Chasse exceptionnelle / 6-10 juin 2014. SC, Grêle...

[editas]

Ouah !

ça c'est du lourd !!!

Passionnant, du début à la fin.

Des images d'exception.

Chapeau Jérémie.

[rvbo]

Reportage de haute lignée, comme d'habitude, passionnant et... effrayant.

[mathias]

Quel reportage! J'atttends avec impatience la suite. Un véritable feuilleton. Du bon boulot en tout cas.

[Météo78]

[align=center]9 juin 2014 3

/3

- Outbreak supercellulaire[/align]

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Après avoir vu les dégâts de Vimory, nous reprenons la route réellement conscients du danger de ces orages et partons à allure réduite en direction de Bromeilles.

Bromeilles est un charmant village de Beauce, sa position est la même que beaucoup de les villages de ce secteur: il se trouve au sommet d'une petite butte témoin constituée de roches Stampiennes, reposant sur le calcaire de Beauce. Le paysage est très ouvert malgré les seulement 30 mètres de surplomb par rapport à la plaine environnante.

Là haut, nous retrouvons plusieurs autres chasseurs du secteur dont Henri, Olivier M et bien d'autres. Au total, nous sommes 11 sans même s'être concertés! Nous y trouvons Bastien, un chasseur breton qui fait sa première grande chasse.

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Le vent de sud-est se lève à l'approche de l'onde barocline et le thermomètre entame une nouvelle hausse, la chaleur accumulée au pied du Massif Central s'étale sur la plaine, les +30°

sont à moins de 100km mais l'heure tardive ne nous permet pas de les atteindre. Néanmoins, cette masse d'air chaud arrivant sur les zones grêlées et arrosées fait monter le Td à des sommets! Celui-ci atteint les +23°C

avec +27°C

au thermomètre, l'atmosphère est étouffante, même à l'ombre! Seul sylvain gardera son manteau pour une raison obscure que je n'ai toujours pas réussi à saisir.

[align=center]Niveau prévision, l'énergie augmente toujours, et les forçages sont en plein dedans! Estofex nous place en "Mesocale Discussion

" puis étend le niveau 3/3

à toutes les régions centrales.[/align]

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Je m'écarte du groupe avec Jordan, l'un des Lyonnais en vadrouille dans le secteur. Yann a l'air déterminé à partir de la plaine pour aller chasser vers le Berry/Sancerre. Après consultation des modèles, nous arrivons à convaincre Yann de rester dans le secteur. La chasse se poursuit!

D'ailleurs, ça ne tarde pas à exploser sur le Perche, comme la veille.

Des cellules très intenses se mettent en place immédiatement, elles splitent sans arrêt et la grêle est à nouveau signalée.

Vu d'ici, avec la chaleur et l'humidité, les cumulonimbus sont diffus mais présents. Ce type de ciel est très prometteur!

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De fortes cellules naissent dans le sud de la Beauce et en Sologne, la convection est explosive! Derrière, la relève est assurée avec de puissantes cellules en Tourraine.

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Les enclumes sont cumuliformes, la convection est très bien entretenue mais les cellules ne se prennent pas au jeu des cisaillements. Elles sont donc de type monocellulaire classique... Jamais durable.

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Puis, la convection s'essouffle peu à peu. Quelques bons coups de tonnerre sont audibles malgré les 30/40km qui nous séparent des cellules. L'ombre de leur enclume de plus en plus diluée se diffuse dans la plaine.

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Les cellules en Tourraine prennent à présent une signature suspecte en développant crochets et échos bien larges typiques de l'organisation supercellulaire. Les monocellulaires meurent, nous partons donc en direction de Toury, l'action se fera toujours sur le même axe!

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L'image radar est éloquente. Nous nous plaçons entre sur une petite hauteur dominant la plaine environnante afin d'admirer le développement supercellulaire.

Petite bière à la main, léger vent de NE bien chaud dans le dos, l'ambiance est parfaite! Les flashs sont réguliers entre l'enclume et la tour. Le tonnerre gronde légèrement.

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Soudains, nous entendons un "fiouuuwww" lointain. On lève les yeux au ciel, un avion se met à contourner la supercellule! Bastien commence à se douter que du lourd se prépare, c'est sa 1ère vue d'une déviation d'avion pour un orage.

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Après une heure d'attente, la supercellule est remontée en Beauce, nous décidons alors d'aller l'intercepter par l'est, face au crochet.

Problème! Le mésocyclone est encore plus dingue que le précédent, celui-ci porte à sa base un nuage mur d'une taille exceptionnelle! Nous avons bruit de grêlons allant de 8 à 10cm sous cet orage, nous l'observons donc à distance respectable, côté alimentation.

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Une augmentation de l'iso à cette heure nuit à la qualité de la photographie et des couleurs mais permet de révéler la structure type "mothership" de premier choix! La rotation est particulièrement bien visible avec le filé du temps de pose.

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Et sur la gauche (axe SSE), une brochette de supercellules toutes plus esthétiques les unes que les autres nous fonce droit dessus! Il est temps de partir plus à l'est et retrouver un confort de mouvement. Sur la route, un tuba limite tornadique descend vers l'horizon à la lumière des éclairs et de la Lune. L'ambiance est incroyable, le radar l'est de plus en plus! ça explose tout autour de nous! Ma ville se fait littéralement démolir au radar, tout l'ouest de la Beauce se fait pilonner par la grêle, c'est angoissant!

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Nous nous décalons alors vers le nord de Pithiviers, les yeux et les objectifs braqués vers la deuxième grosse supercellule qui va passer directement chez moi.

La convection est juste hallucinante, la tour ascendante est ornée d'un pileus continu montrant au jour la puissance des forçages. L'activité intranuageuse est continue! Une sorte de tuba (sans grande certitude) se montre à la base.

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La cellule finit par s'éloigner sans faiblir pour autant (la base du mésocylone est toujours visible à sa base), les éclairs juxtaposent alors les étoiles.

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Je me retourne, et derrière c'est un spectacle hallucinant! Une brochette de trois supercellules est visible sous la Lune. A elles trois, elles donnent quelques plus de 10 flashs à la seconde, presque 15, Le tout sous les étoiles!

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Nous nous trouvons alors confrontés à la plus active et étendue des trois!

Et elles sont aisément repérables sur la carte foudre.

Evolution de la supercellule au clair de Lune:

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Force est de constater qu'elle ne faiblit ni se désorganise. Il est temps de fuir vers l'est, encore!

Nous prenons alors nos jambes à nos cous. Les pneux crissent sur la route, c'est parti!

... Mais inutile de fuir, les orages ont enclenché le mode bourrin. Ils avancent à 110km/h environ et nous avons beau aller à 90, ben nous nous faisons avaler!

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Un arcus monstrueux nous fonce dessus, toujours à la même vitesse. La destruction de la voiture est proche. Nous tentons alors un ultime décalage à l'est pour échapper au gros et trouver un abri. Ce sera chose faite, nous trouverons une station service abandonnée à Beaune-la-Rollande.

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Dessous, le vent tourne brusquement à l'ouest mais reste modéré. Plus au nord-ouest c'est l'apocalypse avec une activité électrique continue et vu les échos radar, probablement de la grêle géante. Ce ne sera pas faux: des grêlons allant jusqu'à 12 ou 13cm seront repêchés dans le sillage de cet orage avec des rafales >100km/h! Aucune voiture n'a évidemment résisté à ce carnage.

Pour nous, ce sera plus limité: grêle de 1 voire 2cm, beaucoup d'eau et pas mal de flashs. A l'arrière, tout est calme avec de gros coups de canon mais plus aucun vent et une pluie digne de novembre... Par +20°C

à 1h du matin.

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Avec cette esquive évidement, nous n'avons pas eu notre session "core punching" du soir et restons à moitié sur notre faim compte tenu de l'alerte en cours, c'est paradoxal mais bien réel: un chasseur qui ne s'est pas fait défoncer et ce, malgré sa pleine décision, cherchera à se faire défoncer quand même!

Nous prenons donc en chasse deux supercellules laissant une magnifique signature radar au sud de Montargis... Tiens tiens!

Nous revoilà à... Vimory! Les toits sont toujours bâchés et l'odeur d'oignon n'a pas baissé au dessus des champs labourés par la grêle. Durant une seconde de lucidité, nous réalisons l'angoisse des habitants en voyant un nouvel orage hyperactif approcher de leur village impacté quelques heures plus tôt...

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A peine cet orage arrivé, la deuxième se fait déjà remarquer au fond avec l'un des rares coups de foudre de la soirée.

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Nous esquivons à nouveau le noyau dur de la première, lavons la voiture sous une pluie intense et nous posons sur une hauteur pour voir arriver le suivant. La technique est maintenant bien rodée.

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Nous nous laissons avaler par l'orage car nous avons trouvé un abri sommaire, mais malheureusement, le gros passera à côté nous laissant une nouvelle fois la pluie. A quelques kilomètres, le mur de grêle était présent!

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Et, assommés par la fatigue, nous laisserons l'orage s'éloigner...

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Nous retraverserons alors toute la Beauce vers l'ouest croisant des villages aux toits constellés de trous plus ou moins gros, les feuilles sont par endroits hachées. Ailleurs, l'eau domine et inonde les champs quand ils sont encore debout. Un paysage de dévastation une fois de plus! Nous nous séparons peu à peu et Gilles arrive chez moi à 6h du matin. Après 23h sans dormir et des centaines de kilomètres parcourus, il est temps d'aller se reposer...

La suite dimanche normalement.

[Fonky]

Merci, un topic à archiver, tellement l’épisode fut mémorable et exceptionnel!

[cyle]

très belle série

si il y en a encore n´hesite pas...

Moi je me suis fait laver et un peu secouer par le vent mais pas de grêle.

Par contre mal aux yeux avec les stroboscopes /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

@+

cyle

[WindSwirl]

Génial, rien à redire que ce soit sur les photos ou le récit.

J'ai un petit faible pour la 48 qui fait vraiment "Made In USA"...

On attend la suite avec impatience.

[conv3ction]

La deuxième supercellule 100 km au sud de celle qui balayait le 91 a produit des grêlons de 12 cm avec des rafales à 100 ?

Dire que tous ces monstres remontaient sur la région IDF mais ont (heureusement) lâchés prise.

Reportage exceptionnel, bravo !

[WXCharles]

Alors là il y a vraiment du très lourd! Un vrai récit documentaire/journal de bord ce topic! Mention spéciale pour les SC nocturnes! Quelle aventure vous avez du vivre! Quand à la grêle vous avez bien fait d'éviter les chutes de grêlons géants... Que de dégâts.

Bravo! J'attend le prochain épisode! /emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">

[supercell54]

Magnifique Jerem ! quel résumé ! on n'a la supercell de Troyes et ton avant dernière SC en communs (photos 76 et 76), elle est remonter jusque dans le 02 malgré son echos radar moins puissant, il y a avait un meso bien sympa !

[orageux07]

Magnifique récit hâte de voir la suite

[yannicklyon]

reportage de fou furieux bravo jeremy;) et encore merci pour ces chasses /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

[fryz]

Terrible ton récit Jérémy!

Tu es le plus passionnant des chasseurs /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">))

Ton approche toi et tes compères de la HP, était parfaite! /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> ensuite sur Troyes elle est devenu LP à cause d'une alimentation en perte sèche avec des points de rosée raz les pâquerettes

Ton Arcus du Lundi m'a bien énervé aussi ^^ quelle lumière énorme! /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

[windstorm]

Le titre résume parfaitement tout! Exceptionnelles, tant les offensives en elles-mêmes que les photographies

[paparazzi]

Feuilleton de ouf que je suis depuis une semaine, bravo à toi ! Comme toujours, on s'y croirait !

[Eric Tarrit]

Énorme ! Un vrai reportage avec vraiment beaucoup de détails intéressants.

Bravo, très belle chasse ! On était pas loin parfois /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">, quelle dégradations exceptionnelle ...

[Météo78]

Avec du retard (très pris par le taff dernièrement) voici la dernière partie de la série. La pression est retombée, les dégâts ont été réparés...

[align=center]10 juin 2014 - Une ligne d'imprévus[/align]

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[align=center]Aujourd'hui, la prévision n'était pas terrible: quelques orages faibles isolés à l'arrière de la ligne de convergence, sur une ligne sèche. Le gros est prévu plus à l'est où l'air reste très instable.[/align]

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Nous ne mettons pas le réveil, pour pouvoir se reposer tranquillement de nos kilomètres et des nuits blanches suivies de journées intenses.

A 7h, la dynamique est toujours présente sur la région mais la masse d'air a littéralement pourri sur place dans les basses couches: la grêle a refroidi l'air au sol, les supercellules ont avalé toute l'énergie. Il ne reste que des bancs de nuages instables en altitude avec des stratus au sol.

Mais c'était sans compter sur le miracle de la météo. De ces bancs instables et stratus émergent une jolie grappe d'orages!

C'est ainsi qu'à midi, nous nous faisons réveiller par plusieurs coups de tonnerre, et pas des moindres.

Nous nous levons alors tels des zombies pour prendre la route sous une pluie forte et un ciel totalement gris direction Pithiviers.

Oraaaaageeeeeeeeeeeees

Sur la route, le ciel est gris et très bas, de temps en temps, de très fortes averses nous arrosent et des coups de foudre positifs semblent sortir d'un ciel hivernal bien glauque, l'ambiance est vraiment particulière notamment dans les villages partiellement inondés.

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Une fois arrivé du côté de Pithiviers, la température remonte nettement (+14°C

-> +23°C

), nous prenons près de 10° en quelques kilomètres. De là, nous pouvons voir les nuages bourgeonner à l'étage moyen expliquant la foudre sortant des stratus.

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Mais comme les jours précédents, la ligne orageuse reste encore et toujours fixée au même endroit, nous nous décalons alors vers l'ouest du côté d'Angerville pour retourner sous les stratus... Et sous les orages. (ce qui est assez étonnant)

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Nous approchons, le ciel redevient hivernal et pourtant le tonnerre gronde et les cellules continuent de se régénérer au même endroit.

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L'ambiance est oppressante, les gens réparent leurs toitures alors que l'orage gronde à nouveau dans le ciel, je n'ose imaginer leur angoisse. Les trous dans les toitures font environ 10cm (comme sous le volet gauche) quant il y en a mais demeurent rares, par ici les toits ne sont généralement pas percés.

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Les orages se feront de plus en plus faible jusqu'à ne donner plus que des averses. La dégradation prendra fin sur une esquisse de sillage turbulent bien sympathique.

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Cette fois-ci c'est vraiment la fin, merci à tous ceux qui m'ont suivi et/ou répondu.

Vivement les prochains, avec un peu moins de grêle quand même.

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