
charles.muller
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Avis sur des livres...
charles.muller a répondu à un sujet de alexy31 dans Presse, livres, médias et cinéma
Le fait est que lorque j'ai évoqué pour la première fois le nom de Leroux ici, j'ai bien perçu qu'il y avait pas mal de non-dits autour de son nom. Je signale que J.P. Vigneau (Paris X Nanterre) en dit le plus grand bien dans son (petit) manuel Climatologie, chez Armand Colin (cf. pp. 136-137) et qu'il en conseille la lecture à ses étudiants. (J'en profite pour dire que ce manuel est par ailleurs concis et bien fait). Sinon, anecdote a raison et cela serait bien de crever l'abcès une fois pour toutes, car cela fait vraiment petite tambouile interne de MF (ou de Lyon) : Qui conteste Leroux ? Quels sont les articles / livres pour connaître ces reproches ? Si ces articles sont inaccessibles ur le net, quelle en est la teneur ? -
Destin des ours blancs et réchauffement climatique
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Figure-toi que j'aimerais bien voir la même "méthode répétitive" appliquée aux assertions des climatologues sceptiques ou, plus modestement, à ma prose ici. Exposer les vues de son interlocuteur et lui répondre par des objections référencés, c'est un mode de discussion assez sain, non ? Si je prends la "méthode répétitive" de l'alarmisme, cela donne : - je poste une mauvaise nouvelle (généralement un phénomène local ou ponctuel) - j'insinue qu'il faut vraiment être borné pour douter encore du réchauffement Et point à la ligne. C'est extraordinaire : tu reprends cinq mots dans un post et tu feins d'oublier qu'ils sont noyés dans 100 phrases où je me casse le c... à exposer avec précision les faits. Tu serais plus crédible si tu faisais le même genre de remarque (en plus offensé encore) à certains qui me traitaient voici peu de négationniste du réchauffement et dont l'argumentaire se résume à un copier-coller d'une brève de l'AFP ou d'autres sources secondaires, sans aucun respect pour leur "adversaire" et sans aucune pédagogie pour les personnes qui ignorent le débat concerné. Je ne veux pas "casser de l'alarmiste", mais j'entends en revanche débattre essentiellement des points qui "ne collent pas". Je ne vois pas comment l'on peut progresser si l'on se contente de s'auto-congratuler sur les résultats merveilleux du GIEC ou de la climatologie. A ma connaissance, cela se passe ainsi dans bcp de débats scientifiques. En biologie, tu as un nb incalculable de débats anciens ou récents sur le "dogme central" de la génétique, sur les raisonnements circulaires de la théorie de l'évolution, sur les apories des théories neurologiques de l'esprit, etc. Je ne comprends pas pourquoi la climatologie exige un statut d'exception où la moindre objection est perçue comme un sacrilège ! -
Apparemment pas pour les mêmes raisons : la fonte des glaciers terrestres est bien entamée depuis 100 à 250 ans selon les coins alors que la fonte de la banquise arctique est un phénomène pluridécennal récent et que les glaces de mer antarctiques ont des comportements contradictoires plus difficiles à interpréter.
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Meteo-France et le projet Arome
charles.muller a répondu à un sujet de oozap73 dans Météo, environnement et société
Et... c'est quoi ? -
Meteo-France et le projet Arome
charles.muller a répondu à un sujet de oozap73 dans Météo, environnement et société
Tu n'as pas à être désolé car ces quelques lignes sont très pédagogiques et très intéressantes ! Je suis en train de lire (avec difficulté quand même) l'excellent "Physique et chimie de l'atmosphère" (Belin), où je trouve quelques-unes des équations dont tu parles. D'habitude, je suis très critique sur la qualité des livres français par rapport aux références anglo-saxonnes (à domaine équivalent), mais là, je suis scié par la concision de l'opus sur les très nombreux domaines concernés. -
Entièrement d'accord. Pour répondre aussi à la réponse de Météor ci-dessus, pourquoi tester à grande échelle, sur le climat terrestre tout entier ? Des expériences plus modestes comme Indoex sur l'Océan indien apportent déjà des moissons (des moussons mêmes !) de résultats susceptibles de faire réfléchir sur le comportement du couple-atmopshère et de vérifier les équations. Au lieu de se contenter de cela comme première étape, on fabrique directement depuis 20 ans des usines à gaz qui tournent sur des données globales nécessairement plus incertaines (et dont les résultats sont donc nécessairement moins pertinents pour rétrovalider les paramètres physiques du modèle). La réponse la plus évidente mon sens est que les modèles climatiques globaux existent en priorité pour répondre à des interrogations médiatiques et politiques, et non pour faire progresser plus modestement la science climatique.
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Destin des ours blancs et réchauffement climatique
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Le florilège est assez impressionnant La palme revient à la ministre canadienne, avec son progrès de la justice et de l'égalité dans le monde par la seule grâce du gaz carbonique Sur le fond, tu as raison de souligner le large éventail interprétatif des mesures, qui se retrouve en général dans de larges marges d'incertitude sur les résultats avancés. Ces résultats des modèles ne sont pas "réfutables" au sens popérien du terme, car ils précisent de toute façon le caractère conditionnel de leur exercice (si notre compréhension physique provisoire du climat est juste, si nos mesures récentes sont exactes, si notre estimation de tel ou tel forçage est bonne, si telle et telle condition évolue de telle et telle manière... alors nous pouvons dire ceci ou cela avec tel degré de certitude). Le pb méthodologique évident de ce genre d'exercice est qu'il aboutit à une conclusion pour 2100 tout en reconnaissant implicitement que les nombreux conditionnels sont susceptibles de variations importantes entre le présent et 2100. L'autre pb, plus sociologique ou psychologique, est que ces précautions sont totalement oubliées dans le débat public, de sorte que seule la conclusion est retenue (comme une quasi-certitude). -
Meteo-France et le projet Arome
charles.muller a répondu à un sujet de oozap73 dans Météo, environnement et société
Merci pour ces précisions. Le problème de votre conclusion est qu'autant en climato. on peut se permettre de dire qu'il y a un facteur 3 à 4 d'incertitude pour 2100, autant en météo. on attend des infos bien plus précises (ne serait-ce que les usagers professionnels). Il y a un peu une "obligation de résultats" pour la réduction d'incertitude. Sur le long terme, je suis quand même optimiste pour tout ce qui relève de la précision des mesures (état initial du paramétrage). Nous n'en sommes qu'au début de la double révolution de la computation et de la miniaturisation. J'ai été très impressionné par certaines avancées récentes comme des capteurs nanométriques expérimentaux d'Intel placés dans des vignobles et donnant en temps réel des infos sur l'état du sol, de l'insolation, de la temp. et de l'humid. atmosph., etc. Quand j'essaie d'imaginer le futur, je vois une Terre truffée de ce genre de capteurs discrets et entourée d'une ceinture de satellites artificiels permettant un diagnostic en temps réel d'un nb de plus en plus important de paramètres connus. Je reconnais que c'est de la science-fiction... mais on en prend quand même le chemin ! Pour revenir sur Terre, si je puis dire, j'ignore comment sont représentées les "lois de l'écoulement" dont vous parlez. J'imagine que la convection, la turbulence et la cinétique font appel à de la dynamique des fluides "probabiliste", mais je ne suis pas du tout assez calé pour mesurer les progrès théoriques récents ou attendus dans ces domaines. -
En l'occurence, mes plantages arrivent avant même que le modèle commence à tourner. Cela se bloque quand je vais dans les cases CO2, CH4, etc. pour y entrer des valeurs de progression. A mon avis, c'est un complot pour interdire des valeurs sceptiques /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Je ne compte pas faire refroidir le climat de la Terre, quoique ce soit sûrement possible sur le principe. Ce qui m'intéresse plutôt, c'est de voir en détail comment l'on passe de 1,5 à 5,8°C pour 2100. Et aussi de noter les valeurs intermédiaires (2010, 2020, etc.) qui sont rarement mises en avant, et qui constituent quand même des infos pertinentes de validation. De mémoire, quand Hansen s'était aventuré en 1988 à ce genre de prévision à court terme sur le réchauffement global avec le modèle GISS de l'époque, il s'était complètement gouré en surestimant d'un facteur 2 ou 3 les températures de la décennie à venir. Depuis, on nous dit prudemment que 2100 est un horizon raisonnable...
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Meteo-France et le projet Arome
charles.muller a répondu à un sujet de oozap73 dans Météo, environnement et société
Ce qui serait intéressant, c'est de comprendre la nature exacte des limites des modèles météo. actuels. S'agit-il d'une limite conjoncturelle de précision des mailles et de puissance de calcul ? Ou s'agit-il d'une limite structurelle tenant aux propriétés physiques (chaotiques) du climat ? Si je jette une feuille depuis un pont dans une rivière, je suis certain que la feuille va tomber dans l'eau, mais il me faut un modèle carabiné pour prévoir au mètre près où elle va tomber (selon la forme de la feuille, la force et l'orientation de mon geste initial, la hauteur du pont, les conditions de vent, etc.). Une autre manière de dire cela est : quelles sont les études montrant que les modèles successifs prévoient mieux que leurs prédécesseurs et quelle est surtout la quantiication de cette progression (pourcentage de prévisions exactes, précision géographique des prévisions, intervalle de temps d'anticipation, etc.) ? -
Confirmation sur Mac (49,7 Mo dézippé à peu près équiv. à la taille zippée). En revanche, il m'a déjà planté deux fois quand j'essayais d'inclure mes propres paramètre d'évolution GES. Faut dire que j'ai lu le manuel en diagonal, je vais m'y plonger quand j'aurai le temps.
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Destin des ours blancs et réchauffement climatique
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Intéressante cette citation, je la replacerai. Elle pose le problème de l'évidence. En fait, il n'est "évident" pour personne que le climat se réchauffe globalement comme il n'est "évident" pour personne que les ours blancs souffrent du réchauffement. Ces "évidences" ne sont pas des choses que nous percevons de manière directe, comme un rayon de soleil ou une pluie derrière notre fenêtre, mais plutôt des choses que nous entendons dire par des gens qui font des mesures et de synthèses de ces mesures sur le long terme. La question devient donc : faut-il accepter de manière non critique ce que l'on nous dit, ou faut-il le vérifier ? Il me semble que la sagesse commande d'adopter la seconde position. L'histoire humaine indique que pendant des siècles, les individus et les sociétés ont accepté des évidences qui n'en étaient pas. -
Destin des ours blancs et réchauffement climatique
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
"Exagération" et "conséquences mineures" sont les mots qui conviendraient le mieux pour désigner ce que je pense. Est-ce un militantisme exagéré? Peut-être, si tu le dis. Mais j'ai quand même l'impression que l'essentiel de l'exagération militante climatique des dernières années n'est pas le fait des sceptiques. Bien sûr. La climatologie n'est pas ma profession, ni même l'objet principal de mes lectures scientifiques. La contrainte de temps m'oblige donc à rédiger de manière ciblée sur les thèmes qui m'intéressent le plus (et surtout sur ceux qui sont passés sous silence ou qui sont travestis de manière grossière). Si tu te places en position d'arbitre sur la question, il te faut reconnaître que bien des gens opèrent en sens inverse, c'est-à-dire insistent de manière sélective sur des nouvelles alarmantes ou des perspectives catastrophiques. Cet alarmisme excessif fait-il lui aussi l'objet d'âpres débats, de corrections systématiques, de mise en garde sur les compétences douteuses des auteurs, de procès d'intention parfois (pour citer en vrac quelques-unes des réactions que j'ai suscitées depuis deux mois) ? Non, il "va de soi". En général, on ne réagira pas particulièrement à un individu affirmant "le réchauffement dû à l'homme va provoquer de grandes catastrophes dans le siècle à venir", alors que l'on bondira en entendant "le réchauffement, dont on ne sait trop dans quelle mesure il est dû à l'homme, n'a provoqué aucune catastrophe majeure à ce jour et n'en provoquera sans doute pas dans le siècle à venir". Cette différence de réaction témoigne bel et bien d'un préjugé au sens classique du mot. En effet, je n'aime pas les flatteries - mais en suis-je vraiment couvert ici ? Je suis venu sur IC (et sur d'autres forums) dès lors que j'ai eu le sentiment de connaître assez le sujet pour m'exprimer. Il se trouve qu'IC est assez unique pour la diversité et le nombre des thèmes abordés. Quand j'apprends des choses et que je n'ai rien à dire de particulier, je me tais. C'est le plus souvent le cas. Par ailleurs, il m'arrive de participer sur des thèmes qui n'ont rien de particulièrement sceptiques, comme récemment les mammouths ou la salinité, simplement parce que cela m'intéresse de creuser ou de donner mon opinion. Enfin, concernant l'impossibilité de me répondre, tu m'étonnes beaucoup. D'une part, certains m'ont répondu très précisément (à commencer par toi, mais aussi d'autres sur les biais de mesure par exemple). D'autre part, je doute que certaines personnes dont la météo. ou la climato. sont ou ont été la profession n'aient pas la compétence pour débattre. Qu'ils n'en aient pas l'envie, c'est autre chose... Figure-toi que j'ai déjà été sur FS où j'avais commencé une discussion d'ailleurs intéressante avec un modérateur assez ouvert. Mais au bout de 48h, la discussion a été fermée de manière autoritaire par un autre modérateur, avec impossibilité de traiter du RC pendant 2 mois ! Sous le prétexte futile que d'autres intervenants s'exprimaient de manière un peu désordonnée / agressive (un scoop pour les forums Internet). Cette étrange psychorigidité sur le thème du RC s'explique peut-être par la présence du CEA et du WWF dans les parrains du site. En tout cas, elle n'a strictement rien de scientifique dans sa méthode. -
Destin des ours blancs et réchauffement climatique
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Militantisme est peut-être un mot un peu fort (quoiqu'en y réfléchissant, les résumés du GIEC sont dans leur genre une prose plus militante qu'autre chose... /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> ). Je préfère l'idée d'engagement. Quand il y a un débat avec deux positions antagonistes, on est indifférent, arbitre ou engagé. Par tempérament, je n'arrive pas à rester indifférent ni arbitre. De ce point de vue, un sceptique qui explique les bonnes raisons de douter n'est ni plus ni moins militant / engagé qu'un alarmiste qui aligne les bonnes raisons de s'alarmer (et il y a beaucoup d'alarmistes engagés ou militants, y compris ici non ?). Il y a aussi le pb annexe de savoir si l'on appartient à un groupe possédant une idéologie susceptible d'infléchir le discours dans un sens subjectif et partial, comme le font toutes les croyances à un degré ou à un autre. C'est plutôt le miliantisme politique ou associatif au sens classique. Là-dessus, je n'ai aucune appartenance et j'ai tjrs fui les logiques groupales. Cela dit, je ne considère pas comme rédhibitoire que mon interlocuteur milite ici ou là. Je suis simplement plus regardant sur les faits qu'il avance. Enfin, j'ai toujours considéré les proses militantes (au sens fort du terme) comme profondément ennuyeuses, dans la mesure où elles font très rarement l'effort de creuser les questions, préconisent les "solutions" à l'emporte-pièce et adorent les conclusions définitives. Tout cla me semble plus proche de la foi que la raison. Je dois dire que je suis très vexé de voir que mes écrits donnent cette impression. /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> -
Destin des ours blancs et réchauffement climatique
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Qui campe sur quoi, en fait ? Je te fais simplement remarquer que l'imputation au climat (ou au seul climat ou principalement au climat) des menaces sur les ours est aujourd'hui problématique au regard des données. Il s'agit d'une simple question de faits, qui peut donner lieu à débat (avec d'autres faits), mais pas spécialement à polémique. En lisant la littérature, je me suis simplement aperçu que les menaces climatiques étaient putatives, et que la seule étude de la baie d'Hudson ne suffit pas à conclure de manière convaincante sur ce sujet. Les chercheurs du PBSG ne m'ont pas répondu quand j'ai demandé plus d'infos : j'attends donc avec impatience la publication des actes de leur 14e meeting par l'IUCN pour voir plus en détail encore. J'imagine que s'ils avaient une estimation claire de la population globale des ours (par rapport au census de 2001), il me l'aurait donnée sans difficulté. Comme je pense que les ours sont vulnérables, je suggère que l'on se concentre sur les menaces immédiates, actuelles et réelles : excès de certains droits de chasse, développement anarchique de la prospection minière et gazière, polluants (métaux lourds, PCBs, organochlorine, etc.). Là, nous sortons des faits pour entrer dans des choix, donc dans la polémique (éventuellement). J'analyse l'obsession du réchauffement global comme une diversion par rapport aux problèmes locaux (et importants) de la faune ou de la flore. Je juge dangereux à moyen terme d'essayer de convaincre les gouvernements par ce biais, car s'il s'avère (comme je le pense bien sûr) que les craintes ont été très exagérées par un alarmisme intéressé, ce n'est pas demain la veille que l'on pourra de nouveau convaincre les politiques d'écouter les scientifiques sur des questions d'environnement. C'est bien là où le serpent se mord la queue. Pour répondre à cette question du temps d'adaptation, il faut avoir une estimation correcte des modifications de milieu attendues et de leur rythme. Je n'accorde aucune foi à ce que disent les modèles climatiques à ce sujet et je me suis longuement expliqué sur les motifs rationnels de ce scepticisme. Entre 2006 et 2100, il y a du temps, contrairement à ce que veut nous faire croire le discours de l'urgence. Le comportement climatique des quinze prochaines années sera crucial pour la validation des modèles (et leur amélioration interne). Il me semble qu'en 2020, il ne sera pas trop tard pour agir si le réchauffement anthropique se valide et s'amplifie. Entre 2006 et 2020, on peut protéger les 20/25.000 ours, qui ont tout de même encore 8 à 15 millions de km2 de banquise à leur disposition, des menaces pesant hic et nunc sur eux. -
Figure-toi que je m'y intéresse pour montrer pédagogiquement sur mon site les effets de la moindre pétouille dans le paramétrage d'un modèle /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> (Mais je souhaite vivement que nos enfants s'initient à la science climatique, même sous l'égide des croyances dominantes du moment, car j'ai entière confiance dans le développement de leur esprit critique. Alarmiste à 12 ans, sceptique à 20 ans /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> ).
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Le doute méthodique est une excellente chose Le tout est de se mettre d'accord sur les faits de base : une infime (et non grande) quantité de mammouths a été retrouvée relativement (et non très) bien conservée dans la glace. Quand on dit un "mammouth complet", on ne trouve quand même pas grand chose (à ma connaissance) à la dissection. Les rapports des scientifiques parlent de "fragments" d'estomac ou d'intestin. La question est : comment est-ce possible ? D'abord, les milieux froids et secs (sans être glaciaires) connaissent une moindre activité des petits organismes nécrophages (de la bactérie à l'insecte), qui sont les principaux "dissolvants" des cadavres. Ces derniers se conservent plus longtemps (s'ils ne rencontrent pas de gros organismes charognards peu après leur mort, bien sûr). Ensuite, tout dépend du type de milieu où le mammouth est mort. Regarde en bas de ce message le magnifique homme de Tollund, tranquillement conservé dans sa tourbe depuis 2300 ans. On croirait Max von Sydow qui sort d'un casting de Bergman ! (En l'occurrence, l'hypothèse tourbe me semble peu probable en Sibérie, mais c'est un exemple de conservation "naturelle"). L'exemple donné par Alex (un mammouth recouvert pour X raison par un quelconque matériau relativement anaérobie dans un climat plutôt sec et froid) donne donc une explication possible. Une autre explication est la chute dans une cavité (ce qui semble être le cas de Jarkov). C'est le phénomène des "glacières naturelles" qu'on utilisait voici peu encore avant l'invention des frigos. S'il y a assez de neige accumulée dans cette "glacière" en hiver, elle passe l'été sans problème (dans ce cas, la fonte de neige accumulée pendant la saison chaude refroidit la cavité dont la température se stabilise rapidement vers zéro, ce qui empêche la fonte complète et conserve le contenu). On doit pouvoir imaginer d'autres explications encore. Si ensuite le climat local est stable ou connaît un léger refroidissement, ton mammouth Findus reste bien sagement dans le pergélisol jusqu'à l'arrivée des secours. Ici, un article (anglais) de synthèse sur les conditions de vie des mammouths en steppe périglaciaire (infos sur le climat du Pléistocène en Eurasie, le type de végétation, le comportement standard d'une horde) : http://www.cq.rm.cnr.it/elephants2001/pdf/724_727.pdf
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Nous sommes deux à être intéressés par des infos (car ô chance, il est disponible sur Macintosh).
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Destin des ours blancs et réchauffement climatique
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Il faudrait analyser cette question en détail par génotypage. Plusieurs études ont montré que les effets négatifs de la consanguinité (inbreeding depression) sont sensibles aux premières générations, mais s'inversent ensuite (pour une raison assez facile à comprendre : les gènes délétères surexprimés chez les individus consanguins à moindre fitness sont évacués plus vite du pool génique de la population en endogamie forte qu'en panmixie ouverte). Si les ours polaires ont toujours eu une population assez limitée (et si donc la consanguinité a été présente tout au long de leur histoire), cela signifierait qu'un faible nombre de reproducteurs pourrait donner naissance à une population viable (du moins aussi viable que la présente population). -
Destin des ours blancs et réchauffement climatique
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Mais que sais-je faire d'autre, mon cher altimonti ? :-) Justement, l'adaptation des espèces en général et de l'ours blanc en particulier est au coeur de la question. Ceux qui connaissent mal le comportement animal s'imaginent souvent qu'à l'exception de l'homme, les "braves bêtes sans conscience" sont entièrement prisonnières de leur environnement auquel elles répondent de manière passive. La banquise fond donc l'ours coule. Deux ou trois décennies d'éthologie, de psychologie évolutive et d'écologie comportementale ont enterré cette ancienne vision anthropocentriste (et surtout naïve). Les animaux ont des vraies stratégies "cognitives", c'est-à-dire qu'ils ont une représentation de leur milieu qui excède largement la réponse immédiate aux stimuli. Dans le cas de l'ours blanc, tu as une solide littérature sur les stratégies de "sélection de l'habitat" selon les saisons et les régions (Ferguson 1999, Mauritzen 2003) et précisément selon l'état (flottant ou soudé) des glaces de mer (Ferguson 2000). Dans ce dernier papier, Ferguson et al. montrent par exemple que les sous-populations géographiques n'ont pas le même usage des tanières couvertes au Sud qu'au Nord, en fonction de la solidité et de la permanence des glaces de mer. Cela n'a rien d'étonnant puisque les Ursus maritimus vivent in situ depuis quelques centaines milliers d'années, et qu'ils se sont donc adaptés à des états changeants de leur milieu (au Dryas, ils en ont déjà vu de belles dans cette région). Dire qu'aujourd'hui le changement climatique est le "problème n°1" des ours est faux. La meilleure preuve est qu'ils se sont raréfiés là où l'on a eu refroidissement (baie de Baffin) alors qu'ils se sont accrus là où il y a eu fort réchauffement (mer de Beaufort). S'il y avait un lien direct de cause à effet entre la hausse des températures et la disparition des ours, cela se vérifierait partout. Les ours polaires sont capables de s'adapter à trois semaines d'avance dans la fonte des glaces de l'Hudson ou à 5-10% de variation de l'extension des banquises. Comme toujours, croire que les ours polaires sont menacés suppose pour l'essentiel de croire que les modèles ont raison pour l'avenir. Mais si l'on en reste au réel, enrôler de force les ours dans la lutte symbolique contre le réchauffement se fait au détriment des faits scientifiquement avérés et de leur interprétation la plus évidente. (Il faut aussi savoir, en annexe de la discussion, que le Canada est un vrai panier de crabes : les groupes écologistes / environnementalistes sont furieux du refus de ratifier Kyoto et font feu de tout bois pour y pousser le gouvernement ; les Inuits ont un double jeu pas très clair, où ils se posent en victimes du réchauffement d'un côté (plainte contre les Etats-Unis), mais où d'un autre côté ils font tout pour faire augmenter leurs quotas de chasse - sources de précieuses devises ou répétition aveugle de traditions datant d'un âge où le fusil n'existait pas, etc.) Moi non plus, raison pour laquelle j'approuve sur le fond la classification de l'ours polaire comme espèce vulnérable (une espèce mammifère réduite à 20 000 membres avec des humains autour d'elle est de toute façon vulnérable, hélas). -
Destin des ours blancs et réchauffement climatique
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Sur le principe, je pense que les ours blancs adoreraient ! La seule raison pour laquelle on les trouve en Arctique est d'ordre évolutive : ils ont un ancêtre commun assez proche (1 million d'années) avec le grizzly et une fois adaptés localement aux glaces, ils n'ont pas trouvé moyen d'aller ailleurs qu'autour du cercle arctique. S'ils trouvaient une autre réserve de nourriture en milieu glacé, ils pourraient de développer. Les manchots (empereur, royaux, à jugulaire, adélie), les phoques (de Weddell, crabier), les léopards de mer et même peut-être les jeunes éléphants de mer de l'Antarctique fourniraient des proies de choix. Le problème, c'est de les contenir. Les ours sont des migrateurs longue distance sur la terre. Ils nagent certes beaucoup moins loin, mais le danger serait alors (sur une île assez éloignée du continent) qu'ils se noient facilement en suivant le dégel de la glace de mer pour trouver de la nourriture au-delà de la périphérie de leur île. Cela dit et toujours sur le papier, vu leur reproduction lente, l'introduction de quelques couples en Antarctique mettrait pas mal de temps à changer l'écosystème local. -
Salut à tous. Vous allez sans doute beaucoup entendre parler des ours blancs dans les jours prochains, vu qu'ils viennent d'être classés comme espèce vulnérable par la liste rouge de l'IUCN (et qu'ils sont le symbole retenu, je crois, pour cette année 2006). D'après les premiers communiqué de presse, le réchauffement sera le premier coupable désigné. Ci-dessous, je vous soumets la version provisoire d'un article en cours de rédaction sur la question. Vous y trouverez pas mal d'infos détaillées (plus détaillées, je pense, que les compte-rendus à venir dans la presse généraliste). *** L’ours blanc est-il menacé par le réchauffement ? L’IUCN vient de classer dans sa Liste rouge 2006 l’ours blanc comme espèce vulnérable. Pourquoi pas ? Ces mamifères à reprodution lente, dont la population globale est estimée entre 20 000 et 25 000 individus, sont en effet menacés par des chasses locales trop importantes, une intensification des exploitations gazo-pétrolières, l’accumulation de polluants chimiques dans leurs tissus. Ce qui est nettement plus contestable en revanche, c’est que l’IUCN désigne désormais le réchauffement climatique comme la principale menace pesant sur les ours polaires. Or, aucune donnée autre qu’une étude sur la sous-population de la baie de l’Hudson (le vingtième de la population globale) ne vient pour le moment appuyer cette analyse. La Liste rouge des espèces menacées de l’International Union for Conservation of Nature and Natural Ressources (IUCN 2006) vient de classer l’ours blanc (Ursus maritimus) comme « espèce vulnérable » (et non plus simplement « espèce dépendante de mesures de conservation »). Dans le communiqué de presse accompagnant cette décision, l’UICN précise : « L'ours blanc est voué à devenir une des plus célèbres victimes du réchauffement climatique mondial. L'impact des changements climatiques se fait de plus en plus sentir dans les régions polaires où, l’été, la banquise devrait diminuer de 50 à 100 % dans les 50 à 100 prochaines années. Comme ils dépendent de l'écoulement glaciaire arctique pour chasser les phoques et qu’ils sont hautement spécialisés et adaptés à la vie dans le milieu marin arctique, les ours blancs devraient subir un déclin de plus de 30 % de leur population dans les 45 prochaines années. » Les choses ne sont pourtant pas aussi claires. La proposition de classer les ours blancs comme « espèce vulnérable » a été faite en août 2005, lors du 14e meeting annuel du PBSG (Polar Bear Specialist Group). Sur le site de ce groupe de recherche, on ne trouve pour l’instant que la dernière estimation en date des populations d’ours blanc, celle de 2001. L’examen attentif de cette liste ne montrait aucune corrélation entre les régions de l’Arctique se réchauffant le plus et le comportement démographique des sous-populations d’ours blanc (voir Michaels 2005, 93-100). Au contraire. L’estimation 2001 rapportait par exemple un déclin dans la périphérie occidentale du Groenland (baie de Baffin), région qui à l’époque avait connu une tendance au refroidissement. Nous avons contacté à plusieurs reprises les responsables du PBSG (Andrew Derocher, Nick Lunn) pour avoir les nouvelles estimations globales (2005) des populations d’ours blanc dans le Grand Nord. Mais aucune suite n’a été donnée à ce jour à nos demandes. La seule référence qui nous a été faite concerne une étude en cours du Dr Nick Lunn sur les ours blancs des côtes occidentales de la baie d’Hudson (Canada). Selon cette étude, dont le compte-rendu a été fait à Seattle en 2005, la population des ours blancs serait passée de 1200 à 1000 individus au cours des dernières années. Le réchauffement climatique est l’un des principaux accusés. Le déclin est lié selon Lunn à une débâcle des glaces de plus en plus précoce dans l'ouest de la baie d'Hudson, due à la hausse des températures printanières, ce qui réduit la période durant laquelle les ours ont accès aux phoques. Dans le même ordre d’idée, on a également rapporté en 2005 quelques cas de noyades (très médiatisées) d’ours s’étant aventurés trop loin dans les eaux pour pêcher. Cette explication est-elle satisfaisante ? En l’état actuel des données disponibles, non. La baie d’Hudson représente aujourd’hui la partie la plus méridionale des territoires occupés par les ours blanc. Elle est effectivement sujette à un réchauffement soutenu depuis plus d’une décennie. Pour autant, le lien de causalité entre la baisse de la population des ours en baie d’Hudson et la hausse des températures n’est pas si évident à prouver. Ainsi, la population des ours en mer de Beaufort est estimée à 1800, cette estimation est considérée comme « bonne » et la population est jugée « en augmentation » (Lunn 2002). Or, la carte ci-dessous des températures en Arctique de l’Université de l’Illinois montre que la la rgion de la mer de Beaufort a connu un récauffement supérieur à celle de la baide d’Hudson au cours des 50 dernières années. La question est aussi de savoir si les ours blancs compabilisés en moins dans la baie d’Hudson ont disparu ou s’ils ont migré vers d’autres régions, dans un processus classique d’adaptation locale. En 2005 et 2006, le Groenland et le territoire autonome de Nunavut (population Inuit du nord du Canada) ont officiellement demandé la possibilité d’accroître leurs quotas de chasse des ours blancs. Dans le cas de Nunavut, la demande concernait une hausse de 28% et elle était justifiée par l’augmentation considérable des ours dans la région selon les témoignages de la population. Il est évidemment impossible de statuer sur la valeur de tels témoignages directs. Mais s’ils sont vérifiés (et seul le recensement global à venir du PBSG le dira), cela peut signifier que les ours polaires ont surtout migré vers le Nord. Les autres estimations du PBSG et de l’IUCN sont des projections (comme toujours) incertaines dans le futur, faisant état d’une réduction de 30 à 50% de la population globale des ours d’ici 2050 si les prévisions climatiques des modèles sont corrects. Le problème est que ces prévisions elles-mêmes sont à ce jour très incertaines. La plus récente en date de Chapman et Walsh (2006, sous presse), qui servira entre autre de base au quatrième rapport de GIEC, obtient des résultats variant de +1 à +9 °C pour 2100 en Arctique. Et cela sur la base des modèles actuels rapportant la variabilité de la région polaire au réchauffement anthropique plus qu’à des oscillations naturelles pourtant bien documentées dans la région (NAO, AO). Il existe de nombreux impacts environnementaux mettant en danger les ours blancs. Ils sont listés en détail et référencés scientifiquement dans les appendices d’une Pétition pour l’inscription des ours au rang d’espèce vulnérable (aller sur le site du Center for Biological Diversity - ref. ci-dessous - et cliquer sur pétition pour obtenir ce texte de 170 pages). Les ours sont notamment menacés par la hausse des exploitation pétrolières et gazières en Arctique, par l’accumulation des polluants lourds (PCB) dans leurs tissus (avec perturbation endocrinienne à la clé), par l’augmentation inconsidérée ou le non-respect des quotas de chasse. Ces faits suffisent certainement à classer l’espèce comme vulnérable. Incriminer le réchauffement climatique comme le « principal responsable » et sacrifier ainsi à la mode climato-alarmiste ne fera en revanche que détourner l’attention de ces réalités locales. Sites à consulter : IUCN : http://www.iucn.org PBSG : http://pbsg.npolar.no/ Pétition du CBD : http://www.biologicaldiversity.org/swcbd/S...bear/index.html Climart Arctique, Université de l'Illinois : http://arctic.atmos.uiuc.edu/ Références [sans auteur] (2005), Petition to List the Polar Bear as a Threatened Species, Centre for Biological Diversity, 170 p. Lunn N.J. et al. (2002), Polar Bears : Proceedings of the 13th Working Meeting of the IUCN/SSC Polar Bear Specialist Group, Nuuk, Greeland, IUCN, Gland, Cambridge. Michaels P. (2005), Meltdown. The Predictable Distortion of Global aring by Scientists, Politicians and the Medias, Cato Institute, Washington. Chapman W.L., J.E. Walsh (2006), Simulations of Arctic temperature and pressure by global coupled models, J. Climate, sous presse. Le manuscrit peut être tééchargé ici : http://arctic.atmos.uiuc.edu/ Nota : merci à Guillaume Chapron pour ses informations et références sur les ours blancs. Nous vous conseillons vivement la visite de son portail Carnivore Conservation, salué par la presse scientifique internationale comme l’une des initiatives les plus sérieuses dans le domaine de la biodiversité. http://www.carnivoreconservation.org/
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Réchauffement et récifs coraliens
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Oui, après avoir montré que le réchauffement et l'acidification par CO2 ne sont pas la cause actuelle majeure du déclin de certains récifs coralliens, et peut-être pas une cause future, il faut quand même préciser que l'action de l'homme est localement désastreuse : surexploitation, pêche à l'explosif ou au poison, déversement des déchets agricoles et industriels, introduction d'algues obscurcissant les eaux de surfaces, etc. Comme toujours, relativiser le réchauffement ne doit pas être un alibi pour ne rien faire, au contraire. Heureusement, à l'exception de certaines zones (Caraïbes Océan indien, Asie du sud-est) plus ou moins gravement atteintes, bcp de récifs coralliens sont en assez bonne forme (c'est le cas dans l'ensemble de la Grande Barrière australienne, par exemple), et même parfois en très bonne forme par rapport à des époques antérieures. -
Désolé, mais l'histoire des mammouths découverts quasi-intacts avec des herbes quasi-tropicales dans le tube digestif est une vieille légende qui court depuis des années et qui semble avoir pour toute première origine les écrits crypto-zoologiques d'Immanuel Velikovsky. Les faits connus sont quand même plus simples. Je parle néanmoins sous l'autorité d'Alex., qui me corrigera si je dis trop de bêtises. - La plupart des restes de mammouths retrouvés (en Sibérie ou ailleurs) le sont dans un état de décomposition avancé. Les restes assez bien préservés (type Jarkov, le plus connu) sont l'exception, et non la règle. Même ceux que l'on dit "presque intacts" n'ont pas conservé toutes leurs parties molles sous leur toison laineuse : ils ne sont certainement pas entièrement préservés comme s'ils avaient été "gelés sur place" sur le modèle du Jour d'après. - Les mammouth ont évolué en trois sous-espèces chronologiques Mammuthus meridionalis, M. trogontherii et M. primigenius (plus les espèces américaines M. columbi, M. exilis). Le dernier en date (M. primigenius), le mammouth européen laineux, était adapté au froid de la dernière glaciation, comme son prédécesseur d'ailleurs. Il vivait notamment dans des steppes périglaciaires (zones arides et herbeuses, nourriture de graminés). Les individus retrouvés en assez bonnes conditions de conservation ont pu à l'époque disparaître de plusieurs manières : noyade en rivières semi-gelées, chute en excavation, etc. Dans le cas de Jarkov, il semble que l'animal soit tombé dans un trou assez profond après la probable rupture d'un pont de glace trop fragile. Les conditions de conservation propre à l'excavation, les températures froides et le pergélisol ont fait le reste pour le conserver jusqu'à sa découverte. - A l'exception de populations isolées ayant survécu plus tardivement (Iles Wrangel), la plupart des mammouths eurasiatiques semblent avoir disparu vers 12000 - 10000 ans, à la toute fin du Pléistocène et au début de l'Holocène. La cause la plus probable de leur extinction est double : des changements climatiques relativement rapides ; la pression de chasse des populations humaines en extension. Il existe aussi une hypothèse microbienne, mais très minoritaire. Plusieurs travaux récents (Stuart 2004 par exemple) ont montré que la sortie de la glaciation (transition Pléistocène-Holocène) a entraîné des modifications importantes de répartition de la mégafaune adaptée à un certain type de climat et/ou végétation (notamment une fragmentation en sous-populations de plus petite taille, prélude à l'extinction par diminution du pool reproducteur). Il a suffi alors d'une chasse trop importante sur des troupeaux trop petits pour accélérer l'extinction (par l'homme et aussi par les prédateurs des mammouths, comme le lion des cavernes, les loups, les panthères de neige, etc.). Cette disparition n'est pas du tout un cas unique (rhinocéros laineux, auroch, certaines sous-espèces de bisons par exemple). Bref, rien dans le cas des mammouths congelés ne soutient l'hypothèse farfelue d'un changement climatique brutal (quelques jours à quelques années). En revanche, des variations rapides du climat (quelques décennies à quelques siècles) existent à l'échelle régionale et elles ont certainement contribué au déclin de l'animal.
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Dans son résumé à l'intention des décideurs, le GIEC (2001) notait : "Les changements concernant le niveau de la mer, la couverture neigeuse, la superficie des glaces et les précipitations sont révélateurs d’un réchauffement du climat près de la surface de la terre. Ces changements incluent, par exemple, un cycle hydrologique plus actif avec augmentation des fortes précipitations et des modifications des profils des précipitations..." Plus loin, il est encore dit : "Les précipitations moyennes annuelles à l’échelle mondiale devraient augmenter au cours du XXIe siècle, même si à l’échelle régionale, les augmentations et diminutions prévues sont de l’ordre de 5 à 20 %. Il est probable que les précipitations augmenteront en été et en hiver sur les régions aux latitudes supérieures. Des augmentations sont également prévues en hiver pour les latitudes nord moyennes, en Afrique tropicale et en Antarctique, et en été en Asie australe et orientale. Des diminutions des précipitations hivernales sont prévues pour l’Australie, l’Amérique centrale et l’Afrique australe. Très probablement, les variations des précipitations interannuelles seront plus importantes sur la plupart des régions pour lesquelles on prévoit une augmentation des précipitations moyennes." Bref, les modèles du GIEC font une équation simple : plus de réchauffement donne plus d'évaporation donne plus de précipitation moyenne, avec d'assez fortes variations régionales. Cette rétroaction positive de l'augmentation de vapeur d'eau atmosphérique est aussi l'une des conditions importantes pour prévoir l'évolution des températures, puisqu'elle est censée accroître l'effet de serre et augmenter la sensibilité climatique au doublement de CO2. Nous avons ici ou là discuté de récentes études (Huntington 2006, Treydte 2006), faisant état d'une telle augmentation des précipitations, dans des proportions très variables (+2% au XXe siècle pour Hungtington, +10% pour Treydte). Mais ces études étaient soit des méta-analyses d'autres travaux (Huntington), soit des comparaisons paléoclimatiques avec proxies (Treydte). Un nouveau travail de Smith et al., paru dans les GRL (réf. en bas), vient d'apporter des données plus précises, quoique plus limitées dans le temps. Elles résultent du Global Precipitation Climatology Project (lien ci-dessous), qui a l'avantage de surveiller les précipitations de manière continue et globale, par la collecte et la comparaison des données de plusieurs satellites, puis leur vérification par relevés in situ. http://cics.umd.edu/~yin/GPCP/main.html Petit problème : cette étude a priori plus exacte que les précédentes ne trouve aucune tendance globale significative sur la période 1979-2004. Voici ce que dit l'abstract : “The Global Precipitation Climatology Project (GPCP) has produced a combined satellite and in situ global precipitation estimate, beginning 1979. The annual average GPCP estimates are here analyzed over 1979–2004 to evaluate the large-scale variability over the period. Data inhomogeneities are evaluated and found to not be responsible for the major variations, including systematic changes over the period. Most variations are associated with El Niño/Southern Oscillation (ENSO) episodes. There are also tropical trend-like changes over the period, correlated with interdecadal warming of the tropical SSTs and uncorrelated with ENSO. Trends have spatial variations with both positive and negative values, with a global-average near zero.” Et voici la phrase de conclusion : "The merged satellite and in situ GPCP global precipitation annual averages were examined for 1979–2004. Most variations are associated with ENSO and have no trend. A separate mode of variation shows a trend over the period. Testing indicates that this trend is significant and is not caused by data inhomogeneities. The trend mode is associated with simultaneous tropical SST variations over the period, with increased tropical precipitation over the Pacific and Indian Oceans associated with local warming of the SSTs. Increased precipitation in some regions is balanced by decreased precipitation in other regions, and the global average change is near zero. Although the trend mode is strong for this period, the record length is barely long enough to begin evaluation of interdecadal variations.” Bref : une variabilité surtout associée à El Niño, plus de précipitations sur les mers tropicales des Océans pacifique et indien, moins ailleurs, un changement global à peu près nul. Cela ne ressemble donc guère pour l'instant aux prédictions régionales et globales du GIEC. 26 années, c'est encore un peu court pour dessiner avec certitude une tendance (prudence qu'il serait bon d'avoir dans tous les domaines, bien sûr). Mais ces 26 années-là rassemblent quand même la décennie 1990 et le début des années 2000, dont on nous a assez répété sur tous les tons qu'elles étaient les plus chaudes du dernier siècle, du dernier millénaire (et probablement des deux derniers). Il est donc assez étonnant que ce quart de siècle de réchauffement élevé et continu ne vérifie pas les prédictions des modèles sur les précipitations. On a alors plusieurs possibilités : - ces nouvelles données satellite du GPCP ne sont pas fiables (pourquoi pas, cela n'en fera jamais qu'une de plus dont on remet en question la validité pour cause de contradiction avec les modèles) ; - l'augmentation des précipitations se fera à partir d'un certain seuil de réchauffement (mais on se demande, pourquoi vu que le modèle physique de base relie simplement surcroît de chaleur et surcroît d'évaporation) ; - les associations réchauffement-précipitation constatées au XXe siècle et prévues au XXIe siècle par les modèles ne sont pas exactes, dans leur localisation (latitudes supérieures) et dans leur amplitude (augmentation moyenne). Vos interprétations de la question ? Références : Smith, T.M., Yin, X. and Gruber, A. (2006), Variations in annual global precipitation (1979-2004), based on the Global Precipitation Climatology Project 2.5° analysis, Geophysical Research Letters, 33, 10.1029/2005GL025393.