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Orages estivaux, avant et maintenant


Messages recommandés

Citation

Comme tu dis Matt, on a réellement l'impression que quelque chose a changé dans les config apportant les orages estivaux. Que ce soit niveau front ou évolution diurne. En tout cas, au niveau régional pour nous, ça prend différemment désormais ( ou parfois ça ne prend pas du tout, tout simplement).

 

J'ouvre ce topic pour rebondir sur une remarque récente de mes voisins alsaciens Matt68 et Fil67. Je suis bien d'accord avec eux et il était temps que quelqu'un évoque ce sujet qui me semble intéressant.

Du coup, voilà mon témoignage, qui je précise n'est valable que pour mon secteur (Territoire de Belfort).

 

Dans les années 90, le scénario suivant se reproduisait plusieurs fois par été (avec une apogée en 94-95) : après une journée chaude et ensoleillée, je me postais devant l'ouest le soir, et je regardais à l'horizon. Quand je voyais une limite nuageuse, je me disais "ça va péter cette nuit". Et ça n'a jamais loupé.

Ça semblait réglé comme du papier à musique, ce qui était d'ailleurs assez fascinant. Pendant cette période, il y a eu beaucoup d'orages très électriques, et parfois durables, en pleine nuit. J'ai aussi le souvenir de successions de cellules le soir ou la nuit.

 

Fin 90 et surtout au début des années 2000, certaines configurations prometteuses semblaient déjà beaucoup moins bien prendre. Il y a bien eu quelques dégradations mémorables (6 juillet 2001, juin 2003), mais ça semblait déjà moins systématique, moins consistant, moins violent et moins durable.

D'ailleurs, le MCS très venteux du 6 juillet 2001 n'a pas été si électrique que ça ici. En marge, j'ai parfois pu observer de belles cellules isolées bien électriques le soir, en particulier en direction des Vosges, mais ce n'est pas arrivé depuis quelques années.

 

Un scénario, parmi d'autres, de dégradation estivale foireuse : on est en milieu/fin d'aprem, l'initiation convective se fait sur le nord du Massif Central ou la Bourgogne, ça se développe vite et fort, puis les épais cirrus ou cirrostratus issus des sommets des cumulonimbus arrivent ici et recouvrent le ciel. D'une part ça stoppe net la hausse de la température, et d'autre part le vent (courant de densité ?) fait baisser le point de rosée. Quelques heures plus tard, tout ce qu'il reste est un vieux paquet de pluies stratiformes. Ça encore, c'est quand on réussit à déterminer assez facilement pourquoi ça a foiré. Le truc, c'est que désormais ça arrive souvent !

Je n'ai pas le souvenir d'avoir observé des dégradations orageuses aussi nettes et bien huilées que dans les années 90 depuis très longtemps. C'est poussif, ça gronde par-ci par-là, ça s'assèche et se déstructure avant d'arriver.

Pourquoi les fronts orageux ne parviennent-ils plus à progresser sans faiblir ? L'environnement n'est pas favorable à l'alimentation des cellules me direz-vous, mais pourquoi l'était-il si souvent il y a 20 ans, et plus maintenant ?

Dans d'autres cas, parfois le timing est mauvais et l'initiation se fait en Allemagne, et parfois la mayonnaise ne prend pas alors qu'à priori tout y était pour qu'elle prenne. Quoi qu'il en soit, la différence est tellement flagrante que je ne peux plus croire à un simple hasard de phasage. Comme le dit Fil, on dirait que "quelque chose a changé".

 

Pour ce qui est des orages d'évolution diurne, j'ai le souvenir de grosses cellules très pluvieuses parfois l'après-midi. Le garage a été inondé à 3 reprises avant les années 2000, et il ne l'a plus été depuis.

De telles cellules diurnes, ça fait des années que je ne les vois plus que dans l'ouest du NE, parfois dans le nord des Vosges et de l'Alsace, et surtout en Allemagne. Derniers gros orages diurnes (avec forte activité électrique et forte pluie) en date : 5 septembre 2005 en fin d'après-midi et 26 juillet 2006 (entre 6 et 8h du matin !), cet orage matinal restant sans doute le plus électrique de ces 10 dernières années. Quoi d'autre niveau orage violent récemment ? Un à 4h du matin fin juillet 2013, assez électrique mais court et sans pluie ou vent mémorable.

 

Désolé, c'est un peu décousu et je n'ai aucune véritable statistique à apporter (c'est pour ça que j'ai pas posté dans "Climatologie"), et j'espère dans le même temps y avoir mis un peu plus de fond que dans une simple lamentation.

Si vous avez des hypothèses ou des témoignages, allez-y. Qui sait, peut-être que chez vous, c'est l'inverse qui se produit... Merci en tout cas à ceux qui ont lu jusqu'au bout !

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Posté(e)
Saint-Cyr (400m) à 5km d'Annonay (07)

Bonjour ,

Je viens ici pour faire ma petite remarque aussi sur les orages estivaux.  Depuis 2009 ici ( Nord-Ardeche/Pilat (42) ) on a eu que des orages modérés à fort . Et par évolution diurne dans les années 2000 le pilat faisait carton plein des orages jusqu'à il y a 5 ans , mais la beaucoup moins . Le dernière orage fort/violent remonte à 2014 ici . Le pilat d'ailleurs son dernière orage daté de juillet dernier avant la nuit qui vient de passer . Quant à la grêle elle devient très rare .

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Peut être parce que ces années 90/2000 étaient plus chaudes qu'aujourd'hui et engendraient de meilleures conditions.

Pour une bonne évolution diurne il faut de la chaleur et de l'humidité. S'il manque un des deux c'est mort ! Il faut surtout de la chaleur donc si celle ci est moins importante ben ça pète moins.

Autre chose il semblerait que l'ensoleillement soit en hausse depuis 1995 date d'un minimum sur 10 ans de moyenne, ce qui pourrait se traduire par plus de nébulosité due aux orages peut être. Il faudrait regarder le détail des années par mois. 

Donc soit les étés sont plus sec soit plus frais. Je dirais frais puisque par exemple depuis 1990 la station de l'aéroport de Montpellier voit sa txm estivale baisser (Je prends des exemples que je connais).

 

Donc voilà ici aussi les années 2000/2005 étaient fort pluvieuses et orageuses et depuis à part 2011/2014 surtout et août 2015 ben plus grand chose. 

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Il y a 1 heure, adri34 a dit :

Peut être parce que ces années 90/2000 étaient plus chaudes qu'aujourd'hui

 

 

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Blackout, ce que je peux te suggérer, c'est d'essayer de prendre le temps de regarder les archives climatiques de ta région à tête reposée, quitte à le faire sur plusieurs jours, pour essayer de confronter cette vision que l'on peut avoir des choses par rapport à une certaine réalité climatique. C'est humain, notre mémoire a souvent tendance à nous jouer des tours, et à déformer la vision que l'on a pu avoir de certaines saisons passées - déformations qui peuvent aller en s'accroissant avec le temps. Je n'ai pas de données sur Belfort, mais si je regarde par exemple Besançon, j'ai compté le nombre de jours avec Tx >= 25° et RR >= 1 mm en juillet. Ce n'est pas forcément parfait (il peut pleuvoir hors orage), mais c'est déjà un bon début de critère pour isoler les jours "orage nocturne après journée estivale". Voici ce que cela donne :

 

1990 : 0

1991 : 8

1992 : 2

1993 : 5

1994 : 4

1995 : 9

1996 : 5

1997 : 4

1998 : 1

1999 : 5

Cela fait une moyenne de 4,3 jours par an sur la décennie 1990.

 

Si on regarde les dix dernières années pour se comparer :

2006 : 4

2007 : 3

2008 : 4

2009 : 6

2010 : 5

2011 : 3

2012 : 5

2013 : 5

2014 : 3

2015 : 6

La moyenne est à 4,4 soit quasiment la même.

 

EDIT : j'ai fait la même chose avec les mois d'août, moyenne de 3,8 jours sur les années 1990 contre 3,6 sur les 10 dernières années, il n'y a donc pas de variation décelable sur ce mois.

 

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Le sujet est peut être intéressant, mais je pense qu'il va falloir davantage de données chiffrées pour déjà graver dans le marbre ces ressentis, non pas que cela soit forcément faux, mais c'est forcément imprécis.

Démontrer que la convection est en berne sur votre secteur en raison de cb (enclume>ombre>baisse cape, hausse li) plus fréquent à votre SO ne va pas être une mince affaire.

 

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Tiens, une autre manière d'essayer de confronter le ressenti à la réalité, c'est de regarder le catalogue MF des pluies extrêmes.

J'ai fait une requête rapide sur les épisodes ayant apporté au moins 60mm / 24 heures en juillet ou en août dans ton département (90) :

 

On en trouve un seul dans les années 1980 (65 mm à Giromagny le 27 juillet 1982)

 

Deux dans les années 1990 (71 mm à Lepuix le 13 août 1996 et 68 mm à Giromagny le 13 juillet 1999)

 

Et quatre dans les années 2000 (125mm à Lepuix et 61mm à Giromagny le 9 juillet 2000, 67mm à Giromagny et 62mm à Lepuix le 13 août 2006, 68mm à St Dizier l'Evêque et 70mm à Joncherey le 8 août 2007, et 68mm à Lepuix le 12 août 2008).

 

Ce n'est jamais parfait comme critère, d'autant qu'un épisode pluvieux sévère peut se faire sans orage (encore que c'est rare en plein été), mais la encore cela n'indique pas une réduction des phénomènes orageux dans ta région.

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Je n'ai pas de données pour Belfort, mais sur Nancy la tendance est claire il y a une nette diminution du nombre de jours avec orage depuis 5 ans.

 

Les données disponibles (issues de MF) concernant le nombre de jours avec orages remontent à 1973, voici le résultat pour Nancy:

 

739860Sanstitre.jpg

 

La période 2012-2015 est la moins prolifique en terme de nombre de jours avec orage depuis 40ans.

Cela n'a pas empêché des épisodes violent voir inédit (mai 2012) mais le nombre de dégradation orageuse semble bel est bien en forte baisse. Les années 2014 et 2015 ont d'ailleurs été historiquement peu orageuse.C'est sans doute une question de cycle mais le déficit est remarquablement marqué et particulièrement sensible.

 

A voir pour les autres stations du NE mais je ne serai pas étonné de constater la même tendance, il est donc possible que notre ressenti soit bel et bien en partie en cohérence avec une certaine réalité.

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Posté(e)
Canejan - Pessac en Gironde (51m) (mais originaire du Vaucluse, au pied du célèbre Mont-Ventoux).

Meme chose sur Bordeaux, acrid33 a fait d'ailleurs un tres bon post relatif à ce sujet, 2012 fut la pire année en termes d'orage, 3 orages quoi.default_laugh.png

 

 

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Il y a 2 heures, fonkytiempo a dit :

Meme chose sur Bordeaux, acrid33 a fait d'ailleurs un tres bon post relatif à ce sujet, 2012 fut la pire année en termes d'orage, 3 orages quoi.default_laugh.png

 

 

 

Je ne sais pas sur quelle base a-t-elle réalisé son comptage mais il semble qu'il y ait des problèmes dans les relevés auto type METAR concernant le nombre de jours avec orage surtout à partir de 2010, j'ai constaté de nombreux "trou" sur Nancy. Par exemple pour 2012 sur juin/juil/aout Nancy-Essey ne relève que 2 jrs avec orage via les relevés automatiques, contre 8 en réalité sur la base MF du portail données publiques.

 

Pour le coup il serait préférable d'acquérir les données du nombre de jours avec orage mensuel disponible sur le portail des données publiques de MF. C'est certes payant mais la donnée semble plus fiable.

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Posté(e)
Canejan - Pessac en Gironde (51m) (mais originaire du Vaucluse, au pied du célèbre Mont-Ventoux).

Merci pour l'information thib, je suis allé vérifier pour 2012 et effectivement, il ya bien des trous dans les relevés auto du Metar, 11 jours chez mf finalement contre 2 sur ic....  default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" title=";)" width="20" /> C'est à revoir.

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Il y a 22 heures, thib91 a dit :

La période 2012-2015 est la moins prolifique en terme de nombre de jours avec orage depuis 40ans.

Cela n'a pas empêché des épisodes violent voir inédit (mai 2012) mais le nombre de dégradation orageuse semble bel est bien en forte baisse. Les années 2014 et 2015 ont d'ailleurs été historiquement peu orageuse.C'est sans doute une question de cycle mais le déficit est remarquablement marqué et particulièrement sensible.

 

A voir pour les autres stations du NE mais je ne serai pas étonné de constater la même tendance, il est donc possible que notre ressenti soit bel et bien en partie en cohérence avec une certaine réalité.

 

Je partage le même ressenti que mes compères du NE à savoir moins d'orages que d'habitude, une récurrence du même axe (SO - IDF - Nord) lors des plus gros potentiels orageux et beaucoup de ratés dans le NE. Donc oui sujet intéressant.

Pour ce qui est des chiffres, on a aussi les données de Kéraunos, bon ça manque encore de recul en raison du faible nombre d'années pris en compte pour faire les statistiques et les moyennes, mais pour donner une petite idée chiffré sur ce qu'on ressent dans le NE c'est déjà un début.

http://www.keraunos.org/climatologie/bilan/2016.html

En regardant les bilans des mois censés être les plus orageux pour mon département à savoir mai/juin/juillet/août pour les années 2013, 2014 et 2015 la première chose qu'on voit c'est la dominance du bleu (déficit) sur les cartes "rapport à la moyenne mensuel" ce qui donne une indication chiffré par rapport à mon ressenti du manque d'orages.

En tout cas ce qui est sur ce n'est pas lié à un manque de chaleur, car l'été 2013 et 2015 niveau chaleur en Alsace on a été généreusement servie.

 

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Ici aussi, à Caen et en Normandie/Bretagne, j'ai le souvenir d'orages assez costauds dans les années 90 et au début de la décennie suivante, avec une activité électrique soutenue (dégâts causés par la foudre...) et d'autres phénomènes violents : gros grêlons, mini-tornades...Je pense à l'été 1994 pour la Normandie, l'été 1995 pour la Bretagne...Ensuite, il y avait quasiment chaque année (souvent au printemps...) une localité touchée par une crue éclair/coulée de boue dans le Pays-de-Caux, le Pays-d'Auge...faisant la une des médias (à l'ouest de Rouen le 16 juin 1997, à Trouville le 1er juin 2003...). Depuis une dizaine d'années, les choses sont plus calmes de ce côté là...

 

Avec les orages, il y a quand même pas mal de mystères, tenant entre autres au fait que les différents paramètres orageux (activité électrique, quantités de pluies, vent...) ne sont pas forcément corrélés dans leur ampleur...

En plein été lors d'un jour de forte chaleur, un orage peut survenir brusquement l'après midi, avec d'abord de bonnes rafales de vent, puis de véritables trombes d'eau accompagnées ponctuellement de grêle...mais une activité électrique restant finalement faible/discrète ! c'est ce qui s'est produit à Caen le 22 juillet 2013...

Et à contrario, les orages survenant en l'absence de chaleur ( ex : à l'automne près de la Manche, dans l'air polaire/arctique lorsque le flux est plutôt de N...ou encore vers avril/mai, par temps calme avec flux plutôt de S mais de l'air assez froid en altitude...), peuvent malgré tout être assez "électriques"...Peut-être cette activité électrique est-elle en fait davantage perçue, la base du cumulonimbus étant d'autant plus près du sol que la masse d'air est fraîche/comprimée (dans ces conditions en plaine, on se retrouve dans une ambiance un peu comparable à celle des orages estivaux de montagne...).  

 

Pour tenter d'expliquer les évolutions entre les années 90 et maintenant en matière d'orages (apparemment observées dans plusieurs régions françaises, peut-être pas toutes...), il faut sans doute souligner que dans les années 90, les contrastes thermiques entre l'air polaire et tropical, et aussi entre l'air océanique et continental (en été, quand règne la canicule sur l'Europe...)...étaient bien affirmés, de nature à rendre la convergence plus forte/brutale...Cette tendance est atténuée aujourd'hui (réchauffement de l'Arctique et de l'Océan...), les tempêtes hivernales sont d'ailleurs également moins fréquentes/vigoureuses...

 

Parmi les différents paramètres orageux, seules les quantités de précipitations semblent plus tributaires de l'humidité absolue, donc de la température (de l'air, et aussi de la mer, l'océan proche...)...que des contrastes thermiques verticaux (instabilité) et horizontaux (en amont et aval du système orageux...).

Ainsi, à Caen et dans la région, il n y a pas forcément moins de forts cumuls pluviométriques sur des échelles de temps journalières (c'est à dire au moins 25/30 mm en 24 h...), ce sont les orages brusques qui seraient en diminution. 30 mm de pluies en une journée ou seulement une heure, c'est évidemment pas la même chose...

Pour résumer prosaïquement : moins d'orages véritables mais autant (voire plus...) d'averses !  

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Le 29/5/2016 à 21:39, TreizeVents a dit :

Tiens, une autre manière d'essayer de confronter le ressenti à la réalité, c'est de regarder le catalogue MF des pluies extrêmes.

J'ai fait une requête rapide sur les épisodes ayant apporté au moins 60mm / 24 heures en juillet ou en août dans ton département (90) :

 

On en trouve un seul dans les années 1980 (65 mm à Giromagny le 27 juillet 1982)

 

Deux dans les années 1990 (71 mm à Lepuix le 13 août 1996 et 68 mm à Giromagny le 13 juillet 1999)

 

Et quatre dans les années 2000 (125mm à Lepuix et 61mm à Giromagny le 9 juillet 2000, 67mm à Giromagny et 62mm à Lepuix le 13 août 2006, 68mm à St Dizier l'Evêque et 70mm à Joncherey le 8 août 2007, et 68mm à Lepuix le 12 août 2008).

 

Ce n'est jamais parfait comme critère, d'autant qu'un épisode pluvieux sévère peut se faire sans orage (encore que c'est rare en plein été), mais la encore cela n'indique pas une réduction des phénomènes orageux dans ta région.

 

Merci à tous pour vos réponses.

 

Merci pour ton apport de stats TreizeVents, je reconnais que ça manque dans un tel topic, mais il y a quelques bémols.

 

Une précision, pour info, sur les stations prises en référence : Giromagny et Lepuix font partie du secteur sous-vosgien qui est beaucoup plus impacté par l'orographie que le reste du département. St-Dizier-l'Evèque et Joncherey, qui sont très au sud, "profitent" aussi très facilement des développements orographiques jurassiens cette fois. Il est question dans mon message du secteur de Belfort, qui est en plein centre (centre-ouest disons) du 90. Quant à Besançon que tu cites dans un autre message, de même c'est bien différent, et j'ai souvent vu ces dernières années des lignes orageuses encore bien actives sur le Doubs, perdre leur jus en remontant ici.

 

Mais quoi qu'il en soit, je crois que la recherche des gros cumuls pluviométriques ne nous est pas d'une grande aide. Comme tu le rappelles à juste titre, un épisode pluvieux sévère en été peut se faire sans orage et c'est bel et bien ce qu'il s'est passé pour 3 des 4 cas des années 2000 que tu cites, le 4ème étant "borderline" car nettement stratiforme. Ce n'est donc pas le type de dégradations dont je parlais dans mon premier message, qui d'ailleurs fait plus référence à l'activité électrique que pluvieuse. Dans le détail :


  • En juillet 2000, je ne faisais pas encore de relevés, mais je doute fort qu'il y ait eu des orages le 9 ici avec une telle synoptique.

  • Les 62mm de Lepuix et 67mm de Giromagny du 13 août 2006 sont dus à une goutte froide (voir ici). Je n'ai pas noté d'orage ce jour-là, que de la flotte.

  • Idem pour le 8 août 2007. La synoptique aurait pu se prêter à des orages mais je n'ai noté que de la pluie. Ma foi, ça a dû crever avant d'arriver ici default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" title=":P" width="20" /> 

  • Quant au 12 août 2008, il est tombé 70 mm sous des pluies stratiformes très durables avec "coups de tonnerre espacés".

Je m'attendais à ce qu'on me dise que la réalité est peut-être différente de mes souvenirs, mais observant le temps depuis tout jeune et faisant des relevés journaliers depuis 15 ans, je pense avoir une "mémoire météo" peu biaisée. Chaque année depuis 2010 je me dis que je devrais archiver les anim radars pour montrer ensuite à quel point on se fait avoir sur le secteur lol.

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  • 2 months later...

En été, le mot "orage" est omniprésent dans les bulletins météo, sur les forums d'Infoclimat...Mais au bout du compte, quelle est la probabilité réelle d'assister à un véritable orage (au delà de quelques coups de tonnerre...) ? 

Cela semble bien rester un phénomène de haute/moyenne montagne, principalement : lors d'une seule semaine en été, il y a de grandes chances d'y voir au moins un orage...En plaine (et surtout à priori dans l'Ouest et le Nord-Ouest...), c'est beaucoup plus aléatoire et irrégulier d'une année sur l'autre, d'une décennie sur l'autre...

Même lorsque les prévisions semblent parler d'un risque orageux assez sérieux (alerte jaune, orange...) sur plusieurs régions, n y a t-il pas au final que quelques localités qui sont vraiment touchées ? Il suffit de regarder la carte écho-radar pour voir que ça reste assez isolé...

 

Par ailleurs, il existe une croyance populaire tenace qui voudrait qu'un temps chaud et lourd aboutisse nécessairement à de l'orage (et quand il fait très chaud, on aimerait machinalement que le temps s'agite !) : cependant, une atmosphère peut parfaitement être chaude, humide...et stable/anticyclonique ! tant que l'air chaud est aussi présent en altitude, il ne peut se passer grand chose...  

En montagne (où la pression basse va à l'encontre de la "lourdeur" atmosphérique...: une raison d'apprécier le climat montagnard !), dans un environnement naturellement contrasté thermiquement, un peu d'instabilité suffit manifestement à déclencher la convection orageuse. En plaine par contre, où l'environnement est souvent homogène-uniforme sur de vastes étendues, le ciel peut tout malgré rester dégagé par temps chaud et instable ! Les images-satellite montrent bien la différence plaine-montagne lors des journées d'été...

 

En début de saison chaude pourtant, dans des situations de marais barométrique chaud-instable sur le continent, le contraste thermique avec l'océan proche (encore frais par inertie...) est de nature à favoriser la formation de systèmes orageux...Cette tendance va ensuite en diminuant quand on avance dans la saison, et l'humidité continentale peut par ailleurs manquer...

C'est ce que montre assez bien l'été 2003 pour le nord-ouest de la France : chaud et orageux de début juin à mi-juillet, légèrement perturbé ensuite, puis caniculaire début août...avant que les températures s'abaissent petit à petit dans le calme et la sécheresse (les orages se sont surtout manifestés avant le gros de la chaleur...non après !). Et en octobre, rafraîchissement perturbé, il y avait eu à Caen quelques orages...d'air froid cette fois-ci (naturellement moins virulents mais pouvant surprendre !)...   

 

 

Modifié par Pierre (Caen)
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Voilà une série de graphs qui montrent l'évolution des précipitations en été sur montpellier ville. D'abord en moyenne 10 ans puis en moyennes 30 ans des mois de juin juillet et aout et ensuite de l'été entier sur 10 ans et du mois le plus pluvieux de l'année (pas de moyennes).

 

On voit que les précipitations moyennes oscillent avec une tendance légère à la réduction mais ça reste périodique plus ou moins. Les grosses pluies suivent généralement les périodes élevées mais les exceptionnelles non au contraire presque.

 

 

RR été moy 10 ans mtp.png

RR été total 10 ans max mtp.png

RR été moy 30 ans mtp.png

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  • 2 years later...
Le 02/06/2016 à 12:09, Pierre (Caen) a dit :

Ici aussi, à Caen et en Normandie/Bretagne, j'ai le souvenir d'orages assez costauds dans les années 90 et au début de la décennie suivante, avec une activité électrique soutenue (dégâts causés par la foudre...) et d'autres phénomènes violents : gros grêlons, mini-tornades...Je pense à l'été 1994 pour la Normandie, l'été 1995 pour la Bretagne...Ensuite, il y avait quasiment chaque année (souvent au printemps...) une localité touchée par une crue éclair/coulée de boue dans le Pays-de-Caux, le Pays-d'Auge...faisant la une des médias (à l'ouest de Rouen le 16 juin 1997, à Trouville le 1er juin 2003...). Depuis une dizaine d'années, les choses sont plus calmes de ce côté là...

 

Avec les orages, il y a quand même pas mal de mystères, tenant entre autres au fait que les différents paramètres orageux (activité électrique, quantités de pluies, vent...) ne sont pas forcément corrélés dans leur ampleur...

En plein été lors d'un jour de forte chaleur, un orage peut survenir brusquement l'après midi, avec d'abord de bonnes rafales de vent, puis de véritables trombes d'eau accompagnées ponctuellement de grêle...mais une activité électrique restant finalement faible/discrète ! c'est ce qui s'est produit à Caen le 22 juillet 2013...

Et à contrario, les orages survenant en l'absence de chaleur ( ex : à l'automne près de la Manche, dans l'air polaire/arctique lorsque le flux est plutôt de N...ou encore vers avril/mai, par temps calme avec flux plutôt de S mais de l'air assez froid en altitude...), peuvent malgré tout être assez "électriques"...Peut-être cette activité électrique est-elle en fait davantage perçue, la base du cumulonimbus étant d'autant plus près du sol que la masse d'air est fraîche/comprimée (dans ces conditions en plaine, on se retrouve dans une ambiance un peu comparable à celle des orages estivaux de montagne...).  

 

Pour tenter d'expliquer les évolutions entre les années 90 et maintenant en matière d'orages (apparemment observées dans plusieurs régions françaises, peut-être pas toutes...), il faut sans doute souligner que dans les années 90, les contrastes thermiques entre l'air polaire et tropical, et aussi entre l'air océanique et continental (en été, quand règne la canicule sur l'Europe...)...étaient bien affirmés, de nature à rendre la convergence plus forte/brutale...Cette tendance est atténuée aujourd'hui (réchauffement de l'Arctique et de l'Océan...), les tempêtes hivernales sont d'ailleurs également moins fréquentes/vigoureuses...

 

Parmi les différents paramètres orageux, seules les quantités de précipitations semblent plus tributaires de l'humidité absolue, donc de la température (de l'air, et aussi de la mer, l'océan proche...)...que des contrastes thermiques verticaux (instabilité) et horizontaux (en amont et aval du système orageux...).

Ainsi, à Caen et dans la région, il n y a pas forcément moins de forts cumuls pluviométriques sur des échelles de temps journalières (c'est à dire au moins 25/30 mm en 24 h...), ce sont les orages brusques qui seraient en diminution. 30 mm de pluies en une journée ou seulement une heure, c'est évidemment pas la même chose...

Pour résumer prosaïquement : moins d'orages véritables mais autant (voire plus...) d'averses !  

 

Super analyse , j'ai beaucoup aimé et suis d'accord avec presque tout ce que tu dis.

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Joli déterrage de topic, tout à fait justifié pour certaines régions, puisque la diète entamée depuis plusieurs années maintenant atteint actuellement un summum inégalé.

Inégalé pour le moment, car on va pouvoir finir par croire que ça devient à peu de choses près pire été après été pour certains secteurs, et qu'on ne sait du coup pas du tout ce que va bien pouvoir nous réserver l'été 2020.

Pour mon lieu d'observation, pas d'orages en mai, un petit orage faiblard et passager en juin, en marge de l'énorme complexe lorrain vers le 5 juin si mes souvenirs sont bons.

Voici le bilan absolument misérable de cette saison orageuse 2019 pour l'instant.  ( Hautes Vosges tout de même, pour situer)

On sait que l'on peut faire un zéro pointé en août de ce côté là, 2015 l'a bien illustré. Faire un zéro pointé en mai, et quasiment en juin aussi dans la foulée, c'est probablement de l'inédit. On attend juillet désormais, tant qu'à faire?

Quasiment aucune évolution diurne depuis 2 mois. Passait encore en première quinzaine de mai, car fraîche et humide. Mais depuis début juin, on se demande bien ce qui interdit d'avoir le plaisir de voir les cumulus et autres cumulonimbus bourgeonner généreusement sur le relief des Vosges: la chaleur n'a pas manqué, loin de là. Les conditions dépressionnaires par moments non plus, sauf que les deux n'auront que rarement eu la bonne idée de se superposer pour plus qu'une ou deux journées ( ce qui aura été l'occasion pour tel ou tel secteur restreint  de bien ramasser parfois).

Par contre aucune dégradation organisée balayant le département entier ( sans parler de la région...)

Illustration des affres d'une circulation de plus en plus durablement méridienne avec les années qui passent? Soit dépressionnaire, certes, mais frais, et totalement impropre à générer de belles situations orageuses, soit sud plein pot sous chape anticyclonique saharienne tuant dans l'oeuf toute tentative d'évolution vers une quelconque instabilité et  n'ouvrant plus la route qu'à une pluie de records de chaleur.

Comme toujours, il faut être super bien placé, avec un timing parfaitement réglé qui plus est, et un alignement de planètes de plus en plus irréalisable pour avoir le privilège de vivre une des rares transitions entre ces deux synoptiques défavorables à l'observation d'orages: on ne parle même plus de 3 ou 4 opportunités par mois, mais de une ou deux à tout casser désormais.

On la/les rate? C'est de suite direction le mois sans orage. Mai et juin en ont fait les frais par ici.

Prochaine transition en vue entre demain et lundi. On se défait des géopotentiels nord africains écrasants pour basculer rapidement en flux d'W à NW anticyclonique, de manière peut-être assez durable ( 7/10 jours).

En d'autres termes, première opportunité depuis 15 jours sur le nord-est, si on la rate, il y a des chances qu'il faille encore attendre 8/10 jours avant de ravoir une chance d'observer une activité orageuse digne de ce nom. 15+10=25. On tient peut-être de nouveau nos 4 semaines consécutives sans orage, en plein coeur de l'été!

 

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  • 3 weeks later...

Bonjour,

 

Afin d'illustrer mon propos d'il y a quelques années, voici deux cartes NOAA reconstituées, montrant l'écart de température de surface de mai à août en 1994 et en 2003,  par rapport à la moyenne 1981-2010, et mettant en évidence la différence thermique  accentuée ces années là (déjà importante en temps normal...) entre la France méditerranéenne, du sud/sud-est...et le proche-Atlantique vers l'ouest/nord-ouest : une configuration favorable aux orages sur une partie de la France, le Nord-Ouest particulièrement (y compris les côtes de la Manche...), lorsque le temps est de type marais barométrique instable avec un flux plutôt de S/SW en altitude...

 

277626251_Tsurf.mai-aot1994.gif.cad53e6af33d92d0a6a504091e85dfec.gif

 

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Il est vrai que les régimes dominants évoluent au fil des décennies...Au printemps et en été, les anticyclones sont maintenant davantage présents sur le nord de l'Europe (notamment la Scandinavie...) et réchauffent cette zone, avec souvent des champs de pression lâches et indécis plus au sud, donc sur la France...  ainsi, d'un point de vue strictement barométrique-synoptique, je pense que les tendances de la décennie actuelle sont tout aussi favorables (si ce n'est plus...) aux orages que celles des années 90,  mais si on raisonne à partir des contrastes/chocs entre les masses d'air,  la situation paraît clairement moins "explosive"...Dans ces conditions, les orages ne se rabattent-ils pas essentiellement sur les zones qui leur sont par nature favorables, autrement dit les collines et massifs ?

Modifié par Pierre (Caen)
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La-Chapelle-Saint-Florent - 49 (proche 44, bord Loire)

Tu as quelques éléments de réponse dans un sujet récent similaire aussi :

 

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  • 2 weeks later...

 J'ajoute pour mai à août 2018 la même carte que 1994 et 2003, la comparaison est intéressante...
En 2018,  avec des régimes de blocage scandinave et marais barométriques durables (et flux plutôt d'E/NE), la synoptique dominante a été un facteur positif pour des épisodes orageux sur le sud de la France, ainsi que l'ouest...Cette même synoptique a paradoxalement eu pour effet, cette fois-ci, d'atténuer les contrastes thermiques spatiaux, à l'échelle de la France (excédent thermique plus important au nord...), et de l'Europe de l'ouest (entre les îles britanniques et l'Espagne...)...

 

909357662_Tsurf.mai-aot2018.gif.c131d3e73e8f1fd43a4512b0d3b99503.gif

 

 

Enfin, quand je parle de "chocs" entre les masses d'air, je pense bien sûr aux contrastes thermiques, mais aussi aux contrastes d'humidité, en surface comme en altitude (quand l'air chaud-humide rencontre de l'air frais qui est en plus assez sec en altitude...).

 

 

Modifié par Pierre (Caen)
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