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Transitions humides / sèches dans le SO après les chaleurs


TreizeVents
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Bonsoir,

 

Il y a quelques semaines, nous avons eu un petit débat dans le topic de prévisions mensuel du mois d'août du topic Sud-Ouest concernant l'évolution des transitions entre les séquences de chaleur estivales et les rafraîchissements océaniques. Pour reprendre un peu les échanges, voici ce que j'avais écrit :


 

Citation

 

Plus le temps passe, et plus j'ai le sentiment que les coups de chalumeau estivaux prennent en intensité avec un effet retors sur le potentiel de dégradations orageuses à leur suite lors de la mise en place des rafraîchissements. Peut-être que l'impression est faussée, mais souvent le scénario est le même :

 

- L'Espagne se transforme désormais quasiment chaque été en gigantesque bouilloire, à croire que l'Andalousie est désormais une annexe du climat saharien ; cette année ne faisant pas exception, Courdoue par exemple a enregistré dernièrement son mois glissant le plus chaud jamais relevé en plus de 60 ans de mesures (cf ici) ;

- Au moindre redressement du flux, les masses chaudes qui se pressent pour franchir les Pyrénées sont démesurément chaudes ; je me souviens encore d'un temps (oups je deviens vieux) où sans que ce soit non plus exceptionnel c'était déjà pas commun de voir les 20° à 850 hPa débouler sur le pays et où les 22/24° étaient un évènement rare.. Là on va se prendre pour la seconde fois à 7 jours d'intervalle du 25/26° à 850 hPa et limite en fait on ne s'en offusque même plus. Il faut dire qu'après les presque 30° à 850 hPa de juin 2019, on doit être blasés...

- Quand ces masses littéralement brûlantes arrivent dans les parages de l'ouest de la France, de plus en plus souvent il se creuse un minimum de surface dans le dôme d'air chaud, par exemple pour cet épisode ce serait dans le Golfe de Gascogne alors que pour l'épisode de la semaine dernière il s'était formé en remontant le long des côtes, parfois aussi cela se produit vers le Centre-Ouest même si c'est plus rare.

- Ce minimum de surface vient alors piloter un flux dynamisé d'ouest / nord ouest dans les basses couches, projetant de l'air frais maritime d'origine océanique sous la jupe du flux chaud d'altitude provenant du S/SO. Et cela se propage plus ou moins loin dans les terres, mais le plus souvent tout le sud de la Garonne est totalement ou partiellement impacté. La sanction est connue, le déphasage est complet et en dehors de quelques phénomènes localisés on n'en tire jamais de grandes dégradations orageuses généralisées. On se contente de quelques cacahouètes.

 

Cet engrenage funeste, plus la masse d'air d'altitude qui déboule est chaude, plus il a tendance à se reproduire. Quand je regarde les archives des plus grandes dégradations orageuses estivales qu'ait connu notre région (je parle du sud-ouest au sens large, pas seulement du 64-40), c'est assez frappant de constater que cela correspond rarement sinon jamais à de préalables invasions chaudes massives. Quand on regarde sur HistorIC les plus grands évènements orageux estivaux, ils correspondent plus plus souvent à un refroidissement derrière un 16° à 850 hPa qu'un 22°.

 

Bref, on va encore cuire jeudi-vendredi, puis prendre un coup de vent d'ouest, et regarder toujours au delà (week-end ? début de semaine prochaine ?) pour quelque chose de conséquent niveau électrique.

 

 

Voici ce qu'avait rajouté @Arkus au débat :


 

Citation

 

C'est un constat que j'ai tendance à partager, et j'étais d'ailleurs tombé sur des chiffres qui à mon avis l'étayent. Car la conséquence de ce mécanisme serait un réchauffement des étés du SO en moyenne atténué par rapport aux régions plus continentales de l'Est et du NE. Or si on regarde par exemple la différence entre les anomalies estivales mensuelles de Dax et de la moyenne nationale, les tous derniers étés ressortent bien comme une anomalie basse (observations similaires avec des stations voisines comme Biarritz, Pau, Tarbes) :

 

image.png

 

 

 

Mais @DoubleKnacki avait apporté un avis différent :


 

Citation

 

On va dire qu'une période de très forte chaleur durable accompagnée d'un air trop sec et de l'absence de dynamisme, nuit fortement à l'occurrence de l'émergence d'un potentiel orageux bienfaiteur, bien dans quelques cas, cela peut-être tout à fait possible, avec l'exemple du 30 juillet dernier, même si, l'activité orageuse s'est totalement étiolée en remontant vers le Nord de la région. Je me souviens aussi très bien d'une journée d'août 2003, notamment durant la nuit du 7 au 08/08, ou une activité orageuse surprise s'était emparée de certains secteurs du Sud-ouest, après une journée extrêmement chaude (39.5°c là où j'habitais), avec très franchement, un joli feu d'artifice électrique (mais oui ça commence à dater 😁).et je pense qu'il ne s'agit pas là, des " deux seuls cas " uniques dans le genre.

 

Le problème, pour moi, n'est pas tant " la canicule " à tout prix et au sens strict du terme, mais ce qui " suit derrière " et le fait de ne pas pouvoir obtenir un talweg ou une GF digne de ce nom, histoire d'enflammer le bidon d'essence de manière radicale. Alors oui oui, la présence d'un vaste dôme de hautes pressions rougeoyant, chargé en ait brûlant et complètement enraciné, ne sera pas facile à déloger et la moindre attaque de BP risque de se faire ratatiner, néanmoins, rien est totalement impossible 😁. J'ai juste envie de dire qu'il n'est pas très juste de dire " que la canicule est totalement inutile pour avoir de l'orage ", puisque si l'évolution du scénario et de la synoptique, permets l'arrivée d'un puissant conflit de masse d'air et des ingrédients qui vont avec, la présence d'une masse d'air très surchauffée en amont, en combinaison du reste, peut aussi être digne d'une " Tsar Bomba " 😁.

 

Bien que juin 2020 est été un bel exemple en effet, de quelques jolies dégradations orageuses dans un air très loin d'être caniculaire, il n'en demeure pas moins vrai que la balance, surtout en cette période de l'année, ne doit pas non plus trop " pencher " en faveur d'une masse d'air trop " frisquette " 😇 et donc trop peu alimenté en air chaud. Pour ma part, mes plus belles dégradations orageuses, structurées, esthétiques et dignes de ce nom (j'ai de la mémoire et quelques archives), ne se sont " jamais produites " avec une masse d'air réellement < à 15°c à 850 hpa (je parle bien entre la mi-juin et le début septembre), mais dans pas mal de cas avec avec un bon 30/35°c au sol, 15 à 18, voire 20°c à 850 hpa et de jolis pdr à faire suer un bœuf le plus endurant 😄.

 

Après, il est peut-être aussi question de préférences et d'attentes... car se payer un vieux front modérément orageux (surtout diurne) accompagné d'un air fortement chargé en humidité, charriant du stratus et vieux stratocumulus, avec 4 pets de tonnerre, un arcus LIDL et 10/15 mm... c'est comme un Paris-Brest sans sa crème...

 

Alors j'aurais plutôt dit de mon côté : qu'une période de canicule trop excessive et durable, va nuire en partie, à l'espoir d'un risque orageux organisé et massif, mais ne peut l'exclure totalement, car si les choses s'engagent bien, il y a tout à fait moyen de sauver les meubles avec une finalité digne d'un film de Luc Besson. Ce que je veux dire pour finir, c'est qu'il y a trop de variables et une multitude de combos possibles, de phasages et de situations, que l'on ne peut pas être aussi " radical ".

 

 

 

M'étant dit à l'époque que peut-être que mon sentiment était faussé, il faudrait qu'un jour je prenne le temps de l'étayer par des chiffres - ce que j'ai enfin pris le temps de faire.

 

Bon la première question, c'est de définir une méthodologie en fonction des données disponibles. Parce que finalement, à part les données historiques journalières des températures et de la pluviométrie qui peuvent être facilement récupérées sur le site de l'ECAD, on est quand même assez vite limités. Il fallait donc bien définir des critères de sélection, voici ce que j'ai fait :

 

- Le point de départ de notre débat c'était l'évolution des transitions thermiques, j'ai donc fixé arbitrairement comme seuil pour caractériser une telle transition une perte d'au moins 6° entre deux Tx consécutives ;

- Pour être retenu dans l'échantillon, l'épisode doit avoir eu lieu durant l'été météorologique, soit entre le 1er juin et le 31 août, et j'ai pris toutes les années entre 1961 et 2020 ;

- Pour être retenu dans l'échantillon, la Tx avant refroidissement doit avoir été d'au moins 26° : j'ai en effet remarqué que le résultat pouvait être parasité par des transitions entre un temps simplement de saison et des invasions automnales type la Tx qui passe de 23° à 16°, ce qui ne correspond pas vraiment à l'idée d'une transition après une séquence chaude ;

- Pour chaque transition retenue, je retiens comme cumul lié la somme des RR des deux journées (celle de la Tx élevée et celle de la Tx basse). Ma problématique étant que je ne voulais pas exclure les transitions humides lorsque la pluie est arrivée en fin de nuit (soit après 6h UTC) et qu'elle figure dans le bilan RR de la journée suivante. Mais avec comme risque assumé de prendre en compte des précipitations arrivées bien après la transition.

 

Voici le résultat que j'ai obtenu :

 

Etude1.thumb.png.fe8e0620dc408fd10cbc17a9f7f600bc.png

 

 

Trois enseignements :

 

  • Les transitions qui font suite à une maximale d'au moins 36° (soit une séquence excessivement chaude) sont bien plus sèches en moyenne, il n'y a que Gourdon qui dénote un peu ;
  • Il n'y a pas de différences notables sur les trois seuils de transitions intermédiaires (Tx entre 30 et 36° avant transition) ;
  • Les transitions qui font suite à une maximale inférieure à 30° (soit une séquence pas très chaude) sont bien plus humides en moyenne sur les quatre stations.

 

Certes, on pourra me faire remarquer que ces précipitations ne se sont pas faites forcément dans une dégradation orageuse (on peut avoir relevé 6 mm le lendemain de la chute des températures sous une bonne pluie stratiforme), et qu'un cumul à 0 mm peut cacher le passage à quelques kilomètres de là d'une supercellule. Il y a néanmoins un équilibre dans ces résultats qui me semble trop net et concordant entre les différentes stations pour être un simple artefact statistique.

 

Ce petit récapitulatif tend à démontrer qu'il semble exister un certain seuil de température à partir duquel les transitions vers des conditions plus fraîches / normales sont statistiquement plus sèches. La relation ne semble pas parfaitement linéaire (sinon on aurait une progression relative entre les trois paliers intermédiaires 30-32, 32-34 et 34-36), c'est plutôt par paliers que cela se joue, mais quand on part de très haut cela se termine beaucoup plus souvent en transition sèche. Et à l'inverse, ce sont les rafraîchissements qui partent des pics de température les plus modérés qui sont les plus susceptibles de se concrétiser dans les pluviomètres (avec l'hypothèse, peut-être un peu bancale mais pas entièrement dénuée de sens, que ce sont donc eux qui ont le plus de chances de donner des dégradations orageuses).

 

Et le sentiment de répétition ces dernières années de très gros coups de chaud qui se sont assez régulièrement terminés en simples rafraîchissements par invasion nuageuse océanique, ne serait alors pas qu'une impression.

Modifié par TreizeVents
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Posté(e)
Beauvoir (Manche/Mt st Michel

Les faits étant établis (et comment!), est-ce qu'on sait ce qui déclenche les minimums de surface qui seraient apparemment les déclencheurs de la machine à affaiblir les orages qui closent les très fortes chaleurs ,si j'ai bien suivi?

 

Modifié par Bruno 49
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Le constat est semblable dans le NE.

Les fortes canicules, coups de chaud des dernières années sont pour la plupart suivies de dégradation décevantes (d un point de vue orageux et humide).

 

Le mythe d'un RC et ses phénomènes caniculaires plus forts, favorable à de l'agitation orageuse est en train de prendre un coup ces dernières années.

 

L'étude des chroniques météo anciennes sont également intéressantes car elles font état de périodes orageuses et agités particulièrement fortes  plutôt lors des périodes/années froides de notre climat.

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Posté(e)
Wépion (Namur, vallée de la Meuse) - BELGIQUE

En Belgique c'est encore mieux, c'est quand il ne fait que tiedasse (22-25°C) que la mayonnaise prend le mieux, parfois jusque 28-30 mais c'est déjà moins fréquent. En tout cas, moins fréquent depuis 2010-2011...

 

Dans le nord ça loupe jamais, qu'il fasse 30 ou même 40, un coup de vent et quelques nuages et c'est tout le potentiel qui s'est évaporé vers l'Allemagne. 

 

Ces derniers temps, l'orage le plus impressionnant que j'ai vécu a été fin avril (2018) après une tx de... 17°C...

Modifié par Juju4795
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Posté(e)
Saint-André-Allas 220m (24)

Et l'année 2020 est un grand exemple pour illustrer tes chiffres.

Juin 2020, on s'est éclaté niveau orage, pas de grosse chaleur (34.0°C de Txx sur le mois à Bergerac) et 9 jours d'orages.

Juillet 2020 1 jour d'orage avec une Tx de 25°C.

Aout 2020, la canicule s'est finie par une dégradation orageuse, l'année dernière ce n'état pas le cas.

Septembre 2020 (on sort du cadre de l'étude), 10 Tx >30°C, 1 Tx>35°C et 3 vieux coups de tonnerre et même pas 1 mm à Bergerac

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Bonjour,

 

merci pour ce travail, comme toujours très bien réalisé et expliqué.

 

Comme la plage de données est importante, peux tu découper ce travail par tranche de 30 ans histoire de voir l'évolution?

 

Par ailleurs te serait-il possible d'effectuer ce même travail dans les autres régions françaises?

 

:)

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Il y a 7 heures, Babarskaja a dit :

Comme la plage de données est importante, peux tu découper ce travail par tranche de 30 ans histoire de voir l'évolution?

Par ailleurs te serait-il possible d'effectuer ce même travail dans les autres régions françaises?

 

Merci du retour :)

 

Pour la première question, c'était mon idée initiale de regarder l'évolution dans le temps, c'est pour ça d'ailleurs que j'avais pris 1961 comme début de période d'étude (je pouvais faire deux périodes de 30 ans : 1961-1990 et 1991-2020). Cela étant, il s'avère que cela ne conduit à aucun résultat notable : dans les ordres de grandeurs les répartitions entre transitions sèches / humides restent les mêmes avec simplement des variations qui deviennent un peu plus importantes vu que les échantillons se réduisent. J'ai poussé du coup à faire une analyse 1961-2009 vs 2010-2020 pour analyser s'il n'y aurait pas un changement décelable uniquement sur les dernières années, j'avais préparé la table mais je ne l'ai pas postée car elle n'apporte pas grand chose non plus. La voici :

 

 

Table2.thumb.png.6d6b4153107857fb07cba79f79a91600.png

 

 

On garde dans les grandes lignes la tendance à avoir des transitions plus souvent sèches lorsqu'on part d'un pic élevé de température, à l'exception notable de Gourdon, mais l'échantillon est trop faible pour en déduire véritablement quelque chose. La seule évolution parlante mais guère surprenante, c'est la tendance à avoir des pics très chauds de plus en plus fréquents au détriment des épisodes plus modérés : sur 1961-2009 les pics à <30° représentaient 19 % des épisodes relevés et ceux à >36° environ 12 %, et sur la période 2010-2020 les deux se sont inversés.

 

Pour la seconde question pas de souci pour faire la même chose sur d'autres régions, dès que j'aurais un peu de temps.

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Posté(e)
Strasbourg-centre (soir&WE) / Gresswiller (jours ouvrés)
Le 19/09/2020 à 22:01, TreizeVents a dit :

Bonsoir,

 

Il y a quelques semaines, nous avons eu un petit débat dans le topic de prévisions mensuel du mois d'août du topic Sud-Ouest concernant l'évolution des transitions entre les séquences de chaleur estivales et les rafraîchissements océaniques. Pour reprendre un peu les échanges, voici ce que j'avais écrit :

 

"- Quand ces masses littéralement brûlantes arrivent dans les parages de l'ouest de la France, de plus en plus souvent il se creuse un minimum de surface dans le dôme d'air chaud, par exemple pour cet épisode ce serait dans le Golfe de Gascogne alors que pour l'épisode de la semaine dernière il s'était formé en remontant le long des côtes, parfois aussi cela se produit vers le Centre-Ouest même si c'est plus rare."


Et le sentiment de répétition ces dernières années de très gros coups de chaud qui se sont assez régulièrement terminés en simples rafraîchissements par invasion nuageuse océanique, ne serait alors pas qu'une impression.

Merci pour cette magnifique analyse. C'est génial de mettre des chiffres sur des ressentis. 👏

Petite question: A quoi est du le creusement du minimum de surface dont tu parles?

 

Le 20/09/2020 à 08:34, thib91 a dit :

Le constat est semblable dans le NE.

Les fortes canicules, coups de chaud des dernières années sont pour la plupart suivies de dégradation décevantes (d un point de vue orageux et humide).

 

Le mythe d'un RC et ses phénomènes caniculaires plus forts, favorable à de l'agitation orageuse est en train de prendre un coup ces dernières années.

Exactement, nous avons le même ressenti dans le NE, mais sans l'effet de l'Atlantique. 

On n'a pas l'anomalie négative par rapport à l'anomalie nationale, due au vent d'ouest qui se lève même par T° de masse d'air brûlante.

 

Dans le NE, on assimile plutôt les transitions des plus forts coups de chaud estivaux au pourtour méditerranéen, où l'on passe d'un temps torride à une temps normal/chaud par un simple coup de vent sec.

Sécheresse accrue des basses couches lors des épisodes caniculaires? Transition du très chaud au chaud moins "efficace" que du chaud au frais pour générer de l'instabilité? 

En tout cas, en ressenti, le constat semble sans appel (il faudrait le vérifier en chiffres dans l'idéal) que les transitions des coups de chalumeau de ces dernières années ont été sec ou très faiblement humides.

 

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Le 23/09/2020 à 09:14, RomainD a dit :

Merci pour cette magnifique analyse. C'est génial de mettre des chiffres sur des ressentis. 👏

Petite question: A quoi est du le creusement du minimum de surface dont tu parles?

 

Ce serait davantage une question à poser à des techniciens expérimentés (@gaet34 ? @_sb ?), car je ne suis pas vraiment sûr de la réponse. Pas impossible que ce soit lié à la masse volumique (air très chaud donc moins dense notamment en basses couches = baisse de la pression), et/ou au renforcement du gradient thermique et de pression entre le Golfe de Gascogne et l'intérieur avec les Cantabriques / Pyrénées pour canaliser un flux rentrant), mais c'est juste une vague idée.

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Petites informations préalables sur les données :

 

- Comme précédemment, j'ai conservé un seuil d'au moins 6° de baisse entre deux Tx consécutives pour considérer lister les périodes de transition ;

- Comme précédemment, je travaille uniquement sur l'été calendaire (JJA) ;

- Par contre j'ai abaissé le seuil de point de départ (Tx avant refroidissement) de 26° à 24° ;

- Sur le sud-ouest où il y avait une certaine homogénéïté des coups de chauds j'avais des paliers de température identiques, ici vous ferez attention j'ai des paliers différents pour mieux correspondre au cas individuel à chaque station. J'ai avant tout cherché des valeurs qui permettaient d'avoir 5 classes à peu près similaires en nombre d'évènements pour que ce soit mieux comparable.

- Petit rajout, une classe supplémentaire "bonus" en plus des 5 paliers qui va chercher les plus grosses valeurs pour chaque station. Ce sont des échantillons plus réduits mais vous verrez dans les résultats que cela donne quelque chose de très parlant.

 

 

Table1.thumb.png.dabb42caab149ab3f95e4e16b15973b3.png

 

Table2.thumb.png.6a78afa11d05e39df7cdfb40b6ae55ad.png

 

Table3.thumb.png.b0b8ccf39578c9fb02e8af25ba657530.png

 

 

Quelques enseignements génériques en pêle-mêle (pour le reste je vous laisse regarder de vous même) :

 

- C'est moins net que dans le sud-ouest, mais sur la plupart des stations on retrouve la tendance à avoir des transitions plus sèches quand on part de plus haut et inversement. La progression est même presque linéaire sur les données sur 60 ans de Rennes ou de Strasbourg. Mais ce n'est pas clair partout, à l'image des données de Bourges ou de Dijon. Et régulièrement, quand on regarde les données sur 30 ans, cette progression n'est pas toujours nette.

- Sur la plupart des stations, notez que les transitions ont été en moyenne un poil plus humides sur les données récentes (période 1991-2020) que sur les anciennes (1961-1990). Contre intuitif dans un contexte où on a l'impression que les transitions sont de plus en plus sèches. A Abbeville notamment l'évolution est isolée mais spectaculaire : on passe de ~55% à ~38% de transitions sèches entre les deux périodes. Les échantillons sont certes un peu réduits, mais le résultat est quand même étonnant.

- Par contre, un trait systématique et clair : les transitions qui font suite à un coup de chaleur extrême (le palier "bonus") sont, partout et manière particulièrement claire, beaucoup plus souvent sèches.

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Merci 13V mais je n'ai pas la technicité de Gaëtan ! :)

Je ne dis pas que c'est une généralité mais j'ai remarqué que certains épisodes à très fortes chaleurs (proches ou supérieurs à 40°C) sont liés au niveau 500 hPa non pas à des flux de SW mais de SSW. En plus basses couches, la Méditerranée ne joue pas le même rôle : en flux de SW, la Méditerranée est (relativement) dépressionnaire avec flux de surface de dominante nord ; en flux de SSW, le bassin est (relativement) anticyclonique avec un flux à dominante sud. Le forçage pyrénéen doit influer sur la dynamique de génèse du creux sur les côtes atlantiques, davantage en flux de SSW (perpendiculaire). À partir de là, le gradient s'établit entre Atlantique et Méditerranée et bien que faible, le flux de SE s'assèche (Lauragais, MC, ...). Les avancées de thalwegs ou de GF vers le Portugal, ne modifient pas vraiment le flux général et la Med garde sa position haute. Du coup les BC restent trop sèches (ou trop fraîches sur une partie de SW soumis à un flux océanique de surface). C'est une impression, je n'ai pas étayé.

 

Illustration rapidement faite à partir de la réanalyse ERA5 pour le 7 août dernier 12Z (Z925) : pressions supérieures en Med / golfe de Gascogne.

 

z925.thumb.png.187452cc44cb0e93c0c95d94369a637e.png

 

En surface, MSLP et T2m, HP en Med, flux de sud avec T2m modérées sur le SE vs caniculaire sur le SW, flux de SE en surface. Lors de l'approche d'une anomalie négative d'altitude, le schéma évolue peu de celui-ci en surface, seule la masse d'air en altitude est plus fraîche (instabilité statique insuffisante). Dit autrement, la transition en surface ne se phaserait pas avec l'altitude. Le RC augmenterait les valeurs de T2m à configuration équivalente mais les distinctions entre transitions sèches / humides auraient pour origine la direction du flux d’altitude : plus la composante méridienne du flux en amont (vague de chaleur) est dominante, plus la transition en aval serait sèche.

 

mslp_t2m.thumb.png.93f0c6870dcca04add355ee885d64086.png

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Posté(e)
Strasbourg-centre (soir&WE) / Gresswiller (jours ouvrés)
Le 26/09/2020 à 16:51, TreizeVents a dit :

Petites informations préalables sur les données :

 

- Comme précédemment, j'ai conservé un seuil d'au moins 6° de baisse entre deux Tx consécutives pour considérer lister les périodes de transition ;

- Comme précédemment, je travaille uniquement sur l'été calendaire (JJA) ;

- Par contre j'ai abaissé le seuil de point de départ (Tx avant refroidissement) de 26° à 24° ;

- Sur le sud-ouest où il y avait une certaine homogénéïté des coups de chauds j'avais des paliers de température identiques, ici vous ferez attention j'ai des paliers différents pour mieux correspondre au cas individuel à chaque station. J'ai avant tout cherché des valeurs qui permettaient d'avoir 5 classes à peu près similaires en nombre d'évènements pour que ce soit mieux comparable.

- Petit rajout, une classe supplémentaire "bonus" en plus des 5 paliers qui va chercher les plus grosses valeurs pour chaque station. Ce sont des échantillons plus réduits mais vous verrez dans les résultats que cela donne quelque chose de très parlant.

 

 

Table1.thumb.png.dabb42caab149ab3f95e4e16b15973b3.png

 

Table2.thumb.png.6a78afa11d05e39df7cdfb40b6ae55ad.png

 

Table3.thumb.png.b0b8ccf39578c9fb02e8af25ba657530.png

 

 

Quelques enseignements génériques en pêle-mêle (pour le reste je vous laisse regarder de vous même) :

 

- C'est moins net que dans le sud-ouest, mais sur la plupart des stations on retrouve la tendance à avoir des transitions plus sèches quand on part de plus haut et inversement. La progression est même presque linéaire sur les données sur 60 ans de Rennes ou de Strasbourg. Mais ce n'est pas clair partout, à l'image des données de Bourges ou de Dijon. Et régulièrement, quand on regarde les données sur 30 ans, cette progression n'est pas toujours nette.

- Sur la plupart des stations, notez que les transitions ont été en moyenne un poil plus humides sur les données récentes (période 1991-2020) que sur les anciennes (1961-1990). Contre intuitif dans un contexte où on a l'impression que les transitions sont de plus en plus sèches. A Abbeville notamment l'évolution est isolée mais spectaculaire : on passe de ~55% à ~38% de transitions sèches entre les deux périodes. Les échantillons sont certes un peu réduits, mais le résultat est quand même étonnant.

- Par contre, un trait systématique et clair : les transitions qui font suite à un coup de chaleur extrême (le palier "bonus") sont, partout et manière particulièrement claire, beaucoup plus souvent sèches.

Remarquable! Merci

En plus des infos sur les transitions, rien que l'évolution du nombre de d'occurrence des Tx élevées est fascinant (effrayant) et parlant.

 

La tranche "bonus" confirme pour beaucoup notre ressenti dans les cas des coups de chaud, surtout que si on regarde dans le détail, les transitions humides sont en plus souvent avec cumul faible. Si on a 2 mm de pluie après 4 jours à 35°, certes c'est une transition humide dans les chiffres mais les passionnées que nous sommes ressentent ça comme un flop ;) 

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