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Crue sur le bassin de la Loire supérieure du 21 septembre 1980


pollux 43
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Posté(e)
Le Puy En Velay (alt. 700m)

Il y a tout juste 30 ans, le 21 septembre 1980 , une crue de fréquence centennale frappait le cours supérieur de la Loire. Parmi les plus touchées, les communes de Coubon et Brives-Charensac, situées dans le bassin du Puy-en-Velay en Haute-Loire, ont payé un lourd tribu en pertes humaines et matériels. Le bilan global à l'époque fait état de 7 morts et 300 millions de francs de dégâts.

Le 20 septembre 1980, le sud-est de la France est touché par un important épisode méditerranéen. Une dépression alimentée en air froid par un anticyclone nordique, associée à une goutte froide d'altitude, entre en contact avec de l'air chaud, en provenance d'Afrique du nord, et qui s'est humidifié lors de son passage en méditerranée. Un autre anticyclone, situé en Europe centrale se retirant lentement, bloque l'évacuation du système et contribue à la stagnation des pluies orageuses.

Du samedi 20 en soirée au dimanche 21 septembre 1980 en début d'après-midi, de fortes pluies s'abattent sur le secteur de la Loire ardéchoise, sur un axe allant des communes de Saint-Laurent Les-Bains à Sainte-Eulalie.

Une zone d'environ 300 km² autour de cet axe reçoit plus de 500 mm de pluie en moins de 24h. Une hauteur de 627 mm a été atteinte sur la commune de Saint-Etienne de Lugdarès (valeur estimée, le pluviomètre a débordé).

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a violence des pluies entraîne une montée rapide des petits cours d'eau sinistrant de nombreux villages. Le dimanche 21 septembre, en fin de matinée, la Loire sort brutalement de son lit sur les communes de Coubon et Brives-Charensac.

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A Brives-Charencsac, la crue du fleuve atteindra son maximum vers le milieu de journée, à une hauteur de 6,70 m à l'échelle des crues. Le débit est estimé entre 2000 et 2500 m3/seconde. Le Préfet en fonction à l'époque, déclenche le plan ORSEC. Le débit maximum de la Loire de 3500 m3/s sera enregistré sur la commune de Bas-en-Basset, à la confluence avec la rivière Ligon, elle-même en crue.

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Cette crue est jusqu'à ce jour la plus importante, connue en amont du Puy-en-Velay ; au moins depuis cent cinquante ans.

Les sauvetages ,parfois périlleux, sont entrepris. De nombreuses personnes se sont réfugiées sur les toits. Les eaux chargées de boue ont envahies leurs maisons, parfois jusqu'au premier étage, des hélicoptères de la sécurité civile interviennent.

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Le vieux pont, dont il ne reste plus que 2 arches, résistera. Au plus fort de la crue, l'eau atteindra presque le sommet des arches.

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photo du vieux pont prise il y a quelques jours

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Le pont Gallard, massif, construit peu de temps avant la révolution, ne bronche pas. Au maximum de la crue, on ne distingue plus ses arches. Il fonctionne, à ce moment-là, comme un véritable « laminoir » pour tous les débris naufragés que la Loire lui présente (sur les clichés, un bâtiment préfabriqué de l'école de la République vient s'y encastrer). On pouvait probablement toucher l'eau depuis son parapet.

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le pont Gallard il y a quelques jours

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Les minutes du pont en arc de Coubon sont comptées. Il ne résiste pas à la poussée de l'eau en furie. Lorsque celle-ci atteindra sont tablier, il cédera. Des morceaux de sa structure seront retrouvés 100 m en aval. Les habitants devront attendre 4 ans pour avoir un nouveau pont, l'intérim fut assurée par un pont militaire.

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Le pont de Coubon il y a quelques jours

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A Brives-Charensac, la digue de pierres se trouvant sur la rive gauche, sera franchît par un mètre d'eau. Une vaste surface sera inondée jusqu'à plusieurs centaines de mètre du cours du fleuve notamment dans les quartiers résidentiels.

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Après son passage, l'eau laisse un véritable spectacle de désolation : carcasses de véhicules, des branches, des arbres, des cadavres d'animaux,des citernes... La boue qui s'est immiscée partout, s'est mélangée à des hydrocarbures. Elle laissera une odeur persistante pendant de nombreuses semaines. L'entraide s'organise

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une centaines de photos sont consultables sur le site du journal l'Eveil de la Haute-Loire

Sources des informations et documents:

- les photos sont tirées en grande partie de la photothèque du journal local l'Eveil,

- carte de Météo France

- hydrologie la crue du 21 et 22 septembre 1981 sur le bassin de la Loire supérieure par Gérard Staron,

- la crue de la Loire de septembre 1980 par Claudine Béchet.

Voici quelques liens

l'Eveil

Météo France événements mémorables

Persée Gérard Staron

Persée Claudine Béchet

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Posté(e)
Abbeville centre (Somme)

Ah, merci de ce reportage, j'y étais et cela m'a en effet très impressionné. J'avais 8 ans.

J'étais au niveau du pont Gallard le matin du sinistre. J'ai vu les caravanes passer dessous puis quand les préfabriqués de l'école sont arrivés, ils ont frappés le pont qui je crois a été fermé ensuite. On a juste eu le temps de prendre la voiture garée rive droite vers l'usine Sabarot. Puis on a pu contourner par Fay la Triouleyre et la 4 voies pour redescendre par le seul pont resté ouvert (cela de la 4 voies). Il fermera un peu plus tard. J'ai ainsi pu rejoindre le bas de Chadrac. Notre maison était une magnifique demeure de famille de la Renaissance (le quartier) qui était alimentée par une source. On a été les seuls à être alimentés en eau potable durant quelques temps.

Je crois aussi qu'un autre pont s'est effondré entre le pont Gallard et le pont de la 4 voies??? Souvenir lointain. En tout cas l'effondrement de celui de Coubon a été un sacré choc.

Tous les ponots (habitants du Puy) non touchés par cette inondation ont ensuite donné aux sinistrés. On a donné un vélo....je ne sais plus quoi d'autre.

A noter aussi de très nombreuses vipères qui ont péri et ont ensuite été protégées pendant des années sur les bords de ce fleuve décidemment très capricieux.

Encore merci de mettre en avant ces évènements qui me laissent toujours un souvenir impérissable.

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Merci pour ce dossier très interessant.

Je n'étais pas là en 1980 mais j'ai entendu parlé de cet épisode. Il avait été très imprésionnant sur la région surtout sur le bassin de la Loire. Ce n'est pas tous les jours que l'ont rencontre ce genre d'épisode très intense et très étendu.

Ayant entendu les impacts de cet épisode sur le bassin de la Loire je m'étais demandé pourquoi ma zone (est-stéphanois) n'avait pas subit de grosses crues vu l'état de La Loire à ce moment. Mais en regardant la carte de la pluviometrie je comprend mieux à présent ma zone était en marge du "gros des précipitation".

En tous cas bravo encore une fois.

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Posté(e)
Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

Très intéressant dossier sur un épisode dont je n'avais jamais entendu parler. Merci pour le travail de recherche pollux43!

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Posté(e)
St Georges sur Loire (49), 15 km à l'ouest d'Angers.

En tout cas bien plus loin en Aval j'en ai jamais entendu parler (Anjou). Cà a surement du pas mal monter dans le coin mais surement rien d'extraordinaire. Les locaux me contrediront si j'ai tord. En revanche les crues exceptionnelles ici furent celles de Janvier 1910, Mai 1984 et Janvier 1995 il me semble. Depuis c'est relativement calme... default_whistling.gif

Bravo pour ce reportage. default_w00t.gif

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Posté(e)
St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende

La crue a également été exceptionnelle sur l'Allier supérieur (côte à 8 m à Langogne ! - limite 48-43-07). L'onde de crue a été assez amortie à l'aval, rien de catastrophique en Auvergne en aval de Langeac-Brioude

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Merci pour ce reportage

Même le village des Estables, qui est en pente, avait été inondé. D'après les souvenirs des habitants l'ensemble des reliefs régurgitaient des tonnes d'eau, dans le village un torrent de 40 à 60cm de hauteur avait emporté les routes, inondé des maisons et déterré des morts dans le cimetière.

Le tracé des différents ruisseaux a été modifié par cet épisode exceptionnel.

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Posté(e)
Malbosc, piémont cévenol du 07 en limite du 30 (alt. 226m), le long du ruisseau de Maubert, affluent de la Ganière

Cet épisode a bien dû provoquer une grosse crue de la haute Ardèche non ? Vu la localisation du noyau diluvien sur son haut bassin versant...

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3330 m3 / s au barrage de Grangent vers 22 h ce dimanche 21 septembre 1980, cela reste le record de débit instantané depuis sa construction en 1957.

Tout de suite à l'aval à saint Just Saint Rambert, de nombreux dégâts avaient été à déplorer , il reste des " marques" de crue pour se donner une idée de la hauteur atteinte.

J'ai conservé quelques articles et ce qui est impressionnant , c'est la quantité de débris en tous genres ( par exemple les caravanes de Bas et retournac ) qui flottait sur la retenue de Grangent.

Par contre, à partir du centre de la plaine du forez la crue s'est affaissée mais a quand même envahi, le chantier du barrage de Villerest qui était en construction.

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Posté(e)
Le Puy En Velay (alt. 700m)

merci à tous !

Je crois aussi qu'un autre pont s'est effondré entre le pont Gallard et le pont de la 4 voies??? Souvenir lointain.

Effectivement Eric, il s'agit du pont de la Chartreuse dont l'origine remonte à l'époque Gallo Romaine. Le voici au moment de la crue en grande partie immergé, au second plan au centre.

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Ci-dessous, image du haut, après le passage de la crue il se trouve très endommagé. Il sera restauré ensuite partiellement. La dernière arche (totalement emportée) est aujourd'hui remplacée par une passerelle bois/métal.

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Sait on si l'aval a également connu des dégâts lors de l'arrivée de l'onde de crue?

Alexe 34, voici une carte tirée de l'article de Gérard Staron qui répond un peu à ta question.

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La principale onde de crue est produite par la Loire Ardéchoise, une seconde par la rivière le Lignon. Ces ondes de crues dépendent de la répartition géographique des précipitations et de leurs intensités (confère carte des précipitations).

En aval de ROANNE le débit n'est plus que de 1250 m3/s et 820 m3/s à NEVERS.

Le débit maximum se trouve au niveau de la commune de BAS EN BASSET avec 3500 m3/s et un tout petit peu moins à l'entrée du barrage de Grangent dans les 3300 m3/s comme l'indique Grenouille Forezienne.

Cet épisode a bien dû provoquer une grosse crue de la haute Ardèche non ?

jtomtom, l'Ardèche n'avait pas été épargnée, cependant dans une moindre mesure.

Des villages de la haute Ardèche ont été durement touchés comme la commune de Saint Cirgues en Montagne. Les pluies de l'épisode du 20/21 septembre 1980 se sont abattues plus au nord qu'habituellement lors des épisodes de ce type. Cette caractéristique a été probablement déterminante pour la crue de la Loire moins habituée que l'Ardèche à recevoir de telles quantités d'eau.

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Le barrage de Grangent a donc bien joué un rôle écrêteur contrairement à ce qui se dit depuis 30 ans ici...

Crue effectivement exceptionnelle sur la loire supérieure et le lignon. Il faut remonter à 1878 pour retrouver une crue avec les même caractéristiques.

Sinon, la grande crue du 11 novembre 1790 a détruit une des arches du pont de la Chartreuse et celle du 8 septembre 1559 aurait dépassé d'un mètre 50 celle de 80 à Brives Charensac.

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