Aller au contenu

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

charles.muller

Membres
  • Compteur de contenus

    2597
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par charles.muller

  1. Le plus simple est d'aller voir l'état des différentes courbes disponibles sur la page Wikipedia, premier schéma sur la droite (Mike Mann lui-même y renvoie quand on discute avec lui sur RC) : http://en.wikipedia.org/wiki/Temperature_r...past_1000_years Ensuite, j'ai expliqué les raisons m'incitant à penser que les courbes à variabilité forte (au moins pour le PAG) sont plus crédibles. Mais c'est une estimation à la louche fondée seulement sur des seuls critères de bon sens (plus de proxies = plus de précision ; plus de proxies homogènes et bien répartis = plus de significativité) ; si l'on creuse, cela devient vite un débat de spécialistes.
  2. D'une part, les analogies finissent par trouver leur limite sur des sujets un peu compliqués, et il faut bien que les gens fassent l'effort de comprendre un minimum (dans un sens ou dans l'autre, peu importe). D'autre part, l'image de Annan sur juin/janvier n'est pas très claire (voir réactions qu'elle suscite). Aïe, tu cites une seule référence, venant d'un site de qualité, mais notablement engagé. Leur deux liens sont par ailleurs invalides, pas très pratique pour vérifier ce qui est dit. La bonne page pour télécharger des études sur FACE : http://www.bnl.gov/face/Science.asp Je me permets de rediriger à mon tour les lecteurs intéressés vers la page de ce site (CO2 science), lui aussi engagé mais lui aussi de qualité. Il s'agit d'un index sur toutes les expérimentations ou observtions (pas seulement FACE) concernant la croissance des végétaux en milieu CO2 enrichi. Plusieurs centaines de références sont disponibles (accès payant nécessaire cependant si l'on veut les synthèses sur chaque plante ; voir subject index pour les accès libres). Tu peux essayer d'expliquer qu'un surcroît de CO2 sera neutre pour la croissance végétale, mais je crains que cela ne soit pas de nature à convaincre un large public ni à crédibiliser le reste de tes hypothèses. L'expérience FACE (Free Air CO2 Enrichment) dont parle Real Climate a fait l'objet d'une méta-analyse assez récente par Ainsworth et Long (2005), sur quinze années et 124 études publiées. Tous les végétaux observés ont connu une réponse positive, les arbres bien plus que les plantes de culture. Ci-dessous, le tableau résumé pour la photosynthèse en milieu CO2 enrichi (+200 ppm). Plus intéressant encore : la soi-disant décroissance rapide de l'azote disponible (supposée limiter la réponse des végétaux) n'est pas vérifiée sur ces 124 travaux FACE, ainsi que le note les auteurs dans leur conclusion de synthèse : "Most significant is that the decrease in N, often assumed to lead to an expected diminution of the response of vegetation to elevated [CO 2] in the long term, is only marginal in FACE. Nitrogen per unit leaf area was decreased by only 5%." Dans une autre discussion, tu me sugggérais d'être un peu plus "sérieux" dans mes références. Je te retourne le compliment : que tu aies des infos parcellaires, ce n'est pas très grave ; mais que tu déduises abruptement de ces infos parcellaires que "les scientifiques" ont tel ou tel avis, ca l'est un peu plus. Ainsworth, E.A. and Long, S.P. (2005), What have we learned from 15 years of free-air CO2 enrichment (FACE)? A meta-analytic review of the responses of photosynthesis, canopy properties and plant production to rising CO2, New Phytologist, 165, 351-372.
  3. Cette courbe ne change pas le fait que la hausse du niveau des mers reste à peu près constante sur les longues séries de mesure. (Mais tu as raison, j'ai reformulé mon message d'accueil de manière un peu plus précise sur ce point : le pb n'est pas que le niveau des mers augmente, mais que cette augmentation n'a pas connu d'accélération sur le dernier siècle). A l'échelle séculaire, on peut dire qu'elle est à peu près continue depuis la sortie du PAG. Mais comme ta première courbe le montre, elle n'est pas continue en inter-annuel, ni même en décennal (baisse 1940-70). Sinon, tu choisis la courbe de hockey de Mann 98/99 sur laquelle nous avons écrit ici des kilomètres de messages et dont l'AR4 IPCC itself s'apprête à pondérer la valeur de référence. D'autres courbes comme Moberg 2005, Esper 2002, Huang 2004 ou Briffa 2001 montrent des valeurs plus basses pour le PAG. Comme ces courbes utilisent plus de proxies que Mann (notamment Moberg), qu'elles utilisent des proxies homogènes et bien répartis (Huang), et qu'elles sont mieux accordées à de nombreuses études locales sur le PAG (aussi en Asie et en Amérique la tine, pas seulement en HN Atlantique), je leur accorde plus de crédit.
  4. Le point 1 : on prend le sommet de l'atmosphère, on regarde l'énergie (en W/m2) qui entre et celle qui ressort. Le forçage, c'est tout ce qui modifie le bilan entrée-sortie dans un sens ou dans l'autre. Par exemple : si l'irradiance du soleil augmente, cela fait plus d'énergie entrante, donc un forçage positif (et inversement). Si les GES augmentent, cela fait plus de rayonnement IR réfléchi vers la surface (au lieu de repartir vers l'espace), donc un forçage positif aussi (et inversement). Si l'activité volcanique augmente, cela fait plus d'aérosols dans la haute atmosphère, donc plus de rayonnement redirigé vers l'espace (albedo), donc un forçage négatif. Et ainsi de suite pour chaque élément entrant dans le bilan d'énergie entrée / sortie. L'intérêt est que l'on a une unité commune (W/m2) pour comparer des phénomènes physiquement (ou climatiquement) différents. (Certains soulignent des défauts à cette approche, mais je n'y viens pas pour le moment). * La difficulté du point 2) est que le forçage de la plupart des GES est supposé relativement homogène, car ces gaz sont rapidement "bien mélangés" dans l'atmosphère. On devrait donc ressentir leur effet sur les températures de manière elle aussi assez homogène (sauf pour certains GES comme l'ozone troposphérique, en fait concentrée au-dessus des zones d'émission d'oxydes d'azote, mais passons). Or, ce n'est pas le cas. Une réponse est que l'effet réchauffant des GES (forçage positif) est contrebalancé par l'effet refroidissant des aérosols (forçage négatif). Une autre réponse est les GES n'annulent pas la variabilité naturelle du climat, dont l'amplitude peut être provisoirement supérieure à l'effet de réchauffement de ces GES et qui module aussi en partie l'effet de ces GES (Exemple : beaucoup d'océans dans l'Hémisphère Sud > inertie thermique des océans plus "difficiles" à réchauffer > donc moindre sensibilité aux GES que dans l'Hémisphère Nord). Mais ces deux explications soulèveront à leur tour souvent d'autres questions. Par exemple : si les aérosols contrebalancent les GES, tout cela n'est finalement pas si grave. Réponse : l'effet cumulé des GES, dû à leur longue durée de vie atmosphérique (100-150 ans CO2), devrait devenir de plus en plus important par rapport à l'effet toujours momentané des aérosols (une dizaine d'heures). Ou encore : si la variabilité naturelle reste "plus forte" que la tendance imposée par les GES, c'est que celle-ci n'est finalement pas si importante. Même type de réponse (aujourd'hui, oui, mais demain avec beaucoup de GES, c'est à voir). Par rapport à la situation actuelle, il est donc difficile de convaincre son interlocuteur : on doit renvoyer dans le futur où il y aura beaucoup de GES. En fait, la solution "définitive" à ces interrogations résiderait dans l'évaluation exacte de la sensibilité climatique aux GES, c'est-à-dire grosso modo des variations de température attendues pour leur doublement dans l'atmosphère. Et c'est là où la fourchette encore très large des modèles pour 2xCO2 (1,5-4,5°C) pose problème. Cette fourchette très large n'est pas due aux incertitudes sur les émissions, car il s'agit d'un "cas d'école" sur le doublement (c'est-à-dire : peu importe si le doublement arrive en 50, 75 ou 125 ans, le résultat sera à peu près le même). S'il y a de telles incertitudes, c'est que par rapport aux modèles actuels, on évalue encore très mal le comportement de la vapeur d'eau et des nuages pour un doublement des GES. Or, l'essentiel du réchauffement attendu vient de cette vapeur d'eau, éventuellement renforcée ou atténuée par les nuages.* Les tentatives actuelles pour contraindre les modèles semblent s'orienter vers une sensibilité climatique à 2,5-3,5°C pour un doublement CO2.** Mais je laisse les experts qui nous lisent, et daignent parfois nous corriger, revenir sur cette présentation très schématique. Et chacun apporter des précisions dans son sens. *Ensuite, un sceptique ira plus loin sur les incertitudes. Au-delà de la vapeur d'eau et des nuages, il soulignera que le comportement des océans reste une énigme (aussi bien les premières couches - cf. perte inexpliquée de chaleur 2003-2005 - que les courants profonds - cf. débats sur la thermohaline), que le comportement de la biosphère est encore très mal modélisé (sa fonction "puits" de GES, surtout CO2, pourrait croître proportionnellement aux GES car ceux-ci favorisent la croissance végétale), que la distribution verticale du forçage dans la couche surface-tropopause est également importante, mais encore mal connue malgré des analyses régionales plus poussée (genre INDOEX), etc. ** Sur ce point aussi, on peut rester sceptique. La sensibilité climatique se calcule de divers manières, empirique en comparant de périodes anciennes, ou théorique en faisant tourner un modèle circulation générale / balance énergétique pour voir le résultat. Chacune de ces méthodes présente des défaillances. La première : difficile d'évaluer précisément les forçages et les différences de températures entre deux époques (donc de paramétrer le modèle), car certains proxies ne sont pas des indices très fidèles, et les forçages ne sont pas indépendants ; la seconde : difficile de penser que les modèles AOGCM actuels, encore très grossiers, représentent correctement le comportement du réel.
  5. Sauf erreur... nous sommes sur IC ! Si mon comportement ici est déplaisant ou si je torpille les débats par ma "rigidité", tu n'auras pas de difficultés à le dénoncer et je me plierai volontiers aux injonctions des modérateurs. Il est extrêmement amusant de voir depuis quelques posts comment david3 ou toi-même entreprenez de me dicter la manière dont je devrais rédiger mon blog. Tant que vous y êtes, vous voulez faire une enquête à mon domicile pour vérifier que j'ai bien un comportement "environnementalement correct" ? Ou m'envoyer en camp de travaux de rédation forcés chez votre ami Jancovici pour que j'y apprenne les bonnes manières en société ?
  6. Je ne partage pas trop cette vision, du moins l'importance centrale que tu y accordes. On pourrait aussi trouver d'autres divisions dans l'opinion : - ceux qui on une dent contre l'Occident (impéraliste, pollueur, etc.) et ceux qui n'en ont pas ; - ceux qui craignent les changements rapides (ou vitupendent le soi-disant "progrès") et ceux qui les apprécient ; - ceux qui accordent une valeur intrinsèque à la nature (la vie) et ceux qui ne l'accordent pas ; - ceux qui sont anthopocentristes et ceux qui ne le sont pas ; - ceux qui défendent le principe de précaution et ceux qui y voient un frein absurde à l'imagination et à l'audace ; - les optimistes et les pessimistes en général ; - les tempéraments individualistes et les tempéraments "sociaux" ou "communautaires" ; - les libéraux confiant dans l'initiative individuelle et l'adaptation venue "d'en bas" (et du marché) contre les constructivistes confiant dans la norme imposée d'en haut ; - les technophiles confiant dans l'adaptation et la maîtrise de la complexité, les technophobes inquiets d'une course en avant menant à la ruine ; - les romantiques et les rationalistes ; etc. Mais cela nous amènerait à des discussions idéologiques ou philosophiques sans grand rapport avec le climat. En plus, je ne suis pas certain que l'on retrouve clairement chaque "camp" climatique (je considère que l'Occident a fait beaucoup d'erreurs dans son histoire ; je ne suis pas anthropocentriste ; j'accorde volontiers au vivant une valeur non réductible à l'intérêt de son exploitation ; concernant l'homme, je suis comme Gramsci un "optimiste de la volonté mais un pessimiste de l'intelligence", etc.).
  7. Pour enfoncer les portes ouvertes, Jancovici est un champion. Cette histoire de complot écologiste est un thème de fiction d'un romancier (M. Crichton). Et la démonter en affirmant que les chercheurs de sa connaissance prennent l'avion et mangent de la viande, c'est très fort.
  8. Les températures globales ne battent aucun record depuis 1998, le fait qu'elles battent des records en général (sur les séries de mesures) n'a rien d'étonnant puisque nous sommes engagés depuis trois siècles dans une phase de réchauffement, phase non initiée par l'homme. Le réchauffement 1979-2003 n'est statistuquement significatif que sur une minorité de grilles, cf. article de Jones 2003 et échange de correspondance avec lui sur ce point précis rapporté sur IC. Les glaces ne fondent pas partout : elles ont progressé sur divers points du globe (Antarctique, glaciers en Scandinavie, de l'Indus, d'Australie, avec des comportements irréguliers). La fonte des glaciers a été entamée de manières assez simulatnée à travers le monde à la sortie du PAG (voir les travaux sur les glaciers sud-américains), et rien n'indique que le phénomène se soit globalement accéléré au XXe (cf mesure du niveau des mers et certains travaux locaux). L'étude poussée de certains glaciers (Kili) ne montre aucun lien particulier avec le réchauffement anthropique. Là où les glaces fondent le plus (Arctique et Groenland), nous n'avons pas de raison de supposer que la fonte actuelle est supérieure à celle de 1910-40, époque où le réchauffement était plus prononcé dans la région. Le niveau des mers s'élève depuis 1870 (début des longues séries de marégraphes, il existe des mesures portuaires plus anciennes), mais là encore, les travaux les plus récents ne trouvent pas d'accélération du phénomène au cours du XXe siècle (voir discussion en cours, deux études 2006). Les peuples premiers ne sont pas menacés par le phénomène du réchauffement pour le moment. La seule tentative en ce sens (archipel Lateu, îles Tegua) était une manipulation grossière reposant sur du vide. Tout le monde est d'accord pour dire que le nombre de cyclones (phénomènes extrêmes) n'a pas varié, certains chercheurs ont fait très récemment des hypothèses sur une augmentation de leur intensité (contestée) liée à l'homme (encore plus contesté). Les études globales (assez rares) sur l'évolution des précipitations fortes ou des sécheresses montrent peu ou pas de tendances significatives, de toute façon impossibles à rapporter à une influence anthropique par rapport à la variabilité naturelle du climat. La seule étude globale faisant état d'une possible pression vers l'extinction massive des espèces repose sur des modèles écologiques (et des modèles climatiques) contestables, je l'ai analysée en détail (détail au passage : on vient de s'apercevoir que l'un des "dogmes" de la modélisation en écologie des populations, la plus grande densité au centre de leur territoire par rapport à la périphérie, est faux, cf. Sagarin 2006). Les nombreuses analyses sur le comportement réel des espèces face aux variations locales de températures montrent plutôt des adaptations rapides. Un changement de température aboutit à des redistribution d'espèces, qui peuvent être localement dangereuses pour des populations à évolution lente ou à habitat fragmenté, mais pas nécessairement à une perte nette de biodiversité (probablement pas dans le schéma + de réchauffement + de précipitations, plus favorable à la vie que le schéma inverse). L'ensemble de ces assertions a fait l'objet d'artiles détaillés sur mon site, avec passage en revue de la littérature (à hauteur de mes capacités limitées de lecture). S'y référer, je n'ai pas envie de faire des copier-coller ici. Oui. Redescends du monde imaginaire des modèles et des médias, regarde la réalité telle qu'elle est analysée et décrite par la science. Pour le moment, sur les tendances longues propre à la climatologie, aucune catastrophe ne peut êre attribuée à la hausse de 0,7°C des températures 1870-2005, hausse qui ne peut elle-même être attribuée intégralement à l'homme, très loin s'en faut. Si la hausse actuelle des température se maintient à un rythme élevé pendant 20 ans et si les modèles confirment que seuls les GES en sont à l'origine, l'ensemble de ces positions seront évidemment à réévaluer. J'ai déjà modifié plusieurs fois mon site lorsque l'on me signalait des erreurs ou des approximations. Il y en a forcément, vu que je ne suis pas spécialiste du climat. Si je change globalement d'avis sur la portée du réchauffement anthropique, j'aurais le plaisir de l'annoncer à mes lecteurs (cf. ci-dessus). Monsieur le Procureur, usez de votre glaive de justicier pour faire d'abord le ménage dans les délires catastrophistes circulant le net, je reconsidérerai ensuite l'impartialité et l'objectivité de vos propres jugements. Tellement paradoxale que je ne la comprends pas. L'originalité des modèles consise à annoncer un réchauffement exceptionnel en rapidité et en intensité. Il me paraît assez naturel que le scepticisme climatique consiste à douter de cela.
  9. Cher david3, Après 48 heures de tes brillantes interventions, un petit bilan s'impose. - Tu tentes de personnaliser le débat en m'attaquant directement et en espérant sans doute que je m'énerve. C'est caricatural. Et c'est peine perdue, je suis de bonne composition. Je pense qu'en agissant de la sorte, tu ne défends pas très efficacement ta propre vision des choses. Si tu prends un peu de recul, tu t'apercevras par exemple que certains "arguments" (comme me reprocher implictement de participer à des forums de discussion en y voyant une cynique propagande) frisent le ridicule. Au mieux, tu passes pour un excité. Au pire, pour un extrémiste. - Tu tentes également de noyer le débat en abordant un maximum de sujets différents dans la même discussion, ce qui ne peut que provoquer confusion et perte de temps. Nous avons déjà du mal ici à approfondir chaque thème pris isolément. Ce n'est pas en procédant de la sorte que tu contribues à la "clarté" que tu prétends par ailleurs défendre. - Les procédés que tu emploies sont toujours indirects : un copier-coller par ci, un lien par là. Tu cites un texte "basique" (général et introductif) de mon site en te gardant bien de renvoyer aux divers articles de fond concernés. Je t'ai proposé plusieurs fois un débat direct, entre nous, sur chaque point précis que tu appelles "déni". Tu t'esquives et tu te contentes de renvoyer en lien vers des études sans aucun commentaire ni explication (tu remarqueras que je prends soin de résumer ici le contenu des études que je cite, notamment pour les non-anglophones). Je n'ai pas le temps nien fait l'envie de répondre à ces enfantillages. - Comme tu es nouveau ici, je te suggère de faire quelques recherches sur ces riches forums. Tu t'apercevras que de nombreux points que tu brandis triomphalement comme des arguments définitifs ont déjà été débattus. Je me souviens par exemple que nous avons discuté de ce numéro de mars de Science sur les glaces et de chacun des papiers qu'il contenait. Avant d'affirmer qu'il contredit ceci ou cela, prends donc connaissance de cette discussion antérieure. Et de nombreuses autres (sur les cyclones, sur le niveau des mers, sur la significativité du réchauffement, etc.). - Bien que tu revendiques le scepticisme (comme tout le monde), il semble que tu as un léger problème avec le doute. Celui-ci revient toujours à "semer la confusion", à "semer le trouble", etc. Cela incite à penser que tu possèdes une vision quelque peu propagandiste de la question du réchauffement : la sacro-sainte opinion publique ne devrait surtout pas se détourner d'un iota de la ligne officielle si bien incarnée par les médias de masse. On se demande pourquoi elle le ferait, d'ailleurs, puisque les sceptiques sont si peu crédibles et le consensus scientifique si écrasant. Ton inquiétude est disproportionnée, et quelque peu contradictoire. - Il est probable que ta vision très polémique du "débat" te fera crier victoire à la lecture de ces lignes, sur le thème : "ah ah, il fuit la confrontation". Au contraire, des posts fort intéressants sur des phénomènes climatiques en cours attendent avec impatience ta contribution critique. Nous aurons l'occasion de nous y croiser, tu pourras tout à ton aise y démontrer ta bonne connaissance des sujets, le manque complet de crédibilité de mes écrits et le total consensus de la communauté scientifique.
  10. Tu cites une seule série de mesure (satellite GRACE) sur une durée très courte (depuis 2002, début de la mission GRACE). Arrêtons le n'importe quoi. Les tendances en climato, cela s'estime sur 20 ou 30 ans. Et cela se compare avec d'autres périodes de 20 ou 30 ans, pour savoir si la période d'intérêt est exceptionnelle ou non. Et on utilise de surcroît plusieurs sources de mesure, surtout quand une est récente. Tu as deux articles détaillés sur mon site qui donne les différentes études sur l'Arctique et l'Antarctique (mis à jour : février 2006) ou d'autres travaux plus récents (en actualités). Sur l'Antarctique en globalité, tout le monde connaît la variabilité annuelle forte. Après l'hiver très froid 2006 (record trou d'ozone), refais une mesure GRACE et tu vas trouver des gains sur 2002-2006. Aucun intérêt.
  11. Justement, essaie de mettre de l'ordre au lieu d'ajouter à la confusion. Le principe des dizaines de liens Internet ou des dizaines de petites citations coupées-collées de mon site n'apporte rien, et il est impossible de répondre sérieusement sur chaque cas. La bonne méthode consisterait plutôt à cibler les points de désaccord sceptique/anthropique sur un thème, résumé en une phrase (exemple : oui ou non la biodiversité est-elle et sera-t-elle affectée par le réchauffement), et ensuite chacun se prononce sur la base des études scientifiques existant sur ce thème. Mais c'est un travail très long, que nous avons d'ailleurs déjà mené ici à l'occasion sur certains sujets (voir cyclones par exemple). Si tu crois que tout peut se résumer à du copier-coller rapide, tu te trompes. Car il ne faut pas lire les communiqués de presse, mais bien les études elles-mêmes. Voir par exemple en ce moment le communiqué repris partout sur le soi-disant "lien direct établi pour la première fois" entre Péninsule antarctique et activités humaines, et lire l'étude concernée Marshall et al. J. Clim. 2006. On s'aperçoit en lisant le papier que ce "lien direct" tient en cinq lignes se référant à deux modèles précédents, et que l'essentiel du papier concerne en fait diverses mesures de corrélations mode annulaire austral SAM et températures estivales de la Péninsule, sans aucun approfondissement ou nouveauté concernant l'origine de la variabilité du SAM depuis 1960, qui est justement le point focal de la supposée responsabilité humaine, et du contenu du communiqué.
  12. Le débat sur les intentions / manipulation n'est pas très intéresant, car on peut toujours faire des procès d'intention / manipulation à une personne ou un organisme. Le plus simple, c'est de s'en tenir à ce que publient les chercheurs sur un thème donné. Pour aller vite, on peut prendre pour base de travail la section scientifique du rapport GIEC (hors résumé pour décideurs), qui offre en général des synthèses faciles d'accès pour chaque thématique et sous-thématique. Ensuite, on regarde par rapport à cela a) si toutes les études ont été prises en compte ; b- en cas d'études aux conclusions contradictoires, si le choix de certaines au détriment d'autres est scientifiquement justifié ; c) si les nouvelles études confirment ou infirment les conclusions provisoires du GIEC sur le sujet concerné. Oui, le sujet est complexe, et cela ne va pas s'arranger dans les années à venir. Car à mesure que les modèles prennent de nouveaux facteurs en compte, ce sont à chaque fois de nouveaux champs de débats qui s'ouvrent, des résultats parfois contradictoires qui émergent, de nouvelles difficultés à rétrovalider par les mesures, de nouvelles comparaisons intermodèles pour comprendre la dispersion des résultats, etc. Mais en même temps, c'est bien ce qui rend le sujet passionnant.
  13. Là, je crois que tu en prêtes trop à Allègre lui-même. Les politiques : 75% ont des nègres, 24,9% ont des attachés qui font tout le boulot, 0,1% écrivent par eux-mêmes. A mon avis, Allègre en pleine campagne interne du PS n'était pas dans les 0,1%. Ce qui n'excuse rien aux références idiotes choisies pour une argumentation bancale. Et il assume s'il a signé. (Anecdote : Le lendemain de mon papier sur le sujet, avec un mail à Allègre, j'ai eu un pic de pages lues jamais atteint. J'espère que les nègres et attachés vont chercher désormais des arguments plus précis...).
  14. Eh bien mon cher Meteor, bravo pour ta franchise et ton courage. C'est assez rare pour être souligné et applaudi. Je comprends très bien que cela ne change absolument rien à ton appréciation personnelle (rationelle) de la situation, opposée à la mienne et aux sceptiques en général. (Donc pas de contresens pour ceux qui lisent vite : Meteor est "anthropique" plus que jamais ) Et de mon côté, je répète volontiers : que les sceptiques soient très attentifs aux réponses que l'on apporte à leurs objections, ici ou ailleurs, car sinon le jeu n'a aucun intérêt. En dernier ressort, malgré l'exaspération médiatique et la tentation du "camp contre camp", c'est bien une même quête de la vérité qui doit nous animer. Raison pour laquelle je n'ai jamais exclu de changer d'avis dans les années qui viennent. Mais c'est encore loin d'être le cas... (la lutte continue !). PS : en déplacement, je ne peux répondre sur le fond à divers postes de david3. Mais sur le principe, j'assume mes supposés "dénis" et je vais m'en expliquer. L'idéal serait de ne pas renvoyer à des de qualités inégales. Plutôt de faire une synthèse. Ce qui devrait être simple, non?
  15. Pourquoi ? Si la "stupidité" est seule en cause, ce qui semble être le cas dans ton propos, c'est kif kif. Il n'y a aucune différence fondamentale entre les deux exemples, juste deux cas de mauvaises interprétations d'un environnement immédiat (une recherche ou une fenêtre, selon ce que l'on a l'habitude de regarder dans sa journée). A mon avis, il faut aller un peu plus loin pour préciser ta pensée.
  16. Je n'y connais pas grand chose aux tornades, Florent avait posté une intéressante base de données. Pourquoi toute une bande sud-est autour des Cévennes (et même de l'autre côté du Rhône) semble épargnée (12-48-07-26) ? Faiblesse des compte-rendus ou conditions locales (dé)favorables ?
  17. Hum, tu es fin psychologue. Il y avait à l'évidence une chance sur deux pour que les "dénégateurs" désignent sous ta plume les partisans du réchauffement anthropique. C'est donc encore mon inconscient qui a parlé. Le fait de renvoyer sur mon site ne répond toujours pas à la question. C'est toi qui invente la catégorie dénégateur, c'est donc à toi de définir les dénégations qu'elle englobe. PS : Sinon, rassure-toi ou inquiète-toi : les visites en provenance de forums sont bien inférieures aux visites directes en provenance de Google et autres moteurs de recherche.
  18. Sur cette page, tu as des données txt jusqu'à 2006, global ou par bassin : http://sealevel.colorado.edu/results.php
  19. En fait, j'avais déjà publié ici un commentaire à ce sujet dans une précédente discussion (Topex-Poseidon-Json). Le pb est celui des oscillations périodiques (d'où les études "de-trendées" citées pus haut). Sur les 50 dernières années, les auteurs montrent que la part spécifique de l'expansion thermique n'est pas un phénomène continu, mais qu'elle se traduit plutôt par des épisodes dont la durée est de l'ordre de la décennie. Il apparaît que les enregistrements satellitaires ont commencé dans l'un de ces épisodes, ce qui expliquerait à la fois la forte hausse et la forte part thermostérique (50% au lieu de 25%). Global and Planetary Change 47 (2005) 1–16 Contribution of thermal expansion to present-day sea-level change revisited Alix Lombard, Anny Cazenave, Pierre-Yves Le Traon, Masayoshi Ishii Abstract : We investigate the thermosteric (i.e., due to temperature only) sea-level change over the last 50 years using two global ocean temperature data sets recently published (Levitus et al., 2000a [Levitus, S., Stephens, C.M., Antonov, J.I., Boyer, T.P., 2000a. Yearly and year-season upper ocean temperature anomaly fields, 1948–1998, pp. 23, U.S. Gov. Printing Office, Washington, DC] and Ishii et al., 2003 [ishii, M., Kimoto, M., Kachi, M., 2003. Historical ocean subsurface temperature analysis with error estimates, Monthly Weather Rev., 131, 51–73]). These data sets which provide gridded temperatures, down to 3000 m and 500 m respectively, are based on interpolation schemes of raw historical profiles over 1950–1998. We find that the two data sets compare well over 1950–1990, both in terms of thermosteric sea-level trends and global mean. Some difference is noticed however beyond 1990, due to differences in the raw temperature data processing. Analyses based on dEmpirical Orthogonal FunctionT show that the interannual variability of the thermosteric sea level is dominated by the signatures of El Nin˜o Southern Oscillation, Pacific Decadal Oscillation and influenced by North Atlantic Oscillation. As a result, regional thermosteric sea-level trends are not stationary on a century time scale and have a typical lifetime on the order of a decade. In terms of global mean, the rate of thermosteric sea-level change computed over 10-year windows displays high variability, with values reaching up to three times the 40-year (1950–1990) average at some periods. Even negative values are noticed at other periods. One important consequence is that the pattern of sea-level trends derived from Topex/Poseidon altimetry over 1993–2003, which is mainly caused by thermal expansion, is very likely a non-permanent feature. Thus past and future extrapolation based on this 10-year altimetry pattern should be considered with caution.
  20. Oui. Et l'on "mal-informe", surtout. Pas les chercheurs, mais beaucoup de mes confrères soit parce qu'ils sont trop pressés, soit parce qu'ils ont eux-mêmes des préjugés. La climatologie est bien loin d'être un cas unique en France, à la limite c'est moins pire que ce ne fut ou n'est encore parfois pour d'autres disciplines (le nombre de bêtises écrites ici ou là en biologie ou en psychologie est parfois impressionnant). J'ai l'impression que dès que l'homme est concerné (comme coupable présumé pour le RC ou comme objet d'étude pour la bio/psycho), la vision que l'on a de l'homme prend le dessus (dans les médias) et biaise la neutralité du compte-rendu des travaux en cours. Mais il y a des exceptions. Je trouve par exemple que le traitement du RC par La Recherche est globalement assez balancé.
  21. Je n'ai pas encore creusé la question, mais je suis tombé récemment sur cette page, d'où ma réserve car les chiffres sont plus importants que je ne le pensais : http://www.giss.nasa.gov/research/briefs/gornitz_06/
  22. Pas tant que cela, finalement. Les 3/4 du GIEC, c'est une synthèse correcte. Il y a juste certains points où le passage en revue de la littérature fait la part belle à une hypothèse au détriment d'une autre, sans que l'on sache trop pourquoi le débat en cours est tranché dans ce sens. Ou encore d'autres où l'on vante les progrès importants des modèles depuis le dernier AR, mais où l'on n'insiste pas trop que certaines conclusions des comparaisons intermodèles. Dès la page d'entrée, je conseille à mes lecteurs un certain nombre de sites dont le GIEC et Real Climate. Exact. Sur les sites généralistes (FS, RC ou ici), je débats et je m'instruis. Sur mon site, je "contre-désinforme", si je puis utiliser cette expression assez horrible. Je ne suis pas certain que Svensmark, Scafetta, West, McIntyre, Christy, Chylek, Winnikov, Reiter, Pielke, Micaels, Landsea etc. ont raison. Mais je suis certain que leurs travaux méritent d'être connus au même titre que les autres, ce qu'ils ne sont pas dans l'espace francophone.
  23. Dont acte, j'ai lu la page. C'était un bien modeste "procès en sorcellerie", mais tu as raison d'être aussi vigilant sur ce genre de procédé.
  24. Tiens, je viens de glaner une citation qui reflète parfaitement mon état d'esprit. Elle émane de William Cotton, un spécialiste de l'atmosphère que ne fait pas partie de la "communauté scientifique internationale", car il n'a écrit que 160 articles dans les revues peer-reviewed - la plupart sur les aérosols et la nébulosité, ce qui prouve d'ailleurs assez clairement qu'il est payé par Exxon. “Climate variability has been with Earth for eons. Greenhouse warming is only one factor affecting climate change. There are many other factors some associated with human activity, many not, and not all processes associated with climate variability have been quantitatively identified. Therefore I am skeptical about claims of forecasts of what the climate will be like in say, 5, 10 years or more. I also view claims that a few years of abnormal weather (like intense hurricane landfalls, severe storms and floods, and droughts) to be caused by human activity as abuse of limited scientific knowledge.” William Cotton Sa page : http://rams.atmos.colostate.edu/cotton/vita/ (80% de ses papiers sont téléchargeables en pdf pour ceux que cela intéresse).
  25. Ah je l'avais manquée celle-là, et pourtant david3 est immanquable. D'abord, au moins une catégorie fait défaut : je ne fais pas partie du courant libéral, je ne suis payé par aucune entreprise d'énergie fossile, je n'ai pas de haine farouche de l'écologie politique. Mais avec tes manières, je ne doute pas que tu peux multiplier les petites appellations pour mettre sur les petits étiquettes pour mettre sur les petits bocaux où tu excelles à ranger les individus. Cela occupe, maintenant que l'hiver approche. Demande conseil à Holon : il m'a traité de nihiliste, cela pourrait faire un nouveau bocal. Et tant que tu y es, améliore aussi tes bocaux : la haine de l'écologie politique est elle aussi un motif idéologique (le socialisme version positiviste et productiviste d'Allègre, qu'il faut donc mettre en sous-catégorie "idéologie" au même titre que le courant ultra-libéral). Ensuite, on peut tous sombrer dans le degré zéro du débat (voilà au moins un forçage négatif, intellectuel malheureusement), en faisant un concours de caricature. Par exemple, côté sceptique : - il y a des scientifiques sceptiques, rigoureux, humbles, honnêtes, traînés dans la boue ou ignorés, majorité silencieuse brimée par une poignée d'agitateurs fous et ignares ; - il y a le miasme grouillant des soi-disant experts du GIEC, ramassis de chercheurs ratés, experts en pompage de subventions pour leurs labos improducifs, inventeurs de modèles tellement complexes qu'eux-mêmes ne les comprennent plus, entourés d'une cour des miracles climatiques où l'on croise les politicards en mal de popularité, les professionnels de la bonne conscience, les porte-voix du lobby nucléaire, la secte des adorateurs de l'éolienne, les écolo-tiersmondo-alternmondialistes des pourtours du Larzac, les journalistes marchant au mort-kilomètre et à l'hécatombe-page de pub'... J'arrête là, je vais finir par y croire. Enfin, c'est quoi la "communauté scientifique internationale" ? Qui parle en son nom ? Depuis quand a-t-elle une ligne officielle ? A-t-on la liste complète de ses membres et se sont-ils prononcés sur le RC ?
×
×
  • Créer...