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Deux nouvelles études sur les cyclones...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Il est idiot ce correcteur automatique A la place d'hétéro, il faut lire les lettres [P][D] pour Power Dissipation. -
Deux nouvelles études sur les cyclones...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
J'ai réussi à me procurer auprès de son auteur principal (Matthew Huber, Purdue University) la seconde étude non encore parue dans les GRL. En substance, les auteurs ont calculé la dissipation d'énergie (hétéro) des cyclones à l'échelle globale, entre 1958 et 2001, sur les données de la base ERA-40 (European Center for Medium Range Weather Forecast). Cet indice hétéro a été calculé globalement et non pas bassin par bassin, puis comparé à l'évolution des températures océaniques. Les auteurs concluent à une hausse d'intensité après 1979 d'une part, à une corrélation positive (0,4) avec la hausse des SST. Hélas, je doute que cette étude départage les chercheurs. Car les auteurs précisent qu'ils ont utilisé les données brutes : "bien qu'il existe des défauts sur la validité des données de vent de la base ERA-40, surtout avant 1979, nous n'avons pas cherché à les corriger. Les résultats de cette étude sont plutôt présentés comme une représentation indépendante, non corrigée et robuste des tendances dans l'activité globale des cyclones tropicaux". Leur formule de calcul de la dissipation d'énergie comporte notamment une intégrale des vents mesurés à 6 heures d'intervalle pour chaque tempête. Que le résultat soit "robuste" serait étonnant. Avant le début des années 1980, les vitesses de vent des cyclones étaient estimées par des moyens assez artisanaux et il existe un consensus pour dire qu'elles étaient sous-estimées (Landsea et Emanuel étaient tombés d'accord sur ce point en 2005 dans leur échange dans Nature, Emanuel reconnaissant qu'il n'avait pas assez corrigé à la baisse les données antérieures). Par ailleurs, l'addition de tous les cyclones de tous les bassins ne fait qu'ajouter à l'imprécision, car autant certains sont assez bien observés depuis longtemps (Atlantique), autant les évaluations des cyclones de l'océan Indien et du Pacifique entre 1958 et 1980 sont considérées comme très peu fiables. Bref, la mesure de base du papier est à mon sens assez incertaine, et ses conclusions aussi. -
Euh... je crois que tu oublies (par mille exemples) le tremblement de terre de Lisbonne (60.000 morts en 1755, qui a frappé l'imagination de toute l'Europe. Et c'est très loin d'être un cas isolé de catastrophe naturelle. Si tu parles de nos ancêtres préhistoriques, OK. Mais dans ce cas, détrompe-toi sur les épidémies : les études phylogénétiques ont montré que les populations humaines du Pléistocène ont régulièrement rencontré des goulots d'étranglement démographiques, avec très peu de reproducteurs survivants, sans doute à cause de pathologies. (Mon hypothèse est que Néandertal a disparu pour cette raison, d'ailleurs). Quant à la violence chez les peuples chasseurs-cueilleurs (et même des guerres de l'Antiquité), elle est autrement plus élevée et même sans commune mesure avec nos violences modernes en terme de mortalité relative à l'ensemble de la population. On peut considérer que certains aspects du passé sont préférables au présent, ou que certains progrès sont en fait des régressions. Mais de grâce, qu'on le fasse sur le base des faits et non d'une vision idéaliste construite de toute pièce ! Ou alors on dit clairement que cette préférence est esthétique, puisque les jugements de goût n'ont pas à se justifier comme les jugements de fait.
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Détrompe-toi : les conflits chez les lions ou les chimpanzés sont extrêmement proches des nôtres dans leurs structures comportementales. Il existe une énorme littérature à ce sujet en écologie comportementale, sociobiologie et éthologie. L'homme a ajouté la dimension symbolique et langagière mais les invariants biologiques ont leur poids. Les crimes gratuits dont tu parles (ta tête ne me revient pas, je te tue) sont rares et, à leur manière, ils existent chez l'animal (chez le chimpanzé : violences dominant-dominé, passage à tabac des chimpazés d'autres hordes au limite de territoire, etc.). La plupart des grandes violences humaines sont accomplies pour des femmes, pour des ressources ou pour des territoires. Exactement comme chez l'animal. Aucun animal n'a pour but de pérenniser son espèce, car aucun n'est de toute façon conscient d'appartenir à cette abstraction de la taxonomie humaine qu'est l'espèce. Depuis quatre décennies déjà, toute la théorie synthétique de l'évolution a été repensée sur la base de l'adaptation individuelle (la somme de ces adaptations faisant lentement évoluer la population). Je te conseille un classique de l'anthropologie : Yanomamo, The Fierce People (Napoleon Chagnon). Tu verras que la mortalité par conflits violents est autrement plus élevée chez certains Indiens d'Amazonie que dans nos sociétés "impérialistes". Ce n'est pas du tout pour légitimer l'exploitation de l'Amazonie, mais franchement, il faut apprendre à voir les nuances et refuser de peindre le monde en noir et blanc ! Ce manichéisme ne mène qu'à des positions intenables et finit souvent dans la violence (réelle ou symboique) entre "eux" et "nous". Bon, si on revenait au climat ?
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OK, merci de t'être renseignée. Pour les semences OGM, je pense que c'est avant tout une mesure de non-dissémination et d'isolement des doubles filières. Oui, les pays d'Europe centrale et orientale en général, mais c'est quand même extrêmement minoritaire et peu durable (conjoncture d'effondrement du système politique et économique).
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Acidité, sécheresse, cyclone...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Presse, livres, médias et cinéma
Tant qu'à faire, je continue le comptage de la propagande autoréplicative sur Google. Admirez quand même le bel effort d'originalité sur les titres, avec si peu de mots. Pour l'instant, mes braves collègues français n'ont pas encore réagi. Mais vu comment ils travaillent à base de traducteurs automatiques , cela ne vas pas tarder à apparaître sur Le Monde, Libération, Sciences & Avenir / Nouvel Obs... Studies link global warming to greater number of hurricanes ... Monsters and Critics.com, UK - 3 hours ago Washington - Global warming is affecting not only the strength but also the increased number of hurricanes witnessed in the North Atlantic, two studies said ... 2 new studies link hurricane intensity and global warming International Herald Tribune, France - 8 hours ago Climate researchers at Purdue University and the Massachusetts Institute of Technology separately reported new evidence Tuesday supporting the idea that global ... Cyclone strength linked with sea temps Monsters and Critics.com, UK - 9 hours ago WEST LAFAYETTE, IN, United States (UPI) -- Purdue University climate researchers say 40 years of rising sea-surface temperatures are linked to more globally ... Climate change and hurricanes: New evidence Seattle Post Intelligencer - 18 hours ago By JOHN SCHWARTZ. Climate researchers at Purdue University and the Massachusetts Institute of Technology separately reported new ... Purdue research ties global warming to hurricane frequency The Courier-Journal, IN - 8 hours ago By Tanya Brown. A Purdue University researcher has outlined in a new study that a substantial link exists between rising sea-surface ... Rising sea-surface temperatures linked to stronger hurricanes ... Earthtimes.org - 9 hours ago Stronger hurricanes are a result of global warming, researchers said yesterday. Two separate teams of climate researchers said they ... San Francisco Chronicle, USA - 14 hours ago Climate researchers at Purdue University and the Massachusetts Institute of Technology separately reported new evidence Tuesday supporting the idea that global ... Cyclone Strength Linked With Sea Temps Post Chronicle - 8 hours ago by UPI Wire. WEST LAFAYETTE, Ind. - May 31, 2006 (UPI) -- Purdue University climate researchers say 40 years of rising sea-surface ... Cyclone strength linked with sea temps DailyIndia.com, NY - 9 hours ago WEST LAFAYETTE, Ind., May 31 (UPI) -- Purdue University climate researchers say 40 years of rising sea-surface temperatures are linked to more globally intense ... Cyclone strength linked with sea temps Political Gateway, FL - 10 hours ago WEST LAFAYETTE, Ind., May 31 (UPI) -- Purdue University climate researchers say 40 years of rising sea-surface temperatures are linked to more globally intense ... 2 Studies Link Global Warming To Greater Power Of Hurricanes Free Internet Press, NY - 16 hours ago Climate researchers at Purdue University and the Massachusetts Institute of Technology separately reported new evidence Tuesday supporting the idea that global ... Warming Oceans Linked to Global Rise of Cyclone Intensity PhysOrg.com, VA - May 30, 2006 Climate researchers at Purdue University have concluded in a new study that rising sea-surface temperatures over the past 40 years are linked to a trend of ... Research Links Warming Oceans to Global Rise of Cyclone Intensity AScribe - May 30, 2006 WEST LAFAYETTE, Ind., May 30 (AScribe Newswire) -- Climate researchers at Purdue University have concluded in a new study that rising sea-surface temperatures ... Warming Oceans Linked to Global Rise of Cyclone Intensity YubaNet, CA - May 30, 2006 Climate researchers at Purdue University have concluded in a new study that rising sea-surface temperatures over the past 40 years are linked to a trend of ... -
Acidité, sécheresse, cyclone...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Presse, livres, médias et cinéma
C'est moi qui te remercie mais note bien que cette étude du catastrophisme médiatique reste neutre sur la valeur scientifique des études concernées. Cela expose simplement comment, sur un débat en cours, les médias font leur choix à base documentaire égale et créent un imaginaire de la catastrophe imminente propice à leur chiffre de vente ou à leur recette publicitaire. Hélas, j'imagine que cela n'est pas sans retombées concrètes à terme sur le financement sélectif des chercheurs et des labos, puisque les pouvoirs médiatiques, économiques et politiques sont de plus en plus imbriqués. L'effet des médias ne fonctionne pas que dans un sens (vers le grand public) : c'est aussi devenu pour les politiques un indicateur de tendance utile pour construire leur popularité. Et donc opérer ostensiblement leurs choix budgétaires pour la recherche. PS : comme indiqué dans la discussion plus haut sur les cyclones, il se trouve qu'il y avait un second article tout aussi récent (10 mai) concluant lui aussi que le signal anthropique sur l'intensité des cyclones est indétectable sur l'Atlantique. Pour un journaliste, deux papiers sur un même thème représente théoriquement le cas de figure idéal pour un commentaire. Il n'y a rien eu pour ces deux premiers papiers (en ordre chronologique). Si j'ajoute les deux papiers "alarmistes" (Mann Emanuel + Huber), cela fait quatre recherches en tir groupé qui auraient pu donner lieu à une synthèse balancée, mentionnant les conclusions contradictoires. Malheureusement, seules deux recherches ont droit au coup de projecteur. Les journalistes scientifiques sont comme moi (enfin... les plus consciencieux ) : ils regardent en théorie à la source. Visiblement, une source leur plaisait et une autre non. A moins qu'ils se soient contentés de recopier les communiqués de presse, procédure déontologiquement lamentable mais ô combien répandue chez mes paresseux collègues. -
Deux nouvelles études sur les cyclones...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Décidément, la saison cyclonique est bien avancée dans le domaine éditorial : deux nouvelles études sont parues dans les GRL : Michaels et al., Huber et al.. Je commente cette nuit la première, que j'ai ratée et qui a "déjà" deux semaines. Je vais tâcher de trouver demain le texte de la seconde. Honte à moi, donc, je n'avais pas vu passer dans les GRL un papier de Patrick J. Michaels, Paul C. Knappenberger et Robert E. Davis. Les auteurs se posent la question : s'il existe une corrélation entre l'intensité des cyclones et les températures de surface de l'océan, s'agit-il d'une co-variation continue (SST plus hautes > cyclones plus intenses) ou d'un processus à seuil ? Pour répondre, ils utilisent une grille fine (1°x1°) des SST dans le bassin atlantique, obtenue par mesures in situ calibrées avec les mesures satellite, entre 1982 et 2005. Les précédentes études avaient une précision de grille deux fois moindres. Ils utilisent par ailleurs la base HURDAT, qui collecte les données (localisation, intensité) des cyclones atlantiques. Au total, 7814 associations SST-vitesse de vent ont pu être recueillies sur ces 24 dernières années. Les auteurs trouvent une association significative entre SST et intensité (pour chaque degré supplémentaire, la vitesse de vent augmente de 2,8 m/s), mais le maximum d'intensité des cyclones est généralement atteint en dessous du maximum des SST du parcours. Seuls 26% des cyclones observés atteignent ainsi leur pic dans le degré de latitude / longitude où les mers sont les plus chaudes. En moyenne, l'intensité maximale est plutôt atteinte 4,4° de latitude N par rapport au maximum des SST de la course. La vitesse de vent semble augmenter jusqu'à 28,25°C (valeur moyenne de seuil), puis varier ensuite sans lien avec les températures de surface. Dit autrement : tous les cyclones de catégorie 3 et plus ont atteint une zone à cette température, mais c'est aussi à partir de ce seuil que l'on ne retrouve plus de corrélation claire. Que donnent ces mesures appliquées à la période étudiée dans l'Atlantique ? Les auteurs divisent en deux phases : 1982-1994 et 1995-2005. Les années 1994-1995 sont reconnues comme le passage de la période faible activité à la période forte activité sur le bassin Atlantique. En 1982-1994, 71 tempêtes ont rencontré le seuil 28,25°C et 16 (22%) sont devenues des ouragans majeurs. En 1995-2005, 124 tempêtes ont rencontré le même seuil et 42 (33%) sont devenues des ouragans majeurs. Sur les deux périodes, le maximum des SST au-delà du seuil n'est guère éloigné : 28,95°C vs 29,28 °C. Les auteurs concluent sur ce point que d'autres facteurs que les SST ont contribué à l'activité cyclonique intense des dix dernières années (le taux de transformation des tempêtes en ouragans majeurs a connu une hausse de 50 % - de 22 à 33% - au-delà du seuil significatif de 28,25 °C et pour des maxima assez proches). La conclusion générale est que, sur la base de la période 1985-2002, la hausse des SST amplifierait à l'avenir l'intensité des cyclones. Si toutes les tempêtes tropicales (270 sur la période de référence) rencontraient demain le seuil de 28,25°C (ce qui supposerait un réchauffement des SST de 2-3°C par rapport à aujourd'hui), 80 d'entre elles deviendraient des cyclones de catégories 3+ (contre 58) et la vitesse moyenne de vent maximal passerait de 38,1 m/s à 40,5 m/s. Mais c'est là une situation "extrême" supposant une hausse forte et généralisée des SST (>2°C), alors que le hausse constatée après un siècle et demi de réchauffement reste inférieure à 1°C (du fait de l'inertie thermique de la masse océanique). Les auteurs remarquent d'ailleurs que les quelques dixièmes de °C gagnés ces dernières décennies rendent peu probable la détection d'un signal clair sur l'intensité des cyclones (la hausse de l'intensité des vents serait de l'ordre de 1-2%). Comme Michaels est un sceptique notoire (je précise pour ceux qui l'ignorent), l'article se conclut par cette précision : "dans la mesure où une large part de l'augmentation observée des SST dans l'Atlantique peut être causée par d'autres facteurs que les évolutions des gaz à effet de serre (Knight 2005), il n'est pas possible de décréter que l'activité anthropique a influencé de manière détectable les tendances constatées sur la sévérité et l'intensité des ouragans de l'Atlantique". On peut bien sûr passer outre cette conclusion si on le souhaite (expliquant que l'article n'a pas été plus médiatisé que celui de Klotzbach), et retenir au moins l'intéressante analyse empirique d'un effet de seuil situé peu au-delà de 28°C dans le bassin atlantique et d'une absence de variation continue d'intensité au-delà du seuil. Références : Sea-surface temperatures and tropical cyclones in the Atlantic basin, GRL, 33, L09708, doi:10.1029/2006GL025757, 2006 -
Deux nouvelles études sur les cyclones...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Kerry Emanuel est au MIT et Michael Mann à l'Université de Pennsylvanie. -
Des statistiques mondiales cancer par cancer : http://jncicancerspectrum.oxfordjournals.o...iarc/?view=iarc Attention sur les cancers : la hausse est surtout due au fait que le déclenchement de cette pathologie est temps-dépendant (il y en a de plus en plus à mesure que la pop. vieillit) et que les outils de diagnostic progressent.
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Oui, bien sûr. La question est aussi de savoir si ce progrès de la recherche biomédicale et du système de santé peut être disjoint des autres évolutions de la société. Dans une société rurale à économie auto-centrée, tu n'as pas des masses d'école, de faculté de médecine, de centres de recherche, de labos équipés, de sécurité sociale... Bref, difficile d'avoir le beurre et l'argent du beurre, sans même parler de la crèmière.
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J'ajoute un point à mon propos précédent sur la mortalité. Vivre est une chose, vivre dans de bonnes conditions en est une autre. L'époque moderne a vu disparaître (dans les sociétés industrialiées) de nombreuses pathologies liées aux carences alimentaires : scorbut (vitamine C), pellagre (vitamine B3), arriération et goitre (iode), béri-béri et asthénie (B1), trouble du développement cérébral (B9), etc. Ce n'est pas le cas partout puisque la seule carence en vitamine A rend encore 300 000 enfants aveugles chaque année dans le tiers-monde.
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Entre 1996 et 2005, on est passé de 0 à 90 millions d'ha, soit un taux de croissance moyen de 11%, qui n'a pas particulièrement faibli. La croissance la plus forte s'observe actuellement dans les pays émergents (+6,3 millions ha 2004/2005 contre +2,7 dans les pays industrialisées), essentiellement Chine, Brésil, Argentine. Les Etats-Unis restent néanmoins largement en tête avec 49,8 millions d'ha et 55% des plantations. Au total, 21 pays cultivent désormais des OGM. Outre la résistance aux prédateurs (insectes) que tu signales, les programmes expérimentaux en cours des OGM incluent la résistance aux virus, bactéries et champignons, la tolérance aux herbicides, la réduction des allergènes, la diminution de la consommation d'eau, la résistance aux conditions extrêmes, la meilleure conservation, l'intégration de substances nutritives, la modification des couleurs et temps de fanage, l'amélioration du rendement industriel intrinsèque (papier). Pour rester dans le domaine végétal, car le domaine médical est encore plus intéressant. Pour ce qui est de la résistance aux maladies et prédateurs, j'ai des doutes sur l'efficacité à moyen et long termes tant qu'on en reste à des protocoles simples (c'est-à-dire que l'on ne varie pas régulièrement les transgènes, comme on le fait pour les antibiotiques humains par exemple). Pour l'adaptation aux changements climatiques et/ou aux conditions défavorables de certaines régions, le potentiel est énorme mais il n'y a pas grand chose d'abouti pour le moment.
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Une étude intéressante a été faite par l'Ined : A quel âge mouraient nos ancêtres?, Population & Société n°280, juin 2002, téléchargeable en [pdf] au lien ci-dessous. Il en ressort qu'aux 17e et 18e siècles, un bébé sur quatre n'atteignait pas un an, un sur deux ne dépassait pas 11 ans (incluant les précédents), et que l'espérance de vie des survivants adultes de 20 ans était de l'ordre de 35 ans en moyenne. De façon intéressante, l'étude de sépulture ancienne ou de peuples dont les conditions de vie ont peu évolué depuis le néolithique indique des proportions assez comparables. Il est notable que l'espérance de vie soit de 55 ans "seulement" pour ceux qui ont franchi le cap infantile, puisque la mortalité par cancer et maladie cardio-vasculaire est assez rare avant cet âge. L'étude ne précise hélas pas ces causes exactes de mortalité. Une autre étude de l'OMS éclaire un peu le sujet : Bulletin of the World Health Organization, 2000, 78 (10) : 1207-1221 (lien en téléchargeable ci-dessous). Elle rappelle que la malnutrition est associée à 50% des décès chez l'enfant, non pas forcément comme cause directe (carences morbides ou diarrhée aiguë par exemple), mais aussi comme facteur d'aggravation et de pronostic pessimiste des autres pathologies courantes (infections respiratoires, rougeole, etc.). Cela signifie donc que les maladies (et les morts violentes) n'étaient pas les seules reponsables de la moindre espérance de vie de nos ancêtres. Lien INED http://www.ined.fr/fr/ressources_documenta...ublication/474/ LIEN OMS http://www.who.int/docstore/bulletin/diges...ber4/bu0748.pdf
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Acidité, sécheresse, cyclone...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Presse, livres, médias et cinéma
Impressionant. 48 heures après la parution du communiqué de Mann, State et Emanuel sur les cyclones, voici ce qu'on peut déjà trouver sur Google News : Climate change responsible for increased hurricanes: Research Hindu, India - 5 hours ago May 31: Human induced climate change, rather than naturally occurring ocean cycles, may be responsible for the recent increases in frequency and strength of ... Global warming responsible for more Atlantic hurricanes: study People's Daily Online, China - 5 hours ago More and stronger North Atlantic hurricanes may be attributed to human-induced climate warming rather than natural ocean cycles, scientists reported on Tuesday ... Climate change and hurricanes: New evidence Seattle Post Intelligencer - 8 hours ago By JOHN SCHWARTZ. Climate researchers at Purdue University and the Massachusetts Institute of Technology separately reported new ... 2 Studies Link Global Warming to Greater Power of Hurricanes New York Times, United States - 13 hours ago Climate researchers at Purdue University and the Massachusetts Institute of Technology separately reported new evidence yesterday supporting the idea that ... Cyclone strength linked with sea temps United Press International - 42 minutes ago WEST LAFAYETTE, Ind., May 31 (UPI) -- Purdue University climate researchers say 40 years of rising sea-surface temperatures are linked to more globally intense ... Hurricanes to Unleash Dormant, Hidden Power LiveScience.com, NY - 10 hours ago Kerry Emanuel sparked a debate among his colleagues last year when he published a paper linking the trend of increasingly strong Atlantic Ocean hurricanes ... Warming Oceans Linked to Global Rise of Cyclone Intensity Newswise (press release) - May 30, 2006 Newswise — Climate researchers at Purdue University have concluded in a new study that rising sea-surface temperatures over the past 40 years are linked to a ... Dangers of sea surface warming Scenta.co.uk, UK - 30 minutes ago Researchers have found further proof that human-induced climate change, rather than ocean cycles, is responsible for the recent increase in hurricanes. ... Climate change responsible for increased hurricanes Penn State Live, PA - 20 hours ago University Park, Pa. – Human induced climate change, rather than naturally occurring ocean cycles, may be responsible for the ... Research Links Warming Oceans to Global Rise of Cyclone Intensity PlanetSave.com, ME - 21 hours ago WEST LAFAYETTE, Ind., May 30 (AScribe Newswire) -- Climate researchers at Purdue University have concluded in a new study that rising sea-surface temperatures ... -
Le propos que tu cites répond à ton propos selon lequel il serait forcément aberrant de voir dans le changement climatique une aubaine. Pour simplifier, tu peux aussi répondre toi-même et directement à la question : crois-tu qu'un changement de 0,5-2,5°C n'aurait que des conséquences négatives et es-tu même sûre que les conséquences négatives l'emporteraient sur les positives ? Je réponds tout simplement non à la première comme à la seconde. Si tu as de telles certitudes que tu peux répondre oui sans hésiter au deux et que rien n'altère ton jugement, tant mieux (ou tant pis) pour toi. Bon, essayez de garder quelques assiettes intactes /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> Mais sa réponse sur ce point précis sera intéressante. En effet, je remontais dans mon propos aux temps historiques et même préhistoriques. Juste un détail : pour porter un jugement sur une époque, il ne faut pas le faire sur la base de nos ancêtres (qui, par définition, ont survécu sinon on ne serait pas là) mais sur toute la population de l'époque (pour voir combien d'ancêtres potentiels ont disparu par rapport à d'autres époques). Eh bien je le retire de notre discussion si tu veux. Je ne pensais pas à toi, mais à certains arguments démagogiques (en fait, mensongers) de certains anti-OGM. Je n'insiste pas, on sera encore HS. Mais j'en profite pour retourner ton argument : il n'est pas rare que les gens annonçant des catastrophes pour le climat soient aussi des gens annonçant des catastrophes pour les OGM. Quand c'est le cas, je fais l'hypothèse que le catastrophisme en question ne relève pas toujours d'un examen précis des faits. De fait, 95% des arguments contre le clonage en général et le clonage humain en particulier me semblent non fondés (sur autre chose que la répulsion purement émotive, bien sûr). Mais c'est encore un autre débat, qui n'a vraiment plus rien à voir avec le climat !
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Acidité, sécheresse, cyclone...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Presse, livres, médias et cinéma
J'ai repris le débat (sur l'angle du contenu, qui est quand même plus intéressant) dans un autre Forum. Bien d'accord avec toi sur la nécessité d'une sorte d'"Observatoire" qui fasse le point domaine par domaine sur l'état de la recherche, en signalant au moins de manière neutre l'existence de tous les travaux, notamment et surtout quand leurs conclusions sont contradictoires. En un sens, c'est ce que fait le GIEC dans une bonne part de ses rapports... mais le hic est bien sûr la part restante, objet de conflits récurrents. Climat Sceptique est pour l'instant dédié au côté obscur de la force pour contrebalancer la surcharge médiatique en sens inverse, mais à terme, si je croise des bonnes volontés de l'"autre camp", je serai tout prêt à collaborer au projet commun d'un tel Observatoire. -
Je ne connais aucun producteur OGM qui se félicite du RC. Tu leur prêtes en fait des arrière-pensées et tu leur fais donc un procès d'intention, mais tu aurais sans doute des difficultés à produire la moindre citation pour appuyer ce procès. Tu diras alors : "c'est tellement évident que ce n'est même pas énoncé". Le pb, c'est que c'est évident pour toi, mais qu'il faut aller au-delà de cette évidence si tu veux convaincre qui que ce soit n'étant pas de ton avis. Dans le cas contraire, cela s'appelle simplement un préjugé. Sinon, un réchauffement modéré de 0,5 à 2,5°C pourrait sans doute être profitable dans certaines régions du globe (selon le régime des précipitations) et globalement profitable à la productivité végétale, ce dont témoigne déjà d'innombrables études. Ce n'est pas être "fou" que de le penser, c'est plutôt être "fou" que d'essayer de soutenir mordicus que la hausse du CO2 et des T est forcément négative en ce domaine, contre toutes les évidences de la biologie végétale. Il faudrait un agriculteur ou un ingénieur agronome pour nous départager. Il me semble que les ventes de semences non modifiées aux professionnels incluent notamment le versement de contreparties en cas de reproduction pour autoconsommation ou autre. Je ne parle pas bien sûr du producteur local qui fait ses greffons dans son verger, bien sûr. Bien d'accord avec toi sur les subventions au lobby agricole, mais voir plus loin. Ce n'est pas un "poncif" que de constater le différentiel de prix entre une coop bio, un producteur local non labellisé (où je vais aussi souvent vu que je suis en pleine cambrousse) et un hypermarché. Oui, mais précise une chose : cette "manne" les rend surtout compétitifs par rapport à une agriculture encore plus industrialisée et à charge salariale encore plus faible hors des frontières européennes. Si le marché agricole était vraiment libéralisé, c'est-à-dire privé de subventions étatiques, le différentiel de prix serait encore plus favorable à l'industriel par rapport au naturel. Je pense au contraire que nos ancêtres se portaient plus mal que nous, qu'ils ne savaient jamais s'ils pourraient manger la saison suivante, que les chiffres de mortalité par intoxication alimentaire étaient bcp plus élevés qu'aujourd'hui, que la malnutrition infantile et ses complications étaient courante, que ce que nous consommons leur apparaîtrait comme un luxe... Bref, les visions idéalisées du passé ne résistent pas à mon avis à l'examen des faits. Non, tu généralises à partir de mon cas particulier. Je ne suis pas spécialement "pro" OGM... mais surtout "anti" obscurantisme. Je doute que l'agriculture OGM représente pour le moment l'immense progrès que décrivent ses partisans, mais je ne doute pas un instant que le potentiel de la modification génétique est immense et cela me rend très enthousiaste. J'accepte volontiers qu'on le déplore, mais pas qu'on mente aux gens pour cela.
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Dans une autre discussion (voir Forum Presse), je soulignais la médiatisation différentielle des travaux sur le RC : les études ayant des conclusions neutres ne sont que rarement évoquées, les études ayant des conclusions "alarmistes" le sont bien plus. Nous avons un cas de figure parfait : une étude de mai 2006 de Klotzbach dans les GRL concluant qu'il n'y a pas de signal clair de l'intensité des cyclones sur la période 1986-2005 à l'échelle globale ; une autre à paraître dans Eos de Mann et Emanuel trouvant que les cyclones de l'Atlantique Nord ont gagné en intensité à cause du réchauffement global d'origine anthropique. Les deux publications sont de l'American Geophysical Union, la seconde étant plus confidentielle que la première (accès électronique réservé aux membres à ma connaissance). Le travail de Klotzbach n'a été cité nulle part ; celui de Mann et Emanuel fait déjà et en ce moment la "une" des rubriques "climat" des sites Eurekalert et Science Daily (les deux principales sources généralistes d'infos scientifiques, en terme de fréquentation). Mais je ne souhaite pas insister ici sur cette question de la médiatisation, traitée plus bas. Je reviens plutôt sur le contenu scientifique des deux travaux, adapté à ce Forum. *** Voici les principales conclusions de Klotzbach (pour ceux qui n'ont pas lu cette synthèse en rubrique Presse) : Plusieurs auteurs (Emanuel 2005, Webster 2005) ont trouvé une augmentation dans l'intensité des cyclones au cours des 35 dernières années et l'ont rapportée à la hausse des températures de surface de la mer (SST), elle-même liée au réchauffement global. Philip Klotzbach (Département des sciences de l'atmosphère, Université du Colorado) a examiné les données disponibles sur les vingt dernières années, soit 1986-2005, au cours desquelles les SST ont augmenté de 0,2-0,4°C selon les estimations. Il a utilisé deux paramètres d'évaluation : le nombre de cyclones de catégories 4 et 5 et l'index ACE (Accumulated Cyclone Energy). L'index ACE a connu une forte augmentation dans le bassin Nord-Atlantique et une forte baisse dans le bassin Pacifique Nord-Est. On trouve ailleurs des tendances peu significatives à la hausse ou à la baisse. Sur l'ensemble des bassins, l'indice ACE a légèrement augmenté au cours de la période étudiée, mais les tendances sur les seize années les plus récentes (1990-2005) sont au contraire à la baisse. Ce sont pourtant les années les plus chaudes, et de loin. Concernant les catégories 4 et 5, les deux régions ayant connu des tendances les plus significatives des deux dernières décennies (Nord-Atlantique, Pacifique Nord-Est) ne montrent pas de tendances claires (47 cyclones sur 1986-1995, 48 cyclones sur 1996-2006). Concernant l'ensemble des bassins, on trouve une hausse globale de 10% des cyclones 4-5. L'auteur souligne cependant que l'essentiel de cette hausse tient aux cyclones de l'Hémisphère Sud de la fin des années 1980 et du début des années 1990, dont la qualité des analyses est parfois débattue. Depuis 1990, on ne trouve que très peu de changements alors que le réchauffement s'est accéléré. Il existe une corrélation positive et significative entre l'indice ACE, les températures de surface (SST) et le nombre de cyclones 4-5 pour les bassins Nord-Atlantique et Pacifique Nord-Est. Cette corrélation est en revanche absente des autres bassins cycloniques, ce qui indique que "d'autres facteurs comme l'état d'El Niño ENSO, le cisaillement vertical des vents, l'humidité de la troposphère moyenne [...] jouent un rôle critique pour déterminer l'intensité attendue d'une saison cyclonique". Conclusion de Philip Klotzbach : "Ces résultats indiquent qu'il y a eu très peu de tendance dans l'activité cyclonique des vingt dernières années et qu'une large partie de l'augmentation importante trouvée par Emanuel 2005 ou Webster 2005 est probablement due à la qualité médiocre des bases de données avant le milieu des années 1980". *** Pour Mann et Emanuel, je n'ai pas encore pu me procurer l'étude, juste le communiqué assez détaillé que l'on peut lire sur les sites mentionnés plus haut. La lecture de ce communiqué me laisse dubitatif. - Les auteurs ont développé un modèle sur 100 ans qui inclut les données sur la fréquence et l'intensité des cyclones, les SST, l'oscillation atlantique multidécennale (AMO), les aérosols. - Selon eux, il y aurait des "données correctes" sur les ouragans et les SST depuis un peu plus de 100 ans. A ma connaissance, les spécialistes des cyclones ne sont pas d'accord sur la mesure de l'intensité des cyclones avant les satellites, c'est-à-dire avant le milieu des années 1980 ; et la mesure des SST dans la première partie du XXe siècle par des cargos aux instruments rudimentaires prenant toujours les mêmes routes maritimes ne doit pas être d'une extraordinaire précision. - Les chercheurs ont choisi d'inclure l'oscillation atlantique multidécennale (AMO) dont la durée est de 50-70 ans, c'est-à-dire peut-être au-delà de la période de temps étudiée sur un cycle complet. Comment évaluer clairement son signal ? - Ils incluent également une modélisation des aérosols, connue pour être particulièrement spéculative aussi bien sur la quantité des émissions au cours du XXe siècle que sur le régime des flux et donc leur répartition atmosphérique après émission. Selon eux, la baisse des SST 1950-80 a été confondue dans de précédents travaux avec un effet de l'AMO, alors qu'il s'agissait plutôt d'un effet des aérosols. Ce modèle aux données de base un peu incertaines au premier abord conclut que les ouragans AN ont augmenté d'intensité sur 1980-2000 à cause du réchauffement global d'origine anthropique. Tant que je n'ai pas le papier intégral, il est difficile d'aller plus loin. Disons simplement qu'il s'agit d'un exercice un peu spéculatif, prenant une période longue avec plusieurs indices sujets à débat. *** Les conclusions que j'en tire provisoirement : - la hausse des SST, bien que faible globalement depuis 160 ans (de mémoire, 0,4 à 0,6 °C), a probablement un lien avec l'augmentation d'intensité des cyclones ; - le signal de la hausse des SST due au réchauffement global et de la hausse des SST due à des oscillations naturelles sur chaque bassin est complexe à isoler ; - le lien intensité-SST ne se retrouve pas sur tous les bassins, de sorte que les variations des SST ne sont pas la seule condition de la cyclogenèse, voire une condition non déterminante dans certains bassins par rapport à d'autres facteurs ; - la période de réchauffement rapide 1996-2005 ne semble pas liée à une augmentation d'intensité des cyclones sur les bassins où la corrélation SST-intensité est la plus claire (AN, PNE), puisque le nb des cyclones 4-5 est globalement stable par rapport à 1986-1995 ; - ces données permettent difficilement de conclure à un lien clair entre réchauffement global anthropique et hausse d'intensité des cyclones.
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Acidité, sécheresse, cyclone...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Presse, livres, médias et cinéma
Coup de chance, on va peut-être avoir un test en grandeur nature. Sur Eurekalert (AAAS) ce matin (lien ci-dessous), je vois un communiqué sur un travail tout récent de Mann, Estate et Emanuel concluant que l'intensité des cyclones de l'AN est liée au réchauffement anthropique. Voilà un sujet d'étude "archi-connue" (comme tu disais de Klotzbach), ne concernant que l'AN (donc plus limité), dont la conclusion est inverse (le réchauffement anthropique est coupable) : va-t-elle avoir le même destin ? Sur Eurekalert en tout cas, ils n'ont pas jugé utile à ma connaissance de parler de Klotzbach, ce qui fait déjà une inégalité de traitement. Ce doit être la même chose sur ScienceDaily, puisqu'ils sélectionnent dans 90% des cas les mêmes communiqués. http://www.eurekalert.org/bysubject/atmospheric.php -
Acidité, sécheresse, cyclone...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Presse, livres, médias et cinéma
Entièrement d'accord : mon propos concerne le traitement médiatique des recherhes et non leur validité scientifique. Il faudrait en effet analyser la question en détail et de manière quantifiée, en prenant quelques recherches comparables (mais aux conclusions inverses) et en observant leurs nb de citations dans la base LexisNexis. Le service est hélas payant et coûteux. -
Acidité, sécheresse, cyclone...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Presse, livres, médias et cinéma
Certes, mais d'un point de vue médiatique (et non scientifique), tu ne l'as pas démontré. Un rédacteur qui considérait à l'automne 2005 que la question de l'intensité des cyclones méritaient un long papier peut difficilement justifier que la même question n'a plus aucun intérêt au printemps 2006. Comme ce rédacteur n'a généralement pas la compétence pour dire que l'étude du printemps 2006 est biaisée (ce qu'est censé vérifier le comité de lecture des GRL), il fait le choix de ne pas en parler pour d'autres raisons. Notamment pour la raison simple que l'information "il n'y a pas de tendance claire dans l'intensité des cyclones" n'est pas vendeuse. J'accepte volontiers ce qui paraît dans Nature ou Science, comme dans toute revue peer-reviewed. En revanche, ce qui est mis en avant sur leur site ou leurs "highlights" pour des raisons d'attractivité éditoriale et commerciale, cela m'intéresse beaucoup moins, sinon à titre de symptôme de l'air du temps. Mais je ne m'en fais guère : les modes n'ont qu'un temps. Il y a cinq ans, la moindre tentative ratée de clonage d'une cellule souche de singe faisait trois pages de commentaires élogieux sur les quasi-prouesses et quasi-conséquences de la quasi-réussite de l'équipe. Et puis on se lasse. -
Bien, les organisations "non profit" de l'agronomie font partie du complot, au même titre que les multinationales du pétrole. Il y en a ici qui me soupçonnent (à tort) de voir des "conspirateurs du réchauffement" partout, mais je vois que l'obsession du complot est un trouble répandu ! Pourquoi traiter de "fou" ou de "dément" les gens avec qui tu n'es pas d'accord ? Pour ma part, je suis assez indifférent à cette question des OGM agricoles dans le monde industrialisé et je doute beaucoup que, d'un point de vue écologique, les cultures intensives avec ou sans OGM soient très différentes. Car c'est là la vraie question : on est pour ou contre l'agriculture intensive et industrielle. Je suis pour parce que je crois impossible de nourrir 6 ou 7 milliards d'humains avec les techniques extensives néolithiques (techniques qui ont d'ailleurs provoqué régulièrement des famines jusqu'à date récente). Mais on peut très bien être contre sans être "fou" ou "dément", chacun ses opinions. A titre personnel, je mange plutôt du bio parce que cela a plus de saveur. Mais je sais très bien que c'est un luxe de se payer des fruits, légumes et viandes trois fois plus chers qu'au supermarché du coin. (Je réponds aussi à Météor par la même occasion). Ma connaissance n'est pas vraiment approfondie car cet aspect là de la modification génétique est souvent une ennuyeuse affaire de boutiquiers. Les OGM de l'agriculture intensive et industrielle présentent divers gains de productivité - c'est d'ailleurs la raison assez logique pour laquelle ils sont adoptés par un nb croissant d'agriculteurs en Amérique et en Asie (et non parce que les pauvres paysans ont sur la tempe le pistolet d'un gros monsieur qui a un cigare dans la bouche et qui fait tourner exprès son moteur diesel pour ajouter du CO2). La résistance aux biocides dont tu parles concerne les OGM comme les non-OGM (c'est le problème classique de mutation rapide des populations de bactéries, de parasites, d'insectes, etc.). Il est évident que si l'on croit "mater" la logique de l'évolution par un seul OGM, on se fourre le doigt dans l'oeil. Mais ce n'est pas forcément ainsi que l'entendent les fabricants de semences modifiées - je pense qu'ils travaillent plutôt à faire varier les gènes de résistance, de la même manière qu'on varie les produits biocides "externes" en agriculture industrielle et intensive non modifiée. Les semenciers "non modifiés" de l'agriculture industrielle vendent déjà des semences de médiocre longévité, de sorte que la plupart des agriculteurs préfèrent racheter un lot à chaque nouvelle saison plutôt que de s'ennuyer à faire persister des autogames médiocres (en soi, même en semence non modifiée, je crois que c'est interdit et que tu dois verser des royalties). Si les OGM étaient stériles, comme tu le dis, je doute que la dissémination des gènes par fertilisation accidentelle des espèces connexes soit un problème. L'affaire Terminator, à laquelle tu fais peut-être allusion, est déjà ancienne (et aucune semence Terminator n'a de toute façon jamais été vendue, vu que le procédé n'a même pas été breveté à ma connaissance).
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Acidité, sécheresse, cyclone...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Presse, livres, médias et cinéma
L'auteur n'a pas examiné tous les points que tu signales - ce qui n'est pas très étonnant, car ce n'est pas l'objet de son étude (cf. Emanuel 2005 et Webster 2005 auxquels cette étude répond). Ci-dessous, tu trouves les principales infos du papier. Je ne souhaite pas entrer ici dans un débat de fond sur les cyclones, ou il faut le faire sur un autre post. Les animateurs d'IC ont à juste titre replacer mon post dans cette catégorie : il ne concerne pas la qualité intrinsèque des travaux, mais le choix de leur médiatisation. Je maintiens que celle-ci témoigne d'un penchant quasi-obsessionnel à faire de la publicité à la moindre étude relevant un impact négatif du réchauffement, au détriment d'une présentation plus équilibrée de ce qui paraît dans la littérature. Le modèle du brave Loáiciga aurait conclu que le pH des océans allait grandement baisser dans le siècle à venir, il n'aurait eu aucune difficulté à voir son communiqué de presse diffusé un peu partout, comme cela a été fait à de multiples reprises pour des travaux similaires. Mais comme il n'entonne pas le (nouveau) refrain dramatisant de l'acidification accélérée, cela n'intéresse pas les éditeurs. *** Plusieurs auteurs (Emanuel 2005, Webster 2005) ont trouvé une augmentation dans l'intensité des cyclones au cours des 35 dernières années et l'ont rapportée à la hausse des températures de surface de la mer (SST), elle-même liée au réchauffement global. Philip Klotzbach (Département des sciences de l'atmosphère, Université du Colorado) a examiné les données disponibles sur les vingt dernières années, soit 1986-2005, au cours desquelles les SST ont augmenté de 0,2-0,4°C selon les estimations. Il a utilisé deux paramètres d'évaluation : le nombre de cyclones de catégories 4 et 5 et l'index ACE (Accumulated Cyclone Energy). L'index ACE a connu une forte augmentation dans le bassin Nord-Atlantique et une forte baisse dans le bassin Pacifique Nord-Est. On trouve ailleurs des tendances peu significatives à la hausse ou à la baisse. Sur l'ensemble des bassins, l'indice ACE a légèrement augmenté au cours de la période étudiée, mais les tendances sur les seize années les plus récentes (1990-2005) sont au contraire à la baisse. Ce sont pourtant les années les plus chaudes, et de loin. Concernant les catégories 4 et 5, les deux régions ayant connu des tendances les plus significatives des deux dernières décennies (Nord-Atlantique, Pacifique Nord-Est) ne montrent pas de tendances claires (47 cyclones sur 1986-1995, 48 cyclones sur 1996-2006). Concernant l'ensemble des bassins, on trouve une hausse globale de 10% des cyclones 4-5. L'auteur souligne cependant que l'essentiel de cette hausse tient aux cyclones de l'Hémisphère Sud de la fin des années 1980 et du début des années 1990, dont la qualité des analyses est parfois débattue. Depuis 1990, on ne trouve que très peu de changements alors que le réchauffement s'est accéléré. Il existe une corrélation positive et significative entre l'indice ACE, les températures de surface (SST) et le nombre de cyclones 4-5 pour les bassins Nord-Atlantique et Pacifique Nord-Est. Cette corrélation est en revanche absente des autres bassins cycloniques, ce qui indique que "d'autres facteurs comme l'état d'El Niño ENSO, le cisaillement vertical des vents, l'humidité de la troposphère moyenne [...] jouent un rôle critique pour déterminer l'intensité attendue d'une saison cyclonique". Conclusion de Philip Klotzbach : "Ces résultats indiquent qu'il y a eu très peu de tendance dans l'activité cyclonique des vingt dernières années et qu'une large partie de l'augmentation importante trouvée par Emanuel 2005 ou Webster 2005 est probablement due à la qualité médiocre des bases de données avant le milieu des années 1980". Référence Klotzbach P.J. (2006), Trends in global tropical cyclone activity over the past twenty years (1986–2005), Geoph. Res. Lett., 33, doi 10.1029/2006GL025881. -
Acidité, sécheresse, cyclone...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Presse, livres, médias et cinéma
C'est moi qui suis désolé, mais : a- l'article parle des cyclones à l'échelle globale (pas seulement l'AN) entre 1986 et 2005. b- il y a débat sur cette question (globale et non AN) depuis l'an dernier et je doute que tu l'ignores. c- que les SST jouent un rôle dans la cyclogenèse c'est une chose. Mais l'auteur montre justement qu'il n'y a pas corrélation intensité / SST sur tous les bassins, et qu'il n'y a pas non plus corrélation claire entre réchauffement global et SST (puisque l'intensité cyclonique à l'échelle globale n'est pas maximale depuis 10 ans), sans doute en raison de la variabilité interannuelle forte des temp. de surface des océans (et aussi parce que la hausse des SST est une chose, mais que la cyclogenèse fait aussi appel à des conditions atmosphériques). d- tous les experts des cyclones reconnaissent que la question est complexe. Ils ne parviennent déjà pas à comprendre pourquoi le nb de cyclone varie si peu (alors que s'il suffisait de SST en hausse, le nombre et pas seulement l'intensité devrait aussi augmenter). e- tu as tout à fait le droit de considérer que cette étude peu intéressante sur un sujet archi-connu ne mérite pas que l'on en parle. Il faut simplement que tu précises aussi, par souci d'objectivité, que les études précédentes sur l'intensité des cyclones à l'éhelle globale ne méritaient pas non plus que l'on en parle autant. Non, je trouve que cette surenchère à laquelle même les plus grandes revues scientifiques cèdent oscille entre le lassant et le ridicule. Mais en un sens, tant mieux : les médias ont presque toujours besoin d'aller dans l'excès avant de revenir à un traitement plus rationnel de l'info. Alors, qu'ils débitent au maximum leur c**** sur le réchauffement responsable de tous les maux de la planète, cela accélérera le moment nécessaire du retour à la normal.