
charles.muller
Membres-
Compteur de contenus
2597 -
Inscription
-
Dernière visite
Type de contenu
Profils
Forums
Calendrier
Tout ce qui a été posté par charles.muller
-
Jusqu'à quel point sommes-nous responsables?
charles.muller a répondu à un sujet de Sceptique dans Archives
Tu as raison, l'Equateur joue très bien et je les vois bien assez haut au terme de la compétition (pour justifier ce propos ici, nous dirons que c'est peut-être lié au climat quasi-équatorial de l'Allemagne en ce moment, et que cela prouve en tout cas combien des choses aussi peu naturelles que le football suscitent des émotions tout à fait naturelles chez l'animal humain ) -
Jusqu'à quel point sommes-nous responsables?
charles.muller a répondu à un sujet de Sceptique dans Archives
Je ne suis qu'à moitié d'acord concernant Jonas, dont je connais surtout le Principe responsabilité. Si mes souvenirs (un peu anciens cependant) de lecture sont exacts, la justification centrale de Jonas reste assez anthropocentrée : l'impératif d'agir de telle sorte qu'une vie authentiquement humaine soit encore possible pour les générations futures. Et cela en prenant compte de la transformation de l'agir humain à l'âge technique, avec notamment une démultiplication de la puissance engagée par nos actes collectifs par rapport aux anciens rapports de proximité. Bien que la pensée de Jonas soit très différente (et opposée à bien des égards) à l'anthropocentrisme moderne classique, il ne s'avance pas à une fondation philosophique "externe" de notre devoir ou de notre responsabilité. Certains auteurs de la deep ecology (Arne Naess par exemple) ont franchi ce pas. D'autres aspects de Jonas me paraissent aussi critiquables, notamment sa fameuse "heuristique de la peur" qui me semble une matrice très convaincante de l'actuel catastrophisme médiatique (non pas que Jonas soit responsable de cela, bien entendu, mais les jonassiens devraient être finalement ravis de cette hystérie collective à forme psuedo-rationalisée, au terme de laquelle le clonage d'une brebis annonce la disparition de l'essence de l'homme ou un gain de 0,7°C l'extinction prochaine de conditions de vie humainement supportables). En fait, c'est toute l'entreprise de Jonas que je comprends mal, notamment cette étrange volonté de refonder une éthique globale - mais cela, cela doit être un problème personnel d'incompatibilité avec les grandes généralités renversantes de la pensée germanique récente /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> . Sur le dernier aspect de ton post, l'idée d'une responsabilité de l'homme envers le non-humain me semble légitime et possible - on la constate empiriquement dans la manière dont nous sommes sensibles aux animaux ou aux paysages (en moyenne bien sûr, la psychologie humaine n'est pas une chose uniforme). En revanche, j'ai beaucoup de doute sur une fondation externe de cette responsabilité. Toute tentative d'attribuer à la physique de quelconques propriétés intentionnelles me semble un jeu de langage dénué de réalité (et en dernier ressort une resucée des très anciennes "causes finales"). Le mot "valeur" est une impression du réel sur la configuration de nos neurones, pas un état du réel lui-même en dehors de nos neurones (ou des neurones animaux d'ailleurs, qui connaissent fort bien la "valeur" du plaisir par exemple). -
Le Groenland se réchauffe moins aujourd'hui qu'hier
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Une question météo : que 2003 (et non 1998) ait été le record de chaleur au Groenland en même temps que l'année de la vague caniculaire en Europe procède-t-il des mêmes causes et conditions synoptiques ? -
Le Groenland se réchauffe moins aujourd'hui qu'hier
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
C'est certain. Je dirai seulement : deux mesures valent mieux qu'aucune. Le point intéressant est qu'après l'Antarctique (dont l'évolution globale n'est pas significative depuis un siècle), le Groenland est la plus forte réserve potentielle d'augmentation du niveau de la mer. Et le Sud de l'île plus que le Nord. Que les seules stations disponibles sur cette zone indiquent un réchauffement récent comparable et même un peu inférieur aux réchauffements passés du XXe siècle devrait être perçu comme une nouvelle rassurante. Du moins par ceux qui sont inquiets au point de faire circuler des images de Paris ou de Londres noyées prochainement sous les eaux /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> -
Jusqu'à quel point sommes-nous responsables?
charles.muller a répondu à un sujet de Sceptique dans Archives
Plutôt d'acord avec Cyclonus sur ce point (sauf le mot "évolué" qui est impropre : n'importe quel bactérie ou plante est aussi évoluée que l'homme au sens où elle est le produit d'une évolution biologique de même nature et de même durée). Le mot "nature" est très piégé philosophiquement, et il est presque toujours envisagé dans la perspective d'une opposition : nature-culture, nature-surnature, nature-histoire, nature-société, etc. Je crois que c'est une erreur fondamentale de la pensée, car ce genre d'oppositions ne s'est pas révélé très fécond depuis 2000 ans et l'on découvre de plus en plus qu'elles sont fausses (l'état de société existe dans la nature, les animaux ont des traditions transmissibles et des techniques rudimentaires, la "surnature" est une illusion métaphysique, etc.). Il faudrait en revenir au grec phusis dont le latin natura est la définition. La phusis, comme le rappelle Meteor, c'est "ce qui est", la physique au sens le plus large. L'homme tel qu'il est (et non tel qu'on le rêve) est un mixte de sa nature et de sa culture, de sa biologie et de ses artifices. On peut aussi bien dire que l'artifice humain (au sens large : le biface ou la bombe H, le pagne ou la voiture) est une extension adaptative de son phénotype, notamment de cet organe extraordinaire et tout à fait "naturel" appelé cerveau. Demander comme tu le fais Altimonti que les "comportements de l'homme changent" peut être perçu comme un voeu "antinaturel", car le comportement de l'homme est celui dicté par son cerveau de primate dédié à l'aménagement de son milieu en vue de la survie individuelle et collective. Appeler la "nature" à la rescousse comme un argument neutre (et souvent un argument d'autorité) dans le débat n'est pas très tenable : ce n'est jamais qu'une vision humaine particulière de la nature dont on parle. Voilà c'était le point de vue d'un défenseur "artificialiste" de l'environnement non humain (car je suis en dernier ressort favorable à une auto-correction et auto-limitation de l'action humaine dans certains domaines, mais certainement pas au nom d'une pure "nature" fantasmée, plutôt pour des motifs rationnels et esthétiques). -
Jusqu'à quel point sommes-nous responsables?
charles.muller a répondu à un sujet de Sceptique dans Archives
Pour répondre à la question de base de Sceptique qui donne son titre au post, je dirais d'abord de manière très générale : nous sommes responsables dans la mesure où nous sommes conscients. La notion de responsabilité humaine est indissociable de la notion de conscience de ses actes, de leurs causes et surtout de leurs conséquences. Le second point (encore général et philosophique) permettant de réfléchir à la responsabilité est : existe-t-il pour l'homme un devoir vis-à-vis du non-humain (vivant ou non-vivant) ? A cette question, il y a beaucoup de réponses individuelles et collectives possibles. Certains se contrefoutent de leur environnement immédiat ou lointain, d'autres y sont sensibles (question psychologique). Certains font primer le développement humain sur tout le reste, d'autres pensent que ce développement humain doit respecter des équilibres pré- et non-humains, même si cela contrarie les intérêts de la seule humanité (question idéologique). Certains pensent qu'il faut raisonner en calcul coûts-bénéfices utilitaristes, d'autres qu'il existe des valeurs déontologiques fondatrices au-delà de ce simple calcul (question morale). Et ainsi de suite. La décision d'agir ou de non-agir dépend de la mentalité dominante dans le groupe. A la base, il convient d'objectiver, de quantifier, de mesurer au maximum les questions climatiques, faute de quoi on parle sur du vent. C'est valable au-delà du climat : 90% des hommes parlent 90% du temps de sujets dont ils ne connaissent que 0,90% de la réalité (au mieux). D'où un grand nombre de distorsions factuelles dans leurs propos et convictions. Quand tu demandes (Sceptique) des "sources fiables", cela s'appelle : la littérature scientifique. A part la lire et comparer ce que disent les chercheurs, tu n'as pas grand chose à faire en vue de te forger une opinion propre et éclairée. -
Dans la dernière livraison des GRL, Petr Chylek (Los Alamos National Laboratory) et ses collègues étudient les températures du Groenland. La question posée est : le réchauffement actuel (1995-2005) est-il sans précédent dans l'histoire récente de la plus grande île du monde ? Il n'existe que deux stations groenlandaises donnant une série continue d'un siècle de température. Elles sont situées sur la côte méridionale, à environ 64°N : Godthab Nuuk à l'Ouest, Ammassalik à l'Ouest. Les auteurs examinent la température annuelle moyenne, la température estivale moyenne (JJA) et la température moyenne du mois e plus chaud de l'année. Leur résultat : - l'année 2003 détient le record pour les trois critères - la période 1905-1955 a été plus chaude que la période 1955-2005 - les températures estivales et celles du mois le plus chaud sont supérieures en 1905-1955 par rapport à 1995-2005 - toutes les décennies entre 1915 et 1965 et ont été plus chaudes que la décennie 1995-2005 Concernant le rythme du réchauffement, les auteurs disposent d'un plus grand nombre de stations sur la période 1920-1930 et 1995-2005 (trois de plus). Il en ressort que "le rythme de réchauffement a été considérablement plus élevé dans la décennie 1920-1930 que dans la décennie 1995-2005". Ils ajoutent : "Le réchauffement rapide du Groenland dans les années 1920-1930 démontre qu'une haute concentration de dioxyde de carbone et d'autres gaz à effet de serre n'est pas une condition nécessaire pour la survenue d'une période de réchauffement. L'augmentation observée entre 1995-2005 semble dans le cadre de la variabilité naturelle du climat du Groenland". Pour conclure : "Nous n'avons trouvé aucune preuve directe pour appuyer les assertions selon lesquelles les glaces du Groenland fondent en raison d'une hausse des températures causée par une hausse de la concentration atmosphérique de CO2". Je ne sais pourquoi, il me semble peu probable que les médias fassent leurs choux gras de cette étude. Que n'entend-on pourtant lorsque M. Rignot croit trouver une perte aux marges supérieures aux gains d'altitude... Références : Chylek, Petr; Dubey, M. K.; Lesins, G. Greenland warming of 1920–1930 and 1995–2005 Geophys. Res. Lett., Vol. 33, No. 11, L11707 doi : 10.1029/2006GL026510 13 June 2006
-
Climat et natalité
charles.muller a répondu à un sujet de Lolox dans Météo, environnement et société
Nouvelle précision en provenance de la froide Sibérie, Novossibirsk en l'occurrence. Là-bas, il y a une chute significative des naissances masculines au quatrième trimestre, soit une baisse des conceptions masculines au premier trimestre, lorsque les températures sont les plus froides. Plus de froid, moins d'hommes, plus de chaud... Le réchauffement de la planète entraînera-t-il une raréfaction des femmes ? La suite du terrible feuilleton sur les liens climat-sexualité après la grêle. *** Journal of Epidemiology and Community Health 2003;57:471-472 LETTER Seasonality of live birth sex ratio in south western Siberia, Russia, 1959–2001 V N Melnikov1 and V Grech2 Keywords: sex ratio; seasonality; trend Seasonality of sex ratio of live births (SR: male births divided by total births) has been reported in Europe, North America, Brazil, and Australia. However, no uniform pattern is seen.1 Moreover, the magnitude of any observed seasonal variation varies from population to population with marked variation in Japan2 to minor variation in Germany3 to none in south western Finland, Scotland, Costa Rica, and Hausa, Africa. The population of Novosibirsk region was 2 767 938 in 1988. Siberian climate exhibits considerable seasonal temperature changes. In Novosibirsk over the period 1951–1980, the average difference in mean monthly air temperature between January (the coldest month, -18.8°C) and July (the warmest month, 19.0°C) was 37.8°C. We tested the null hypothesis that there is no seasonal variation in SR in Siberia. Records of live singleton births were obtained from the Novosibirsk Regional Committee for Statistics. Data by month were obtained for the years 1959–2001, excluding 1961, 1962, and 1988 because of missing data. Seasonal analysis was carried out by Edwards’ method. Our analysis was quarterly because of the comparatively small number of births. Linear regression analysis was performed to test for secular trend. A highly significant seasonal pattern was evident ({chi}2=14.4, p=0.001) with an amplitude of 1.2 % of the overall mean, a peak in the second quarter ({theta}=129°) and a trough in the fourth quarter (fig 1Go). Key points * Male births in Siberia fall sharply in the last quarter of the year. * This implies reduced male conceptions or reduction in survival of male conceptuses in the first quarter of the year. * If this effect is temperature related, low temperatures may be implicated through unknown mechanism/s. * Industrialisation has not reduced male births in Siberia -
Climat et natalité
charles.muller a répondu à un sujet de Lolox dans Météo, environnement et société
Voilà une étude indienne un peu ancienne. L'auteur trouve lui aussi une corrélation inverse entre conception et température. Le réchauffement de la planète sera-t-il une cause de dénatalité ? Donc une rétroaction négative non prise en compte par les modèles (moins d'humains = moins de GES) ? A suivre après l'orage. J Biosoc Sci. 1978 Oct;10(4):409-21. Related Articles, Links Seasonality of birth in India. Bernard RP, Bhatt RV, Potts DM, Rao AP. PIP: The article compares seasonal variation in conception in Baroda and Manipal, both at sea level on the west coast of India. The maximum seasonal difference in mean monthly temperature is 3.5 degrees C in Manipal, and 11.3 degrees C in Baroda. Both are industrialized towns, Manipal serving the surrounding taluk of Udupi. Clinical records were obtained from local hospitals; it must be remembered that birth registration in India is compulsory. The number of births in each month were aggregated for the period under review and adjusted to standard month of 30 days, from which an annual mean was calculated. A similar procedure was used to find mean annual temperature. A few relationships are apparent: 1) conception correlates inversely with temperature at both places, 2) abortions and stillbirths are higher in the hottest weather at both places, 3) in Baroda, but not in Udupi, the maximum prematurity rate occurs 5 months after the hottest weather. The links between weather and variations in human reproduction are not clear. Although patterns are not consistent, the conception rate appears to be low at times of maximum temperature. A number of biological and social factors, such as a rise in testicular temperature, can lead to oligospermia. Maternal body temperature can affect the life of spermatozoa, and climate influences the frequency of coitus. Implications from these variations must be taken into consideration in designing new family planning services. -
Climat et natalité
charles.muller a répondu à un sujet de Lolox dans Météo, environnement et société
Au contraire, vu l'abondance des pratiques et leur centralité dans l'existence, c'est un des sujets les plus quantifiables qui soit. Enfin... la procréation. L'amour proprement dit, on a moins de choses fiables compte-tenu du caractère subjectif des réponses aux questionnaires. -
Climat et natalité
charles.muller a répondu à un sujet de Lolox dans Météo, environnement et société
J'ai trouvé quelques informations de synthèse dans un papier de Karen Haandrikman publié à l'occasion d'un meeting de démographie, ce qui m'a permis d'aller voir les auteurs cités en note. Il existe des tempo saisonniers classiques de naissance identifiés surtout aux Etats-Unis et en Europe. Aux Etats-Unis, il y a une chute en avril, une hausse progressive ensuite (pic en août-septembre), avec une deuxième hausse légère en décembre-février. En Europe, les deux pics sont au cours du printemps et en septembre. L'Europe du Nord connaît les plus forts taux de naissance en mars-avril, l'Europe du Sud en août-septembre. Un grand nombre de facteurs ont été avancés pour expliquer cette saisonnalité, en Occident ou ailleurs. Dans le domaine climatique : Lam et Miron (1996) ont conclu que les températures très chaudes réduisent les conceptions, mais que les températures très froides n'ont pas d'effet particulier à la baisse ni à la hausse. Bailey et al. (1996) en étudiant une ethnie du Zaïre (Lese), a montré que la saison la plus basse des conceptions correspond à celle des ressources les plus faibles, lesquelles dépendant en dernier ressort des pluies. Cummings (2002) a développé une étrange théorie rapportant la conception aux variations de la couverture nuageuse en moyenne et basse latitudes (si j'ai bien compris, l'exposition à la lumière aurait pour effet endocrine de synchroniser les cycles ovariens de certaines femmes, ce qui aurait un effet sur leur fertilité nuf mois plus tard). Je n'ai rien trouvé sur l'Asie. Dans les domaines non climatiques, des dizaines d'explications ont été avancées (saison des mariages, vacances, statut socio-économique, etc.). On trouve même des explications par le régime fiscal et la climatisation ! Tout cela semble assez spéculatif. A noter que la saisonnalité est surtout marquée pour le premier enfant et qu'elle semble avoir été modifiée (mais non annulée) par la généralisation de la contraception. -
Climat et natalité
charles.muller a répondu à un sujet de Lolox dans Météo, environnement et société
Voilà déjà une étude croate et récente, sur la base de 32 années de naissance. Là-bas, les deux pics de naissance s'observent en juillet-septembre et janvier, soit des conceptions pendant la période des fêtes de Noël et de Pâques (disent les auteurs). Disons de manière plus laïque des conceptions en novembre-janvier et avril, c'est-à-dire hiver et début du printemps. *** Coll Antropol. 2005 Jun;29(1):249-55. Related Articles, Links Seasonality of births in Croatia. Polasek O, Kolcic I, Vorko-Jovic A, Kern J, Rudan I. The aim of this paper was to investigate seasonal fluctuations of the number of births in Croatia. Vital registration data from the years 1970-2002 was used for analysis of the quarterly data (from the years 1970-1997), and monthly data (from the years 1998-2002). Both data sets were smoothed, using seasonal variation removal for quarterly data, and T4253H smoothing for monthly data. Edwards test and Ratchet circular scan tests were used in analysis. The results showed an increase in the summer birth proportion and decrease in the spring birth proportion, distorted during the wartime period (1991-1995). Monthly analysis reveals highest birth proportion in Croatia during July-September period, with peak date moving towards the end of summer, and reaching stability in the beginning of September during the years 2000-2002. This presumes highest conception rate during the beginning of the Christmas holiday season. Secondary peak in January was found in some years, which presumably sets second period of increased conception rate into the Easter holiday season, supporting the observation of the holiday-related birth peaks. Both quarterly and monthly data indicate a birth pattern that does not resemble either "European", or "American" seasonal pattern. Regional analysis showed lack of seasonality in the capital city of Zagreb and either intermittent or stable seasonality pattern in the rest of the country. -
Climat et natalité
charles.muller a répondu à un sujet de Lolox dans Météo, environnement et société
Oui c'est intéressant, je vais creuser. Dans le premier rapport GIEC / IPPS on pouvait lire (rapport du groupe II) : "The effect of global climate change on human health may also be detected most sensitively in changes of some seasonally changing biological phenomena. Birth seasonality, one of the most distinct seasonal phenomena in human reproductive physiology, may be affected by global warming (Miura, 1987)." L'influence du climat sur la saison de naissance a donc fait l'objet d'études (mais celle de Miura est malheureusement inaccessible, même pas en abstract). -
Climat et natalité
charles.muller a répondu à un sujet de Lolox dans Météo, environnement et société
Non, cela je crois que c'est une idée reçue. Dans un review de Nature ou Science (je ne sais plus) pour l'anniversaire de la pilule, j'avais lu par exemple que 50% des grossesses américaines n'étaient pas directement choisies chez les femmes prenant la pilule (elles résultaient d'un oubli). C'est n'est donc pas "rare", même si c'est probablement moins fréquent depuis la généralisation de la contraception "scientifique" (stérilisation, stérilet, pilule). -
Oui. Attention : sauf erreur, les données station par station sont du brut (non homogénéisé), donc pas toujours très fiable pour les tendances longues.
-
Fort intéressant. Juste un détail : les rapports GIEC se sont pas exactement "peer-reviewed" au sens courant de cette expression, qui concerne plutôt la phase de prépublication des travaux de recherche (et non des rapports de synthèse sans apports fondamentaux à la recherche). Dans l'esprit, cela revient un peu au même, bien sûr. Un point que je saisis encore mal : qui en dernier ressort désigne les auteurs / coordinateurs principaux ? Par exemple en France, qui a concrètement désigné Jouzel et Le Treut ? Est-ce le gouvernement, comme cela est suggéré en première intention ? Ou est-ce plutôt de groupe de travail GIEC qui les a directement choisis en interne comme "particulièrement compétents", sans s'en référer à l'autorité politique ?
-
Un monde plus chaud ou un monde moins froid ?
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
C'est bien sûr l'objection de principe que l'on peut faire à toutes les mesures de ce type, à savoir une sous-estimation des facteurs de surface affectant les températures (dans un sens ou dans l'autre, d'ailleurs). Disons que cela donne quand même des tendances. Par exemple, la pollution devrait être un peu plus diurne que nocturne (cela dépend de la durée de vie des composants chimiques et de leur répartition, très mal connus). Or, les hausses sembkent plus sensibles en nuit et en Tn. -
Un monde plus chaud ou un monde moins froid ?
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
PS : pour ceux que cela intéresse, le draft (avec toutes les figures en annexe) est téléchargeable à : http://www.met.rdg.ac.uk/cag/publications/2005/alexander.pdf -
Lisa Alexander et 23 co-auteurs ont publié une intéressante étude dans le JGR. Ils ont sélectionné les données homogénéisées de températures (2223 stations) et de précipitation (5948 stations) dans le monde (répartis ensuite en grilles), et ont analysé la significativité des tendances sur la période 1951-2003. Au lieu de se concentrer sur les Tm, comme c'est généralement le cas, ils ont sélectionné 27 mesures quotidiennes ou saisonnières. Le tableau ci-dessous donne leur synthèse. Nota : les indices sont en absolu (TX, TN, etc.), selon les percentiles de distribution (10p, 90p, 95p, 99p), selon des seuils (R10 : nb de jours à précipitation > 10 mm par exemple) ou encore selon des durées. Comme on le voit, l'événement significatif le plus répandu de ces 50 dernières années a été la baisse des nuits froides (et la hausse des nuits chaudes), dans 73-74% des grilles. Viennent ensuite la baisse des jours froids TX10p (>46%) et la hausse des jours chauds TX90p (>41%), la hausse des TNn (>45%), la baisse des jours de gel (>40%), la hausse des TXn (>29%), l'allongement des périodes chaudes (>28%), la baisse des jours avec neige (>27%). Toutes les autres tendances sont présentes dans moins d'un quart des grilles. Concernant les précipitations, on constate plutôt une hausse, mais avec des indices très inégalement répartis. Comme les auteurs le remarquent dans leur papier : As the decreases in extreme minimum temperatures are greater than the increases in extreme maximum temperature, these results agree with earlier global studies [e.g. Jones et al, 1999] and regional studies [e.g. Klein Tank and Können, 2003, Manton et al., 2001, Vincent and Mekis, 2005, Brunet et al., 2005 and Yan et al., 2002] which imply that rather than viewing the world as getting hotter it might be more accurate to view it as getting less cold. Pour l'instant, le monde plus chaud est donc surtout un monde moins froid. * Ci-dessous, les principales conclusions des auteurs que je n'ai pas le temps de traduire : Using global station data which has become available for the first time as a result of intense international collaboration, we have presented a previously unseen global picture of changes in temperature and precipitation extremes during the 20 th century. We show that: • Between 1951-2003, over 70% of the land area sampled showed a significant increase in the annual occurrence of warm nights while the occurrence of cold nights showed a similar proportion of significant decrease. For the majority of the other temperature indices, over 20% of the land area sampled exhibits a statistically significant change and all but one is field significant. • Using a fixed set of complete grid boxes, we find that all indices exhibit a significant change between 1951-1978 and 1979-2003. Warming is apparent in all seasons although March to May generally exhibits the largest change and September to November the smallest change. Over nearly all parts of the globe both tails of the minimum temperature distribution have warmed at a similar rate. Maximum temperature extremes have also increased but to a lesser degree. Most precipitation indices show a tendency towards wetter conditions but not all show statistically significant changes. • A subset of stations with near-complete data between 1901 and 2003 and covering a very large area of the Northern Hemisphere mid-latitudes show significant shifts associated with warming in the probability distribution of temperature indices. A substantial rise in warm night time temperatures is apparent over the 25 year period between 1979 and 2003 when compared to the rest of last century. The cold tails of minimum temperature indicate a similar shift. The maximum temperature indices show similar changes but with smaller magnitudes. The distributions of all but 2 of the temperature indices are significantly different when the period between 1979 and 2003 is compared with 1901-1950. Precipitation indices derived from a subset of stations with near-complete data between 1901 and 2003 and covering the Northern Hemisphere mid-latitudes and parts of Australia display a tendency towards wetter conditions with the distributions from the 1979-2003 period significantly different from the 1901-1950 period for every index. Most of the indices used in this study are available to the international research community at the ET’s website http://ccma.seos.uvic.ca/ETCCDMI through the effort and willingness of the regional climate change workshop organisers and participants. Gridded datasets are also available from http://www.hadobs.org. Réf. L.V. Alexander et al, Global observed changes in daily climate extremes of temperature and precipitation JOURNAL OF GEOPHYSICAL RESEARCH, VOL. 111, D05109 doi:10.1029/2005JD006290, 2006
-
Football et météorologie
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Météo, environnement et société
L'adaptation physiologique des individus ou des groupes à la chaleur et au froid est un thème météo / climato me semble-t-il. Je n'ai aucune envie de polémiquer à ce sujet, mais je crois de manière générale aux vertus de la discussion et de l'argumentation, bien plus efficaces que les approximations et mensonges résultant des non-dits (à l'échelle des sociétés, pas sur ce forum bien sûr). Mais bon, on ne va pas en faire un plat et en effet, le but n'est pas de heurter. Je passe à autre chose... notamment une nouvelle étude sur le Groenland dont je vous ferai part bientôt. -
Football et météorologie
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Météo, environnement et société
[Modéré - hors sujet météo] Sinon, la France ne commence pas très fort. Avec l'effet cuvette des stades, cela devait flirter avec les 30°C à l'ombre, sans parler de la moitié de terrain en insolation directe. A-t-on des prévisions à moyen terme d'ici le 9 juillet ? -
Synthèse sceptique : de quoi peut-on (légitimement) douter ?
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
A propos du peer review, je signal une initiative de la revue Nature suite au scandale Hwang (le Coréen qui avait bidonné deux travaux de clonage thérapeutique) : http://blogs.nature.com/nature/peerreview/trial/ A titre expériemental, Nature soumet à tous les lecteurs des articles qui ont été acceptés et qui sont actuellement en train d'être relus par les pairs. Si l'on est compétent sur un domaine précis, on peut envoyer à Nature son propre commentaire du papier - dans la phase d'essai, cela n'aura aucun effet sur sa publication ou non. C'est un peu hors de notre portée (de la mienne sûrement), mais cela permet au moins de consulter de futurs articles en ligne. -
Football et météorologie
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Météo, environnement et société
A qui le dis-tu... Il faut dire que dans l'ensemble, le corps humain a surtout été sélectionné pour faire face au maximum d'adversité entre 10 et 25 ans, soit le pic de l'âge reproductif chez nos ancêtres. Après, l'intérêt adaptatif de la survie devient de plus en plus résiduel, quoique réel cependant (pour les soins parentaux). C'est une des raisons pour lesquelles bon nombre de pathologies à base génétique nous déciment après 50 ou 60 ans : les gènes en question ne sont pas pathologiques (et sont même pour certains bénéfiques) dans le premier âge de la vie, sur lequel fut concentré l'essentiel de la sélection naturelle. Rien ne s'opposait donc à leur reproduction dans le pool génique des populations. A mesure que la longévité s'accroît, on découvre leur potentiel pathologique. Il y a aussi les effets des modes de vie. Par exemple, les populations inuits et sibériennes ont des mutations plus fréquentes que la moyenne augmentant leur taux métabolique basal, et l'on suggère qu'il s'agit d'une adaptation aux grands froids que ces populations ont rencontré au cours de leur évolution. Mais ce qui est intéressant en régime de rareté peut devenir problématique en période d'abondance. Les études épidémiologiques montrent aussi que ces populations du Grand Nord figurent parmi les plus touchées aujourd'hui par l'obésité, à des taux équivalents à ceux des populations urbaines sédentaires adeptes de la junk food dès l'enfance (Inuit : 15,8% des hommes et 25,5% des femmes obèses, 36,6 et 32,5 % en surcharge pondérale). -
Football et météorologie
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Météo, environnement et société
Vu ce qui a été dit sur les compositions relatives des équipes, cela pourrait avoir un léger impact bénéfique pour les Français plutôt que pour les Suisses. -
Football et météorologie
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Météo, environnement et société
[Modéré] Il est notoire que les recruteurs des futurs champions en demi-fonds ou fonds passent par exemple plus de temps en Ethiopie ou au Kenya plutôt qu'en Allemagne ou en Alaska... En l'occurrence, cela relève de la loterie génétique et de l'évolution : chez des groupes peu exogames, certaines mutations favorables (favorisant l'oxygénation du sang ou minimisant les graisses corporelles par exemple) sont plus répandus qu'ailleurs, d'où une plus forte probabilité de recruter des champions. Cela ne signifie pas du tout que tous les membres de cette ethnie sont des cracks ni que tous les membres de toutes les autres ethnies sont des nuls pour le sport considéré. Et cela ne dit rien bien sûr de leurs autres qualités (humaines, intellectuelles, etc.), qui n'ont aucune raison d'être corrélées ou anticorrélées à celles-là, si tant est qu'elles aient une base génétique. Quant à l'adaptation aux conditions météorologiques (insolation, chaleur, froid), il serait très étrange que l'homme aient échappé ces derniers millions d'années aux lois générales gouvernant les autres espèces animales. Il y a un paquet d'études à ce sujet en anthropologie physique, notamment sur les peuples des climats extrêmes (sibériens ou eskimos). [Modéré] [...] il est aussi idiot de nier l'influence du milieu que celle des gènes. Et même un caractère inscrit dans les gènes dépend souvent du milieu pour s'exprimer ou non. Quantifier précisément la part de l'inné et celle de l'acquis... c'est à peu près aussi simple que de quantifier la part du CO2 dans le réchauffement récent :!: