
charles.muller
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Ma métaphore, qui s'adressait à Alain de mémoire, consistait simplement à dire : quand on tire la sonnette d'alarme, il faut être exact. Dans l'exemple d'une maladie émergente, il faut au moins préciser les diférents points que j'énumérais. Cela n'allait pas plus loin, c'était un simple exercice de comparaison pour me faire comprendre (apparemment raté, au moins pour toi:D) Sauf erreur, Alain propose un modèle différent de ceux du GIEC, qui suggère une accélération brutale et prochaine du réchauffement, avec des conséquences radicales. Pourquoi pas, mais je pose dans ce cas quelques questions. Pour mémoire, voici les deux questions qui m'étaient venues à l'esprti et pour lesquelles j'attends toujours des réponses : Ma question était bien sûr : quels sont les éléments théoriques actuels de la notion de seuil pour les GES atmosphériques en particulier (articles, livres) ? Et quelles sont les mesures exactes en rapport à ces travaux théoriques faisant état de seuils déjà franchis depuis 1975 ? Bien, mais tout cela devrait se traduire par une hausse accrue des GES (non imputable à l'Inde, à la Chine et autres pays émergents). Où est cette hausse spécifique dans les enregistrements [1995-2005] par rapport à [1985-1995] ?
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Rhétorique politicienne ? Cela devient difficile de débattre quand on ne comprend même plus ce que son interlocuteur désigne. En matière de "rhétorique politicienne", tu trouves bcp de gens sur ces forums qui n'arrêtent pas d'expliquer ce que les décideurs devraient faire ou ne pas faire. Je suis très étonné de ton indignation sélective. En effet, citer Real Climate (créé par G. Schmidt pour défendre Mann, puis par extension les conclusions du GIEC) d'un côté et le GIEC 2001 d'un autre côté est un bon moyen de voir par les "deux bouts de la lorgnette". Contrairement à toi, je lis RC et le GIEC, mais je ne m'en contente pas. Au fait, peux-tu me citer les ouvrages ou articles peer-reviewed sceptiques que tu as lus avant de conclure qu'ils étaient dans l'erreur ? (Pour info, j'ai mis un lien vers RC sur mon site en précisant : "alarmiste, mais scientifique". Cela indique assez clairement que j'invite mes lecteurs à se renseigner au maximum. Je ne connais pas bcp de sites alarmistes qui en font autant dans l'autre sens) En effet, on a vu ce que tu appelles une "forte inflexion" sur ta dernière courbe. J'attends toujours ta réponse concernant l'effet cumulatif des GES (qui continue d'augmenter tant qu'il n'y a pas de baisse sensible). Quels forçages précisément ? Quels travaux exacts de la NOAA ? C'est formidable de citer des chiffres, mais s'ils sont impossible à vérifier ou à comprendre en détail, cela ne sert pas à grand chose. Je rappelle que la question de départ est : comment expliquer la stagnation/baisse des températures sur 1940-1970 ? Qui peut se traduire par : quels sont les forçages relatifs (positifs ou négatifs) de cette période expliquant une stagnation/baisse ? Ma réponse est que le forçage solaire a dû jouer un rôle prépondérant à la baisse, vu l'abondance des tâches dans cette période. Mais si tu me donnes les références d'un travail NOAA, GISS ou autres montrant qe c'est faux, je suis tout prêt à y adhérer. (Je fais tellement confiance à la NOAA que je leur signale même les petites erreurs de leur site, qu'ils semblent reconnaître cf. discussion sur les satellites). Mais voyons, n'aie pas de crainte à ce sujet. Je suis tellement "maladif" dans mes positions, tellement peu ouvert à la discussion, tellement imprécis dans mes citations que personne de sensé ne peut "éventuellement se laisser convaincre". Je ne conçois même pas que cette idée te soit venue à l'esprit.
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Il est tout de même assez extraordinaire que tu qualifies mes interventions de simplistes, de démagogiques et de peu nuancées alors même que je pose des questions précises afin d'aller un peu plus loin que les discours alarmistes non référencés sur des théories / mesures précises. Et, accessoirement, alors même que je suis l'un des seuls à faire systématiquement l'effort de préciser mes sources. Quant aux "convictions morales de notre société", je ne vois pas de quoi tu parles - ni en quoi la morale sociale a de toute façon quelque chose à voir avec ce qui est débattu ici.
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Cher Alain, je te renouvelle au passage mes demandes (mon côté obstiné, sinon têtu ) : quels sont les niveaux de seuil envisagés par la théorie et constatés par les mesures ? Tu comprends bien qu'il y a forcément un hiatus entre la gravité des prédictions et le flou des théorisations. Si je te dis (toujours ma (dé)formation de base pour les métaphores), dans 5 à 10 ans, un virus émergent va décimer planète et si l'on ne fait rien, on sera réduit à une prophylaxie d'urgence, tu vas me demander très logiquement : quel virus ? quel réservoir, quel vecteur, quel portage virologique statique et dynamique ? quel profl génétique, quels variants, quelle vitesse de mutation en modèle aléatoire ou directionnel ? quel récepteurs de surface réels / potentiels sur les cellules humaines et quels immuno-profils réactionnels ? etc., etc. Je pense que la bio. n'est pas si différente de la climato. Quand on avance une hypothèse, on la défend sur trois ou quatre points-clé chacun fondés sur une sélection de la littérature scientifique. C'est bien cela (et juste cela) que je demande ici.
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Bah certainement que Wild et ses 10 co-auteurs, Pinker et ses 2 co-auteurs, le comité de lecture de Science ne t'avaient pas lu avant d'écrire noir sur blanc que « Sur la période ouverte par le BSRN (1992 à 2001), le déclin de la réflectance terrestre correspond à une hausse de 6 W/m2 dans la radiation solaire absorbée par le globe » (Wild p. 849) ou "Nous avons observé une augmentation globale de S entre 1983 et 2001 à un rythme de 0,16W/m2 par an, changement qui se réalise dans une baisse jusqu'à 1990, suivi d'une hausse soutenue" (Pinker p.950). Franchement Meteor, ce petit jeu consistant soit à ne pas prendre acte des objections (cf + haut sur 1940-1970 où tu ne veux pas démordre que les variations des GES n'ont rien à voir avec le refroidissement alors que c'est l'évidence même), soit à les évacuer pour des mauvaises raisons (ici où tu continues avec tes variations d'aldébo qui ne sont pas le sujet initial et qui n'ont de toute façon rien à voir avec les GES) commence à beaucoup m'ennuyer. Je te laisse donc continuer à claironner que tu as raison avec "des milliers de scientifiques" que tu ne lis pas autrement que sur Real Climate et dans leurs rapports commandés par les politiciens. Si c'est l'idée que tu te fais de la discussion et de la curiosité scientifiques, et si tu imagines avoir un avis "éclairé" de cette manière, tant pis. Cela contribue au moins à comprendre et à constater comment les croyances finissent par obscurcir la raison.
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CNN : Le réchauffement est bon pour les affaires
charles.muller a répondu à un sujet de TreizeVents dans Archives
C'et une très bonne comparaison. L'important est de trouver le vaccin et de sauver plusieurs dizaines de millions de personnes. S'il y a des bénéfices, tant mieux pour l'entreprise dont la R&D a investi dans la mise au point du vaccin. Quant au matérialisme : - il vaudrait mieux dire consumérisme, car le matérialisme "méthodologique" est un fondement nécessaire de la science expérimentale (et peut très bien s'accomoder de l'anticonsumérisme). - à mon avis, tu auras des gens qui vont consommer "propre" au lieu de consommer "sale" ; au pire, ils le feront même avec une bonne conscience renouvellée. -
CNN : Le réchauffement est bon pour les affaires
charles.muller a répondu à un sujet de TreizeVents dans Archives
A finalité égale (le devenir de la planète), la question est d'être pragmatique / réfomiste ou idéaliste / révolutionaire. Dans le premier cas, si le fric et le devenir de la planète vont de pair, pourquoi pas. "Les Américains", c'est une généralité. J'imagine que tu ne mets pas sur le même plan un Bush et un Gore, ni leurs partisans respectifs. -
CNN : Le réchauffement est bon pour les affaires
charles.muller a répondu à un sujet de TreizeVents dans Archives
Je ne comprends pas très bien le motif de votre étonnement, dégoût ou colère. S'imaginer que le réchauffement serait pour le capitalisme l'occasion de remettre totalement en cause la capacité du marché à gérer durablement ou efficacement ses externalités négatives est évidemment un doux rêve. Il est au contraire évident que la lutte contre le réchauffement est un marché émergent fructueux, qu'il s'agisse du marché macro-économique des droits d'émission ou des très nombreuses mutations micro-économiques en cours. (J'ai récemment fait une mission chez un pionnier français de l'énergie alternative, Idex, et je peux vous dire que le carnet de commandes est plein jusqu'en 2020). Sinon, de deux choses l'une : soit l'on a avant tout en tête la fin du capitalisme (pourquoi pas), et l'on déplore que ce système économique intègre la lutte contre réchauffement dans sa logique marchande ; soit on a d'abord en tête cette lutte contre le réchauffement, et on prend toutes les initiatives qui passent, fussent-elles marchandes, comme autant de choses allant globalement dans la bonne direction. Ceci dit pour ceux qui pensent que les GES (et donc l'obsession de la croissance industrielle) sont les principaux responsables des variations de température, bien sûr. PS : pour ceux qui envisagent froidement des tornades sur Washington, il vaudrait mieux souhaiter des tsunami pour l'Inde ou la Chine, qui représentent une menace potentielle autrement plus importante au XXIe siècle en terme de réchauffement. Je crois néanmoins qu'il vaut mieux ne rien envisager de tel pour tous ces peuples. -
- l'insolation hors atmosphère n'est pas tout à fait constante, mais en hausse (faible) sur les deux cycles récents. C'est un détail. - je ne doute pas que le bilan radiatif doit être décomposé selon les spectres, les couches de l'atmosphère et leur composition chimique, mais je rappelle que cette discussion avait pour objet initial l'assertion suivante : aucun phénomène naturel autre que les GES anthropiques n'est susceptible d'expliquer la hausse depuis 1980, et surtout 1990. Sauf s'il est démontré que l'évolution récente de la nébulosité est une conséquence directe des GES (et peut être incluse ispso facto comme leur rétro-action), ce dont je doute, cette assertion n'est pas fondée. Il existe au moins une autre hypothèse de travail, en friche mais solide, pour expliquer une partie importante des variations thermiques récentes. - nous en revenons toujours au même point. D'un côté, des affirmations simplificatrices (il est maintenant très clair que les GES humains sont les principaux responsables du réchauffement). De l'autre côté, une étude détaillée de la littérature montrant que rien n'est aussi clair. On nous dit d'abord que le réchauffement du XXe siècle est la preuve de l'effet de serre anthropique. On nous dit ensuite qu'en fait, c'est sutout le réchauffement [1975-2006] qui en est la preuve la plus évidente. On s'aperçoit enfin que même ce réchauffement récent ne porte pas nécessairement la marque exclusive ni même dominante des GES. Que dira-ton au juste en 2020 ?
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PS : sur la période considérée [1990-2002], le schéma de Real Climate montre que la baisse concerne essentiellement les nuages bas, qui sont justement ceux dont l'effet de réflexion l'emporte sur l'effet de serre, l'inverse étant vrai pour les nuages hauts.
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En allant finalement sur Real Climate, j'en étais arrivé aux mêmes conclusions, à savoir que ces cartes des nuages haute et moyenne altitudes ne concernaient pas la nébulosité globale. L'article de RC critique un autre papier selon lequel il y aurait eu une forte hausse de l'aldébo au début des années 2000. Ce thème déjà ancien est effectivement controversé, ce que signale d'ailleurs Wild dans son article (remarque en p. 849 sur Wielecki 2005). Mais surtout, je ne vois pas pourquoi tu parles ici de l'aldébo alors que la question soulevée par Wild et par Pinker est l'amplitude du forçage radiatif "brut" dû à l'augmentation de l'insolation [1990-2001/2]. La question est simple : oui ou non l'insolation effective a-t-elle représenté un forçage de 3 à 6 W/m2 sur dix ans, autrement plus important que le forçage des GES ? Si tu réponds non, explique-moi. Savoir ensuite comment ce forçage est traduit thermiquement compte tenu des autres facteurs et rétro-actions climatiques (dont l'aldebo) , c'est un deuxième débat. Mais j'aimerais bien que l'on tranche déjà le premier, avec clarté et objectivité si possible.
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Merci mais je voudrais des références sur la manière dont la demi-vie de 100-120 ans a été évaluée. Je t'ai répondu par deux courbes référencées en accord avec l'article de Wild et j'attends toujours les références des tiennes pour comprendre la contradiction. Je ne remets en question aucune mesure particulière : je cite des chercheurs qui comparent des mesures et je mentionne quand ils ne sont pas d'accord entre eux. Si tu préfères privilégier une seule source, pourquoi pas. Mais il faudra m'expliquer en quoi cette sélection est plus fertile qu'une comparaison. QUI a montré QUOI sur le Groenland ? Désolé, mais quand il y a désaccord, on cite ses sources. (Au moins le nom de l'auteur et l'année de la parution, je retrouverai).
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Je ne suis pas parvenu à trouver sur le site ISCCP le gestionnaire de courbe pour l'évolution des moyennes. (Je suis preneur si tu l'as trouvé et si tes cartes ne sont pas reprises ailleurs). Voici le graphe proposé par des responsables du site du projet (référence ci-dessous, disponible en pdf sur le site GISS) concernant l'évolution de la couverture nuageuse. La baisse 1990-2002 (période étudiée par Pinker et al.) est évidente. Rossow, W.B., and E. Duenas 2004. The International Satellite Cloud Climatology Project (ISCCP) web site: An online resource for research. Bull. Amer. Meteor. Soc. 85, 167-172, doi:10.1175/BAMS-85-2-167. *** Voici une autre carte issue d'une autre analyse (même remarque sur la baisse sensible) : EVALUATION OF CLOUD AMOUNT TRENDS ANDCONNECTIONS TO LARGE SCALE DYNAMICS Todd D. Ellis*, Graeme L. Stephens, and David W. J. ThompsonColorado State University, Fort Collins, CO Donc, il faudrait comprendre pourquoi des graphes aussi contradictoires circulent. D'où viennent les tiens ? Sinon, OK sur l'aldébo et les aérosols. Je dis simplement que ces phénomènes ne sont pas reliés directement au schéma simpliste dominant + de GES = + de hausse de T
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Inutile à mon avis de se lancer dans une querelle de base de données. Même si l'on prend ta dernière courbe, on constate que les émissions GES [1940-1970] sont à peu près similaires à celles de [1910-1940]. Parler d'un "inflexion nette" est une surinterprétation des données - en tout cas, il n'y a pas de baisse. C'est d'ailleurs du simple bon sens : les trente glorieuses avec une démographie importante sont au moins aussi industrieuses que les trois décennies précédentes avec moins de monde et des récessions. (Et la guerre mondiale n'est pas vraiment réputée pour réduire les émissions de CO2, je ne pense pas que les troupes carburaient à l'éolienne). En tout état de cause, les GES autres que le méthane ont continué à s'accumuler entre 1940 et 1970. On parle bien de l'effet cumulatif, non ? Pour expliquer la baisse des températures [1940-1970] suivant la hausse [1910-1940], il faut donc trouver un autre facteur. Je ne vois pas bien pourquoi le très net record des tâches solaires serait évacué, vu les corrélations bien documentés dans le passé. (Mais j'ai posté sur ce site l'hypothèse Shaidurov, qui attribue cette baisse aux effets stratosphériques des essais nucléaires : à creuser, cette résurrection de "l'hiver nucléaire" n'est peut-être pas idiote après tout).
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Tout à fait exact, cette question du forçage indirect des UV sur la stratosphère (et la troposphère par couplage dynamique) au sein de l'irradiance globale est encore très peu étudiée. Il faudra attendre (notamment) les données du vaisseau SORCE pour mesurer avec précision chaque spectre.
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Je vois à peu près ce qu'est un seuil, Alain, car je me souviens par exemple que l'eau change d'état selon la température. Ma question était bien sûr : quels sont les éléments théoriques actuels de la notion de seuil pour les GES atmosphériques en particulier (articles, livres) ? Et quelles sont les mesures exactes en rapport à ces travaux théoriques faisant état de seuils déjà franchis depuis 1975 ? Pour le CO2 et le méthane, les demi-vies sont de 100-120 ans et de 12 ans. Les molécules de méthane d'il y a deux décennies sont donc déjà décomposées depuis longtemps. (Quant au CO2, j'aimerais d'ailleurs savoir si vous connaissez des références pour l'évaluation de cette demi-vie. Vu qu'il est plus dense que l'air, je voudrais bien comprendre pourquoi il reste plus d'un siècle en suspension, même à basse pression) Justement, cela ne colle pas. Depuis 1980, il y hausse de l'irradiance solaire totale (+0,35 W/m2) et surtout, depuis 1990, hausse de l'insolation effective (+ 3 à + 6 W/m2) à cause d'une baissede la nébulosité (-5%) et des aérosols. Tu trouveras sur mon site une synthèse précise et chiffrée des deux études récentes l'ayant montré (Wild 2005, Pinker 2005). Pour mémoire le forçage de tous les GES confondus et accumulés en un siècle est de 2,6 W/m2 en 2005. 1,5 à 2,5 fois moins que les variations radiative dues à l'insolation en deux décennies. Bien sûr, toute cette insloution ne se transforme pas en chalur (aldébo terrestre, etc.). Mais il est faux (ou au moins très discuté et très discutable) de dire que la hausse importantes 1990-2005 ne peut être expliquée que par les GES. J'ai déjà posté plusieurs remarques au sujet de l'arctique (et il serait mieux d'y répondre point à point, sinon cela donne l'impression que je poste pour rien et que tout nouveau fait contraire à l'hypothèse est évacué sans plus de considération). Pas mal de travaux relativisent l'ampleur des changements actuels, que ce soit les T, la banquise, le Groenland, le bilan glaciaire total, et. Les températures estivales étaient par exemple plus chaude dans la première partie du siècle que dans la seconde. Et les hausses hivernales ne changent pas grand chose dans cette région. La forte hausse arctique de 1920-1940, non imputable aux GES et a fortiori au seuil critique, témoigne de la variabilité importante de la zone polaire. Bien, mais tout cela devrait se traduire par une hausse accrue des GES (non imputable à l'Inde, à la Chine et autres pays émergents). Où est cette hausse spécifique dans les enregistrements [1995-2005] par rapport à [1985-1995] ?
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Je poursuis sur les phases [1940-1970] et [1980-2006]. Concernant le refroidissement 1940-1970, une des facteurs importants fait à mon avis appel au soleil, et non pas aux GES (qui continuent d'augmenter) ou au volcanisme (qui est stable). Ce graphique montre le nombre particulièrement important de tâches solaires dans cette période (le record du XXe siècle). Cela nous rappelle qu'une simple variation du soleil a des effets conséquents sur le climat. J'en viens à cette question plus précisément, en continuant à répondre à Météor. Tu oublies justement ce point : l'importance réelle du rayonnement solaire et cosmique est toujours en débat. On a coutume d'évacuer la question en disant que "les choses sont très compliquées et très discutées". Manière de botter en touche qui ne fait pas progresser le sujet. Il est vrai que l'on dépense des centaines de millions pour connaître l'importance relative du CO2 (0,037% de l'atmosphère pour mémoire) au cours des 100 derniers millions d'années, mais des sommes bien moindres pour analyser le soleil, qui fournit plus de 99% de l'énergie terrestre. Cela fait partie à mon avis des distorsions dommageables de l'obsession carbonique du GIEC. Quelques études récentes (j'indique celles que j'ai lues, je suis en train d'étudier lentement le dossier), toutes postérieures à GIEC 2001, montrent que l'on ne peut pas évacuer ce point, y compris pour la période récente. Cela répond aussi à ta remarque sur l'absence de phénomènes naturels marquants depuis 20 ans. Pinker et al. (2005) ont observé une augmentation de l'insolation effective entre 1983 et 2001 de l'ordre de 0,16W/m2/an. La période 1990-2001 est celle qui a enregistré le plus de hausse. Un constat semblable avait été fait par Palle et al. (2004), ces deux études étant basées sur l'analyse atellitaire de la réflectance. Wild at al. (2005) ont montré que l'évolution de la nébolusité (en baisse de 5%) et des aérosols (en baisse aussi) entre 1992 et 2002 a pu à elle seule représenter un forçage de 0,68 W/m2 par an sur ette décennie du fait notamment de l'augmentation proportionnelle de l'insolation terrestre. (Etude basée cette fois sur les pyrhéliomètres de quatre bases de données internationales + stations sur différents continents) Soon (2005) a analysé les températures de l'Arctique sur la période 1875-2000 en les comparant avec les évolutions du rayonnement solaire (base Hoyt-Schatten) et avec l'évolution du CO2 atmosphérique. Résultat : 75% de la variation peut être expliquée par le rayonnement, 8 à 12 % pour le CO2. Willson (2003), en retravaillant toutes les données satellites disponibles, a trouvé que l'irradiance solaire total a augmenté au cours des deux dernières décennies du XXe siècle. Cette augmentation est faible (0,05% / décennie), mais réelle. Willson a souligné que "si une telle tendance se poursuivait, elle aurait des effets sur le climat global". Ce qui laisse donc supposer qu'une augmentation graduelle du rayonnement peut changer les températures. Or, la plupart des analyses considèrent justement que l'intensité du rayonnement solaire a régulièrement augmenté depuis deux siècles. Conclusion : on ne peut pas exclure l'influence du soleil y compris pour la période récente (par effet direct de l'augmentation bidécennale + augmentation de l'insolation effective + effet cumulé de l'augmentation séculaire) Foukal (2002) a analysé l'irradiance totale S et l'irradiance UV du soleil (Fuv, cette dernière est peu étudiée) sur tout le XXe siècle. Il conclut que S peut expliquer 20% des variations de températures, mais que Fuv semble corrélé à 80% des variations. La sensibilité climatique directe à l'irradiance totale est une chose, mais l'étude suggère que des effets indirects du rayonnement peuvent avoir des conséquences plus importantes, dont le mécanisme reste à élucider. *** Tout cela est donné en vrac : j'essaierai de vous proposer une synthèse plus ordonnée sur ce sujet (ainsi que sur le rayonnement cosmique, indirectement lié au rayonnement solaire). Ce que l'on peut au moins tirer comme conclusion provisoire : plusieurs études considèrent que le rayonnement a une influence prépondérante sur les températures, à l'échelle régionale ou globale ; les études sont en tout état de cause insuffisantes pour évacuer l'hypothèse d'une influence majeure des variations courtes sur le climat terrestre, et notamment sur les températures.
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Cher snowman, il faut de méfier des explications à la "simplicité déconcertante". Pour tout problème complexe, on trouve des tas d'explications simples qui sont aussi des explications fausses. Tu dis : "on est trop, c'est tout". Dans ce cas, le pb est démographique. Le principe de précaution (dont je trouve par ailleurs l'emploi de plus en plus abusif) exige que l'on évalue avec assez de précision les causes et les conséquences d'un phénomène. Ce n'est pas le cas pour le climat à mon avis. (Un contre-exemple imaginaire. Si je réunis une commission de biologistes et de médecins, ils pourront conclure que les voyages internationaux sont la principale cause de la transformation des maladie émergentes en pandémie - cf. sida ou grippe ; que la probabilité d'une pandémie meurtrière d'ici 2100 est très élevée ; qu'il faut donc en conséquence cesser les échanges de biens et circulation de personnes hors de leur frontière. Eh bien, si mes amis biologstes ou médecins en venaient à dire cela, je les critiquerais très probablement). Justement, il n'y pas de définition objective du "bien". Je suis matérialiste et je n'ai aucune envie de vivre sous la coupe de gens m'expliquant que mon véritable bien est de nature spirituelle. Ces opinions appartiennent à la sphère privée. En démocratie, la sphère publique est neutre et reconnaît la pluralité des opinions (tant que celles-ci ne remettent pas en cause la démocratie). Je ne sais pas comment tu évalues au juste le mode de vie voici 400 ans. Je suis pour ma part ravi des évolutions. Et je crois que pas mal de monde vivant encore dans des conditions proches d'il y a 400 ans serait aussi ravi de bénéficier de nos progrès. Cela étant dit, rien n'empêche les individus mal à l'aise dans notre époque de se réunir en communautés néo-rurales auto-substitantes. J'invite tous ceux qui me tiennent les discours comme le tien à le faire. (Sinon, ma technophilie ne m'empêche pas de m'approvisionner à la coopérative bio de mon patelin qui fait travailler des paumés).
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Mais je suis ouvert à toute explication convaincante. Les GES sont en augmentation constante à cause de l'homme depuis 1750 nous dit-on. Maintenant, leur influence sur le climat n'est vraiment sensible qu'en 1975, soit 225 ans de GES humains sans effet notable. D'où ma question : Quels sont les mécanismes physico-chimiques précis à l'oeuvre dans la notion de "seuil" ?
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Je ne sais pas où ton auteur a puisé ses évolutions GES. Sur les données de références CDIAC / Trends online, on trouve diverses bases de données. Je prends celle de Marland et al. sur l'évolution de la consommation d'énergies fossiles. Tu as des baisses (légères) en 1933-34, 1945-46 : sinon, c'est une croissance continue. Il n'y a pas d'infléchissement global sur 1940-1960. Réf. : Marland, G., et al. 2005. Global, Regional, and National CO2 Emissions. In Trends: A Compendium of Data on Global Change. Carbon Dioxide Information Analysis Center, Oak Ridge National Laboratory, U.S. Department of Energy, Oak Ridge, Tenn., U.S.A. *** Pour le méthane, je prends la base Etheridge 2002, sur le même site. Là encore, tu n'as aucune baisse particulière entre 1940 et 1960. Réf. : Etheridge, L.P. et al. 2002. Historical CH4 Records Since About 1000 A.D. From Ice Core Data. In Trends: A Compendium of Data on Global Change. Carbon Dioxide Information Analysis Center, Oak Ridge National Laboratory, U.S. Department of Energy, Oak Ridge, Tenn., U.S.A *** Pour les volcans, on trouve une liste des éruptions notables du Holocène ici : http://www.volcano.si.edu/world/largeeruptions.cfm Pour la période récente, cela donne : 1910-1919 : 10 1920-1929 : 4 1930-1939 : 9 1940-1949 : 4 1950-1959 : 7 1960-1969 : 7 Les deux décennies les plus actives sont situées en phase de réchauffement global (1910-1940).
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Pour rester dans des généralités semblables, voici ce tu aurais pu dire dans les années 1970-75 : - les températures globales ont stagné ou baissé depuis trente ans, c'est un fait connu ; - il n'y a pas eu de hausse particulière des aérosols dues à des explosions volcaniques exceptionnelles ; - le soleil a subi quelques variations, mais dans son amplitude habituelle, qui représente de toute façon un forçage relatif assez faible à l'échelle séculaire, décennale ou annuelle ; - il est aussi bien connu que les émissions de gaz à effet de serre ont crû de manière linéaire entre 1940 et 1970, atteignant des niveaux supérieurs à toute époque précédente. Si l'on regarde ces faits connus, il n'y a donc pas à se poser de questions métaphysiques pour comprendre que les gaz à effet de serre n'ont rien à voir avec le réchauffement. Du moins pas à 5 ou 10% près.
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Là ce n'est plus du jeu, c'est de la torture ! Je ne vois pas bien la carte mais j'ai l'impression que le réchauffement au-dessus de 70-80°N est de l'ordre de 10°C. C'est très impressionnant. Il me semblait que le réchauffement s'accompagne en théorie d'une intensification globale du cycle de l'eau, déjà documentée en faible amplitude au XXe siècle (Huntington 2006 pour une synthèse). D'ailleurs, les périodes plus chaudes de la Terre sont celles où nos amis les dinosaures baignaient dans une luxuriance humide, non ? J'ai du mal à comprendre comment une triple hausse de la température, du CO2 et de l'humidité produirait des baisses de récoltes, des sécheresses et des famines partout (pour rester à des niveaux de généralité comparable à Sir King). Mais bon, on trouvera sûrement une explication ad hoc pour dire que les végétaux auront toujours plus de pertes que de bénéfices, que l'eau ne tombera plus que dans les océans et évitera soigneusement les terres et que ceux qui ne seront pas noyés par la hausse des océans survivront dans des déserts en devenant cannibales. Le plan de la ville sous l'eau est très instructif aussi. Cela doit être ce qu'à la dernière AG du CNRM on appelait : "toucher le public, y compris par des moyens symboliques". Tout cela me rassure beaucoup sur le niveau argumentatif de l'internationale catastrophiste et j'enjoins vivement Sir King à faire une grande tournée mondiale avec ses posters sous le bras. Tu voix, Lolox, fallait pas t'inquéter. Je reste... cool /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">
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Pressions sur les climatologues sceptiques ?
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Post scriptum : pas besoin de remonter jusqu'à Galilée. Quand G.S. Callendar a proposé en 1938 l'idée que les GES industriels s'accumulaient vraiment dans l'atmopshère, y resteraient assez longtemps et avaient peut-être déjà un effet sensible sur le climat, personne ou presque ne l'a suivi. C'était le Lindzen ou le Michaels de l'époque ! Parce qu'en l'état des connaissances du moment, cela paraissait bien trop spéculatif. Il a fallu de nouvelles mesures pour valider son hypothèse. Il serait à mon avis bien imprudent d'affirmer que les connaissances, les modèles et les mesures sont suffisants aujourd'hui pour écarter d'un revers de la main ceux qui estiment que le réchauffement par GES humain sera négligeable ou faible à l'échelle d'un siècle. Entériner cela comme une vérité définitive relève de la croyance, pas de la science. -
Pressions sur les climatologues sceptiques ?
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Puisque vous êtes "du sérail", mon cher gbl, vous savez bien que la science n'est hélas pas toujours ce lieu idéal d'égale prise en considération des hypothèses. Lindzen est "battu en brèche" par des modèles dont il conteste la validité : rien que de bien normal. Venons-en à Lindzen "seul contre tous". C'est une vue de l'esprit entretenue par des courtisans du GIEC. Oreskes (2003) a publié dans Science une étude de 928 articles parus depuis 1993 sur le thème du "global warming". Il en ressortait selon elle qu'aucun (0%) ne contestait le "consensus actuel". Une telle conclusion, pour le coup, ressemblait un peu à la Pravda grande époque ! On peut voir un résumé de cette étude ici : http://www.realclimate.org/index.php?p=80 Mais un autre historien des sciences, Benny Peiser, a fait une contre-enquête. Vous trouverez une analyse détaillée de son étude à l'adresse suivante : http://www.staff.livjm.ac.uk/spsbpeis/Scienceletter.htm (A lire au passage : l'échange de courrier de Peiser avec Science, qui a refusé de publier le correctif pour un motif débile, est très instructif sur la manière dont on fabrique aujourd'hui du consensus.) Pour résumer ce que Peiser a trouvé en refaisant la même étude : - il y a 1117 articles dans la base ISI et non 928 qui correspondent à la recherche ; - 322 (29%) acceptent explicitement ou implicitement le "consensus" ; - 470 (42 %) ne font aucune allusion à des forçages anthropiques du climat ; - 44 se concentrent sur les forçages naturels ; - 34 émettent des doutes sur le fait que les activités humaines sont le principal facteur de modification du climat au cours des dernières décennies. La majorité des articles ne parlent pas du tout réchauffement induit par l'homme et moins d'un tiers se revendiquent du consensus. Voici à titre d'info un simple exemple montrant qu'Oreskes a dit n'importe quoi (puisqu'il suffit d'un seul papier pour démontrer que sa conclusion de 0% est fausse) : cet article de Corti et al. montrant que l'on peut interpréter les évolutions de l'HN par la variabilité naturelle sans référence au forçage anthropique, ce qui n'est pas vraiment la ligne officielle,n'est-ce pas ? Signature of recent climate change in frequencies of natural atmospheric circulation regimes S. CORTI*, F. MOLTENI*‡ & T. N. PALMER† Nature 398, 799 - 802 (29 April 1999); doi:10.1038/19745 A crucial question in the global-warming debate concerns the extent to which recent climate change is caused by anthropogenic forcing or is a manifestation of natural climate variability. It is commonly thought that the climate response to anthropogenic forcing should be distinct from the patterns of natural climate variability. But, on the basis of studies of nonlinear chaotic models with preferred states or 'regimes', it has been argued, that the spatial patterns of the response to anthropogenic forcing may in fact project principally onto modes of natural climate variability. Here we use atmospheric circulation data from the Northern Hemisphere to show that recent climate change can be interpreted in terms of changes in the frequency of occurrence of natural atmospheric circulation regimes. We conclude that recent Northern Hemisphere warming may be more directly related to the thermal structure of these circulation regimes than to any anthropogenic forcing pattern itself. Conversely, the fact that observed climate change projects onto natural patterns cannot be used as evidence of no anthropogenic effect on climate. These results may help explain possible differences between trends in surface temperature and satellite-based temperature in the free atmosphere,,. *** Autre étude sur le "consensus" : Bray et Storch (2003). Un sondage a été mené en 2003 par Bray et Von Storch auprès de chercheurs en climatologie, avec 530 réponses valides. Les interviewés avaient le choix (classique) sur une échelle allant de l'accord total au désaccord total. Résultats : 9,4% sont fortement d'accord avec l'idée d'un réchauffement global par forçage anthropique, 9,7% fortement en désaccord, le reste au milieu. Rien à voir avec un consensus. A lire : http://www.sepp.org/NewSEPP/Bray.htm *** Au-delà de ces études qui écornent sérieusement la légende du "consensus général" et des "sceptiques marginaux", il suffit en fait de lire attentivement la production climatologique du GIEC dans son contexte. On a trois niveaux : - le GIEC base scientifique : les choses sont assez balancées et, malgré une évidente tendance à minimiser les désaccords, on s'aperçoit que tous les sujets ou presque sont encore en débat ; - le GIEC résumé des décideurs : première intervention "politique", les désaccords plus ou moins sont purgés car les "décideurs" attendent des choses claires. (Comparer par exemple le résumé sur les progrès des modèles et ce qui est dit vraiment dans la partie scientifique sur les limites des modèles, GIEC 2001) ; - les médias sur le GIEC (puis, par extension, les médias avec chaque nouvelle "trouvaille" genre cyclones, extinctions, malaria et autres catastrophes liées au réchauffement) : là, c'est le règne du n'importe quoi, le passage de la science au mythe, l'usage systématique de l'extrapolation abusive, de la généralisation douteuse, de l'assertion non démontrée, du flou projectif, etc. J'en reste pour ma part au niveau 1. Et sur ce niveau-là, prétendre que chaque domaine fait l'objet d'un consensus clair est tout simplement faux. -
Merci pour la référence. Pas bête ce thread "livre", cela permet de signaler des nouveautés ou de parler des lectures du moment. Je suis dans Spencer R. Weart, The discovery of global warming, Harvard UP, 2003. L'auteur est historien de la physique (et physicien de formation je pense). Ecriture simple et agréable à lire, sujet pas très approfondi mais donne une bonne vue d'ensemble de l'origine des préoccupations actuelles. Pas du tout sceptique, au contraire - je précise /emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20"> . (voir pp. 197-198) On apprend ou on redécouvre pas mal de détails amusants ou étonnants. Que les découvreurs de l'effet de serre (Arrhenius, Callendar, Tyndall) s'en félicitaient, car la grande crainte était à leur époque un retour de glaciation. Que Callendar (qui a repris les hypothèses de Fourier et Arrhenius, tombées dans l'oubli en 1938, pour montrer l'existence d'un effet de serre industriel) était un simple ingénieur sans formation physique ni chimie (il s'est fait à l'époque bouler par la société royale des sciences). Que la guerre froide a donné lieu à toute sorte d'hypothèses et de craintes délirantes (nuages chargés d'ion, hiver nucléaire...) Etc. A lire donc pour une histoire "relaxante" de la découverte du réchauffement global par effet de serre. Mais pas si l'on cherche une histoire plus détaillée et plus "trapue" des hypothèses et des théories (ou même une histoire critique, car l'ensemble est un peu apologétique).