. Voici un exemple d'hiver avec 2009. Sans le vent et la poudrerie on aurait le plus souvent un beau ciel étoilé, mais probablement des t° encore bien plus basses. Le vent amène de temps en temps de l'air plus océanique avec des t° qui remontent près des -40°c, ce qui mine de rien représente un grand écart par rapport au moyennes proches de -60°c. BONUS: le mois le plus froid de ma période d'étude, juillet 2006, avec quelques tx extraordinaires à -74°c / -75°c ! BONUS: une fin d'hiver très tempétueuse en septembre 2011, avec à priori le record de vent pour la station (rafales de 93 km/h). Voici une photo prise le 21/09/2011 au début de cette semaine tempétueuse (et aussi au début du jour polaire de 6 mois): Enfin on termine avec un printemps normal, en 2009. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Le rythme des nouvelle fiches s'est nettement ralenti ces dernières semaines, il le restera pendant encore au moins une semaine, le temps que je finissent de restaurer toutes les infographies encore invisibles sur les anciennes fiches: Il me reste encore à réparer les Etats Unis, l'Amérique du Sud et le bloc Indonésie / Philippines / Océanie. Modifié 15 mai 2018 par mottoth 19 6 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Thundik81 Posté(e) 15 mai 2018 Ici dans le Cloud Partager Posté(e) 15 mai 2018 (modifié) il y a 55 minutes, mottoth a dit : #500. Pôle Sud. 500e fiche et donc un lieu vraiment spécial aujourd'hui: la base Amundsen-Scott, [...] Excellent choix que ce lieu pour la 500e fiche ! Modifié 15 mai 2018 par Thundik81 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
thib91 Posté(e) 15 mai 2018 Nancy Partager Posté(e) 15 mai 2018 (modifié) Ces climats d’Inlandsis sont très impressionnant, ces températures de -70/-75° semblent inimaginables et j'imagine mortel en quelques minutes. Et les IRE de -95/-98° ont quelque chose d'irréel, on est dans un autre monde . Modifié 15 mai 2018 par thib91 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 24 mai 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 24 mai 2018 (modifié) Bonjour à tous: pas de mise à jour cette semaine, je suis actuellement occupé à remettre de l'ordre dans ce fil: - réparation des liens d'images perdus: c'est terminé, à part l'Australie... - remise à jour des fiches qui en ont le plus besoin: je suis justement en train de faire l'Australie, avec le reste de l'Océanie puis L'Indonésie et les Philippines dans le viseur. - génération des dernières cartes altimétriques encore manquantes: il me reste l'Indonésie (commencée cette semaine), puis les Philippines. L’Antarctique a été fait cette semaine, avec des résultats mitigés vu la faible résolution des DEMs disponibles pour ce continent. - actualisation de certaines cartes basées sur des imageries Google Earth trop anciennes, notamment en Amérique du Sud. Je pense continuer en Antarctique avec quelques fiches, dont McMurdo que je suis en train de travailler. Puis on retournera dans la chaleur pour une série un peu plus longue sur une zone encore peu explorée dans ce fil. Pour terminer, 2 photos issues du blog que j'avais mentionné pour le Pôle Sud, prises le 9 mai par des températures avoisinant -45°c à -50°c: Modifié 24 mai 2018 par mottoth 5 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 30 mai 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 30 mai 2018 (modifié) #501. McMurdo. McMurdo est la plus grande base scientifique de l'Antarctique: opérée par les Etats Unis, sa population atteint 1200 personnes en été (et 250 en hiver). C'est le point de passage obligé sur la route du pôle sud, qui se trouve à 1355kms. Vostok est à 1315kms, Dumont d'Urville à 1515kms. Voici une carte de l'Antarctique orientée selon le méridien 0°: Mc Murdo est dans le cadrant sud (166°E), à la limite de la barrière de Ross, une banquise permanente (Ross Ice Shelf). Les Monts Transantarctiques font une transition abrupte entre la banquise et l'intérieur du plateau Antarctique. La carte suivante aurait plutôt mérité d'être incluse dans la fiche du pôle sud: elle montre la direction moyenne des écoulements catabatiques depuis le plateau Antarctique vers les côtes. On y retrouve le vent dominant de secteur 30° à 45° constaté au pôle sud, ou celui de sud-ouest constaté à Vostok (il faut mentalement pivoter cette carte de 106° dans le sens antihoraire pour orienter le méridien de Vostok vers le haut de celle ci). Logiquement c'est dans les parties les plus hautes du plateau que le vent est le moins fort, ainsi avec 16.4 km/h de moyenne annuelle le vent à Vostok est le moins fort de toutes les fiches Antarctiques déjà postées (Pôle sud: 19.2 km/h, Dumont d'Urville (DDU): 31.6 km/h, SANAE: 36.9 km/h). Le centre de la barrière de Ross semble être la zone la plus exposée aux vents catabatique, heureusement Mc Murdo est bien décentrée et échappe le plus souvent à ces vents, elle est même remarquablement bien épargnée puisque que l'on verra que la vitesse de vent moyen annuelle se place entre Vostok et le Pôle Sud, avec "seulement" 16.9 km/h. Le DEM utilisé pour les cartes altimétriques en Antarctique n'a qu'une résolution horizontale de 200m, contre 30m pour celui utilisé pour le reste du monde. Donc j'obtiens des cartes un peu plus grossières. La surface de la barrière de Ross est bien sur plane et en moyenne à 30 - 50m d'altitude. McMurdo est à l'extrémité sud-ouest de l'ile de Ross, sur laquelle trône le Mt Erebus, un volcan actif. A l'ouest les montagnes du Prince Albert prolongent vers le nord les monts Transantarctiques et offrent une transition très accidentée et rapide vers le plateau Antarctique. Au sud des reliefs mineurs protègent néanmoins la zone des vents catabatique. McMurdo est pile à la limite de la fonte saisonnière de la banquise. Au nord du Mt Lister se trouvent les vallée sèches, une zone très singulière sans neige ni glacier... hélas aucune station synoptique ne s'y trouve. Encore deux cartes de la région de McMurdo, qui détaillent les vallées sèches et l'ile de Ross. Le centre de cette zone est à 130kms de McMurdo. A deux kms à l'est de McMurdo se trouve la station néo-zélandaise de Scott, beaucoup plus modeste (85 estivants, 10 hivernants). Vue vers le nord-est, avec le Mt Erebus sur la gauche, distant de 37kms: Les relevés sont faits sur le toit du bâtiment du service météo - une pratique courante en Antarctique -, en voici une photo trouvé sur le blog d'un agent de la météo néo-zélandaise qui a eu la chance de faire le voyage: Voilà, après cette longue introduction - je trouve que la région extraordinaire autour de McMurdo méritait d'être bien détaillée -, voici le tableau principal de statistiques; NB: les relevés de précipitations sont probablement partiels ou incomplets. Les normales de la NOAA (1961-1986) consultables sur le wiki anglais donnent une lame d'eau de fonte annuelle de plus du double de mes résultats. Il conviendra donc de ne pas regarder de trop près les valeurs de RR, moyennes ou quotidiennes. Le climat est évidemment sec - les vallées sèches en attestent -, et l'accumulation de neige peu importante: le très faible dégel estival suffit d'ailleurs à faire disparaitre la neige dans la station chaque été. Le vent est donc plutôt clément pour l'antarctique, surtout s'agissant d'une station en bord de continent: les régions côtières subissent à la fois les tempêtes d'origine océanique et la déferlantes des vents catabatiques. Mais la fréquence de vents nuls est ici importante en hiver (jusqu'à 25%), et même les tempêtes semblent moins fortes ici qu'à DDU ou SANAE, avec des vents qui excèdent rarement les 120 ou 140 km/h pendant que ces deux dernières stations endurent chaque années des pointes à 180 voire 200 km/h. Néanmoins le vent reste un facteur de danger qu'il ne faut jamais ignorer, voici par exemple les 3 codes couleurs en vigueur dans la base voisine de Scott: la pré alerte verte, le blizzard "normal" en orange, le blizzard "extrême" en rouge: Nous sommes bien plus "haut" en latitude qu'à DDU, (77°S contre 67°S), et par conséquent le froid moyen est plus intense en toutes saisons: - le dégel estival est très timide, 38 j/an avec tx positive contre 58 à DDU. - le froid hivernal est plus intense, à la fois grâce aux condition calmes plus présentes qui permettent probablement la mise en place d'inversions, et aussi parce que la position plus proche du pôle met la station plus à l'écart des trajectoires des tempêtes océaniques et des redoux qu'elles apportent. Si la tnn de DDU a de quoi un peu surprendre (-36°c "seulement") quand on connait l'intensité du froid sur le plateau, celle de McMurdo est déjà nettement plus "polaire" avec -48°c sur ma période d'étude. On trouve encore plus bas en zone côtière antarctique, et pas forcément là où l'on s'y attend: rendez vous sur la fiche #503 dans quelques jours ! Le vent dominant est logiquement d'est à cette latitude, il correspond à la circulation atmosphérique circumpolaire d'est au nord du 60e parallèle. Ce vent est légérement incurvé vers l'ENE par le relief de l'ile de Ross. - en été un vent "marin" apparait, surtout en décembre. - en toutes saisons le vent catabatique provient du sud-est, mais il est en effet pas du tout dominant: il se déchaine bien plus à l'est, au centre de la barrière de Ross. Quelques résultats plus ou moins surprenants sur les tableaux ci-dessus: - la douceur du vent de sud hivernal est logique si l'on considère qu'elle provient du réchauffement adiabatique de l'air descendant du plateau antarctique, mais il devrait être bien plus sec. - en été le froid viens de l'est essentiellement, c'est à dire le la barrière de Ross gelée. C'est la seule direction où le relief est plat et où le flux d'air ne se réchauffe pas par subsidence. - en hiver les plus grands froids correspondent aux périodes de calme: c'est du froid d'inversion, ce constat est logique et était attendu. La nuit polaire dure du 25/04 au 18/08, le jour continu du 23/10 au 19/02. Un faible régime diurne apparait d'octobre à mars. On commence les exemples de saison par l'hiver: voici l'exemple de 2010, bien normal. Mi juillet une pointe à -45°c pour amène 3°c plus bas que la tnn annuelle médiane, c'est donc une "belle" valeur, qui de plus fut couplée à un fort IRE (-65 !). Cet exemple ne montre pas de grosse tempête (malgré des pressions constamment anormalement basses), mais c'est vraiment une spécificité de ce lieu bien abrité. Pas de forts redoux non plus, généralement durant ces mois ci on n'atteint plus les -10°c. L'exemple ce dessous ne montre que 3 mois (juin à aout), mais on peut considérer comme partout ailleurs sur et autour du plateau Antarctique que l'hiver dure de avril à septembre inclus. Le printemps se déroule en octobre et novembre, avec une pente de t° assez forte... mais comme on part de bien bas il faut attendre la deuxième moitié de novembre pour commencer à profiter de journées avec tx positives. L'été ne dure que 2 mois, et comme à DDU il peut se découper en longues phase de beau et de mauvais temps. Des froids assez sévères (-10°c ou moins) peuvent revenir même au cœur de l'été, il faut rester prudent même en cette saison. L'été est court, et dès février le gel ne lâche plus prise. En mars en retrouve déjà régulièrement des t° entre -20°c et -30°c, les derniers estivants rentrent à la maison et le soleil décline très vite: La messe est dite, le long hiver recommence. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je compte continuer l'antarctique sur un rythme "relaxé", en travaillant en même temps sur les mise à jour des fiches les plus anciennes (Indonésie, Australie, Océanie). Le travail de génération des cartes altimétrique est lui complètement terminé Modifié 10 juin 2018 par mottoth 6 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
le fumeur Posté(e) 30 mai 2018 adekar en kabylie a 1000 m / quebec city Partager Posté(e) 30 mai 2018 toujours ce travail merveilleux de mottoh! sinon SVP ou on peut trouver ces cartes géographiques? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 30 mai 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 30 mai 2018 il y a 28 minutes, le fumeur a dit : toujours ce travail merveilleux de mottoh! sinon SVP ou on peut trouver ces cartes géographiques? Je les fais moi même. 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
le fumeur Posté(e) 30 mai 2018 adekar en kabylie a 1000 m / quebec city Partager Posté(e) 30 mai 2018 Il y a 2 heures, mottoth a dit : Je les fais moi même. je suis très impressionné! sinon la ou t'as mis atlas tellien la chaine en question c'est les monts babors!!! des montagnes très belles et très arrosées surtout au nord (des pointes a près de 1600/1700mm si si) sinon si possible (toujours sur disk dur) reposter celle ou tu zoomes sur annaba car je ne la retrouve plus sur la page en question! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Babarskaja Posté(e) 31 mai 2018 Amiens Partager Posté(e) 31 mai 2018 (modifié) Il y a 22 heures, mottoth a dit : ncore deux cartes de la région de McMurdo, qui détaillent les vallées sèches et l'ile de Ross. Le centre de cette zone est à 130kms de McMurdo. Bonjour Mottoth, tu me mets l'eau à la bouche avec cette (photo de) carte centrée sur les vallées sèches (dont je découvre l’existence comme mille autre chose sur ce topic). Sa résolution trop faible m'empêche de discerner les courbes de niveau...je n'arrive pas à comprendre comment est fichu ce coin et j'ai BESOIN de savoir! As-tu une source avec une meilleure résolution? Modifié 31 mai 2018 par Babarskaja Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 31 mai 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 31 mai 2018 (modifié) Il y a 19 heures, le fumeur a dit : je suis très impressionné! sinon la ou t'as mis atlas tellien la chaine en question c'est les monts babors!!! sinon si possible (toujours sur disk dur) reposter celle ou tu zoomes sur annaba car je ne la retrouve plus sur la page en question! Je perds beaucoup de temps à retrouver les noms des massifs et chaines de montagnes, et parfois je trouve des imprécisions voire incohérences d'une source à une autre donc au final quelques erreurs peuvent se retrouver ça et là dans mes cartes. J'imagine que les Mt Babors font partie de l'Atlas Tellien, non ? Sinon de chez moi je vois bien la carte altimétrique de la région d'Annaba, la revoici: Modifié 31 mai 2018 par mottoth Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 31 mai 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 31 mai 2018 Il y a 2 heures, Babarskaja a dit : Bonjour Mottoth, tu me mets l'eau à la bouche avec cette (photo de) carte centrée sur les vallées sèches (dont je découvre l’existence comme mille autre chose sur ce topic). Sa résolution trop faible m'empêche de discerner les courbes de niveau...je n'arrive pas à comprendre comment est fichu ce coin et j'ai BESOIN de savoir! As-tu une source avec une meilleure résolution? #Hors Série: les Vallées Sèches de McMurdo Un bon point de départ pour en apprendre un peu plus c'est la page wiki anglaise. La version haute résolution de la carte que j'ai posté hier est ici. En voici un zoom sur la partie la plus centrale de ces vallées, avec notamment celles de Wright et de Victoria: Ces vallées sont enclavées par différentes chaines de montagnes qui empêchent l'écoulement des glaciers vers celles ci, qu'il s'agisse de la calotte continentale qui s'élève rapidement à plus de 2000m vers l'ouest ou du glacier côtier nommé Piedmont Glacier qui s'élève à plus de 600m vers l'est. Cet enclavement limite la pénétration des perturbations neigeuses, qui donnent déjà des précipitations limitées sur la côte (cf la fiche de McMurdo). J'ai trouvé une publication sur l'étude du climat de ces Vallées Sèches: Valley Floor Climate Observations from the McMurdo Dry Valleys, Antarctica, 1986-2000 (Doran et al.). En préliminaire les auteurs rappellent que certaines études antérieures à la leur ont rapporté des cumuls annuels de RR pouvant être aussi bas que 7mm dans ces vallées ! Voici la localisation des 7 stations automatiques dont cette étude fait la compilation des données sur la période 1986-2000: Et voici le tableau principal récapitulatif de cette étude: Le principal enseignement de cette étude (c'est plutôt une confirmation en fait car on le savait déjà dans les grandes lignes) c'est le diktat des vents catabatiques sur le climat local: selon la plus ou moins forte exposition a ces vents le froid va être plus ou moins intense. Ainsi il est impossible d'interpoler et d'estimer simplement le niveau de froid hivernal moyen d'un point de ces vallées en fonction de l'altitude et de l'éloignement de la mer; le vent est un facteur bien plus important puisque qu'il casse toute inversions de t° quand il se manifeste. Ainsi des lieux moins exposés et relativement proches de la côte, comme le lac Fryxell, peuvent être notablement plus froids que des lieux plus continentaux mais plus exposés aux vents catabatique. Dans certains endroits les vents catabatiques ricochent sur de puissants lacs d'air froids, comme cela semble être souvent le cas au lac Vida, de loin le lieu le plus froid de cette étude. L'étude reprend l'hypothèse du ressaut hydraulique déjà utilisée pour décrire le comportement des vents catabatiques dans d'autre zones côtières de l'antarctique: indépendamment de la topographie les vents catabatiques descendants du continent buttent parfois sur la pellicule d'air plus froid qui se forme en surface vers la côte et au dessus de la banquise; ils "rebondissent" alors vers le haut en laissant un calme relatif voire un vent de reflux en surface, contraire au flux catabatique et maintenant des conditions de surfaces froides. Mais partout ces vents catabatiques sont suffisamment fréquents et suffisamment forts pour faire disparaitre du sol les rares précipitations neigeuses, soit par soufflement / dispersion soit par évaporation / sublimation. Quelques photos pour terminer en beauté: Taylor Valley: Victoria Valley: 11 5 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
le fumeur Posté(e) 31 mai 2018 adekar en kabylie a 1000 m / quebec city Partager Posté(e) 31 mai 2018 merci mottoh la chaines de babors fait partie de l'atlass tellien ainsi que beaucoup d'autres chaines des montagnes (le djurdjura, l'atlas blideen , l'edough les monts tessala , la dahra, l'ourassenis, les bibans, le mont chenoua, le murdjadjo, les trara, les monts d'el khechna......) il ya un nombre incalculables de montagnes. voila a quoi ressemble les babors 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Sinneral1184 Posté(e) 2 juin 2018 Rabat - Côte Atlantique Partager Posté(e) 2 juin 2018 Le 01/09/2013 à 14:25, mottoth a dit : BONUS: l'exceptionnel juillet 2011 et ses 1138mm de RR. A part 2 petites séquences de beau temps (4 au 6/07 et 18 au 21/07) c'est presque de la pluie non-stop ! On s'attarde un peu sur l'épisode des 26 et 27/07/2011: 527mm en 48h dont 147mm durant les 6 premières heures ! J'étais bien sur suspicieux sur de telles valeurs, mais la consultation des résumés d'Ogimet pour la Corée du sud les jours concernés a levé le doute, puisque les stations voisines de Incheon, Cholwon, Chunchon ou Suwon montrent elles aussi un épisode remarquable. Salut, merci mottoth pour cette belle fiche de Séoul. Pour ce qui concerne cet épisode incroyablement pluvieux de juillet 2011. Par coïncidence j'étais là-bas et je peux confirmer que c'était fou tout au long du mois. J'étais à Séoul du 1 au 14 juillet et puis jai retourné le 24 jusqu'au 28. Les 527 mm entre le 26 et 27 mm sont très possibles. Le déluge était le soire de 26 (j'ai d'ailleurs pas sorti d'hôtel). J'ai vite retourné quand ça tout a commencé (vers 19h?), Je ne me souviens pas bien. Mais je vais mettre des clichés que j'ai pris le jour même. C'était déjà très gris mais y'avait pas encore de pluie (heureusement). Première vue depuis ma chambre. C'était dèjà gris.. Vers 11h40. Puis vers 14h, la grisaille persistait mais la pluie n'a pas encore commencé. Le 27: Pluie a continué pendant toute la journée mais intermittente. Photo prise vers 13h30. Et puis, une autre journée extrêmement pluvieuse que je n'oublierai jamais le 3 juillet. Pluie très très forte et persistante qui m'a totalement trempé. Et voici d'autres photos qui mémorisent ce mois maussade (différentes dates). Malgré tout ça, j'ai passé un bon temps là-bas. Mais je n'ai plus jamais visité la Corée en été. C'était ma dernière expérience éstivale. L'automne et le printemps sont les saisons idéales. Et aussi l'hiver qui est souvent sec pour ceux qui peuvent résister le froid. Le 24: Je rentre à Séoul depuis Daegu juste pour continuer à vivre ce mauvais temps. Photo prise depuis le TGV en route vers la gare centrale de la ville. Le 7: toujours à Séoul au quartier de Gangnam vers 14h20. La pluie toute la journée.. Le 8: Le temps n'était pas mieux.. Photo prise vers 10h50 du matin. Le 9: Egalement terrible et triste. Mais le soleil a finalement sorti vers l'aprem. L'aprem: Finalement un peu de soleil.. Le 10: Dans les montagnes pas loin de Séoul. Journée très grise et pluvieuse (mais intermittente). Bon, je pense ça suffit. Le 11, 12, 13 et 14 suivaient le meme temps maussade. Le 14 j'arrive à Busan et le temps était mieux que Séoul. L'ile de Jeju aussi pas mal.. Voilà pour mon rapport visuelle des conditions climatique à Séoul juillet 2011. Ciao, 2 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 8 juin 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 8 juin 2018 (modifié) Merci pour les dernières escales photographiques en Algérie et en Corée du Sud. Le ciel de Corée en juillet ressemble bien à ce que j'imaginais. #502. Belgrano II. Belgrano II est une des bases argentines en Antarctique, la plus méridionale d'entre elles. Par 77°52'S on est à la même latitude que McMurdo (77°50'S), mais diamétralement opposé par rapport au pôle sud : nous faisons face ici au bassin Atlantique, tandis que McMurdo fait face à la Nouvelle Zélande. Mais comme à Mc Murdo nous nous trouvons près de l'extension maximale de l'Océan Austral vers le sud: c'est vers McMurdo que la mer de Ross se rapproche le plus du pôle sud, et ici c'est vers Belgrano II que la mer de Weddell se rapproche le plus du pôle sud. SANAE est à 1145kms, le Pôle Sud 1350kms, Eduardo Frei 1940kms. Belgrano II est au sud de Halley sur cette carte, au bord de la barrière de glace de Filchner: Belgrano est sur les flanc d'un large fjord qui s'enfonce vers l'inlandsis de Coats Land. La mer de Weddell (qui fond en été) est à 27kms, le début de la barrière de Filchner à 55kms. Voici une vue d'ensemble de la base, la photo est à priori orientée face au NNE. Une autre vue pour l'ambiance de la nuit polaire, avec je pense le parc à instruments de la station synoptique au premier plan. Cette prise de vue vers le SE montre la bien pente sur laquelle est installée la base: une topographie bien ouverte aux vents et pas vraiment propice aux grands froids d'inversion. NB: pas de mesure d'enneigement, comme d'habitude en Antarctique. Mais des mesures de précipitations, d'une fiabilité discutable lors des nombreux blizzards où la neige tombe à l'horizontale et où elle est impossible à distinguer de celle soulevée du sol. Avec près de 300mm/an d’équivalent d'eau de fonte, il semble donc de prime abord que Belgrano II soit bien plus neigeuse (3x) que McMurdo, mais il se peut la mesure près de sol à Belgrano II suffise à expliquer cette différence avec McMurdo où la mesure est faite sur le toit d'un bâtiment de deux étages, donc moins soumise au biais de la poudrerie. Donc il vaut mieux ne rien conclure, et garder en tête que pour ces raisons la majorité des stations Antarctiques ne s'aventurent pas à essayer de mesurer les RR. La photo prise pendant la nuit polaire ne plaide pas pour une forte accumulation neigeuses puisque beaucoup de rochers restent visibles, il semble qu'il y ait une sorte d'équilibre entre les précipitations neigeuses et leur dispersion par les vents. Le vent, justement, c'est vraiment la star de ce climat (avec le froid permanent, bien sur). Il est ici encore largement questions des vents catabatiques qui apportent à la fois des tempêtes d'une violence inouïe mais aussi une forte atténuation du froid par compression adiabatique. Le vent dominant ici est clairement de nature catabatique, il descend du SSE depuis la calotte glaciaire en étant plus ou moins canalisé dans le fjord au bord duquel la base est installée: Durant les mois d'hiver les vents dominant de sud (130° à 190°) ne sont donc pas les plus froids malgré leur provenance de l'inlandsis, car l'air qui transporte subit un réchauffement adiabatique sec en descendant vers le niveau de la mer. A propos de sécheresse de l'air, Belgrano II enregistre régulièrement des HR "ultra basses", qui tendent vers les 10% ou 5%... là encore il faut prendre ces mesures avec des pincettes car par grand froid la pression de vapeur d'eau est de toute façon si faible qu'il est difficile de la mesurer avec précision. Mais ces données brutes mettent bien en évidence que l'air descendant du continent est d'une grande sécheresse. Et donc les plus grands froids proviennent plutôt de conditions calmes ou sous le vent de la banquise et de la barrière de Filchner (secteur 280°). En toutes saison les vents de nord à nord-est sont liés au mauvais temps d'origine océanique. Le vent catabatique ne souffle pas en permanence, et j'ai déjà évoqué à propos des vallées sèches un phénomène similaire au ressaut hydraulique qui explique que près des côtes il rebondi parfois contre une couche froide d'inversion au lieu de s'étaler en surface jusqu'à l'océan. L'alternance de ces conditions est assez rapide et peut se produire plusieurs fois par jour, avec des variations de t° assez nettes (jusqu'à +/-10°c lorsque le vent tourne). Cela explique donc les amplitudes thermiques diurnes moyennes assez fortes durant la nuit polaire: entre les variations rapides du vent et les évolution plus lentes des masses d'air et/ou des masses nuageuses, l'amplitude thermique moyenne diurne hivernale est de 7.5°c ici, 9°c à McMurdo. A McMurdo en particulier, où les observations sont espacées de 6h, j'ai souvent vu des tn 10°c plus basses que les observations synoptiques: après quelques doutes et devant la récurrence de ces reports de tn particulièrement basses j'en ai conclu qu'il pouvait se passer plein de choses en 6h, et que durant une pause du vent la t° pouvait vraiment baisser temporairement de 10°c entre 2 observations synoptiques. J'essayerais de retrouver des exemples détaillés de ce phénomène à l'occasion de la prochaine fiche, dont les observations ne sont espacées que d'une heure contre 3h ici et 6h à McMurdo. Le vent catabatique étant plus présent à Belgrano II qu'à McMurdo (mieux abritée), la Tm hivernale est plus "douce" ici: 4°c de plus durant les mois d'hiver. Alors que le niveau de "chaleur" estivale est le même (environ -2.5°c de Tm en décembre/janvier), et que les pics de froids hivernaux sont aussi de même intensité (tnn/txn annuelles médianes d'environ -42°c/-32°c, tnn proche de -48°c). La nuit polaire dure du 24/04 au 18/08, le jour continu du 23/10 au 19/02: Voici un hiver normal, pris en 2007. Les deux types de temps les plus fréquents sont: - le beau temps, avec parfois aucun nuage pendant plusieurs jours - le blizzard, lorsque qu'une tempête océanique se combine avec le vent catabatique. On retrouve des valeurs de vents aussi excessives que celles de Dumont d'Urville ou de SANAE, avec des valeurs supérieures à 150kms et approchant même les 200km/h en rafales. Le printemps dure deux mois, octobre et novembre. Ne trouvant pas d'exemple vraiment normal, en voici un assemblé avec octobre 2016 et novembre 2000. En octobre nous somme largement sortis de la nuit polaire, et certaines journées calmes et ensoleillées peuvent connaitre de fortes amplitudes thermiques, comme ici du 6 au 8/10. Les tempêtes peuvent encore être dangereuses, mais elle ne sont plus aussi excessives qu'en hiver. BONUS: un mois d'octobre 2008 exceptionnellement sec et ensoleillé: Les temps estival est assez souvent beau et/ou calme, c'est une saison pas trop désagréable malgré le gel (parfois fort) qui revient chaque "nuit" (il fait jour en continu mais lorsque le soleil redescend au plus bas près de l'horizon le bilan radiatif se modifie suffisamment pour déclencher un refroidissement "nocturne"). L'automne démarre vite en février, et c'est la même chose qu'ailleurs en Antarctique: il faut à peine deux mois pour renouer avec des condition pleinement hivernales fin mars / début avril, concomitantes avec le retour de la nuit polaire en avril. Avec le retour du froid on a également le retour des tempêtes, avec sur cet exemple un mois de février bien venté et la première grosse tempête le 18/03. BONUS: deux mois d'hiver exceptionnellement ventés, tout en démesure. - Aout 2001, avec également la tnn de ma période d'étude en début de mois. Et des rafales de 220km/h durant le long blizzard du milieu du mois. - Septembre 2017, mois le plus venté de ma période d'étude. Les rafales sont malheureusement estimées, les 200km/h ont probablement largement été dépassées à plusieurs reprises. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui ! Modifié 8 juin 2018 par mottoth 4 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 8 juin 2018 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 8 juin 2018 (modifié) Le 31/05/2018 à 14:54, mottoth a dit : #Hors Série: les Vallées Sèches de McMurdo J'ai oublié de préciser que le campement de Vanda détient à priori le record de "chaleur" du continent Antarctique, avec 15°c le 5/01/1974. Pour l'Antarctique au sens large, le record est de 17.4°c à la base Marambio, sur l'ile du même nom, mais c'est une ile et donc pas le continent Antarctique. On pourra chipoter autant qu'on voudra, de tout façon aucune autre région que les vallées sèches ne peuvent prétendre à d'aussi hautes température aussi haut en latitude (plus de 77°S) ! Une station automatique au lac Vanda - probablement celle de l'étude citée dans ma fiche sur les vallées sèches -, photographiée le 02/11/1999 par -15°c. J'ai également retrouvé cet article à propos du record de chaleur au pôle sud du 25/12/2011 (-12.5°c). Je suis aussi allé consulter l'étude de laquelle était tirée la carte des vents catabatiques postée avec la fiche de McMurdo. La revoici en plus large version: Ces lignes de flux montrent les vents moyens près de la surface (7 à 13m du sol), et les parties où elles se superposent montrent les principales convergences. Cependant "convergence" ni signifie pas forcément "vent plus fort", comme je l'avais présumé. Voici une carte de la même étude qui montre la vitesse annuelle moyenne du vent 100m au dessus du sol: Si les convergences de la Terre Adélie (vers 150°E) et de la côte de la Princesse Rahnhild (25°E) coïncident avec des vents moyens très fort, ce n'est pas le cas de barrière de Ross (170°E à 210°W), et il se trouve justement que McMurdo est l'une des stations Antarctiques les moins ventées. Une dernière carte de cette étude, celle des vents moyens à 500m du sol: Elle est complètement différente des celles plus près du sol: - en général les vents suivent les courbes de niveau dans le sens anticyclonique. - parfois, et notamment au dessus de la barrière de Rosse, les vents restent perpendiculaires à la côte et suivent ceux plus proches du sol: on tient notre explication sur la particularité de cette zone: l'écoulement catabatiques concerne une couche plus épaisse de l’atmosphère et est donc moins violent au niveau du sol. Les vents à 500m montrent la circulation circumpolaire d'est dont j'ai déjà parlé, et impliquent la présence d'une anticyclone polaire qui n'est que virtuel puisque l'altitude moyenne élevée de l'inlandsis rend impossible la matérialisation d'une telle structure atmosphérique au niveau de la mer. D'ailleurs les cartes d'analyses au niveau de la mer ignorent le continent antarctique, voici par exemple les cartes du BOM pour aujourd'hui: Voilà, fin de ce petit complétement sur l'Antarctique. Pour les prochaines fiches on reste encore un peu dans la région, on n'en à pas encore vraiment fini avec le froid et le blizzard. Modifié 8 juin 2018 par mottoth 1 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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