
charles.muller
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Quant tu dis : "le climat va changer", qu'entends-tu par là ? Les changements climatiques sont des phénomènes assez lents (même une perturbation du GS ou de la DNA s'étalerait sur plusieurs années ou dizaines d'années). Je ne vois donc pas comment ils pourraient "surprendre" ou "malmener" les modèles météorologiques qui doivent mettre à jour en permanence leurs paramètres pour faire leur prévision. A ma connaissance, les modèles météo. entrent dans chacune de leurs grilles les données de base atmosphériques (pression, humidité, température, vent) et font ensuite tourner le programme, fondé pour l'essentiel sur les lois physiques du comportement de l'atmopshère. Or, ces lois ne me semblent pas appelées à être modifiées par le réchauffement (ou le refroidissement). Ce qui change (en permanence, et dans une direction donnée en cas d'oscillation climatique), ce sont les paramètres du calcul.
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Pour information, le New Scientist a fait cette semaine sa couverture sur cette question d'un possible refroidissement induit par l'activité solaire (article payant malheureusement). La plupart des chercheurs cités sont cependant prudents, et il n'est évidemment pas question d'une nouvelle ère glaciaire. Sam Solanki, par exemple, estime que la baisse d'activité solaire pourrait représenter une perte de 0,2°C vers le milieu du XXIe siècle. Ce ne serait pas négligeable en si peu de temps, mais pas exceptionnel non plus. J'imagine cependant que ces chercheurs parlent de l'effet direct d'une baisse de l'irradiance - on peut imaginer qu'elle aurait aussi des effets indirects sur la circulation générale, la vapeur d'eau, etc.
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OK, mais dans ce cas les courbes NOAA et Hadley devraient être nettement moins concordantes. Si je vais sur le site du CRU Hadley et que je prends la base de référence des terres seules CRUTEM3 (= land air temperature anomalies on a 5° by 5° grid-box basis), cela donne : 1998 0.828 1999 0.495 2000 0.354 2001 0.556 2002 0.642 2003 0.611 2004 0.586 2005 0.692 Par ailleurs, si j'utilise le logiciel de cartographie NASA GISS avec l'option Land, sans l'option Ocean, et que je compare 1998 à 2002 et 2005, cela me donne -0,02°C pour 2002/1998 et +0,06°C pour 2002/2005. Donc au mieux, les données sont équivalentes en 1998, 2002 et 2005.
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Ce que voulait sans doute souligner miniTAX : quoique décalées par la période de référence, les courbes Hadley et NOAA sont d'accord pour faire de 1998 un sommet, alors que ta propre courbe monte plus haut en 2003, puis encore plus haut en 2005 (env. +0,15/+0,18 °C de ∆t entre 1998 et 2005 sur ton graphe). Sans doute une erreur d'entrée dans les données de ces dernières années. Mais cela explique peut-être que ta courbe de tendance (polynomiale) des dernières années grimpe pour les Ts alors qu'elle se stabilise pour les SST (en fait, la période 1998-2005 est assez stable pour les Ts aussi).
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Les courbes paléoclimatiques les plus "généreuses" en variabilité (Esper 2003 ou Moberg 2005) font état d'une variation (à la baisse) de 0,4 à 0,6 °C au PAG. Donc en effet et au mieux, on ne reperdrait sans doute pas tout la hausse accumulée depuis 1860, d'autant que le PAG s'est étalé sur 150 ans env. Le problème est cependant compliqué par l'évaluation de l'activité solaire actuelle par rapport à sa "normale" des derniers millénaires. Un certain nombre d'astrophysiciens (Usoskin ou Solanki par exemple) concluent que l'activité du soleil depuis le XIXe siècle est exceptionnelle dans les 7000 ou 10.000 dernières années. D'autres aboutissent à des conclusions opposées (Lean ou Wang par exemple). Tant que ce débat (assez technique) n'est pas tranché, on ne peut exclure l'hypothèse d'une baisse continue et importante de l'activité solaire, dans le cas où la période moderne serait un simple intermède. Mais tout cela est indécidable pour le moment, et l'on est réduit à spéculer sur ces questions.
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Oui, je l'ai regardé. Mais je ne comprends justement pas la concordance avec les autres cartes Crysopshere (postées plus haut), qui figurent dans le même ensemble de synthèse en ouverture de leur site. En effet la NOAA indique dans sa note technique sur la validation des mesures que les logarithmes d'analyse de concentration par radiomètre souffrent d'erreurs assez importantes (jusqu'à 20-30% en été). Le problème, c'est que le critère "extent" seul a aussi ses limites. Si j'ai une zone à 14% de glace, mais une glace 1,5 fois plus épaisse que la normale en raison d'une variation de vent par exemple (les flux sont assez importants pour la répartition locale des glaces), cela sera considéré comme une perte (si j'ai bien compris du moins : tout ce qui est inférieur à 15% n'est pas inclus dans l'extent au moment de la mesure).
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OK là-dessus, je ne pense pas non plus que la baisse 2003-2005 soit très significative. Je remarque juste qu'elle est finalement assez faible, comme en témoigne la co-évolution très rapprochée des courbes. De manière intéressante, c'est sur la période récente (depuis mi-1990) qu'elles semblent le plus disjointes sur ton graphique (j'exclus avant 1900 en raison de l'incertitude des mesures). Un point m'étonne dans ta courbe pour les Ts : 2003 et surtout 2005 semblent plus élevées que 1998, alors que cette dernière année est généralement considérée comme la plus chaude depuis 1860 (au mieux équivalente à 2005 pour la NASA/GISS).
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Je me suis en effet référé aux mesures de sea ice area de l'Université de l'Illinois (Cryosphere). Je ne comprends pas trop la différence importante entre la NOAA et eux. Quand on regarde la courbe des minima annuels (première ci-dessous) de Cryosphere, on voit clairement que les dernières années ne sont pas les plus basses de la série. Et quand on regarde l'évolution annuelle (seconde courbe), on voit que la banquise est en train de rejoindre la moyenne 1979-2000. La NOAA nous donne quant à elle des courbes plongeantes depuis 2000. Quelle mesure est la plus appropriée ??
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Pour NASA GISS, JJA 2006 a été à peu près dans la moyenne des dix dernières années. Sur les trois dernières décennies, on gagne 0,56 °C en moyenne, soit env. 0,19°C / décennie. A noter que l'Europe et la Méditerranée sont les zones de plus fort réchauffement sur cette période, avec la péninsule antarctique.
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J'ai pris les données SST de la base Hadley Center (HadSST2), en global, sur 1900-2005. - La hausse sur cette période est de 0,714°C, comparable à la hausse des T se surface (malgré la supposée inertie thermique de l'océan). - Les SST reflètent assez fidèlement les T de surface, notamment la pause 1945-1970 (là encore, peu d'inertie, c'est-à-dire peu de décalage entre les SST et les T surf). - La hausse 1910-1940 est pour l'instant plus marquée que la hausse 1979-2005. - Depuis 2003, on est en légère baisse (0,383 °C d'anomalie en 2005, contre 0,406 en 2003 et 0,451 en 1998, record de la série). Mais cela se joue à quelques centièmes, probablement en dessous de la marge d'erreur. Evidemment, la qualité des données n'est sans doute pas uniforme. Cette série est la dernière en date après les corrections et homogénéisation de Rayner et al. (2006a, 2006b) : • Rayner, N.A., P. Brohan, D.E. Parker, C.K. Folland, J.J. Kennedy, M. Vanicek, T. Ansell and S.F.B. Tett, 2006: Improved analyses of changes and uncertainties in marine temperature measured in situ since the mid-nineteenth century: the HadSST2 dataset. J. Climate, 19, 446-469. • Rayner, N.A., Parker, D.E., Horton, E.B., Folland, C.K., Alexander, L.V, Rowell, D.P., Kent, E.C. and Kaplan, A., 2003: Globally complete analyses of sea surface temperature, sea ice and night marine air temperature, 1871-2000. J. Geophysical Research 108, 4407, doi:10.1029/2002JD002670
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Je ne m'y connais pas en modèle météo mais, sauf erreur, leur paramétrage est relativement autonome de ceux des modèles climato. Un modèle météo. fait de la prévision locale à court terme sur la base de conditions initiales enregistrées à un moment donné. Que le climat évolue dans tel ou tel sens d'ici 10, 50 ou 100 ans ne change pas grand chose à ces calculs (ce climat n'est jamais que la moyenne des mesures météo sur le long terme). Mais je serai peut-être contredit par des prévisionnistes.
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Oui. Il faut préciser que toutes les modifications d'usage du sol (pas seulement l'urbanisation : agriculture, irrigation, déforestation, etc.) ont un effet radiatif / thermique en surface et basse troposphère. Par ailleurs, il a été documenté que même les stations rurales dans des zones à moins de 1000 habitants enregistrent un effet urbain. (La station de Lisle près de chez moi compte 200 habitants officiels, elle peut donc paraître très rurale : mais quand on va la voir, elle est placée à 150 m d'une nationale très fréquentée, encaissée dans un vallon au pied d'un viaduc, entourée de maisons et granges dont certaines sont de construction récente... quand on sait que les hausses moyennes se mesurent en dixièmes de degré).
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Puisque l'on parle de l'objectivité des grands instituts de recherche, je publie ci-dessous un communiqué qui circule en ce moment. La NASA y dresse un bilan alarmant sur l'état hivernal de la banquise arctique : en 2005 comme en 2006, elle a connu une réduction de 6% par rapport à la moyenne des 26 dernières années, contre 1,5-2% / décennie de perte habituelle en cette saison. C'est "très probablement le résultat du réchauffement dû aux gaz à effet de serre", commente J. Cosimo. L'étude concernée n'est pas encore parue (dans les GRL, fin septembre). Je trouve le procédé un peu étrange. D'abord, l'étude n'est pas disponible pour analyser en détail ces données. Ensuite, deux années (même consécutives), cela fait un peu court pour parler d'une tendance climatologique et assigner une cause à l'accélération. Enfin, l'examen des cartes actuelles (lien ci-dessous Cryosphere) montre que la banquise a grosso modo retrouvé son extension moyenne en ce moment et que les valeurs des minima pour 2005 et 2006 restent supérieures à celles de 1995, 1998 et 1999. On se demande pourquoi les même GES qui lui font perdre 6% en février 2006 lui font perdre 0% en septembre 2006... http://arctic.atmos.uiuc.edu/cryosphere/minima.index.html Arctic Ice Meltdown Continues With Significantly Reduced Winter Ice Cover As far as temperatures drop in the Arctic winter -- on average to -34°C (-29°F) -- a new study shows that in the last two years sea ice is shrinking on the surface of Arctic waters to record low levels. Using satellite data, scientists have observed unusually warm wintertime temperatures in the region and a resulting decline in the length of the Arctic ice season. Summer ice is not the only Arctic ice that has retreated in recent years. In 2005 and 2006, the winter ice maximum was about 6% smaller than the average amount over the past 26 years. This retreat is larger than the long-term 1.5 to 2% decrease in winter ice per decade. (Credit: NASA) The maximum amount of sea ice in the Arctic winter has fallen by six percent over each of the last two winters, as compared to a loss of merely 1.5 percent per decade on average annually since the earliest satellite monitoring in 1979. This is happening as summer sea ice continues its retreat at an average of ten percent per decade. "This amount of Arctic sea ice reduction the past two consecutive winters has not taken place before during the 27 years satellite data has been available," said Joey Comiso, a research scientist at NASA's Goddard Space Flight Center, Greenbelt, Md. "In the past, sea ice reduction in winter was significantly lower per decade compared to summer sea ice retreat. What's remarkable is that we've witnessed sea ice reduction at six percent per year over just the last two winters, most likely a result of warming due to greenhouse gases." Comiso used a computer simulation and satellite data from the Defense Meteorological Space Program's Special Scanning Microwave Radiometer and the National Oceanic and Atmospheric Administration's Advanced Very High Resolution Radiometer since 1979 for his study, to be published in Geophysical Research Letters this month. Computer simulations of the climate warming effect of greenhouse gases had predicted that winter sea ice would decline faster than summer sea ice Satellite data has shown otherwise until two years ago, when record low winter ice cover and warmer temperatures have prevailed. Sea ice cover in the Northern Hemisphere spans nearly ten million square miles in the winter. Satellite sensors are the only means to observe such a large region effectively. Comiso confirmed the accuracy of satellite sea ice data by comparing it with high-resolution satellite information and data gathered from sensitive instruments aboard aircraft. Surface temperature data from satellite sensors are checked against measurements from meteorological stations in the region. Adding to the plight of winter sea ice, previous research has shown a trend in which the melt period lasts about two weeks longer per year annually due to summer sea ice decline. This means that the onset of freeze-up is happening later in the fall season. As a result, the ice cover in winter never gets as extensive as it would have been if the freeze-up had begun earlier. More than that, the ice reflects the sun's radiation much more efficiently than the ocean's surface. As a result, as the ice cover declines, the ocean's surface warms, causing in turn, further decline of the ice. According to Comiso, if the winter ice retreat continues, the effect could be very profound, especially for marine animals. "The seasonal ice regions in the Arctic are among the most biologically productive regions in the world," he said. "Some of the richest fisheries are found in the region, in part because of sea ice. Sea ice provides melt-water in spring that floats because of low density. This melt-water layer is considered by biologists as the ideal layer for phytoplankton growth because it does not sink, and there is plenty of sunlight reaching it to enable photosynthesis. Plankton are at the bottom of the food web. If their concentration goes down, animals at all tropics level would be deprived of a basic source of food." In addition to climate warming, other factors can contribute to the observed retreat of winter sea ice. Hard blowing winds can compact ice, causing it to contract, making it thicker, but covering a smaller area. Wind direction may blow ice toward warmer waters, causing it to melt. Other processes can also affect sea ice, by way of warmer oceans to the south spinning up cyclones that will introduce warmer temperatures than normal that melt ice. "A continued reduction of the Arctic winter ice cover would be a clear indicator of the warming effect of increasing greenhouse gases in the atmosphere. It would at least confirm our current understanding of the physics of the Arctic climate system that has been incorporated in our models," said Comiso.
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Disons que 1979-2005 a été l'occasion d'un réchauffement surtout sensible dans l'HN, comme l'avait été le réchauffement 1910-40, en plus soutenu toutefois (0,23°C sur deux décennies au lieu de 0,17°C sur trois). Mais en climato., il faut toujours raisonner dans la longue durée, ce qui est clairement contradictoire avec l'état d'urgence médiatique et sa volonté de tout contracter au présent. Cela, j'en doute. L'histoire des sciences est pleine d'errements politiques elle aussi, malgré l'admiration que j'ai pour elle. Dans les années 1920, la majorité des biologistes conseillait aux politiques d'aider l'humanité ou leur propre pays par l'eugénisme, et cela aussi bien en démocratie qu'en régime autoritaire ou totalitaire. Ce ne fut pas franchement une réussite... Quelques décennies plus tôt, les anthropologues ne manquaient pas pour justifier la colonisation sur des considérations paraissant "scientifiques" en leur temps, mais dérisoires aujourd'hui. Comme disait Feyerabend, il faut séparer autant que faire se peut la science de l'Etat. Le rôle fondamental de la science est le déchiffrement du réel, contre toute les pressions externes (religieuses, idéologiques, personnelles) altérant ce déchiffrement dans un sens non objectif. En climatologie comme ailleurs, c'est à la communauté des chercheurs que je fais confiance sur le long terme.
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J'en profite pour préciser qu'au-delà de ma présentation "neutre" du problème un peu plus haut, je partage l'opinion de Williams et la tienne sur la sous-estimation actuelle du facteur solaire dans le climat. Ainsi que de la nébulosité, en rapport probable avec ce facteur. Cela, il faudrait en parler en détail dans un post de la rubrique "climat et société". A mon sens, cette question relève de conflits de vision du monde, sans rapport direct avec la science. Je crains que le monde transformé en parking global pour hypermarché convivial soit finalement vivable au sens basique du terme (on pourrait y accomplir nos fonctions métaboliques élémentaires). La question est de savoir s'il est souhaitable. Et surtout, qui décide de tout cela en dernier ressort. D'ici là, je mets une fugue de Bach en regardant ma forêt sous la pluie...
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Prudence sur ce point, on en a déjà parlé ici. Pour Jones et al. du CRU (Hadley Center, pas vraiment des amateurs non plus), le réchauffement de surface sur 1979-2003 était statistiquement significatif sur 19% des grilles seulement.
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Pour l'instant, aucune tendance à long terme n'indique l'entrée dans une période froide. Même pour les SST, on a juste un épisode froid 2003-2005, après 1981-1983, épisode dont la durée est trop courte (et la mesure trop incertaine) pour déduire une oscillation significative du climat. Cet épisode froid n'empêche d'ailleurs pas que les SST soient globalement à la hausse sur les trois dernières décennies de référence (1975-2005). Si refroidissement global il devait y avoir dans les prochaines décennies, cela ne pourrait provenir que du soleil. De fait, j'ai lu plusieurs prévisions (hors celles qui sont faites ici par William et Torrent) indiquant des minima attendus vers 2030-2050. Ces minima, ou d'autres survenant plus tôt, seront une bonne occasion de vérifier si le sensibilité climatique à l'énergie solaire des modèles est bien paramétrée. On a trois hypothèses : - les modèles sont corrects, et la baisse d'activité solaire devrait au mieux équilibrer provisoirement la hausse attendue par l'effet des GES, voire simplement ralentir cette hausse ; - les modèles ont sous-estimé le forçage solaire, et les températures pourraient légèrement refroidir malgré les GES ; - les modèles se sont complèteent trompés, et un minimum comparable à Maunder pourrait entraîner une chute importante des Tm (de l'ordre de 1 à 2 °C) sur plusieurs décennies (surtout si cela se conjuguait par hasard avec une activité volcanique forte). En tout état de cause, on est pour l'instant réduit à la spéculation, faute d'une bonne prévisibilité de l'activité solaire (et d'une bonne connaissance de l'ensemble de ses effets directs et indirects).
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Il fait chaud mais le Soleil n'y est pour rien
charles.muller a répondu à un sujet de MCo dans Archives
Oui. Pour mémoire, voici l'activité des trois derniers cycles (graph. et légende extraits de l'article cité dans Nature). Daily measurements are shown with a 81-day running average. The TSI increases around the maxima of sunspot number that occurred near 1980, 1990 and 2001. The high-frequency variation is caused by the changing projected areas of spots and faculae on the solar disk as the Sun rotates on its axis in approximately 27 days. The TSI variation amplitudes of the three sunspot cycles shown (horizontal lines) are 0.92, 0.89 and 0.90 W m-2, respectively, with an average minimum of 1,365.52 plusminus 0.009 W m-2 and differences of the minima from this average of +0.051, +0.037 and -0.089 W m-2. D'un minimum à l'autre, les variations sont infimes (de 0,051 Wm2 à -0,089 Wm2, avec une tendance à la décroissance sur les trois derniers cycles). En revanche, on pourrait se demander pourquoi le climat n'enregistre pas de légères variations thermiques entre les maxima et minima, au moins dans certaines zones. Là, l'amplitude est de l'ordre de 0,9 Wm2, déjà plus sensible. -
Il fait chaud mais le Soleil n'y est pour rien
charles.muller a répondu à un sujet de MCo dans Archives
Entièrement d'accord sur le dernier paragraphe : il est tout à fait légitime de défendre une vision du monde antiproductiviste et anticonsumériste, mais il est tout à fait déplorable d'enrôler la science dans cette croisade, en passant pour cela sous silence les doutes et inertitudes des scientifiques, ou leurs travaux quand ils ne vont pas dans "le bon sens". La science est là pour énoncer des jugements de faits (comment et pourquoi le réel est ce qu'il est), pas des jugements de valeur (comment et pourquoi il devrait être). En revanche, je ne suis pas certain de la véracité de ta première interprétation. D'abord, la rareté est une condition spéculative, et devrait donc ravir les sphères financières. Ensuite, la transition d'une "économie carbone" vers une éonomie "post" carbone représente en soi une formidable opportunité de croissance industrielle. On peut cependant imaginer que la question climatique serve d'alibi pour justifier politiquement certains choix de croissance ou pour les stimuler par un "état d'urgence" permanent (imposer dans l'imaginaire des années 2000 ce que pourrait être la situation 2100). -
Si on prend janvier-août, sur la même base NOAA, on est en 5e ou 6e position. Les températures des dernières années (ci-dessous, mensualisées par NASA GISS) donnent surtout l'impression d'un "plateau", sur des valeurs hautes par rapport à 1971-2000, mais sans véritable accélération du réchauffement. On verra si cela repart à la hausse ou à la baisse après ce plateau.
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Je signale cette étude (lien pdf, résumé de conférence) sur le climat et la vigne en haut Médoc : http://www.bordeaux.inra.fr/ECAV/publi/06_Chevet_acte.pdf Avec le RC, certains viticulteurs se demandent si les terres méridionales donneront encore les meilleurs crus dans quelques décennies, du moins avec les cépages aujourd'hui cultivés. Jean-Michel Chevet et Jean-Pierre Soyer (INRA) ont étudié les dates de floraison, de véraison et de vendanges de plusieurs châteaux du Médoc depuis 1800. Ils en concluent notamment que les dates de vendange ne sont pas les meilleurs proxies du climat, car ils dépendent beaucoup trop des pratiques humaines. Un autre point intéressant de leur conclusion : selon les dates de floraison et véraison, la décennie 1865-1875 aurait été "une période aussi chaude que celle qui se met en place à la fin des années 1980". Même s'ils précisent que ces données phénologiques ne prennent pas en compte les événements climatiques hors période de végétation de la vigne. (On peut aussi penser, mais je n'en suis pas sûr, que les cépages ont varié entre 1865 et 1985, donc que leur sensibilité aux températures n'est pas absolument comparable). *** Abstract (en anglais, mais le reste du résumé est en français) VIe Congrès International des Terroirs Viticoles 2006 - VIth International Terroir Congress 2006 ©Enita 2006 Phénologie et climat dans le Haut-Médoc (1800-2005) Vine phenology and climate in Bordeaux, since the beginning of the XIXth century Jean-Michel CHEVET et Jean-Pierre SOYER Abstract: We analyze the effects of climate (temperature and pluviometry) on the phenologic stages of the vine (débourrement, flowering, ripening and grape harvest). We rebuilt time series starting from the beginning of the XIXth century for the Medoc and the area of Bordeaux, data very seldom mobilized by researchers. This analysis will be the occasion to show that the use of the grape harvest dates as a marker of climate evolution is problematic, in particular for the last twenty years, owing to the fact that they strongly depend on the evolution of the interventions by man (maintenance of the ground, stripping, grape harvest in green, etc). With too much emphasis on these dates of vintage, it would even be possible to assert that the climate has cooled since they are held ever more tardily. That is the reason why we privilege the dates of flowering and ripening to try to connect phenology and climate. Initially, the climatic series of variables and those concerning phenology will be mobilized to answer the interrogations on the climatic evolution of the area of Bordeaux. Because of the « cyclical » fluctuations recorded for the whole of the variables, we will show that it is difficult, to date, to demonstrate climatic warming. It seems even possible to us to show that there is a relative stability of the climate during the last two centuries in the area of Bordeaux. We will also show that « laws », such as that of Arrhenius, took some wrinkles. In addition, we will invite to prudence when it comes to the use of climatic series because of their great heterogeneity. Hence, it is very important to put in parallel the climatic data and the phenologic data. In addition, the differences between the various major phenologic stages of the vine cycle will be compared with various indices of temperatures (temperature in base 0°C and base 10°C, a number of days at maximum temperature higher than 30°C, etc.). The annual distribution of pluviometry will be also taken into account in our analysis. In spite of the interrogations which the data raise, it seems possible to mobilize them in order to show the evolution of the climate of Bordeaux and its influence on the phenology of the vine. Key words: phénologie, vigne, climat, température, Bordeaux, réchauffement
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Phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents d'ici 21
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Archives
Je ne partage pas trop ton point de vue à ce sujet. Les fraudes et le manque de lucidité des comités de lecture (Benveniste sur la mémoire de l'eau ou Hwang sur le clonage) sont hélas des classiques de la littérature scientifique moderne, depuis sa naissance. Mais ce sont à mon avis des exceptions ne permettant pas de jeter le bébé avec l'eau du bain. Cela signifie seulement qu'il faut prendre avec circonspection toute nouvelle étude, surtout si elle est "révolutionnaire", et laisser aux chercheurs le soin de vérifier / reproduire les résultats concernés. Cela n'empêche pas que la lecture des éditoriaux de Science ou Nature, ainsi que plusieurs affaires de refus de publication de rectificatifs ou commentaires, laisse peu planer de doutes sur le parti-pris des éditeurs dans le débat du RC et de ses causes. Raison pour laquelle seule une lecture d'ensemble permet de se faire une idée, sans accorder de poids particulier aux deux hebdos par rapport à des publications plus spécialisées (J. Clim; Clim. Change, GRL, JGR, etc.). -
Il fait chaud mais le Soleil n'y est pour rien
charles.muller a répondu à un sujet de MCo dans Archives
L'article en question est une "review", c'est-à-dire une synthèse de recherches. En l'occurrence, il concerne exclusivement l'irradiance solaire totale (TSI). Les auteurs affirment que les variations récentes de la TSI (1980-2005) ne suffisent pas à expliquer le réchauffement de la période, ce qui me semble exact. Et que les variations de la TSI n'expliquent qu'une petite partie des variations thermiques depuis 300 ans et 1000 ans, ce qui me semble inexact. Du moins, ces deux derniers points sont très débattus et leur papier ne fait pas mention détaillée du débat, ce qui est dommage. Je parie d'ailleurs que dans les six mois à venir, leur article aura des commentaires contradictoires. Review Nature 443, 161-166(14 September 2006) | doi:10.1038/nature05072 Variations in solar luminosity and their effect on the Earth's climate P. Foukal1, C. Fröhlich2, H. Spruit3 and T. M. L. Wigley4 Abstract Variations in the Sun's total energy output (luminosity) are caused by changing dark (sunspot) and bright structures on the solar disk during the 11-year sunspot cycle. The variations measured from spacecraft since 1978 are too small to have contributed appreciably to accelerated global warming over the past 30 years. In this Review, we show that detailed analysis of these small output variations has greatly advanced our understanding of solar luminosity change, and this new understanding indicates that brightening of the Sun is unlikely to have had a significant influence on global warming since the seventeenth century. Additional climate forcing by changes in the Sun's output of ultraviolet light, and of magnetized plasmas, cannot be ruled out. The suggested mechanisms are, however, too complex to evaluate meaningfully at present. -
Phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents d'ici 21
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Archives
Voici l'abstract du papier. Je l'ai lu, et je dois dire que le compte-rendu de l'AFP, s'il s'agit bien de cet article, est délirant. L'essentiel du travail consiste à évaluer dans les modèles le poids de l'interaction surface / atmosphère, et plus précisément humidité du sol / température / évapotranspiration. C'est très spéculatif et les auteurs ne se concentrent absolument pas sur la question de la fréquence des événements extrêmes. Nature 443, 205-209(14 September 2006) | doi:10.1038/nature05095; Received 12 December 2005; Accepted 20 July 2006 Land–atmosphere coupling and climate change in Europe Sonia I. Seneviratne1, Daniel Lüthi1, Michael Litschi1 and Christoph Schär1 Abstract Increasing greenhouse gas concentrations are expected to enhance the interannual variability of summer climate in Europe1,2,3 and other mid-latitude regions4,5, potentially causing more frequent heatwaves1,3,5,6. Climate models consistently predict an increase in the variability of summer temperatures in these areas, but the underlying mechanisms responsible for this increase remain uncertain. Here we explore these mechanisms using regional simulations of recent and future climatic conditions with and without land–atmosphere interactions. Our results indicate that the increase in summer temperature variability predicted in central and eastern Europe is mainly due to feedbacks between the land surface and the atmosphere. Furthermore, they suggest that land–atmosphere interactions increase climate variability in this region because climatic regimes in Europe shift northwards in response to increasing greenhouse gas concentrations, creating a new transitional climate zone with strong land–atmosphere coupling in central and eastern Europe. These findings emphasize the importance of soil-moisture–temperature feedbacks (in addition to soil-moisture–precipitation feedbacks7,8,9,10) in influencing summer climate variability and the potential migration of climate zones with strong land–atmosphere coupling7,11 as a consequence of global warming. This highlights the crucial role of land–atmosphere interactions in future climate change. -
La vapeur d'eau : aussi un forçage anthropique ?
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Le chiffre plus souvent avancé pour l'évaporation océanique tourne autour de 500 000 km3.