
charles.muller
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Ben tiens, ca n'a pas été dur à trouver. L'International Rice Research Institute (lien ci-dessous), qui est une organisation "non-profit" (et non une multinationale comme le craignait Laure), a annoncé en mars dernier qu'il lançe un programme de recherche pour la mise au point de variétés riz génétiquement modifiées résistantes à la chaleur, aux excès de précipitation et profitant mieux du CO2 atmosphérique dans leur croissance. Ils ne précisent pas si la plante diminuera la production de méthane par les rizières... http://www.irri.org/default.asp
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On peut "imaginer" plein de chose, mais quand cette imagination concerne des décisions publiques, il faut quand même essayer de la faire coller aux réalités biologiques et physiques. Ton schéma des fertilisations croisées en cascade finissant par produire des toxines est assez étonnant de ce point de vue. Surtout, je te ferai remarquer que le processus ainsi décrit ne permet pas de discerner entre OGM et non-OGM (c'est-à-dire que le transfert horizontal de gènes, notamment par les bactéries du sol, est déjà un phénomène courant dans les plantes qui nous entourent, sans que cela n'ait abouti à la contamination des pommes de terre par la belladone /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> ). Il faut aussi savoir qu'au-delà des multinationales de la semence, dont les produits même non-OGM (plants, engrais, biocides, etc.) ne sont de toute façon pas naturels ni respectueux de l'environnement, la première utilisation des OGM est médicale (insuline, hormone de croissance, antiviraux, etc.) et ces gènes modifiés couramment ingérés par les malades ne nuisent pas à leur santé, bien au contraire. Mais bon, ce n'est pas le sujet de ce forum. A la rigueur, on peut parler des modifications génétiques visant à limiter des contraintes climatiques, comme la disponibilité en eau, en chaleur, etc. Je vais voir ce qu'il en est.
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Acidité, sécheresse, cyclone...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Presse, livres, médias et cinéma
Et qui y a-t-il au juste de "très nouveau" dans les enièmes simulations de modèles qui modifient légèrement la fourchette haute des prévisions 2100 et que l'on voit recensées partout ? Excuse-moi, mais en matière d'"ultra connu" et de "rabaché", cela se pose là. Ta présentation de l'article sur les cyclones est assez faussée puisqu'on sait bien (on en a bcp parlé ici) qu'il y a un vif débat en cours chez les spécialistes depuis 2005. Quand Webster et Emanuel ont publié l'année dernière leurs études sur l'augmentation de l'intensité des cyclones, que n'a-t-on lu et entendu à l'époque ! Il est assez étonnant qu'une recherche sur le même sujet paraissant quelques mois plus tard ne provoque aucune discussion. A ma connaissance, c'est d'ailleurs la première en peer-review, à part la réponse de Chan à Webster. Sinon, au-delà de l'abstract, l'auteur considère très clairement que l'hypothétique augmentation d'intensité liée au réchauffement global est un artefact dû à la mauvaise qualité des mesures avant le milieu des années 1980. La légère augmentation que tu soulignes s'est tenue à la fin des années 80 et au début des années 1990, pas sur la période récente de réchauffement 1995-2005. Tu trouveras sur mon site une recension complète du papier, avec les différents éléments factuels qui le poussent à cette conclusion. Mais je dois te laisser, l'actualité climatique va très vite et je vois sur Nature un gros titre sur un autre papier passionnant : selon un modèle, le CO2 en hausse pourrait augmenter d'ici 2050 la croissance du sumac radicant ou lierre toxique (Toxicodendron radicans), qui provoque nombre d'allergies cutanées chez les jardiniers américains. Une telle nouvelle sensationnelle mérite assurément la "une" de nature.news... /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> -
A mon avis, le lobby OGM ne s'intéresse pas au changement climatique parce que ce n'est pas son rôle de lobby (au sens américain du terme : groupe de pression reconnu défendant un intérêt paticulier auprès du public, des médias et du politique). Sinon, mettre au point des plantes capables de pousser en situation de grand froid ou de grande sécheresse me paraît une très bonne chose, avec ou sans réchauffement. A ma connaissance, l'homme sélectionne depuis très longtemps des "races" d'animaux ou de plantes en vue de les acclimater. Ces espèces n'ont déjà rien de "naturel" et leur modification génétique a simplement été plus artisanale (croisement sélectif sur la base des phénotypes plutôt que modification directe des génotypes).
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En effet, on va essayer d'éviter le débat OGM, car j'ai l'impression que l'expression de nos désaccords prendrait des pages... Et puis ce n'est pas lié au climat. Sur le principe de précaution, j'ai franchement des difficultés. Au sens où il est le plus couramment défini, il concerne l'ensemble des mesures de restriction ou d'interdiction à prendre lorsqu’il existe des raisons suffisantes de penser qu’une activité risque de causer des dommages graves et irréversibles à la santé ou à l’environnement. Je ne vois pas du tout comment ce principe est réellement applicable (au-delà de l'invocation rituelle destinée, à mon avis, à légitimer rhétoriquement des choix politiques et économiques). Quasiment toutes les activités industrielles (et même humaines au sens large) posent, à un degré ou à un autre, des problèmes de santé et d'environnement. Comment trancher sur leur gravité relative ? Croit-on raisonnablement que l'on pourra passer des années à calculer des risques hypothétiques pour décider des orientations de la recherche fondamentale, appliquée, puis du transfert des connaissances vers l'industrie ? Sans compter que rétroactivement, le principe de précaution nous aurait sans doute privé de pas mal de découvertes des deux derniers siècles. Si les Curie avaient vécu aujourd'hui, on les empêcherait peut-être de travailler sur l'uranium et le radium, ce qui limiterait sûrement les risques à venir sur la santé, mais serait bien dommage pour trouver des substituts au carbone... A qui le dis-tu ! /emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20"> Quand on voit l'énergie dépensée pour cette goutte d'eau... Je pense comme toi que le défaut d'information est toujours une carence grave dans la qualité des décisions individuelles et collectives. Mais le surcroît d'information n'empêche pas que les décisions sont, en dernier ressort, du domaine de l'arbitraire démocratique (à information égale, une majorité écologiste ne prendra sans doute pas les mêmes décisions qu'une majorité libérale parce que les visions du monde de ces majorités souveraines ne sont pas les mêmes).
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Oui, mais pour rester dans les généralités, toute action humaine a un coût - au sens basique, un coût énergétique pour l'organisme, et dans nos sociétés complexes un coût économique pour la collectivité. D'où la nécessité, en situation de budget limité, de faire le calcul coût-bénéfice des actions possibles afin de trancher en faveur des unes au détriment des autres. Car avant le grand ET que tu signales, il y a pas mal de grands OU (je fais ceci ou cela). Par ailleurs, dans le domaine climatique, nos actions ne visent pas en priorité à aider notre "bonne vieille terre", mais surtout à éviter à l'humanité de supposées catastrophes. Si l'on disait aux gens : il faut stabiliser le climat pour protéger les espèces, cela ne les toucherait pas beaucoup. Quand on les menace en revanche d'être grillés par la canicule, noyés par les flots ou contaminés par la malaria, ils sont soudain beaucoup plus réceptifs.
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Vous prêtez de drôle d'intentions à la Terre Croyez-vous qu'elle "nous aime" particulièrement ? L'Indonésie n'est pas trop de cet avis présentement, si tant est que cela ait le moindre sens de prêter une intention à un système physique dépourvu de neurones... Bien sûr, on peut toujours filer la métaphore. J'ai l'impression qu'il y a deux "écoles", ceux qui considèrent la nature comme "cruelle" et ceux qui la voient comme "généreuse". Les premiers se félicitent que l'homme s'en soit détaché par le biais notamment des techniques, les seconds regrettent les temps plus harmonieux. J'aurais du mal à trancher car je ne comprends pas à la base l'intérêt d'attribuer des propriétés morales (ou simplement affectives-émotives) à ce qui n'en a pas. Tout cela est surtout un pb entre l'homme et l'homme concernant ses choix de développement, et convoquer Dame Nature à la barre n'aide pas à trancher sur ce qui est désirable (en dernier ressort, ce n'est pas la nature en soi, mais notre perception humaine de la nature qui pèse sur la décision). Sinon (pour chris68), les pauvres dinosaures n'étaient pas spécialement devenus "envahissants". Quelle que soit la cause exacte de leur disparition (météorite, trapp, les deux, et conséquences climatiques), ils sont juste tombés au mauvais moment et au mauvais endroit. Ce ne fut d'ailleurs pas la plus massive des extinctions au cours des 600 millions d'années écoulées - preuve que la terre et la vie n'entretiennent pas toujours des relations de parfaite harmonie, avec ou sans la foule des singes conscients.
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Cumul des durées d'insolation et de rayonnement
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Paléoclimatologie
Eh bien tu as dû le croiser, ou il fait partie des 20% de chercheurs français consciencieux , car j'ai reçu ce matin sa réponse (et dans la foulée son papier dans les CR Geoscience). Je l'ai remercié et tu peux le faire encore de ma part si tu le croises de nouveau. C'est toujours très sympa quand les chercheurs prennent le temps de répondre. Pour les entretiens, ce n'est pas bête et je vais réfléchir à une série de questions. En fait, en prévision de la parution d'IPCC/GIEC 2007, je pense développer une sorte de questionnaire standard "état des lieux de nos connaissances climatiques" sur ce que l'on sait et ne sait pas, adressé à un panel large de scientifiques. Ce serait l'occasion de le faire circuler. L'article de Moisselin et Canellas sur les durées d'insolation homogénéisées est intéressant. Elles n'ont aucune corrélation avec les températures minimales (assez logique), une corrélation significative de 0,5 avec les températures maximales et une corrélation forte de 0,86 avec les écarts d'amplitude, cela entre 1931 et 2000 (durée des séries homogénéisées). On voit un net gradient Nord-Sud, avec des insolations en baisse sur le Nord et en hausse sur le Sud, ce qui corrobore assez bien par ailleurs la carte des précipitations (en hausse sur le Nord, en baisse sur le Sud, surtout le Sud-Est où il y a des baisses significatives). Il n'y a hélas pas d'information sur les tendances décennales - les tendances sont calculées par une fonction spline de droite de régression annuelle entre 1931 et 2000. La carte ci-dessous donne cependant une petite idée de ces variations décennales (insolation en gras, moyenne nationale des 18 postes homogénéisés, ici comparée avec l'amplitude diurne en traits fins). Il est intéressant de noter que sur 1930-80, on retrouve assez bien la tendance des températures moyennes (hausse 1930-50, suivie de baisse 1950-80), mais que ce n'est plus le cas ensuite (forte hausse des températures moyennes 1980-2000, pas de mouvement très significatif de l'insolation globale sur cette période). On note aussi que l'effet Pinatubo est net sur 1992-93. -
Ce n'est pas forcément évident à trouver sur une zone précise. Il faut en général extraire des bases existantes la région qui t'intéresse. Si tu vas sur la base CRU du Hadley Center, par exemple (lien ci-dessous), tu as des données par grilles qui te permettent de sélectionner les latitudes / longitudes pertinentes (Gridded Data / CRUTEM et HadCrut). http://www.cru.uea.ac.uk/cru/data/temperature/ Tu as aussi pas mal de choses sur le site GISS / Nasa, notamment pour faire des cartes de tendances globales : http://data.giss.nasa.gov/gistemp/ Sur le site CO2 Science, tu trouves une sorte de "calculateur en ligne" plus intuitif qui te donne la courbe des anomalies sur la période, les latitudes et les longitudes choisies, et cela pour quatre bases (GHCN, Jone 1999, MSU satellite, Angell 1999 radiosonde ; voir cependant description des données ainsi mises en lignes) : http://www.co2science.org/scripts/CO2Scien...tures/temps.jsp Sinon, il existe sûrement des données météo plutôt que climato mises à jour régulièrement sur le Groenland aux services météos danois, mais je ne connais pas leur site.
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Il faudrait préciser la profondeur des moyennes qui t'intéresse. As-tu des doutes sur les mesures présentes ou sur leur évolution depuis un siècle (ou deux, ou dix, etc.) ?
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Acidité, sécheresse, cyclone...
charles.muller a posté un sujet dans Presse, livres, médias et cinéma
Il y a des études dont on parle beaucoup et d'autres bien moins. On peut vivre en ce moment un exemple typique de cette médiatisation différentielle à partir d'une même base d'informations, en l'occurrence les nouveaux articles des Geophysical Research Letters (volume 33, numéro 10, mai 2006). Si vous allez sur les sites d'Eurekalert, ScienceDaily, ou si vous recevez les mail de Nature Alert et Science News, vous entendrez beaucoup parler en ce moment de deux travaux (Scheffer 2006, Torn 2006) estimant que le modèles ne prennent pas assez en cause les rétroactions positives de l'augmentation CO2 et que les fourchettes hautes des estimations actuelles doivent être encore réhaussées. En revanche, vous aurez bien plus de mal à trouver des gros titres sur l'étude de Klotzbach (même volume, même numéro) montrant qu'il n'existe aucune tendance claire dans l'intensité des cyclones liée au réchauffement entre 1986 et 2005, sur l'étude d'Andreadidis et al. (même volume, même numéro) montrant que les précipitations ont augmenté aux Etats-Unis dans la seconde partie du XXe siècle et que les sécheresses sont globalement devenues plus rares et plus courtes, sur l'étude de Loáiciga (même volume, même numéro) concluant que les changement de salinité depuis deux siècles (0,61‰ sur 35‰) et d'acidité dans le siècle à venir (0,19 pH pour un doublement CO2) sont négligeables à l'échelle de temps considérée. Voici donc, "en direct" et "en concentré" si je puis dire, comment on crée l'illusion médiatique d'un consensus scientifique sur la gravité du réchauffement. Deux études citées et commentées un peu partout alors qu'elles ne font jamais qu'une enième prospective 2100 (peut-être très valable d'ailleurs, là n'est pas la question) ; trois études peu ou pas citées du tout, alors qu'elles livrent des mesures du réel (et aussi des estimations pour Loáiciga) ne correspondant pas aux représentations dominantes du moment. Références des papiers cités : Scheffer, Marten; Brovkin, Victor; Cox, Peter M. Positive feedback between global warming and atmospheric CO2 concentration inferred from past climate change Geophys. Res. Lett., Vol. 33, No. 10, L10702 10.1029/2005GL025044 Torn, Margaret S.; Harte, John Missing feedbacks, asymmetric uncertainties, and the underestimation of future warming Geophys. Res. Lett., Vol. 33, No. 10, L10703 10.1029/2005GL025540 Klotzbach, Philip J. Trends in global tropical cyclone activity over the past twenty years (1986–2005) Geophys. Res. Lett., Vol. 33, No. 10, L10805 10.1029/2006GL025881 Andreadis, Konstantinos M.; Lettenmaier, Dennis P. Trends in 20th century drought over the continental United States Geophys. Res. Lett., Vol. 33, No. 10, L10403 10.1029/2006GL025711 Loáiciga, Hugo A. Modern-age buildup of CO2 and its effects on seawater acidity and salinity Geophys. Res. Lett., Vol. 33, No. 10, L10605 10.1029/2006GL026305 -
OK. Si la croissance de la végétation suit à peu près celle du CO2, il est finalement normal que la fraction de séquestration ne change guère - sauf qu'il faut voir le comportement des océans, que j'ignore. Ce qui est assez étonnant, ce sont les variations absorbées d'une année (ou groupe d'années car cela doit être moyenné) sur l'autre. Si j'ai bien compris, c'est la variation bleu / jaune dans la courbe du milieu. Or, cela va de 0,2 à 4 Gt par période, soit un rapport de 1 à 20, alors que les principaux puits (biosphère + océan) sont quand même relativement stables d'une année sur l'autre. A moins qu'il y ait encore un truc qui m'ait échappé. Sinon, en faisant des recherches sur cette question, j'ai trouvé une autre courbe, celle de l'émission per capita de CO2 (Marland 2005). Le point plutôt positif une fois rapporté à la démographie est que le pic a été atteint vers 1975-80 et que cela ne bouge pas trop depuis (même si bien sûr la population continue d'augmenter). C'est assez réconfortant car dans les 25 dernières années, le poste "transports" a dû exploser (à la fois à cause de la mondialisation/délocalisation et de le hausse du transport individuel dans les pays riches + émergents). Ref.et données en ligne : http://cdiac.ornl.gov/trends/emis/tre_glob.htm Marland, G., T.A. Boden, and R. J. Andres. 2005. Global, Regional, and National CO2 Emissions. In Trends: A Compendium of Data on Global Change. Carbon Dioxide Information Analysis Center, Oak Ridge National Laboratory, U.S. Department of Energy, Oak Ridge, Tenn., U.S.A.
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J'ai l'impression que c'est juste la différence des deux premiers postes (estimation des émissions - estimations du CO2 atmosph.). Sinon, je croyais que le taux croissance du CO2 atmosph. était en nette augmentation depuis l'après-guerre, mais la première courbe ne dessine pas vraiment de tendance très nette entre 1950 et 2005. Du coup, je comprends mal pourquoi, vu que la démographie mondiale a été multpliée par deux entre les deux dates et que des continents entiers sont entrés dans un développement économique à marche forcée depuis vingt ou trente ans, phénomène a priori de plus en plus consommateur d'énergies fossiles.
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Soleil et climat depuis 2000 ans
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Paléoclimatologie
Elle est en inverse (la production des isotopes Be10 observés dans les glaces et C14 observés dans les anneaux de croissance est inversement proportionnelle à l'activité solaire ; la courbe rouge est le ∆C14, plus elle est élevée et moins l'activité solaire est supposée forte). En effet, la signature de l'OM est moins nette à l'échelle globale que celle du PAG. -
Pour info, recension d'un papier récent qui m'a été transmis par son auteur principal. Une pièce de plus dans le dossier du rayonnement, vu sous l'angle des précipitations et de la circulation générale plutôt que celui (habituel) des températures. *** Les reconstructions paléoclimatiques s’intéressent habituellement aux températures. L’équipe de K.A. Maasch (Université du Maine) s’est penchée sur la variation d’autres facteurs tout aussi significatifs de la circulation générale océan-atmosphère, notamment les variations hydrologiques (précipitations, évotranspiration, sécheresses). Huit proxies de bonne résolution (annuelle à décennale) ont été utilisés dans cette étude, à différentes latitudes allant de l’Arctique à l’Antarctique : - potassium (K+) dans le forage GISP2 (Arctique) - isotope 18 de l’oxygène (O18) à Punta Laguna (Amérique centrale) - titanium (Ti) dans le bassin de Cariaco (Amérique centrale) - niveau du lac Naivasha (Afrique équatoriale) - diatomées du lac Victoria (Afrique équatoriale) - isotope 13 du carbone (C13) d’un spéléothème de Makapansgat (Afrique australe) - fer (Fe) dans le forage GeoB 3313 (Amérique latine) - sodium (Na+) dans le forage Siple Dome (Antarctique). Les variations de ces proxies ont été analysées sur les 2000 dernières années, et comparées aux variations des gaz à effet de serre (taux de CO2 et CH4 dans les bulles d’air des forages), des éruptions volcaniques (taux de SO4 dans les dépôts des forages) ainsi qu’à celles de l’irradiance solaire (évaluée par le carbone 14 et contrôlée par le béryllium 10). Les auteurs parviennent à deux conclusions. D’abord, les proxies co-varient dans les périodes de l’Optimum Médiéval (OM) et du Petit Age Glaciaire (PAG), ce qui tend à indiquer ces deux événements ont bien été des phénomènes climatiques globaux, et non limités à l’Hémisphère Nord ou à la zone Atlantique. L’association est particulièrement bien marquée pour le PAG. Ensuite, le facteur de premier ordre expliquant les variations des proxies est le forçage solaire. Six des huit proxies montrent une claire association entre la variabilité solaire (évaluée par C14) et la variabilité atmosphérique-hydrologique à l’échelle globale (schéma ci-dessous, proxies précédemment énumérés de a à h). Les deux autres (spéléothème africain et bassin centre-américain de Cariaco) suivent les structures générales, mais avec une plus forte variabilité. En revanche, ni les évolutions des gaz à effet de serre ni celles des aérosols volcaniques ne montrent d’association avec les variables étudiées. Conclusion : les variations d’irradiance et d’insolation sont les premiers facteurs de la variabilité climatique au cours des 2000 dernières années. Elles n’influencent pas seulement les températures, mais également la circulation générale atmosphérique et le régime des précipitations. Le Petit Age Glaciaire a été une réalité à l’échelle de la planète et le réchauffement moderne en est l’issue. Référence Maasch K.A. et al. (2005), A 2000-year context for modern climate change, Geografiska Annaler, 87a, 7-15.
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J'ai examiné les archives du "New York Times" pour comparer la médiatisation du réchauffement de l'autre côté de l'Atlantique. Comme je le pensais, cette médiatisation est assez différente, avec un intérêt déjà sensible dès les premiers travaux du GIEC (chiffres 1989-1992).
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Je n'ai pas trouvé ce chiffre de 1Gt/an dans l'étude citée. En revanche, tu as la réponse sur l'accélération de croissance des forêts tropicales : 2,55 % / an (±1,45% cependant). C'est apparemment le double de ce qui est attendu pour une fertlisation CO2 seule, ce qui explique sans doute d'autres facteurs (température ou insolation). Sinon, pourquoi le chiffre de 1Gt/an serait-il particulièrement surprenant par rapport à 8 Gt/an ?
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On lit souvent que dans les forêts anciennes en général, le taux de séquestration est nul, voire que ces forêts sont des sources. Mais toutes les études n'aboutissent pas à cette conclusion, loin s'en faut. Paw U et al. 2004 trouvent une séquestration comparable à une jeune plantation dans la plus ancienne forêt du réseau américain AmeriFlux, un écosystème vieux de 500 ans. Pour les forêts tropicales, la question est tout aussi discutée. La plus importante étude que j'ai vu passer est une méta-analyse de 120 sites tropicaux avec en même temps une vérification méthodologique de la qualité ces études et des biais couramment avancés dans les mesures (Philips 2002, abstract ci-dessous). Elle conclut qu'il existe malgré tout un gain de biomasse dans ces forêts. Il y a eu aussi pas mal de travaux sur la croissance rapide de végétation secondaire (type lianes) dans ces forêts. Ecological Applications: Vol. 12, No. 2, pp. 576–587. CHANGES IN GROWTH OF TROPICAL FORESTS: EVALUATING POTENTIAL BIASES O. L. Phillips,a Y. Malhi,b B. Vinceti,b T. Baker,a S. L. Lewis,a, b N. Higuchi,c W. F. Laurance,d, e P. Núñez Vargas,f R. Vásquez Martinez,g S. Laurance,d L. V. Ferreira,d M. Stern,h S. Brown,i and J. Graceb Abstract.Over the past century almost every ecosystem on Earth has come under the influence of changes in atmospheric composition and climate caused by human activity. Tropical forests are among the most productive and extensive ecosystems, and it has been hypothesized that both the dynamics and biomass of apparently undisturbed, old-growth tropical forests have been changing in response to atmospheric changes. Long-term forest sample plots are a critical tool in detecting and monitoring such changes, and our recent analysis of pan-tropical-forest plot data has suggested that the biomass of tropical forests has been increasing, providing a modest negative feedback on the rate of accumulation of atmospheric CO2. However, it has been argued that some of these old forest plot data sets have significant problems in interpretation because of the use of nonstandardized methodologies. In this paper we examine the extent to which potential field methodological errors may bias estimates of total biomass change by detailed examination of tree-by-tree records from up to 120 Neotropical plots to test predictions from theory. Potential positive biases on measurements of biomass change include a bias in site selection, tree deformities introduced by the measurement process, poor methodologies to deal with tree deformities or buttresses, and nonrecording of negative growth increments. We show that, while it is important to improve and standardize methodologies in current and future forest-plot work, any systematic errors introduced by currently identified biases in past studies are small and calculable. We conclude that most tropical-forest plot data are of useful quality, and that the evidence does still weigh conclusively in favor of a recent increase of biomass in old-growth tropical forests. Assez faible, j'en doute ou du moins faut-il s'entendre sur ce qui est "faible" en terme de croissance végétale. En situation de contrôle sans apport azoté, Reich et al (2006) trouve malgré tout 8-10% de gain de biomasse par an au terme de l'étude (voir réponse à Alain), un taux qui grimpe à 20-25% avec un surcroît d'azote. Les végétaux trouvent leurs nutriments dans le sol et ces nutriments proviennent pour l'essentiel de leur propre décomposition. Une augmentation de biomasse entraîne donc une augmentation de disponibilité de ces nutriments (éventuellement à un rythme différentiel, ce qui implique l'ajustement progressif de la croissance à la disponibilité). Il ne peut donc y avoir "absence de nutriments" dans une forêt en croissance. Tout cela suppose bien sûr une disponibilité correcte en eau. D'où notamment l'enjeu de savoir comment évoluent les précipitations en situation de réchauffement.
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Cumul des durées d'insolation et de rayonnement
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Paléoclimatologie
Je lui ai écrit, ainsi qu'à sa co-auteur(e) Claire Canellas. J'espère une réponse, mais j'ai constaté empiriquement un taux de réponse de 20% chez les Français contre 80% ches les Anglo-Saxons, à demande égale : draft de papiers parus, interview, demande d'infos ou de précisions, etc. /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> Autre point : savez-vous si les données en ligne du projet IMFREX sont toutes homogénéisées ? Car pour le coup, il y a pas mal de répertoires accessibles sur l'insolation et le rayonnement, avec des des kilos de chiffres (même que mon Excel de base a fait une indigestion ) Réf. Imfrex : http://medias.dsi.cnrs.fr/imfrex/web/ -
Je réponds par un extrait (en anglais) du bilan Radiative forcing, que je n'ai pas le temps de traduire intégralement : Although the traditional TOA radiative forcing concept remains very useful, it is limited in several ways. It is inadequate to describe fully the radiative effects of several anthropogenic influences including : *absorbing aerosols, which lead to a positive radiative forcing of the troposphere with little net radiative effect at the top of the atmosphere; *effects of aerosols on cloud properties (including cloud fraction, cloud microphysical parameters, and precipitation efficiency), which may modify the hydrological cycle without significant radiative impacts; *perturbations of ozone in the upper troposphere and lower stratosphere, which challenge the manner in which the stratospheric temperature adjustment is done; and *surface modification due to deforestation, urbanization, and agricultural practices and surface biogeochemical effects. Land surface modification of heat fluxes and aerosol-induced changes to the precipitation efficiency modify not only the radiative fluxes but also the dynamical (turbulent heat flux) and thermodynamical fluxes (evaporation). These modifications to the climate system fall under the broader umbrella of climate forcings, which include radiative and nonradiative fluxes. Broadening the concept of radiative forcing in this way allows consideration of climate variables that may have more direct societal impacts, such as changes in precipitation. Ce que j'appelle "forçage de surface", peut-être improprement (il faudrait appeler cela forçage local/régional effectif), est cette prise en compte des échanges surface-troposphère dans le bilan radiatif/thermique non plus théorique, mais pertinent pour l'homme et la société (et notamment la température, point focal du climat aujourd'hui). Cela s'applique d'ailleurs à d'autres forçages que les GES (si je prends le rayonnement solaire TOA, cela ne me dit pas ce que sera le flux radiatif net de surface). La colère, la haine et la prière, sans moi (enfin... je m'énerve parfois, mais je n'ai jamais de haine, et encore moins de sollicitations divines /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> ) J'aimerai bien "prendre conscience du risque inouï", mais je pense que le risque climatique est bien moindre que d'autres (par exemple le risque sanitaire ou le risque militaire) dans les moeurs actuelles de l'humanité. Mais je le répète, je suis ouvert : si une tendance plus claire se dessine dans les prochaines années / décennies, je n'aurai aucune difficulté à modifier mon opinion. D'ici là, je regarde les évolutions du réel depuis un siècle et demi, qui n'ont absolument pas l'ampleur catastrophique des descriptions orientées que l'on en fait. En fait, à ma connaissance, sur tous les domaines couramment avancés comme des "risques inouïs" (fonte des pôles, hausse de la mer, canicules invivables, événements extrêmes à répétition, sécheresses meurtières, cyclones dévastateurs, etc.), il ne s'est rien passé de déterminant depuis 1860, en tout cas rien que l'on puisse attribuer de manière décisive au réchauffement global, a fortiori au réchauffement anthropique. Quand, en face de cela, je vois des réalités comme les pandémies de grippe ou le sida, la multirésistance bactérienne, les virus émergents, le fardeau pathologique du troisième âge (démences séniles, cancers, etc.), le retour du paludisme (suite notamment au si généreux "printemps silencieux"), les inégalités d'accès aux soins, la malnutrition et ses effets sur le développement neuromoteur et psychobiologique de l'enfant, etc., je me dis que l'urgence climatique est du bidon. (Du moins l'urgence rapportée au réchauffement global, car les aléas climatiques locaux ont toujours été terribles pour l'homme, surtout à l'époque de l'économie rurale mais pas seulement). Désolé d'être si direct et si peu "conscient"...
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Ce sont de toute façon les végétaux en croissance qui captent le plus de CO2, pas les forêts primaires en stagnation ou décomposition. Pour le CH4, il a été montré voici quelques mois que les végétaux en relâchent (lors de leur croissance également), ce qui est d'ailleurs intéressant pour la modélisation des GES (car il faut d'une part retirer une certaine quantité de méthane de l'influence anthropique, et d'autre part en ajouter une certaine quantité si les T s'élèvent et que la végétaion croît). Je pense que l'étude de Nature est celle de Reich et al. (abstract ci-dessous), qui est contredite par beaucoup d'autres (voir réponse à Meteor). L'étude ne conclut d'ailleurs pas que la capture du CO2 est nulle ou s'inverse, mais qu'elle devient temps-dépendante de l'apport azoté en situation expérimentale (1998-2003): "In 2002 and 2003, respectively, elevated CO2 increased biomass by 62 and 82 g m-2 at ambient N and by 191 and 219 g m-2 at enriched N (Fig. 1b). These correspond to 20–25% stimulation of biomass by elevated CO2 at enriched N, compared with 8–12% stimulation at ambient N." La biomasse continue d'augmenter, mais 2 à 2,5 fois moins vite. Il n'empêche que la tendance à la croissance est toujours là. *** Nitrogen limitation constrains sustainability of ecosystem response to CO2 Peter B. Reich1, Sarah E. Hobbie2, Tali Lee1,3, David S. Ellsworth4, Jason B. West2, David Tilman2, Johannes M. H. Knops5, Shahid Naeem6 and Jared Trost1 Top of page Abstract Enhanced plant biomass accumulation in response to elevated atmospheric CO2 concentration could dampen the future rate of increase in CO2 levels and associated climate warming. However, it is unknown whether CO2-induced stimulation of plant growth and biomass accumulation will be sustained or whether limited nitrogen (N) availability constrains greater plant growth in a CO2-enriched world1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9. Here we show, after a six-year field study of perennial grassland species grown under ambient and elevated levels of CO2 and N, that low availability of N progressively suppresses the positive response of plant biomass to elevated CO2. Initially, the stimulation of total plant biomass by elevated CO2 was no greater at enriched than at ambient N supply. After four to six years, however, elevated CO2 stimulated plant biomass much less under ambient than enriched N supply. This response was consistent with the temporally divergent effects of elevated CO2 on soil and plant N dynamics at differing levels of N supply. Our results indicate that variability in availability of soil N and deposition of atmospheric N are both likely to influence the response of plant biomass accumulation to elevated atmospheric CO2. Given that limitations to productivity resulting from the insufficient availability of N are widespread in both unmanaged and managed vegetation5, 7, 8, 9, soil N supply is probably an important constraint on global terrestrial responses to elevated CO2.
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Cette étude (Groeningen 2006) est une méta-analyse (de 41 papiers) en contradiction directe avec une autre méta-analyse (de 106 papiers) parue cette année aussi et dont la conclusion est exactement opposée (réf. 1 : Luo 2006). Mais bien sûr, tout le monde parle de Groeningen et al., personne de Luo et al. (Principe du réchauffement médiatique : toute mauvaise nouvelle est bonne à prendre et à amplifier) Par ailleurs, un papier très intéressant paru avant-hier (réf. 2 : press release + abstract) vient seulement de découvrir comment une classe de bactéries joue dans le métabolisme de l'azote en situation naturelle (et tropicale). Autant dire que les avis définitifs sur la question des nutriments azotés sont pour le moins sujets à caution. Franchement, vu les évidences biologiques de base, essayer d'expliquer qu'une hausse des T et du CO2 sera dans l'ensemble défavorable à la croissance végétale (c'est-à-dire que le fameux "effet de serre" ne fonctionnera finalement pas... comme une serre) relève à mon avis de l'anecdote. Si tu veux une masse d'infos sur la question (plusieurs centaines d'études à vue de nez), va sur le site CO2 Science, c'est leur dada. Et là-dessus, ils roulent comme sur un billard. Sinon, j'aimerais bien avoir ces chiffres de la végétation "moyenne" globale, mais ils n'existent pas à ma connaissance (en revanche, des tas d'expérimentations d'enrichissement CO2 montrent des augentations de taux de croissance allant de 10 à 50% selon le végétal / la durée / les autres facteurs de l'expérience). C'est d'ailleurs peut-être pour cette raison que la durée de vie du CO2 fait désormais partie de l'incertitude (de mémoire, la biosphère en capte 25% à elle seule, et vu la vitesse de croissance des végétaux, des variations rapides ne sont pas exclues). *** Réf. 1 Luo, Y., Hui, D. and Zhang, D. 2006. Elevated CO2 stimulates net accumulations of carbon and nitrogen in land ecosystems: A meta-analysis. Ecology 87: 53-63. Réf. 2 Tropical forests leak nitrogen back into atmosphere, say scientists Princeton, N.J. – In findings that could influence our understanding of climate change, a Princeton research team has learned that tropical forests return to the atmosphere up to half the nitrogen they receive each year, thanks to a particular type of bacteria that lives in those forests. The bacteria, referred to as "denitrifiers," exist in forest soil, where they live by converting the nitrates fed upon by tree roots back into nitrogen gas, which is lost to the atmosphere. The researchers who recently discovered this behavior say the findings are important for our understanding of how tropical forests fit into the earth's climate system. "Tropical forests play a major role in regulating the planet's climate, and these findings indicate that we are still working on our basic understanding of the nitrogen cycle," said Lars Hedin, a researcher on the team and professor of ecology and evolutionary biology at Princeton. "That a group of bacteria can have such a dramatic impact on forest nutrition debunks our previous theories about how nitrogen behaves in forests, and shows us that these microorganisms affect soil nutrients and forest growth." ### The team, which also includes first author Benjamin Houlton, a student from Hedin's lab now doing postdoctoral work at Stanford, and Daniel Sigman, a Princeton professor of geosciences, will publish their findings in the May 22 issue of the journal, Proceedings of the National Academy of Sciences. Hedin is available for comment at (609) 558-9096. ABSTRACT Isotopic evidence for large gaseous nitrogen losses from tropical rainforests Benjamin Z. Houlton, Daniel M. Sigman, and Lars O. Hedin The nitrogen isotopic composition (15N 14N) of forested ecosystems varies systematically worldwide. In tropical forests, which are elevated in 15N relative to temperate biomes, a decrease in ecosystem 15N 14N with increasing rainfall has been reported but never conclusively explained. This trend is captured in a set of well characterized Hawaiian rainforests, across which we have measured the 15N 14N of inputs and hydrologic losses. We report that the two most widely purported mechanisms, an isotopic shift in N inputs or isotopic discrimination by leaching, fail to explain this climate-dependent trend in 15N 14N ratios. Rather, isotopic discrimination by microbial denitrification appears to be the major determinant of N isotopic variations across differences in rainfall. In the driest climates, the 15N 14N of total dissolved outputs is higher than that of inputs, which can only be explained by a 14N-rich gas loss. In contrast, in the wettest climates, evidence indicates that denitrification completely consumes nitrate in local soil environments, thus preventing the expression of its isotope effect at the ecosystem scale. Under these conditions, the 15N 14N ratios of bulk soils and stream outputs decrease to converge on the low 15N 14N ratios of N inputs. N isotope budgets that account for such local isotopic underexpression suggest that denitrification is responsible for a large fraction (24–53%) of total ecosystem N loss across the sampled range in rainfall. Keywords: climate isotope tropics
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Cumul des durées d'insolation et de rayonnement
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Paléoclimatologie
Merci, je vois en effet qu'il existe un papier récent (2005) de JM Moisselin sur les longues séries homogénéisées d'insolation en France. Je vais lui écrire. -
Non, le forçage TOA (tel qu'il est calculé actuellement) et le forçage de surface ne sont pas équivalents. Je ne peux citer le rapport 2007, mais la lecture du paragraphe 2.8.1 est très claire à ce sujet. Sinon, cette nécessité de repenser le forçage TOA en fonction des échanges surface-troposphère fait l'objet du chapitre 4 du rapport 2005 du NRC, que tu peux consulter en ligne (page à page) à cette adresse : http://www.nap.edu/catalog/11175.html C'est bien cela qui me gêne : que ces variations soient évacuées des modèles (hors variation estimée d'irradiance totale cycle à cycle) alors que leur intensité et leur durée ne sont pas précisément connues. Cela me gêne d'autant plus que seul le réchauffement 1979-2005 porte clairement la marque anthropique (nous dit-on) : est-il si compliqué de faire des estimations de la nébulosité, de l'insolation, du rayonnement cosmique, des aérosols, etc. sur ces deux décennies et demi ? Je ne demande pas que l'on s'accorde sur une valeur précise, bien sûr, mais au moins que l'on fasse des hypothèses avec des mesures de base et des marges d'erreur (comme c'est le cas d'ailleurs pour les aérosols). Or, je ne vois rien de tel dans la littérature : d'un côté, les modèles dominants continuent sur leur lancée sans prendre en compte ces paramètres ; d'un autre côté des études péripériques ciblées (à la Wild, Pinker, Usoskin, etc.) signalent ces paramètres et les considèrent comme importants en terme de forçages radiatifs transitoires. Pourquoi un tel manque de communication ? On a l'impression étrange d'une superposition d'autismes où l'équipe X dit "oh, la nébulosité et l'insolation expliquent pas mal de choses ces deux dernières décennies", où l'équipe Y dit "oh, les GES et les aérosols expliquent pas mal de choses ces deux dernières décennies", mais où X et Y vivent sur deux planètes séparées et ne prennent pas le temps de faire une critique ouverte et constructive de leurs travaux réciproques.
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Je veux bien les références, car j'ai de gros doutes sur l'incapacité de la végétation / du sol à fixer le CO2 (sauf période caniculaire ou autres exceptions temporaires). Quasiment toutes les études que j'ai lues à ce sujet, expérimentales ou observationnelles, montrent une croissance accrue de la végétation en milieu CO2 enrichi, ce qui est quand même une évidence biologique de base vu le rôle du gaz carbonique dans le métabolisme végétal. A la rigueur, on peut soupçonner que d'autres nutriments comme l'azote ne suivront pas au même rythme (Groeningen 2005, Reich 2005), mais même cela a été contesté par pas mal d'autres études. Même remarque que ci-dessus pour certaines espèces d'algues / planctons de surface (même si cela a globalement peu d'effet sur la séquestration océanique, car cette végétation rejette plus en surface qu'elle n'envoie au fond). Sauf erreur, l'acidification des océans aurait des conséquences négatives, mais elle augmenterait plutôt la capture du CO2 (puisqu'elle dissout les calcites et libèrent les cations carbonates, pouvant se recombiner en surface au CO2). Quant au rapport capture / température, je ne connais pas la sensibilité océanique. De mémoire, nous sommes à 0,5°C de hausse estimée des SST depuis un siècle et il existe sûrement une équation donnant la traduction en capture carbonique de cette hausse. Sinon, je ne sais pas comment l'on évalue (ou évaluait) la durée de vie moyenne de 120 ans du C02 atmosphérique si celle-ci dépend de paramètres que l'on ne maîtrise pas, en l'occurrence d'une estimation réaliste des processus d'élimination dans l'équation de conservation de masse (réponses dynamiques du sol, de la végétation, des océans + phénomènes atmosphériques de photodissociation, lessivage, etc.). Mais bon, je m'en tiens quand même à la fourchette 100-150 ans.