Aller au contenu
Les Forums d'Infoclimat

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

Les conséquences dramatiques de Xynthia


Sebaas
 Partager

Messages recommandés

Posté(e)
Mairy sur Marne (10 km Se de Châlons en Champagne) alt : 90m

Je cherche aussi des explications sur le peu de dégats dans ma région. En 1990, les rafales étaient equivalentes en Champagne et ont fait bien plus de dégats. Peut-être des vents moyens supérieurs ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • Réponses 592
  • Créé
  • Dernière réponse

Les plus actifs

Posté(e)
Nantes (44) / Nice (06)

J'ai également été beaucoup ému des conséquences des événements dont comme on le sait, la majorité des victimes a eu lieu sur les faits que l'on connait sur les zones littorales atlantiques.

Je suis assez d'accord sur les derniers commentaires sur le degré comme étant considéré moins fort que pour la tempête de 1999. Chacune d'entre elles combinée à des phénomènes parfois défavorables peuvent largement amplifier le phénomène malgré des vents il faut le dire qui ont été loin d'être remarquables ou exceptionnels mais une zone de basse pression circulant de manière assez rapide à l'approche des côtes ne tarde pas à créer une onde de tempête.

Les risques de phénomène majeur était connu des collectivités territoriales et la réglementation a été renforcée il y a trois ans sur certaines de ces zones littorales (les locaux en diront plus ? il ne me semble pas l'avoir encore vu sur le topic même si je n'ai pas tout lu ligne par ligne) mais on sait tous qu'il est impossible de casser toutes les constructions.

C'est malheureux ce qu'il s'est passé mais on ne peut pas non plus jeter sans cesse la faute sur les soit-disant responsables même si je suis d'accord que les constructions antérieures ne sont pas des mieux placées. Le renforcement des digues était nettement nécessaire c'est sûr, mais comme des milliers de dossiers en cours que l'on dénombre chaque année pour améliorer ici ou là les infrastructures ou autres types du genre. Les collectivités locales ont souvent besoin d'aide de l'état pour financer ces projets. Cela peut prendre parfois beaucoup de temps. Il s'agit c'est sûr d'en définir les projets les plus importants..

Concernant la prévision des événements, je suis d'accord avec vous qu'il ne faut pas s'attarder sur Météo France qui a élaboré une prévision vraiment conforme à ce que l'on pouvait attendre. Autant les locaux de ne nous renseigner sur les mises en garde et actions des préfectures comme on a pu en voir quelques unes sur ce topic.

Pour prendre exemple d'autres événements depuis l'automne dans le 06, je peux vous dire que la préfecture de Nice fait très bien son boulot à chaque événement climatique qui touche le département, notamment à chaque prévision de vent fort. Même en l'absence de vigilance orange MF, la préfecture renseigne au mieux, par le biais de divers médias de phénomènes encourus lors de chaque épisode à risque avec une prévention visible aussi sur le terrain.

Mais celà n'empêche malheureusement pas toujours un niveau d'imprudence parfois bêtement encouru avec cet hiver des victimes à déplorer lors des nombreux coups de vent qui se sont abattus sur le département associé à une mer parfois houleuse. (bon l'imprudence n'est pas d'actualité sur ce qui s'est passé là on est d'accord, mais c'est pour donner une idée).

Certaines villes, comme Cannes, n'ont pas tarder avec l'enchainement des événements de cet hiver, de projeter la mise en place d'une digue pour le prochain automne/hiver au large des côtes pour diminuer l'intensité des coups de mer dont les dégâts ont été assez nombreux en bord de mer cette année. Comme quoi, parfois, ça s'active assez vite.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Je ne comprends pas ta réaction. Il n'est pas question de s'acharner ou d'échaffaud.

Il est simplement question d'assumer ses responsabilités et d'en tirer les conséquences.

Ce qui s'est passé n'est pas rien quand même.

Ma réponse a juste pour but de stigmatiser un comportement bien français de tout de suite tirer à boulet rouge sur les éventuels responsables confortablement assis chez soi tout en prenant un ton moralisateur.

Bien évidemment il faut tirer les conséquences de ce tragique événement et faire en sorte que cela ne se reproduise pas.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Alors personne n'a fait leur boulot sur les côtes Atlantique ! Pas en Charente Maritime, pas en Vendée, ... Sinon il y aurait eu des évacuations partout !

C'est sûr qu'ils avaient l'info que la digue allait péter ... Si la digue n'aurait pas péter il n'y aurait pas eu d'inondations ou très peu. Même si il y avait un risque d'inondations, la préfecture ne savait pas que les digues auraient péter. Pour eux, ils étaient protégés par cette digue même si on savait qu'il y avait surcote, fort coeff et vent violent puisqu'elle a tenue jusqu'à maintenant et depuis des dizaines et des dizaines d'années, peut-être centaine.

Aufaite, y a t-il eu des évacuations en 1999 ? Et Météo-France affirmait que Xynthia serait moins forte que 1999 même sur la côte.

Tu m'as l'air très mal renseigné et moi pourtant j'habite pas là bas. Certaines digues n'ont pas pété, elles ont tout simplement été submergé par la mer. La situation était très rare et c'était prévisible avec 3 facteurs aggravants mais prévus!1) profonde dépression à 970 hpa qui se délace rapidement provoquant une onde de tempête en mer!

2) des vents d'ouest très violents à 150 km/h prévus par MF. on ne met pas une alerte rouge tous les 15 jours.

3) un coefficient de marée très puissant, + de 100! les coeff de marée, on les connait à l'avance.

Alors c'est certain que la malchance d'avoir les 3 facteurs réunis est très rare (en 99, c'était pas le cas) mais on les avait prévus à l'avance!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Tu as raison. Tous à l'échaffaud ! Petite question. Lors des tempêtes de 1999, la vigilance rouge n'existait pas il me semble. Si cela avait été le cas, on peut penser qu'elle aurait été de sortie. Les digues ont pourtant résisté.

Il faut je pense éviter les raccourcis faciles.

en 99, il n'y avait pas un aussi fort coefficient de marée! C'est la conjonction de plusieurs facteurs qui a provoqué cette catastrophe et pas qu'un seul élément pris en individuel!
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Parce que tu savais où les digues allaient rompre ?

L'évacuation globale aurait nécessité d'évacuer les villes comme La Rochelle en quelques heures depuis le lancement de l'alerte rouge ! IMPOSSIBLE en si peu de temps !

Arrête un peu. On connait les zones à danger. On ne demande pas d'évacuer toute la cote atlantique. Je connais bien le coin pour y être aller en vacance étant + jeune. Ce sont des endroits au niveau de la mer dans une cuvette derrière une plage séparé par une petite digue! La catastrophe a eu lieu dans certains lotissements et pas sur toutes les villes.
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Comme j'ai dit hier je crois, la France n'a pas une éducation qui prône l'évacuation mais qui prône le confinement c'est dans nos gênes c'est comme ca.

De plus les conséquences d'une évacuation sont énorme à la fois financièrement et politiquement.

Ceux qui gueulent parce qu'ils n'ont pas été évacués sont les mêmes qui auraient gueulé le jour ou on aurait voulu les faire évacuer.

C'est vrai. Aux États unis, ca pose aucun problème d'évacuer la moitié de la population d'un Etat. En France, c'est pas le même son de cloche! c'est "ma maison..."
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

1 => C'est une hypothèse.

2 => Je n'ai jamais dis que la préfecture n'avait pas pensé à ce risque, mon mot était certainement trop fort. J'ai juste dit qu'ils se sont peut-être fait influencé par cette information.

Je pense toujours que ce n'est pas le manque de vigilance de leur part puisqu'ils ont envisagés l'évacuation. Et pour moi, ce n'est pas de leur faute, chacun son point de vue et je respecte le votre.

Pour Cotissois, pour le moment 1 seul maire a évacué de ce que j'ai entendu. Mais La Rochelle, Les Sables d'Olonne, La Tranche sur Mer, les autres villes de Ré, Oléron ... ??? Il y a eu des morts dans le 17 mais on n'en parle moins.

La faute a qui? à pas de chance?? ces lotissements auraient été évacué, il n'y aurait pas eu un aussi gros bilan. point final!
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Sans nier aucunement les responsabilités des décideurs à propos de l'évacuation, ne pas oublier qu'une telle décision n'est pas facile à prendre non plus. Je crois que Sebvolley a bien résumé un peu plus haut la problématique de nos habituelles réactions de "bons Français" face à ce genre de catastrophes.

Maintenant il s'agit là de responsabilité ponctuelle, du jour-même.

Sinon à France Info ce matin, j'ai entendu le député UMP des Bouches du Rhône parler clairement des problèmes liés à l'urbanisation sauvage des zones dont les digues non prévues pour ça ne suffisaient plus à assurer la protection. Et il n'est pas le seul à évoquer cette idée, qui semble faire son chemin dans les médias et les discours politiques.

Il se disait partisan de l'emploi de la manière forte par l'Etat pour contraindre les communes à laisser les nécessités touristiques de côté et devenir plus raisonnables. Où est la part de sincérité où est la part de discours électoraliste dans tout ça j'en sais rien... mais quoi qu'il en soit, j'adhère totalement à cette idée, tout comme au discours de De Villiers qui a le premier a abordé la question (en précisant bien que les deux citations ne reflètent absolument pas mes opinions politiques). Y a des fois, faut savoir où sont les vraies priorités.

Chez nous, un dépliant a été distribué dans la cas de rupture de digues du lac du Der. Un document à garder précieusement et qui permet de prendre conscience des risques. Pourquoi ne pas rendre obligatoire ce genre d'information ?

Plutôt que de s'agiter, voilà le genre de petites solutions qui peuvent déjà faire avancer un peu le schmilblick.

Pour Cotissois, pour le moment 1 seul maire a évacué de ce que j'ai entendu. Mais La Rochelle, Les Sables d'Olonne, La Tranche sur Mer, les autres villes de Ré, Oléron ... ??? Il y a eu des morts dans le 17 mais on n'en parle moins.

Alors -pour une fois (!)-, j'ai trouvé que la médiatisation était tout à fait appropriée à la situation, et la -très légère- mise à l'ombre du 17 justifiée elle aussi. Il y a quand même 3 fois plus de morts en Vendée qu'en Charente maritime à cause de cette sur-catastrophe de l'Aiguillon et de La Faute.
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Frontonnais - Nord 31

alors à quoi bon lancer une vigilance comparative, surtout quand cette comparaison est minimisante? à mon avis il est très probable que la vigi rouge que MF garde précieusement sous le coude en cas de gros pépin a été très amoindrie par ce commentaire officiel.

une vigilance devrait être soit rouge, soit orange, mais pas rouge bémol. alors soit il faut rajouter des couleurs intermédiaires de vigilance, ce qui rendrait le système encore plus opaque, soit il faut s'abstenir de commenter une vigilance maximale, surtout si c'est pour la minimiser, et même si c'est scientifiquement justifié.

Bonjour

Complètement d'accord, je trouve que cette vigilance rouge a été complètement banalisée dans les commentaires de MF.

Il aurait fallu informer un peu comme MF Réunion, montrer par exemple des jours à l'avance la trajectoire de la tempête et en prendre vraiment considération.

Mais comme d'autres ont dit, je suis la première à passer pour une folle parce que je m'attarde sur la météo. Pour la plupart des gens la météo c'est : demain il fait beau, cool je pars en week end/demain il pleut mince j'aime pas la pluie. Cette vigilance ça faisait un peu Oh une tempête arrive, toute la France va être touchée mais c'est pas grave.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Juste un commentaire qui m'a interpelé hier sur une radio:

"Il va falloir revoir l'urbanisation des zones inondables avec le dérèglement climatique"

Je crois que le dérèglement vient plus de celui des hommes dans cette affaire, j'ai été effaré de voir ce lotissement inondé situé entre une digue en terre et une ligne de chemin de fer.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Altkirch 301m / Retzwiller 315m dans le Sundgau

Juste un commentaire qui m'a interpelé hier sur une radio:

"Il va falloir revoir l'urbanisation des zones inondables avec le dérèglement climatique"

Je crois que le dérèglement vient plus de celui des hommes dans cette affaire, j'ai été effaré de voir ce lotissement inondé situé entre une digue en terre et une ligne de chemin de fer.

Je ne connais pas cette commune mais je sais par expérience ici dans l'Hérault que quand des communes sont à plus de 80-90% voir 100% inondable dans des cas en camargue (LMK...default_tongue_smilie.gif) on a pas le choix de relativiser l'inondabilité des terrains. On devrait pas c'est vrai mais comment dire à un maire que sa commune est morte? C'est impossible...

Après légalement on interdit toutes pièces habitable en dessous du niveau de la crue ou de la submersion de référence mais dans ce cas ca n'a pas été fait et je stigmatise pas nos amis du 85 et du 17 on a nos erreurs ici aussi et malheureusement on apprend d'elles mais quand c'est le cas la plus part du temps c'est des morts.

Ce que j'espère c'est qu'il vont repenser le mode de construction dans ces zones de plaine littorale.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Boussens (sud 31)

Juste un commentaire qui m'a interpelé hier sur une radio:

"Il va falloir revoir l'urbanisation des zones inondables avec le dérèglement climatique"

Je crois que le dérèglement vient plus de celui des hommes dans cette affaire, j'ai été effaré de voir ce lotissement inondé situé entre une digue en terre et une ligne de chemin de fer.

Pire que ça c'est entre une digue de terre et une rivière... default_crying.gif Donc faut pas s'étonner que la mer ait recouvert ce bout de terre...
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

http://www.20minutes.fr/article/387914/France-Xynthia-la-DDE-avait-mis-en-garde-la-Faute-sur-mer-les-elus-se-defendent-de-ne-pas-avoir-construit-a-outrance.php

La Faute-sur-mer et l'Aiguillon-sur-mer ont enregistré 26 décès…

Une commune exposée aux risques.

Une étude menée récemment par la DDE de Vendée considère la commune de la Faute-sur-Mer, durement frappée par la tempête Xynthia, comme une zone sensible construite «sur de vastes espaces gagnés sur la mer, ne tenant pas compte de la mémoire du risque», alors qu'une polémique est née lundi sur les régles de construction de maisons en bord de mer.

La Faute-sur-Mer est en partie située sur une presqu'île bordée par la mer d'un côté et l'estuaire du Lay de l'autre. Selon l'étude présentée en octobre 2008 aux journées du Génie côtier à Nice par Stéphane Raison (Direction départementale de l'Equipement de la Vendée), «la conjonction de deux phénomènes, de crue dans l'estuaire du Lay et de submersion marine pourrait avoir un impact très important sur les zones densifiées à l'arrière d'un réseau de digues vieillissant».

Plus de 3.000 maisons construites derrière les digues

Le réseau de digues avait été construit après les grandes tempêtes de 1926 et 1929, le long de l’estuaire du Lay, pour protéger la presqu'île. «Plus de 3.000 maisons sont construites derrière ces digues en terre (..) 40.000 personnes fréquentent quotidiennement la commune en été. La rupture des digues sur ce secteur engendrerait des dégâts majeurs aux biens et aux personnes», prévenait la DDE.

CQFD

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

http://www.20minutes.fr/article/388074/France-Apres-le-passage-de-Xynthia-debat-sur-les-zones-inondables.php

article_infog.jpg

Les digues ne seraient toutefois pas directement en cause dans la catastrophe du week-end, selon certains témoignages recueillis sur place. «Il n'y a aucun souci avec les digues» et «les digues ont résisté», a affirmé à l'AFP Patrick Maslin, adjoint au maire de la Faute-sur-Mer. Pour l'élu, l'eau est venue de la mer «par la pointe d'Arçay» et ses dunes, a-t-il poursuivi. «Jusqu'à maintenant l'eau n'était jamais venue par là». Françoise Babin, autre adjointe, avance de son côté que les inondations mortelles s'expliquent avant tout par une «énorme vague qui est passée au dessus de la digue».

«On a construit un peu, pas à outrance»

Les deux élus se sont défendus contre le soupçon d'une urbanisation à outrance dans ces zones très basses par rapport au niveau de la mer. «Les constructions sur la commune sont toujours maîtrisées et réalisées dans les règles de l'art. On a construit un peu, pas à outrance», a déclaré Françoise Babin.

Depuis juin 2007, un plan de prévention des risques d'inondations (PPRI) a institué une zone de 50 mètres non constructible à partir de la digue, a-t-elle précisé. Cette zone comprend toutefois des habitations construites antérieurement à 2007, dont certaines en dessous de 2 mètres du niveau de la mer, selon Françoise Babin.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Boussens (sud 31)

Ils se sont plantés sur l'emplacement de la digue dans leur infographie, non ?

On a construit un peu... J'adore la remarque de l'adjointe. qu'est-ce que ça aurait été s'ils avaient construit beaucoup ? Enfin, de toutes façons, je pense qu'il y aura plus de constructions neuves dans le futur dans leur commune au vu de la topographie du coin...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

La puissance de la tempête a pris de court les communes du littoral

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/03/02/01016-20100302ARTFIG00373-la-puissance-de-la-tempete-a-pris-de-court-les-communes-du-littoral-.php

Delphine Chayet

Aucune évacuation préventive n'a été effectuée dans les zones les plus vulnérables en dépit des alertes émises par les services météo.

Était-il possible de prévenir le pire, en évacuant les villages menacés avant que les eaux ne montent brutalement sur le littoral atlantique ? Alors qu'aucune mesure de mise à l'abri de la population ne semble avoir été prise, la question a été posée lundi. En Vendée et en Charente-Maritime, dans les communes inondées, les habitants, souvent âgés, ont été surpris dans leur sommeil.

Dès samedi matin, Météo France avait pourtant émis une série de bulletins annonçant une «tempête d'une force et d'une ampleur peu commune». À 16 heures, la vigilance passait au rouge - l'alerte maximale - dans quatre départements. L'Institut météorologique annonçait des «vents violents» et «de très fortes vagues déferlant sur le littoral». La conjugaison de plusieurs facteurs pourra favoriser «une élévation temporaire du niveau de la mer pouvant submerger certaines parties du littoral», précisait encore le bulletin.

Selon Alain Ratier, directeur général adjoint de Météo France, «le risque de montée des eaux était clairement notifié, mais il n'était pas quantifié. Nous sommes en effet incapables de traduire les effets sur terre de la surcote, qui était estimée à 1 m en haute mer». La préfecture de Vendée, qui a relayé ces alertes, a activé sa cellule de crise samedi à 22 heures. Selon Béatrice Lagarde, sous-préfète des Sables-d'Olonne, «le bulletin égrainait la liste habituelle des dangers (arrachement des toits, circulation routière perturbée, chutes d'arbres…) sans mettre un accent particulier sur les risques d'inondations. L'ensemble du département était d'ailleurs concerné».

Des rochers de 800 kg

Habitués aux bulletins de tempête, les maires des communes du littoral ont pris les mesures classiques et prévenu les riverains des villages menacés. Dès 17 heures, Serge Kubryk, maire de La-Tranche-sur-Mer, a ainsi mis tous ses services techniques en alerte. «Nous n'étions absolument pas sensibilisés à la puissance avec laquelle les vagues allaient frapper, dit-il. Or le phénomène s'est révélé exceptionnel : ici, la mer a soulevé à plus de huit mètres de haut des rochers de 800 kg.»

Lundi, le président du conseil général de Charente-Maritime, Dominique Bussereau, a nié tout dysfonctionnement. Jugeant le phénomène imprévisible, Ségolène Royal s'est également refusée à toute critique.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Remiremont - Porte des Hautes Vosges (400 m)

[...]

Je ne partage pas l'argument "naturaliste" style "on n'y peut rien c'est la nature, elle est la plus forte"; l'histoire du développement de l'espèce humaine est aussi faite de refus de nous laisser dicter notre vie et notre mort par la nature; repousser la violence de la nature est largement aussi important pour l'humanité que défendre les équilibres de cette nature.

[...]

Bonjour Bruno,

je partage globalement les points de vues développés dans ton post, mais pas celui que je cite dans ce message.

Je ne vais pas faire l'intégriste environnementaliste de base, mais... Il faut parfois rester humble face aux éléments naturels, et c'est l'arrogance de certains "aménageurs" qui a conduit au désastre que nous déplorons tous.

Si le refus de se laisser dicter son comportement par la nature, ou autrui, est l'un des principaux trait de caractère de l'espèce humaine, c'est aussi ce qui la mène parfois à sa perte. L'histoire de l'humanité de se résume pas à un combat acharné entre cette nature hostile et le génie humain permettant de s'affranchir de certaines contraintes. Il a fallu aussi composer à partir de ce qu'il était possible de faire avec les ressources dont on disposait.

Quelle serait donc la solution dans le contexte qui nous amène à débattre aujourd'hui ?

--> Le rehaussement général des digues existantes, afin qu'elles soient susceptibles de retenir des surcote plus importantes ?

Cela permettant de poursuivre "tranquillement" l'urbanisation du littoral.

Bof... Solution valable, si l'on fait abstraction des couts engendrés, jusqu'à la prochaine tempête "hors normes" s'abattant sur le secteur avec une conjonction de facteurs "favorables" à une onde de tempête peu commune. Ce pourrait être une solution viable sur plusieurs générations, mais la mémoire humaine tend à se dissoudre dans les affres du temps alors que l'échelle temporelle de la nature n'a aucune mesure avec la notre. Ce serait ainsi la porte ouverte à des nouvelles catastrophes, que nous léguerions à nos enfants ou petits enfants !

--> Les travaux visant à conforter l'existant ?

Bonne solution, si elle s'accompagne d'un entretien régulier de "la culture du risque" et de la mise en place de plans d'intervention et d'évacuation performants. Mais tout performants qu'ils puissent être dans la théorie, il y a toujours un moment où dans la pratique surviennent des imprévus qui provoquent souvent des pertes humaines.

Alors, peut être faudrait-il, parallèlement à cela, voir avec les habitants (souvent traumatisés) des zones sinistrées s'ils ne sont pas prêts à déménager plus en recul par rapport au littoral, quitte à leur proposer des aides au départ. Ceci pouvant s'accompagner de mesures interdisant l'installation, et la construction, de nouveaux foyers afin que sur plusieurs générations ces secteurs ne retournent à leur vocation première de "zone tampon" entre l'Océan et les Terres. Ce serait, en outre, la mesure la moins traumatisante pour les populations locales.

Quant aux communes en question, une refonte du découpage territorial (comme il s'en envisage d'ici 2014), permettrait de regrouper plusieurs territoires en une seule, à conditions que les Maires se prêtent à la démarche. D'ailleurs, dans ce contexte, je ne suis pas sûr qu'ils aient le choix, et ceux avec qui je travaille en Lorraine s'attendent au pire d'ici la fin de leur mandature.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Remiremont - Porte des Hautes Vosges (400 m)

[...]

Lundi, le président du conseil général de Charente-Maritime, Dominique Bussereau, a nié tout dysfonctionnement. Jugeant le phénomène imprévisible, Ségolène Royal s'est également refusée à toute critique.

Et c'est là que le bas blesse ! default_ohmy.png/emoticons/ohmy@2x.png 2x" width="20" height="20">

On ne va pas se remettre en question puisque l'on peut se réfugier derrière l'argument du "c'était imprévisible !"

Il n'y a pas eu de dysfonctionnement d'autant que les évènements sont intervenus durant le week-end, et qu'aux Conseils Généraux, ce ne sont pas les plus grandes périodes d'activité...

Franchement, je vais vous dire, ils super balaises les gens d'IC (entre autres) qui avaient prévu des surcotes dangereuses au passage de cette tempête ! Peut être sont-ils devions ? default_huh.png

Pauvre amateurs qu'ils sont, ils c'étaient quand même rendus compte que ce coup de tabac ne serait pas classique conjugué aux coefficients de marée annoncés. Dommage qu'il n'y ai pas de gens aussi compétents que ces "amateurs" dans l'entourage des hommes et des femmes politiques de notre pays.

Aussi, parallèlement à ce débat, je me demande si, dans le cadre de la passion commune qui nous anime, il ne serait pas envisageable de se mobiliser lors de telles catastrophes climatiques. En fait l'idée serait de constituer des groupes de volontaires, membre d'IC, afin de fournir une aide logistique, ou "humanitaire", en fonction des compétences de chacun au profit des populations éprouvées.

C'est bien d'aller "chasser" les orages et les tempêtes sur le terrain. Mais en donnant une dimension humaine à notre passion, peut être gagnerait-elle en grandeur d'âme ?! default_confused1.gif

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Altkirch 301m / Retzwiller 315m dans le Sundgau

Bonjour Bruno,

je partage globalement les points de vues développés dans ton post, mais pas celui que je cite dans ce message.

Je ne vais pas faire l'intégriste environnementaliste de base, mais... Il faut parfois rester humble face aux éléments naturels, et c'est l'arrogance de certains "aménageurs" qui a conduit au désastre que nous déplorons tous.

Si le refus de se laisser dicter son comportement par la nature, ou autrui, est l'un des principaux trait de caractère de l'espèce humaine, c'est aussi ce qui la mène parfois à sa perte. L'histoire de l'humanité de se résume pas à un combat acharné entre cette nature hostile et le génie humain permettant de s'affranchir de certaines contraintes. Il a fallu aussi composer à partir de ce qu'il était possible de faire avec les ressources dont on disposait.

Quelle serait donc la solution dans le contexte qui nous amène à débattre aujourd'hui ?

--> Le rehaussement général des digues existantes, afin qu'elles soient susceptibles de retenir des surcote plus importantes ?

Cela permettant de poursuivre "tranquillement" l'urbanisation du littoral.

Bof... Solution valable, si l'on fait abstraction des couts engendrés, jusqu'à la prochaine tempête "hors normes" s'abattant sur le secteur avec une conjonction de facteurs "favorables" à une onde de tempête peu commune. Ce pourrait être une solution viable sur plusieurs générations, mais la mémoire humaine tend à se dissoudre dans les affres du temps alors que l'échelle temporelle de la nature n'a aucune mesure avec la notre. Ce serait ainsi la porte ouverte à des nouvelles catastrophes, que nous léguerions à nos enfants ou petits enfants !

--> Les travaux visant à conforter l'existant ?

Bonne solution, si elle s'accompagne d'un entretien régulier de "la culture du risque" et de la mise en place de plans d'intervention et d'évacuation performants. Mais tout performants qu'ils puissent être dans la théorie, il y a toujours un moment où dans la pratique surviennent des imprévus qui provoquent souvent des pertes humaines.

Alors, peut être faudrait-il, parallèlement à cela, voir avec les habitants (souvent traumatisés) des zones sinistrées s'ils ne sont pas prêts à déménager plus en recul par rapport au littoral, quitte à leur proposer des aides au départ. Ceci pouvant s'accompagner de mesures interdisant l'installation, et la construction, de nouveaux foyers afin que sur plusieurs générations ces secteurs ne retournent à leur vocation première de "zone tampon" entre l'Océan et les Terres. Ce serait, en outre, la mesure la moins traumatisante pour les populations locales.

Quant aux communes en question, une refonte du découpage territorial (comme il s'en envisage d'ici 2014), permettrait de regrouper plusieurs territoires en une seule, à conditions que les Maires se prêtent à la démarche. D'ailleurs, dans ce contexte, je ne suis pas sûr qu'ils aient le choix, et ceux avec qui je travaille en Lorraine s'attendent au pire d'ici la fin de leur mandature.

Ouuuuh tu ne vas pas te faire des amis toi....

Tu te rend compte le montage financier qu'il faudrait faire pour délocaliser et indemniser les 1000 habitants de la Faute sur Mer et ceux situés en ZI dans la commune de l'aiguillon? augmentation d'impôts en perspective.default_dry.png surtout quand on voit le prix de l'immobilier dans le coin.

Mais sinon je suis entièrement d'accord avec toi ca serait la meilleur solution, ces communes surtout celle de la Faute se trouve sur une zone tampon qui bouge en fonction des apports sédimentaires et l'urbaniserc'est la stabiliser donc la fragiliser. On pourrait dire d'ailluers pareil pour nombre de commune situés sur des cordons sableux.

Pour l'article 1 de Sebaas--> je en comprend pas comment on peut dire on a "urbaniser peu"... Déja c'est faux parce que la densité des communes est relativement importante et de plus c'est pas combien mais comment qui est important...

Pour l'article 2 de Sebaas---> D'ou l'importance des PCS et d'évacuer dans des zones refuges prévues à l'avance avec tous le système mis en place qui permet un retour rapide à la normale en cas de non évènement et qui permet de prendre en charge dans le cas contraire.

Aussi, parallèlement à ce débat, je me demande si, dans le cadre de la passion commune qui nous anime, il ne serait pas envisageable de se mobiliser lors de telles catastrophes climatiques. En fait l'idée serait de constituer des groupes de volontaires, membre d'IC, afin de fournir une aide logistique, ou "humanitaire", en fonction des compétences de chacun au profit des populations éprouvées.

C'est bien d'aller "chasser" les orages et les tempêtes sur le terrain. Mais en donnant une dimension humaine à notre passion, peut être gagnerait-elle en grandeur d'âme ?! default_confused1.gif

Tu nous emmène dans du lourd la! Moi personnellement je ne serais absolument pas contre, ça serais un sacré bénévolat, et ça serais un gros coup de pub pour Infoclimat si jamais ce que nous faisons sauve des vies.

Après es ce que ca ne sort pas du cadre de l'association et es ce qu'il ya des risques juridiquement parlant? De plus malgrès qu'après les catastrophes les maires pleurent, on risque de tomber sur un refus de la commune . Il y aussi la crédibilité auprès des populations qui nous voyant arrivé avec note badge infoclimat ne nous nous connaitrons pas et aurons peur que nous soyons entrain de préparer un cambriolage.

De plus quoi leur dire? de partir? mais ou on peux pas les prendre en charge etc...

Mais ca change rien que ce serait une bonne idée...

Ou alors faire de la gestion pendant la crise et observé les points vulnérable pendant la crise et ainsi pouvoir réagir vite, mais la c'est de notre sécurité dont il s'agit.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Remiremont - Porte des Hautes Vosges (400 m)

Ouuuuh tu ne vas pas te faire des amis toi....

Tu te rend compte le montage financier qu'il faudrait faire pour délocaliser et indemniser les 1000 habitants de la Faute sur Mer et ceux situés en ZI dans la commune de l'aiguillon? augmentation d'impôts en perspective.default_dry.png surtout quand on voit le prix de l'immobilier dans le coin.

[...]

Oui, je m'en rend compte default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Mais il faut savoir se donner les moyens de ce que l'on veut faire. C'est ce que je dis souvent à "mes élus" (j'ai un élevage, lol default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> ).

Comme le disait je ne sais plus quel philosophe, et je l'ai souvent entendu à mes débuts, "Celui qui veut travailler (ou faire quelque chose) se donne des moyens. Celui qui ne veut rien faire se trouve des excuses".

Quant à l'augmentation des impôts, je crois qu'elle est acquise si les collectivités locales doivent prendre en charge une partie des travaux de réfection et de renforcement des digues et autres aménagements publics.

Pour l'immobilier, je crois que les prix vont un peu s'en ressentir dans le coin default_sad.png/emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20">

Enfin, concernant le bénévolat, ce peut simplement être une aide au nettoyage des lieux, à la distribution de vêtement, vivres ou autres choses essentielles nécessitant une main d'oeuvre qui fait parfois défaut dans ces cas là où la majorité de la population est touchée. default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Les politiques sont sûrement conscients des risques mais à mon avis ils seront toujours réticents à entreprendre de grands travaux pour les raisons suivantes:

- le même phénomène a très peu de chances de se produire pendant leur mandat.

- lorsque ils ont sur leur bureau un rapport sur les risques de leur commune, leur département ou leur région, la première question qu'ils vont poser comme l'a déjà dit Laurent:

-ça va coûter combien?

- s'il se décide à faire les travaux nécessaire l'élu sera obligé d'augmenter les impôts locaux, et cela est toujours très impopulaire et est sanctionné aux élections suivantes.

Donc cela ne m'étonne pas du tout qu'il considère que tout cela est dans le domaine de l'imprévisible, il pense surtout à bien gérer son territoire pour pouvoir être réélu ensuite, c'est tout.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

Je continue ma revue de presse, on trouve vraiment des articles très intéressants et qui alimente bien (je trouve) notre réflexion.

http://www.slate.fr/story/18053/tempete-mort-ile-de-re-aiguillon-inondations-responsabilites-polemique

Un mort sur l'île de Ré et 26 à l'Aiguillon, pourquoi?

La solidité des digues et l'emplacement ou non des habitations en zones inondables ont fait la différence.

Quentin Girard

Le bilan de la tempête Xynthia est d'une cinquantaine de morts. Il ne cesse de s'alourdir. Les dégâts sont considérables le long des côtes de Vendée et de Charente-Maritime. Après l'émotion, la polémique sur les causes vient de commencer. Certains reprochent aux autorités locales et aux préfets de ne pas avoir mis suffisamment en garde la population et de ne pas avoir évacué les zones à risque. En Poitou-Charentes, Ségolène Royal et Dominique Bussereau, les deux adversaires pour les régionales, ont écarté cette polémique, défendant le travail du préfet.

On peut toutefois remarquer que toutes les zones, à niveau de tempête égale, n'ont pas subi la même intensité de dégâts ni eu le même de nombre de victimes. Ainsi par exemple, a-t-on d'un côté l'Ile de Ré, «seulement» un mort, de l'autre l'Aiguillon-sur-Mer et La Faute-sur-Mer, 26. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour expliquer ces différences dans le drame. Deux sont déjà mises en avant: la solidité des digues et l'emplacement des habitations en zones inondables.

La solidité des digues:

C'est sans doute la principale cause du drame et de nombreux arguments vont dans ce sens. Les digues de la côte atlantique sont trop anciennes -elles datent de Colbert, ou ensuite du XIXème siècle ou des années 1930- et ne répondent plus forcément aux normes de sécurité. Ségolène Royal a ainsi déclaré lundi 1er mars au matin sur France Inter: «Il va falloir reconstruire des digues suffisamment puissantes, solides et hautes. Elles sont très anciennes, n'étaient peut-être pas faites pour supporter un tel choc. Il faut maintenant en tirer les conséquences».

Prenons l'Ile de Ré, qui a été touchée par des dégâts considérables (et que je connais bien pour en être originaire). Aujourd'hui ce n'est plus une mais trois îles. La mer l'a coupée en trois points et elle est revenue, l'espace de deux jours, à ce qu'elle était des millions d'années auparavant. La situation des digues rétaises n'est pas meilleure que celles vendéennes. Des programmes de réhabilitation devaient être mis en place à partir de 2011 sur l'Ile de Ré par exemple. A Saint-Clément, l'une des digues a cédé et l'eau a innondé un hameau d'une quarantaine d'habitants. Mais, «heureusement», depuis plusieurs mois déjà le maire se plaignait dans le quotidien local de la vétusté de sa digue. Il était donc sur le pont et a fait évacuer les zones dangereuses.

A la Faute-sur-Mer, réagissant au début de polémiques, le maire indique que la digue n'a pas cédé mais a été «submergée». Il a expliqué ainsi: «C'est la digue de l'Aiguillon qui a cédé, précise-t-il. En revanche, la digue qui sépare la rivière le Lay au quartier résidentiel submergé n'a pas bougé. L'eau est tout simplement passée par dessus.» Le problème des digues c'est que maintenant après avoir cédé et même si elles sont renforcées en toute hâte, elles restent très vulnérables. Les grandes marées ne sont pas terminées et doivent se produire encore lundi et mardi. Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il allait débloquer 3 millions d'euros pour «faire face aux dépenses des victimes» et que Jean-Louis Borloo allait travailler sur un «plan digues».

Les constructions en zones inondables:

La plupart des gens sont morts car ils ont été surpris dans leur sommeil par l'eau et n'ont pas pu s'échapper. A l'Aiguillon-sur-Mer, la plupart des habitations en front de mer sont de plain-pied. Pour une raison toute simple: les plans locaux d'urbanisme dans ces zones n'autorisent que très rarement des maisons à un étage. Ajoutez à cela que la zone est inondable car légèrement en dessous du niveau de la mer, dans une sorte de fausse cuvette, tout était potentiellement réuni pour le drame.

Dans une étude menée récemment, la DDE de Vendée considérait que la commune de la Faute-sur-Mer était une zone sensible construite «sur de vastes espaces gagnés sur la mer, ne tenant pas compte de la mémoire du risque». Elle prévenait: «Plus de 3.000 maisons sont construites derrière ces digues en terre (..) 40.000 personnes fréquentent quotidiennement la commune en été. La rupture des digues sur ce secteur engendrerait des dégâts majeurs aux biens et aux personnes». Mais, on ne peut pas seulement accuser les élus locaux. Comme le rappelle Loïk Prieur, avocat et urbaniste spécialiste du littoral, «l'Etat a aussi son mot à dire. Le PLU est élaboré par le conseil municipal sous le contrôle du préfet. Si un PLU est illégal le préfet peut intervenir notamment en saisissant le Tribunal administratif. Dès lors qu'un risque existe, le PLU doit en tenir compte et classer les terrains en zone inconstructible ou au moins imposer des prescriptions (création d'un niveau refuge par exemple en cas de risque inondation). Si un PLU classe un terrain inondable en zone constructible, c'est donc une responsabilité de la commune mais aussi celle de l'Etat qui a manqué à son rôle de contrôle. L'Etat, à travers le Plan de prévention des risques naturels, peut lui aussi classer directement un terrain en zone rouge.»

Si l'on compare avec l'Ile de Ré, la situation est différente. Du côté nord de l'Ile, les villages sont contre la mer et ont des ports. Là, historiquement, les maisons sont plutôt à deux étages. Les maisons de plain-pied, plus récentes, se situant plus sur l'arrière. Donc l'eau s'est infiltrée dans les rues et a inondé les rez-de-chaussée mais les gens dormaient à l'étage. De l'autre côté de l'Ile, au sud, notamment au Bois-Plage ou à La Couarde, des hautes dunes ou des digues sont là et assurent une protection partielle. Si l'eau est passée par endroits, elle était fortement ralentie. A Sainte-Marie de Ré (mon village), la mer s'est engouffrée là où elle le pouvait mais a surtout endommagé un village de vacances, le terrain de jeux où les jeunes viennent fumer et la thalasso. Pour cette dernière, l'eau est allée dans les chambres mais elle est tellement proche de la plage (25 mètres) et il y a tellement peu de protections que tout le monde était préparé à cette éventualité.

Pour la Vendée et une partie de la Charente-Maritime, la question de l'aménagement du territoire risque d'être remise en question dans les prochains mois. C'est aussi, malgré les dégâts, paradoxalement une bonne nouvelle pour les écologistes. Si l'on garde l'exemple de l'Ile de Ré, les pressions sont immenses pour que certains terrains deviennent constructibles. Pour un paysan, si son champ le devient, c'est l'assurance de devenir riche. Dans le cas contraire, il doit continuer de cultiver des pommes de terre dans le sable. A Sainte-Marie, des zones entières, aujourd'hui sous les eaux, entre la plage et le village, sont d'ordinaire l'objet d'intenses tractations et de fantasmes. La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, s'est elle prononcée pour un durcissement des règles de construction le long du littoral, suivant ainsi les déclarations de Philippe de Villiers. Elle a déclaré: «Nous, Etat, notre responsabilité, c'est de dire clairement les choses, de définir les zones rouges. Il y a des zones dans lesquelles on peut construire sous certaines conditions (...) et il y a des zones où on ne peut absolument pas construire».

L'âge des victimes et le type de population:

C'est une explication à ne pas écarter. La Vendée a connu depuis quelques années une forte augmentation de sa population, surtout dans les zones littorales, plus de 80 000 habitants supplémentaires en dix ans. Ce qui a entraîné une importante urbanisation. Bon nombre de retraités sont venus d'installer sur ces côtes où ils pouvaient devenir propriétaires pour des prix moins élevés que dans le sud. C'est une population un peu plus âgée et moins résistante physiquement, donc plus susceptible de se noyer et sans doute moins préparée à rester en alerte lors d'évènements météorologiques de cette ampleur.

Sur l'Ile de Ré la population a également fortement augmenté ces dernières années, mais un grand nombre de maisons restent des habitations secondaires et ce sont souvent celles de plain-pied, les plus près des plages. Un grand nombre des maisons qui ont été inondées ce week-end étaient donc sans doute vides. La population historique, âgée, habite elle dans les maisons à étages, bien à l'abri dans les vieux villages. Sur l'Ile de Ré, d'ailleurs, la seule personne morte est une femme du troisième âge en visite.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/03/02/la-vulnerabilite-du-littoral-vendeen-etait-etablie_1313180_3244.html#ens_id=1311986&xtor=RSS-3208

La vulnérabilité du littoral vendéen était établie

Olivier Schmitt

A l'entrée de l'avenue des Chardons, séparée de l'océan par une dune impressionnante où dominent les pins, on peut mesurer la violence avec laquelle la tempête Xynthia s'est attaquée, dans la nuit de samedi à dimanche 28 février, au littoral vendéen. Aux petites heures du jour, mardi, l'eau recouvrait encore des dizaines de maisons dans ce quartier dévasté et surveillé toute la nuit par les hommes du 6e régiment du génie d'Angers.

Là, dans un bar qui ne paie pas de mine, est installé le poste avancé des secours qui réunissent gendarmes, pompiers, plongeurs, sauveteurs et agents de la sécurité civile, quelque 600 hommes en tout. Tous redoutent que ne s'alourdisse encore le bilan si meurtrier pour la petite commune de La Faute-sur-Mer, située de l'autre côté de l'estuaire du Lay, ce fleuve côtier qui a tout englouti, gonflé par la forte marée, les pluies et un vent violent.

Sa voisine, L'Aiguillon-sur-Mer, n'a pas été épargnée non plus. Dans les deux villages, 3 500 habitants à eux deux, on compte 27 morts, pour la plupart des personnes âgées résidant là depuis toujours ou ayant choisi d'y prendre leur retraite. Les victimes reposent dans une chapelle ardente dressée à côté du funérarium de L'Aiguillon, seulement accessible aux proches des victimes.

Le président de la République, Nicolas Sarkozy, s'y est rendu lundi matin, essayant autant que faire se peut de soutenir le moral des familles endeuillées. Un peu plus tard, à LaRochelle, il a annoncé qu'il demandait au gouvernement de mettre sur pied une mission d'inspection qui devra rendre dans les dix jours "un rapport pour comprendre ce qui s'est passé".

Malheureusement, ce rapport existe déjà mais n'a pas été lu comme il aurait dû l'être. Il est signé de Pascal Raison, de la direction départementale de l'équipement de Vendée. "La vulnérabilité du littoral vendéen aux submersions marines ne fait aucun doute", expliquait-il en 2007, lors de la présentation de son rapport à l'occasion des Journées nationales génie côtier-génie civil à Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes).

L'expert jugeait nécessaire la mise en place d'un plan de prévention des risques de submersion "dans l'estuaire du Lay sur les communes de La Faute-sur-Mer et de L'Aiguillon-sur-Mer, où la conjonction de deux phénomènes – la crue du Lay et la submersion marine –, pourrait avoir un impact très important sur les zones densifiées à l'arrière d'un réseau de digues vieillissant." "La rupture des digues engendrerait des dégâts majeurs aux biens et aux personnes", insistait-il. C'est exactement ce qui est arrivé dans la nuit de samedi à dimanche.

Le même rapport indiquait qu'à La Faute-sur-Mer, "la digue était dans un état structurel variable". Ce que contestent les élus locaux qui assurent que la digue de la pointe du Lay n'a pas cédé mais a été submergée. "Nos digues étaient régulièrement entretenues et en bon état", soutient Alain Barraud, maire adjoint de L'Aiguillon.

"A La Faute comme à L'Aiguillon, des travaux importants avaient été actés et engagés, aussi bien de surélévation que d'enrochement. A la veille du drame, la préfecture nous avait annoncé avec certitude que la mer allait monter au moins d'1 mètre. Il faut bien comprendre que nous sommes les victimes d'un petit tsunami, la mer est venue par la pointe d'Arçay et elle est montée beaucoup plus haut que prévu." C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la population des zones inondables n'a pas été évacuée avant la tempête.

"Nous avons été confrontés à une conjonction extraordinaire, explique, de son côté, le nouveau préfet de Vendée, Jean-Jacques Brot. Est-ce qu'aux Pays-Bas, on évacue les populations à chaque tempête? L'état des digues n'était pas calamiteux, et il appartient désormais aux parlementaires, aux conseillers généraux, d'entreprendre des travaux sur de nombreuses digues de Vendée et de contribuer au plan digues dont la responsabilité a été confiée par le président de la République à Jean-Louis Borloo, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer."

La longueur totale de ces digues, dont les plus anciennes datent de Colbert et les plus récentes de l'entre-deux-guerres avoisine les 1000 kilomètres pour les seuls départements de Vendée et de Charente-Maritime. "Les zones submergées étaient bien connues, explique Jean-François Fountaine, premier vice-président (PS) du conseil régional de Poitou-Charentes. La mer, qui jadis allait jusqu'à Niort, a brutalement repris ses droits. Même si depuis la tempête de 1999, les plans de prévention mis en place par l'Etat ont fortement réduit la pression immobilière sur la bande littorale, le bras de fer a continué entre l'Etat, les collectivités locales et les propriétaires. Récemment, le tribunal administratif de Poitiers a donné droit aux habitants de Port-en-Ré qui s'opposaient à la surélévation d'une digue parce que cela allait leur ôter la vue sur la mer… Ce sont peut-être les mêmes personnes qui vont demander aujourd'hui des indemnités."

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Mouilleron le Captif (85) à 40km de l'Océan Atlantique et Peisey-Vallandry (73) 3 à 4 semaines par an

quelques articles tirés du site Ouest france sur les dégâts en Vendée

Pour plus de photos, aller sur le site de Ouest France (je n'ai pas réussi à les mettre)

NO vendée : Marais breton inondé / Zones ostréicoles de Bouin, fromentine et Beauvoir dûrement touché

Côtes des Sables à La Barre de Monts : recul des dunes de plus de 10 mètres

Routes côtières inondées

Sud vendée : 30 à 35000 hectares de terres inondées

Routes côtières dévastées

Bocage : quelques arbres arrachées, toitures envolées...

1 - On panse les plaies dans le «Marais fou», à Champagné-les-Marais

Champagné les Marais est à 19 km de l'aiguillon par la route (environ 15km à vol d'oiseau !)

Certaines fermes sont complètement inondées entre Puyravault, Sainte-Radégonde-des- Noyers et Champagné.

L'endroit n'a sans doute jamais aussi bien porté son nom. Dimanche, les riverains d'une quinzaine d'habitations du Marais fou ont été évacués. Par certains endroits, l'eau est montée jusqu'à près de deux mètres. La digue à Champagné n'a pas résisté à la brusque montée des eaux. Les champs sont inondés et des cheptels entiers sont morts. Des cadavres de moutons et de brebis jonchent le bord de certaines routes. « C'est du jamais vu. Une catastrophe.

Un an de récolte est fichu avec cette eau salée sur les terres », lance un exploitant.

La solidarité fonctionne à plein dans ce petit coin du Marais poitevin, entre Puyravault, Sainte-Radégonde-des-Noyers et Champagné. Chacun a mis à disposition des bétaillères et des hangars pour sauver et mettre à l'abri les bêtes. La ferme la plus touchée est celle de Prémizottière. Cette exploitation, propriété du conservatoire du littoral a été totalement noyée. Environ 400 moutons et une cinquantaine de bovins ont péri, des tonnes de paille ont été emportées par les eaux. Des bateaux d'ostréiculteurs du port de Charon en Charente-Maritime ont parcouru une dizaine de kilomètres pour s'échouer sur les routes. « Les champs sont inondés. Tout est perdu », dit un agriculteur céréalier.

Cyrille CALMETS.

2 - Port de plaisance dévasté aux Sables d'Olonne

Un voilier embroché sur un pieu. Une dizaine d'autres coulés ou échoués. Un enchevêtrement de pontons dévastés.. . Port Olona offre un spectacle de désolation en ce lendemain de tempête. 50 % des 650 bateaux, amarrés dans le premier bassin du port de plaisance des Sables d'Olonne ont été endommagés à divers degrés. Les propriétaires sont invités à venir constater les dégâts et à contacter leurs assurances. Des pneumatiques font la navette jusqu'aux pontons inaccessibles depuis le quai. Le port de plaisance, géré par la Saemso, société d'économie mixte, est aussi submergé par les appels téléphoniques. « Ca n'arrête pas», indique une des trois hôtesses au standard. Les agents portuaires s'attellent à mettre en sécurité les bateaux et à en déplacer certains sur d'autres pontons.

3 - Course contre la montre à l'écluse de la Gachère

La tempête a mis à mal l'ouvrage de défense contre la mer. L'eau a contourné l'écluse après l'effondrement de la dune. Une réparation d'urgence a été menée.

Les pelleteuses sont entrées en action pour obstruer le passage emprunté par la mer.

Tout un pan du mur de protection a été arraché, la mer s'engouffrant par ce passage a laminé

la dune. La tempête a mis à mal l'ouvrage de défense contre la mer. L'eau a contourné l'écluse après l'effondrement de la dune. Une réparation d'urgence a été menée. L'écluse de la Gachère a tenu. « Il n'y a pas de fissure apparente », précisait, hier matin, le maire d'Olonne, Yannick Moreau. Autour de l'ouvrage, ne parlons pas de fissure mais de béance. La mer a tracé son chemin de part et d'autre. La dune, côté Brétignolles, s'est littéralement effondrée. Après qu'un large pan du mur de protection a cédé. Au plus fort de la tempête, dans la nuit de samedi à dimanche.

Dans la journée de dimanche, il a fallu parer au plus pressé. Alors que s'annonçait en fin d'après-midi une marée au coefficient supérieur à celle de la nuit. Les habitants des villages bordant le marais, les Granges, la Roulière, la Bauduère et, dans une moindre mesure, la Girvière, ainsi que la Burelière à l'Ile-d'Olonne, ont été alertés d'un risque possible d'inondation. Toute l'eau a finalement pu être évacuée par l'écluse de Port-Olona.

Enrochement de fortune

Hier, la course contre la montre, plus exactement contre la plus forte marée de la semaine, celle de ce matin à 5 h 30, a été engagée. Des travaux d'urgence ont été menés par l'entreprise Merceron, spécialisée dans les ouvrages maritimes.

Ils étaient de trois natures. Un : conforter l'écluse sur sa rive droite (côté Brétignolles) par de l'enrochement. Deux : reconstituer la partie du mur de protection effondrée, là aussi par de l'enrochement. Trois : évacuer le sable provenant de la dune effondrée pour pouvoir manoeuvrer les portes de l'écluse bloquées depuis la tempête. Les travaux, interrompus par la marée montante, ont repris en soirée. Même si le dangern'était plus aussi pressant. En dehors du fort coefficient de marée, les autres ingrédients du

mauvais scénario de la nuit de samedi à dimanche n'étaient pas réunis, à savoir, une dépression très profonde, élément prépondérant de la tempête, et des vents violents.

3 - Le remblai des sables d'olonne malmené par la tempête, le chantier résiste

Le remblai a subi des dégâts. Comme ici, en bas de la rue Travot, où des plaques de macadam du trottoir ont été détruites par la poussée répétée de la mer.

Des voitures contre des vitrines, des bateaux coulés à Port-Olona, la piscine submergée... La tempêten'a pas épargné le front de mer. La partie du remblai en rénovation n'a subi aucun dégât. Hier après-midi, à l'heure où la marée atteint son plus fort coefficient, la foule déferle sur le remblai. Les promeneurs, appareils photo à la main, constatent les dégâts. La partie en chantier, entre les Atlantes et la place Navarin, n'a pas subi de dommages. « Preuve que ce projet est bien étudié et réalisé », souligne Louis Guédon. Plaques de macadam détruites en bas de la rue Travot, murette décapitée entre la base de mer et les Atlantes, ouvrage de défense contre la mer affaiblie à certains endroits...

La partie ancienne de la promenade n'a pas été épargnée. De l'autre côté du chenal, le quartier de la Chaume a, lui aussi, subi des dégradations.

Sur le port de plaisance, c'était la désolation, hier matin, entre bateaux coulés ou encastrés.

Toute la journée d'hier, plus de 50 personnes ont été mobilisées sur l'eau, avec une vingtaine de zodiacs. L'Institut sports océan, la SNSM, les Sports nautiques sablais étaient sur le pont pour déplacer les bateaux. Les tentes de la foire expo, quant à elles, n'ont pas résisté aux bourrasques. La foire a malgré tout rouvert ses portes au public, hier après-midi. Les visiteurs pourront encore profiter des animations, ce lundi, jusqu'à 19 h 30.

A noter que la route Bleue, la route de la Paracou, les quais de la Chaume, de Port-Olona, la promenade Kennedy sont fermés à la circulation.

La ville invite les particuliers à présenter, au plus vite, un dossier de dédommagement auprès de leur assureur. « La mairie est également à leur disposition. "

4 - À La Faute-sur-Mer, un dimanche dans le chaos

Les secours ont évacué les habitants de La Faute-sur-Mer en canot. L'eau a tout recouvert ou presque. La commune vendéenne a été la plus touchée par la tempête. Hier, le bilan provisoire y était de 27 morts.

Sirènes incessantes, des convois de pompiers et de gendarmes. Parfois suivis des pompes funèbres... Les rues de La Faute-sur-Mer ont été le théâtre d'un ballet tragique hier, durant toute la journée. La tempête Xynthia s'est particulièrement acharnée sur cette petite commune touristique, où vit un millier d'habitants à l'année. L'eau a tout recouvert ou presque. Dans le cas contraire, elle a largement détruit les voies d'accès et les maisons obligeant les habitants à des solutions d'urgence.

Annick, Angevine, était en vacances chez des amis. « À 3 h du matin, quand on est arrivé avec nos maris vers la salle à manger, il y avait 30 cm d'eau. Le temps de nous habiller, les meubles tombaient, l'eau est montée très vite jusqu'à 1,50 m de haut. Ça n'arrêtait pas, on voulait sortir, on a nagé, puis on s'est réfugiés sur le toit de la maison. Nous y sommes restés quatre heures, à appeler au secours, c'était la nuit, le vent. » Partout, des habitants forcés de quitter leur logement.

À l'entrée de la commune, le Domaine de la Baie, immense lotissement, est noyé. « J'ai été réveillé vers 4 h du matin, les pieds dans l'eau, explique Sylvain Piberne, résident secondaire. On savait qu'il y aurait des dégâts, mais pas à ce point-là. » La plupart de ses voisins ont trouvé une solution de repli. D'autres non. Catherine Vanhee a dû attendre les pompiers en compagnie de sa fille Margaux, avec leurs deux chiens. Elle vit ici à l'année. L'eau a envahi sa maison. « Je n'ai plus rien, je n'ai plus de voiture. Ma famille est à Paris. Nulle part où aller, je ne sais pas comment on va faire. »« Je n'ai jamais vu ça »

Dans toute la commune, cette même impression de chaos. Entre la bande côtière et la rivière du Lay, qui la sépare de L'Aiguillon-sur-Mer, les secours ont organisé plusieurs pôles d'intervention. Avec un problème local : les maisons sont de plain-pied, sans étage. D'où un enjeu de taille : retrouver rapidement ceux dont, faute de téléphone fixe, on n'a pas de nouvelles. Et notamment les personnes âgées, qui seraient bloquées chez elles. « Mon oncle a passé sa matinée sur une grande glacière, installée dans son garage, entre 4 h et 8 h du matin, explique un habitant. C'était le seul accès possible au-dessus de l'eau. Les pompiers ont fini par le trouver. »

D'autres ont eu moins de chance. Bernard a découvert les corps de ses deux parents, âgés de 83 et 85 ans, dans leur habitation, peu avant 17 h. Devant sa maison, un des doyens de la commune n'en revient toujours pas : « J'ai passé toute ma vie dans ce secteur. J'étais même là au moment du raz-de-marée de 1940. Je peux vous le dire : ' Je n'ai jamais vu ça '. »

Benoît GUÉRIN

5 - À La Faute-sur-Mer, ils racontent « leur nuit d'enfer »

Georgie et Philippe désignent leur maison. Ils ont passé la nuit sur le toit Philippe Jossien et sa compagne Georgie ont passé la nuit sur le toitde leur maison. Ils ont pensé leur dernière heure arrivée.

Leur demeure est là, noyée à quelques dizaines de mètres de la digue qui protège le boulevard du Lay, la rivière qui a fait des siennes. Ce dimanche après-midi, Georgie a voulu revenir. Espérant récupérer ne serait-ce qu'un papier personnel surnageant sur les eaux.Ils ont cherché sur la digue parmi les détritus qui s'accumulent. Bonbonnes de gaz, chaises en plastique, buches, jouets d'enfants... Ils scrutent. Sans espoir. La maison est toujours cernée par 2,30 m d'eau. Les voitures sont englouties sous les eaux. Le couple a tout perdu. Georgie raconte leur nuit d'horreur.

2 h 15, il a crié : « on va se noyer » « Il était 2 h 15. Nous avons commencé à entendre des glouglous. Comme des WC qui coulent. Nous nous sommes levés. Il n'y avait plus d'électricité. Philippe a fini par dénicher une lampe de poche. Nous avions déjà les pieds dans l'eau. À l'extérieur le niveau avait déjà atteint 60 ou 80 cm. L'un des voisins a ouvert sa porte. Il a crié déboussolé comme nous « Mais qu'est ce qui se passe ? On va se noyer ! Nous avons vite compris. » « La baie a craqué » « Notre premier réflexe était de sauver un maximum de choses. On a commencé à transporter des dossiers du rez-de-chaussée dans notre chambre. On a enfilé quelques vêtements à toute vitesse. Et puis, d'un seul coup la baie vitrée du bas a claqué. L'eau s'est engouffrée à une vitesse inimaginable. Ça montait, ça montait... En 10 minutes un quart d'heure, nous étions submergés. Il fallait sortir d'urgence. Nous avons ouvert la fenêtre de la chambre. Une armoire est tombée. La porte a cédé. Philippe a été coincé. Il a du se dégager. »

« L'instinct de survie » « Nous avons réussi à grimper sur le toit en s'agrippant à une gouttière. En fait je ne sais pas comment nous avons pu y arriver. Sans doute l'instinct de survie. Il m'a poussée. À mon tour je l'ai aidé. Il était un peu plus de trois heures du matin. Nous étions pieds nus, presque pas couverts, transis à cause du vent. Il y avait du vacarme juste à côté. Le voisin était en train de casser des solives pour sortir. Il a réussi. Philippe a appelé les pompiers et donné notre situation. Ils m'ont dit qu'il fallait patienter. Que nous n'étions pas les seuls dans la galère. » « On se voyait mourir » « L'eau continuait à gagner. Un moment, nous avons imaginé sauter et tenter de nager pour rejoindre une maison plus haute. On se voyait mourir. Par la suite, nous avons pu tous nous regrouper sur le toit du voisin. Les hélicoptères tournaient dans le ciel. Nous faisions des signes. Une femme enceinte juste en face a pu être évacuée. On a finalement été récupérés par un canot pneumatique vers 10 h 30. Nous avons été conduits dans l'école de L'Aiguillon. Des vêtements secs nous ont été donnés. Nous avons vécu une nuit d'enfer. »

6 -Au lendemain de la tempête, de Brem-sur-Mer à La Barre-de-Monts, on constate, on déplore, on déblaie et on évalue. En d'autres endroits du littoral, on attend surtout trois grandes marées à venir, et qui menacent des kilomètres de dunes

C'est le même constat de Brem à La Barre : « La dune a reculé d'au moins 10 mètres », confirme Jacques Fraisse, le maire de Saint-Hilaire. Lui et d'autres élus de la communauté de communes du Pays de Saint-Gilles ont visité les secteurs les plus touchés. « L'écluse de la Gachère est un vrai problème. Mais des constructions sont aussi en danger au village de la Pège, à Saint-Hilaire. On ne pourra rien faire avant plusieurs jours, tant que les coefficients de marées seront aussi élevés. »

Des livres perdus

Bénévoles et personnel de la bibliothèque associative de la Conserverie, à Croix-de-Vie, ont commencé à déblayer le rez-de-chaussée dévasté. « Au moins 5 000 ouvrages sont détruits, les romans policiers et les nouveautés notamment. Toute la réserve aussi et les assurances rembourseront en déduisant la vétusté. Pourtant, pour bien des livres anciens, la valeur est inestimable. On ne les trouve plus. Un livre n'est pas un objet ordinaire. Il a de la vie dans ses pagesconfie Sylvie Guillemot, la directrice. Elle s'inquiète aussi de l'urgence à apporter une solution. [Même les ouvrages qui n'ont pas été touchés, s'ils restent dans un environnement humide, seront à jeter

Au Fenouiller aussi

Les habitants du village du Plessis, au Fenouiller, ont découvert avec émotion leur marais submergé. De mémoire de villageois, on n'avait jamais vu ça. Ce marais aux allures de réserve et d'abris naturels pour toute une faune et une flore s'est réveillé sous les eaux. Le paysage est méconnaissable et il faut se satisfaire que toutes les digues aient résisté à l'assaut de la vague déferlante. Celles-ci ont, cependant, été fragilisées par endroits commente François Viaud, maire adjoint

Affaissements à Brétignolles

A Brétignolles, les chemins piétonniers ou cyclables sur une grande partie du front de mer ont disparu. Des habitants se retrouvent avec des maisons à pic sur la dune, et de nombreuses questions sur l'avenir de leur construction. Les pistes et chemins aux abords de la Parée ont disparu

En alerte à La Barre

A La Barre-de-Monts, l'évacuation d'une quarantaine de maisons menacées d'inondation en cas de rupture de la digue, n'est pas envisagée. Les habitants sont prévenus et seraient évacués si les choses empiraientprécisent les services municipaux.

Quand aux digues, elles n'ont pas cédé mais une érosion est constatée du côté du Pont-Neuf et des Rouches. Les eaux envahissent le polder des Rouches sur une trentaine d'hectares habituellement cultivés et lui donnent l'aspect d'un lac. Pour l'instant, on conforte comme on peut mais on ne pourra intervenir qu'après les grandes marées, évacuer l'eau en effectuant une brèche. C'est une compétence du conseil général qui nous aide, mais est occupé sur d'autres fronts. Alors on se débrouille. On table sur le fait qu'avoir de l'eau de chaque côté de la digue réduit la pression exercée sur elle. Elle devrait donc résister, commente le maire, Christian Sangan. Hier soir, après la marée haute, il se disait soulagé en attendant les trois gros coefficients à venir et un niveau en baisse de 23 centimètres.

À Notre-Dame-de-Monts

La mer a balayé une partie du remblai qui s'est effondré. Le béton du muret et les pavés de la promenade sont sur la plage. Au pôle nautique, la dalle de béton de l'entrée s'est affaissée. À La Barre-de-Monts, le polder habituellement cultivé est aujourd'hui un lac Plaies ouvertes par la tempête en baie de Bourgneuf Près d'une vingtaine de brèches sont constatées sur les 22 km de digues sur Beauvoir et Bouin Noirmoutier et toute la baie de Bourgneuf sont touchés par la tempête qui s'est abattue sur la Vendée dans la nuit de samedi à dimanche. « On ose à peine se plaindre, quand on voit ce qui s'est passé dans le Sud-Vendée »,réagit cet ostréiculteur domicilié à Challans dont la cabane est située sur le polder du Dain. D'autant qu'il vient d'avoir des nouvelles de son pote qui est conchyliculteur en baie de L'Aiguillon, un professionnel qui vient de temps à autre lui acheter du naissain : « Il n'a eu que le temps de sauver sa peau, celle de sa femme et de son chien ! Quant à sa concession sur la pointe d'Arçay, n'en parlons pas ! il n'a plus rien, ni cabane, ni matériel. Tout est détruit... »

Effectivement, la situation est plus enviable en baie de Bourgneuf, même s'il y a des dégâts. Et même si les professionnels n'avaient pas besoin de cette catastrophe à un moment où la profession est en crise avec les surmortalités de naissains. Car le port du Bec a été touché, se vidant sur plusieurs hectares sur le polder du Dain, toutes les terres étant inondées jusqu'à la première éolienne. Ce, sur plus d'un kilomètre à intérieur des terres, quasiment jusqu'aux portes du village de l'Époids.

Cabanes touchées à la Louippe

Jusqu'au port des Champs, 15 brèches sont constatées, huit entre les ports des Champs et de la Louippe, trois entre le Paracaud et le Collet. Au port de la Louippe, une quinzaine de cabanes étaient submergées, le matériel endommagé. Vers Paracaud, les routes sont impraticables, si vous ne roulez pas en 4x4. Tandis qu'au port des Collets, qui lui est situé côté Loire-Atlantique, les dégâts sont considérables.

De l'autre côté du port du Bec, à la Matte à Naulleau, côté Beauvoir, une dizaine de cabanes étaient endommagées. À gauche du Gois, le polder de la Nour a lui aussi été submergé. Car si la digue a tenu à cet endroit, des dizaines d'hectares étaient cependant recouverts d'eau, la ferme de la Crosnière inondée.

Le pays du Gois frappé de plein fouet

A l'Herbaudière, l'une des passerelles d'embarquement a été soulevée et projetée sur un pylône

À Noirmoutier, on n'avait jamais vu pareil spectacle, y compris durant la tempête de 1999. Au port de pêche de L'Herbaudière, une passerelle s'est effondrée, et une autre s'est encastrée dans un pylône, portée par la mer déchaînée

Dimanche, les pompiers ont effectué une quinzaine d'interventions, pour pomper l'eau qui avait envahi les maisons, notamment aux abords du port de Noirmoutier, sur les places d'Armes, de la République et Saint-Louis, où l'eau a parfois atteint près d'un mètre.

À l'Épine, la société France turbot a elle aussi été durement touchée. Selon la direction, la perte provisoire se chiffrerait entre 20 et 30 tonnes de poissons. Certains ostréiculteurs ont découvert au petit matin qu'ils avaient tout perdu. Aux Sableaux, plusieurs cabines de plage ont par ailleurs été pulvérisées par les flots

La digue Jacobsen a souffert, elle aussi. « La mer est passée au-dessus. Mais la situation aurait été bien pire, en divers points de l'île, si nous n'avions pas entamé des travaux de renforcement des digues, notamment du côté des Eloux. L'effort doit absolument être poursuivi », explique Noël Faucher, président de la communauté de communes

À Beauvoir et Bouin, les pompiers ont également réalisé une quinzaine de sorties, pour pomper l'eau. Les digues ont été gravement endommagées en plusieurs points. Des dizaines d'hectares de terre se sont retrouvés immergés sous l'eau. L'accès aux fermes de la Nour et de la Crosnière a été coupé hier. Le coëf du Pont noir a été emporté

En espérant que cet article ne soit pas trop long

Merci

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Partager

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...