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charles.muller

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  1. Oui, ce que corrobore cette carte des températures hivernales 2006 (par rapport à la moyenne 1971-2000), où l'on voit l'important réchauffement de la zone arctique (et aussi notre froid hiver européen). On note quand même dans tes deux cartes que le bilan antarctique reste positif (3,5%), mais avec une marge d'erreur impressionnante (4,7), sur 1979-2006. Je me demande pourquoi l'Arctique a une marge d'erreur bien plus faible (0,8). Toutes ces mesures sont désormais satellitaires, non ?
  2. charles.muller

    Histoires climatiques

    Non bien sûr, c'était juste pour tester mes émoticon qu'intervenait cette allusion fort déplacée à la dépression lyonnaise chassée par l'anticyclone milanais. Mais un autre intervenant ayant aussi un Mac et un système encore plus ancien que le mien m'indique que cela marche si on retape à la main les lignes de code au lieu de déplacer l'icone. Je tenterai à l'occasion. /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">
  3. charles.muller

    Histoires climatiques

    Juste une question : là-dessus, sur vos machines, vous voyez un joli emoticon ou alors un jargon du genre ; java / script:emoticon / /': magic / ',%20'smid _ 23'/ ???
  4. charles.muller

    Histoires climatiques

    OK, je comprends mieux. Les modèles théoriques des cyclones se heurtent (pour l'instant) au fait qu'ils ne fonctionnent pas comme des machines de Carnot à rendement parfait. Leur efficience thermodynamique (eta) théorique de "départ" est : eta = (Ts - Ta) / Ts (avec Ts = surface, Ta = température moyenne ambiante d'ascension-convection de Ts - ou la même avec Q comme transfert thermique Tchaud > Tfroid) Mais les chercheurs se cassent la tête pour comprendre pourquoi cela ne se vérifie pas ou peu dans la réalité (en conditions réelles et actuelles, il y aurait alors bien plus de cyclones et des cyclones plus intenses). C'est précisément là qu'interviennent (entre autres) les effets non-linéaires de la troposphère, notamment dans la régulation des mvts convectifs ascendants/descendants. Plus quelques joyeux co-facteurs à passer des nuits blanches (gradient de pression, vecteur de vitesse intiiale, force frictionnelle par unité de masse, etc.). Plus encore les facteurs "classiques" de la cyclogenèse : Coriolis, vent de moyenne altitude, etc. qui sont eux-mêmes (pour certains au moins) susceptibles de co-varier avec la hausse des temp. Oui mais voir ci-dessus (ie : les résultats des modèles dépend entre autres du paramétrage de la tropo en réchauffement simulé + paramétrage des autres facteurs co-variants, dont l'humidité et les vents) Ok avec toi. Le différentiel delta[Tsurf/Tstrat] s'accroît effectivement avec le réchauffement, puisqu'en prévision, Tsurf augmente et Tstrat baisse. *** Sinon, Lyon a perdu. Nouveau test : java script:emoticon(' ',%20'smid_23')
  5. charles.muller

    Histoires climatiques

    Je n'avais pas vu cet ajout. Tu trouveras un commentaire utile de Michaels et al., paru dans la même revue, à cette adresse (attention, lien direct vers le [pdf] complet). En substance, Michaels et al. remarquent : - Knutson utilise un modèle de croissance de 1%/an du CO2 sur 80 ans, soit un facteur 2 constant par rapport au forçage actuel. Il est particulièrement pessimiste, y compris par rapport aux autres modèles en vigueur (Hansen Sato 2004 par exemple) ; - l'étude des anomalies SST et des cylones entre 1944 et 2002 dans la région 10-25°N 15-80°W montre une corrélation de 0,32 avec le nb de cyclones et de 0,34 avec les vents les plus forts enregistrés (donc 10% de la variance constatée, alors que le modèle de Knutson a paramétré 55% de cette variance pour la SST, soit 5 fois plus) Sinon, rearque habituelle sur ce genre de projection à long terme : les modèles, c'est bien ; le réel, c'est mieux. (tentative d'emoticon :java script:emoticon(' ', 'smid_11') )
  6. charles.muller

    Histoires climatiques

    C'est là où je ne te suis pas, car je ne comprends pas pourquoi tu prends comme grandeurs pertinentes les T° avant et après le passage (ou alors je ne comprends pas ce que tu entends précisément par là). Si j'ai bien pigé la cyclogenèse (ce qui n'est pas certain), le principal carburant énergétique n'est pas la différence de T° entre la surface de mer au centre et les zones avoisinantes, mais entre la surface de mer et la troposphère juste au-dessus. Un cyclone s'épuise pour cela en arrivant sur les terres (plus d'eau chaude en dessous) ou s'il reste trop longtemps en place sur la mer (il fait alors disparaître la couche superficielle d'eau chaude par aspiration). Pour que la colonne convective se forme (et que la condensation s'ensuive), l'air chaud et humide de la surface doit donc rapidement rencontrer un air plus frais (quoiqu'humide lui aussi) en prenant de l'altitude. C'est la raison pour laquelle un réchauffement homogène de la surface et de la basse troposphère ne favoriserait pas particulièrement la convection, ni le transfert énergétique principal lié à la condensation. Comme les modèles prévoient un réchauffement supérieur de la troposphère, la différence de T° est potentiellement moindre. (Ensuite, j'imagine que c'est le gradient de pression qui est le principal déterminant de la force des vents, de la vitesse, etc.) Prenons un cas de figure comme le tien, mais appliqué à ce qui vient d'être dit : T°surf : 27°C T°trop : 17°C (à 1000 mètres) [delta]T° = 10°C Pour que [delta]T° double, il faudrait que T°surf et T°trop connaissent une importante évolution divergente (que T°trop refroidisse très vite). Mais aucun modèle ne prévoit une telle chute de T°trop en cas de réchauffement, au contraire. (En revanche, en cas du "super-typhon" formant une colonne jusqu'à la stratosphère, on peut concevoir que le refroidissement de T°strat renforce l'intensité).
  7. charles.muller

    Histoires climatiques

    Exactement : un peu de respect mon brave ! Une question au passage : je suis sur Mac / Safari, Firefox ou Explorer, mais les emoticons fonctionnent une fois sur quatre (sur Firefox). Le plus souvent, je ne vois à l'écran qu'une suite hideuse de signes (quand j'en mets, pas quand je lis les autres). Une idée du problème ?
  8. charles.muller

    Histoires climatiques

    Salut. Apparemment, T°>26°C n'est pas vraiment un "postulat" (énoncé a priori), mais plutôt la résultante d'un constat empirique (les T° sont toujours > 26°C quand on repère un cyclone tropical, donc cela semble être une condition). La physique de la cyclogenèse est encore assez embryonnaire, pour des raisons probables de pauvreté des observations anciennes (avant les satellites) et de complexité du phénomène étudié (mécanique des fluides, thermodynamique, etc.). Pour les synthèses, je te conseille au moins deux sites excellents : celui de williams et le mien :-)) L'idéal serait bien sûr d'introduire à chaque fois les nouveaux éléments présentés. Mais ici c'est un forum et nous sommes dans des rubriques où chacun est censé connaître le minimum sur le sujet. Si ce n'est pas le cas (et ce n'est pas grave), on peut vite s'informer sur les sites précités (ou sur wikipédia) histoire de voir de quoi on parle. Enfin, si tu relis le fil de cette discussion, le contenu est finalement assez clair. Je n'ai énuméré des études scienifiques que pour appuyer une idée simple (la plupart des auteurs pensent ceci) et pour éviter un échange inutile (genre : mais au fait, tu dis cela mais d'où tu le tiens au juste nia nia nia / ah ben ouais, voilà toutes les références nia nia nia, etc.) Sur ce, je retourne au boulot (puisque tout bon sceptique passe son temps à traiter les infos pour séparer les vraies des fosses, c'est bien connu :-)
  9. Les grands esprits finissent toujours par se rencontrer : figure-toi que je planche en ce moment sur ces fameux forçages radiatifs. Et j'aurai certainement besoin de tes lumières. Pour l'instant, les estimations que je rencontre le plus souvent ne collent pas du tout entre elles. Je lis par exemple : - les temp. ont augmenté de 0,7°C depuis 120 ans. - le forçage radiatif anthropique cumulé de ces 120 ans est à peu près égal à 2,7 W/m2 - la hausse du CO2 (comme marqueur générique de ce forçage tel qu'utilisé par le GIEC) est de 30% depuis 120 ans. - un doublement du CO2 atmosphérique est censé provoquer un forçage de 4W/m2 et une hausse de 3 +/- 1 °C. D'évidence, ces constats et/ou estimations ont un problème. Par exemple, si 2,7 W/m2 ont provoqué 0,7°C de réchauffement, je ne vois pas comment 4W/m2 en provoqueraient approx. 3°C, selon l'estimation canonique en vigueur pour un doublement du CO2. Mais tout cela est un peu précoce, je creuse la littérature avant de lancer le débat.
  10. charles.muller

    Histoires climatiques

    Pour simplifier, je te réponds par ta propre citation (dans une autre discussion) : "Tu (excuses-moi mais sur ce forum, on tutoie) as tout à fait le droit d'avoir des doutes et de remettre en question les travaux de très nombreux climatologues. Mais pour aller plus loin il faudrait que tu chiffres tout cela." Je ne trouve pas fastidieux ni lassant de citer les principales sources scientifiques d'un sujet donné. Cela me paraît au contraire la moindre des choses. Quant à savoir si ces "tas d'auteurs" sont "plus ou moins compétents", la réponse est assez simple : ces auteurs sont tous des spécialistes des cyclones et leurs textes viennent tous de publications peer-reviewed. On ne peut isoler une des conditions (SST) de la cyclogenèse sans examiner la manière dont les autres conditions co-varient, notamment la troposphère. Tu trouveras ici même un article (entier, pas que l'abstract) consacré à cette question. Les auteurs (Shen, Tuleya, Ginis) montrent que dans une situation de réchauffement global induit par le CO2, l'évolution de l'océan et celle de l'atmosphère (et non de l'océan seul) ont des effets opposés sur l'intensité d'un cyclone. Ah oui ? Quel calcul ?
  11. charles.muller

    Histoires climatiques

    Cela peut aussi venir d'autre chose que le réchauffement global. Sur le site de la Nasa, on peut lire par exemple dans le bilan 2005 : "While the amount of hurricane activity in 2005 was certainly unusual, forecasters say we should be prepared for seasons with above average activity over at least the next decade. The Atlantic Basin is in the active phase of a multi-decadal cycle that began in 1995, in which conditions in the ocean and atmosphere, including abnormally warm sea-surface temperatures and low wind shear, provide the necessary ingredients for hurricane formation. Similar conditions were also in place during the active era of 1926-1970." C'est donc une "variation mulidécennale" qui est ici désignée comme principale responsable de l'activité anormale. J'en reviens toujours à la même question : s'il existait un lien de causalité entre les SST à la hausse en raison du réchauffement global et l'intensité des cyclones, pourquoi la décennie [1995-2004] a-t-elle vu moins de cyclones [3, 4, 5] dans le principal bassin cyclonique (Pacifique) que la décennie [1985-1994], alors même que cette décennie [1995-2004] compte les principaux records de chaleur globale depuis 140 ans ? A l'évidence, il existe d'autres conditions déterminantes.
  12. Eh bien ma foi, encore un a qui ce post avait échappé. :-( J'espère qu'Olivier13 est encore dans les parages pour recevoir nos félicitations. Evidemment, tout le monde n'en retient pas la même chose... :-) Pour ma part, je note ce clou supplémentaire dans le couvercle du cerceuil en bois de crosse de hockey : "Les simulations climatiques du dernier millénaire sont influencées par les limites du modèle et les incertitudes concernant le forçage externe, et c’est pourquoi les résultats obtenus doivent être considérés avec soin. Mais leur réalisme est suffisant pour pouvoir conclure que l’utilisation des méthodes de régression considérées ici entraîne une sous estimation de la variabilité séculaire des températures de l’HN. De plus, d’autres tests ont montré que par rapport à MBH98, cette perte de variabilité est amplifiée pour des méthodes de régression plus simples (Von Storch et al., 2004). Les variations passées ont donc peut-être été deux fois plus importantes que celles indiquées par les méthodes empiriques. Ces résultats indiquent qu’un test détaillé de ces méthodes dans des climats simulés devrait constituer une part essentielle du processus de reconstitution et pourrait aider à une meilleure précision." Et par ailleurs, oh surprise, je ne suis pas tout à fait d'accord avec Météor. :-)) En bonne logique, la sous-estimation de la variabilité naturelle passée a plutôt conduit à une surestimation du forçage anthropique récent - puisque la hausse du XXe siècle en devient tout à fait exceptionnelle. Si cette hausse s'inscrit au moins en partie dans une amplitude multiséculaire, le forçage radiatif des GES humain y est moindre dans le réchauffement constaté (ergo à venir). Mais en fait, je ne suis même pas certain que les valeurs actuellement retenues par les modèles climatiques à visée prédictive aient quoi que ce soit à voir avec le dernier millénaire. Sauf erreur, ces modèles partent pour l'essentiel de l'évolution du CO2, avec comme base une évaluation du forçage pour un doublement de CO2 atmosphérique à 4 W/m2, et une réponse climatique à 3(+/-1) °C. Ils se rétrovalident sur les mesures récentes, ne serait-ce que pour des raisons de puissance de calcul.
  13. charles.muller

    Histoires climatiques

    Merci williams pour ces précisions (et bravo au passage pour ton site, complet, clair et concis). Donc si j'ai bien tout compris, la température de 26-27°C reste une condition de formation des cyclones tropicaux, mais les tempêtes d'hiver (ou cyclones exemptionnels) n'ont pas spécialement besoin de cette source thermique maritime, vu que leur énergie principale dérive des contrastes entre les masses tropicales d'air chaud et les masses polaires d'air froid. Mais s'ils se forment ainsi dans la zone de front aux latitudes moyennes, même Vince n'avait finalement rien d'extraordinaire (hormis qu'il était légèrement décalé au nord-est). Si ?
  14. charles.muller

    Histoires climatiques

    Assez d'accord avec toi pour le dernier point. Je citais surtout Pielke parce que l'article que tu avais reproduit disait ceci : "L'ouragan Katrina est à l'origine de la plupart de ce montant pharaonique avec 50 milliards de dommages attribués à elle seule. Le précédent record de dommages matériaux pour un seul ouragan était détenu jusque-là par l'ouragan Andrew en août 1992 qui avait frappé le sud de la Floride et engendré 25 milliards de dollars de dégâts." Ma remarque concernait pour l'essentiel ce chiffrage "record" des dommages matériels, qui est faux (à la fois parce que Katrina a apparemment été deux fois plus coûteux que 50 M$ et parce que malgré cela, Great Miami reste encore plus coûteux).
  15. charles.muller

    Histoires climatiques

    Trop tard ! Mais vous avez la réponse (partielle) dans la citation en anglais de mon post : un modèle pas vraiment réputé sceptique (Knutson Tuleya 2004) nous annonce une augmentation de la Vmax de 5% en 2080. Je prends dare-dare une concession de bunker en Floride pour mes descendants. Admirez au passage la précision de ces fabuleux modèles. Les scientifiques ne sont pas capables de comprendre les mécanismes exacts de l'émergence des cyclones, puisqu'ils admettent ignorer la réponse à une question toute simple : pourquoi y en a-t-il 80-90 en moyenne plutôt que 20-30 ou 200-300 ? Mais cela ne les empêche pas de vous prédire au % près la vitesse maximale de leur vent dans huit décennies. Je trouve cela é-pa-tant. PS : l'animateur patenté m'avait dit en substance pour me souhaiter la bienvenue (il y a une semaine) : "ici on se tutoie". Je me permets néanmoins de vous vouvoyer, vu que vous le vouvoyez vous aussi, voyez-vous ?
  16. charles.muller

    Histoires climatiques

    On peut bien sûr parler des modèles qui nous prédisent plein de mauvaises choses pour 2100 et laisser courir son imagination. Mais il me semble tout de même plus intéressant de parler d’abord des faits, ce qui est la base de la démarche scientifique. Il suffit en l’occurrence de poser une question simple : a-t-on constaté une sensibilité des cyclones à l’augmentation de la SST liéee au réchauffement global ? La réponse est NON pour les auteurs suivants : Evans 1993, J. of Climate, 6, 1133–1140. Landsea et al 1999, Climatic Change, 42, 89-129; Goldenberg et al. 2001, Science, 293:474-479, Chan and Liu 2004, J. of Climate, 17, 4590-4602 Huntington 2006, J. of Hydrology, 319, 83-95 Il importe de rappeler que la question concerne les SST liées au réchauffement global, et non les variations (bien plus importantes) de SST liées aux conditions locales (El Niño est la plus connue). Les deux seules études ayant fait un lien entre intensité des cyclones et réchauffement récent sont Emanuel 2005 et Webster 2005. Emanuel a reconnu la validité de certaines critiques formulées dans un commentaire de Lansea (2005) et son modèle de calcul, qui oblige à passer au cube la vitesse maximale constatée pour obtenir un indice de dissipation d’énergie, est très dépendant de la qualité de mesure des Vmax depuis trente ans. Les experts en cyclones reconnaissent tous que cette qualité est problématique, compte-tenu des méthodes « artisanales » à l’œuvre avant les satellites. Quant à Webster, le schéma posté plus haut (et reprenant ses propres données) indique que l’introduction de la catégorie 3 ne permet plus de voir une tendance continue à la hausse dans tous les bassins dans la période 1974-2004. Une autre critique (Chan 2006) considère que si l’on ne regroupe pas les cyclones en paquets de 5 années, comme l’a fait Webster, on ne retrouve plus de corrélation avec les SST. Est-ce à dire qu’il n’y a aucun lien entre évolution de la SST et intensité des cyclones ? NON. Simplement, en l’état de la recherche et sur une base factuelle, ce lien n’a été trouvé que par deux études récentes et ces deux études sont débattues dans leur méthode (Emanuel) ou dans leur décompte (Webster). Néanmoins, il se peut que la tendance trouvée par ces études se révèle réelle dans les années à venir et que la simple corrélation se révèle une vraie causalité. Quant aux modèles concurrents, je n’ai pas la compétence physique pour en évaluer leur validité. Le schéma que tu proposes (SST plus chaude, stratosphère plus froide) paraît limpide comme un oeil de cyclone, à ceci près que bien d’autres facteurs concourent à la cyclogenèse (si la troposphère devient plus chaude, la convection verticale est atténuée par exemple du fait d’un gradient moindre des températures ; avant de gagner la strato., le mouvement ascensionnel doit d'abord prendre assez de puissance dans la tropo.). En tout état de cause, tous les modèles ne prévoient pas tous les aopcalypses que tu suggères. Voici un rapide résumé récent (in Pielke, Jr., R. A., C. Landsea, M. Mayfield, J. Laver and R. Pasch, 2005. Hurricanes and global warming, Bulletin of the American Meteorological Society, 86:1571-1575). Looking to the future, global modeling studies suggest the potential for relatively small changes in tropical cyclone intensities related to global warming. Early theoretical work suggested an increase of about 10% in wind speed for a 2°C increase in tropical sea surface temperature (Emanuel 1987). A 2004 study from the Geophysical Fluid Dynamics Laboratory in Princeton, New Jersey, that utilized a mesoscale model downscaled from coupled global climate model runs indicated the possibility of a 5% increase in the wind speeds of hurricanes by 2080 (Knutson and Tuleya 2004; cf. Houghton et al. 2001). Michaels et al. (2005) suggest that even this 5% increase may be overstated, and that a more realistic projection is on the order of only half of that amount. Even if one accepts that the Knutson and Tuleya results are in the right ballpark, these would imply that changes to hurricane wind speeds on the order of 0.5–1.0 m s–1 may be occurring today. This value is exceedingly small in the context of, for example, the more than doubling in numbers of major hurricanes between quiet and active decadal periods in the Atlantic (Goldenberg et al. 2001). Moreover, such a change in intensities would not be observable with today’s combination of aircraft reconnaissance and satellite-based intensity estimates, which only resolves wind speeds of individual tropical cyclones to—at best—2.5 m s–1 increments. Une pique, bien sûr. Mais il faut que je t’embauche comme correcteur pour mon site ! :-)
  17. charles.muller

    Histoires climatiques

    - Pour le SST, une des premières objections venant à l'esprit : si la troposphère se réchauffe au même rythme ou plus vite que la surface (ce que prévoient les modèles), le gradient de température reste constant et la convection thermique itou. - sur les 26-27°C en surface : cela reste me semble-t-il d'actualité malgré l'épisode mentionné au large du Portugal et du Maroc. De mémoire, Vince n'a atteint le stade d'ouragan qu'une très courte durée, sans doute parce qu'il lui manquait cette réserve thermique. Mais le phénomène mérite en effet d'être mentionné (on a déjà vu des cyclones plus au nord Alberto 88 et plus à l'est Ginger 67, c'est l'association nord-est puis la trajectoire qui est ici exceptionnelle). - coût de Katrina : à ma connaissance, R.A. Pielke Jr (qui tient à jour la seule base d'estimation des coûts relatifs des cyclones aux EU, en dollars constant) avait placé en décembre dernier Katrina assez loin du Great Miami de 1926 (80 milliards de $ pour le premier, 130 pour le second), lors d'une présentation à l'AGU. Sur les dix cyclones atlantiques les plus coûteux depuis 1900, 2 seulement ont eu lieu après 1970 (Andrew 92 et Katrina 05). Un argument que Pielke a opposé à Emanuel 2005 pour l'augmentation d'intensité récente, au moins dans l'Atlantique.
  18. charles.muller

    Histoires climatiques

    Mais je ne me fâche pas, rassurez-vous, cela m'amuse plutôt. Je regrette seulement que l'"animateur patenté" ne s'en tienne pas aux faits débattus et compense ces carences factuelles par des pics aussi inutiles qu'infantiles. Je n'ai rien lu de récent concernant un lien entre gulf stream et cyclones atlantiques. Le seul lien bien établi à ma connaissance en ce qui concerne la circulation océanique concerne El Niño / La Niña (saison forte en Atlantique / faible au Pacifique quand El Niño est faible, et inversement pour La Niña).
  19. Pour ceux que cela intéresse, un papier de synthèse rédigé ce jour sur la très récente hypothèse Shaidurov. Je précise que je n'y "crois" pas trop. Mais en science, il est bien connu qu'il faut avoir l'esprit ouvert et examiner toutes les hypothèses avant de rejeter les moins pertinentes. *** Vladimir Shaidurov est membre de l’Académie des Sciences (Russie), expert en analyse numérique et modélisation mathématique, récipiendaire en 2004 de la plus haute distinction scientifique de son pays (Prix d’État). Il est aussi l’auteur d’une nouvelle hypothèse sur le réchauffement climatique récent. Selon lui, le coupable principal ne serait pas le gaz carbonique, mais la météorite Tungus, qui a frappé la Terre le 30 juin 1908. Explications. Le scientifique russe fonde son travail sur un constat bien connu : le réchauffement climatique récent est réparti en deux phases bien distinctes, la première se tenant en 1910-1940, la seconde débutant en 1975. Entre ces deux phases, la période 1940-1975 a été marquée par un léger refroidissement de la Terre. Dans le même temps, les émissions humaines de gaz à effet de serre (GES) ont crû de manière linéaire. Shaidurov en déduit que la théorie du réchauffement par les GES ne se retrouve pas dans la courbe des températures, qui devrait être elle aussi en croissance quasi-linéaire. Un autre facteur a dû jouer. Mais lequel ? Pour Shaidurov, c’est du côté de la physique de l’atmosphère qu’il faut creuser. Le 30 juin 1908, la météorite Tungus s’abat sur la Terre et explose à une altitude de 10 km environ. L’explosion libère une puissance équivalente à celle de quinze bombes atomiques d’une mégatonne chacune. Au sol, 60 millions d’arbres sont rasés sur une superficie de 2000 km2. Des quantités énormes de poussières sont relâchées dans l’atmosphère. La fluctuation de la pression atmosphérique due à la chute de Tungus est enregistrée par les tout premiers barographes en usage en Angleterre, tandis que l’Observatoire du Mont Wilson (Etats-Unis) observe un obscurcissement de l’atmosphère pendant plusieurs mois. Les GES émis par l’homme (dioxyde de carbone, méthane, chlorofluorocarbures) sont puissants ; mais la principale molécule à effet de serre influençant le climat de la Terre reste… l’eau. Une modification de 1 % de la vapeur d’eau présente dans l’atmosphère peut conduire à un réchauffement de 4 °C. Et l’homme n’a guère de prise sur le phénomène. Shaidurov rappelle aussi un fait connu, quoique rarement mentionné dans la littérature récente : en conditions naturelles, c’est la hausse des températures qui entraîne la hausse de la production des gaz à effet de serre, et non l’inverse. Que vient faire Tungus dans le phénomène ? L’explosion de la météorite aurait changé les propriétés thermoprotectives de l’atmosphère et déclenché la phase actuelle de réchauffement. Plus spécifiquement, l’apport d’eau sous forme cristalline ou gazeuse dans la mésosphère en aurait modifié la composition. Le chercheur se réfère ici aux nuages noctiluques, documentés pour la première fois en 1885 (explosion du Krakatoa deux ans plus tôt), des traînées argentées de minuscules cristaux de glace en très haute altitude. Ils intriguent les chercheurs car ils ont constaté leur extension progressive au XXe siècle. Une prochaine mission de la NASA (satellite AIM pour aéronomie de la glace dans la mésosphère), prévue en 2006, a d’ailleurs pour but d’étudier le phénomène. Si Tungus a modifié la mésosphère et entraîné un réchauffement, les essais nucléaires en plein air, commencés le 16 juillet 1945 et achevés le 16 octobre 1980, ont eu l’effet exactement inverse sur la troposphère. Au niveau de cette couche atmosphérique, l’augmentation des aérosols et de la vapeur d’eau provoque un refroidissement par effet aldébo, c’est-à-dire par réflexion du rayonnement solaire. Que penser de l’hypothèse Shaidurov ? La principale objection qui vient à l’esprit concerne la temporalité du phénomène. La plupart des événements extrêmes (éruption volcanique, chute de météorite) ont une signature climatique immédiate suivie d’une lente atténuation. Il existe bien une hausse globale des températures commençant autour de 1908-1910 (schéma ci-dessous), mais cette hausse a par la suite été continue sur 30 ans, sans variation notable d’intensité. Mais l’inverse est vrai : il est anormal de ne pas repérer la signature d’un phénomène aussi extrême, alors que le émissions troposphériques des volcans (par exemple) s’identifient facilement. Quoi qu’il en soit, il appartient désormais aux physiciens et climatologues de se pencher sur le travail du scientifique russe. « Le but de ce rapport est d’ouvrir le débat et d’encourager la discussion entre scientifiques », souligne Vladimir Shaidurov. On espère bien sûr que le souhait du chercheur ne restera pas un vœu pieux, sauf à considérer que le présent monopole des « modèles à CO2 », tous d’accord sur le fond et ne disputant que des détails, représente un enrichissement intellectuel sans précédent pour la climatologie… Références Shaidurov V. (2006), Atmospheric hypotheses on Earth’s global warming, à paraître dans Science First Hand (Russie). Texte (en anglais) disponible ici : http://arxiv.org/abs/physics/0510042
  20. charles.muller

    Histoires climatiques

    Décidément, tu es toujours d'aussi bonne humeur cher Météor. Ta culture scientifique doit être vraiment énorme puisque ce qui te paraît évident ne l'est pas aux yeux des spécialistes des cyclones eux-mêmes. Si la genèse d'un cyclone faisait appel à la seule SST, on se demande pourquoi leur nombre reste limité (les chercheurs ne le savent pas), pourquoi il n'a pas augmenté tout au long du XXe siècle, pourquoi le supposé accroissement récent d'intensité ne concerne pas toutes les catégories Saffir-Simpson ni tous les bassins, etc. Mais j'imagine que tu as creusé la question en détail.
  21. charles.muller

    Histoires climatiques

    Bonjour. Je ne me prononcerai pas (encore) sur le rayonnement cosmique, domaine passionnant mais complexe que j'étudie depuis quelque temps. Juste un bémol sur les deux études récentes ayant trouvé une augmentation de l'intensité des cyclones (Emanuel 2005, Webster 2005). En fait, la période étudiée par ces deux travaux (1970-2004) a connu des modifications importantes dans l'évaluation de l'intensité des cyclones, ayant conduit avant les satellites à deux corrections successives jugées maintenant trop et trop peu importantes. Aussi la distinction précise entre les intensité 3, 4 et 5 (voire 1 à 5 dans certaines zones!) est-elle sujette à caution. Si l'on prend les intensités 3, 4 et 5 sur l'échelle de Saffir-Simpson, on ne retrouve pas d'augmentation continue proportionnelle à l'augmentation de la température de surface de la mer (SST). Les données ci-dessus (reprises de Webster 2006, réponse au commentaire de Gray 2005) montrent par exemple que le bassin Pacifique (30% des cyclones contre 12% pour l'Atlantique) a connu son pic en 1985-1994, et non 1995-2004 (années plus chaudes). Si les SST augmentaient l'intensité des cyclones, les catgéories [3 4 5] devraient avoir grimpé au même titre que les [4 5]. En revanche, le comportement récent de l'Atlantique est atypique, comme on le voit. Quand au nombre moyen de cyclone, tout le monde est (pour une fois) d'accord : il est globalement stable depuis trente ans (malgré le record 2005 en Atlantique). Pour info, j'ai rédigé une synthèse complète (en français) du débat actuel sur l'intensité des cyclones, disponible ici.
  22. Eh bien, que d'infos en 48 h d'absence ! Merci Lolox54 pour tes précisions sur le chêne et le lien intéressant. Je vais creuser la question pour savoir quelles espèces étaient présentes à l'âge du brave Erik le Rouge (indépendamment de la publicité mensongère que ce proscrit faisait à l'époque pour ses nouvelles colonies, tel un vulgaire animateur de Club Med). L'article sur le rayonnement est aussi très utile, mais je réserve ce point pour une autre discussion. Les courbes de Florent sur les fluctuations du GIEC au gré des rapports sont particulièrement instructives. On pourrait dire bien sûr que l'avis du GIEC évolue légitimement en fonction des avancées de la recherche. Le pb, c'est que le GIEC a visiblement bondi sur la crosse de hockey dans son rapport 2001, alors que cette reconstruction (à l'époque toute récente) remettait visiblement en cause ses propres conclusions précédentes. La moindre des précautions eut été de signaler ces divergences dans la partie scientifique du rapport, et non de mettre la crosse de hockey en dernière (et quasi pleine) page du résumé général à l'intention des décideurs, seul document véritablement lu de ces rapports. * Une autre étude dont on n'a pas parlé : Soon et Baliunas (in Climate Change 2003). Ces deux auteurs ont passé en revue 250 travaux antérieurs sur le climat des mille dernières années, soit la plus importante méta-analyse parue à ce jour (à ma connaissance du moins). Ils ont pris la moyenne des températures et des précipitations au XXe siècle. Puis ils ont posés la question : au cours de l'OM (800-1300) ou du PAG (1300-1900), a-t-on trouvé des anomalies comparables ou supérieures à celles du XXe siècle (anomalie évaluée sur une période minimale de 50 ans) ? La réponse a été positive dans les deux cas. Cette étude a été très contestée. Pour des raisons politiques d'abord : Soon et Baliunas ne cachent pas leur scepticisme et ont reçu des dons de l'American Petroleum Institute (signalés en fin de leur article, à côté des subventions de la NASA). Passons là-dessus, sauf s'il faut considérer que toute subvention est rédhibitoire pour la qualité de la recherche (dans ce cas Bush a raison : James Hansen, patron du GISS, doit démissionner tout de suite pour avoir reçu 250 000$ d'une fondation environnementaliste et démocrate). Mais Soon et Baliunas (SB03 désormais) ont aussi été critiqués pour des raisons scientifiques. La critique de Mann et al., que l'on peut lire sur RealClimate, s'articule sur trois points : 1- en intégrant les précipitations (période plus sèche ou plus humide), le travail de SB03 ne dit plus rien d'interprétable sur les températures. Un intervalle plus sec ou plus humide ne signifie pas plus ou moins chaud ; 2- pour parler d'un changement global, les anomalies constatées doivent être à peu près synchrones sur plusieurs régions et non réparties au hasard dans des périodes longues (OM ou PAG) ; 3- la bonne donnée de référence n'est pas le XXe siècle en entier, mais les dernières décennies de ce siècle, seules à être considérées comme anormales au regard des 1000 ans passés. Mais on se demande si Mann et al. ont bien lu SB03. 1- SB03 veulent savoir si le XXe siècle est le plus chaud ou le plus extrême (en précipitation/sécheresse) des dix derniers siècles. Leur réponse est non à ces deux questions. Ils n'ont jamais prétendu que les proxies de précipitation doivent être confondus avec les proxies de température. Ni les uns ni les autres n'ont de record au XXe siècle dans la très grande majorité des sites étudiés (hémisphère Nord comme hémisphère Sud). 2- si parler de réchauffement demande une tendance synchrone et significative sur plusieurs régions, alors on ne peut même pas parler de réchauffement pour la plus grande partie du XXe siècle. Le GIEC lui-même reconnaît que le réchauffement global a pu s'accompagner de refroidissement locaux (c'est le cas en effet). Pour mémoire, Jones et Moberg, patrons d'une des principales bases de données des températures terrestres (CRU), ont souligné dans la dernière mise à jour que les températures du XXe siècle ne montrent des tendances significatives au réchauffement que dans 10 à 20% des grilles climatiques (Jones Moberg 2003). Donc, 80 à 90% des grilles du XXe siècle montrent des tendances que l'on ne peut interpréter clairement en dehors de la variabilité naturelle multidécennale. Par ailleurs, SB03 reconnaissent bien volontiers dans la partie "Discussion" de leur article que l'intercalibration des proxies (qui n'est pas l'objet de leur travail) est une tâche délicate, où de petites variations dans les paramètres suffisent à changer radicalement les courbes obtenues. 3- SB03 précisent que l'anomalie est identifiée pour n'importe quelle période de 50 ans au sein du XXe siècle. C'est-à-dire que cela inclut la période [1950-2000], qui a connu le plus fort réchauffement. Cinq décennies est un minimum pour parler d'une tendance significative, surtout en reconstruction de températures (qui irait se demander si [1995--2005] a été plus chaud que [950-960] ?).
  23. Bonjour, Pour répondre sur vos différents points. Sur Leroux RAS. Sinon que malgré tous les défauts qu'on lui impute, je conseille la lecture de sa Dynamique du temps et du climat, fort intéressante (indépendamment des courtes pages sur le réchauffement). Les courbes présentées sont toutes des reconstructions globales, c'est-à-dire incluant des proxies de plusieurs continents, même si l'HN y est sur-représenté en Amérique, Asie et bien sûr Europe. Elles sont en cela comparables et les variations ne viennent pas des aires géographiques concernées. Mais vous avez raison de souligner que le poids relatif accordé à tel ou tel proxy / zone peut faire varier les courbes. C'est pourquoi j'accorde plus de crédit aux reconstructions faisant intervenir le maximum de proxies en un maximum de lieux (à condition de parvenir à pondérer le poids relatif de chaque proxy, ce qui est un vrai casse-tête en dendrochronologie car les croissances annulaires, par exemple, ne sont pas toujours une réponse spécifique à le température). Sur les chênes groënlandais, votre question est évidemment très pertinente. Mais je pense que je n'en suis pas le destinataire principal, puisque la présence des thermophiles au Groenland alimente mon scepticisme (désormais bien connu) sur le caractère exceptionnel des chaleurs actuelles dans cette zone. Notons que de tels indices localisés ne suffissent pas à dire que les températures étaient globalement plus chaudes à l'époque médiévale. Mais pour le Groenland, et par extension pour la zone arctique, cela pose de vraies questions. J'ignore si l'on dispose par ailleurs d'indices sur le niveau des mers à cette époque - de mémoire, les modèles du GIEC annoncent 7 mètres d'élévation si le seul Groenland venait à fondre. Si le modèle est exact, la présence médiévale de chênes a bien dû se traduire par des variations notables. Ou alors il faut imaginer des variants génétiques de l'arbre plus résistants au froid, mais ils seraient sûrement documentés ailleurs et leur lignée aurait survécu jusqu'à nos jours. A ce sujet, quelles est la limite d'extension actuelle des chênes dont vous parlez ?
  24. Dans une autre discussion (pression de bush...) qui a tourné depuis au concours viticole voire au vinaigre :-), Alain a posté des donnés intéressantes sur l'extension de la banquise arctique. Comment Florent le faisait remarquer dans cette précédente discussion, on ne peut pas vraiment interpréter ces données dans le cadre du débat "crosse de hockey" (pour lequel Alain les postait à l'origine), qui concerne pour l'essentiel la variabilité antérieure, OM et PAG. Ce graphe est néanmoins intéressant. Malgré une croissance plus rapide des températures hivernales, on voit une relative stabilité de la banquise en cette saison (ce qui est normal puisque les temp. doivent probablement se situer entre -10 et -30 °C en hiver dans le cercle arctique, de sorte qu'il faudrait un réchauffement extrême pour aboutir à la fonte). La banquise estivale accuse néanmoins un net retrait, ainsi que la printanière et l'automnale. On peut imaginer que cette perte diminue d'autant l'aldébo en ces saisons, donc augmente le réchauffement (de l'océan et des terres). J'ai été voir la base de données de l'Université de l'Illinois, mais je ne suis pas parvenu à interpréter leur grille avant 1950 (ils ont des données remontant jusqu'en 1871). Apparemment, cette base est conçue avec présence/absence de glace sur chaque maille d'une grille, et non en données converties km2. Cela donne une longue succession hiéroglyphique de signes assez hermétique. Alain, sais-tu si l'on peut trouver les données 1871-1950 en version simplifiée et métrique (ou des articles ayant fait ce travail) ? Autre point. Les responsables de la base (Walsh et Chapman) soulignent qu'elle fait intervenir deux types de données assez différents : avant 1972, des relevés ponctuels par navire ou mission météo ; depuis 1972, une couverture globale par satellite. On remarque que la tendance plus nette à la baisse commence vers cette période. Y a-t-il selon toi un biais de mesure ou est-ce uniquement dû au rebond des temp. depuis cette date (voir ci-dessous) ? Un des points intéressants, c'est que le comportement de la banquise ne suit apparemment pas directement celui des températures. Si l'on voit la carte ci-dessous (Variability and trends of air temperature and pressure in the maritime Arctic, 1875 - 2000, Igor V. Polyakov et al.), qui concerne la zone 62°N-pole, on constate un refroidissement 1950-1972 et une nette hausse depuis 1972. (Les temp. sont en haut, en bas c'est la pression au niveau de la mer ; désolé pour la résolution assez médiocre, mais on voit quand même bien les tendaces). Or, les banquises n'ont pas vraiment augmenté pendant le refroidissement. Si les données antérieures à 1950 m'intéressent, c'est aussi parce que cette carte des temp. montre une amplitude antérieure forte, avec des temp. au moins aussi élevées dans les années 1930-1940 que dans les années 1990-2000.
  25. Si une personne dit : l'amplitude OM/PAG est de 0,7 à 0,8 °C et l'autre dit : l'amplitude OM/PAG est de 0,1 à 0,2°C, c'est qu'au moins une, sinon les deux ont tort. J'en suis "absolument certain" car c'est une des bases de la logique (si A=nonA, alors oublions la science). Sinon, j'ai déjà expliqué pourquoi certaines courbes aux proxies plus variés me paraissent plus proches d'une reconstruction fidèle que d'autres aux proxies moins variés ou aux méthodes contestées. Une moyenne de mesures incertaines ne produit jamais qu'une moyenne incertaine. Tu es libre de t'en contenter, mais cela n'offre pas une base argumentaire solide. J'en suis persuadé aussi. Comme tu l'avais fait remarquer toi-même plus haut, les premières corrections apportées à Mann et al 1999 (y compris par des membres de son équipe) ont commencé à déformer le manche de la crosse de son étonnante rectitude entre 1000 et 1800. Je ne doute pas que les prochaines années seront passionnantes à ce sujet. Mann et al. eux-mêmes dans leur article d'origine (1999) reconnaissent : "A number of tree rings series at high altitudes in the western part of the United States show a prolonged growth spurt that is more pronounced that can be explained with the measure increse in temperature in these regions". Les séries de pins de Bristlecone (dont il est ici question) avaient déjà attiré l'attention des chercheurs depuis plusieurs années (cf par exemple Graybill-Idso 1993), en raison de sa croissance anormale au XXe siècle (croissance rapportée en l'occurrence au CO2, et non à la température). Bien que très longues, et utilisées pour des reconstructions sur plusieurs millénaires (8000 ans), ces séries ne sont donc pas les mieux adaptées à une reconstruction courte des températures, surtout si le but de cette reconstruction est spécifiquement de comparer le XXe siècle aux précédents. Lorsqu'un proxy montre un comportement anormal par rapport au phénomène étudié, on en trouve un autre. Non ? Par ailleurs, sur le plan méthodologique, il a été montré (McKitrick 2005) que ces quatorze séries de pins de Bristlecone ont été surévaluées dans l'une des analyses en composantes principales de Mann et al. 1999 (la PC1), ce qui a contribué à produire la fameuse forme en crosse de hockey. Mais non voyons, comment ferons-nous si tu n'es plus là pour nous ramener dans le droit chemin du consensus alarmiste ?
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