sastrugis

Commençons par voir comment évolue dans le temps et surtout dans l'espace la zone tampon entre le froid et l'humidité. Depuis hier elle stagne au niveau des frontières du NE et il y a un bout avant qu'elle ne parvienne en Bretagne... L'avancée de la D irlandaise avec sa descente d'air polaire maritime va être décisive pour la suite des affaires car elle va donner un peu de dynamisme à tout cela : - si avancée directe : frais et humide - si tassement et décalage vers le sud : intéressant potentiellement, surtout pour la zone de conflit PM et PC

Ce matin, en jetant un coup d'oeil à la situation synoptique "vraie" (toujours utile pour vérifier le "bon" déroulement des faits que nous envoient les modèles !) il est intéressant de constater que la cyclogenèse sur le nord-ouest de l'Atlantique (qui nous a valu bien des retournements de situations...) a tendance depuis 2 jours à migrer vers le SSE, ce qui permet d'ailleurs la création (temporaire ?) d'une dorsale en direction du Groenland. Le centre de cette énorme D est ce matin à 6h à 38°N et 48°O (hier à 12h il était à environ 45°N et 52°O). Ce déplacement est intéressant pour la suite des évènements car il libère de la "place" en Atlantique Nord et permet de l'autre côté à l'AS d'asseoir ses positions (même si celui-ci est attaqué par le nord par une vigoureuse coulée arctique...). Entre les deux l'Europe de l'Ouest, avec une zone tampon stagnant sur nos frontières du NE depuis hier. "L'attaque" par les petites anomalies irlandaises se fait progressivement et semble vouloir glisser légèrement vers le sud (mais rien encore de très flagrant). Tout ce qui se passe maintenant dans les trajectoires de la masse d'air continental (advectée par le couple AS et D balte) versus la masse d'air polaire maritime (couplée à la D irlandaise) sera déterminant pour la mise en place, la localisation et la durée d'un temps hivernal. Donc à suivre ! même si tout cela manque encore de dynamisme....

C'est vrai pour beaucoup d'entre nous sur le forum car nous n'en prenons que les aspects agréables (certes parfois énervant...) mais en ce moment, à Météo-France, la poésie du revirement des modèles ne doit pas les enchanter même si au bout du compte il n'y a bien heureusement de nos jours que le bûcher de la presse (qui ne les oubliera pas si la prévision de neige n'a pas été "parfaite", oubliant toutes les fois où ils ont vu "juste" !). Le métier de prévisionniste n'est pas des plus reposant, surtout l'hiver...

On pourrait dire à propos des modèles qu'il y a eu aujourd'hui une amélioration dans leur cohérence globale mais qu'une rechute est toujours possible (retour d'une cyclogenèse labradorienne toujours possible ?...). On en saura certainement beaucoup plus sur ces perspectives hivernales demain mais c'est un peu ce que l'on dit chaque soir... Alors patience (l'échéance est maintenant très proche) edit : le forum est bien silencieux ce soir... s'agit-il du calme avant la "tempête" si certains runs avantageux pour les hivernophiles viennent à se confirmer demain ? ou l'effet du week-end qui commence ? en tous les cas la semaine aura été éprouvante pour les nerfs avec cette instabilité des modèles rarement vue !

Petit problème : le retour de la nébulosité est malheureusement prévisible d'après les images sat plus à l'ouest de ton secteur...

je suis d'accord avec toi mais c'est un cas en effet très particulier par flux de NE avec réactivation permanente de lignes d'averses qui se déversent sur l'obstacle formé par la péninsule du Cotentin (il y avait d'ailleurs de magnifiques images sat à ce propos). Je rappellerai aussi que dans ce cas précis les T° étaient très froides sur le reste de la Normandie (Tn de -5 à -10) et que le Cotentin se démarquait alors par sa douceur relative (mais T° voisines de 0°C quand même !).

Si le flux est de composante nord, les collines de Normandie peuvent en effet tirer leur épingle du jeu mais sur une très large frange littorale l'effet des eaux encore tièdes de la Manche limite fortement le risque de tenue au sol... La T° froide en altitude est certes favorable à la neige mais dans les très basses couches la moindre entrée d'origine marine fait son oeuvre destructrice des espoirs hivernophiles... Plus à l'ouest, sur les côtes comme dans l'intérieur ce n'est pas encore gagné...

Je pense que dans ce genre de situations synoptiques à MT, ce qui importe pour les précipitations c'est de voir le positionnement et l'intensité de la GF. Même sans système frontal organisé (et à cette échéance pas facile à localiser !), l'instabilité verticale engendrée par la GF peut produire des chutes de neige pour tout le monde. A suivre de près de toute façon pour voir si les prochains runs confirment ce mieux sensible pour les hivernophiles et potentiellement pour les neigeophiles si la GF stagne.

sur le début de sortie du GFS 12z (+66h), les anomalies froides islandaises semblent plonger plus directement sur la France et l'AA se redresser dans le même temps. La cyclogenèse labradorienne un peu calmée également... Donc un mieux hivernophilement parlan bien sûr ! à suivre !

Comme les modèles ne semblent pas vouloir s'accorder même à CT, laissons-les un peu de côté ces documents et reprenons "comme avant" les bonnes vieilles cartes synoptiques ! Un petit coup d'oeil sur les cartes "vraies" montre bien les éléments en place et leur dynamique actuelle (comparaison J-1 et J) : - un AS bien campé mais sans évolution nette - une D stagnante sur les pays baltes - une D centre atlantique cheminant lentement vers nous (hésitant vers une trajectoire zonale s'incurvant un peu vers le N ou un peu vers le sud... --> d'où les écart-type élevés) - une très grande dynamique au niveau du Labrador (on passe de 1027 à 984 hPa en un jour !). C'est il me semble la dynamique de ces deux derniers éléments qui conditionnera notre semaine à venir. Pour le moment, l'AS commence à pulser très péniblement de l'air relativement froid un peu plus à l'ouest (voir position du FF, limite GB, Benelux, centre Allemagne) --> il sera intéressant de voir comment va se faire l'interaction avec l'anomalie basse centre atlantique en approche : - si l'air froid "oblige" la perturbation à prendre une direction plus sud, possibilité d'emprise hivernale importante et durable (les autres pertu actuellement en gestation sur l'Atalntique suivant le même chemin, avec décalage au sud de la zone barocline) - si la perturbation atlantique poursuit son cheminement naturel zonal ou même légèrement remontant vers le nord, le coup de froid sera passager et limité principalement au NE. Cette seconde hypothèse est statistiquement la plus probable mais cependant en grande partie sous la menace d'une "résistance" plus marquée du froid, si la 1ère coulée froide se fait un peu plus dynamique qu'actuellement et envahit plus largement le pays. C'est pourquoi, à mon sens, rien n'est encore calé pour le milieu de la semaine. S'il fallait donner une probabilité, je pencherai pour un 25% (mon scénario 1 hivernal) et 75% (mon scénario 2 'temps de saison')

Petite info entendue sur RTL ce midi : en gros, je résume bien sûr, on ne sait pas trop précisément pour le début de semaine (+/- froid et +/- risque de pluie ou neige localisé, surtout à l'est) mais en revanche vraisemblable chutes de neige abondantes sur la France pour vendredi prochain... no comment !

Pour le grand ouest, il me semble au vu des modèles du jour qu'il n'y a pas de caractère hivernal marqué à attendre mais une bonne fraîcheur et des averses. Mais rien est acquis tant les modèles sont instables en ce moment et que le positionnement de la GF est encore bien mouvant d'un run à l'autre ! Cela peut donc encore évoluer favorablement pour les hivernophiles si la poussée froide daigne se décaler davantage vers l'ouest... Dans ce cas les premiers intéressés seraient les bas-normands et le nord des pays-de-la-loire. Les sorties des prochains modèles seront décisives car tout cela se joue à quelques centaines de km près, ce qui n'est rien au niveau de l'hémisphère. Si le froid ne gagne pas totalement la partie, le gradient entre la Bretagne et la partie est de la France risque d'être important Voir maintenant où se ferait la transition, avec risque de neige et verglas marqué...

remarque : ça fait rêver ces cartes de T° à 850 hPa avec des valeurs qu'on a même du mal à obtenir ici à 500 hPa ! (fin du HS)

Ne pensez-vous pas qu'une grande partie de l'incertitude qui se joue encore fortement à partir de 96h dépendra de l'interaction entre les anomalies basses irlandaise et polonaise présentes à 48h ? (possibilité de conditions hivernales se généralisant et se prolongeant si enfoncement et fusion des deux vers le sud, les anomalies atlantiques suivantes pouvant alors prendre la même route sous le mini blocage par AS).

Je me permets de reposer sur cette partie du forum une question que j'ai adressée hier à nos amis québécois... Bonjour, une petite question pour vous autres de l'autre côté de l'Atlantique : avez-vous une idée sur l' évolution de la cyclogenèse labradorienne, cause de bien des tracas pour les modèles sur notre petite partie du globe qui attend l'hiver... merci ! Peut-être aurai-je plus de succès ici ? Il me semble que la descente froide prévue sur le Québec ne plaiderait pas en faveur d'une diminution de la cyclogenèse labradorienne et donc par voie de conséquence d'une propagation des HG sur le Nord atlantique propice au blocage...

Je suis aussi de ton avis Big-Winter, dans la mesure où l'importante coulée froide à venir sur le NE canadien générerait plus à l'est un renforcement de la cyclogenèse labradorienne... Mais bon, ne connaissant pas précisément les dynamiques canadiennes, je demandais donc un avis autorisé d'outre-atlantique sur ce type de situation pour nous aider à faire avancer le débat de notre côté de l'océan...

Il me semble qu'il n'a jamais été dit par Mike et/ou Cirus (notamment) que les analyses du couplage stratosphère/troposphère avaient pour vocation de prévoir le temps pour la France mais avaient potentiellement un intérêt sur les grandes masses à l'échelle hémisphérique. Ensuite libre à chacun d'essayer de les décliner à des échelles plus fines lorsque les éléments des champs barométrique et thermique se mettent en place à des échéances plus courtes. La versatilité actuelle des modèles (notamment ces retournements permanents du devenir des BP labradoriennes et des pulsions subtropicales) semblent a priori donner raison à la mauvaise prise en compte des ces éléments extra-troposphériques. Hier je parlais de la nécessaire recherche de nouvelle(s) "variable(s) cachée(s)" pour améliorer notre connaissance de la dynamique générale de l'atmosphère et les événements stratosphériques en sont certainement une des pistes majeures. L'atmosphère est un tout et des échanges d'énergie (au sens large) entre ces deux couches sont une réalité mal appréhendée par les modèles.

Réveil douloureux pour les hivernophiles... Selon les modèles de ce matin, le ralliement aux perspectives de GFS se fait de toutes parts... De fait, la cyclogenèse labradorienne ferait jonction avec des BP scandinaves et il s'en suivrait rapidement le retour à une circulation d'ouest "en dessous", après quelques jours de froid (frais ?) et humide (neige ?). Là encore le conditionnel est de mise : ces ajustements sont à confirmer, comme mentionné dans les différents posts, tant l'instabilité d'un run à l'autre est curieusement très importante même à CT.

oui, on est bien d'accord sur les avantages et les inconvénients des ensemblistes et des déterministes. Les deux ne s'excluent pas mais doivent se combiner pour éclaircir des situations parfois très embrouillées et instables d'une part, mais aussi permettre d'envisa.

oui mais en décembre cela n'avait-il pas rien à voir avec le SSW ?

c'est vrai que l'ensembliste CEP à fière allure ! et que nécessairement en comparaison les perspectives de GFS nous chagrinent un peu... Restons-en peut-être à J+3 pour garder notre sérénité, comme à chaque VDF ou épisode potentiellement neigeux !

D'accord avec cela dans la mesure où ce n'est fondé que sur la simple lecture instantanée et objective de ce que nous proposent les modèles ce soir... Demain, comme je le disais précédemment, ça ressemblera certainement encore à autre chose et nos commentaires d'un soir seront peut-être fort éloignés de ceux de ce soir... Retour d'un gros AS ? d'un GA ? disparition de la GF ? ... Tout semble possible d'un run à l'autre en ce moment, au gré des fluctuations d'une "variable cachée" qui perturbe apparemment beaucoup nos modèles...

Bonjour, une petite question pour vous autres de l'autre côté de l'Atlantique : avez-vous une idée sur l'évolution de la cyclogenèse labradorienne, cause de bien des tracas pour les modèles sur notre petite partie du globe qui attend l'hiver... merci ! Bonjour, une petite question pour vous autres de l'autre côté de l'Atlantique : avez-vous une idée sur l'évolution de la cyclogenèse labradorienne, cause de bien des tracas pour les modèles sur notre petite partie du globe qui attend l'hiver... merci !

oui, des différences très importantes, encore et toujours "commandées" par le bon vouloir de la cyclogenèse labradorienne et ses conséquences sur la propagation des HG vers le N atlantique. L'instabilité des modèles me semble encore très grande à ce niveau pour envisager raisonnablement la suite des "affaires" au-delà de 120h (et encore...). Les analyses LT sont de bons "exercices de style", mais l'on sait pertinemment que la synoptique proposée demain sera peut être encore totalement bouleversée. Alors dans ces mouvements incessants on croit voir une ligne directrice forte quand les modèles sont en phase (cf. hier soir), puis chacun continue d'évoluer dans sa logique et s'éloigne de l'autre et c'est reparti ! Pas facile la météo !

La valse des modèles continue ce soir... Pour exemple, à 168h, comparez le CEP et le GFS et faites vos jeux ! Sur CEP, l'étirement des D atlantiques conduirait à une opposition zonale très marquée à proximité de la France : - un long flux d'est au nord de l'axe des D - un long flux d'ouest au sud de l'axe des D Difficile à dire à +-/ 500 km près quelles seront les conditions sur la France (situation qui rappelle un peu celle du 31/12/1978). Si cela se produit de cette façon, il sera intéressant de suivre pas à pas le positionnement de la zone barocline et les contrastes potentiellement très importants entre la frange N et S du système... Sur GFS, exit les D atlantiques et la zone barocline dans nos parages et retour d'un "bel" AF dont on connait bien les effets...