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charles.muller

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  1. En effet, l'épaiseur de la banquise est estimée par des missions sous-marines ou des forages, non par satellites. Le chiffre le plus couramment cité, 40 % de perte d'épaisseur, provient d'une étude de Rothrock 1999 sur la période 1958-1997. Mais elle a été abondamment critiquée depuis, et nombre d'auteurs considèrent qu'il est périlleux d'avancer des tendances à long terme, notamment en raison des fluctuations rapides à court terme de la glace et de la rareté des points de mesure (cf. Winsor 2001, Tucker 2001, Holloway et Sou 2002, Polykov 2003, Laxon 2004). En mars 2007 débute le projet Damocles, qui apportera des informations plus précises : http://www2.cnrs.fr/presse/journal/3007.htm
  2. En effet, cela ne fait pas avancer les choses. Pour une courte phrase ironique, tu répliques par une longue tirade de généralités anti-sceptiques (sans jeu de mot). Ce n'est plus ping pong, ou alors tu joues avec une raquette de tennis ! /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> Sur le fond, tu préfères apparemment éviter la comparaison 1910-40 et 1980-2005 en Arctique pour se concentrer sur le réchauffement actuel. Et cela au nom de la rigueur scientifique. Désolé, je ne comprends pas le caractère scientifique de l'étude climatique d'une région qui ferait l'impasse sur sa forte variabilité interdécennale. Se figer sur 1980-2005 n'a aucun sens quand le propre du phénomène que l'on étudie est de varier sur la longue durée et que l'examen de l'amplitude de ces variations est une condition nécessaire de toute spéculation sur leurs causes. J'uilise NASA Giss parce que leur interface est pratique et permet de produire des cartes de visualisation rapide. Pour la rigueur des données, ma préférence va plutôt au Hdaley Center, mais je n'ai pas toujours le temps de charger les données pour faire un graphe excel, surtout quand je suis en déplacement comme en ce moment. De toute façon, je ne vois pas pourquoi je contesterais une base de données climatologiques internationalement reconnue. Quant à l'idée de "base de données sceptiques", c'est à nouveau de la mauvaise et inutile polémique. Sur le GIEC, auquel je me réfère sans difficulté, j'ai déjà dit maintes fois que les trois-quarts du travail fourni dans la partie scientifique sont une excellente synthèse de nos connaissances climatologiques. Très étonnant, puisque cela s'est réchauffé tout au long de cette période. En effet, la banquise n'a pu que s'amincir du fait du réchauffement récent, et les conditions très agitées d'août 2006 l'ont fragmentée sur des zones inédites pour la période d'observation satellitaire. Une fois que l'on a dit cela, on n'est pas très avancé me semble-t-il. Le fait de comparer 1926-1935 à 1996-2005 apportait au moins une information nouvelle.
  3. Les glaces ont pour curieux effet de surchauffer l'alarmisme de certains. Les épisodes dont nous parlons sont du "jamais vu" depuis le début des mesures satellitaires, c'est-à-dire depuis 1980 env., c'est-à-dire depuis lé début de la seconde phase de réchauffement amorcée au XXe siècle. Il est donc inévitable que l'on assiste à du "jamais vu", étant donné que les températures n'ont fait que grimper, et surtout en Arctique, tout au long de cette période. Dès lors que l'on compare ce qui est comparable sur la longue durée, c'est-à-dire les rares séries homogénéisées de température de la région, on constate que 1979-2005 a eu des précédents, et même des précédents plus chauds dans le cas du Groenland. On nous dit que le réchauffement ne cesse de s'accélérer, ce qui menace de toutes sortes de rétroactions positives au nord de l'HN. Si je prend juin-juillet-août des cinq dernières années en tendance, sur Nasa Giss, je n'obtiens aucune accélération dans la région, qui est plutôt bleutée. Or, c'est en JJA que le Pôle Nord est au plus chaud et que les rétroactions sont les plus prononcées. En fait, la période qui s'est le plus réchauffée sur cette période, c'est l'hiver. Sans grand effet évidemment sur les glaces pérennes. Si je compare la dernière décennie par rapport aux trente années précédentes de référence, je constate entre 0,9 et 1,1°C de réchauffement au-dessus de 70°N. C'est beaucoup pour une décennie. Mais c'est assez peu pour une région glaciaire. Et surtout c'est encore moins que 1926-1935 par rapport aux trois décennies précédentes (entre 1 et 1,6 °C à cette date). S'il y avait eu des satellites en 1935, je ne doute pas que l'on aurait observé des événements "jamais vus" et longuement glosé à leur sujet. Réchauffement 1926-1925 / latitude (Nasa) : Réchauffement 1996-2005 / latitude (Nasa) : Bref, il serait absurde de nier la puissance du réchauffement actuel sur l'Arctique. Mais il est absurde de ne pas la relativiser au regard du comportement thermique passé de cette région. (Et d'oublier au passage que le lointain Antarctique, qui rassemble malgré tout 80 % des glaces du globe, se refroidit depuis trente ans).
  4. Entièrement d'accord. Et au risque de me répéter : il ne faut pas confondre climato. et météo. Non seulement les cartes de prévision n'apportent pas d'éléments fiables, mais les cartes d'évolutions mensuelles, voire hebdomadaires ou quotidiennes parfois postées ne permettent absolument pas de lancer ni même d'alimenter des débats sur les tendances longues. On pourra toujours isoler un jour, une semaine ou un mois d'anomalie froide ; mais ce sera toujours fort insuffisant pour parler de refrodissement global. Même remarque dans l'autre sens (thermique), bien sûr.
  5. Si si, même une source encore moins sceptique que Real Climate le dit : 8.10 L’appauvrissement de la couche d’ozone stratosphérique entraîne une augmentation de la pénétration par les rayons UV–B et un refroidissement du système climatique. L’appauvrissement de la couche d’ozone contribue à l’augmentation de la pénétration par les rayons UV–B, ce qui a des effets néfastes sur la santé humaine et animale, sur les végétaux, etc. Au cours des vingt dernières années, l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique a diminué le flux infrarouge vers la troposphère en provenance de la stratosphère inférieure (désormais plus froide). Ce même appauvrissement a également modifié les concentrations d’ozone troposphérique, et en facilitant l’augmentation de la pénétration de rayons ultraviolets dans la troposphère, a conduit à une destruction photochimique du CH4 plus rapide, diminuant ainsi son forçage radiatif. Le refroidissement du système climatique est une autre conséquence de ces effets. (GIEC 2001)
  6. Si l'on prend les anomalies JJA 2006 par rapport aux dix dernières années, on est presque neutre au niveau mondial, mais les zones de refroidissement sont plus concentrées dans l'HS. Si, pour la même période JJA, on regarde les cinq dernières années en tendance, il existe aussi d'importantes zones de refroidissement sur les terres de l'HN.
  7. C'est plutot OH que HO sa notation conventionnelle (je crois). Il s'agit du radical hydroxyle, l'oxydant le plus répandu de l'atmosphère (il possède un électron libre et est donc très réactif à d'autres molécules). Je ne pense cependant pas qu'OH soit spécialement responsable des baisses de température de septembre. Il faut quand même garder en tête que ce genre de fluctuation à très court terme n'a rien d'exceptionnel et ne forme pas une "anomalie" au sens climatologique du terme (laquelle se mesure en décennies, pas en jours, mois ni années).
  8. C'est un détail, mais il me semble que plus d'UV (du fait de moins d'ozone stratosphérique) contribue à dissocier le CH4, ce qui peut équilibrer le phénomène que tu évoques. Sinon, je ne crois guère non plus à l'explication par l'ozone. Le forçage négatif éventuellement lié à sa diminution dans la strato. est largement compensé par le forçage positif lié à son augmentation régulière dans la tropo, surtout dans l'HN (voir les campagnes de mesure TROPOZ et STRATOZ). Il faudrait regarder en détail la signature verticale du réchauffement de 70-90 °N sur les données satellite. Un rappel quand même : j'ai rappelé plus haut que le Groenland est aujourd'hui plus froid qu'il n'était dans les années 1920-30, mais il faut garder à l'esprit qu'il s'est malgré tout réchauffé ces vingt dernières années exactement au même rythme que le reste du nord de l'HN, c'est-à-dire vite. Il n'y a pas d'anomalie de ce point de vue. Ce qu'il faut expliquer à la limite, c'est pourquoi il s'est réchauffé encore plus vite (et encore plus "haut" en valeur absolue) au début du XXe siècle.
  9. C'est la version hardcore de la crosse de hockey Merci pour cette image, qui en dit plus qu'un long discours sur l'art et la manière télégéniques de terroriser "gogos" et "gogottes" (© Laure).
  10. Au sens très général, tu conviendras sans doute que les données de long terme sont indispensables pour faire tourner les modèles, donc que l'étude des climats passés (XXe siècle et avant) renseigne notre compréhension du climat présent. Et contraint notammnt l'évaluation de la sensibilité climatique. Quand tu dis que les causes du réchauffement groenlandais n'ont "rien à voir" avec les causes de la période précédente, cela suppose que tu aies identifié et mesuré avec précision les différents facteurs en cause, notamment le poids des oscillations locales (AO, NAO) sur la zone. On en revient toujours à cette nécessité de se retourner vers le passé. Je doute en l'ocurrence que le facteur solaire soit prépondérant - je ne vois pas pourquoi il agirait spécifiquement sur cette zone, quasiment la seule de l'HN à avoir des températures plus basses aujourd'hui qu'hier. Et en tout état de cause, un rappel de ces anomalies ne fait pas de mal s'il s'agit de répondre objectivement et précisément à la question que l'on pose d'habitude après publication de ce genre d'études : l'accélération de glaciers groenlandais constatée depuis quelques années est-elle un événement exeptionnel laissant présager une hausse plus importante que prévue du niveau des mers ?
  11. Ce que dit l'ESA n'est pas sujet à caution, on ne voit pas pourquoi le brave ingénieur ou chercheur mentirait sur ses images satellites. Ce qui est sujet à caution, c'est l'interprétation qui en est faite, notamment dans les médias grand public. Et particulièrement à la télévision. Le patron d'une grande chaine a avoué candidement qu'il vendait du temps de cerveau disponible à une grande marque de soda ; on suppose que pour maintenir le cerveau en question sur sa chaîne, il est fortement recommandé aux journalistes et animateurs d'utiliser les recettes qui marchent, parmi lesquelles le catastrophisme. De toute façon, le format ultrarapide de l'intervention télévisée et la prioriété au visuel interdisent d'approfondir, sauf documentaire sur un sujet précis.
  12. En effet, contrairement à ce que suggère Laure, le passé est utile (et même indispensable) pour évaluer ce qui se passe aujourd'hui et se passera demain. Les pertes de glaces du Groenland sont supposées être dues à titre principal au réchauffement climatique. C'est du moins ce que disent les commentateurs, car les auteurs sont neutres à ce sujet dans leur papier (mais Velicogna commente tout de même à la presse : "We think the changes we are seeing are probably a pretty good indicator of the changing climatic conditions in Greenland, particularly in the southern region" ). Je rappelle cependant cette étude de Chylek 2006, dont nous avions déjà parlé (abstracy), montrant que les températures actuelles du Groenland sont dans l'ensemble plus fraîches aujourd'hui qu'au début du siècle. C'est d'ailleurs une exception. Pour comparaison, une carte NASA Giss 1996-2005 versus 1926-1935. Les évolutions des glaciers mesurées par GRACE, pour significatives qu'elles soient, ne doivent donc pas faire oublier que cinq années de mesure ne disent pas grand chose sur le comportement "normal" ou "anormal" d'une région. GEOPHYSICAL RESEARCH LETTERS, VOL. 33, L11707, doi:10.1029/2006GL026510, 2006 Greenland warming of 1920–1930 and 1995–2005 Petr Chylek Los Alamos National Laboratory, Space and Remote Sensing Sciences, Los Alamos, New Mexico, USA M. K. Dubey Los Alamos National Laboratory, Earth and Environmental Sciences, Los Alamos, New Mexico, USA G. Lesins Department of Physics and Atmospheric Science, Dalhousie University, Halifax, Nova Scotia, Canada Abstract- We provide an analysis of Greenland temperature records to compare the current (1995–2005) warming period with the previous (1920–1930) Greenland warming. We find that the current Greenland warming is not unprecedented in recent Greenland history. Temperature increases in the two warming periods are of a similar magnitude, however, the rate of warming in 1920–1930 was about 50% higher than that in 1995–2005.
  13. Je ne vois pas trop pourquoi il faudrait me reprendre, vu que les auteurs eux-mêmes signalent ce fait (que l'évaluation du PGR mérite attention, qu'elle se fait pour l'instant sur la base de modèles ayant des incertitudes, notamment la viscosité du manteau, que la mission GRACE devrait justement contribuer à améliorer cela). Dans son papier d'intro. à l'article, Tavi Murray le sigale : But calculated ice-mass changes are only as accurate as the models used to remove other mass-change signals — those caused by tidal and non-tidal changes in the oceans, and by changes in the atmosphere and in Earth's mantle as it rebounds after the last ice age. At high latitudes, these models are not without error. The GRACE studies2, 3 attempt to account for these other variations and their uncertainties, leaving a residual signal that results from the net loss of glacier ice into the oceans alone. In particular, the high density of mantle rocks means that the gravity signal is very sensitive to even small errors in the model of rebound. But Velicogna and Wahr's estimate of uncertainty in the rebound rate2 would have to be increased by a factor of ten to change their conclusion of an overall loss of ice-sheet mass to an overall gain. And as this error would be constant over the timescale of the GRACE measurements, the change in the rate of mass loss is a highly stable result. Que Velicogna et Wahr considèrent que leur mesure est "solide", je m'en doute. Et de fait, je pense que la tendance qu'ils ont isolée est bien réelle. Mais je retiens cependant que "l'estimation du signal de gravité est très sensible à des erreurs même petites dans le modèle du rebond".
  14. Mais (atmosphere et toi) quel est exactement la notion qui vous dépasse ici ? Il me semble que nous parlons ici de phénomènes assez compréhensibles par le sens commun (une perte ou un gain dans une masse de glace).
  15. Le rebond post glaciaire tel que je l'entends (sans être bien sûr non plus) est en effet un simple rééquilibrage isostatique d'un continent lorsque la masse glaciaire posée dessus diminue. Je ne pense pas que l'inlandsis groenlandais soit stable depuis 10.000 ans, ni même 100 ans, ni même 4 ans (cf l'étude dont on parle), donc l'évaluation du rebond dans l'accélération des glaciers et la masse totale mérite attention. L'autre incertitude concerne les champs de gravité (géoïde), plus difficiles à mesurer sur une masse continentale comme le Groenland. Une des missions de GRACE est justement d'évaluer ces déformations du champ de gravité (en comparant le comportement de deux objets placés en apensanteur et en mesurant leur perturbation).
  16. Voici l'extrait des "Methods" de Velicogna et al. 2006 : Post-glacial rebound The two main sources of PGR model error are the ice history and the Earth's viscosity profile. We used two Greenland ice history models: ICE-5G20 and GREEN121. For ice loading outside Greenland we use both ICE-5G and ICE-3G22. We convolved these ice histories with viscoelastic Green's functions for an incompressible Earth12, constructed using a wide range of plausible two-layer viscosity profiles. We computed a set of Stokes coefficient trends for each Green's function and each ice model, and convolved those trends with the GRACE Greenland averaging functions. We obtained a range of possible PGR contributions to the GRACE mass trends. For our preferred PGR contribution we used results based on ICE-5G and the VM2 viscosity profile adopted for the construction of ICE-5G (ref. 20). We used the range of values determined from all other viscosity profiles and ice models as our PGR uncertainty estimate. We concluded that the PGR signal causes an apparent Greenland ice decrease of -8 plusminus 21 km3 yr-1. About half this uncertainty comes from not knowing the viscosity profile, and half comes from the uncertainty in the ice model. The relatively small preferred value (- 8 km3 yr-1) may seem incompatible with the expectation that the Earth beneath Greenland should be rebounding upward at a significant rate owing to the Holocene removal of Greenland ice. But Greenland lies outside the forebulge of the Pleistocene ice sheet in northern Canada, and so there is subsidence caused by the removal of that ice sheet. The -8 km3 yr-1 value comes from the near-cancellation of approx25 km3 yr-1 signals caused by the Greenland and non-Greenland ice histories. The degree of this cancellation is different in North and South Greenland, where the preferred values are -9 km3 yr-1 and +5 km3 yr-1, respectively. 20# Peltier, W. R. Global glacial isostasy and the surface of the ice-age earth: the ICE-5G(VM2) model and GRACE. Annu. Rev. Earth Planet. Sci. 32, 111–149 (2004) 21# Fleming, I. & Lambeck, K. Constraints on the Greenland Ice Sheet since the Last Glacial Maximum from sea-level observations and glacial-rebound models. Quat. Sci. Rev. 23, 1053–1077 (2004) 22# Tushingham, A. M. & Peltier, W. R. ICE-3G: A new global model of late Pleistocene deglaciation based upon geophysical predictions of postglacial relative sea level change. J. Geophys. Res. 96, 4497–4523 (1991) | ISI |
  17. Le NSIDC montre en effet que les anaomalies de Ts étaient contrastée en août 2006. Néanmoins, la région du Spitzberg / Svalbard signalée dans le papier d'origine est dans une zone restée en anomalie chaude en août, et les six premiers mois étaient déjà au-dessus des normales. Ceci explique peut-être cela. Quant aux papiers sur le Groenland dont j'ai posté l'abstract plus haut, ils sont convergents. Mais la série de mesure est très courte et il faudrait corréler avec d'autres techniques de mesure par altimétrie. Les données GRACE 2002-2004 avaient déjà été contredites par d'autres mesures donnant un gain de masse plutôt qu'une perte sur cette période. Les intercalibrages ne sont pas encore au point. Néanmoins, les pertes relevées sont sensibles.
  18. Concernant les pertes au Groenland, voici deux études récentes concernées : des mesures à court terme 2002-2006 et 2002-2005, sur la base des données satellitaires GRACE. Velicogna et Wahr estiment à 250% l'accélération de la perte de masse entre 2002-2004 et 2004-2006, surtout dans le sud de l'île. Au total, 248 km3/an ± 36, soit 0,5 mm de hausse du niveau de la mer ±0,1. Chen et al. sont à 239 km3/a ± 23. Parmi les incertitudes : le calibrage GRACE (fonction de moyennage des données et influence des champs de gravité), le rôle du rebond post-glaciaire, la durée très courte des données ne permettant pas de statuer sur le caractère cyclique ou non de ce genre de pertes. Nature 443, 329-331(21 September 2006) | doi:10.1038/nature05168 Acceleration of Greenland ice mass loss in spring 2004 Isabella Velicogna and John Wahr In 2001 the Intergovernmental Panel on Climate Change projected the contribution to sea level rise from the Greenland ice sheet to be between -0.02 and +0.09 m from 1990 to 2100 (ref. 1). However, recent work2, 3, 4 has suggested that the ice sheet responds more quickly to climate perturbations than previously thought, particularly near the coast. Here we use a satellite gravity survey by the Gravity Recovery and Climate Experiment (GRACE) conducted from April 2002 to April 2006 to provide an independent estimate of the contribution of Greenland ice mass loss to sea level change. We detect an ice mass loss of 248 plusminus 36 km3 yr-1, equivalent to a global sea level rise of 0.5 plusminus 0.1 mm yr-1. The rate of ice loss increased by 250 per cent between the periods April 2002 to April 2004 and May 2004 to April 2006, almost entirely due to accelerated rates of ice loss in southern Greenland; the rate of mass loss in north Greenland was almost constant. Continued monitoring will be needed to identify any future changes in the rate of ice loss in Greenland ** Published Online August 10, 2006 Science DOI: 10.1126/science.1129007 Science Express Index Reports Satellite Gravity Measurements Confirm Accelerated Melting of Greenland Ice Sheet J. L. Chen, C. R. Wilson, B. D. Tapley Using time-variable gravity measurements from the Gravity Recovery and Climate Experiment (GRACE) satellite mission, we estimate ice mass changes over Greenland during the period April 2002 to November 2005. After correcting for effects of spatial filtering and limited resolution of GRACE data, estimated total ice melting rate over Greenland is -239 ± 23 cubic kilometers per year, mostly from East Greenland. This estimate agrees remarkably well with a recent assessment of -224 ± 41 cubic kilometers per year, based on satellite radar interferometry data. GRACE estimates in southeast Greenland suggest accelerated melting since the summer of 2004, consistent with the latest remote sensing measurements.
  19. Effectivement, la période 1945-60 reste énigmatique. D'après le World Data Center / Sunspots, le pic du XXe siècle est atteint en 1957, avec un indice 190. Or, la baisse des T s'amorce assez nettement au début des années 1940, aussi bien dans l'HS que dans l'HN et sur les Tropiques.
  20. Dans leur dernière étude et d'après l'abstract, Scafetta et West incluent aussi la reconstruction TSI de Wang (2005), qui revoit à la baisse Lean 2000 (réf. ci-dessous). Ils auraient pu prendre d'autres auteurs (Solanki 2005, Usoskin 2006) dont les analyses concluent à une activité plus forte. Pour Moberg 2005, je pense qu'ils l'ont choisi parce que c'est l'étude la plus récente et, de mémoire, celle qui inclut le plus de proxies différents (elle croise les anneaux de croissance avec les données sédimentaires). Mais en effet, les conclusions seraient différentes avec une autre courbe. Modeling the Sun's Magnetic Field and Irradiance since 1713 Y.-M. Wang, J. L. Lean, and N. R. Sheeley, Jr. Astroph. J. Volume 625(2005), pages 522 - 538 DOI: 10.1086/429689
  21. Bof. Il n'y avait pas Eric Rignot, parmi eux ? C'est un spécialiste internationalement reconnu, et le garçon a une petite tendance alarmiste dans ses communiqués de presse. Sinon, on en a déjà beaucoup parlé ici : les mesures récentes du Groenland sont contradictoires selon les méthodes et outils de calcul des chercheurs, les côts occidentales et orientales n'évoluent pas au même rythme, certaines saisons n'ont pas connu de réchauffement notoire, ou plus faible que dans les années 1910-40... Et des "tendances" mesurées sur moins de cinq ans ne disent de toute façon pas grand chose.
  22. Cela dépend des bases de données. Pour NASA Giss, c'est l'écart par rapport à la moyenne de référence 1951-80, pour CRU Hadley Center, c'est 1961-90. Je n'utilise pas NOAA donc je ne connais pas leur choix.
  23. A propos des cycles solaires de 11 ans, cette récente étude de la NASA parue dans les GRL annonce plutôt un cycle 24 élevé (maximum attendu vers 2011-2012), compte-tenu de l'activité du minimum actuel considérée comme un bon prédicteur du maximum à venir. Si c'est le cas, le refroidissement devant débuter vers cette date selon certains est assez peu probable. Mais les prédictions de l'activité solaire se trompent assez souvent... GEOPHYSICAL RESEARCH LETTERS, VOL. 33, L18101, doi:10.1029/2006GL027053, 2006 Geomagnetic activity indicates large amplitude for sunspot cycle 24 David H. Hathaway National Space Science and Technology Center, NASA, Huntsville, Alabama, USA Robert M. Wilson National Space Science and Technology Center, NASA, Huntsville, Alabama, USA Abstract - The level of geomagnetic activity near the time of solar activity minimum has been shown to be a reliable indicator for the amplitude of the following solar activity maximum. The geomagnetic activity index aa can be split into two components: one associated with solar flares, prominence eruptions, and coronal mass ejections which follows the solar activity cycle and a second component associated with recurrent high speed solar wind streams which is out of phase with the solar activity cycle. This second component often peaks before solar activity minimum and has been one of the most reliable indicators for the amplitude of the following maximum. The size of the recent maximum in this second component indicates that solar activity cycle 24 will be much higher than average – similar in size to cycles 21 and 22 with a peak smoothed sunspot number of 160 ± 25. *** Sur le même thème, et toujours dans les GRL, Scafetta et West publient une nouvelle étude sur l'influence solaire au cours des 400 dernières années. Leur conclusion : le soleil responsable de 50% du réchauffement constaté depuis 1900 (aux antipodes, donc, de la récente "review" de Nature selon laquelle l'influence solaire est négligeable et des choix du GIEC qui attribue un score très faible au forçage solaire depuis 1750). GEOPHYSICAL RESEARCH LETTERS, VOL. 33, L17718, doi:10.1029/2006GL027142, 2006 Phenomenological solar signature in 400 years of reconstructed Northern Hemisphere temperature record N. Scafetta Physics Department, Duke University, Durham, North Carolina, USA B. J. West Physics Department, Duke University, Durham, North Carolina, USA Abstract- We study the solar impact on 400 years of a global surface temperature record since 1600. This period includes the pre-industrial era (roughly 1600–1800 or 1600–1900), when negligible amount of anthropogenic-added climate forcing was present and the sun realistically was the only climate force affecting climate on a secular scale, and the industrial era (roughly since 1800–1900), when anthropogenic-added climate forcing has been present in some degree. We use a recent secular Northern Hemisphere temperature reconstruction (Moberg et al., 2005), three alternative total solar irradiance (TSI) proxy reconstructions (Lean et al., 1995; Lean, 2000; Wang et al., 2005) and a scale-by-scale transfer climate sensitivity model to solar changes (Scafetta and West, 2005, 2006). The phenomenological approach we propose is an alternative to the more traditional computer-based climate model approach, and yields results proven to be almost independent on the secular TSI proxy reconstruction used. We find good correspondence between global temperature and solar induced temperature curves during the pre-industrial period such as the cooling periods occurring during the Maunder Minimum (1645–1715) and the Dalton Minimum (1795–1825). The sun might have contributed approximately 50% of the observed global warming since 1900 (Scafetta and West, 2006). We briefly discuss the global cooling that occurred from the medieval maximum (≈1000–1100 AD) to the 17th century minimum.
  24. Le renversement en question n'est pas tout à fait exact : à ma connaissance, le nombre d'articles scientifiques annonçant un refroidissement global est toujours aussi faible (c'est-à-dire... proche de 0 chaque année). En revanche, aujourd'hui comme hier, on trouve toujours une solide minorité de chercheurs ne partageant pas les vues dominantes sur tel ou tel sujet - c'est-à-dire ne considérant pas que les deux phases du réchauffement moderne 1910-190 et 1979-2005 soient des événements exceptionnels annonçant une hausse quasi-constante pour 2000-2100 et des catastrophes sans précédent à la clef. Ce qui est sans doute plus vrai, c'est qu'il y a des hauts et des bas dans la médiatisation du réchauffement global, médiatisation qui fait appel aux ressorts classiques de la vente (surprendre et faire peur pour capter l'attention). L'année 2005 a été particulièrement riche dans ce genre d'annonces excessivement alarmistes, tant en ce qui concerne les cyclones que le Pôle Nord par exemple. Enfin, les prévisions actuelles de réchauffement global ne peuvent guère vous aider en ce qui concerne le choix des essences pour la forêt française, car ces prévisions n'ont qu'un très faible degré de certitude à l'échelle locale. En général, l'Inra table sur un réchauffement, d'autant que la France et l'Europe occidentale ont connu les plus fortes hausses ces 25 dernièrs années (après l'Arctique). Mais du propre aveu de leurs concepteurs, les modèles climato. actuels ne sont pas capables de faire des prévisions régionales sur 20, 50 ou 100 ans. Contrairement aux données globales (comme la température moyenne découlant du bilan radiatif), les évolutions locales sont dépendantes d'un grand nombre de paramètres formant autant de conditions initiales dans les calculs de la zone considérée. Sur une longue période, la probabilité est forte que l'évolution réelle diverge des évolutions modélisées sur tel ou tel de ces paramètres. Mais les praticiens des modèles, il y en a quelques-uns ici, me contrediront peut-être...
  25. Les flux énergétiques d'une grande métropole, qui se transforment notamment en flux de chaleur sensible, peuvent atteindre plusieurs centaines de W/m2 dans une journée. Pour mémoire et comparaison, le forçage cumulé de tous les GES depuis 1750 est inférieur à 3 W/M2. La traduction est que l'intérieur des zones urbaines est 2 à 9°C plus chaud en moyenne que les zones péri-urbaines ou campagnardes. Pas grand chose à dire en dehors de cela. Cela démontre que les urbains de 2000 vivent déjà dans les températures que l'on nous promet en 2100 (sauf qu'à cette époque, ils auront encore plus chaud si ces prévisions se vérifient).
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