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KATRINA


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Katrina : Bush assume

Très critiqué, le président américain a dit qu'il assumerait tout manquement imputé à son administration dans la mauvaise gestion de la crise provoquée par le passage du cyclone il y a deux semaines. Le bilan provisoire officiel de la catastrophe est de 513 morts.

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Le président américain mardi à Washington D.C

"Katrina a mis en lumière des problèmes sérieux dans nos capacités de réponse, à tous les niveaux du gouvernement. Et à propos du gouvernement fédéral qui n'a pas pleinement fait son travail, j'en assume la responsabilité. Je veux savoir ce qui s'est bien passé et ce qui s'est mal passé". Le président américain George W. Bush a admis mardi pour la première fois avoir sa part de responsabilité dans la lenteur des secours qui ont été portés aux victimes du cyclone Katrina.

Très critiqué depuis le drame, le président américain fera jeudi soir un discours à la Nation sur la réponse apportée à cette catastrophe naturelle. Cette intervention qui sera faite depuis l'Etat de Louisiane, le plus affecté par le cyclone, détaillera la réponse apportée par l'administration américaine aux conséquences du cyclone qui a ravagé une partie du sud des Etats-Unis, le 29 août, dont la ville de La Nouvelle-Orléans.

Bases de la reconstruction

"C'est un désastre majeur sans précédent par son ampleur", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan. Le président "lancera les bases de la reconstruction à long terme", a-t-il précisé. Le porte-parole a ajouté que les détails du voyage du président Bush en Louisiane la semaine prochaine seraient précisés ultérieurement. Il a par ailleurs indiqué que le président allait remercier à New York, où il se rend mardi soir pour participer au sommet mondial de l'Onu, tous les dirigeants des pays qui ont fourni une aide matérielle et technique aux Etats-Unis après le cyclone Katrina.

Le bilan provisoire officiel de la catastrophe provoquée par le cyclone était mardi de 513 morts, dont 279 pour la Louisiane, 218 au Mississippi, 14 en Floride et 2 en Alabama. Aucune victime étrangère n'a été signalée.

Créé le 13 septembre 2005

Mis à jour le 13 septembre 2005 à 18h47

Source : http://www.lci.fr/news/monde/0,,3244741-VU5WX0lEIDUy,00.html

Florent.

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Katrina, ou les limites d'un système et d'une économie américaine qui produit la misère à mesure qu'elle produit la richesse et qui ensuite la cache car elle en a honte. Comme à chaque fois, il aura

La macabre collecte continue

Deux semaines après le passage de Katrina, la recherche des corps se poursuit à La Nouvelle-Orléans où le niveau de l'eau baisse. Le bilan du cyclone approche les 700 morts. Le Congrès tente de comprendre pourquoi les secours ont été si lents.

Créé le 14 septembre 2005

Mis à jour le 14 septembre 2005 à 18h45

Les découvertes sont quotidiennes. L'inspection de La Nouvelle-Orléans où l'eau est en forte décrue depuis les opérations de pompage, a permis mardi de retrouver 144 cadavres. La collecte macabre se poursuivait mercredi. Le nombre de corps découverts en Louisiane est passé à 423 mardi soir contre 279 lundi. L'aggravation du bilan, qui reste provisoire, intègre aussi 218 morts au Mississippi, 14 en Floride et 2 en Alabama, est notamment dû à une décrue rapide des eaux à La Nouvelle-Orléans. Le bilan du cyclone Katrina, deux semaines après son passage sur une partie du sud-est des Etats-Unis, atteint 657 morts. Selon les militaires, la ville sera asséchée d'ici au 8 octobre.

Une équipe de secours a retrouvé un homme de 74 ans qui a survécu pendant 16 jours dans sa maison. Inconscient et très amaigri, l'homme devrait survivre, selon les secours. Les propriétaires d'un hospice de la ville où sont morts noyés 34 patients ont été mis en examen pour homicide par négligence, pour ne pas avoir évacué les occupants en dépit de l'ordre émis par les autorités avant le passage de Katrina.

Interrogations

L'aéroport de La Nouvelle-Orléans qui n'accueillait depuis le cyclone que des vols humanitaires et militaires, a été rouvert aux vols commerciaux. Une porte-parole du Centre national pour les enfants disparus et exploités, une organisation à but non-lucratif basée à Alexandria (Virginie) près de Washington, a indiqué que quelques 2.000 enfants perdus faisaient toujours l'objet de recherches. A la demande du département de la Justice, ce centre a créé il y a une semaine une cellule nationale de recherche des enfants séparés de leur parents, composée d'une cinquantaine de volontaires, tous officiers de police retraités venus des quatre coins des Etats-Unis.

Après le début de mea-culpa de George Bush mardi (lire notre article), les membres du Congrès commençaient mercredi à interroger les responsables des secours pour comprendre des raisons de la réponse tardive au cyclone qui a provoqué l'inondation de 80% de La Nouvelle-Orléans (Louisiane, sud).

Lors de son discours devant les Nations unies à l'ouverture du sommet de son Assemblée générale, le président Bush a remercié "plus de 115 pays et une dizaine d'organisations internationale qui ont apporté leur assistance" après le cyclone.

Source : http://news.tf1.fr/news/monde/0,,3245084,00.html

Florent.

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Vue satellite de la Nouvelle Orléans

Google Map a mis à jour ses cartes de la Nouvelle Orléans. Quatre vues sont disponibles, dont la vue "Katrina". A voir absolument.

On distingue nettement les zones inondées avec parfois de l'eau jusqu'au toits de pavillons qui émergent à peine et aux sols bleu foncés en haut de l'image par rapport aux zones sèches aux sols clairs en bas et à l'extrême gauche de l'image.

N'hésitez pas à comparer avant et après cyclone, en alternant vue "mixte" et vue "katrina".

Petite visite que je vous conseille : longez le canal (le long d'Orpheum Avenue) que vous voyez en haut et à gauche de l'image (n'hésitez pas à zoomer au besoin). Il sépare très nettement la zone séche qui est à gauche, d'une zone complétement inondée à droite. En partant du bas, vous aboutirez en haut au port de plaisance qui est situé sur la droite du canal, là où la côte s'avance. On distingue nettement un flux d'hydrocarbure qui s'en échappe. A cet endroit, vous pourrez voir les dégats du cyclone en terme de vent en voyant les bateaux enchevêtrés les uns sur les autres, surtout sur le port (West End Lake Shore Park) situé le plus en haut .

http://maps.google.com/maps?q=New+Orleans&...40704&t=e&hl=fr

Florent.

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Dévastée, la Louisiane reconstruit son avenir

Etats-Unis - Assainir, rebâtir… Les régions touchées par l’ouragan Katrina s’organisent. Plus qu’un défi, un casse-tête de planification urbaine.

Sur sa poitrine, un autocol lant annonce en lettres rouges : « visiteur ». Assis sur un canapé, Franklin Kyle passe coup de fil après coup de fil, attendant d’être reçu dans le saint des saints. Il n’est pas le seul. Nous sommes au siège du Shaw Group, une entreprise d’ingénierie, de construction et de services basée à Baton Rouge, la capitale de la Louisiane, à une heure de route de La Nouvelle-Orléans. « C’est ici , explique Franklin en désignant l’élégant hall de marbre et de verre, que se prépare l’avenir de New Orleans. » Il est né dans la ville martyre, il y a fondé une PME d’ingénierie et de services, depuis la construction de ponts jusqu’au traitement des eaux. « Le plus compliqué , annonce-t-il, ce sera les problèmes liés à l’environnement. La pollution par les hydrocarbures. La contamination des maisons par cette “soupe toxique” qu’est devenue l’eau. »

Sur tous les fronts

A l’étage, les responsables du Shaw Group travaillent jour et nuit. Ils embauchent, recrutent des sous-traitants comme Franklin Kyle, signent des contrats à tour de bras. Plus de 2 000 personnes sont sur le pont, un chiffre impressionnant – mais encore provisoire – pour une entreprise de 19 500 salariés. Un gros contrat, qui pourrait atteindre 100 millions de dollars, vient d’être signé avec l’agence fédérale en charge des secours d’urgence, prévoyant la construction ou la réhabilitation de logements pour les sinistrés. L’encre d’un autre contrat du même montant, passé avec l’armée pour drainer, nettoyer, déblayer, reconstruire La Nouvelle-Orléans, n’est pas encore sèche. Un troisième, signé avant même le passage du cyclone, porte sur la réparation des toits. « Nous travaillons sur tous les fronts, explique, débordé, Chris Sammons, l’un des dirigeants de Shaw : logement, mise en service de pompes provisoires et réparation de celles qui existent, réparation des digues, des toitures, bureaux de poste, électricité, support logistique dans le domaine de l’eau, de la nourriture, de l’approvisionnement en fuel… »

Dehors, l’après-midi touche à sa fin. A perte de vue, les autoroutes avoisinantes affichent un spectacle d’embouteillages digne de Los Angeles à l’heure de pointe : en quelques jours, la population de Baton Rouge a plus que doublé…

700 millions de dollars par jour

A quoi ressemblera la reconstruction de La Nouvelle-Orléans et de toute la région du golfe du Mexique ravagée par Katrina ? Personne ne connaît encore la réponse dans le détail, mais tout le monde partage déjà une certitude : ce sera énorme. L’assistance aux victimes et la reconstruction pourraient coûter plus de 200 milliards de dollars au gouvernement fédéral, une estimation qui ne prend pas en compte la reconstruction des milliers de logements détruits ou inhabitables. Déjà, plusieurs élus du Congrès s’affolent de voir Washington débourser 700 millions de dollars par jour et demandent la nomination d’un super contrôleur des dépenses. D’autres se demandent si cela a un sens de reconstruire une ville au-dessous du niveau de la mer. Une cité, de surcroît, plombée par des problèmes chroniques de pauvreté, de corruption et d’inefficacité.

Mais sur le terrain, tous les experts interrogés sont pourtant formels : La Nouvelle-Orléans sera reconstruite, non seulement par respect pour sa population meurtrie et son histoire si riche, mais aussi parce qu’il s’agit d’un poumon irremplaçable dans la vie économique du pays. Là se trouve le plus grand port des Etats-Unis, un point d’acheminement critique pour le café, le bois, le coton et les produits agricoles en général, sans oublier bien sûr le pétrole. C’est bien la clé d’un golfe du Mexique qui représente 17 % des capacités de raffinage des Etats-Unis et un quart de leur production de brut. Ici transite aussi la plus grande partie du pétrole d’Arabie saoudite.

Comment reconstruire ? Dans le tableau de l’après-catastrophe ( lire l’encadré ci-dessous ) qui commence seulement à s’esquisser, tout n’est pas aussi noir qu’on le craignait. Un bon nombre de plates-formes pétrolières sont intactes, plusieurs grosses raffineries ont déjà redémarré. Le pompage de l’eau dans la ville sera achevé plus tôt que prévu, sans doute à la mi-octobre. L’électricité et même l’eau courante commencent à être rétablies dans les quartiers restés au sec, qui représentent à peu près la moitié de la ville. Stephen Perry, le patron de l’office du tourisme et des conventions, va jusqu’à imaginer un Vieux Carré prêt pour les touristes dans trois mois. « Je ne suis pas pessimiste. Une grande partie de la ville n’a subi que peu de dommages. Et pour les zones inondées, on ne sait pas encore à quel point l’eau a été contaminée. L’essence n’est pas vraiment un problème, pour le reste il n’y avait pas d’industries lourdes dans ces zones-là » , insiste John Pardue, directeur du Louisiana Water Resources Research Institute à l’université d’Etat de Louisiane.

Ravages de la pollution

Mais d’autres sont beaucoup moins optimistes. En se retirant, l’eau laissera une « moisissure toxique » qui rendra inévitable la destruction de la plupart des habitations inondées. Selon certains experts, le nombre de bâtiments à démolir dans la région pourrait dépasser les 60 000. Ce qui pose deux types de problèmes, colossaux : un, l’évacuation de centaines de milliers de tonnes de débris, deux, le financement de la construction des nouveaux bâtiments. Moins d’un domicile sur deux étant assuré contre les inondations, on voit déjà se profiler un bras de fer majeur entre les propriétaires et les compagnies d’assurances, le gouvernement jouant le rôle d’arbitre et, probablement , de payeur en dernier ressort. Le problème de la contamination de l’eau n’est pas non plus près d’être réglé. L’eau putride des inondations est pour l’instant pompée et rejetée dans le lac Pontchartrain, d’une importance vitale pour La Nouvelle-Orléans. Robert Twilley, spécialiste des zones humides et terrains marécageux à l’université d’Etat de Louisiane, s’avoue très inquiet des ravages de la pollution organique et chimique sur l’écosystème de ce lac immense mais peu profond.

La reconstruction de « Big Easy », la « Grande Facile », n’est pas seulement un défi lancé à l’ingénierie civile et à l’environnement. C’est un immense casse-tête de planification urbaine. Un exemple : le port pourra rouvrir assez vite, mais où loger les dizaines de milliers de personnes qu’il emploie ? En reconstruisant la ville au plus vite ? Mais, alors, comment imaginer de déverser plusieurs dizaines de milliards de dollars sur une ville qui resterait exposée au premier cyclone venu ? Il faut imaginer une ville à la fois mieux construite, débarrassée de ses pire s g hettos, mieux protégée des éléments naturels et plus respectueuse de l’environnement. « Sans aucun doute, la reconstruction urbaine devra s’accompagner d’une restauration des zones marécageuses de la région. Si celles-ci n’avaient pas disparu aussi rapidement, la ville aurait été mieux protégée contre les ravages de Katrina, explique Robert Twilley. Un plan de restauration de ces zones humides existe depuis longtemps, qui coûterait 300 à 500 millions de dollars par an sur dix ans, soit beaucoup moins que ce qu’exigera la réparation et la modernisation du système de digues . » Mai s p our des Américains toujours tentés par une solution technologique miracle à leurs problèmes, l’approche écologique risque de susciter bien des débats. Il faudra détruire ou modifier des canaux, changer des habitudes plus que centenaires et s’armer de patience : la nature prendra son temps pour redevenir une alliée.

Risque de schizophrénie

Personne, en fait, n’est encore capable d’imaginer la séquence de la reconstruction : quelles seront les priorités budgétaires, où choisira-t-on le court terme et où privilégiera-t-on le long terme, à quel rythme faudra-t-il repeupler La Nouvelle-Orléans ? Beaucoup rêvent de reconstruire une ville meilleure, une cité idéale, mais l’expérience des catastrophes passées montre que l’urgence impose généralement une reconstruction rapide. Cette vieille cité créole, qui a célébré son premier mardi gras en 1743, risque donc de devenir rapidement schizophrène : profondément attachée à ses racines, mais aussi obligée de se réinventer de fond en comble. Autant dire que la reconstruction de La Nouvelle-Orléans sera plus, beaucoup plus, qu’une simple affaire d’argent.

Source : http://lemagchallenges.nouvelobs.com/artic...03/a276238.html

Florent.

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Cyclone Katrina : le président Bush fait amende honorable

16 septembre 9:03

LA NOUVELLE-ORLEANS - George W. Bush s'est efforcé de faire amende honorable après le cyclone Katrina, dont le bilan atteint près de 800 morts. Le président américain a également promis de rebâtir La Nouvelle-Orléans et de réévaluer les procédures d'urgence.

«J'estime qu'une planification détaillée des secours est une priorité nationale», a déclaré George W. Bush, venu s'adresser jeudi dans la ville désertée et dévastée de La Nouvelle-Orléans pour s'adresser à la nation à une heure de grande écoute.

«Par conséquent, j'ai ordonné au département de la Sécurité intérieure de lancer immédiatement un ré-examen des plans d'urgence dans toutes les grandes villes d'Amérique», a ajouté ce président au plus bas dans les sondages, pris en défaut sur son point fort habituel, la sécurité.

«Quatre ans après l'horrible expérience du 11 septembre, les Américains ont tous les droits d'attendre une réponse plus efficace en cas d'urgence. Lorsque le gouvernement fédéral ne parvient pas à faire face à cette obligation, je suis en tant que président responsable du problème, et de la solution» a déclaré M. Bush, convenant «le système de secours en cas de catastrophe n'a pas été à la hauteur».

C'est la première fois que le président américain tirait les leçons du désastre du 29 août devant le pays tout entier, alors que le bilan provisoire approche les 800 morts, et que 500 000 familles ont dû être évacuées, selon son propre décompte.

Intervenant en bras de chemises devant la lumière bleutée du crépuscule sur la cathédrale Saint-Louis, il a promis que les régions du Sud dévastées renaîtraient de ce désastre, grâce notamment à la création d'une zone économique spéciale, permettant d'encourager le redémarrage d'entreprises.

© ATS

Source : http://www.edicom.ch/news/international/05...090344.fr.shtml

Florent.

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Au NE de Pont de Beauvoisin Savoie, Alt. 280 m. Et fréquemment à Chambéry Centre-Ouest (270m), à 18 km Est à vol d'oiseau, trajets étagés entre 250 m et 630 m d'altitude, de part et d'autre de l'Epine (Jura Sud) / Chartreuse (Préalpes N-O).

Les cyclones auraient gagné en force depuis 1970, alors que la température de l'océan dans les zones concernéees augmentait d'environ +1°C sous l'effet du réchauffement climatique :

Article en anglais :

http://www.foxnews.com/story/0,2933,169592,00.html

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Les rescapés reviennent à La Nouvelle-Orléans

Eric Lecluyse

Quartier par quartier, les habitants de la Nouvelle-Orléans sont autorisés à regagner leur domicile

Des milliers de rescapés de l'ouragan Katrina ont commencé dimanche à rentrer dans leurs domiciles de Metairie, une banlieue de La Nouvelle-Orléans, après en avoir reçu l'autorisation. Des stations-services étaient ouvertes, ainsi que quelques cafés et fast-foods.

Le maire de La Nouvelle-Orléans, Ray Nagin, a annoncé que les rescapés pourraient regagner la ville, quartier par quartier, à commencer, lundi 19 septembre, par celui d'Algiers, une zone résidentielle du centre-ville, proche du Mississippi. Les habitants devraient pouvoir regagner les quartiers résidentiels principaux, y compris celui du Garden District, dès mercredi.

Le vice-amiral Thad Allen, nouveau responsable des opérations de secours, a demandé dimanche au maire de La Nouvelle-Orléans de "ralentir" le retour des habitants de la ville, qu'il juge trop dangereux. Il a évoqué ses inquiétudes à propos de l'eau du robinet, qui reste souvent impropre à la consommation. Thad Allen doit rencontrer Ray Nagin ce lundi, pour mettre au point un plan de repopulation de la ville.

La crise provoquée aux Etats-Unis par le cyclone Katrina entre dans sa quatrième semaine. Le bilan provisoire des victimes a atteint 880 morts, dimanche, dont 646 en Louisiane. Le coût économique du cyclone Katrina est encore incertain, mais il a déjà été estimé à quelque 200 milliards de dollars.

Source : http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=212

Florent.

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Le maire de La Nouvelle-Orléans suspend le retour des habitants

LA NOUVELLE-ORLEANS - Le maire de La Nouvelle-Orléans (Louisiane), Ray Nagin, a annoncé lundi qu'il suspendait le retour des habitants de la ville. Et ce en raison des mauvaises conditions matérielles et sanitaires et de l'approche menaçante de la tempête Rita.

"Nous suspendons tout retour dans la ville de La Nouvelle-Orléans à partir de maintenant", a déclaré M. Nagin lors d'une conférence de presse. Trois semaines après le passage du cyclone qui a dévasté la côte du Golfe du Mexique et provoqué l'inondation de La Nouvelle-Orléans, M. Nagin avait autorisé à partir de lundi le retour de quelque 180 000 habitants de la ville, qui en comptait 485 000 avant le passage de Katrina le 29 août.

Mais cette décision avait été contestée ce week-end par le commandant des opérations fédérales de secours après le cyclone Katrina, le vice-amiral Thad Allen, jugeant ce retour trop prématuré. Lundi, le président américain George W. Bush a appuyé M. Allen en se disant inquiet d'un retour trop rapide des habitants à La Nouvelle-Orléans. "Il y a des inquiétudes concernant l'environnement", a-t-il déclaré.

La tempête tropicale Rita, qui pourrait devenir un cyclone majeur menaçait lundi la pointe sud de la Floride, mais aussi les côtes du Golfe du Mexique.

"Nous avons un autre cyclone qui s'approche vers nous. Et il pourrait nous toucher au plus tôt jeudi ou au plus tard samedi", a dit M. Nagin. "J'ai deux rapports différents. Le premier dit qu'il va toucher le Texas. Le second dit que la tempête va tourner vers le nord et pourrait passer au-dessus de la Louisiane", a-t-il ajouté.

"Nos digues sont encore en mauvais état. Nos stations de pompage ne fonctionnent pas encore à pleine capacité. Si nous avons plus de 228 millimètres de pluie (...) nous aurons à nouveau des inondations importantes sur la rive est", a-t-il dit.

Le maire a déclaré qu'un "processus d'évacuation" allait commencer. "Je demande à tout le monde à Algiers de se préparer à évacuer mercredi matin", a-t-il dit. "J'encourage tout le monde à partir", a-t-il ajouté.

Lundi, le président américain George W. Bush a appuyé M. Allen en se disant inquiet d'un retour trop rapide des habitants à La Nouvelle-Orléans. "Il y a des inquiétudes concernant l'environnement", a-t-il déclaré. Il s'était aussi dit inquiet de la tempête Rita.

19.09.2005 23:34 ATS

Source : http://www.limpartial.ch/classes/ImparNews...ml&NoRubrique=2

Florent.

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Au delà des articles impersonnels retransmis ici au fil des jours, voici un témoignage concret et effrayant par une célèbre musicienne de jazz de la Nouvelle-Orléans. L'ouragan Katrina vu de l'intérieur par ceux qui l'on vécu...

Katrina : le témoignage de Charmaine Neville

(20/09/2005 13:50)

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Charmaine Neville est membre de la fameuse confrérie des Neville Brothers and Sisters, trois générations de musiciens qui ont en partie façonné la musique de la Nouvelle-Orléans et du bayou… Voici son témoignage suite aux événements de fin août. Ceci est une traduction libre de sa déclaration du 5 septembre 2005, après l’arrivée du cyclone Katrina.

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« J’étais dans ma maison quand tout a commencé. Quand le cyclone est arrivé, cela a détruit tout un côté de celle-ci. L’eau a commencé à se déverser dans la maison par paquets, comme un torrent. Mon voisin, un vieil homme, était avec moi, dans la maison, avec nos chiens et nos chats. Nous tentions de rester hors de l’eau, mais celle-ci se déversait trop rapidement : nous avons donc du quitter très rapidement les lieux. Nous nous sommes alors dirigés tant bien que mal vers une école avoisinante. Nous sommes grimpés sur son toit, pour être à l’abri. Nous avons retrouvé à cet endroit plusieurs autres personnes que nous avons essayé de secourir.

Plus tard, nous avons réussi à mettre la main sur une embarcation légère, qui nous a permis de faire un tour dans le voisinage, afin de récupérer des personnes sur leur toit, et les ramener à l’école. Nous avons ensuite essayé de trouver toute la nourriture que nous pouvions afin de nourrir les gens. Mais c’est alors que les choses ont vraiment empiré.

Le second jour de la catastrophe, nous nous sommes déjà rendus compte que nous n’aurions bientôt plus de nourriture ni d’eau. En cours de journée, nous n’avions plus rien, alors que d’autres personnes continuaient à nous rejoindre dans cette école. Nous regardions alors les hélicoptères qui passaient au-dessus de nos têtes, en train de sauvegarder quelques personnes sur des maisons environnantes. Ils passèrent aussi au-dessus de nous, mais sans réagir, sans nous faire le moindre signe, sans se préoccuper de nous. Ils ne nous ont envoyés bien entendu ni nourriture, ni eau…

Les alligators qui rodaient commençaient à se nourrir des cadavres qui flottaient. Il y avait toutes sortes de choses dans l’eau. On pouvait aussi percevoir des petits corps, comme des bébés.

Bientôt, nous nous sommes rendus compte que nous étions environnés de dizaines et dizaines de cadavres. Nous avons appris que l’on mourrait dans les hospices, dans les hôpitaux et dans les maisons de retraite par manque de soins et de nourriture. J’ai essayé plusieurs fois de joindre la police pour qu’elle nous aide, mais je me suis rapidement rendu compte qu’ils étaient dans la même galère que nous, sans moyens véritables.

Nous avons d’ailleurs sauvé un certain nombre d’officiers de police, avec notre bateau. Officiers qui se situaient dans un commissariat environnant. On comprenait que la police ne puisse nous sauver, mais nous ne comprenions pas pourquoi même la Garde Nationale ne pouvait nous venir en aide. On les voyait pourtant de loin, mais ils ne s’approchaient même pas de nous.

Finalement, j’ai voulu fuir de l’endroit où j’étais, en emportant avec moi les personnes faibles pour les évacuer. J’ai pris tout ceux que je pouvais déplacer : c’est-à-dire deux vielles dames en chaise roulante, que nous avons réussi à emmener de ce cauchemar vers le Quartier Français. Nous avons fait ainsi plusieurs voyages allers et retours. Nous avions entendu dire qu’à ce Quartier, il y avait des téléphones disponibles. C’est vrai, il y en avait : mais tous étaient occupés par des files interminables de personnes qui tentaient de joindre des proches. J’ai trouvé quelques policiers pour leur expliquer que certaines des femmes du voisinage avaient été violées, parfois tuées, par des types qui rôdaient, qui venaient d’on ne sait où. Je ne savais rien de ces types, et les policiers non plus…

Ce que je voudrais que les gens comprennent, c’est que si nous n’avions pas été abandonnés à notre sort comme des animaux, si nous n’avions pas été traités comme des animaux errants ou sauvages, toutes ces dépravations, ces viols, ces violences ne se seraient pas produits. J’ai entendu certaines personnes affirmer que si nous voulions rester en ville, c’est parce que nous désirions précisément voler, engendrer des violences… Mais la plupart des gens n’avaient pas de quoi s’enfuir, partir. Ils n’avaient pas de moyens. S’ils avaient pu partir durant l’ordre d’évacuation, évidemment ils seraient partis…

Il y a toujours des milliers de personnes qui sont piégées dans leur maison dans le centre ville. Nous nous sommes rendus compte nous-même de la situation de ces personnes piégées en regardant le voisinage de nos maisons. Beaucoup de gens piégés : des vieux, des jeunes, des enfants, des femmes enceintes… Et personne ne les a aidés. Je voudrais que les gens réalisent que nous ne sommes pas restés par choix, pour voler et commettre des crimes.

Certains jeunes ont perdu la tête quand ils ont vu les hélicoptères voler au-dessus de leurs têtes sans s’arrêter. Nous, nous faisions des SOS avec des lampes, on faisait tout pour les arrêter, et ces jeunes, exaspérés, se sont alors retournés contre ces hélicoptères en tirant en l’air. C’était idiot évidemment, mais il faut remettre cela dans le contexte. Je suis certaine qu’ils n’ont pas essayé de leur tirer dessus, mais à côté. Mais ça n’a rien changé à notre situation. Finalement, je suis arrivée à Canal Street avec mes rescapés, d’où nous avons été sauvés.

Nous avons repérés un bus de la ville, non utilisé. Nous avons brisé la vitre pour y entrer. Quelqu’un a pu le faire démarrer. Nous nous sommes alors tous hissés dans ce bus, pour fuir la ville. Nous roulions, roulions, roulions, alors que des dizaines et des dizaines de personnes tentaient de prendre ce bus déjà bondé… C’était un nouveau cauchemar qui commençait. »

H.G

Source : http://www.abeilleinfo.com/chronique.php?i...=4433&langue=fr

Florent.

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Désolé si cela a déjà été posté

Les éléments en furie default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">

Voici une gallerie de photos prises par des amateurs pour la plus part, lors du passage de KATRINA..

On mesure un peu plus les effets à court et à long terme des ouragans..

13 pages

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Merci Florent d'avoir mis ici ce témoignage émouvant et réaliste à la fois.

Première catastrophe : le cyclone. Deuxième catastrophe : la bêtise humaine et le jugement imbécile porté sur ceux qui restent. Combien de fois a-t-on pu accuser des gens d'avoir "choisi" alors qu'il suffit de réfléchir une nanoseconde pour se rendre compte qu'il n'en est rien ?

Un bel exemple de solidarité aussi de la part de Charmaine Neville et de ses voisins.

A lire en complétant avec les hallucinantes photos de Coign78.

A présent avec Rita qui menace le Texas, espérons que Bush aura tiré les leçons de la première catastrophe et à défaut d'humanisme, qu'au moins il craigne la perspective d'une chute dans les sondages encore plus brutale que celle de la pression au centre de Rita... default_unsure.png

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Autre témoignage, autre vision tout aussi édifiante même si le statut de cette compatriote lui a permis d'être évacuée plus vite.

Katrina et Rita : le témoignage d’une Française expatriée au Texas

jeudi 22 septembre 2005

par Gàg

Le cyclone Katrina a été très dévastateur. Celui-ci a eu une envergure rare : sa taille atteignait la moitié du golfe du Mexique (environ 450km de large et vents a plus de 250 km/h) ! Ce sont surtout les cotes de Louisiane qui ont été ravagées et particulièrement, comme pour le tsunami, à cause de la vague soulevée par le cyclone qui a franchi le système de digues sommaire qui protégeait le delta du Mississipi.

Le bilan des pertes humaines commence à peine à être évalué (environ 1000 personnes), car au fur et à mesure des quadrillages systématiques de l’armée qui frappe à chaque porte pour recenser la population, ils découvrent de nouveaux corps sans vie. Le plus terrible, c’est que la zone était très peuplée, environ 500000 personnes rien qu’à la Nouvelle-Orléans, et que beaucoup de monde a du être évacué avant ou après la catastrophe. Ce qui fait qu’il y a des centaines de milliers de personnes sans abri. 80000 sont encore à Huston au Texas, mais beaucoup ont été repartis dans différentes agglomération du Texas (plus de 200000 personnes) et des autres états environnants (60000 au nord de la Louisiane, 50000 en Arkansas, 6000 dans le Missouri...).Dans l’école de Céline, un enfant a été accueilli. Plusieurs milliers de personnes ont été accueillies dans le secteur du nord de Dallas.

Les organisations gouvernementales et humanitaires font un travail de fourmi pour rassembler les familles éclatées ou retrouver des parents ou des enfants perdus. C’est terrible ! Apres des polémiques abominables sur les responsabilités des uns et des autres dans la lenteur des plans d’évacuation, la violence de la répression de la police devant les vols en tout genre déclenchés par ce chaos, et j’en passe, la solidarité américaine joue à fond, et les élans de générosité sont mis en avant par les medias. Dans toutes les écoles des collectes de fonds sont organisées, la Croix Rouge est partout présente et abrite 135000 personnes à elle seule. De toute façon, on n’entend plus parler que de cela à la télévision. Comment la France ou l’Europe ou le reste du monde a réagi à cela ? Nous n’en avons pas la moindre idée.

"We are facing a storm that most of us have long feared," a dit le Maire Ray Nagin en ordonnant l’évacuation de sa ville de 485,000 habitants, et dont la banlieue en compte 1 million de plus . "The storm surge will most likely topple our levee system."

Autre paramètre dans cette catastrophe : le temps. Au Texas, comme en Louisiane, nous sommes vers le 33eme parallèle nord. Il fait donc très chaud. Nous venons de passer un été avec une fourchette de température comprise entre 30 degrés la nuit et 50 degrés le jour ! Autant dire que nous vivons comme des taupes. Et sans climatisation, la population vit d’énormes problèmes de déshydratation et d’approvisionnement en eau potable.

Peu de gens sont maintenant sur les cotes de Louisiane. Cela fait trois semaines que Katrina a frappé et Rita, le 3e cyclone de force 5 va arriver sur les cotes du Texas et peut-être encore de la Louisiane. C’est 3 millions de personnes cette foi-ci qui prennent la route pour fuir la catastrophe. Les raffineries de pétrole de Gavelston ont déclenché les plans de sécurité. Quant a la Louisiane, tous les travaux de remise en service des pompes et de colmatage des brèches pourraient a nouveau être anéanti par les déluges de Rita. Voici ou nous en sommes !

A situation critique, comportement humanitaire oblige. Alors, le moins que l’on puisse faire c’est de s’entraider et si ce message peut apporter une aide supplémentaire a cette population sinistrée, alors publie ces quelques mots.

A bientôt, Sylvie

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Des sites pour l’aide aux victimes :

Secours populaire

Croix rouge

Florent.

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Posté(e)
Au NE de Pont de Beauvoisin Savoie, Alt. 280 m. Et fréquemment à Chambéry Centre-Ouest (270m), à 18 km Est à vol d'oiseau, trajets étagés entre 250 m et 630 m d'altitude, de part et d'autre de l'Epine (Jura Sud) / Chartreuse (Préalpes N-O).

Ce soir il pleut de nouveau sur la Nouvelle Oléans. Mais le pire reste à venir avec des précipitations très importantes à l'intérieur des terres, pas très loin du Mississipi...

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Merci à toi florent pour tes messages ... default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Même si je les lis une fois sur deux (ceux qui m'intéressent plus)

beaucoup d'info et de suivi approprié à Katrina ( un jolie prénom pour ce monstre).

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Sur la route désolée de Katrina

Par Christian LOSSON

vendredi 23 septembre 2005 (Liberation - 06:00)

Louisiane, Mississippi envoyé spécial

Un vent de panique souffle sur Lake Charles, dans le sud-ouest de la Louisiane. L'évacuation obligatoire de cette ville frontalière avec le Texas, située à 70 kilomètres des côtes, vient d'être décrétée dans l'urgence. Plus de 80 000 personnes ont trois heures pour quitter les lieux. «Prenez des vivres pour cinq jours !», hurle un shérif dans son mégaphone, à un feu rouge. Stations-service prises d'assaut, accidents en série, sacs de sable entassés à la va-vite : «Les gens deviennent fous !», lâche un avocat, affolé.

Fourmis et cigales mutantes

Alors que Rita pointe son oeil destructeur, La Nouvelle-Orléans ne panse pas ses plaies béantes, un mois à peine après Katrina. Seul le Carré Français a, en partie, été épargné. Le reste ? Un no man's land qu'on parcourt comme un remake prophétique d'un film de John Carpenter. Une ville peuplée de fourmis (électriciens), qui dès 6 heures, heure du couvre-feu, filent dans les hôtels encore debout. Ville grouillante de cigales mutantes (militaires), qui font la queue devant le centre postouragan Budweiser pour s'alimenter. Ville peuplée de zombies, comme Phil, qui avale une conserve avariée avec ses doigts. Et s'interroge : «J'fais quoi, moi, pour m'enregistrer et craquer leurs 2 000 dollars qu'ils ont promis si j'ai pas le téléphone ?» On remonte la route. Le port de plaisance : un mikado de mâts de bateau et des yachts qui ont fini leur aquaplaning dans le parc voisin. Des militaires tiennent un improbable check point, où passent «trois voitures par jour», toutes officielles. Sous une des bretelles d'autoroute, on croise Charles Daniels, assis dans son pick-up gangrené. Un Noir, vétéran du Vietnam, qui dit avoir sauvé «soixante-trois personnes» avec son canot mais n'a même eu un «merci» des autorités. «Jamais la ville ne se remettra le c*l droit de ces pauvres, de ces Noirs, qu'on a laissés agoniser. Mômes, pourtant, on jouait ensemble, Blancs, Noirs, même si c'était pas dans la même école, même si on ne s'invitait pas, même si on n'avait, nous, que des ventilateurs.» Enième récit d'un apartheid light, social et racial, auquel ces mots d'une «infirmière volontaire décomplexée», selon elle, répondent d'un amer écho : «Ils n'ont que ce qu'ils méritent. Ils auraient dû être engloutis.» Une mamie cajun connaît le refrain ; en entonne un autre : «Nous z'autres, on leur tape droit din l'g****e, à ces pov' racistes.»

«Là-bas, c'est Ground Zero»

L'Interstate (autoroute) I 10 épouse les ravages de Katrina. Ce ne sont que zones commerciales, grandes surfaces, espaces pavillonnaires «pompéisés». L'un des deux ponts qui enjambent le lac Pontchartrain s'est affaissé, façon domino. Slidell ? Des boîtes d'allumettes renversées. John Grestock, coupe ras, s'essaie à trouver un vain réconfort en contemplant la marina dévastée, où il a écrit «You loot, we shoot» («Vous pillez, nous tirons»). Il ne veut que «sortir de ce cauchemar. J'ai servi vingt ans dans l'armée en Afrique, ben, jamais vu une telle cata, d'une telle magnitude. Roulez vers le Mississippi, vous verrez. C'est Ground Zero, là-bas, l'oeil du cyclone. Et Rita va remettre ça».

«Les gens, j'les laisse pourrir sur place ?»

La première halte version Mississippi post-Katrina, à Pearlington ? Tout a été soufflé et noyé par des vagues qui ont atteint jusqu'à 10 mètres de haut. Tout, jusqu'à 2 kilomètres à l'intérieur des terres et sur 100 kilomètres de long... Un coin déshérité, Pearlington, où vivaient des familles condamnées à griller dans leur voiture pour rallier leur job à La Nouvelle-Orléans, aspirateur à main-d'oeuvre pas chère. Comme Claude Bellow, avant qu'un cancer du poumon ne le cloue dans sa maison. Il est resté, et ne partira pas. Il ne compte que sur lui-même. «Un vieux Noir, rappelle-t-il, atteint de polio ­ à son époque, on ne vaccinait que les Blancs ­, a préféré être emporté par les flots.» Entre les autorités (locales, Etat, gouvernement fédéral), la démission est de mise. «Les premiers secours sont arrivés sept jours après», souligne un habitant. Et ces secouristes, payés au lance-pierres, cherchent encore des réponses dans leur guide de 300 pages. Des gardes nationaux venus d'Alabama demandent encore le nom du «bled» où ils ont échoué. Tout repose sur des initiatives individuelles, comme cette firme venue poser des lignes pour les «tsunamisés». Ou encore ce pompier retraité de New York débarqué avec son camion chromé qui assure que «le 11 septembre, c'était rien à côté de ce que je vois». Ou ce médecin, Barbara Kelly, en rupture de ban avec la Croix-Rouge américaine, dépassée : «Ils me disaient : "C'est pas sécurisé, attendez." J'ai dit : "Et les gens, j'les laisse pourrir sur place ?"» Fermier-businessman de l'Arkansas, Walter Woodman, «pote d'enfance de Bill Clinton», a mis son job en jachère pour venir avec son groupe électrogène : «"Oh, m'a-t-on répondu, vous avez les papiers de l'engin ? Non ? Repassez dans une semaine."» Il n'y a toujours pas de courant à Pearlington.

Santiag et stenson, Woodman voit dans «cet ouragan d'incompétence et de démission», le «reflet de la politique néo-conservatrice de Bush». L'Etat fédéral s'est, dit-il, «autodétruit» à force de réduire ses budgets. Partout, même paysage atomisé, même litanie des victimes, même vacuité des autorités, même générosité désordonnée. A Waveland (7 000 âmes), le parking du Wal-Mart (supermarché) tient du camp de réfugiés. On se restaure encore beaucoup à coups de boîte de survie de l'US Army. Il ne reste rien de la ville. Ni mairie, ni école, ni poste. Des villas centenaires du bord de mer, on ne retrouve, au mieux, que les fondations en béton.

Charles Alliet, ophtalmologue, en parle encore au présent. «Là, c'est la salle de bains, là...» Il trouve une photo de son chien, rayonne. C'est tout ce qui lui reste, avec la plaque de son bateau, dans un arbre. Il a planté un drapeau américain, comme partout, telle une croix dans un cimetière. Ici, on évite de parler du présent, encore moins pas du futur. On n'évoque que le passé, sa vie, son tsunami, en jurant : «On s'en remettra.» Brett Ladner, policier, venait de partir faire signer des décharges aux «récalcitrants» qui refusaient de quitter les lieux. «L'eau est arrivée, on s'est réfugiés à dix-huit, en haut du poste, plus d'une demi-journée.» A 3 kilomètres de la plage, on tombe sur Francis Hert, major d'une compagnie de Floride, encore tout chose : «Prenez tous les cyclones qu'on s'est pris sur la g****e l'an passé, et vous arriverez peut-être à Katrina. Et j'parle même pas de l'autre, Rita.»

Hot-dogs froids

Voici Bay Saint-Louis, où Maud Gurrey contemple, depuis une heure, le vide devant l'ex-pont qui menait vers l'Est. Elle n'avait pas fini son déménagement de Californie, et venait de régler ses dettes. Elle n'avait pas pris d'assurance inondation. «Ils m'avaient dit pas la peine, vous êtes loin du bord.» Elle pleure. Quand Katrina est arrivé, elle a pris ses cartes de crédit, son chien. Elle pensait revenir deux jours plus tard. «Je l'ai laissé à la SPA en Floride, les motels n'en voulaient pas.» La nuit tombée, Eddy Favre, maire sans ville, fait ses comptes : «80 % n'existent plus, et 75 % des gens n'avaient pas d'assurances contre la flotte, maugrée-t-il depuis la caserne des pompiers, où on sert des hot-dogs froids, où il n'y a pas d'électricité, mais où la Marine a installé une liaison WiFi. J'l'ai dit à Bush, en personne. Si vous voulez que les gens rebâtissent, faudra les aider.» Il ne comprend pas que la ville ait perdu son casino, et avec lui 50 % du budget municipal. Pourquoi seulement 250 morts ont été annoncés. «C'est fois deux, fois cinq !» Pourquoi il n'a toujours pas vu CNN, pourquoi «y en a eu que pour La Nouvelle-Orléans et Biloxi», pourquoi ?

Dixie Tooke-Rawlins est venue de Virginie avec huit étudiants. Cette médecin en est à 4 000 consultations, à 35 °C, humidité non comprise, sans clim... Elle sourit : «Trois sénateurs sont venus dix minutes en hélico. Même pas passés ici.» Elle rentre samedi, et n'a toujours pas de successeur. Il y a aussi Bonnie Heffron, de Pass Christian, plus loin, qui, s'attelle à décharger un 38 tonnes que son mari vient de ramener du Texas. Lui est malade, elle, opératrice à 6 dollars de l'heure. Elle débarque un bouquin : Comment gagner 100 000 dollars en 100 jours, et des bibles... «Vire-moi ça tout de suite !», aboie-t-elle.

«Dieu sait ce qu'il a fait»

La route, toujours. La radio, et ce prêche entendu : «Dieu sait ce qu'il a fait, même s'il est parfois incompris.» Les églises occupent le vide béant des autorités, squattent les points de ravitaillement, bible à côté du sel et du poivre. Le pasteur Chip Henderson, qui a fait venir des tonnes de vivres, le reconnaît : «On ne donne pas que de la nourriture, on donne de l'espoir aussi. On ne peut pas reconstruire les maisons, mais les âmes, si.» Quand on arrive sur Gulfport-Biloxi, ex-lieu de vice avec ses casinos, une explosion ébranle la voiture. On vient de faire sauter une barge-casino de 100 mètres de long à la dynamite. On s'arrête devant la maison d'Arthur Barnes, la seule où il y a trace de vie. Il est assis sur la balancelle, avec sa femme, et refait l'histoire, la sienne, évoque la corruption locale, son père alcoolique. Il n'a pas tout perdu. Pas comme les pêcheurs de crevettes vietnamiens de Biloxi. La nuit tombe, le vent chaud balaie les sacs en plastique remplis de fringues élimées. Un prêtre parle des «Vietcongs», de la guerre, contre les hommes, les ouragans aussi. Katrina a ouvert des boîtes intimes, où la mémoire pioche inlassablement. Coïncidence, la route se termine devant un yacht de 30 mètres affrété par un ex-prisonnier de guerre aujourd'hui assureur... C'est le seul point lumineux d'une ville jadis électrisée par les parieurs et, pour un certain temps, laissée aux ténèbres.

Source : http://www.liberation.fr/page.php?Article=325896

Florent.

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Katrina : Le bilan en chiffres

NOUVELOBS.COM | 23.09.05 | 09:02

Voici un résumé chiffré de la catastrophe engendrée par le cyclone Katrina au vendredi 23 septembre.

Le bilan humain

- Le cyclone Katrina a fait 1.066 morts, selon un nouveau bilan provisoire officiel, publié jeudi, qui recense 33 cadavres supplémentaires en Louisiane.

Cet Etat compte à lui seul 832 morts, selon le département de la Santé de La Louisiane. Le bilan est de 218 morts dans l'Etat du Mississippi, 14 en Floride et deux dans l'Alabama.

- Au moins 141.500 sinistrés restent hébergés dans des centres et foyers d'accueil mis en place dans au moins 18 Etats et à Washington.

- Plus d'un million de Louisianais pourraient avoir été déplacés par la catastrophe.

- Plus de 200.000 foyers pourraient être relogés par les pouvoirs publics durant près de cinq ans.

Le bilan économique

- Katrina a ravagé une zone couvrant une superficie de 235.000 km2 soit la moitié de la France ou encore la Roumanie. Dans le Mississippi, la côte a été dévastée sur au moins 40 à 50 km de long. La ville de La Nouvelle-Orléans reste inondée à 50%.

- Le cyclone pourrait freiner la croissance du PIB de 0,5 à 1 point au cours du second semestre 2005, selon un rapport du Congrès américain.

- Il devrait réduire la progression de l'emploi de 400.000 puis rebondir grâce à la reconstruction. La Nouvelle-Orléans (616.000 employés) et Biloxi, dans l'Etat du Mississippi (113.000 employés) seront les zones les plus affectées.

- La Louisiane compte pour 1,2% du PIB américain et le Mississippi pour 0,7%, toujours selon le Congrès.

- Le coût des dégâts pourrait dépasser 125 milliards de dollars et de 40 à 60 milliards pour les assureurs, selon l'entreprise spécialisée Risk Management Solutions.

Les secours et la reconstruction

- 118 pays et 12 organisations internationales participent à l'assistance de la communauté internationale aux victimes du cyclone. Cette aide dépasse les 700 millions de dollars.

Avant la catastrophe, la Maison Blanche prévoyait un trou de 333 milliards de dollars (2,7% du PIB) pour l'année fiscale en cours.

- Les Etats-Unis ont déjà accepté pour un milliard de dollars d'assistance matérielle ou financière venant de quelque 45 pays, selon le Département d'Etat.

- Au moins 739 millions de dollars ont déjà été promis par des particuliers et entreprises pour aider les victimes.

- 63.000 militaires sont déployés sur le terrain (45.000 gardes nationaux et 18.000 militaires d'active).

- Les raffineries encore arrêtées jeudi représentent 4 à 5% de la production totale des Etats-Unis, selon le secrétaire américain à l'Energie, Samuel Bodman.

- L'assèchement et le drainage de La Nouvelle-Orléans pourraient prendre entre 36 et 80 jours, selon l'armée américaine.

Source : http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20...08.OBS8617.html

Florent.

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Plus de trois mille enfants de Louisiane sont toujours portés disparus

LE MONDE | 23.09.05 | 13h09

WASHINGTON correspondance

Caleb était allé voir son père à Avondale en Louisiane, juste avant le passage de Katrina, le 29 août. Ils ont été évacués. Mais sa mère n'avait aucune nouvelle. Elle a signalé la disparition du petit garçon. Sa photo a été diffusée sur CNN et un volontaire dans un refuge à Houma (Louisiane) a reconnu Caleb qui a pu retrouver sa mère.

Une petite fille de 2 ans, seule et effrayée, dans un centre d'accueil de San Antonio (Texas) était incapable de dire son nom. C'est grâce à sa photo placardée dans les refuges qu'elle a pu, elle aussi, retrouver ses parents.

Lors de l'évacuation de La Nouvelle-Orléans, une jeune mère ne savait plus rien de son bébé de 11 mois. C'est sa tante qui avait emmené le bébé, le jeune Ty-Ray, en autobus pour fuir la ville vers le Texas Celle-ci a eu un malaise pendant le voyage. Quelqu'un a pris en charge l'enfant. Nul ne savait qui. Finalement, le bébé sera localisé dans un refuge en Louisiane et rendu à sa famille.

Le site Internet www.missingkids.com. est plein d'histoires qui finissent bien. Mais le site n'a pas été créé pour ça. Il sert d'alerte pour signaler les enfants disparus après le passage du cyclone Katrina. Début septembre, le ministère de la justice a chargé, en effet, le Centre national pour les enfants disparus et exploités qui en vingt ans d'existence a acquis un certain savoir-faire dans ce genre de dossiers, de mettre en place une "hotline" téléphonique et d'utiliser son site Internet pour aider les parents dans leurs recherches.

DES ADULTES AUSSI

Depuis Katrina, une quarantaine de volontaires se relaient pour répondre aux appels téléphoniques. Dix-sept autres, plus expérimentés, travaillent sur place en liaison avec la Croix-Rouge et les autorités locales.

Le centre a reçu plus de 24 000 appels pour signaler des disparitions d'abord, puis de plus en plus pour annoncer que les enfants étaient retrouvés. Près de 4 000 enfants sont pourtant toujours portés disparus, dont 3 751 en Louisiane. Seuls 1 137 ont été retrouvés, selon le Centre. Les recherches progressent, mais les difficultés de communication et l'éclatement des familles lors de la confusion qui a suivi l'évacuation d'une partie de la Louisiane, du Mississippi et de l'Alabama augmentent les difficultés.

2 900 portraits d'enfants recherchés, envoyés par les familles ou photographiés dans les refuges sont disponibles sur le site, qui reçoit un million de visites par jour.

Pendant plusieurs jours, la chaîne CNN a fait défiler en permanence sur une partie de son écran les photos des enfants disparus ou abandonnés. "Nous avons eu de très nombreux appels après la diffusion des images sur CNN", confirme un membre du Centre.

La chaîne a dû cesser la diffusion des images en continu en raison de l'arrivée du cyclone Rita. Les portraits des enfants sont également diffusés lors des différents programmes d'information de la chaîne CBS.

Le Centre propose enfin une liste de plus de 8 000 adultes disparus.

Alain Salles

Article paru dans l'édition du 24.09.05

Source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-...1-627421,0.html

Florent.

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  • 1 year later...
  • 8 years later...
Posté(e)
Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

Dix ans après, déterrage de topic avec ce reportage complet du Monde sur Katrina: http://www.lemonde.fr/planete/visuel/2015/08/29/la-nouvelle-orleans-citadelle-menacee-par-les-eaux_4739301_3244.html

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Posté(e)
Genève (CH) - Chevenoz (Haute-Savoie)

Puisque tu en parles, voici le podcast de L'heure du documentaire de vendredi dernier sur France Culture, consacré à Katrina : http://www.franceculture.fr/emission-l-heure-du-documentaire-katrina-la-fin-d-un-monde-2015-08-28,

avec de nombreux témoignages très intéressants et des intervenants de qualité (notamment des psychothérapeutes s'exprimant sur les traumatismes liés à ce genre d'évènements).

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