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Rayonnement cosmique et nébulosité
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Pour le dire autrement et encore plus simplement que William : ce flux cosmique constant dont tu parles (qui ne l'est pas tout à fait par ailleurs) est justement modulé par les flux électromagnétiques inconstants du soleil, celui-ci détournant (ou non) le flux cosmique selon ses cycles. Il faut ajouter au schéma le géomagnétisme terrestre, lui-même variable dans le temps et selon les latitudes, qui bloque l'entrée du rayonnement dans l'atmosphère. Par ailleurs, un point important du débat est de savoir si les rayons cosmiques ont un effet réel dans la basse troposphère, là où se forment les nuages ayant un albedo maximal (là aussi où il y a a priori le max. de vapeur d'eau disponible). Illustration la plus simplifiée du phénomène : -
Voici les sites utilisés pour la mesure. Figure A1: Map of the regions and the air sampling sites used in the 18 inversions. Different sets of sites were used in the inversion: 50 NOAA sites (black dots), 12 additional sites from other laboratories and/or shorter time series (triangles), 6 additional sites from other laboratories and/or shorter time series (stars) and 4 additional continental sites with short time series (squares). Sites with 13C measurements are plotted in blue. The 11 continental regions used to partition the CH4 correspond to those of the TRANSCOM3 model inter-comparison experiment2. One global ocean region was used, the ocean being a small net source of CH4. Zero emissions are prescribed over Antarctica, Greenland and inner-seas and lakes (red color). Sinon, d'accord avec toi sur le caractère spéculatif des tendances compte-tenu des incertitudes sur les sources (et les puits). Outre la végétation en croissance (le poste le plus massif et le plus inattendu s'il est vérifié), on a aussi montré cette année que les "volcans de boue" sous-marins crachaient du méthane jusqu'en surface, sans que la pauvre humanité soit responsable de ce fléau thermo-atmosphérique. (Si la végétation en croissance émet du méthane, cela contribue aussi à expliquer les hausses constatées dans le passé quelques siècles après les hausses de température induites par le soleil.)
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Rayonnement cosmique et nébulosité
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
En simulant des conditions réelles (atmosphère de basse couche air marin, rayonnement cosmique, modulation de ce rayonnement), l'expérience permet d'observer la vitesse de formation des noyaux de condensation, d'analyser leur quantité, de vérifier le rapport de proportionnalité au rayonnement cosmique, de préciser les mécanismes de formation... bref, d'améliorer la compréhension physique du phénomène. Les détails à ce lien (et sur le blog de Shaviv, cf. plus haut) : http://spacecenter.dk/media/index.html Sur ce point, je ne peux que tu renvoyer à notre précédente discussion où nous avions fait, les uns les autres, assaut de graphiques sur ces corrélations (voir notamment Usoskin 2004 pour l'analyse la plus récente rayonnement / nébulosité par couche et par latitude) : /index.php?showtopic=14854'>http://forums.infoclimat.fr/index.php?showtopic=14854 -
Coup de vent sous orage dans le 91
charles.muller a répondu à un sujet de reese91 dans Phénomènes météorologiques violents
Sur le net, j'ai trouvé cet info en août (mais pas juillet) 2000 : "Nouvelle tempête dans le nord de l'Essonne dans la nuit du vendredi au samedi 19 août 2000 avec des vents à plus de 115 km/h. C'est le Val d'Yerres qui a été le plus touché. Ainsi, la forêt de Sénart perd son Chêne d'Antin vieux de 650 ans, ses branches n'ayant pas résisté à cette mini tornade." * J'habitais dans le coin à l'époque et je me souviens d'un épisode violent en pleine journée (et non en pleine nuit), qui avait arraché quelques arbres, mais je serais incapable de le dater ni de le décrire avec précision. -
Rayonnement cosmique et nébulosité
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Aussi les cycles de Milankovitch, bien sûr, et les nombreuses études sur les corrélations activité solaire / événements régionaux (ENSO, PDO, NAO, mousson, etc.). Les corrélations ne manquent pas, mais elles sont souvent de courtes durées (hormis les covariations irradiance / température à partir des isotopes C14 et Be10 pour estimer l'activité solaire) et il leur manque pour le moment un cadre physico-chimique unifié (par rapport à l'analyse de l'effet de serre). -
Les carottes glaciaires représentent-elles vraiment la composition de
charles.muller a répondu à un sujet de Pierre-Ernest dans Archives
Très intéressant. Plusieurs points : - l'incertitude dont tu parles est-elle une incertitude dans le temps (piégeage différentiel des molécules selon affinité) ou aussi dans le volume (gaz piégé / gaz atmosphérique) ? - si, comme je crois l'avoir compris, elle concerne aussi le volume, peut-on la quantifier ? En tout état de cause, les variations CH4 et CO2 durant le Holocène sont de mémoire très faibles, de l'ordre de 20 ppm CO2 et 100 ppb CH4 entre les minima et maxima des 10.000 ans, avec des amplitudes inter-séculaires bien moindres. Ce sont surtout les périodes de transition qui montre des évolutions plus importantes : env. 80-100 ppm CO2 et env. 300-350 ppb CH4 entre un maximum glaciaire et un interglaciaire. (Tout cela d'après les forages). A la limite, pour le calcul de la sensibilité climatique à travers les âges, ce ne sont pas les données absolues, mais les estimations de variation GES entre deux époques qui sont pertinentes. Cette estimation est-elle aussi affectée par tes remarques ? -
Pour te répondre sur cette question de la quantification, voici les plus récentes estimations en date (une semaine, article de Nature) sur les variations d'émissions de méthane 1985-2004 par sources Shown are the interannual global CH4 flux anomalies (in Tg of CH4 yr-1; note different y-axis scales) broken down into different processes. Unbroken lines of each sub-panel indicate the member of the ensemble with only CH4 observations (control inversion, 68 sites); broken lines of each sub-panel indicate the member of the ensemble with both CH4 observations (68 sites) and delta13C-CH4 observations (13 sites after 1998; 4 sites after 1989). Blue indicates wetlands (including rice agriculture); dashed blue line represents wetland anomaly inferred in the extreme case where OH is maintained constant from year to year. Green indicates biomass burning. Brown indicates energy-related sources (fossil fuels, industry, bio-fuels) and other sources (landfills and waste, ruminants, termites, ocean, plants). Unbroken orange line represents the specific contribution of fossil-fuel emissions alone. Red lines indicate set of bottom-up estimates of CH4 flux anomalies obtained from a wetland flux model driven by remotely sensed flooded area data22, and from a fire model driven by remote sensing measurements after 1997 (ref. 9), and extrapolated using atmospheric carbon monoxide trends before that date (see Supplementary Information). The anomalies are calculated by subtracting the long-term mean CH4 flux over the whole period (1984–2003) from the deseasonalized (12-month running mean) monthly flux in each region. Shaded areas represent the spread of an ensemble of 18 inversions (each using a priori OH fields pre-optimized from methyl chloroform). Réf. Contribution of anthropogenic and natural sources to atmospheric methane variability P. Bousquet, P. Ciais, J. B. Miller, E. J. Dlugokencky, D. A. Hauglustaine, C. Prigent, G. R. Van der Werf, P. Peylin, E.-G. Brunke, C. Carouge, R. L. Langenfelds, J. Lathière, F. Papa, M. Ramonet, M. Schmidt, L. P. Steele, S. C. Tyler and J. White Nature 443, 439-443 (28 September 2006), doi:10.1038/nature05132
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Correctif. D'après les dernières données FAO (Global forest resources assessment), mieux à jour que la thèse, il y a tout de même une déforestation plus importante au Kenya et en Tanzanie (en milliers ha de forêt 1990 / 2000 / 2005) : Kenya 3,708 / 3,582 / 3,522 (-0,3% 1990-2000, -0,3% 2000-2005) United Republic of Tanzania 41,441 / 37,318 / 35,257 (-1.0% 1990-2000 , -1,1% 2000-2005). A prendre en considération, donc.
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Rayonnement cosmique et nébulosité
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Merci pour le lien avec le blog de Shaviv, que je ne connaissais pas (le blog, pas le chercheur - un portrait de lui sera très prochainement sur mon site, ainsi qu'un entretien avec Svensmark sur cette expérience). En général, les avancées de la piste solaire / cosmique sont accueillies avec une certaine froideur par la "communauté" des climatologues. Real Climate s'était d'ailleurs plaint voici quelques jours du projet du CERN, estimant à demi-mot qu'il s'agissait là d'argent jeté par la fenêtre. Curieuse façon d'encourager les progrès de ses confrères. Mais dans un monde à crédits publics limités, la compétition darwinienne pour la survie du laboratoire est toujours féroce au sein de chaque discipline. Il est vrai aussi que si les variations solaires sont amplifiées par des variations de nébulosité, cela ne va pas simplifier les calculs des modèles. -
Rayonnement cosmique et nébulosité
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Euh non, je ne pensais pas spécialement la lier directement à cela pour le moment (mais si cette baisse du géomagnétisme est en effet intéressante pour le sujet). L'intérêt de ce travail de Svensmark, c'est surtout qu'il met fin à l'objection la plus courante sur la connexion soleil/rayon cosmique/nébulosité : au-delà de "supposées" corrélations, vous n'avez aucune preuve empirique du phénomène. Sous réserve que l'expérience ait été correctement réalisée et qu'elle soit répliquée (cf CERN en cours), cela contribuera à réévaluer cette piste. En tout état de cause, c'est un élément à prendre en compte (avec beaucoup d'autres) pour analyser la dynamique de la nébulosité. On sait que ce poste est pour l'instant le moins bien connu dans la modélisation climatique. -
Pour les anglophones, je signale en ce moment un débat intéressant, par blogs interposés, entre Gavin Schmidt (Real Climate) et Roger Pielke Sr (Climate Science) sur la part du réchauffement moderne (1750-2000) attribuable au CO2 spécifiquement. Pielke donne l'estimation de 26,5%, Schmidt de 30-40 %. Soit entre un gros quart et un gros tiers. La position de G. Schmidt / Real Climate La position de R. Pielke Sr / Climate Science
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Rappel rapide : l'hypothèse a été émise par le physicien danois H. Svensmark (1997) que le rayonnement cosmique pourrait contribuer à la formation de nuages sur terre, en favorisant l'apparition de noyaux de condensation dans l'atmosphère. Comme le rayonnement cosmique est modulé par le rayonnement solaire (et le champ géomagnétique), ce processus pourrait avoir des effets climatiques : un rayonnement solaire plus intense atténue le rayonnement cosmique, donc la formation de nuages, ce qui tendait à augmenter le réchauffement. Jusqu'à ce jour, cette hypothèse reposait des analyses de corrélations dont plusieurs ont été contestées. L'équipe de Svensmark vient d'apporter la "preuve de concept" de son hypothèse, par une expérimentation en laboratoire. Dans une chambre simulant la composition chimique de la basse atmosphère, un bombardement de rayonnement ionisant a effectivement renforcé l'association de molécules d'eau et d'acide sulfurique, contribuant à former ainsi des noyaux de condensation. Nota : le CERN a prévu une expérience similaire (Cosmics Leaving Outdoor Droplets - CLOUD), qui sera opérationnelle vers 2010. Réf. : Proceedings of the Royal Society A: Mathematical, Physical and Engineering Sciences DOI: 10.1098/rspa.2006.1773 Experimental evidence for the role of ions in particle nucleation under atmospheric conditions Henrik Svensmark, Jens Olaf P. Pedersen, Nigel D. Marsh, Martin B. Enghoff, Ulrik I. Uggerhøj Abstract: Experimental studies of aerosol nucleation in air, containing trace amounts of ozone, sulphur dioxide and water vapour at concentrations relevant for the Earth's atmosphere, are reported. The production of new aerosol particles is found to be proportional to the negative ion density and yields nucleation rates of the order of 0.1–1cm−3s−1. This suggests that the ions are active in generating an atmospheric reservoir of small thermodynamically stable clusters, which are important for nucleation processes in the atmosphere and ultimately for cloud formation.
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Merci pour tes recherches et pour ce lien. En lisant la thèse, je ne retrouve pas le lien végétation / précipitations que tu suggères en Afrique de l'Est, la région qui nous intéresse pour le Kili. Au contraire, le seul chiffre disponible (p. 29, tableau sur rapport FAO) donne +1,27% pour les forêts et régions boisées dans la zone entre 1980 et 1992. L'auteur précise des "réserves quant à la qualité des données", mais insiste surtout sur l'Afrique de l'Ouest, où il y a en effet bcp plus de travaux sur les effets de la déforestation. Je ne doute pas que la déforestation ait des effets sur la pluviométrie et le climat en général, je disais simplement (à Laure je crois) que dans le cas du Kilimanjaro, cette hypothèse n'apparaissait pas dans la littérature, sinon dans une brève de Nature non référencée.
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Attention, d'après l'image ce sont des anomalies du mois de janvier. En attendant la réponse de Wetterfrosch, quelques mots sur la litérature. Tout le monde s'accorde sur la Péninsule et son fort réchauffement. Sur l'Antarctique en globalité, en revanche, les analyses des tendances de température sont en effet variables selon les auteurs. Néanmoins, la majorité de ce que j'ai lu récemment indique soit une baisse globale, soit une décélération du réchauffement sur 1950-2000, notamment : Cosmiso J.C. (2000), Variability and trends in Antarctic surface temperatures from in situ and satellite infrared measurments, Journal of Climate, 13, 1674-1696. Thomson D.W., S. Solomon (2002), Interpration of recent Southern Hemisphere climate change, Science, 296, 895-899. Turner J. et al. (2005), Antarctic climate change during the last 50 years, International Journal of Climatology, 25, 3, 279-294. Une récente analyse ballon-sonde a conclu à l'inverse pour la troposphère (hivernale) : Turner J. et al. (2006), Significant warming of the Antarctic winter troposphere, Science, 311, 1914-1917. Nota : Les données UAH MSU/t2 pour SouthPole donnent une tendance négative de -0,17 sur 1979-2006. Je ne sais pas toutefois si cette valeur couvre vraiment 70-90 S : http://vortex.nsstc.uah.edu/data/msu/t2/uahncdc.mt Un autre papier de cette année à base de forage trouve un léger réchauffement sur un siècle (mais un refroidissement récent) : Schneider, D.P. et al. (2006), Antarctic temperatures over the past two centuries from ice cores, Geophysical Research Letters, 33, doi 10.1029/2006GL027057 La plupart insistent sur une variabilité annuelle et décennale forte. Cela couplé à la rareté des postes et à la difficulté de la zone explique sans doute le flou.
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Merci de cette référence. J'avais le doc dans un coin, que j'avais chargé pour le papier de Lean, mais je n'avais pas lu Joos, qui est en effet très clair. Malgré cela, je ne comprends toujours pas certains points. Tu me dis en substance : on a d'un côté un "forçage extérieur" GES + albédo, d'un autre côté un changement de température, cela nous suffit pour calculer la sensibilité climatique sans avoir à reconstruire les mécanismes climatiques en détail. Tel qu'énoncé, cela semble indiquer que la variabilité naturelle du climat en dehors de GES et albédo est sans portée aucune sur le poste "température", donc sur le calcul. C'est cela que je ne saisis pas encore très bien. Imaginons (à titre spéculatif) que la différence saisonnière / latitude d'insolation LGM / PI se traduise par une variation moyenne de 5% de la nébulosité globale entre les deux périodes, pour des raisons X ou Y de circulation générale OA. Ces 5% représenteraient une modification d'albédo terrestre, donc de température, sans pour autant être rapportés aux "forçages extérieurs" GES et albédo glace / poussière / végétation. Non ? J'espère que ta maieutique va m'aider à sortir de l'ornière. Ensuite, je reste un peu sceptique sur la neutralité du poste solaire dans le calcul de forçage. Je ne parle pas d'une différence Milankovitch d'intensité, dont j'ai bien bien compris qu'elle était nulle en dehors de l'excentricité, mais d'une différence tenant à la variabilité naturelle de notre étoile, sur laquelle on ne sait finalement pas grand chose avec certitude, les chercheurs continuant de débattre (Lean, Wang, Usoskin, Solanki, etc.). Les seules données à près fiables que l'on ait (ACRIM, pas les proxies C14 ou Be10) indiquent des variations récentes de 0,05%/décennie. A l'échelle des siècles a fortiori des millénaires dont nous parlons ici, peut-on exclure des variations un peu plus importante (0,5% d'irradiance en plus ou en moins, cela fait ±1,5 W/m2 d'énergie entrante) ? Mais cela fait peut-être partie des marges d'incertiudes de reconstruction. Enfin, c'est un détail, les valeurs que Joos propose sont un peu différente des tiennes : 3 W/m2 pour l'ensemble GES, 3 W/m2 pour l'albédo des glaces, 1,5W/m2 pour celui des poussières et 1,5W/m2 pour celui la végétation (approx. son graphe n'est pas bien gradué). Cela fait plutôt un tiers de forçage attribuable aux GES.
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Comme cela a été rappelé de nombreuses fois, le cercle arctique est marqué par une forte variabilité pluri-décennale, séculaire et millénaire. Bon nombre d'études paléo. ont montré des périodes plus chaudes au cours du Holocène (en Alaska, au Canada, en Sibérie, au Groenland...). Encore tout récemment Brinner 2006 est arrivé à cette conclusion aux îles Baffin. Si tu te limites au XXe siècle, ce n'est pas mieux : le réchauffement 1920-40 a été plus élevé que le nôtre dans certaines régions et le Groenland reste aujourd'hui un peu plus frais qu'il n'était à l'époque, malgré le réchauffement récent 1975-2005. Et Vinnokov 2006 considère que la présente période entre dans le cadre normal de cette variabilité. L'Arctique est donc "indicateur de moyen terme" à manipuler avec précaution, précisément parce que les fortes hausses de températures sur plusieurs décennies n'y sont pas rares. Raison pour laquelle publier et commenter des mesures de quelques années paraît assez vain (sauf dans la littérature spécialisée, bien sûr).
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Je ne sais pas qui est "tordu". Le moyen le plus simple d'éviter toute confusion est de déclarer au journaliste de l'AFP : on ne peut pas rapprocher un événement météo. d'une tendance climato., nous manquons du recul nécessaire pour cela. D'ailleurs, quand il le veut, Le Treut fait cela très bien (voir plus loin). Il est vrai que Le Treut a légèrement varié ses déclarations. A l'agence IPS, il déclarait à propos de la canicule : "We are observing and suffering the first effects of global warming. The emissions of greenhouse gases, such as carbon dioxide, are leading to higher temperatures all over the world, but these are observed in an irregular manner across the continents. The global weather is clearly disturbed." Sauf erreur, cela donne : "Nous observons et subissons les premiers effets du réchauffement global". L'effet d'une cause désigne une relation directe, non ? A moins que ce ne soit encore une déformation de mon esprit tordu. A l'agence Novethic, il est plus prudent : "Il existe un réchauffement moyen sur la France qui est désormais très probablement la conséquence de l’augmentation des gaz à effet de serre. Pour des épisodes de réchauffement plus intenses et plus particuliers, en termes scientifiques, nous n’aurons de preuves qu’à partir du moment où ce phénomène se reproduira pendant un temps plus long. Mais cette canicule va dans le sens de nos prévisions et de ce que l’on peut attendre de l’augmentation des gaz à effet de serre." Voilà qui est beaucoup mieux, avec tous les "très probablement" de rigueur dans la communication GIEC/IPCC.
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En y récléchissant bien, ce rapprochement est étonnant, comme il l'était dans la réponse de Huet. L'étude de Monaghan et al. dans Science d'août dernier, conclut que les chutes de neiges sont stables, voire ont légèrement baissé sur l'Antarctique entre 1957 et 2005. Or, ils considèrent aussi que les T ont augmenté : "If anything, our 50-year perspective suggests that Antarctic snowfall has slightly decreased over the past decade, while global mean temperatures have been warmer than at any time during the modern instrumental record." Donc, il faut en conclure que le modèle plus de réchauffement > plus de neige sur l'Antarctique ne fonctionne pas vraiment pour le moment. C'est d'ailleurs ce que suggèrent les auteurs : "It may be necessary to revisit GCM assessments that show increased precipitation over Antarctica by the end of this century in conjunction with projected warming (29)." (La note 29 renvoie à IPCC 2001). Bref, l'article cité par Allègre ne montre pas la bonne santé de l'Antarctique, comme Allègre le croyait sans l'avoir lu. En revanche, il montre la limite des modèles à l'échelle régionale, comme les anti-Allègre qui eux l'ont lu se gardent de le rappeler. Tout cela en conservant à l'esprit que les mesures sur cette région se succèdent et ne se ressemblent pas, de sorte que l'on parle de prévision 2100 en n'étant pas encore capables de s'accorder sur la réalité 2000...
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Remarque bien que pour les pôles, cela part franchement dans tous les sens depuis deux ou trois ans. Lorsque Velicogna et al. (2006) rapporte que GRACE trouve une perte de glace sur 2002-2005 en Antarctique, on commence à dire que les prévisions du GIEC étaient peut-être fausses et que la dynamique des côtes (à la baisse) pourrait l'emporter sur celle de l'intérieur (à la hausse). Et l'on fait en tout cas grand bruit de cette perte, malgré quatre malheureuses années de mesure (tout comme on le fait pour le Groenland sur cinq années de mesure). Lorsque Vinnikov et al. (2006) publient un papier sur les glaces 1972-2004 en HN comme en HS pour conclure que l'on ne peut rien extrapoler pour le moment dans la mesure où l'on ne s'éloigne pas selon leurs modèles de la variabilité naturelle de ces régions, personne n'en parle. Bref, les chercheurs sont d'autant plus "unanimes" que les recherches brisant l'unanimité ne sont jamais mentionnées. Et l'état des glaces est d'autant plus "inquétant" que l'on sélectionne des mesures "inquiétantes" à destination des médias.
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Je ne parlais pas du ton, mais du procédé lui-même. Que six chercheurs dont trois patrons éprouvent le besoin de répondre à une chronique d'un hebdo généraliste, fut-elle signée par un ancien ministre et Crawford, j'appelle cela une réaction virulente. Disons inhabituelle ou disproportionnée, si tu préfères. Mais tu es libre de penser que la politisation et la médiatisation de la climatologie n'ont et n'auront pas d'effets notables. Sinon, comme tes connaissances climatiques égalent ta pénétration psychologique, j'aimerais bien que tu traduises ce paragraphe un peu obscur du communiqué de tes confrères : "Dans sa chronique, Claude Allègre persiste à mettre en doute le rôle de l’activité humaine dans le changement climatique actuel. Il pourrait s’appuyer sur les conclusions présentées par le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat. Quel expert de ce GIEC a pu faire une relation directe entre les températures en France durant les mois de juillet et août de cette année 2006 et l’évolution du climat sur les dernières décades?" Ils ont l'air de dire qu'un expert du GIEC n'aurait pas la bêtise d'associer un mois de température en France et le RC. En pleine canicule de juillet dernier, l'information suivante circulait un peu partout (AFP) : "Le dérèglement est en marche, il n'y a aucun doute, on est au début du processus", a déclaré à l'AFP Hervé Le Treut, directeur du laboratoire de météorologie dynamique du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). [...] "On peut s'attendre à des canicules plus fréquentes ou plus fortes du fait de la tendance générale à la hausse des températures liée aux émissions de gaz à effet de serre", a estimé M. Le Treut.
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Cette affaire Allègre rappelle finalement le problème politique de la climatologie. A ma connaissance, il n'existe aucun autre domaine de la décision publique où les choix en 2000 sont conditionnés par des prédictions en 2100. Au mieux, les politiques anticipent habituellement à 10 ou 20 ans... quand ils anticipent, bien sûr. Là, nous sommes dans un cas de figure tout à fait inédit où des comportements doivent être modifiés pour des effets supposés dans deux, voire trois générations. Il est inévitable que l'on pose de manière récurrente la question : "au fait, cette prédiction 2100, elle est fiable ?". Or, la qualité des modèles scientifiques ne progressent pas au rythme toujours trépident de ces interrogations politiques et médiatiques. Réduire sérieusement une incerttude sur l'état de la nébulosité au dernier maximum glaciaire ne se fera pas en un quinquennat (ni même sans doute deux ou trois). Depuis que les climatologues sont entrés dans ce jeu, on les presse de donner des infos nouvelles alors qu'ils n'en ont finalement pas tant que cela. D'où les débats assez futiles qui entourent la moindre canicule, la moindre saison cyclonique importante, la moindre mesure de quelques années par satellite, le moindre déplacement d'espèce de 50 km... toutes choses qui sont souvent extrapolées de manière assez spéculative pour entretenir la tension (et l'attention) - et aussi pour satisfaire la règle "publish or perish". L'article de Hansen, autre point dons nous avons récemment débattu, illustre assez bien cette tendance : pas d'infos fondamentalement nouvelles, la tentative de montre qu'une prédiction était bonne alors que sa fourchette n'inclue pas les observations du réel, l'utilisation d'un proxy assez isolé pour faire une annonce sur les 10.000 et même le dernier million d'années... Cela enthousiasme les convaincus, bien sûr. Mais je n'ai pas le sentiment que cela pourra durer longtemps. C'est en tout cas très fragile, les climatologues le savent et j'interprète ainsi la virulence de leurs réactions à l'encontre d'un article somme toute insignifiant d'Allègre.
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Recensement de toutes les tornades du Monde
charles.muller a répondu à un sujet de florent76 dans Climatologie
De mémoire, il y a eu une refonte complète du système d'alerte et d'enregistrement des tornades américaines à la fin des années 1980. Si l'on prend 1990-2005, on est assez stable à part le pic exceptionnel de 2004 (1715). Sinon, cela tourne entre 950 et 1350 tornades annuelles sans tendance très claire. Mais c'est un peu court pour statuer. PS : merci Florent pour cette base. -
Il n'y a pas que les sceptiques qui utilisent la base Hadley, heureusement pour elle /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> Les bases diffèrent parce qu'elles n'ont pas le même réseau de stations ni les mêmes méthodes d'interpolation pour évaluer une zone peu peuplée en stations. J'utilise HadCrut plutôt que Gistemp parce qu'elle me semble "travaillée" plus souvent (révisions par Jones et al. de 2001, 2003, 2006). D'autres "indices" m'y incitent. Concernant 2005 par exemple, qui avait divisé les bases, j'avais noté que la HadCRU est en accord avec les satellites (troposphère), en la trouvant clairement moins chaude que 1998, contrairement à la base Nasa Gistemp :
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Entre temps, il a apparemment lu d'autres travaux et il a changé d'avis. Apparemment, c'est un délit scientifique (ou politique) de changer d'avis entre 1987 et 2005.
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Je t'ai déjà répondu plus haut, mon cher. Remarque bien que je manque chroniquement de temps pour alimenter mon site, donc les dons sont les bienvenus. Non, si tu cherches des sites prétendument objectifs mais liés directement à des intérêts industriels du fait de la profession de leur auteur, va voir chez Jancovici.