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Évolution de l AMOC


Matpo

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Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles

On en parle depuis un moment et à diverses reprises sur IC, et comme d autres il me semble qu un sujet concernant l évolution de l AMOC incluant bien sûr le fameux gulf stream a toute sa place sur Infoclimat 

 

 

À ma connaissance c est, avec tout ce qui a trait à la modélisation de l impact des variations enso sur l Europe de l ouest, une des deux plus grandes incertitudes aujourd'hui en l état actuel des connaissances quand a l évolution du climat, quand à l impact du réchauffement sur ces phénomènes naturels et les conséquences de leur éventuel dérèglement, pour l Europe de l'ouest en particulier concernant l AMOC 

 

Personnellement depuis quelques années, et tout le monde a certainement en tête le film "le jour d après", j ai souvenir d avoir lu à la fois que le débit du gulf stream ou AMOC ralenti, augmente, que cela serait dû au réchauffement ou non, et que cela aurait d importantes conséquences pour le climat d Europe de l ouest et notamment les hivers, où au contraire que cela n en aurait que très peu

 

Seront bienvenus ici toutes sources sérieuses concernant le sujet

 

Je commence par cette étude mais il en existe bien d'autres 

 

https://www.severe-weather.eu/global-weather/gulf-stream-amoc-ocean-anomaly-united-states-europe-fa/?fbclid=IwAR2EUAbKBq7MJargXvl78xFdgeZ8DCRtp7riz2tpX9ddrdKoR6mAvwv2RPo

 

Après avoir vu le message de 

@Papusa faisant état du besoin sur IC et cela revenant de plus en plus régulièrement ces dernièrs temps, voilà qui est fait ;)

 

 

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Ce qui me marque le plus avec cette problématique de l'AMOC, c'est le biais qu'une large majorité des passionnés ont de ses impacts potentiels.   Depuis les débuts des études sur le sujet, d

Deux jours après la publication de l'étude de René van Western et son équipe, on trouve déjà en cherchant dans google Scholar pas mal de réactions de chercheurs spécialisés (océanologues, climatologue

Une nouvelle étude publiée aujourd'hui dans Science confirme l'évolution prévue théoriquement de l'AMOC à l'aide de nouveaux indices de mesure. https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adk1189

Images postées

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Vanves (92) et Châtenay-Malabry (92) pour le travail

Merci pour l'ouverture de ce sujet @Matpo 👍 et du coup je duplique ici mon message déjà posté sur le sujet ' Températures des océans et courants océaniques '.

 

J'ai trouvé cet article intéressant du magazine Epsiloon* sur l'avenir du fameux Gulf Stream.

* Pour ceux qui ne connaissent pas ce magazine : Extraire de la page Wikipedia "Le magazine naît en conséquence directe à la crise traversée par la rédaction de Science et Vie. Son équipe est avant tout composée des anciens journalistes du pilier de la presse scientifique, qui l'ont quitté collectivement en 2020-2021 pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail et les attaques à leur indépendance et à leur éthique sous la houlette du nouveau groupe de presse les employant, Reworld Media"

 

Lien vers l'article :  https://www.epsiloon.com/tous-les-numeros/n30/et_si_le_gulf_stream_s_arretait/

image.thumb.png.9a20d1be850eb6f1ca475dd1f6ed154b.png

 

Et voici une illustration présente dans la version papier de cet article, qui donne l'impacte sur certaine zones du globe d'un éventuel affaiblissement du Gulf Stream.

 

IMG_6344.thumb.jpg.32460576346c17fdb971a2b09c10c6ae.jpg

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Posté(e)
Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles
Il y a 1 heure, Higurashi a dit :

Super intéressant merci ! 

Pleins de choses à retenir, je viens de finir le premier article, pour ceux qui n ont pas le temps j en extrait cette phrase :

"

Il faut enfin retenir que s’il est possible, ou en tout cas envisagé par certains modèles actuels, que l’Amoc s’arrête, cela ne sera jamais le cas du Gulf Stream. Ce courant qui longe les côtes de l’Amérique est, je le répète, exclusivement lié à la rotation terrestre. Ce n’est pas le cas de l’Amoc, lié en grande partie au bilan énergétique de la Terre et aux circulations d’eaux chaudes et froides entre l’Équateur et les pôles. ♦

"

 

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Posté(e)
Saint Ferreol D'Auroure (43) - alt. 725 m et Firminy (42) pour le travail - altitude 450 m

Bonjour,

 

Merci pour l'ouverture du sujet (que je suis depuis plusieurs années de mon coté),

 

Une remarque me vient à l'esprit à la lecture des différentes études qui parlent d'un ralentissement de l'AMOC entre 2004 et 2015, avant une reprise depuis.

Je pense que tout le monde à plus ou moins  remarqué que depuis 2015, les étés avaient franchi un cap dans les excès de chaleur et les hivers deviennent très doux en Europe, peut on faire un lien avec la reprise de l'AMOC depuis 2015 ?

 

A contrario entre 2004 et 2013, les hivers avaient été plutôt frais en Europe pendant le ralentissement qui est cité dans les articles.

 

Par ailleurs, sur les anomalies de températures des océans, j'avais en tête une forte anomalie négative au milieu de l'atlantique, est ce toujours d'actualité ? et peut on faire un lien avec l'AMOC ? 

 

De plus depuis 2015, j'observe que les canicules sont souvent en lien avec l'isolement d'un Cut off sur les Acores, en lien avec cette anomalie sur l'Atlantique ?

 

Mes remarques ne sont que des simples observations, rien de scientifique ou recherches avancées ;) 

 

Bonne journée

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Posté(e)
Lyonnais et Jura en été.
Il y a 11 heures, Higurashi a dit :

Déjà évoqué sur un autre topic.

Celui-ci me parait plus adapté en effet. 

Modifié par Sky blue
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Posté(e)
Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles
Il y a 13 heures, thony42 a dit :

Bonjour,

 

Merci pour l'ouverture du sujet (que je suis depuis plusieurs années de mon coté),

 

Une remarque me vient à l'esprit à la lecture des différentes études qui parlent d'un ralentissement de l'AMOC entre 2004 et 2015, avant une reprise depuis.

Je pense que tout le monde à plus ou moins  remarqué que depuis 2015, les étés avaient franchi un cap dans les excès de chaleur et les hivers deviennent très doux en Europe, peut on faire un lien avec la reprise de l'AMOC depuis 2015 ?

 

A contrario entre 2004 et 2013, les hivers avaient été plutôt frais en Europe pendant le ralentissement qui est cité dans les articles.

 

Par ailleurs, sur les anomalies de températures des océans, j'avais en tête une forte anomalie négative au milieu de l'atlantique, est ce toujours d'actualité ? et peut on faire un lien avec l'AMOC ? 

 

De plus depuis 2015, j'observe que les canicules sont souvent en lien avec l'isolement d'un Cut off sur les Acores, en lien avec cette anomalie sur l'Atlantique ?

 

Mes remarques ne sont que des simples observations, rien de scientifique ou recherches avancées ;) 

 

Bonne journée

Hé bien franchement, je n avais pas fait le rapprochement mais là, à la lecture de ton message, la corrélation me semble de prime abord assez flagrante !

Je me demande s il y a des études la dessus, en se souvenant que corrélations n est pas forcément égal à causalité mais là ça paraît quand même remarquablement synchro

 

Pour l anomalie fraîche apparue aux alentour de 2015 au sud ouest du Groenland, j'ai lu ou entendu a plusieurs reprises sur des conférences un lien avec le gulf stream (une des explications avancées était si j avais bien compris que ses eaux plongeraient en moyenne de plus en plus nord, dissipant leur chaleur de plus en plus nord et ne faisant plus que transiter dans cette zone qui auparavant était davantage concernée par une dissipation d énergie des tourbillons en fin de course avant leur plongeon)

 

Si je ne dis pas d ânerie ça fait quelques fois d affilée depuis bientôt un an même pas que l anomalie s atténue voire tend à disparaître et sans le bilan annuel 2023 qui vient de paraitre je crois qu'elle n est plus visible ?

 

Édit : en effet, je viens de jeter un œil dans le topic concerné, l anomalie fraîche apparue dans l atlantique au sud ouest au large de la pointe sud du Groenland n'est quasiment plus visible

 

En revanche, une autre plutôt marquée bien que pas immense est apparue plus au nord est de la précédente 🤔🤔

Je n y avais même pas fait gaffe

 

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  • 2 weeks later...
Posté(e)
Mauzun, Puy-de-Dôme (63), 600 m

Une nouvelle étude publiée aujourd'hui dans Science confirme l'évolution prévue théoriquement de l'AMOC à l'aide de nouveaux indices de mesure.

https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adk1189

 

L'abstract est sans appel (traduction Deepl powaaaaaa !! Je passe une partie de ma vie à traduire des trucs donc bon, je me suis pas trop embêté là)

 

"L'un des éléments de basculement climatique les plus importants est la circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (AMOC), qui peut potentiellement s'effondrer en raison de l'apport d'eau douce dans l'Atlantique Nord. Bien que des effondrements de l'AMOC aient été induits dans des modèles complexes du climat mondial par un fort forçage d'eau douce, les processus d'un événement de basculement de l'AMOC n'ont pas été étudiés jusqu'à présent. Nous présentons ici les résultats du premier événement de basculement dans le modèle communautaire du système terrestre, y compris les impacts climatiques importants de l'effondrement. En utilisant ces résultats, nous développons un signal d'alerte précoce observable et basé sur la physique du basculement de l'AMOC : le minimum du transport d'eau douce induit par l'AMOC à la frontière sud de l'Atlantique. Les produits de réanalyse indiquent que l'AMOC actuel est sur le point de basculer. Le signal d'alerte précoce est une alternative utile aux signaux statistiques classiques qui, lorsqu'ils sont appliqués à notre événement de basculement simulé, se révèlent sensibles à l'intervalle de temps analysé avant le basculement."

 

Bon, il faudra évidemment attendre la littérature critique après la publication de ce papier pour se faire une idée plus juste.

 

Évidemment les ignares dans mon style se précipitent sur le paragraphe "impacts climatiques" 😇 (cela dit, j'avais déjà lu pas mal de choses et ça confirme ce que j'avais lu)

 

"Les réponses susmentionnées de l'océan, de l'atmosphère et de la glace de mer influencent fortement les climats régionaux à travers le monde (Fig. 2). Le climat européen est très différent après l'effondrement de l'AMOC, alors que dans d'autres régions, seuls certains mois subissent des changements significatifs. La forêt tropicale amazonienne présente également un changement radical dans ses schémas de précipitations en raison des déplacements de l'ITCZ, et la saison sèche devient la saison humide et vice versa. Ces changements de précipitations induits par l'AMOC pourraient gravement perturber l'écosystème de la forêt amazonienne (7, 24, 25) et potentiellement conduire à des basculements en cascade (26-28). L'hémisphère nord présente des températures plus fraîches après l'effondrement de l'AMOC, tandis que l'inverse est vrai pour l'hémisphère sud, bien que tous les changements ne soient pas significativement différents (en raison de la grande variabilité interannuelle)."

 

sciadv.adk1189-f2.thumb.jpg.8a4108dcae0599a3d776a2b6eabd0fae.jpg

 

Fig. 2. Climograph for different regions.
The climograph for six different regions (spatial average over the 10° × 10° boxes), where the bars indicate the monthly precipitation and the curves indicate the monthly temperatures. The climograph is determined over model years 1 to 50 (red bars and curves) and model years 2151 to 2200 (blue bars and curves). Note the different vertical ranges for each climograph. The letters P and T in the bars indicate significant (P < 0.05, two-sided Welch’s t test) monthly differences for precipitation and temperature, respectively.
 
 

"Le climat européen est fortement affecté (Fig. 3A) par l'effondrement de l'AMOC. Il est à noter que les changements correspondants se produisent sur une période relativement courte (années 1750 à 1850 du modèle) et sous un changement très faible du forçage d'eau douce de surface. La tendance de la température atmosphérique de surface en moyenne annuelle dépasse 1°C par décennie dans une vaste région du nord-ouest de l'Europe, et pour plusieurs villes européennes, les températures chutent de 5° à 15°C (Fig. 3C). Les tendances sont encore plus marquées si l'on considère des mois particuliers (Fig. 3B). Par exemple, les températures de février à Bergen (Norvège) baisseront d'environ 3,5°C par décennie (Fig. 3D). Ces tendances relativement fortes des températures sont associées à la rétroaction de l'albédo de la glace de mer par la vaste expansion de la banquise arctique (fig. S5A)"

 

(voir les graphiques et images dans l'article)

 

Modifié par un_Mauzunois
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Posté(e)
Pierrelatte (confluent 26/07/30/84) - et Saint Palais sur mer (17) occasionnellement

merci pour ce post.

 

ok, donc si on ne regarde que la fin, le RC impliquera une plus grand extension de la banquise arctique🧐.......on en deduirais presque une prochaine glaciation sur l'europe.

bon, on va donc attendre d'autres analyses pour confirmer tout çà et en tirer des conclusions hatives.

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Posté(e)
Mauzun, Puy-de-Dôme (63), 600 m
il y a 5 minutes, serge26 a dit :

merci pour ce post.

 

ok, donc si on ne regarde que la fin, le RC impliquera une plus grand extension de la banquise arctique🧐.......on en deduirais presque une prochaine glaciation sur l'europe.

bon, on va donc attendre d'autres analyses pour confirmer tout çà et en tirer des conclusions hatives.

 

Pour les heureux inscrits sur le réseau Mastodon, on en cause ici :

https://climatejustice.social/@danahilliot/111903324677502313

(y'a de l'Icéen aussi 😎

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Posté(e)
Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles

https://www.climat-en-questions.fr/reponse/gulf-stream-par-bruno-voiturier/

 

J allais mettre cet article mais je viens de voir vos messages 

Plutôt impressionnant la tendance climatique sur le modèle pour l'Europe de l ouest, les conséquences pour l Amazonie aussi 😳 (une inversion des saisons, carrément) 

 

 

Du coup l'article que je relais ici paraît beaucoup moins complet, il est plus ancien également, par contre je l ai trouvé très pédagogique pour expliquer quelques mécanismes à l origine de la dérive nord Atlantique (et un poil simpliste peut être dans sa conclusion surtout au regard des études que vous venez de mentionner) 

 

Également une phrase de l'article dont je viens de mettre le lien :

"

Le changement climatique en cours n’interrompra pas le Gulf Stream mais il risque d’en diminuer l’intensité. Cette situation s’est déjà produite dans les périodes glaciaires mais pas dans une période interglaciaire comme celle que nous vivons actuellement, et elle aura certainement des conséquences climatiques en raison de la diminution du transport océanique de chaleur vers le nord dans l’Atlantique.

"

 

Merci pour vos liens ! 

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Posté(e)
Mauzun, Puy-de-Dôme (63), 600 m

Petite remarque biblio : toujours penser à donner les liens vers les articles "sources" quand ils sont mentionnés. Certes, ils sont en anglais dans 99% des cas, mais ça permet d'y voir plus clair dans l'évolution des recherches (la plupart du temps, on poste des synthèses de ces "sources" dans des versions plus accessibles, mais on perd un peu du coup la vision chronologique des recherches en cours : les dates des articles sont importants. Dans le cas des changements affectant l'AMOC, il y a un avant et un après 2023. Les articles antérieurs (et on parle de l'AMOC depuis les années 60 !) à l'été 2023 doivent être actualisés en prenant en compte les recherches récentes)

;)

 

Par exemple, les deux études publiées récemment (dont les auteurs ont mené des investigations "expérimentales" concernant l'AMOC) sont :

Ditlevsen, P., Ditlevsen, "S. Warning of a forthcoming collapse of the Atlantic meridional overturning circulation", Nat Commun 14, 4254 (juillet 2023).

et

René M. van Westen, Michael Kliphuis, & Henk A. DijkstraAuthors, "Physics-based early warning signal shows that AMOC is on tipping course", Science Advances, Vol 10, Issue 6 (9 Feb 2024)

 

Peter et Suzanne Ditlvesen ont très bien expliqué leur démarche dans une interview dans The Conversation :


 

Citation

 

Quelles étaient vos attentes lorsque vous avez lancé ce projet ? Aviez-vous prévu ces résultats spectaculaires ?

PD : Mon but initial était de donner plus de poids à l’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), grâce à une méthodologie solide et à des observations que j’avais prévu d’ajuster par la suite. Mais il s’est avéré que nos modèles ont situé l’effondrement beaucoup plus tôt que ceux du GIEC. Évidemment, j’aurais préféré que le résultat de notre étude soit moins controversé, car nous sommes aujourd’hui attaqués de toutes parts. Mais c’est ainsi que fonctionne la science, je suppose. Et c’est aussi la raison pour laquelle Susanne s’est beaucoup impliquée, parce que l’étude nécessitait des statistiques bien meilleures que celles dont je suis capable.

 

 

Les deux études citées plus haut viennent étayer les hypothèses avancées par le dernier rapport du GIEC en menant des recherches plus détaillées. (et le résultat, c'est que, comme souvent en matière d'évaluation des changements climatiques, ces résultats montrent que les hypothèses du GIE s'avèrent probablement trop prudentes)

 

(je ne suis pas du tout un scientifique, et surtout pas spécialiste des courants océaniques 😁 mais j'aime bien l'épistémologie et voir comment fonctionne l'histoire des sciences )

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Moi qui me morfonds en constatant la disparition de la neige tenant au sol dans mes terres, je suis en train de me dire en vous lisant que si ces dernières hypothèses s'avéraient sur la fin de mes jours je risquerais d'en avoir par dessus la tête, au sens figuré comme au propre...

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il y a une heure, Cristau de Hauguernes a dit :

Moi qui me morfonds en constatant la disparition de la neige tenant au sol dans mes terres, je suis en train de me dire en vous lisant que si ces dernières hypothèses s'avéraient sur la fin de mes jours je risquerais d'en avoir par dessus la tête, au sens figuré comme au propre...

 

Certes, mais si ce que la revue Sciences annonce comme possible, c'est une température en Europe bien en dessous des dernières glaciations, c'est à dire une Europe plus du tout vivable...

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Fortuitement, ce soir, un lien vers cet article a surgi sur mon écran, article de The Guardian d'hier 9 février. Il semble donc que la presse mainstream commence à en parler à l'étranger...

 

https://www.theguardian.com/environment/2024/feb/09/atlantic-ocean-circulation-nearing-devastating-tipping-point-study-finds

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Mauzun, Puy-de-Dôme (63), 600 m
il y a 28 minutes, Cristau de Hauguernes a dit :

Fortuitement, ce soir, un lien vers cet article a surgi sur mon écran, article de The Guardian d'hier 9 février. Il semble donc que la presse mainstream commence à en parler à l'étranger...

 

https://www.theguardian.com/environment/2024/feb/09/atlantic-ocean-circulation-nearing-devastating-tipping-point-study-finds

 

👃+1

The Guardian, ils sont à fond sur le Climat depuis un bout de temps (une de mes sources d'info favorites)

Modifié par un_Mauzunois
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Il faut dire qu'on est un peu abasourdi à la lecture de ces articles, personnellement j'essaie de me représenter comment la vie pourrait s'adapter en Europe si de tels scénarios s'avéraient, sans oublier que le reste du monde ne serait pas indemne. On irait sans doute vers des troubles politiques et sociaux effroyables là où le monde resterait "habitable."

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Posté(e)
Valence - Drôme - Moyenne Vallée du Rhône

En tout cas ce qu'on observe pour le moment, c'est que malgré un ralentissement de l'AMOC entre 1950 et aujourd'hui, les températures de surfaces de l'Atlantique Nord n'ont jamais été aussi chaudes.

L'anomalie froide au sud du Groenland qu'on observait quelque part entre 2010 et 2020 est totalement résorbée.

 

Quand je lis l'étude j'ai du mal à imaginer comment la banquise Arctique pourrait descendre jusqu'au 50°N sur l'Atlantique (jusqu'à la manche ? en plein dans le rail moyen du zonal d'ouest ?). Ca me parait suréaliste. Surtout quand on voit que côté Pacifique (Béring) la banquise descend jusqu'au 60°N en étant considérablement boostée par la sortie glaciale et très continentale de la Sibérie.

 

C'est comme si l'étude modifiait le sens de rotation de la Terre, que le zonal tournait à l'Est et que l'Europe devenait la nouvelle Sibérie 😅

Modifié par Ronflex
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Pierrelatte (confluent 26/07/30/84) - et Saint Palais sur mer (17) occasionnellement
il y a 12 minutes, Ronflex a dit :

En tout cas ce qu'on observe pour le moment, c'est que malgré un ralentissement de l'AMOC entre 1950 et aujourd'hui, les températures de surfaces de l'Atlantique Nord n'ont jamais été aussi chaudes.

L'anomalie froide au sud du Groenland qu'on observait quelque part entre 2010 et 2020 est totalement résorbée.

 

Quand je lis l'étude j'ai du mal à imaginer comment la banquise Arctique pourrait descendre jusqu'au 50°N sur l'Atlantique (jusqu'à la manche ? en plein dans le rail moyen du zonal d'ouest ?). Ca me parait suréaliste. Surtout quand on voit que côté Pacifique (Béring) la banquise descend jusqu'au 60°N en étant considérablement boostée par la sortie glaciale et très continentale de la Sibérie.

 

C'est comme si l'étude modifiait le sens de rotation de la Terre, que le zonal tournait à l'Est et que l'Europe devenait la nouvelle Sibérie 😅

c'est du niveau d'une glaciation, moi aussi çà me surprend beaucoup mais bon....

que la banquise descende plus vers le nord de la norvege, nord islande, çà je veux bien le concevoir , çà serait logique, mais ce qu'on nous presente, c'est le jour d'apres quand meme.

apres je ne suis pas scientifique, donc laissons d'autres études arriver, il y aura probablement d'autres points de vue et possiblement d'autres conclusions

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Posté(e)
Mauzun, Puy-de-Dôme (63), 600 m

Deux jours après la publication de l'étude de René van Western et son équipe, on trouve déjà en cherchant dans google Scholar pas mal de réactions de chercheurs spécialisés (océanologues, climatologues, gaciologues etc..)

 

Par exemple, ScienceMediaCenter a recueilli l'avis de 7 chercheurs :

https://www.sciencemediacentre.org/expert-reaction-to-modelling-study-suggesting-atlantic-ocean-circulation-amoc-could-be-on-course-to-collapse/

 

Synthèse rapide :

1. Tous soulignent la qualité de l'étude.

2. Rappellent que les modèles ne sont pas la réalité, et qu'ils faut donc poursuivre encore les recherches

3. Sont convaincus de la grande probabilité du basculement de l'AMOC dans la perspective de l'aggravation de la catastrophe climatique en cours

4. Alertent sur la gravité des effets de ce basculement sur les climats régionaux : refroidissement et assèchement drastique en Europe du nord et nord-ouest, et aggravation du réchauffement dans le sud (avec des effets catastrophiques sur la région Amazonienne, déjà largement affectée par des changements climatiques catastrophiques ces dernières années)

5. Ils restent divisés sur la possibilité de dater ce basculement de l'AMOC mais soulignent que ses impacts, quand il se produira, seront d'une brutalité considérable (un territoire pourrait devenir inhabitable en une génération seulement - ce qui évidemment n'a pas grand chose à voir avec les temporalités connues au niveau des changements de climat à l'échelle "géologique") - l'un d'eux dit en substance qu'on risque d'être encore en train d'étudier le phénomène quand il nous tombera dessus.

6. En enfin, comme dans 99% des études en climato, chacun conclut en invitant à changer dramatiquement nos modes de vie (mais ça.. c'est un autre problème qui dépasse les compétences des scientifiques...)

 

À lire également, prioritairement même, les remarques publiées dans la foulée de la sortie de l'étude de Van Western, par l'excellent Stefan Rahmstorf sur son blog Real Climate (dont je suis fan 🥳) :

https://www.realclimate.org/index.php/archives/2024/02/new-study-suggests-the-atlantic-overturning-circulation-amoc-is-on-tipping-course/

 

Quelques extraits traduits, dont celui-là pour revenir sur un point que j'ai essayé de souligner dans un message antérieur : attention quand vous vous référez à des articles antérieurs à juillet 2023 (et l'étude de Peter et Suzanne Ditlvesen) ! Vérifiez toujours la date et l'état de la documentation sur laquelle les auteurs des textes que vous lisez s'appuient ! Ce qui était considéré comme "valide" en juin 2023 ne l'est plus en juillet 2024, encore moins après le 9 février 2024 ;) Je dis ça en plaisantant, mais la science, c'est de l'histoire, et là on a la chance (si l'on peut dire) d'observer la science "en train de se faire".

 

Citation

"4. La nouvelle étude confirme les craintes exprimées dans le passé selon lesquelles les modèles climatiques surestiment systématiquement la stabilité de l'AMOC. En ce qui concerne le transport d'eau douce de l'AMOC dans les modèles, les auteurs soulignent que la plupart des modèles ne sont pas corrects : "Ce n'est pas en accord avec les observations, ce qui est un biais bien connu dans les modèles CMIP de phase 3 (38), de phase 5 (21) et de phase 6 (37)." La plupart des modèles ont même le mauvais signe de ce diagnostic important, qui détermine si la rétroaction sur la salinité de l'Atlantique est stabilisante ou déstabilisante, et ce biais de modèle est une raison clé pour laquelle, à mon avis, le GIEC a jusqu'à présent sous-estimé le risque d'un effondrement de l'AMOC en s'appuyant sur ces modèles climatiques biaisés."

 

Et surtout son addenda publié le lendemain suites aux réactions suscitées par la publication de ses remarques :

 

Citation

Mise à jour 10. février : Dans les réactions à l'article, je constate que certains le considèrent à tort comme un modèle de scénario irréaliste pour l'avenir. Ce n'est pas le cas. Ce type d'expérience n'est pas du tout une projection dans l'avenir, mais est plutôt réalisé pour tracer la courbe de stabilité de l'équilibre (c'est l'approche du quasi-équilibre mentionnée ci-dessus). Pour tracer la réponse d'équilibre, l'apport d'eau douce doit être augmenté très lentement, ce qui explique que cette expérience nécessite beaucoup de temps d'ordinateur. Une fois que le point de basculement du modèle a été trouvé de cette manière, il a été utilisé pour identifier les précurseurs qui pourraient nous avertir avant d'atteindre le point de basculement, ce que l'on appelle les "signaux d'alerte précoce". Les scientifiques se sont ensuite tournés vers les données de réanalyse (produits basés sur des observations, présentés dans la figure 6 de l'article) pour vérifier l'existence d'un signal d'alerte précoce. C'est sur la base de ces données qu'ils ont conclu que l'AMOC était "sur le point de basculer".

En d'autres termes, ce sont les données d'observation de l'Atlantique Sud qui suggèrent que l'AMOC est sur le point de basculer. Il ne s'agit pas de la simulation du modèle, qui n'est là que pour mieux comprendre quels sont les signaux d'alerte précoce qui fonctionnent et pourquoi.

 

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Lyonnais et Jura en été.

De ce qu'il en ressort à ce jour. Etude de sensibilité intéressante dans le monde des modèles, mais inapplicable aux observations du monde réel.  

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Mauzun, Puy-de-Dôme (63), 600 m
il y a 8 minutes, Sky blue a dit :

De ce qu'il en ressort à ce jour. Etude de sensibilité intéressante dans le monde des modèles, mais inapplicable aux observations du monde réel.  

 

?

C'est une remarque un poil péremptoire et légèrement succincte non ? (rapportée à des années de recherches par des équipes de savants dans le monde entier 😁 Les pauvres : ils prennent soin de détailler pendant des pages leurs méthodes, d'exposer les limites épistémologiques de leurs investigations, et on leur règle leur compte en une dizaine de mots). Tu peux développer si tu veux (ou pas) 🥳

 

Et j'avoue que je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire en opposant "modèle" et "observation". À part que oui, et c'est une banalité totale, les modèles ne sont pas le réel (on est au courant sur un forum météo je crois)

 

J'ai commenté cela ce matin en discutant sur le réseau Mastodon concernant le délai nécessaire à l'approfondissement des recherches concernant les points de basculements, et l'AMOC en particulier. On sera probablement encore en train d'affiner les modèles que les effets des basculements nous tomberont sur le râble (et affecteront une partie de l'humanité, chercheurs compris d'ailleurs ;))

C'est un peu comme quand on essaie de prédire le temps qu'il fera demain, surtout dans des configurations perturbées : Il arrive à un moment où la seule chose qui vous reste à faire, c'est vous détourner des modèles météo sur vos écrans et regarder par la fenêtre. Observer la situation "en direct", "en live". C'est vraiment ce qui est à craindre dans les années à venir : aussi "lente" que soit la catastrophe climatique (comparé à une catastrophe "classique", un tremblement de terre, un tsunami, une éruption volcanique, un bombardement, etc..), elle n'est pas si lente qu'on puisse se contenter de l'étudier comme si elle n'affectait pas déjà une bonne partie de l'humanité.

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Lyonnais et Jura en été.

"En d’autres termes, ce sont les données d’observation de l’Atlantique Sud qui suggèrent que l’AMOC est sur la bonne voie. Pas la simulation du modèle, qui n’est là que pour mieux comprendre quels signaux d’alerte précoce fonctionnent." Dixit  Stefan Rahmstorf 

L'étude d'Utrecht reste néanmoins un travail de qualité.👍

Modifié par Sky blue
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