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charles.muller

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  1. A quatre ans, je ne vois pas trop (c'est une Einstein votre fille /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> ). Moi je lui dirais une généralité un peu descriptive : il y a de toutes petites gouttes d'eau dans l'air, et quand le sol et les plantes deviennent froids la nuit, ces petites gouttes tombent dessus et forment des grosses gouttes de rosée que l'on voit le matin. Quand l'air se refroidit, cela forme parfois du brouillard au-dessus. Si elle insiste en demandant, mais pourquoi elles tombent les gouttes ? Vous pouvez répondre : parce que l'air froid ne contient pas autant de petites gouttes que l'air chaud, il s'en débarrasse. Vous pouvez aussi lui montrer comment la buée sur forme sur une vitre froide quand vous faites chauffer une marmite d'eau dans la cuisine, en lui disant que la rosée, c'est un peu pareil. L'avantage est qu'avec la marmite, elle verra que la vapeur d'eau n'est pas visible dans l'air de la cuisine près des fenêtres, et qu'elle se dépose pourtant sur ces surfaces froides. Enfin, faudrait quand même que qqn valide tout cela, je réponds un peu au pif et je ne suis pas forcément très pédagogue.
  2. Ben, je ne sais pas trop, disons individu dont la tâche professionnelle est de faire des prévisions (à MF ou aileurs) et qui dispose pour cela des outils et des données. Le sens de ma remarque était : y a-t-il des benchmarks précis en prévis. de telle qorte que je puisse dire : le professionnel X (et son modèle) a raison deux fois sur quatre pour les prévisions à 4 jours sur tel phénomène, l'amateur Y a raison trois fois sur quatre pour les prévisions à 4 jours sur tel phénomène, etc. ? *** Pour Internet, tout ce qui permet l'accès gratuit aux données au plus grand nombre me semble une excellente chose en général (donc, en météo et climato aussi). J'espère un jour un PLoS Climatology, en attendant un open access généralisé des publications et données scientifiques ! Concernant la gratuité, qui a été abordée ici ou là, je ne comprends toujours pas pourquoi l'accès aux données climato. du passé n'est pas gratuit à MF, au MetOffice, etc. Je me trompe peut-être, mais je ne pense pas que MF fasse son beurre en vendant les statistiques de telle station locale voici 10, 30 ou 80 ans. J'imagine, en tout cas j'espère pour eux, que l'essentiel de ses clients se recrute chez des gens qui ont un besoin professionnel en prévision à court et moyen termes.
  3. Quand tu regardes le Robert à "lisser", tu as en second sens : "Eliminer les fluctuations rapides d'un phénomène pour ne retenir que l'évolution moyenne." Et la fonction "lissage" est courante dans les logiciels de stat francophone. Le terme est donc tout à fait correct en langue française, contrairement à ce que t'a dit ta canadienne (et dans la mesure où c'est la traduction la plus usuelle de "smooth", autant la conserver, sauf si "smooth" désigne quelque chose de plus précis en sens mathématique anglais). La traduction de Florent est aussi correcte (mais j'utiliserai alors "moyenne mobile", d'usage désormais un peu plus courant que "moyenne glissante") - cependant, il existe de mémoire plusieurs méthodes de "lissage", et la traduction excède le contenu du texte (sauf si "smooth" a justement pour sens précis : "lisser par moyenne glissante/mobile"). A vérifier.
  4. Ce n'est pas tout à fait le sujet, mais c'est un point que je ne comprends pas bien, n'étant pas prévisionniste de tempérament et donc encore moins de pratique. Soit on dt que les amateurs n'y pigent rien et regardent dans leur boule de cristal, auquel cas il est probable que leurs prévisions sont souvent fausses par rapport à celles des professionnels (la boule de cristal ou le pile-ou-face n'a jamais rien donné sur un grand nombre de coups). Soit il se trouve que les prévisions des amateurs et celles des professionnels tendent à avoir le même niveau de précision et de succès... auquel cas les professionnels doivent se poser des questions.
  5. En lissant les données des tâches solaires entre 1762 et 1998, avec une moyenne sur 133 mois, on obtient deux superminima et trois supermaxima. La phrase est néanmoins un peu ambigue, surtout "with the mean 133 months" qui doit être évalué par rapport au reste de l'article. Smooth signifie "lisser", je pense qu'on peut l'employer comme tel (je l'interprète ainsi : quand on a des données abondantes / période, le lissage consiste à faire des moyennes sur telle ou telle sous-période pour rendre lisible le graphique. Par exemple, sur une courbe des Tm 1901-2000, on ne va pas mettre des données horaires, journalières ou mensuelles, mais des données annuelles ; faute de quoi la variabilité h/j/m rendrait illisible la tendance que l'on veut mettre en avant). Pour "with the mean 133 months", soit il s'agit de la sous-période choisie sur les 236 ans pour moyenner (= lisser) les données. Mais cela me paraît bizarre, cela fait 11 ans et 1 mois (c'est peut-être la durée moyenne retenue d'un cycle solaire, voir le reste du papier). Soit il s'agit de la période de référence pour établir une moyenne et évaluer l'activité solaire par rapport à elle (mais cela me paraît étrange de prendre 11 ans comme moyenne de référence sur une aussi longue période et la construction de la phrase devient alors bizarre, cela devrait être "compared to the mean 133 months" ou un truc approchant).
  6. Donc si je vous suis bien, soit le tipping point n'a pas de réalité (MiniTax), soit il désigne : - "le passage à une phase climatique s'auto-amplifiant jusqu'à atteindre des niveaux tels que toute rétroaction négative ne puisse faire revenir le système à son état initial" (Meteor) - "le point à partir duquel le climat continuerait à se réchauffer même si il était mis un terme à toutes les émissions de GES d'origine anthropique" (Alain). Dans le même numéro de Nature, un article sur les tipping points en Arctique (Gabrielle Walker) les définit de la manière suivante : "moment à partir duquel les dynamiques internes [d'un système] donnent leur impulsion à un changement précédemment induit par des facteurs externes". Un exemple classique : la fonte croissante des glaces commence sous l'effet du réchauffement (ici supposé induit par l'homme, donc facteur externe) ; puis la perte de l'albédo en résultant accentue localement ce réchauffement (par le facteur interne du nouveau rapport glace / rayonnement). En l'occurence, une éventuelle disparition complète des glaces au Pôle Nord n'aurait pas une conséquence énorme en terme de budget radiatif (le cercle arctique représente 4,5% des glaces terrestres, hors Groenland), mais pourrait en revanche induire des modifications imprévisibles dans la circulation générale océan-atmosphère (changements des courants jets et du "tapis roulant" thermohalin par exemple) et sur le niveau des mers (en cas d'accélération de la fonte du Groenland aux marges puis à l'intérieur). J'ai d'ailleurs l'impression que les tipping points sont concentrés essentiellement sur l'avenir de l'Arctique (y compris dans le modèle d'Alain, dépendant des évolutions du permafrost).
  7. charles.muller

    LE GIEC...

    Non, pas grand chose de plus que ton premier lien qui me semble assez complet. Lindzen s'est surtout plaint des distorisions entre le résumé décideur (SPM) et la partie scientifique, jugeant que le premier (et le seul vraiment lu par 99% des gens) ne reflète pas fidèlement la seconde. Les critiques que j'ai lues ici ou là sous sa plume : le SPM 2001 efface les incertitudes, il affirme que la modélisation de la vapeur d'eau / nébulosité a progressé depuis 1995, il surévalue la cause anthropique du réchauffement récent au regard de ce qu'on peut en dire avec une certitude raisonnable.
  8. Bien chef. /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> De toute façon, je suis plutôt d'accord avec les trois-quarts des points concrets avancés par les uns ou les autres, donc j'arrête de les titiller. Il me semble qu'on a tous un peu les mêmes buts (pour l'environnement comme pour le climat) et que le désaccord porte surtout sur les moyens principaux d'y parvenir (accent mis sur l'évolution-adaptation par un surcroît de technologie ou par un retour à certains traits/expériences du passé). L'homme doit de toute façon trouver des solutions aux problèmes qu'il pose.
  9. Alti : - évidemment que chacun peut exprimer son point de vue, c'est tout le plaisir du débat ; - évidemment que l'environnement se dégrade, mais l'enjeu est de savoir où, quand, comment, pourquoi, dans quelle mesure etc. afin d'y remédier efficacement ; - évidemment que les interventions simples sont respectables, mais se contenter de répéter les mêmes affirmations simples sans aller plus loin ne nous fait pas progresser d'un iota. Le sens de mon intervention n'était pas là. Je souhaite simplement que tout jugement de valeur soit assorti des jugements de fait qui le fondent, pour éviter que le débat ne tourne à la confrontation stérile de dogmes au lieu d'un échange enrichissant de points de vue. Je pense que le monde moderne s'est construit sur une vision très limitée du développement et n'a pas anticipé les conséquences négatives de ce développement, notamment et surtout sur l'environnement. Mais au-delà de cette généralité que nous partageons (presque) tous, je ne partage pas la posture purement dénonciatrice (et prédicatrice). Pour le dire autrement et personnellement, je n'ai aucune envie de retourner au mode de vie de mes ancêtres et j'exerce la légitime défense de mon point de vue quand je lis des opinons tendant à m'y contraindre (si ces opinions devenaient un jour majoritaires).
  10. Ton long post est la parfaite expression de ce que je regrette : beaucoup de jugements moraux et idéologiques qui finissent par recouvrir les rares jugements de faits. Et ces jugements de fait sont parfois approximatifs (j'aimerais bien connaître la teneur exacte en métaux lourds des fientes de volailles). Si l'on dit que l'on bouleverse les équilibres physiques et biologiques de la Terre, il faut se placer à l'ordre de grandeur de ces équilibres, non ? Sans aucun doute. Cela serait utile d'avoir une estimation fiable du phénomène. Je te rappelle aussi que les disparitions d'espèces ont accompagné l'histoire de l'homme, pas seulement celle de l'homme blanc moderne (la sous-espèce que tu détestes le plus apparemment : D). Bien, comme tu veux, les sociétés modernes sont connues pour leur immobilisme, contrairement aux sociétés tribales ou d'Ancien Régime qui évoluaient sans cesse. (Prends garde quand même à ce que tes propos restent crédibles, si tu souhaites qu'ils soient partagés). Je ne défends aucune société et je me contente en général de rappeler des faits, notamment pour pondérer des opinions qui me semblent un peu aveuglées par leur extrémisme (mais à ton âge, car je pense que tu es jeune, j'étais très extrémiste aussi, c'est une qualité et un défaut de la jeunesse). De manière caractéristique, tu veux m'enrôler de force dans le procès en sorcellerie dont je parlais plus haut. Il ne faut pas considérer une objection comme une attaque, ni essayer sans cesse de lire autre chose que ce qui est énoncé. Là encore, ne te focalise pas sur l'homme blanc moderne. Le trait le plus répandu et le plus détestable de l'humanité est de considérer le voisin comme un sous-homme (d'ailleurs, bon nombre de mots par lesquels les tribus s'autodésignent signifient simplement "les hommes", ce qui sous-entend que les autres n'en sont pas.) Ceci n'est PAS une justification d'un quelconque impérialisme, juste un rappel factuel permettant de relativiser les situations et d'éclairer les jugements. Sans doute la raison pour laquelle les idéologies les plus égalitaires (comme le communisme et, dans une certaine mesure, l'islamisme) sont connus pour être si pacifiques, si respectueuses des peuples et des individus. *** Tout cela n'a plus rien à voir avec le climat. A ceci près que bon nombre de gens raisonnent à mon avis de cette manière et ne voient dans les "histoires de CO2" qu'une occasion de plus pour marteler leurs dogmes.
  11. L'édito du dernier Nature est consacré à la notion de "point de non-retour" (ou seuil de basculement : tipping point), devenue populaire depuis quelques années, notamment dans le domaine climatique. Les animateurs de la revue en acceptent l'augure, mais y voient trois défauts : - la notion reste spéculative au regard du caractère encore rudimentaire de notre compréhension de tous les phénomènes physiques impliqués dans le climat ; - se focaliser sur les points de non-retour risque de limiter nos efforts pour s'adapter à de futurs changements climatiques (et non seulement minimiser les émissions) ; - les points de non-retour favorisent la mentalité du tout-ou-rien et le fatalisme. J'en profite pour poser une question : quelles sont les données factuelles concernent ces fameux seuils de basculement dans le passé climatique ? C'est-à-dire : à quelles époques a-t-on vu le climat terrestre s'emballer et quelles étaient les proportions de cet emballement (rapidité, températures, hausse des mers notamment) ? Un lien vers un bon texte de synthèse en libre accès me suffirait. *** Nature 441, 785 (15 June 2006) | doi:10.1038/441785a; Published online 14 June 2006 Reaching a tipping point A popular new paradigm for the nature of change pertains more to the social and political worlds than it does to the physical one. Rarely since Catch 22 has a book title made its mark on the language in such a way as The Tipping Point. The author, Malcolm Gladwell, made no claim to have invented the term, but his thought-provoking book brought the idea into common parlance. Since then, the view that incremental changes in a cause can suddenly produce a much larger effect has entered common currency. It is now being ever more frequently deployed in the debate about the world's climate. In some respects, this is old wine in new bottles. For almost as long as people have been worrying about anthropogenic climate change, there have been warnings that, although the build-up of greenhouse gases may be slow and gradual, the effects they will have on the system need not be. The physical, chemical and biological responses that turn greenhouse gases into climate change are complex and subtle, and capable of responses that are surprisingly disproportionate. There are thresholds beyond which the past response of the system no longer predicts the future, and there are positive feedbacks through which change can feed on itself. All these possibilities are now being discussed under the rubric of tipping points. It is reasonable to worry about such things, but there are three dangers attendant on focusing humanity's response to the climate crisis too much on tipping points. The first is the uncertainty of the science; the second is the tendency of such an emphasis to distort our responses; the third is the danger of fatalism. The models through which our understanding of the climate system are channelled into assessments of how it might behave in the future are impressive by the standards of human investigation, but crude with respect to the details of the Earth system. All sorts of phenomena, from the formation of clouds to the respiration of soils, are hard to capture accurately, and it is on such details that an understanding of possible tipping points depends (see page 802). Anyone claiming to know for sure when a particular tipping point will be reached should be treated with suspicion — and so must anyone who suggests that no tipping point will ever be reached. The second problem is that an emphasis on tipping points not yet reached increases the focus on the future. Such an increase tips the balance away from adapting to climate change and in favour of trying to avoid it. A rational response to the challenge of the twenty-first century's climate is to do both: to reduce the rate at which greenhouse gases force climate change, but at the same time build up the ability to cope with adverse climates. The third issue is that tipping points can induce fatalism. The concept may encourage the belief that a complete solution is the only worthwhile one, as any other course may allow the climate system to tumble past the crucial threshold. This sort of all-or-nothing approach is already over-stressed in climate policy by the Framework Convention on Climate Change, which calls for the complete avoidance of dangerous anthropogenic climate change, rather than the more reasonable and more feasible goal of minimizing and controlling it. The concept of the tipping point is, in fact, more pertinent to the climate crisis in the social sphere than in the physical world. The strength of Gladwell's book lies in its reasoned illustrations of the ways in which beliefs and behaviours change, and the rules and contexts that govern that change. It is possible to make people change their minds and behaviours, and for those changes to spread like a contagion. "Look at the world around you," Gladwell argues. "It may seem like an immovable, implacable place. It is not. With the slightest push — in just the right place — it can be tipped."
  12. Nos discussions sur le climat ou l'environnement montrent que ces thèmes sont souvent le prétexte d'une mise en accusation de la société moderne (avec des variantes : la société industrielle, la société libérale, la société capitaliste, la société occidentale, etc.). C'est un point qui me gêne (ou du moins aiguise mes doutes), car il révèle la forte charge non scientifique existant chez certains derrière les thématiques climatiques et environnementales. A l'évidence, beaucoup accueille les "mauvaises nouvelles" comme autant de preuves à charge dans le procès de notre époque. Et du même coup, tous ceux qui remettent en question la précision ou la portée des "mauvaises nouvelles" sont suspects de connivence avec l'accusé. Lomborg en a fait les frais, dans un "débat" récent qui ressemblait plus à une chasse aux sorcières qu'à autres choses. On pense ce que l'on veut de la modernité capitaliste, et je serai le premier à énumérer ses erreurs, carences, manques, défauts, limites, apories, etc. D'ailleurs, la modernité a ceci de bien qu'elle évolue par ce genre d'autocritiques et je lui en suis plutôt reconnaissant. Pour autant, je trouve que la posture dénonciatrice n'est pas très féconde et que ses aspects "constructifs" se résument souvent à l'énoncé de voeux pieux. Cela ne me dérange pas tant que le débat sur les faits n'est pas contaminé (et les conditions de ce débat, c'est-à-dire l'ouverture d'esprit, la remise en cause, le respect des positions adverses, l'examen des arguments, la contre-argumentation, etc.). Mais est-ce bien le cas ? Un autre point gênant est que ces discussions amènent des jugements globaux non vérifiables. On dit par exemple que l'humanité bouleverse en profondeur et durablement l'équilibre / l'autorégulation de la planète. Soit. Mais à quelles conditions cet énoncé peut-il être tenu pour vrai ? Ou quelles sont les preuves contraires de l'énoncé inverse - l'influence de l'homme reste minime sur l'équilibre / autorégulation de la planète ?
  13. En effet, il ne faut pas confondre sensibilité et sensiblerie. Il me paraît difficile de nier que confrontés directement à l'animal (surtout aux mammifères d'ailleurs, sans doute pour des raisons de proximité génétique), un grand nombre d'humains éprouvent des sentiments réels et une empathie. Vous aurez me beau me parler du génocide des huîtres, des poulets et des thons, cela ne répond pas du tout à cette assertion : ce sont là des phénomènes distants, dont 99% des gens ont une connaissance indirecte, concernant des animaux de toute façon destinés à l'abattage (pas les thons) depuis une naissance qui a été planifiée par l'homme. D'ailleurs, je signalais juste cela au passage pour je ne sais quelle raison et je n'en fais pas un plat. Ca, c'est certain. Le sommet de la courbe de Gauss n'a jamais fait grand chose dans l'histoire de l'humanité, à part ce qu'on lui disait de faire (la guerre ou le plein au supermarché, selon les époques).
  14. Sur 60 millions de personnes (ou 40 millions en âge de pratiquer), cela fait environ 7% de pratiquants contre 93% de non pratiquants. Tu peux trouver cela révélateur, cela me paraît résiduel (d'autant que la dynamique des phénomènes est à la baisse régulière depuis plusieurs décennies). Connu et vu, ce n'est pas la même chose du tout. On parle de la sensibilité qui dérive du sens, comme son nom l'indique. Que l'on se "foute du massacre" tient probablement au statut de l'animal d'élevage. Il est perçu, à juste titre d'ailleurs, comme purement utilitaire, créé en seul vue d'un usage. On peut s'en plaindre, mais c'est la logique même de la domestication. De mon côté, j'espère que l'on aura un jour de la nourriture industrielle totalement artificielle. Sur le papier, ce n'est pas absolument impossible d'imaginer une croissance tissulaire sans passer par un animal constitué. Et vu les moeurs du lambda moyen, peut importe que son steack haché soit issu directement d'une usine biotechnologique plutôt que d'un champ de ruminant.
  15. En Chine (ci-dessous), une saisonalité des premières naissances avec des pics en octobre ou novembre. L'auteur le rapporte à la saison des mariages 9-10 mois avant plutôt qu'à des facteurs climatiques. J Appl Stat. 1991;18(2):275-86. A seasonal analysis of Chinese births. Abeysinghe T. PIP: Chinese cultural patterns of birthing tend to follow a long cycle of a year or more and an annual seasonal cycle. Data on seasonality of births by month of occurrence are modeled with a Box/Jenkins seasonal model with a deterministic seasonality and a stochastic seasonality for Chinese populations in Singapore (1961-86), Malaysia (1966-85), Hong Kong (1971-86), and Taiwan (1964-86). The seasonality of marriages by month of registration was also estimated with least squares regressions. The effect of economic development on seasonality was examined by modeling Chinese birth data for 2 periods: 1961-69 and 1974-86. The Chinese lunar calendar is 12 moons lasting 29-30 days, and a new moon, embolism, is added every 2-3 years to accommodate the Western calendar. In the modeling of births, the deterministic seasonal component is represented by a sin/cos function while the stochastic seasonality is represented as a seasonal autoregressive moving average (ARMA). Methodology is explained. An ARMA model and a subset of ARMA models for the residuals are generated as well as the full model using the maximum likelihood method for all the subsets and choosing a model that minimizes Akaike's information criterion or Schwarz's Bayesian criterion. Data were checked with the Ljung/Box/Pierce Q statistic. The null hypothesis was tested. Data series were adjusted for the length of the month. Unlike double differencing used in ARMA modeling, the subtraction of seasonal means was used because double differencing increased the standard deviations. The results for Malaysia and Hong Kong show deterministic seasonality. A Taiwanese, model, which uses month of registration not occurrence, was more difficult to model, and deterministic seasonality is assumed. The 4 countries were similar: birth peaks in October in Singapore, Malaysia, and Hong Kong and in November in Taiwan. The birth troughs were more variable. Malaysia and Hong Kong models showed a stochastic component as well. Economic development has not changed the seasonality for Singapore. Marriages follow the expected pattern peaking during the Chinese New Year (Jeanuary-February) for Taiwan, and peaks in November and December for Singapore and Hong Kong due to early registration of marriages. Marriage seasonality only explained the seasonality of 1st births. A caveat is that regression models that attempt to eliminate seasonality of births through use of dummy variables may have misleading results. PMID: 12343764 [PubMed - indexed for MEDLINE]
  16. Ce que tu décris (hors des pratiques devenues minoritaires comme la tauromachie et la chasse) est caché, et c'est caché car il existe justement une sensibilité humaine qui rendrait très déplaisant le spectacle de la souffrance animale "nécessaire" à notre bien-être (loin des yeux, loin du coeur). Je pense effectivement au rapport des humains à leurs animaux familiers / domestiques, dont il est difficile de nier la part émotive et affective. Tu peux caricaturer ce rapport, mais il existe. Et il démontre que la plupart des humains, dès l'enfance, sont capables d'empathie vis-à-vis d'un non-humain. (Nota : cette sensibilité dirigée vers l'animal est très probablment gaussienne dans sa distribution, avec une minorité ultrasensible, une minorité insensible et une majorité dans les valeurs moyennes de sensibilité. Il faudrait le quantifier, bien sûr).
  17. Je ne sais pas si "anthropocentriste" est le mot exact, cela me semble signifier : placer l'homme au centre de toutes choses. Or, une réflexion sur la physique et la biologie peut me montrer que l'homme est bien loin d'être le centre de toutes choses, plutôt un primate provisoire paumé sur une petite planète. En revanche, à un certain degré de généralité, il me semble que la justification de nos idées collectives (morales, politiques, sociales, etc.) est presque toujours anthropocentrique, c'est-à-dire destinée d'abord à permettre la survie ou améliorer la vie de l'homme (éventuellement au détriment du non-humain). Je dis "presque toujours" car des individus ou groupes très minoritaires peuvent se donner pour fin la destruction de l'humanité. Ils seront simplement considérés comme des nuisances par la grande majorité de l'espèce. L'autre question, plus épistémologique et plus ardue, est de savoir dans quelle mesure nos appréciations du monde sont relatives à un état interne (une configuration de neurones qualifiée par un langage) ou à un état externe (une réalité indépendante de l'observateur). Pour toutes les valeurs du genre bon/mauvais, beau/laid, etc., il me paraît évident qu'elles qualifient simplement une relation particulière cerveau-milieu : ce ne sont pas des valeurs en soi, mais pour soi. Reste la fameuse distinction vrai/faux, qui a fait couler tant d'encre puisqu'elle est la seule à se prétendre totalement objective, "en soi", bien que produite par notre cerveau. J'ai tendance à le penser, mais est-il démontrable que c'est autre chose qu'une croyance (une illusion particulièrement raffinée) ?
  18. Aïe. Pour le coup, le reflet de ta pensée est en plein "mélange des genres". Les Grecs sont réduits à Aristote et Aristote au finalisme, les Modernes sont réduits à Descartes et Descartes au mécanicisme, l'auteur passe insensiblement d'une descritpion de l'idée de nature à celle d'une obligation vis-à-vis d'elle (sans légitimer ce passage à l'injonction par autre chose que sa propre conviction, au demeurant très respectable), la connaissance scientifique de ces deux derniers siècles se résume à une allusion à Stengers et Prigogyne (largement surfaits, surtout Stengers) et au serpent de mer du "nouveau paradigme systémique" (la partie est dans le tout, le tout est dans la partie, et vice-versa jusqu'à épuisement des neurones)...
  19. Hum... Tu n'as pas que l'argent : une oeuvre d'art est tout aussi étrangère aux mécanismes de base du vivant tels que tu les entends. Quant à l'argent, il est inscrit dans la logique de l'échange et de l'équivalence (antérieure à la forme fiduciaire / monétaire) qui n'a pas l'air particulièrement étrangère au cerveau humain, vu qu'un enfant de 5 ans la comprend comme dirait (Groucho) Marx. Des expériences sur les capucins ont même montré que la perception d'une juste rétribution de l'effort est déjà présente chez le primate. Je doute que la nature "offre tout ce qui est nécessaire". La simple idée de cuire les aliments, assez ancienne et universelle, montre que l'homme s'accomode mal de ce qu'il trouve, contrairement aux autres animaux. Sans parler de l'idée de cultiver des plantes et élever des animaux, elle aussi ancienne et répandue, laissant penser que nos ancêtres en ont eu un peu marre des aléas de la chasse et de la cueillette.
  20. charles.muller

    LE GIEC...

    OK. Sur la question du consensus, je discerne pour ma part deux points différents : l'absence de consensus pour motivation politico-économique (que tu cites surtout) ; l'absence de consensus pour raison scientifique (que tu évoques peu). Si Lindzen a démissionné en 2001, c'est notamment parce qu'il jugeait scientifiquement fausses certaines assertions du résumé pour décideur et qu'il refusait de cautionner plus longtemps cette distorsion des connaissances. Idem pour Landsea en 2005, qui jugeait scientifiquement prématurée (et méthodologiquement malheureuse) l'attribution à l'homme d'une augmentation d'intensité des cyclones par un futur auteur du GIEC s'exprimant en débat public. J'ajoute un point : il y a ce que le GIEC dit et ce qu'il ne dit pas, c'est-à-dire les travaux dont il ne se fait pas écho. Cette sélectivité /hiérarchie dans les sources est bien sûr plus délicate à observer, car il faut d'abord les connaître toutes pour montrer ensuite que certaines sont écartées sans être explicitement contre-argumentées. Citer 30 travaux récents sur un sujet précis donne l'impression d'un spectre large sur la recherche en cours. Mais s'il y a en fait 45 travaux récents sur ce sujet et que 15 ne sont pas convoqués à la barre car leur conclusion n'est pas exactement conforme aux autres, cela devient plus douteux. C'est par exemple le cas (à mon avis) dans la première version d'IPCC 2007 sur la question du forçage solaire, dont je ne peux parler en détail pour le moment.
  21. Inversement, si l'on valorise le naturel au sens de "intact de toute intervention humaine", il faut reconnaître que l'homme moderne lui-même n'est plus très naturel. Sans les diverses médications qu'il absorbe dans ses premières années, il serait mort avant 10 ans pour environ 30 à 50% des cas environ.
  22. D'une part, on peut toujours faire une différence de goût sans que cela concerne la "naturalité" du fruit. D'autre part, la pomme "bio" n'est pas naturelle comme presque tous les fruits et légumes créés par l'homme à date assez récente (dans l'évolution) par des croisements sélectifs. D'ailleurs, la culture elle-même n'est pas "naturelle" (au sens de "sans intervention technique sur le déroulement spontané de la vie"), moins que pourrait l'être à la cueillette si l'appellation "naturelle" avait ici un sens.
  23. Tiens justement, définir déjà ce qui est vivant (et non "naturel") n'est pas si simple. Les virus ne sont pas considérés comme des êtres vivants par la biologie. Inversement, les travaux sur la vie artificielle pourraient bien aboutir au cours du siècle à une forme d'existence et de réplication autonome remplissant les conditions formelles de la biologie pour être qualifiée de "vivante". Sinon, prochain sujet du bac infoclimat : dans quelle mesure la coquille d'un escargot est ontologiquement différente d'une maison humaine ? /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">
  24. Mais ton chien lui-même (comme le mien qui cherche à jouer au foot avec mes chats en faisant pas mal de fautes) n'est pas une créature très naturelle, finalement, et il serait resté un loup sans les sélections artificielles de ses maîtres. Malgré cela, il est encore difficile de lui expliquer la règle du hors-jeu (mon berger allemand est totalement rétif, faudrait qu'il fasse un match contre ton beauceron). Assez bien vu, comme remarque. On peut la reformuler en question pour bac philo : Est-il dans la nature de l'homme de ne pas éprouver de responsabilité pour la nature ? On voit le côté polysémique et flou du mot "nature", ici employé dans deux sens différents et aussi imprécis l'un que l'autre. Pour sortir (partiellement) de ce type d'aporie, Edward Wilson avait forgé le concept de "biophilie", par quoi il désigne une tendance spontanée (innée) du cerveau humain à apprécier des environnements vivants plutôt que non-vivants (tendance vérifiée par toutes sortes d'expériences, comme par exemple la quasi-universalité des préférences pour les ambiances où il y a au moins un être vivant - arbre, plantes - plutôt que pour les ambiances totalement artificielles). Inversement, il existe aussi des biophobies dont Wilson parle moins (beaucoup de gens vivraient par exemple comme un cauchemar le fait d'être livrés à eux-mêmes dans un environement non-humain, perçu à juste titre comme non-protecteur). Et la biophilie est à mon avis très relative : certains vivent dans les mégapoles comme un poisson dans l'eau, d'autres dépérissent s'ils sont loin de la verdure.
  25. Dans le même ordre d'idée, le pic de naissances en nouvelle / pleine lunes semble une légende (entretenue par certains gynécos / sages-femmes d'ailleurs, souvent sur la seule base d'une interprétation de leur expérience personnelle). Pas mal d'études quantitatives à travers le monde n'ont trouvé aucune corrélation particulières. Idem pour les suicides ou les crimes.
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