Peaksoul

J'ai pu vivre le premier orage sur Mantes en extérieur. Une vraie pile électrique, des éclairs toutes les secondes. Un arcus, encore caché dans la nuit, est arrivé avec un bon gros front de rafales. Quelques coups de foudre étaient particulièrement intenses. Les nouvelles cellules qui sont apparues vers le sud-ouest m'ont aussi offert un spectacle magnifique avec le levé du jour. Tout d'abord, en vestiges de la cellule précédente, des nuages très bas défilaient rapidement, probablement formé par toute l'eau tombée juste avant. Quand ils ont libéré un peu la vue, j'ai pu mieux appréhender les nuages qui se profilaient. Sur ces orages qui sont restés à l'écart en nous tangentant, il y avait de superbes formations nuageuses. Et parmi elles, que j'ai pu filmer, un genre d'arcus avec de belles ondes de Kelvin-Helmotz *-*. Quand les structures les plus basses sont passées, elles ont dégagé la vue sur le gros de l'orage. Des bases nuageuses tourmentées, déchiquetées, nettement dessinées, alors qu'on sentait clairement une hausse brutale des températures ; j'étais clairement entré dans une zone d'alimentation. Ca tonne encore, mais mon coeur, pfiouuuuuh, ca batait vite là-dedans !

Il semble bien que dans la bataille acharnée entre Météo-France et Keraunos, tout le monde ait perdu :'D. On a perdu nos bonnes vieilles références traditionnellement fiables. On va devoir envisager sérieusement tous les scénarios possibles dans des combats interminables et sans pitié °°. SINON ici, à défaut d'orages, les nuages ont l'air torturés, y a des mamma ! Bahouais, des mama sans orage ; Yapudesaison.

C'est vrai que le décalage entre la vigilance Météo-France et le niveau 3 de Keraunos laisse un peu perplexe. Pourtant, la ligne pluvio-orageuse qui met en évidence les zones de forçage dynamique passe en plein sur l'Ile-de-France. C'est au moins un signe dynamique en faveur de Keraunos. Soit Météo-France est persuadé que les autres forçages ne seront pas suffisants pour faire péter vers l'Ile-de-France, soit ils pensent que ça se fera plus tard et réservent donc une évolution de la vigilance en soirée, soit ils estiment que c'est un risque fort mais trop localisé pour qu'on passe en orange. EN TOUT CAS cette ambiance subitement lourde, assombrie et calme avec un ciel torturé est déjà divinement appréciablle <3.

Bon ; dernier espoir pour le nord Yvelines : la petite cellule qui est cachée derrière toute cette pluies résiduelle, sur l'Eure en ce moment. Ca a l'air de bien bastonner encore sur le sud Yvelines en tout cas !

Un genre d'arcus mal-dessiné arrive au sud de Mantes, avec des bases déchiquetées et de nombreux fractus qui évoluent rapidement. La foudre semble tomber en marge de la zone principale.

J'ai pu observer un magnifique rideau de pluie vers l'Est ; ou plutôt une chute de sceau d'eau : une masse nette et bien opaque est rapidement tombée, avec un bel étalement au sol. Ca ne m'étonnerait pas qu'une rafale descendante se soit cachée là-dedans. 5 minutes après, la pluie avait disparu et laissait dessiner au loin l'alimentation de la cellule, qui vivait bien sa vie. Rien à signaler ici, mais le spectacle est très sympa !

Voilà les photos de la supercellule dans la Nièvre par mon ami qu'a observé un possible tuba. http://www.facebook.com/photo.php?fbid=10151462599276440&set=pcb.10151462605356440&type=1&theater Pour moi, ça ressemble quand même bien à un tuba, pas très développé verticalement. Mais j'hésite avec un nuage-mur un peu incliné ... En tout cas la nature supercellulaire ne fait aucun doute x).

Je suis le responsable du petit triangle rouge sur la carte temps réel de Keraunos °°. Un ami m'a appelé en urgence pour me dire qu'il observait un truc incroyable. Il était persuadé de voir le système tourner, et il m'a clairement décrit un nuage étroit qui s'étendait de plus en plus bas, puis remontait, puis redescendait, en pointe, en tournant, sans avoir apparemment touché le sol ; sans même lui avoir dit qu'il y avait en effet un bel écho aux radars. Il a filmé et photographié apparemment. On pourra en avoir le coeur net . (Parce que bon, la description par téléphone, c'est mieux que rien mais quand même, dur de former à l'observation du ciel en 30 secondes.)

C'est fou. Depuis des heures, je vois au loin les nuages défiler, les éclairs à l'horizon, je vois sur les radars toute l'eau qui se déverse sur la région ... Mais toujours pas une goutte sur Mantes. Tout se détourne soigneusement. C'en est presque fascinant °° !

Ahahah, l'esquive de Paris par la cellule de Seine-et-Marne qui préfère repasser par l'Essonne, ce scénario est incroyable !

Ahah, les orages sont morts par mon simple regard, la classe B-). Une lueur orange envahit le ciel désormais. On se croirait dans un filtre Instagram. (c'est éthiquement gênant .)

Ca s'assombrit de nouveau vers le Sud-Est (et c'est pas la nuit hein). De l'autre côté, il y a le beau ruban de nuages qui donnait cette allure si sombre et effrayante tout à l'heure, mais qui était juste un leurre. Visuellement, c'est pour ma part assez atypique, du coup je suis assez perdu et j'ose pu trop me fier au feeling ... Alors jpréfère me fier au radar. Et dans sa structure, çe me fait quand même clairement penser à une belle ligne de grains : précipitations intenses à l'avant, petite zone daccalmie, puis pluies stratiformes. Ce qui me pose question aussi, c'est l'évolution de la trajectoire de ce système : les modèles voyaient les précipitations pivoter et ne pas aller beaucoup plus au nord ... Du coup, si les modèles avaient vu tout ça trop bas, il est possible que les précipitations se mettent à pivoter une fois bien installées sur l'IdF. Ca promettrait une nuit sacrément humide, et pourquoi pas de belles surprises orageuses. C'est palpitant *.* !

Ben à Mantes, ça avait l'air beau de loin : collection de nuages pré-orageux, ciel très noir au fond, effet de lumière "comme-un-arcus-mais-c'en-est-pas-un" ... Mais c'est bizarre, j'ai tellement l'impression que ça va passer à côté. Une fois le 1er lot de nuages passé, on se retrouver dans un genre de marée de nuages stratiformes, avec des averses qui se profilent par endroit. Pourtant, le radar semble clairement diriger le gros de la ligne par ici. Je suis perplexe °°. (Alors je vais manger.)

Et puis WRF voyait en soirée se former une deuxième ligne de précipitations, sur un axe IdF-Ardennes pour progressivement fusionner avec ce qui ce serait formé sur les régions du centre et des Pays-de-la-Loire ; et vu les orages qui éclatent en ce moment dans les Ardennes, ça me parait aussi tout bon pour des orages en soirée ou en cours de nuit /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">.

Bonjour !J'étais bien présent, j'avais bien mon micro, j'ai bien pu faire une interview, et vous pouvez la trouver dans ma dernière chronique audio (huhuhu comment ça jm'auto-publicite ? >.>) ! Je n'ai pas pu tout mettre (évidemment), mais j'espère que ça convient à Nicolas, et ça pourra peut-être apporter un peu plus de précisions.C'est à partir de la 7ème minute :

Du côté du prévisionniste, je pense qu'il y a un stress particulièrement intense dans cette situation. Les dernières étapes de la prévision sont déjà délicates : je me rappelle bien de ce petit "??" au crayon sur l'émagramme (à côté de la valeur du jet stream) du radiosondage lors de la tempête de décembre 99, et des difficultés éprouvées par l'ensemble des prévisionnistes. Des modélisations de phénomènes très intenses, on en voit souvent ; mais on les voit aussi souvent se dissiper à l'arrivée de l'échéance. Sur les dernières 24h, voir un épisode météorologique exceptionnel se confirmer sur les modèles déstabilise tout prévisionniste. Mine de rien, la prévision procède beaucoup par mémoire et comparaison à d'autres phénomènes déjà observés. Quand le prévisionniste voit une situation exceptionnelle, qu'il n'a encore jamais vécue, il a de quoi être désemparé : il ne peut alors faire confiance qu'à ses seuls modèles numériques. C'était clairement le cas ici : je pense qu'aucun prévisionniste à Météo France ne pouvait se référer à un ancien épisode pour conforter la prévision. Un blizzard en Normandie ça n'arrive pas régulièrement ! De plus, jamais la vigilance rouge n'avait été utilisée auparavant : décider de la sortir, c'est le faire sans aucune référence, et ça demande donc bien plus de réflexion que d'autres vigilances déjà expérimentées : il s'agit à ce moment de créer une référence en la matière. La vigi rouge neige pouvait être nécessaire comme elle pouvait ne pas l'être, puisqu'à ce moment, c'était à ceux qui devaient dire dans quelle case on range l'événement de définir les limites de la case ! En fait, dans une situation pareille, j'ai du mal à imaginer comment ça aurait pu se passer autrement. Pour sortir une vigilance rouge jamais utilisée sur un phénomène qu'on n'arrive pas à qualifier, faut quand même en avoir dans le pantalon. La stratégie du "orange fortement insisté" était finalement, peut-être, la plus appropriée pour un 1er épisode en la matière. Avoir sorti la vigilance rouge tardivement était assez inutile pour avertir du phénomène dangereux qui était déjà en cours (1. quand on a une congère d'1m chez soi, le bon sens veut qu'on se pose des question 2. toute façon ils avaient plus d'électricité). En revanche, avoir sorti cette vigilance rouge va s'avérer très utile pour l'avenir : on a désormais un événement de référence comme "chutes de neige exceptionnelles" sur le pays. En gros, je pense qu'on vient de définir que le 12 mars 2013 est aux chutes de neige ce qu'est le 25 décembre 1999 aux tempêtes. Concernant le débat plus général sur la gestion des vigilances, je pense qu'il y a un problème général de compréhension de tous les rouages. Chaque acteur joue dans son coin mais j'ai l'impression que la majorité n'a pas conscience de l'ensemble du système : honnêtement je ne pense pas que beaucoup de mairies sachent comment ça se passe de l'établissement d'une vigilance météorologique à la mise en place d'une alerte. En fait, les deux me semblent même confondus, et ça pose un vrai problème : est-ce qu'on assume le fait que les vigilances de Météo France servent souvent d'alerte systématique, ou est-ce qu'on se dirige davantage vers une séparation plus nette des vigilances météorologiques et des alertes administratives ? J'ai l'impression que la limite entre les deux devient de plus en plus ambigüe, et ça va dans le sens de [je-sais-pu-qui] qui disait qu'aujourd'hui, la population majoritairement urbaine n'accepte plus d'avoir un quotidien soumis aux aléas météo, et s'en remet davantage aux autorités et grandes instances pour savoir comment réagir face à tel temps. Il ne suffit plus de dire quel temps il va faire, il faut aussi dire comment agir en fonction de ce temps. C'est cette décision récente, "naissante", qui fait débat et qui cherche encore à définir qui doit en être responsable : Météo France, l'Etat, les régions, les départements ? Pour tout ce qui est fonctionnement administratif des vigilances météo et des alertes, tous ses rouages etc, je vous conseille fortement le dossier de l'Institut des Risques Majeurs qui présente tout très clairement (et qui donne Infoclimat comme site météo de référence d'ailleurs ) : http://www.irma-gren...ro.php?id_DT=11 Enfin, en ce qui concerne la communication dans les médias et notamment les supports visuels, je crois que le blocage est essentiellement économique. Publier des images et des données, en France, ça se paie, et ça coûte même vite cher. C'est tout l'inverse de nos amis Américains, où généralement, les données, les images sont gratuites pour les médias. En fait c'est une toute autre économie, et même une autre philosophie : là-bas le savoir et l'apprentissage valent de l'or mais l'information, les données sont massivement distribuées ; c'est le contraire ici. Apprendre et se former doit être accessible à tous, et donc peu cher, mais l'argent se fait donc sur les données et produits. (Ca tombe bien, c'est la conférence OpenData demain !)

La glace retombe de plus belle ici. Je viens de sortir : une épaisse couche de glace recouvre le sol, ça glisse sévère. L'herbe est figée par la glace. Alors je pense qu'on est loin des cumuls de neige incroyables prévus, mais l'épisode en devient impressionnant par les cumuls ... de glace !

Difficile de définir ce qui tombe ; en tout cas, ce sont des particules très fines, qui virevoltent, et qui crépitent en tombant au sol. Neige fondue, granule de glace, pluie/neige mêlée ? En tout cas, le toit de la maison est recouvert d'une croûte de glace solidement accrochée. Pareil devant la maison : une couche de glace recouvre le sol et commence à s'y accrocher. Espérons que les axes principaux ont été salés.

C'est quand même rageant : y a vraiment pas grand chose qui dépasse les 0°C au radiosondage de ce midi !

Ah la chance ! Ca a finalement frôlé le Mantois par le Nord-Ouest, j'ai rien vu passer. (Jsuis un peu frustré >.>)Sinon, il est 18h : la température devrait commencer à baisser progressivement. Le moment où la pluie glacée et le grésil seront remplacés par la neige sur le Nord-Ouest de la région ne devrait plus tarder.

J'ai jamais été aussi près de ce gros patté :3 ! Je suis très curieux de voir ce qui se cache en dessous ! Wait & See ~

A Mantes, au fond de la vallée, il n'y a plus grand chose de ce matin, à part quelques petits pattés transparents qui font de la résistance. En revanche, en remontant un tout petit peu sur Magnanville (118m), les toits sont blancs, et la neige fait de la résistance sur l'herbe : ça fait des vagues de croûte de neige-fondue-mais-pas-trop, un peu comme les dunes d'un désert ... Enfin je sais pas si vous avez compris mais c'est joli °°. La neige à venir devrait donc tomber sur une petite croûte de glace ; rock'n'roll on the roads ~

Je découvre OpenMeteoData en même temps, et ça m'a l'air tout particulièrement intéressant ! Je vais tout faire pour être là ; et probablement avec un micro /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">. (histoire de faire sortir les mots des murs de l'IGN !)

Dans le vieux temps très lointain où j'essayais de le passer - 2 ans - l'épreuve de maths était déjà sous la forme d'un QCM à points négatifs : de quoi provoquer des chutes de cheveux massives aux petits nouveaux qui sortaient à peine des classes de lycée. Mais si le format pouvait clairement être déstabilisant, le "niveau" n'était pas plus élevé. Les questions portaient clairement sur le programme de terminale S. Et c'est pas forcément une bonne idée d'aller voir ailleurs que le programme de terminale : je me rappelle encore trop bien les étudiants qui sortaient de l'épreuve tous fiers d'avoir bluffé leurs correcteurs avec des développements limités super Classes ... qui s'en sont suivis par des notices du jury incisives sur le sujet, où les démonstrations de haute voltige mathématiques étaient inlassablement boudées, qualifiées de fioritures inutiles puisque, les exercices portant sur le programme de terminale, des méthodes plus simples étaient plus appropriées. Donc, pour résumer, inutile d'aller étudier plus loin que le programme du concours : celui de terminale. Quant à la forme, c'est vrai que "série de question" est un terme aussi précis que le logo "temps variable" de MF :'D. Dur de savoir exactement de quoi il s'agira, mais j'ai du mal à voir autre chose que des exos ou des QCM. Trouver les annales était assez simple, mais maintenant que le concours a changé, je crains qu'elles ne soient plus retrouvables dans l'univers infini des sites de la fonction publique. Si vous n'arrivez pas à les trouver ailleurs, je pourrai vous scanner mes archives : j'ai, normalement, ceux de 2008 à 2011 (Ouaiiiis je me sens un peu nul en disant ça là >.>). (Encore faut-il que je les retrouve.) Enfin, à la limite, la radioactivité en moins j'arrive à l'imaginer, mais les oscillateurs électriques, vu la place que ça prenait dans le programme, j'avoue que ça me parait un peu gros. Mais le monde du lycée devient un peu loin, alors ce jugement aux sources inexistantes est à prendre avec des pincettes. Et sinon : attention à ne pas te tromper de direction dans le RER pour aller là-bas. Ca peut stresser. Un peu.

Une photo du centre ville de Laval trouvée sur twitter :